CASIO GRAPH MATH+

Après la famille novatrice des scientifiques Classwiz de deuxième génération, voici la nouveauté de l’année 2024, une machine graphique dotée d’un aspect qui tranche avec les CASIO de générations antérieures.

L’utilisateur de Classwiz ne sera pas dépaysé, on y retrouve l’esprit et l’agencement des touches, et mieux encore, une toute petite flèche bleue  presque cachée sous la touche bleue SHIFT et qui permet enfin d’affecter une valeur à une variable plus naturellement que dans une Classwiz.

La Math+ est un objet corpulent et lourd, surtout rapporté à ce qu’on aurait pu imaginer quand on tient en main une toute légère Classwiz. L’électronique est héritée de la Graph 90+, la vitesse de calcul aussi et on ne retrouvera pas l’excellente précision de calcul à 23 chiffres des Classwiz.

On le sait, la Math+ a été diffusée incomplète. Des applications seront ajoutées plus tard. Le module de programmation en Casio-Basic en fera-t-il partie ? Car la Math+ en est bel et bien dépourvue. Pour la première fois depuis des décennies, le seul moyen de la programmer est de passer par l’application de programmation en langage python, implémentation au demeurant plaisante.

Certes un programme en python pourra se montrer plus ambitieux qu’un simple et intemporel Casio-Basic, au prix d’un protocole plus compliqué qui en découragera peut-être plus d’un.

Il y a un autre prix à payer. La programmation en python est ici prisonnière de son application. Les résultats de calculs programmés déversés dans des variables ne seront pas accessibles une fois revenu au mode de calcul standard. Les variables n’y sont pas manipulables ni même visibles. L’outil calculatrice et l’outil programme ne se connaissent plus, ils sont strictement cloisonnés, même si leur clavier est commun. Pour mémoire, la petite scientifique FX-92 CW conserve le contenu des variables alimentées par le module de création de scripts.

A partir du moment où une calculatrice ne récupère pas le contenu d’un travail programmé, peut-on considérer que la Math+ est encore une calculatrice programmable ? Pour les distraits ou nostalgiques qui n’avaient pas encore bien compris, Casio assume ici au grand jour la destination qu’il donne à ses productions, elles sont exclusivement des outils pédagogiques pour apprendre la programmation python et les mathématiques, et non plus des outils de calcul. Même si la frappe d’un calcul compliqué reste bien entendu possible, la philosophie est ailleurs, la machine est un assistant scolaire et rien d’autre, une calculatrice-école, l’utilisateur demandeur de calcul programmé est oublié, renvoyé à ses souvenirs et émotions surannés, c’est brutal mais clair.

Depuis le temps que les prospectus de simples calculatrices promettent de transformer les écoliers en cracks des maths, on s’étonnerait presque d’en être toujours là, sous la forme ici la plus pénétrante d’une stratégie d’entreprise fondée sur un inusable slogan, « les maths ce sera très dur pour les autres, mais pas pour les malins qui ont choisi le bon outil magique ».

Ainsi il y a peu de raison de penser qu’un module Casio-Basic d’origine ou rénové – voire une évolution du module de scripts de la FX92 – soit ajouté dans une version plus complète à venir, ce serait un non-sens. Ainsi va la vie. Attendons-nous plutôt, à moyen terme, à une logique disparition de la partie calcul de cette machine schizophrène au profit d’un toujours onéreux accessoire scolaire parlant et ne pensant que maths et python. Fiction ? Ce sera sans moi en tous cas.

 

Une publicité de 1987 parmi d’autres qui promettait déjà de faire passer la pilule des maths à tous.

 

 

Image tirée du site Les Pas Perdus

http://www.emmella.fr/page9135-4178-5500-7342-6040__3067-7453-4271-5546-6736.html

 

CASIO ML-831

CASIO a toujours fait preuve d’imagination chaque fois qu’il s’est agi de dépasser les simples fonctions de calcul de ses machines.

Un exemple, la grande famille des ML, qui tirent parti de la présence d’un clavier pour y ajouter des notes de musique.

Modèle ML parmi beaucoup d’autres, cette jolie 831 qui daterait de 1979. On y voit un commutateur dédié à la production de notes et un autre pour l’usage classique d’une calculatrice.

Ces deux mondes sont-ils réellement isolés ou bien entremêlés ? Je n’ai pas la chance de disposer d’une 831 pour répondre à cette question. Mais tout va bien, un sympathique internaute, heureux détenteur d’une 831 en parfait état de marche m’a proposé de réaliser les essais et de rendre compte de ses impressions.

J’adresse en conséquence un grand merci à Pierre F.F pour la qualité de ses investigations et la clarté des indications, que je reproduis ci-dessous :

 

Casio ML-831

Voici une calculatrice assez basique même si elle va un peu au-delà des simples 4 opérations de base en offrant une racine carrée et une fonction « % » ainsi qu’une mémoire au fonctionnement tout aussi simple mais très intuitif. A noter, le rappel de la fonction en cours sur l’afficheur (addition, multiplication).

Un interrupteur physique et une extinction automatique associés à une consommation de moineau font que les 2 piles boutons vont durer extrêmement longtemps.

Mais cet interrupteur ne fait pas qu’allumer la calculatrice. Il possède aussi une position intermédiaire indiquée avec le symbole de deux doubles croches liées (on dit aussi ramées) : ♬

Et oui, cette machine est capable de faire de la musique ou plutôt de jouer des notes. La gamme est couverte de do à do et ajoute 2 notes inférieures en deçà du premier do et un ré au-delà du deuxième soit environ une octave et demie.

En revanche, les notes se jouent une à une et on se limitera donc à des morceaux très simples.

Jouer se fait donc simplement en tapant les touches correspondant aux notes sans possibilité aucune d’accord. L’affichage va se remplir de chiffres suivant la séquence de touches tapées jusqu’à ce que les 8 que l’afficheur autorise soient atteints. Ensuite, la machine peut continuer à jouer mais les chiffres relatifs ne s’affichent simplement plus.

En frappant la touche « = », la machine rejoue les chiffres affichés – à concurrence donc des 8 premiers entrés – mais bien trop vite pour que cela offre un quelconque intérêt.

On peut aussi faire des calculs « en musique » mais là encore, l’intérêt est nul car la machine jouera les notes de la séquence de chiffre du résultat. A moins de trouver par exemple une séquence de 2 nombres à additionner dont le résultat serait la suite d’une mélodie, cela ne servira pas à grand-chose. Détail amusant : le dépassement de capacité de calcul génère une note que l’on ne peut pas faire via le clavier !

On aurait presque préféré que la fonction musique soit décalée plus à droite sur l’interrupteur et soit totalement séparée de la fonction calculatrice car il est impossible d’éviter un bip à l’allumage en classe ou au bureau si l’on veut faire un simple calcul sans attirer l’attention.

Une machine typique des années 80 où l’on avait tout une panoplie de gadgets électroniques qui mixaient des fonctions a priori assez éloignées comme les « game and watch » de Nintendo. Si certains mélanges pouvaient fonctionner, cette machine reste trop simple dans ses fonctions, que ce soit en tant que calculatrice ou instrument de musique…

La seule chose que l’on peut lui trouver de positif, c’est de toujours être en parfait état de fonctionnement (très bon touché de clavier) alors qu’elle a plus de 40 ans. Pas sûr que beaucoup des objets techniques qui nous entourent seront dans le même état une fois rendus dans la 2nd moitié du 21ème siècle !

 

Une nouvelle famille CASIO

Voici la toute première venue d’une nouvelle famille de calculatrices, les CASIO CW (ClassWiz).

Y a-t-il un intérêt à présenter des calculatrices d’aujourd’hui ? Ne sont-elles pas devenues banales, sans surprises, toutes conçues sur un même modèle ? S’agissant de machines pensées et élaborées par de prestigieux constructeurs historiques, il est toujours intéressant de regarder ceux-ci concevoir, s’adapter à leur public, glisser ici et là des innovations pas forcément bien accueillies par les porte-monnaies. Il est vrai que malgré tout les machines de notre époque ont tendance à se suivre en se ressemblant.

Cette CASIO est pourtant vraiment nouvelle. L’Allemagne semble le premier public visé. La CASIO FX-800DE est conçue exclusivement pour nos amis d’outre Rhin. L’offre fonctionnelle a été calquée au mieux sur le programme et les examens scolaires allemands. Les menus sont donc en allemand, le manuel aussi, et la machine ne propose pas de menu permettant de changer de langue.

Tentons d’explorer ce nouvel objet malgré les difficultés linguistiques prévisibles. Mais où sont les touches de mémoire ? Je ne vois pas STO ou M+ ou MR ni de symboles d’affectation. Tout se passe ici avec la touche « Variables » (le clavier est en anglais). Si la mémorisation et le rappel me semblent plus compliqués qu’avec les touches usuelles, au moins cela allège le clavier.

A ce sujet, on peut remarquer que les touches sont désormais rondes, les légendes plus rares et souvent très visuelles (et dans ce cas combinées avec du texte, comme CATALOG, touche figurée par un livre ouvert). Le pavé directionnel est désormais complété d’un OK bien au centre, plus à sa place que EXE, mais ayant le même rôle. Et une oblongue touche de navigation rapide, du jamais vu et une autre de retour en arrière, gravée d’une flèche qui va et revient, celle bien connue de nos téléphones et déjà vue sur la récente Numworks, qui n’est sans doute pas passée inaperçue aux yeux de Casio.

Notons encore l’apparition à l’écran de boutons d’option. Auparavant on devait taper le chiffre correspondant à l’option choisie. Désormais on navigue dans le menu et l’option choisie est maintenue en surbrillance, ce qui est une bonne chose.

La nouvelle Classwiz est d’une belle finesse et l’écran présente quatre niveaux de gris, pratiques et bien utilisés par le système.

Une originalité de plus : Lors d’une saisie, la FX-800 accepte sans émotion particulière une mantisse suivie d’un exposant de 10 non entier. Pour être exact, contrairement à la plupart des calculatrices scientifiques, la touche d’entrée d’exposant de dix n’affiche pas le traditionnel « E », mais prépare textuellement une multiplication « x 10^ » que l’utilisateur n’a plus qu’à compléter par la valeur de l’exposant de dix. Cette conception n’est pas sans impacter les calculs où les priorités d’opération jouent un grand rôle.

La puce qui anime la nouvelle CW est nouvelle. Elle confère à la FX-800DE une justesse de premier ordre. Le manuel ainsi que l’expérience confirment une précision interne de 23 chiffres. Le nombre PI est juste jusqu’au 23e et dernier chiffre géré. Basculée en mode Bogenmaß (c’est-à-dire Radians), la réponse de Tangente (355/226) donne  -7497258,1853255 pour les 14 premiers chiffres, ce qui est remarquablement juste. La 800 ne se voit surclassée, de toutes les machines qui me sont passées entre les mains, que par le SHARP PC-1475, à mode double précision de 20 chiffres + 4 internes. La CASIO FX-991EX, la CANON MARK I PRO, la TI-30X Pro Mathprint sont distancées.

La représentation interne des nombres apparaît de type décimal codé binaire (BCD), soit la représentation classique pour une calculatrice (l’alternative plus rare étant la représentation binaire comme on la trouve dans la CANON F-720i et peut-être dans la CANON X MARK I PRO ce que je n’ai pu établir).

La FX-800 est-elle une machine rapide ? Cela a-t-il un sens s’agissant d’une machine non programmable ? A partir du moment où des fonctions itératives sont proposées (comme la sommation), la célérité est une donnée importante et peut être mesurée. J’ai ainsi chronométré plusieurs calculatrices scientifiques puissantes, sur une sommation de 1 à 10000. Le résultat de ce simple cumul pouvait être trouvé sans passer par toutes ces itérations mais le but est ici d’apprécier une vitesse de calcul. Voici les résultats que j’ai obtenus :

SHARP EL-W516X : 64 secondes
CANON X MARK I PRO : 47 secondes
TI-30X PRO MATHPRINT : 18 secondes
CASIO « CLASSWIZ » FX-991EX : 16 secondes
CASIO FX-800DE CW : 9 secondes

Question matériel, la 800DE se démonte facilement, par dépose de quelques vis au dos. Pas de clips destructeurs, pas de brins de câbles empêchant de séparer les deux moitiés. Je mets l’image de la carte électronique, qui ne révèle hélas rien du processeur.

Sur le plan du design, la CW recèle un paradoxe cocasse. Son allure générale est sobre, la couleur gris foncé mate, l’ambiance plastique assumée, quand les précédentes ClassWiz se voulaient davantage sophistiquées dans leur présentation, avec leurs boutons chromés et les souliers blancs. Pourtant le couvercle nous joue la texture soignée et flatteuse au toucher, avec un surprenant clin d’œil à l’univers du travail des matériaux nobles …

La police de caractères a notablement évolué. Ci-dessous, une représentation des matrices (de tailles identiques pour les deux machines) de la CASIO FX-991EX (à gauche) et de la CASIO FX-800DE CW (à droite – Choix de la police la plus grande parmi les deux proposées pour cette représentation).

Une nouvelle FX-991 CW est désormais sur le marché quelques mois après l’arrivée de la 800. Les pays asiatiques sont les premiers servis. La France ne semble pas bénéficier de cette attention, mais elle aura bientôt un modèle Graph Light qui reprendra une offre fonctionnelle presque identique, à laquelle s’ajoutera un petit module de tracés.

La 991CW a les traits de la 800, notamment l’écran, l’environnement logiciel, la bonne rapidité de calcul, la précision interne de 23 chiffres. En sortie symbolique, la CW ne se laisse plus piéger, à la différence de la EX, par des approximations apparentes de PI. La CW n’attribue le symbole π qu’en échange d’approximations longues de 19 chiffres exacts, ou arrondi pour le dernier (*)

La 991CW présente les mêmes fonctionnalités que la 991EX qu’elle remplace, première Classwiz du nom. La façon d’y accéder est par contre bien différente. Je ne trouve par ailleurs pas trace d’un « deux-points (:) » qui permettait à une 991EX la juxtaposition de plusieurs expressions indépendantes au sein d’une ligne de saisie. Il est dommage ne pas retrouver cette fonctionnalité puissante sur le clavier de la 991CW.

Un petit clin d’œil sur le modèle Classwiz réservé au marché français. Grâce à son module d’algorithmique, j’ai pu tester la précision sur un calcul programmé de cumul des sinus des angles entiers de 1 à 359 degrés. Beaucoup de calculatrices peinent à traduire numériquement la valeur nulle de cette somme. La Classwiz à 23 chiffres (de précision interne) a renvoyé une excellente valeur résiduelle (ci-dessous), comparativement aux autres calculatrices testées.

Le module d’algorithmique existait sur le précédent modèle français mais désormais, il est possible de quitter l’environnement dédié et d’y revenir ensuite sans avoir rien perdu du script. Seule l’extinction de la machine obligerait à tout retaper (dans cet esprit il est possible de paramétrer l’extinction automatique à 60 minutes).

 

(*) Ci-dessous un tableau illustrant le seuil où la CW assimile une valeur numérique à PI en lui affectant son symbole. Ne disposant ni d’émulateur ni du talent photo adéquat, je reproduis l’écran dans un tableur  (où l’on voit des valeurs d’une longueur pas toujours visibles en entier sur l’écran réel, du moins en police standard).

 

CASIO 991 EX « Classwiz »

Nous trouvons là une présentation moderne de la CASIO FX-991, modèle scientifique de haut de gamme bien connu depuis bon nombre d’années.

La ligne Classwiz nous montre une façade d’un plastique dur particulièrement soigné. Mais aussi un afficheur d’une grande définition. Outre la possibilité d’y représenter un menu d’accueil riche et d’aspect graphique, les caractères alphanumériques présentent un dessin autrement plus sophistiqué que ceux des traditionnelles et pourtant déjà bien lisibles matrices 7 X 5 pixels. Il est vrai que les afficheurs modernes se doivent aujourd’hui d’être capables de restituer non seulement des caractères européens fidèles mais aussi japonais voire chinois, un gros défi.

Regardons les chiffres de la 991 EX de plus près. Tentons à cet effet une photographie en mode « macro ». L’éclairage nécessaire et le talent m’ayant manqué pour réaliser de bonnes photos publiables, j’en propose une représentation à l’aide du quadrillage d’un tableur.

 

Des matrices 12 X 9 sont à l’oeuvre pour dessiner une véritable fonte, avec empattements, pleins et déliés, asymétries.

La Classwiz n’est pas la seule calculatrice actuelle à proposer une telle définition. Regardons comment se débrouille la Texas-Instruments TI-30X MathPrint Pro.

Soumise au même protocole de représentation, voici à quoi ressemblent de près les chiffres de la concurrente de la Classwiz 991.

Des matrices de 14 X 10 pour la texane, au dessin vu comme plus simple en raison du trait toujours en double épaisseur. On voit un 5 bien reconnaissable dans tous les affichages graphiques de TI, avec sa barre supérieure un peu longue. A part le chiffre 1 tous les autres utilisent les 10 pixels de largeur.

Ne lâchons pas la loupe et regardons d’autres modèles, comme le CASIO CP 400

Cette fois il s’agit de matrices 13 X 9. Seul le chiffre 4 tire parti du 9e pixel.

Passons au modèle suivant avec l’ancienne CASIO CG-10 « Prizm » :

Avec une matrice de 19 X 15, nous trouvons là le summum de la finesse, avec des traits triples, des empattements pour tout le monde, des asymétries, des « pompons » pour le 2, le 3, le 5, le 6 le 9, la jambe du 7 présentant un galbe impeccable. Ici aussi, seul le 4 appelle le pixel le plus à droite.

Poussons encore la curiosité et regardons la TI N’spire ancienne génération et la HP Prime.

Pour cette dernière je ne sais que penser. Je n’ai pas réussi à conclure si la technologie de l’écran couleur montrait de légers artefacts ou bien si, typographie ultime, les chiffres étaient subtilement complétés de pixels en divers niveaux de gris. En tout état de cause, je reproduis ci-dessous les cinq premiers chiffres issus de pixels incontestables et les cinq autres complétés aux bons endroits des pixels fantomatiques que j’ai cru (et je voudrais y croire) y déceler. Il est certain qu’à la loupe, la police apparaît plus belle que la représentation des 5 premiers chiffres ci-dessous. A noter que deux 4 consécutifs se touchent toujours dans une Prime.

 

Enfin dernier modèle scruté, une TI NSPIRE de première génération, à écran noir & blanc.

La NSPIRE est généreuse, elle offre trois fontes différentes, celle active en ligne de saisie, une autre en mode édition, et aussi une italique, plus belle en vrai que celle d’aspect squelettique et tourmenté représentée ici.

Toutes les fontes que nous venons de passer en revue sont en chasse fixe, soit non proportionnelles, c’est-à-dire qu’un étroit 1 mobilisera, au même titre que le large 4, la matrice entière, avec la conséquence inesthétique d’un espace déséquilibré entre certains caractères. C’est aussi le cas pour la NSPIRE, mais seulement pour les chiffres, les caractères alphabétiques sont gérés de façon proportionnelle (17 « W » à la suite saturent la largeur de l’écran, contre 51 « I », 21 « A » ou 26 « E »).

Les matrices numériques de la NSPIRE sont de type 11 X 7. Ces fontes ne sont donc pas les plus riches, en particulier celle du mode édition, strictement filaire, sans empattements. Même le 7 ne comporte pas de retour vertical supérieur gauche, ce qui m’amène à une réflexion en forme de conjecture …

En effet, se pourrait-il que dans les représentations antiques par matrices de 7 segments, le trait vertical supérieur gauche du 7 parfois retranscrit mais pas toujours (ci-dessus) corresponde à un empattement en germe ? je n’ai pas la réponse.

Enfin, je mets ci-dessous quelques exemples de fontes informatiques classiques. Je crois voir du « Terminal » chez TI – le 8 et la longue barre horizontale du 5 – du « Bodoni » chez CASIO, avec les « pompons » … Quant au 8 où gauche et droite sont parfois asymétriques, c’est encore une autre influence …

Dans cette présentation, l’écran de la FX-991 vole la vedette à sa propriétaire, dont il est finalement peu question ici. La FX-991 sera regardée de plus près dans un prochain article qui devrait la comparer aux TI-30X MathPrint Pro, CANON X MARK I PRO et SHARP EL-516, soit des calculatrices scientifiques de gamme supérieure modernes.

Concernant la petite étude sur les fontes à laquelle je me livre, je termine en précisant que chaque fois que j’ai eu le choix, j’ai utilisé la plus grande des polices proposées par la calculatrice.

Dominique

 

CASIO √121-E

Un aspect sans doute banal, mais une personnalité incomparable. Cette simple additionneuse de bureau est, en ce jour de 2021, âgée de 48 ans. Elle est si robuste que son fonctionnement est demeuré intact et fiable.

Quels sont les traits de caractère qui témoignent de son âge ? Un poids important, un afficheur souligné par une réglette mobile, montrant un ZÉRO en demi-hauteur bien peu lisible pour l’œil contemporain, un QUATRE croisé et un splendide signe MOINS constitué d’une barre rouge lumineuse. Signe des premiers temps, des zéros bien inutiles peuplent la gauche de l’écran par défaut. Et pour l’anecdote une belle longueur du fil d’alimentation, générosité qui n’est plus de mise de nos jours.

La √121 est plus qu’une additionneuse. Sinon, pourquoi crânerait-elle à arborer le symbole de racine carrée dans son nom ? Elle dispose bien de la fonction, dont la mise en oeuvre est particulièrement originale. À bien regarder, sur le clavier sa légende voisine avec celle de la division, sur une touche unique. Mais comment indiquer à la machine quelle fonction on souhaite utiliser quand on l’enfonce ?

Une division agit sur deux valeurs tandis qu’une extraction de racine agit sur une seule, voilà la clef.

Si l’on entre un second nombre après avoir enfoncé la touche aux deux légendes, le résultat retourné par ÉGAL sera classiquement celui de la division du premier par le deuxième. Si l’on tape ÉGAL sans entrer de seconde valeur, la √121-E calculera la racine carrée de la première au rythme d’une danse endiablée de chiffres intermédiaires.

Démarche inverse, si l’on appuie sur la touche de multiplication juste avant celle de division, la manœuvre décrite ci-dessus renverra systématiquement des carrés jusqu’à l’appui sur AC.

Concernant le fonctionnement de la mémoire, le stockage et l’accumulation sont assez intuitifs (M+ ou M- inscrits en gros et en gras sur leur touche). C’est moins le cas pour la  lecture du contenu mémorisé. Comment s’y prendre ? Il faut se référer aux couleurs des touches pour comprendre que T, habituellement dédiée à la totalisation de PLUS ou MOINS sur les machines de table est ici entièrement consacrée à la lecture (avec remise à zéro) de la mémoire.

Fait coutumier chez CASIO – et par conséquent déjà en 1973 – un fin film protecteur recouvre les parties métalliques de la machine. J’ai ôté ce film, qui n’avait pas vieilli, n’était ni sale ni ondulé, restituant ainsi l’aspect d’origine ultime de la machine.

Un outrage du temps qu’on ne peut soupçonner sur la photo est l’imprégnation de l’odeur de tabac dont souffrait la √121-E lorsque j’en ai fait l’acquisition voilà quelques années. Quoi de plus normal pour une machine ayant traversé les âges depuis le début des années 70 ? Après avoir abandonné la machine à l’air libre dans mon garage pendant deux semaines, l’odeur de tabac – qui n’est donc pas une fatalité – a fini par disparaître complètement et pour toujours.

 

 

 

CASIO PB-100 / 200

Année 1982, le paysage traditionnel des calculatrices est chamboulé depuis l’arrivée en 1980 du Sharp PC-1211 qui a créé un formidable effet de surprise. Avec son aspect et sa philosophie d’ordinateur de poche, une nouvelle norme apparaît. Jusqu’alors les calculatrices avaient apporté le calcul facile pour tous, les ordinateurs de poche ajoutent la programmation facile pour tous et systématisent la connexion de périphériques optionnels de sauvegarde et d’impression, ainsi que les extensions de mémoire vive.

Le premier contemporain du SHARP fut probablement le PANASONIC HHC présenté dans le magazine L’Ordinateur de poche au 3e trimestre 1981. Mais le vrai concurrent, inattendu, sera CASIO qui rendra coup pour coup dans cette période de déferlement de modèles.

La première réponse sera pour octobre 1981 avec le FX-702P, machine ne ressemblant à aucune autre, présentant un clavier alphabétique rangé précisément dans cet ordre et non au format QWERTY, ainsi qu’un langage de programmation Basic fortement personnel et un statut revendiqué en façade de « Programmable calculator« . Un an plus tard entre en scène celui qui sera son premier « Personal computer« , le PB-100.

Ce tout petit appareil assume bien ce statut. Un clavier alphabétique et un autre numérique. Pas de fonctions scientifiques apparentes, tout se tape de façon littérale. Seule une petite légende Pi perdue parmi les ordres basic évoque à juste titre le calculateur scientifique.

Comme tout ordinateur de poche le PB-100 est pourvu d’un afficheur à matrices de points, capable d’afficher des caractères alphanumériques, spéciaux, et même des lettres minuscules. L’écran est cependant de dimensions réduites. Seize caractères seulement, le PB-100 ne revendique pas il est vrai le haut de gamme, CASIO confiera bientôt ce rôle au PB-700, lancé au 2e semestre 1983.

A noter que l’écran du PB-100 est petit mais malin. Pour économiser l’espace lors de l’affichage de nombres au format scientifique, CASIO invente un symbole d’exposant – traditionnellement la lettre E – capable d’intégrer le signe MOINS qui du coup ne mobilise pas d’espace supplémentaire en cas d’exposant négatif.

L’offre PB-100 sera vite complétée d’un PB-200. La différence entre les deux ? Le premier a une toute petite mémoire de 544 octets pouvant être étendue par un module optionnel à 1568 octets. Le PB-200 offre en standard les précieux 1568 octets mais ne peut recevoir de module d’extension.

Petit appareil au design coloré et entièrement métallique, le PC-100 sera beaucoup diffusé, et deviendra la base de nombreuses versions. Une lignée est née, CASIO est prêt pour le futur.

 

Les trois premiers ordinateurs de poche de CASIO : en bas le FX-702P d’octobre 81, le PB-100 au milieu et le puissant PB-700 d’octobre 1983 en haut.

 

 

CASIO PB-1000

Un des plus puissants ordinateurs de poche, construit par CASIO.

Sorti en 1986, le PB-1000 montre une physionomie étrange, impressionnante. Certes les machines de la famille FX-790P nous avaient confrontés à la couleur sombre et au format repliable. Mais les cotes du PB-1000 sont plus élevées, qu’il s’agisse de poids, d’épaisseur, de surface de clavier. Replié, on a malgré tout affaire à une lourde machine « de poche ».

Au tout début de l’aventure Basic, le SHARP PC-1211 apportait une simplicité bienvenue, la programmation pour tous, par utilité, par plaisir, et même pour s’amuser. A mesure que les successeurs sont arrivés, l’évolution a suivi deux chemins : une simplicité d’utilisation accrue pour les uns, avec une partie calculatrice à droite du clavier pour un usage plus immédiat, tandis que d’autres allaient au bout de leur destinée d’ordinateur sous la forme de machines puissantes, riches, complexes, à ne pas mettre entre autres mains que celles du programmeur passionné.

Le PB-1000 est bien un ordinateur, proposant au besoin (et en option) la sauvegarde sur disquettes !

Dans sa partie supérieure, l’écran à 4 lignes est tactile – une nouveauté – tandis que les 13 pavés de commande sont sensitifs. La partie inférieure est consacrée aux confortables claviers alphabétique et numérique.

Trois petits défauts : le faible contraste de l’écran tactile, et l’obligation d’utiliser l’appareil ouvert à plat, les charnières ne pouvant retenir le poids de la partie supérieure, qui contient notamment les piles. La taille mémoire de base est un peu juste, c’est pourquoi il est fréquent de trouver cet appareil complété d’un module RAM optionnel RP32 de 32 kilo-octets.

C’est par une pile de prospectus en librairie que j’ai découvert le PB-1000 en 1987. Il y incarnait un haut de gamme fabuleux et inaccessible, le produit de l’essor exponentiel de l’informatique portable. On ne pouvait que désirer une telle machine.

Je viens enfin d’en acquérir un exemplaire … près de 35 ans plus tard. L’afficheur est pâle mais tout fonctionne comme si on était en 1986 ! L’exploration peut commencer …

Une fois de plus, je ne peux qu’orienter le lecteur soucieux d’approcher le PB-1000 avec plus de sérieux vers l’excellent site silicium.org.

http://silicium.org/site/index.php/24-catalogue/ordinateurs-de-poche/56-casio-pb-1000

 

Les touches les plus utilisées en Basic sont directement accessibles

 

Le prospectus de la librairie Riez de Cambrai, avec le cachet du libraire, daté de 1987. Il y a bien longtemps que la librairie Riez a cessé ses activités. On trouve à sa place désormais une implantation du géant du livre du Nord : « Le Furet du Nord« .

 

Le prospectus de 1987 dans son intégralité. On peut y déceler un optimisme un peu exagéré : le superbe contraste d’écran, qu’aucun utilisateur ne retrouvera jamais, à moins d’un éclairage particulièrement avantageux. Sur la 5e page, l’illustration montre une utilisation nomade en position debout (3e dessin). Le PC-1000 ne peut raisonnablement être utilisé que posé sur une table ou un bureau, les dimensions et l’instabilité de la position ouverte ne pouvant entraîner que des chutes à mon avis.

CASIO PB-700

Le PB-700 de CASIO fait partie de la première famille d’ordinateurs de poche, apparus au début de la décennie 80.

Un bref retour en arrière pour situer le contexte : Deux ans auparavant, SHARP crée le PC-1211, machine capable de calcul scientifique, programmable en langage basic. Disposant d’un clavier « QWERTY« , il revendique en façade son statut d’ordinateur sous la formule « Pocket Computer » qui ornera tous les modèles de SHARP à venir.

Le PC-1211 est un pavé dans la marre des calculatrices, personne ne l’a vu venir. Les constructeurs concurrents, au pied du mur, préparent la riposte. Il leur faut avant tout cerner ce qu’est cette machine, ainsi que sa portée : Le PC-1211 est-il encore une calculatrice, une parmi d’autres, à moins qu’il ait vocation à toutes les remplacer, les abolir ? Est-il le visage portable d’une informatique flamboyante qui progresse à grands pas ?

L’offre concurrente se voit forcée d’évoluer de toutes parts, adieu les TI-59, les CASIO FX-502P, les HP-41 (*), bonjour à une machine que l’on doit programmer, interroger, qui, au delà de donner les résultat de calculs, aura l’ambition plus haute et plus générale à la fois de produire un travail en pilotant des périphériques d’impression, de sauvegarde, toutes choses que savaient pourtant faire les calculatrices programmables, mais en plus racé, plus moderne et avec enfin de la mémoire, denrée si comptée jusqu’à présent.

Parmi les premiers constructeurs à réagir, Panasonic avec son HHC plus gros et plus lourd, mais surtout CASIO, dont peu auraient parié à l’époque sur sa capacité à relever un tel défi. Voilà donc que sort fin 81 le CASIO FX-702P. Hormis sa présentation horizontale, il ne ressemble pas beaucoup au 1211. Il est programmable en Basic, dans une version « maison » assez peu universelle – c’est un comble pour ce langage – et arbore un écran tout en longueur, le 1211 ayant fixé la norme. Mais le clavier n’est pas « informatique », les touches sont rangées dans l’ordre alphabétique et pas du tout dans un « QWERTY » de bon aloi.

Énormément de fonctions de calcul sont disponibles, ce sera le seul Pocket Computer de CASIO à se prétendre une « Programmable Calculator« . Ainsi, pour CASIO, en cette époque frémissante où la page est encore grandement blanche (**), un ordinateur de poche est bien avant tout une calculatrice. Pour combien de temps ? L’intuition est-elle la bonne ?

Arrive 1982 et le fer de lance SHARP, le fameux PC-1500. C’est contre cette machine redoutable que CASIO va diriger son PB-700 dès l’année suivante.

Et un contraste : Contrairement au FX-702P à l’orientation encore hésitante de calculatrice programmable, le 700 est, de toutes ces machines qui arrivent, celui qui aura de mon point de vue le plus fort caractère d’ordinateur : Pas de mode dédié à la programmation, toute entrée chiffrée comptée comme ligne de programme, faible commodité en calcul direct en raison d’une différenciation forte entre ENTER et RETOUR FLÈCHE du clavier alphabétique, SHIFT qui fonctionne comme la touche Majuscule des ordinateurs, devant être maintenu pendant l’opération, geste inconnu dans le monde des calculatrices. Et une pléthore de périphériques optionnels. Le nom « PB-700 » ne montre plus le FX des calculatrices et du 702. PB (***) sera la signature des machines CASIO les moins orientées en calcul direct.

D’autres machines verront le jour au cours des années qui arrivent. Relativement peu de constructeurs participeront à cette course. Texas-Instrument et Hewlett-Packard seront peu prolifiques, avec des modèles cependant remarquables. Tous ces ordinateurs font de l’ombre aux traditionnelles calculatrices programmables qui ne disparaissent pas, et adoptent souvent le format « paysage » en vogue. Si les Pockets Computers ne sont plus des calculatrices, ils continueront d’embarquer de solides possibilités de calcul, que celles-ci soient accessibles par touches directes ou non.

Le chemin de l’informatique s’est rapproché de celui des calculatrices programmables au point de le croiser. Il en est surgi un concept ambitieux, étincelant, assemblage harmonieux de deux mondes, tourné vers la modernité technologique la plus frémissante. Les chemins se sont de nouveau séparés plus tard. L’informatique de poche s’est alourdie, restant portable, puis les vrais ordinateurs sont entrés dans les maisons et toujours plus dans l’entreprise, avec des logiciels, des systèmes d’exploitation, des manettes, internet …

Lorsqu’on regarde aujourd’hui ces appareils d’un autre temps, il est possible de se demander si, en dépit de leurs ambitions informatiques, ils pouvaient être autre chose finalement que de simples outils de calcul. Quand on a un écran d’une seule ligne d’une vingtaine de caractères, parfois deux lignes voire quatre maximum, que les piles légères n’autorisent guère de vitesses de travail élevées, quel autre usage peut-il advenir que celui d’une calculatrice. Calculatrice incontestablement d’un autre type. Là ou la calculette scientifique semble constituée d’autant de micro cerveaux que de touches, l’ordinateur n’en aurait qu’un seul, maître à bord, gérant tout, interlocuteur obligatoire de l’utilisateur qui s’adresse à lui au moyen d’un langage et non plus en mode pousse-bouton.

Concernant le PB-700, les prospectus de l’époque le représenteront souvent enchâssé dans la splendide unité d’impression à stylos 4 couleurs FA-10 ou FA-11 avec sauvegarde à cassettes. Ces mêmes prospectus mettront l’accent sur ses belles qualités d’impression, son grand écran autorisant d’impressionnantes prouesses graphiques.

Le lecteur souhaitant en connaître plus sur ce formidable appareil que fut le CASIO PB-700 (et sa variante PB-770 mieux pourvue en mémoire) trouvera matière à satisfaire sa soif de connaissance en visitant ces sites bien complets, celui de Silicium.org, et celui de Ledudu (liens ci-dessous).

Ajout du 9 avril 2022

Ci-dessous une image de la très belle version 770 de 1984.

http://silicium.org/site/index.php/24-catalogue/ordinateurs-de-poche/55-casio-pb-700

https://casio.ledudu.com/pockets.asp?type=24

 

(*) La HP-41 connaîtra une belle et longue carrière et ne sera pas gênée par l’arrivée des Pockets Computers. HP saura pourtant être à la page avec ses fabuleux HP-75 et 71.

(**) Quand sortira le premier numéro du magazine « L’Ordinateur de Poche » (1er semestre 81), l’éditorial lancera un concours demandant aux lecteurs d’inventer un nom pour ces nouvelles machines. A l’issue de cette étonnante consultation, le néologisme « Micropoche » sera retenu, quasiment à égalité avec « Poquette« . Il est vrai que dans ce tout premier numéro, les appareils étaient désignés sous le terme « muet » xxxpoche !

(***) Qui connait la signification de « PB » ? Pas moi en tous cas. Peut-être « Personnal Basic« , ou « Pocket Basic » ou autre chose que Basic, le PB-2000C ne connaissant pas ce langage en natif. PB répond-il au PC de SHARP, sans signification particulière, cela m’étonnerait beaucoup cependant. Peut-être Personnal Base …

 

CASIO Classpad 300

Sorti au début des années 2000, le CASIO Classpad 300 apparaît  aujourd’hui bien rétro après avoir incarné la modernité, en particulier depuis l’arrivée de son successeur CP400 à écran couleur.

Sorti en pleine vogue du Palm Pilot et autres appareils pilotés par stylet, la philosophie du Classpad était en rupture avec celle, bien tranquille, des calculatrices programmables de l’époque.

Je me souviens l’avoir découvert dans un encart publicitaire du magazine Tangente, et avoir été étonné par cet appareil étrange, au clavier réduit à sa plus simple expression, laissant toute la place à un grand écran interactif, d’où pouvait surgir au besoin un clavier virtuel ultra complet.

La pensée qui me vint à ce moment précis fut, à tort ou à raison, celle du plagiat : « Casio serait dans le secret allé au bout d’un concept, initié par Hewlett-Packard et abandonné un an avant la date de sortie prévue en 2002″.

Le Xpander de HP avait un aspect et une philosophie approchants : un grand écran, vertical, bien adapté aux fonctions graphiques, de géométrie en particulier, un clavier physique atrophié, le fameux stylet. Mais différences importantes : le CASIO est pleinement programmable et son système d’exploitation est propriétaire, quand HP avait choisi d’implanter une version mobile de Windows.

L’écran du Classpad 300 d’origine n’a pas toujours eu bonne réputation en matière de contraste. Les versions ultérieures comme ce 330S s’en sortent mieux, bien que le ressenti visuel apparaisse aujourd’hui anachronique.

Si l’usage d’un stylet, obligatoire tant il existe de zones interactives minuscules, est désormais déroutant, c’est un vrai plaisir que d’aller à la découverte de toutes ces fonctions implantées dans une interface graphique riche et originale.

L’usage d’un écran de calculatrice vertical n’est pas forcément intuitif. On est bien plus habitué aux écrans plus larges que haut. Du coup, malgré une surface importante, les yeux sont tentés de ne remarquer au début que l’étroitesse toute relative de l’écran. Le Classpad ne s’utilise pas tout-à-fait comme les autres machines, il faut acquérir le geste.

Que penser de ce slogan visible sur la brochure d’époque reproduite ci-dessous ?

Casio semblait méconnaître en 2003 la production des autres constructeurs car, au sens strict du terme, la première calculatrice graphique à écran tactile fut la SHARP EL-9600, sortie 6 ans plus tôt.

CASIO FX-105

Cette calculatrice a l’apparence typique d’une CASIO de la fin des années 70.

L’apparence seulement, car la FX-105 recèle quelques caractéristiques plutôt exotiques.

Son boîtier en plastique est partagé par des machines très voisines entre elles: FX-29, FX-39, FX-110, FX-120.

Les bizarreries de la 105 sont ailleurs …

L’examen du clavier montre déjà que nous ne sommes plus tout-à-fait sur la planète CASIO. Bien entendu, on y voit une signature familière: l’agencement des quatre touches d’opérateurs en carré et non en ligne.

Mais où sont les deux touches aussi voisines qu’incontournables C et AC qui les surplombent traditionnellement ? On ne voit qu’un petit C, perdu parmi les petites touches grises. A sa gauche, les fonctions MR et MC sont combinées en une touche unique MRC, symbole pas facile à trouver chez CASIO. Et en dessous, deux grosses touches de parenthèses, ça aussi c’est unique.

Voyons maintenant le comportement de la calculatrice. On actionne l’interrupteur latéral, et c’est tout à gauche que le zéro s’allume. Cela se rencontre ailleurs, mais point chez CASIO. On tape un nombre de plus de huit chiffres et voilà un exposant de dix qui gonfle tout seul, là aussi, comportement non typique de CASIO.

Sortons la loupe. Le test Forensics renvoie 9.2079408, une valeur non référencée sur la table de M. Sebastian (*). Machine ouverte en deux, l’électronique se révèle animée par une puce de marque NEC, c’est courant sur les anciennes CASIO, mais pas la référence µPD576C

Que retirer de ce constat ? Que les CASIO qui se ressemblent ne sont pas forcément aussi semblables qu’imaginé ? et qu’elles sont chacune dotées d’une personnalité propre ?

C’est sans doute vrai mais en la matière la FX-105 est une championne !

 

(*) http://www.rskey.org/~mwsebastian/miscprj/forensics.htm

 

 

 

CASIO FX-15

Modèle emblématique des années 70, la CASIO FX-15 est une présentation alternative et plus métallique de la CASIO FX-17.

Il ne semble pas y avoir de différence du côté technique : fonctions identiques, exposant limité à 39, un zéro en demi hauteur.

La FX-15 est une fausse « petite », ses dimensions, son poids sont à quelques millimètres et grammes près ceux de la FX-17.

 

CASIO College FX-200P

On s’attendrait à trouver dans la FX-200P une FX-180P plus puissante, avec plus de mémoire par exemple.

Eh bien non. La recette pour fabriquer une « College » FX-200P, c’est de prendre une FX-180P, de lui retirer les statistiques à deux variables, la régression linéaire, le calcul programmé d’intégrales et de renoncer à une seconde zone de programme pour n’en offrir qu’une seule, toujours de 38 petits pas de capacité !

Le seul plus apporté par la College est le calcul des racines cubiques, fonction bizarrement absente de la 180.

Le comportement en calcul est en tous points identique sur les deux machines. L’œil avisé aura remarqué le témoin ON en haut à gauche de l’écran. Ce témoin dont l’utilité pourrait légitimement poser question prend tout son sens lors de l’exécution d’un programme, où l’écran demeure vide de toute activité. « ON » informe que la machine ne dort pas, mais travaille !

La College 200 apporte une présentation plutôt unique, avec un aspect métallique très réussi.

Je ne connais pas la période de production de la College. L’inscription « auto power off » en façade ne se rencontre que sur les tout premiers modèles équipés de cette fonctionnalité. La College serait dans ce cas plus ancienne que la très répandue FX-180P … C’est une possibilité mais pas une certitude …

 

 

A titre récréatif, et pour mettre en exergue les différences entre la « College fx-200P » et la fx-180P, je me suis livré à une sorte de jeu de mahjong consistant à faire disparaître visuellement les fonctions identiques deux à deux. Ainsi ne restent à la fin que les différences. Loufoque mais radical …

Au début du jeu, toutes légendes en place :

A la fin du jeu :

CASIO 121MR

Nous trouvons dans la CASIO 121-MR une machine qui fut en son temps réservée à un usage professionnel.

En témoignent les sélecteurs de décimales, d’arrondi et le commutateur de cumul en mémoire. Placé sur la position « Σ », le résultat de tout calcul arithmétique vient se cumuler en mémoire. Placé sur « N », la mémoire redevient un registre indépendant.

De quelle époque date la 121-MR ? Bien que d’aspect plutôt moderne (années 1978-80), deux indices trahissent son grand âge : tout d’abord l’étonnant point rouge qui s’allume pour signaler une valeur négative à l’écran. Le signe MOINS à gauche n’est pas encore connu de la 121.

Autre indice, visible même machine éteinte : La mention en façade «Electronic Calculator», qui ne peut se rencontrer que sur un très vieux modèle, où il était encore nécessaire de préciser ce que nos yeux d’aujourd’hui considèrent comme une évidence. Un peu comme si l’on voyait une ancienne voiture où il serait indiqué « voiture à moteur ».

La CASIO photographiée ici – je le sais de source sûre – fut utilisée quotidiennement par un commerçant plusieurs années durant. Elle avait été achetée pour remplacer une machine de plus grandes dimensions, probablement de technologie électro-mécanique, donc pas encore électronique.

Le fait que celle machine fonctionne toujours parfaitement de nos jours, après des années d’utilisation quotidienne, démontre une réelle qualité de fabrication.

Outre ses quatre fonctions arithmétiques, la CASIO 121-MR propose une touche de racine carrée qui calcule sur les 12 chiffres disponibles, d’échange X/Y, de changement de signe (le fameux point rouge), et de pourcentage. Ce dernier n’est pas complètement intuitif. Par exemple, pour ajouter 5% à 102, la séquence sera : [102] [X] [5] [%] [+] [=]. Avec un peu d’habitude, cela devient naturel.

Machine professionnelle, très large (12 chiffres il est vrai), la CASIO 121-MR reste pourtant de dimensions compatibles avec une (solide) poche. Ce statut de mobilité est confirmé par l’autonomie d’une alimentation classique par 4 piles AA. Un branchement par secteur mural est bien sûr prévu et fut sans doute privilégié au cours de ses années d’utilisation quotidienne.

Un détail supplémentaire qui permet de situer une date de fabrication à proximité immédiate de 1975, le design typique de cette époque, que l’on peut rapprocher notamment de celui de la CASIO FX-17.

 

Un grand merci à Dominique M.

CASIO FX-101

La CASIO FX-101 n’est pas une calculatrice facile à photographier : Des lignes géométriques bien carrées qui ne cherchent guère à séduire, une couleur de façade très sombre qui met surtout en lumière les poussières et peluches.

Pourtant, en usant et abusant du chiffon et des éclairages divers, le charme de la 101 finit par s’exprimer.

Je crois avoir remarqué que les noms anglo-saxons accolés procurent une certaine impression de prestige. Harley-Davidson, Hewlett-Packard, Massey-Fergusson, Borg-Warner, pourquoi pas Briggs & Stratton, sont des marques à la sonorité qui flatte le propriétaire. La magie opère aussi pour cette Sperry-Remington, qui donne en mains le sentiment d’être une rare machine d’exception.

C’est pourtant une bien connue CASIO FX-101. Il n’y a aucune différence entre les deux machines. Le même bug se retrouve d’ailleurs sur l’une et l’autre : lors d’une soustraction nn, c’est-à-dire si on ôte un nombre à lui-même, au lieu d’afficher « « , la CASIO affiche un surnaturel « -0 « . Le signe MOINS est volatile et disparaît à la moindre frappe, privant les apprentis sorciers de toute expérimentation hors des garde-fous.

La CASIO FX-101 date de l’époque 1975. Elle est massive et lourde (300 g avec ses 4 piles AA). La fenêtre d’affichage est particulièrement généreuse. L’écran peut être lu sous des angles d’inclinaison divers et vraiment très prononcés.

Le souci d’un champ de lecture large a longtemps préoccupé les constructeurs. Les diodes rouges par exemple étaient souvent recouvertes d’un dispositif de lentilles qui grossissaient les chiffres, mais amélioraient en même temps la lecture sous angle incliné. Plus tard avec les cristaux liquides, moins à l’aise avec la vision oblique, le principe du champ large avait vécu, sans que cela ait été perçu comme un grand préjudice autant que je sache.

La 101 est une scientifique complète, pouvant notamment afficher l’exposant de 10. Un archaïsme est visible avec la fonction de conversions sexagésimales où l’on doit entrer successivement les degrés, les minutes et les secondes, séparés par des appuis sur la touche o ‘ “. Les machines futures sauront interpréter les valeurs en une fois.

CASIO FX-850P

Cet appareil fut beaucoup diffusé à partir de 1987 et reste apprécié de nombreux utilisateurs. S’il est facile à trouver sur le marché de l’occasion, les prix pratiqués sont en revanche étonnamment élevés. Il faut ajouter à cet obstacle un mauvais vieillissement de la nappe d’affichage qui a tendance à escamoter des lignes entières de pixels sur de nombreux modèles.

J’ai fini par acquérir un exemplaire abordable, par curiosité, en souvenir de ce mini-computeur que je voyais encore dans les magasins, jouant des coudes avec le SHARP PC-1403, à l’heure où la grande mode des ordinateurs de poche finissait en France.

Mon modèle est en piètre état, bien abîmé, une touche manque et la ligne supérieure est parsemée de pixels manquants. En jouant de la molette de contraste ou en inclinant la machine, il est possible malgré tout de ne pas trop souffrir de ce défaut.

Le CASIO FX-850P me parait illustrer un jalon dans l’aventure de l’informatique portable de cette époque.

Replaçons-nous au début de l’histoire, dans les années 70, par exemple à l’arrivée des TI-57 58 et 59. Dans son manuel la petite TI-57 propose à l’utilisateur de programmer, qu’il s’agisse de problèmes mathématiques ou bien de s’amuser à concevoir des jeux. Le manuel est pédagogique, il dédramatise, encourage, mais le ton reste professionnel, dogmatique presque, on attend de l’utilisateur qu’il programme sérieusement, avec de la structure, des sous-programmes. Ces machines n’ont pas encore un aspect grand public, elle s’adressent aux scientifiques, aux techniciens, aux étudiants. Pour autant, l’utilisateur n’est pas tenu de se débrouiller seul. Des solutions toutes faites lui sont offertes pour les modèles plus puissants : une bibliothèque de cartes magnétiques déjà programmées pour l’ancêtre TI-SR52, les fameux modules de ROM pour les TI-58 et 59. Les calculs à programmer et préprogrammés ont le même statut, il n’y aura pas de honte à ne pas tout programmer soi-même.

Puis arrive les mini-computeurs et leur langage Basic. Cette fois, l’appareil se destine à tous, on programme par besoin autant que pour découvrir ou s’amuser, voire impressionner les amis, se sentir dans le coup. Programmer pour apprendre à programmer est une curieuse démarche, circulaire, tautologique comme disent les amateurs de mots sérieux, qui se retrouvera dans les programmes de l’enseignement où l’utilisation d’ordinateurs sera destinée à l’apprentissage de l’informatique.

Au bout d’un moment, un pavé de calcul scientifique fait son apparition sur certains modèles pour le calcul direct, décidément plus pratique qu’en tapant les mots Basic. Puis apparaît le CASIO FX-850P. Mais que voit-on ? Une solide bibliothèque de programmes y est intégrée. Une boucle est bouclée ? Comme au temps de la TI-58, aurions-nous là une définition de la plate-forme de calcul idéale : machine scientifique programmable épaulée par une large bibliothèque d’excellents programmes ?

Je connais trop mal cet appareil et de vrais utilisateurs en ont dit tellement plus et mieux que moi que j’arrête ici mes bavardages.

Voici en particulier un excellent article du site Les pas perdus qui cerne bien ce puissant appareil:

http://www.emmella.fr/page3836-3323-4722-5340-9435__5949-6564-1819-9072-2343.html

 

CASIO FX-48

1975, naissance de notre carte à puce à mémoire

1978, des calculatrices, aussi fines que le permettent les piles bouton et l’afficheur, adoptent volontiers ce format, synonyme de modernité et d’une extrême portabilité.

La CASIO FX-48 est une des toutes premières à jouer les cartes à puce. Son écran jaune est minuscule. Le clavier scientifique est à la fois si riche et si ramassé qu’il faut à la petite 48 deux touches secondaires F1 et F2 pour tirer la quintessence des 20 touches restantes, dont une panoplie complète de fonctions statistiques ! Tout cela en 39 grammes …

 

 

 

CASIO GRAPH 90+E

En cette année 2017, Casio lance une nouvelle calculatrice graphique, la Graph-90+E.

Positionnée à une marche du haut de gamme, la GRAPH 90 succède aux Graph 75 et 95 Noir & blanc et Fx-CG10 couleur (la fameuse Prizm), mais ne va pas jusqu’à embarquer le système mathématique de calcul formel, chasse gardée du CP-400.

Les premiers échos annonçaient un grand écran couleur, des graphes 3D, et surtout une vitesse de calcul importante, tandis que les captures glanées par ci par là montraient une machine à l’aspect agréable, sans grand caractère, rien à voir avec l’audacieuse « Prizm«  Fx-CG10 de 2010.

Depuis cet été, la GRAPH 90 est dans les rayons des supermarchés. Elle n’y est pas pour autant « visible » au sens strict du mot, son gros emballage en plastique, pourtant transparent, se voyant recouvert d’autocollants de présentation et de promotion qui cachent tout, au bas du clavier près. La voisine de gondole Ti-83 Premium CE ne parait pas mieux lotie sur ce point.

Acquéreur de la Prizm couleur cinq ans auparavant, je décide de sauter le pas cette fois encore, en dépit des minces présages d’innovation. Ciseaux en mains, l’épais blister en plastique est sacrifié sans pitié, et une machine toute neuve en sort, libérée de sa prison translucide.

Première constatation, quelle finesse ! Un record pour une machine à piles (AAA X 4). Des lignes travaillées, un dessin élaboré avec soin, une maturité du design. L’habillage plastique est à l’avenant. Dur et brillant, il avait été inauguré pour le CASIO CP-400 – en version noire – puis sur la famille des Classwiz. Ici il est blanc, couleur du modèle français. Certaines légendes de touches imprimées en façade ressortent mal, c’est dommage.

Un effet visuel impressionnant : le gris profondément sombre de l’écran éteint. Allumé, un monde de couleurs s’éveille.

L’apport de cette nouvelle Casio Graph-90 ne serait-il qu’esthétique ? Il est clair que les fonctionnalités demeurent proches de celles de la Prizm Fx-CG10.

Qu’en est-il de la vitesse de calcul dont on dit ici et là le plus grand bien ?

Casio nous a habitués dès 2005, avec sa Graph 85, à des modèles remarquablement rapides. A cette époque, la vitesse va devenir la préoccupation des constructeurs. HP sortira sa 49G+ dont le processeur ARM clouera sur place les 48 et 49 à classique processeur Saturn. Puis va surgir la TI N’spire, longtemps demeurée championne en vitesse de calcul.

Arrive 2010 et une petite HP-30B financière rapide comme l’éclair. Puis on accélère très fort vers des sommets avec la HP-39GII de 2012, puis la HP-Prime un an plus tard, aux chronos inégalés.

Où se situe la nouvelle Casio Graph-90+ dans tout ça ?

En première approche quelques tracés de courbes, l’exécution d’un petit programme, le lancement de l’optimisation mémoire confirment la sensation d’un excellent tonus général.

Reste à l’évaluer aussi finement que possible. Pour ce faire, j’ai soumis la 90 et machines sus-nommées – sans oublier sa consœur Ti 83 Premium CE -, à quelques tests mêlant calculs et tracés. On se souvient des griefs portés à l’endroit de la Prizm CG10, non sur sa vitesse de calcul proprement dite, mais sur celle des tracés, notablement plus lents que sur les modèles CASIO à écran noir & blanc.

Tests pratiqués * :

  • Le calcul en boucle. Le classique de cumul des 360 sinus se voit chronométré. Sauf que pour de tels bolides, l’étendue a été portée à 7200.
  • Un simple tracé en direct de 3 sinusoïdes simultanées.
  • Un tracé programmé : une longue spirale rectangulaire, suite de « plot » et « line« .
  • Un tracé programmé : le tracé d’une fractale.

A l’issue de ces quelques tests, les conclusions sont simples : En calcul pur et en tracé de simples courbes, la GRAPH 90 bat toutes les CASIO à la course (presque 2 fois mieux que la Prizm CG10), ainsi que la Ti 83 Premium. Elle fait tout bonnement jeu quasi égal avec la TI N’spire. Mais échoue encore derrière les reines de l’asphalte HP, en particulier la Prime.

Les choses sont différentes en dessin programmé, point noir de la Prizm. Si le progrès réalisé est important, le problème de lenteur en dessin n’a pas disparu sur la 90, les deux Casio couleur se voyant battues à plate couture par leur aînée Graph 85(**) de 2005 (fractale tracée en 23 s contre 41 s pour la 90, et 100 s pour la Prizm). La Ti-83 Premium CE s’en sort mieux, quoique distancée elle aussi par la vaillante 85. L’écran de tracé y est par ailleurs notablement plus étroit que celui de la Graph 90.

Au chapitre des différences entre Casio Graph-90 et son aînée Prizm FX-CG10 : Les icônes de menus sont d’un dessin léger et diffus sur cette dernière, bien rectangulaires et colorés sur la première. Au point qu’on se surprend à poser le doigt dessus. En pure perte car rien de tactile ici.

Le minuscule symbole d’occupation est différent aussi. C’est anecdotique. Ce qui ne l’est pas, c’est le positionnement revendiqué par les deux machines. La Prizm de 2010 se voulait une forte rupture: la technologie couleur et le design, ce dessin hardi qu’aucune Casio récente n’avait osé revêtir avant elle. Tout au contraire, La Graph-90 se veut rassurante, une Casio absolument « normale », bien à sa place dans le rayon du magasin, plus encore dans le panier de l’acheteur dont on sait qu’il n’aime pas beaucoup les expérimentations hasardeuses. Il s’est montré très méfiant envers « l’ovni » Prizm FX-CG10 dans le passé, du moins en France.

On continue sur le jeu des différences : les manuels comparés montrent une consommation moindre pour la nouvelle venue. C’est une bonne nouvelle quoique l’autonomie de la Prizm ne soit pas réellement problématique. Et enfin l’odeur désagréable de composants de la Prizm, partagée par le Casio CP-400, semble éradiquée.

On fait parfois le reproche à Casio de perpétuer un environnement de travail qui n’évolue guère. La Graph-90 n’est certes pas la calculatrice de l’extrême. En cette fin de décennie 2010, elle pourrait représenter une sorte de synthèse des différentes innovations de cette décennie, et aussi des pistes prometteuses abandonnées : pas de contagion du calcul formel sur l’ensemble des modèles, cela reste réservé au haut de gamme, toutes marques confondues. Pas de généralisation à ce jour de l’écran tactile. Casio et HP savent faire, TI temporise, le public ne le réclame pas à cor et à cri.

Bienvenue donc à cette belle Casio indéniablement rapide. Je me demande quand même si je ne préfère pas la Prizm, porteuse d’une réelle innovation maintenant rentrée dans le rang, et dotée d’un clavier au meilleur toucher selon moi.

 

(*) Les tests pratiqués visent à dessiner une image générale de la performance. Je ne doute pas que les programmes utilisés puissent être adaptés ou optimisés de façon à modifier quelque peu telle ou telle mesure.

 

(**) La CASIO GRAPH 85 (nom international 9860G) utilisée est de version 1, soit la ROM 01.00.0000. Les ROM suivantes, incluant en particulier la gestion des chaînes de caractères, donnent de moins bons résultat en célérité que la ROM initiale.

CASIO FX-5500

La CASIO FX-5500 est une machine singulière. D’un format horizontal qui rappelle à coup sûr les Ordinateurs de Poche des années 80, elle en reprend le long afficheur LCD ainsi que la molette de contraste.

La 5500 n’est pas vraiment programmable, elle est pourtant davantage qu’une simple calculatrice scientifique. Ses spécialités sont la manipulation des formules : factorisation, simplification, développement. Les résolutions d’équations sont aussi au rendez-vous, y compris les systèmes à 2 ou 3 inconnues. Il existe trois mémoires dédiées aux formules (I, II, III), qui peuvent au besoin s’enchaîner les unes aux autres.

Le grand écran de 24 caractères est particulièrement adapté à l’affichage des longues propositions. Les exposants sont représentés comme il se doit en écriture naturelle, grâce notamment à la touche d’entrée dédiée Xn.

Des fonctions spécialisées bien sérieuses, on le voit, pour une machine à l’aspect métallique très agréable. Des couleurs vives, un volume et un poids idéaux en mains, la CASIO FX-5500 est une calculatrice qu’on manipule avec un vrai plaisir. Un couvercle de plastique se clipse en façade sur deux fines charnières qui permettent d’ouvrir et refermer la machine à la demande.

Quand la 5500 fut-elle produite ? Quelques indices placent le curseur à proximité de l’année 1986, sans certitude absolue cependant.

Machine singulière dans sa présentation horizontale et ses spécificités, la CASIO ne me parait pas isolée pour autant dans le paysage du calcul des années 80. Je vois dans le CANON F-300 et la SHARP EL-5100, deux machines au destin voisin : nées en pleine décennie des Pockets Computer programmables en Basic, en ayant hérité l’aspect et l’écran généreux, pourtant non programmables ou presque, et simplement totalement originales.

 

CASIO FX-201P

casio_201p

Comment expliquer que l’existence d’une telle pépite ait pu m’échapper pendant tant d’années ?

Quand je lisais l’Ordinateur de Poche au début des années 80, deux marques se partageaient l’essentiel du marché des machines programmables puissantes, en France du moins : Hewlett-Packard et Texas-Instruments. Leurs chevaux de course se nommaient HP-65, HP-67, HP-41, HP-29C, HP-34C ou TI-SR56, TI-SR52, TI-57, TI-58, TI-59 …

Des marques japonaises comme CASIO ou SHARP étaient surtout renommées pour des machines simples, à quatre opérations ou scientifiques peu originales.

Dans son grand article portant sur les machines programmables du moment, le magazine nous faisait assister à ce qui ressemblait aux débuts prometteurs des deux japonais, enfin décidés à jouer des coudes avec les constructeurs américains. SHARP, avec un PC-1211 dernier cri, qui recueillait tous les superlatifs des rédacteurs, et CASIO, qui ne montrait encore qu’une classique mais très moderne calculatrice programmable LCD, la FX-502P, dont les auteurs de l’article se montraient prudents à prophétiser l’impact.

Sauf que les deux grands japonais n’étaient pas complètement novices. Ils brillaient depuis quelques années, mais ailleurs. SHARP, avec un très intéressant PC-1201 ainsi que l’étonnant combiné (presque de poche) PC-1300, et CASIO avec une gamme d’énormes machines, la 201P ici présente, la 202P à mémoire permanente, et le PRO FX1 (*), équipé d’un lecteur de cartes magnétiques, à l’instar des reines HP-67 et TI-59.

Voilà que trente ans plus tard, je découvre la CASIO FX-201P, machine très originale, produite en 1976.

L’aspect est étonnant, les dimensions inhabituelles : 17,2 cm de haut, 10,4 de large, 3,4 d’épaisseur, 364 g en ordre de marche, 6 rangées de touches en bas, 7 en haut, c’est du hors-norme. La machine est belle, l’esthétique n’est pas brute mais soignée, avec des courbes discrètes qui en font un très bel objet.

Bien que machine de poche, la prise en main nécessite un peu d’habitude. A ce sujet, nous trouvons peut-être ici l’explication des touches absentes du clavier, fait coutumier chez CASIO. Pourquoi en effet laisser un trou en bas entre les touches EXP et =, et en haut à droite sous START ? Pourrait-il s’agir d’une aide à la préhension, le pouce d’une personne droitière trouvant tout naturellement sa place dans cet emplacement libre. Idem pour l’espace du bas qui permet d’attraper fermement la machine sans appuyer sur aucune touche. C’est spéculatif mais je parie dans ce sens.

Point paradoxal, la FX-201p ne possède pas un grand nombre de fonctions préprogrammées, contrairement à ce que suggère la profusion des touches. Nous trouvons les racines, les logs, la trigonométrie et c’est à peu près tout. Les touches aux légendes les plus mystérieuses sont réservées à la programmation de ce qui, en 1976, se classait davantage comme un ordinateur qu’une calculatrice. Témoin, la position « manuel » du sélecteur de programmation qui sous-entend que la règle est avant tout ici le calcul programmé.

La documentation est indispensable pour s’approprier le protocole de programmation. On découvre alors un système souple, puissant, et finalement simple. L’affichage n’étant pas alphabétique, les touches ont leur code, souvent un mélange de chiffres et de caractères étranges. Les codes sont gravés sous les touches correspondantes, ce qui facilite la relecture des programmes. Les données d’entrée et de sortie bénéficient de leur propre touche : ENT pour introduire les paramètres et ANS pour afficher les valeurs de sortie. A noter que deux lumières rouges à la base de l’afficheur fonctionnent de concert avec ces touches. Le test IF, très particulier, porte sur trois statuts à la fois : inférieur, égal, supérieur, et effectue les branchements en conséquence. Les sous-programmes et l’adressage indirect sont gérés.

Les défauts dont souffre la 201P sont la limitation de la mémoire de programme : 127 pas seulement, c’est peu, et elle n’est pas permanente. La vitesse de calcul n’est pas vertigineuse, on s’en serait douté pour une machine de 1976. Le test du calcul programmé de cumul des 360 sinus est exécuté en 11 minutes, soit 660 secondes. Les futures HP-41, TI-59 ou SHARP PC-1211 tourneront entre 290 et 400 secondes. Mais les suivantes, HP-15C ou TI-66 feront pire que la 201P.

Que manquait-il à ce superbe calculateur, que les machines modernes apporteraient quelques courtes années plus tard ? Une imprimante, une interface cassette ? Rien de tout cela ici. la CASIO 201P n’offre aucune connectivité, excepté le cordon mural d’alimentation 220V.

A bien regarder, il existe pourtant un compartiment mystérieux, accessible en ôtant une vis au dos, qui montre ce qui ressemble fort à un port de connexion. Mais je ne sais pas encore à quoi.

(*) Cette famille de calculatrices comprend aussi la PRO-101, absolument introuvable et connue par 2 ou 3 photographies de prospectus (japonais) d’époque.

AJOUT DU 1ER NOVEMBRE 2019 : Tout peut arriver à notre époque. Voici que la légende PRO-101 vient de prendre forme. La PRO-101 existe bien, elle a été aperçue par un collectionneur que je connais bien (ce n’est pas moi malheureusement) qui est parvenu à se la procurer. Ce modèle est maintenant chez lui et les premières photos ont été prises. Félicitations à lui !

CASIO FX-790P

CASIO_FX-790P

Il est bien souvent difficile de situer précisément l’année de lancement d’un modèle de la décennie 80 tant il s’en est produit. C’est le cas pour la famille très nombreuse des FX-770P à 795P. Le prospectus reproduit ci-dessous permet de situer l’arrivée du FX-790P au cours de l’année 1986.

Lorsque sort le 790, les tout premiers Pockets Computers sont désormais loin. CASIO semble muer en raison la passion qu’ils avaient suscitée. La présentation sombre, sans couleurs vives, le concept pliable de ce 790 évoquent le sérieux, le rationnel, le professionnel.

Après l’avoir vu dans des magazines, je le découvris de mes yeux à la FNAC de l’Avenue de Ternes à Paris. Il se trouvait placé bien en valeur, et j’étais étonné du succès de cette machine qui semblait indiquer un nouveau cap. De jeunes cadres encravatés, bien sérieux eux-aussi, papillonnaient autour cherchant à le prendre en main, le toucher, avec un sourire non contenu de convoitise.

Le FX-790P était high tech, ce qui se faisait de plus actuel en matière de Pocket basic programmable. Son design fonctionnel faisait mouche. Replié en deux, il entrait dans n’importe quelle poche, pour en surgir au bon moment et estomaquer les collègues.

L’ultime version de cette famille sera le FX-795P. Son aspect, quoique identique au premier coup d’œil à celui du 790, allégera discrètement le cadre métallique dans lequel ce dernier semble emprisonné.

Ci-dessous le prospectus, daté du mois d’août 1986

 

CASIO FX-7500G

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Née du même élan créateur que la CASIO FX-7000G, la CASIO FX-7500G est une machine que j’ai tendance à oublier quand je pense à la toute première génération de calculatrices graphiques.

Il faut dire que sa présentation est originale. Ici, point de verticalité exacerbée, mais un souci de compacité, de mobilité, avec un dispositif à charnière qui permet de la replier en deux pour mieux l’emmener partout.

Les fonctionnalités et le comportement – pas la mémoire – sont en tous points ceux de l’aînée 7000 de 1986. Pour autant, la 7500G ne lui est pas exactement contemporaine. Elle daterait de l’année 1988, si j’en crois ce qui se murmure sur le net, ainsi que mon prospectus de rentrée des classes 1988 où elle est représentée avec un petit panonceau « nouveau« .

Si je devais proposer une chronologie précise au sein de la première gamme graphique Casio, je verrais bien une 7500 qui s’intercale entre les 8000 et 8500. L’ordre d’apparition des modèles serait donc  : Dans un premier temps (1985) les 7000, 6000 et 6500, puis un peu plus tard (1986 ?) la 8000, puis la 7500 en 1988, et enfin la 8500 qui clôt ce tout premier âge. A moins que la 8500 soit de quelques mois antérieure à la 7500. C’est dommage de ne pas savoir.

La CASIO FX-7500G présente quelques différences avec la 7000G d’origine : la taille mémoire d’abord, bien plus confortable, de 4000 octets. Ouf, on est enfin moins serré aux coudes. Le clavier ensuite, reprenant exactement les légendes de la 7000, mais en les dispersant sur les deux parties de la façade. L’utilisateur de 7000 se trouve face à une machine nouvelle qu’il doit ré apprivoiser.

Le clavier à effleurement n’est pas le trait le moins original. Ainsi, contrairement aux claviers classiques où les touches s’enfoncent à des degrés divers, le simple contact du doigt sur la zone de touche est ici suffisant. Le dispositif est efficace, plutôt sûr. L’absence totale de réponse mécanique déroute cependant. La sensation est très semblable à celle d’un émulateur embarqué sur notre smartphone d’aujourd’hui.

Une devinette : l’écran de ce modèle repliable est-il de mêmes dimensions que celui des cousines verticales ? Eh bien non. Il est plus petit. Deux millimètres en moins pour la largeur et presque un centimètre pour la hauteur. Les caractères sont donc assez petits et réclament de bons yeux.

Consacrons un instant à l’examen des performances de la FX-7500G, vitesse et précision, qu’on peut imaginer identiques à celle des autres modèles de la gamme, très homogène sur ce point. Je précise que je mesure toujours ces deux caractéristiques au moyen d’un programme simple(*). J’utilise en complément le test Forensics(**) qui permet de révéler la « signature » du processeur.

Et concernant la gamme des premières CASIO graphiques, ce dernier test est formel, nous avons bien affaire au même processeur, on s’en serait d’ailleurs douté. Le plus logiquement du monde, la précision montrée par mon test des sinus se révèle identique sur tous ces modèles, FX-7500G compris … sauf pour les 6000 et 6500, machines à écran 4 lignes, qui se permettent la fantaisie de donner, pour une valeur Forensics absolument identique, un résultat différent à ce test (***). Un autre article sur la CASIO FX-6000G apporte des éléments de réponse sur ce point.

La précision de la 7500G, on le voit, est bien celle de la gamme, du moins celle des écrans à 8 lignes.

Pour la vitesse, la 7500 se démarque, elle exécute le test en 18 secondes, ce qui est remarquable pour son époque, contre 25 pour l’ensemble de ses cousines verticales, qui se débrouillaient déjà bien.

En conclusion la FX-7500G est une machine originale par sa philosophie compacte, discrète, soignée. Elle ne renie pas sa filiation au sein d’une gamme davantage exubérante, colorée, toute en verticalité.

Promis, après avoir découvert la jolie et puissante Casio FX-7500G, aucune chance que je l’oublie dorénavant quand j’évoquerai les toutes premières calculatrices graphiques de l’histoire.

(*) programme calculant et cumulant chacun des sinus des valeurs entières des angles 1° à 360°. L’écart au résultat théorique (zéro, rarement atteint en pratique) permet de caractériser la précision de calcul. Par ailleurs le temps requis pour dérouler le programme permet de caractériser la vitesse de calcul.

(**) http://www.rskey.org/~mwsebastian/miscprj/forensics.htm

(***) la série 6000 retourne la valeur 1.1812E-10, les séries 7000 et 8000 retournent la valeur -4.883E-11. Les 3 séries retournent unanimement la valeur 5.90443E-07 au test Forensics.

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Merci à kweeky
 

CASIO RM-9800 RM-9850Ga

CASIO-TWINCOLOR

Depuis 2010, les calculatrices de haut de gamme ont franchi l’étape de l’écran HD couleur.

Les représentantes de cette technologie sont aujourd’hui les Casio « Prizm »Fx-CG10, Graph-90+E, Ti n’Spire CX, Ti-83 Premium CE, Casio CP-400, HP Prime

Une excellente définition d’écran au prix d’une consommation élevée, jusqu’à un watt entier pour le CP-400. Mais comment revenir aux gros pixels noir & blanc après avoir goûté ce luxe ?

On se souvient que dans les années 90, Casio avait inventé un écran à 3 couleurs. Le principe ne rencontra pas un succès durable et resta cantonné à une dizaine de modèles. Les constructeurs concurrents restèrent à l’écart de cette innovation. Si l’utilité des trois couleurs n’était pas bien démontrée, au moins, la consommation n’était pas pénalisée.

Ce que j’ignorais jusqu’à présent, c’est que deux types d’écrans étaient concernés : celui de 16 caractères de largeur et celui de 21.

J’ai eu la chance de mettre la main tout récemment sur deux magnifiques machines équipées de ces écrans. Elles sont couleur crème, marque des modèles équipés de l’interface vidéo.

La RM9800, la plus ancienne, possède l’écran de 16 caractères, contre 21 pour la RM9850Ga. Cette dernière est une Graph 65 recarrossée, et ne se rencontre sous cette forme que munie de l’interface vidéo. La RM9800 prend visiblement pour base la CFX-9800G.

Vingt ans après, je redécouvre avec un vrai plaisir ces écrans aux couleur étranges et désormais complètement rétro.

 

 

CASIO FX-8000

CASIOFX8000
 

Tout à la fois calculatrice scientifique, chronomètre et gestionnaire d’alarmes la CASIO FX-8000 reste typique de la production de la fin des années 70 : extraplate, afficheur LCD jaune, et façade métallique.

Mon modèle est dans un état moyen. Le grand commutateur en particulier est devenu trop instable pour une utilisation confortable des chronomètres.

L’aspect calculatrice est très classique. Une particularité d’affichage cependant : sachant que la mantisse d’une valeur ne peut avoir qu’au plus 6 chiffres sur cette machine, mais que rien ne bloque une saisie de 7 ou 8 chiffres, au moment de l’appui sur la touche d’exposant la mantisse se verra tronquée à 6 chiffres, tandis que le point décimal restera affiché à sa position en cours.

Par exemple, si je veux taper la valeur 78945612. E 26, l’écran affichera dans un premier temps 78945612. (la position du point est normalement à droite par défaut), puis à l’appui de EXP, il passera à 789456  0.0 soit en conservant la position initiale du point décimal sur l’afficheur, puis 789456  2.6 après l’entrée de l’exposant de 10. Une pression sur EGAL restituera la valeur dûment mise en forme 7.89456  33.

Le point décimal au sein de la zone d’exposant ne se rencontre qu’à l’entrée de la valeur, jamais à l’affichage d’un résultat.

Grâce à ma CASIO FX-8000, je peux enfin mesurer la rapidité de mes machines programmables avec un redoutable chronomètre !

 

CASIO FX-7000GA

CASIOFX7000GA

La CASIO FX-7000GA est très similaire à la 7000G de 1986. Elle est probablement sortie quelques mois plus tard mais je ne dispose pas d’informations précises à ce sujet.
 
Quelques différences : le coloris de la façade et des touches. Et aussi les légendes secondaires des touches × et ÷ qui de sont déplacées vers le bas sur la GA.
 
CASIOFX7000-G-GA
 
Pour le reste, les caractéristiques sont identiques. La 7000 GA est donc logiquement aussi attachante que son aînée 7000G !
 
Cette machine m’a été gentiment procurée par un collègue de retour d’une brocante.
 
 
Merci à Christophe

CASIO GRAPH 100

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Cette calculatrice de haut de gamme CASIO me paraît importante, entre autres raisons, pour sa réussite esthétique. Et ceci n’engage que moi bien évidemment.

Il me semble qu’avec cette machine est atteint un aboutissement du concept de calculatrice graphique, apparu en 1986, avec la Casio FX-7000G.

Souvenons-nous que la FX-7000G tournait la page de l’ère « basic » en proposant des calculatrices à possibilités graphiques : afficher le tracé et l’analyse des courbes. L’aspect de la FX-7000G était étrange : un retour brutal à la verticalité, avec une hauteur impressionnante, quasi dérangeante, un écran très carré, et beaucoup de touches multicolores. Une gamme s’était rapidement constituée, avec la FX-8500G pour évolution ultime.

Puis arriva la FX-7700G qui présentait la première mutation esthétique importante, démontrant qu’une machine graphique pouvait être belle : cette fois le design incorporait naturellement l’écran (toujours bien carré) dans le prolongement du clavier.

Avec la GRAPH 100, le concept initial de la FX-7000 est abouti : ainsi la coque, d’un seul bloc, intégre de façon harmonieuse l’écran graphique qui semble enfin devenu rectangulaire, donc plus agréable à l’œil que le carré d’origine. On constate que la Graph100 possède un dessin pur et travaillé, avec des galbes discrets, quasi sensuels. Quel que soit l’angle sous lequel on regarde, l’œil est flatté. A titre de comparaison, la toute proche GRAPH 80 a un aspect autrement plus fruste et lourd.

Enfin, l’afficheur monochrome est de grande qualité : superbement fin, magnifiquement contrasté, et sans le moindre reflet.

 
CASIO_GRAPH100

CASIO GRAPH 25+ PRO

CASIO25

Cette machine toute bleue constitue l’entrée de gamme graphique chez CASIO, juste avant la Graph 35+.

Elle reprend nombre de caractéristiques de celle-ci, dont la rapidité et l’excellente précision.

L’afficheur est plus petit ce qui est dommage mais le contraste reste très agréable. Et là aussi, parmi les fonctionnalités de programmation, on retrouve la gestion des chaînes de caractères.

Une belle machine au maniement agréable, mais pas autant selon moi que la 35+ plus généreuse.

CASIO FX-JUNIOR – CASIO FX-220

CASIO-JUNIOR-2

Plusieurs articles ici évoquent une classe de calculatrices qui furent répandues dans les années 70 : les semi-scientifiques.

Ces machines s’intercalaient entre la calculette 4 opérations de base et la calculatrice scientifique dotée au moins de fonctions trigonométriques et logarithmiques.

Les fonctions communes aux semi-scientifiques : la racine carrée bien sûr, l’élévation au carré, l’inverse, PI, parfois les parenthèses, l’échange des registres X-Y, le changement de signe …

Si on en croit la mention apposée sur sa boîte, la CASIO FX-Junior serait une calculette destinée aux écoliers de classes de CM2. Je propose de regarder aussi la Junior comme la digne représentante des vaillantes semi-scientifiques d’antan.

Car la FX-Junior est bien une machine extrêmement pratique pour un usage quotidien, et pas seulement celui d’un écolier. Légère, minuscule et bien plus puissante qu’une calculette 4 opérations.

Outre les fonctions énumérées plus haut, la Junior traite les Puissances, la division euclidienne, les fractions, et elle dispose même de 2 touches programmables, permettant l’enregistrement et l’exécution à la demande d’une séquence de touches.

Et non contente d’offrir le confort d’un afficheur à 10 positions, la notation avec exposant est gérée. La FX-junior est une calculatrice à avoir toujours sur soi !

Plus bas, la grande sœur de la Junior, la FX-220, sous le nom ici de SCIENTIFIC 08, dénomination du magasin AUCHAN. Sous un aspect identique à la Junior, débarrassée de la discutable couleur vert grenouille, la FX-220 est une scientifique complète et minuscule, sans rien de très pittoresque, exceptée la belle précision due à ses 15 chiffres internes.

CASIO-JUNIOR

CASIO FX-992S

Une calculatrice CASIO scientifique à 12 chiffres, ce n’est vraiment pas courant.

La CASIO FX-992S est une machine jolie, regorgeant de fonctions scientifiques, mais affublée d’un système d’entrée des données, appelé VPAM, peu convaincant de mon point de vue, en raison de son caractère hybride. Le VPAM se rapproche du maniement d’une machine graphique, avec des réactions qui rappellent une calculatrice classique à calcul en chaîne.

L’idée est de permettre à l’utilisateur de taper une fonction, et même une proposition comme on la lirait sur le papier. L’ennui, c’est que les fonctions se notent par convention soit devant, soit derrière la valeur. Ainsi, les symboles d’élévation au carré, de factorielle, d’inverse sont derrière, ceux de racine carrée, de sinus, de logarithme sont devant. Celles derrière lancent le calcul à la pression, celles devant, ne pouvant deviner la taille du nombre à entrer, ont besoin d’un ÉGAL final. Cela fait brouillon et demande une bonne habitude pour taper sans s’agacer. Les concurrents tentés par ce mode « naturel » n’ont pas fait mieux.

A noter que la CASIO rappelle de façon alphanumérique, en haut à gauche de l’afficheur, le nom de la dernière fonction sollicitée et seulement celle-ci. Si l’on tape une proposition plus longue, celle-ci ne sera pas visualisée dans son intégralité et se limitera à la dernière touche tapée. Le résultat final sera pourtant celui de l’exécution de la proposition demandée. Concrètement, si je tape √√√65536, le seul dernier tapé sera affiché, le résultat correct 4 sera affiché après ÉGAL.

Le CASIO FX-992S est une très bonne machine, précise (14 chiffres de précision interne), puissante (statistiques à deux variables, régression linéaire, mode complexe, travail sur les bases de numération. Quant à son mode d’alimentation, il est constitué d’une cellule solaire couplé à une pile interne, pour une longévité « éternelle ».

CASIO FX-5800P

CASIOFX5800P

Une CASIO actuelle sans la moindre vocation scolaire, voilà qui est original.

Qu’a-t-elle de spécial cette 5800 ? Contrairement aux apparences, elle ne dispose d’aucune fonction de tracé graphique. Son couvercle intégré la destine à la poche d’une veste. Mais de quel professionnel ? Pas un financier, plutôt un ingénieur …

La CASIO FX-5800P est une scientifique pointue, intégrant une large bibliothèque de formules physiques interactives, avec affichage naturel des formules.

Elle offre aussi le calcul sur les bases de numération, les nombres complexes.

La programmation est un point fort de cette calculatrice. 28 Ko de mémoire pour y loger des programmes écrits dans la pure tradition du langage Casio, né en 1985 avec la FX-4000P. Pas de gestion de chaînes de caractères, c’est dommage, mais des structures de boucles inusitées sur l’aînée 4000P.

Très élégante calculatrice dans son design général, l’afficheur est en revanche peu défini, les pixels sont assez grossiers. On peut aussi mentionner la qualité de construction dont semble avoir bénéficié ce modèle, notamment le clavier à l’excellent toucher.

Concernant l’afficheur : je lui trouve une étrange parenté avec celui de la HP SmartCalc 300 S, et aussi la Citizen SR-270 College. HP et CASIO s’abreuvant à la même fontaine ?

Machine aussi rapide et précise que la CASIO FX-7000G de … 1986. Mais un appétit d’oiseau : une seule pile AAA pour animer la bête !

Conclusion : design réussi, vocation professionnelle, usage scientifique, programmable de grande capacité, afficheur généreux, performances banales, prix élevé. Une CASIO pas ordinaire.

CASIO FX-50 PLUS

Les calculatrices programmables munies d’une alimentation solaire sont rares.

On peut en conclure que la technologie solaire n’est implantée que sur les machines à « sollicitation légère ». Les programmables, et surtout les calculatrices graphiques en sont généralement dépourvues.

Les cellules ont pourtant fait des progrès. Elles savent depuis longtemps se contenter d’une surface réduite, comme c’est le cas ici. Ici le dispositif solaire est complété par une pile bouton de type LR44.

La CASIO FX-50+ est donc programmable. La capacité de 680 octets n’est pas énorme, en regard du gigaoctet tous azimuts de notre époque, mais pas négligeable du tout. D’autant que la mémoire, divisée en 4 zones indépendantes permet d’héberger quatre programmes différents.

Les fonctionnalités de programme sont les grands classiques d’aujourd’hui : des boucles de toutes sortes, mais pas de gestion des caractères (le Basic est loin). L’alphabet disponible se limite à une dizaine de caractères, ce qui prive de la possibilité d’insérer des messages toujours utiles d’entrée et de sortie.

Doit-on regretter les calculatrices programmables toutes puissantes d’antan ? les Casio FX-602P, les HP-42S … A moins de considérer que la programmabilité des calculatrices a évolué et mûri au cours du temps.

Ainsi l’ancienne TI-59 était pensée comme un véritable ordinateur individuel. Le manuel présentait de façon dogmatique les sauts conditionnels, les sous-programmes, l’adressage indirect, les indicateurs binaires …

A cette époque l’informatique familiale prenait forme et les ordinateurs faisaient encore route commune avec les calculatrices. Le point culminant fut l’avènement du Basic, langage commun aux machines de tables et de poche.

Puis les calculatrices (du moins de classe moyenne) s’éloignèrent progressivement de la sphère informatique.

Aujourd’hui, une calculatrice comme la Casio FX-50+ (ou encore la Sharp EL-5250) dispose d’un module de programmation dont l’objet est plus l’aide à la résolution de problèmes répétitifs simples que d’empiéter sur le terrain des ordinateurs. Ce qui n’empêche pas les grosses calculatrices graphiques de proposer encore des langages très puissants (HP-50G, TI 89, HP Prime … ). Il est à noter que la toute première génération des TI nSpire a montré, à tort ou à raison, une volonté de penser la programmation autrement, voire de la supprimer purement et simplement (c’était le cas dans les tout premiers modèles de nSpire (les prototypes ?), les suivants ayant par la suite intégré un module de programmation, restant cependant à l’écart du domaine graphique).

Recentrons-nous sur la CASIO FX-50+, scientifique complète comme on les aime en 2010. Elle dispose de vastes bibliothèques de constantes et d’équations pré-programmées faciles à mettre en oeuvre.

L’afficheur est généreux et bien contrasté. Il est de type Entrée/Sortie, avec une belle ligne supérieure très lisible.

Un petit reproche : on ne peut mettre en marche par la touche AC. Il faut aller chercher le ON tout en haut à droite. Pourtant le OFF est bien sur AC, alors pourquoi pas le ON ?

On l’aura deviné : rien de grave.

CASIO PRIZM FX-CG10

PRIZM-2

La Prizm de Casio est la première calculatrice à écran couleur haute définition.

Casio avait déjà conçu voilà quelques années des écrans 3 couleurs pour certaines de ses machines. Initiative originale non suivie par la concurrence, et abandonnée par Casio après quelques années.

L’œil de 2010 est largement habitué aux écrans fins et colorés, ceux des GPS, des smartphones … Il était temps de tenter aussi la HD couleur pour les calculatrices.

Jusqu’à présent la contrainte de portabilité, donc l’autonomie, n’encourageait pas un tel dispositif, réputé dévoreur d’énergie, d’autant qu’il pouvait sembler peu crucial, s’agissant d’afficher des nombres ou des courbes simples.

Et à l’usage en effet, l’utilité de la couleur de la Prizm ne semble pas providentielle, même si l’agrément d’utilisation est bien présent.

En revanche la haute définition apporte un confort et une modernité incomparables. Dorénavant, les menus ne sont plus grossièrement pixelisés, de nouveaux témoins font même leur apparition.

Le tracé d’une courbe est extraordinairement fin et précis. Quelques minutes passées en compagnie d’une PRIZM suffisent à démoder méchamment une simple Casio Graph 35+ à écran traditionnel.

Et une bonne nouvelle, la consommation, et donc l’autonomie de la PRIZM se révèlent bien maîtrisées. Et ce malgré le rétroéclairage quasi permanent.

Les performances de vitesse et précision de calcul sont identiques aux toutes dernières CASIO (excepté l’affichage de points qui se montre lent). Les fonctionnalités sont traditionnelles, la PRIZM n’est donc pas une calculatrice aussi puissante que les Ti-89 ou HP-50G. En contrepartie l’utilisateur ne sera pas déconcerté par le maniement de cette machine, au design par ailleurs novateur.

En conclusion : La Prizm me parait être une réussite : un afficheur couleur HD sublime, un design travaillé et inédit, un bon toucher de clavier, une machine simple et rassurante à utiliser.

Une page vient de se tourner et cette fois la concurrence emboîte le pas. Texas-Instruments a en effet sorti récemment une réplique, la Ti N’spire CX, avec écran HD couleur. Le progrès est moins brutal car la N’Spire bénéficiait déjà d’un écran très défini, mais noir & blanc.

Espérons que d’autres modèles vont maintenant surgir …

Ajout du 13.09.2017. Quelques années après la rédaction de cet article, la remplaçante 90+ de la Prizm vient d’entrer dans les rayons. Texas-instruments a produit entretemps la Ti-84C, remplacée elle aussi depuis par la fine Ti-83 Premium CE, tandis que HP sortait la Prime. La piste de la couleur n’a pas été abandonnée, elle est désormais dans les rayons ! 

Comme on le voit ci-dessous, l’expression « écriture naturelle » est bien à prendre ici au pied de la lettre.

PRIZM-8
PRIZM-1

Un tableau périodique des éléments de premier ordre
PRIZM4
PRIZM-3

 

CASIO FX-9750 II

 

CASIOFX9750

Vendue en France sous l’appellation Graph 35+, cette CASIO de l’époque 2010 était d’une utilisation très agréable.

A noter que CASIO renonçait enfin à la couleur verte des modèles français. La 35+ était immaculée, d’où ressortait un écran superbement contrasté et sans reflet.

Tout comme la Graph 85, calculatrice rapide comme l’éclair, la 9750 II était véloce. Le langage de programmation permettait désormais de traitement, notamment le stockage des chaînes de caractères.

Pas de calcul formel pour ce modèle de milieu de gamme. Et pas encore de mode examen, ni de mode python, mais le numéro 35 connaîtra bientôt ces évolutions.

CASIO FX-4500PA

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Parmi les grandes questions que se pose l’humanité, en voici une bien ardue : quelles sont les différences entre une CASIO FX-4500P et une FX-4500PA ?

Outre l’année et le lieu de production, 1989 made in Japan pour la première, 1998 made in China pour la seconde, les différences sont minimes. Elles existent pourtant, bien qu’anecdotiques et principalement d’ordre esthétique.

Ainsi l’écran de la PA est entouré d’une zone de couleur beige, la zone est grise chez la P. Surtout, la PA semble enfin débarrassée du défaut de sa grande sœur : les vilaines traces d’adhérence laissées en façade par un film cellophane de protection se dégradant prématurément. Ce défaut est répandu sur les 4500P. La PA règle le problème, sa façade est nette, comme il se doit.

Pour dénicher une autre différence, il faut chercher du côté des inscriptions au dos. On y lit que l’alimentation n’est pas la même, à base de piles CR2025 pour l’aînée, de CR2032 pour la cadette. Du coup l’autonomie de la P est annoncée pour 3000 heures tandis que la PA en revendique 5000, selon les manuels. L’examen du dos de la 4500PA montre une abondance de caractères japonais, suggérant la possibilité d’un modèle orienté vers le marché japonais (simple hypothèse).

Le mode d’alimentation semble peser sur les performances. La cadette PA à l’appétit de chameau se montrera plus lente : Soumises à un même test de vitesse, la P demandera 140 secondes, il en faudra 160 à la PA. Ces deux chiffres sont d’ailleurs plutôt mauvais, la CASIO FX-4000P de 1985 exécutant ce même test en 62 secondes.

Aucune autre différence ne se montre entre les deux modèles, en tous cas je n’en ai pas trouvé. Il aurait été intéressant de mon point de vue de faire évoluer les légendes de touches de façade, dramatiquement petites, sombres et illisibles pour un œil moyen. Et c’est qu’il y en a des légendes, la 4500 étant dotée d’un grand nombre de fonctions de toutes sortes.

La 4500 P/PA est programmable, et son originalité est d’offrir un langage de programmation spécifique, alors que tant de calculatrices CASIO contemporaines se contentent de décliner un modèle créé en 1985 pour la CASIO FX-4000P. La capacité de 1103 instructions est la même sur les deux 4500. La mémoire programme peut être allouée si besoin à des registres de stockage supplémentaires, à raison de 8 pas par registre.

La présence d’une touche « pause« , paramétrable, est une très bonne surprise. Avec la CASIO FX-602P, la 4500 est sans doute la seule CASIO à langage non basic à proposer cette fonctionnalité bien utile.

Un petit reproche sur le plan matériel : la 4500 ne semble pas pourvue d’un dispositif, mécanique ou logiciel, de réglage de contraste. Machine puissante, dotée d’une philosophie spécifique, la CASIO FX-4500P ne ressemble pas aux autres CASIO. Cette originalité contribue peut-être à son succès, cette machine se révélant recherchée sur le marché de l’occasion. Le modèle PA était d’ailleurs toujours inscrit en 2014 au catalogue de maints revendeurs professionnels.

CASIO GRAPH 80

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Une des quelques calculatrices à écran coloré fabriquées par CASIO au cours de la décennie 90.

Aujourd’hui, en pleine la révolution des écrans, avec les HD couleur ultra-modernes des CASIO PRIZM, TI N’SPIRE CX et HP PRIME, on a tendance à oublier que CASIO s’était déjà essayé à la couleur par le passé. La concurrence ne suivit pas cette piste qui ne concernera que quelques modèle puis s’éteindra.

Visible dans un prospectus de rentrée des classes 1998, la CASIO GRAPH 80 occupe alors la place éphémère du haut de gamme. Rôle peu assumé, le suffixe 80 semblant déjà se résigner à l’arrivée un an plus tard de la GRAPH 100, qui culminera au sommet très longtemps, on la trouve encore de nos jours en abondance dans les hypermarchés (en version 100+ il est vrai).

Cette situation rappelle le triste destin de la belle TI-86, star absolue de la gamme Texas-Instruments, avant que la puissante TI-89 à calcul formel lui ravisse le titre et l’envoie dans l’oubli quelques mois plus tard.

Le calcul formel justement, la CASIO GRAPH 80 fut la toute première CASIO à le proposer. Là encore, la GRAPH 100 la détrônera avec un éventail plus complet de fonctions formelles.

La GRAPH 80 calcule vite, elle exécute mon programme de cumul des 360 sinus en 13 secondes quand la moderne 100 en exige 16. Le système de menus est de type horizontal, tandis que la 100 développera ceux-ci de façon verticale (mais la 100 est une exception sur ce point chez CASIO).

Et les couleurs alors ? avant que la GRAPH 100 ne leur substitue définitivement un bel écran noir et blanc superbement contrasté, on profite encore une fois de cet étrange écran coloré. Les couleurs (orange, vert, bleu) sont plutôt pâles. Elles peuvent toutefois s’ajuster manuellement. L’intérêt évident est de rendre les tracés plus clairs, les différentes courbes se colorant selon le ton spécifié par l’utilisateur. Mais on sent que l’apport général de la couleur n’est pas manifeste. Pire, on aimerait parfois pouvoir revenir au N&B pour profiter de la bonne définition qu’on pressent sous ces couleurs pastel.

Cet affichage reste pourtant une vraie originalité. CASIO a osé innover, ce n’est pas la première fois, avant de renoncer, probablement face à la relative tiédeur du public, jamais vraiment emballé par le dispositif.

A noter que « Graph 80 » est le nom modernisé de « CFX-9990GT« , encore visible tout en bas de la machine. Ces deux appellations sont françaises, le nom international de la machine étant CFX-9970G. C’est tout simple.

La machine peut être connectée à un ordinateur. Et pour le reste du temps, le port de connexion dispose de son cache anti-poussière en caoutchouc. Bon point pour CASIO.

Une petite anecdote en conclusion : mon modèle est une des dernières CASIO made in Japan !

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Le profil bizarre et tourmenté de la GRAPH 80, avec sommet et base concaves ! Sans doute pas un modèle de design …

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CASIO FX-135

Le constructeur CASIO ne s’en est jamais tenu à une formule. Il s’est toujours renouvelé, a exploré quantité de pistes, tel le premier écran trois couleurs, la calculatrice graphique, récemment l’écran couleur rétro éclairé à haute définition (PRIZM).

Témoin de ce tempérament pionnier, la CASIO FX-135, machine pourvue d’un afficheur électro-luminescent (ELD).

L’afficheur de la FX-135 semble se situer à mi-chemin entre les segments lumineux du VFD (les fameux chiffres verts des calculatrices des années 70), et les classiques cristaux liquides (LCD) avec leurs segments finement dessinés et la profusion d’indicateurs.

La FX-135 pourrait bien être la seule CASIO pourvue de cet affichage. Et peut-être même la seule calculatrice de ce type jamais produite.

Un port de connexion murale est prévu. Voilà qui nous renvoie aux modèles VFD. La consommation du ELD est-elle importante ?

On peut lire au dos une consommation de 0,25W. Pour les machines VFD, ce serait plutôt compris entre 0,4W et 1W. En termes d’économie d’énergie la 135 se situe donc juste avant le VFD mais bien après le LCD.

L’expérience ELD date-t-elle d’une époque charnière, juste avant de sauter le pas LCD, en fin des années 70 ? Avec sa panoplie de fonctions logiques dédiées aux bases de numération, sa carrosserie dans la ligne des FX180P de 1980, elle pourrait bien avoir précédé la CASIO FX-370 produite avant 1984.

L’écran ELD du modèle photographié ci-dessus fonctionne. Cependant la sensibilité à la fraîcheur des piles rend vite les chiffres difficiles à discerner par grand jour. Par ailleurs, l’afficheur semble attaqué sur le pourtour par un mal qui rappelle « l’huile noire » (voir Sharp PC-1211), sans évolution notable cependant.

La FX-135, hormis l’afficheur, est une CASIO conventionnelle sur le plan du dessin et des fonctions, excepté les bases de numération. Elle fonctionne à l’aide de 2 simples piles AA. Le profil de la machine est cependant inhabituel, sans doute pour loger en interne l’afficheur spécifique.

Cette belle machine est une simple piste, une tentative d’innovation technologique qui n’a pas été retenue, le LCD classique se révélant la meilleure solution du moment.

* Pour aller plus loin : Le Vintage Calculators Web Museum

Ci-dessous une vue interne du dispositif ELD

CASIO135-3
 

Une vue de la carte électronique

 


Une petite analyse récréative pour finir. Sur mon modèle, acquis d’occasion, je vois que la touche INV en haut à gauche a été délibérément assombrie au moyen d’un stylo feutre noir. Cela peut être lié au stress d’un utilisateur qui joue machinalement avec son crayon. Il faut dire que cette touche ne contient à la base aucune indication. Cela peut aussi vouloir cacher quelque chose, car le tracé est régulier et isolé quand le stress des étudiants les conduit souvent à gribouiller la machine en maints endroits. Peut-être qu’une inscription malhabile y fut un jour écrite, pour conjurer son angoissante vacuité. La vilaine marque aurait ensuite été proprement recouverte au stylo feutre. Au gré des inclinaisons de la calculatrice pour tenter d’appréhender au mieux la lecture, on peut entrevoir un « X » au tracé manuel sous la couche d’encre (on le devine d’ailleurs sur la photo du haut). Ce qui peut suggérer un changement de propriétaire. Ou une remise en ordre avant une vente … On n’est pas au bout des conjectures …

Quoi qu’il en soit, j’en tire la conclusion que cette calculatrice a été utilisée alors qu’elle fut probablement très peu répandue dans le monde. Elle n’est donc pas un simple prototype, comme sa grande rareté et sa technologie singulière pourraient le faire penser.

CASIO FX-180P Plus

Une des multiples versions (l’ultime ? – année 2000) de la très populaire Casio FX-180P de 1980.

Un détail peu pratique à l’usage : le grand couvercle en plastique, censé se rabattre derrière la machine lors des calculs, et qui se montre encombrant. Pour ma part j’ai vite décroché ledit couvercle en forçant légèrement au niveau de l’axe d’ancrage. Il a fini par se déboîter, ce qui n’empêche pas de le replacer à volonté.

Que dire de cette version ? Un très bel afficheur criblé de nombreux témoins LCD, une machine bien finie, agréable à utiliser.

Sur le plan technique : Pour la programmation on dispose maintenant de 300 pas et non plus des 38 des versions antérieures. Le langage ne semble pas avoir évolué mais l’édition du programme en clair (nom des instructions défilant à l’écran) est maintenant disponible, ce qui procure enfin un vrai confort de travail.

La rapidité de calcul se situe dans une honnête moyenne, ainsi que la précision, grâce aux 10 chiffres, internes et affichés.

En conclusion : machine moderne et agréable, qui sait préserver l’esprit de l’ancêtre 180P.

CASIO FX-8000G – CASIO FX-8500G

 

L’ultime évolution de la CASIO FX-7000G de 1985 : Une énorme 8000G, rejointe par la 8500G ci-dessous deux à trois ans plus tard.

Un concept de verticalité poussé à l’extrême, une large place étant consacrée à l’accueil des commutateurs de contact et pilotage de l’impression optionnelle (par interface FA-80).

Hormis cette possibilité d’extension, les 8000 et 8500 diffèrent peu du modèle 7000. Plus de mémoire bien sûr, les 422 pas de la 7000 constituant un minimum. Donc 6566 octet pour la 8500 et « seulement » 1446 pour la 8000. On peut enfin programmer.

A souligner une fonctionnalité spécifique aux deux modèles : l’éditeur de fichier, qui permet de stocker et rappeler différentes sortes de données.

Vitesse et précision sont exactement celles de la FX-7000G d’origine.

Un mot sur la vitesse : la position du commutateur de façade de gauche influe grandement sur la vitesse de traçage des courbes à l’écran. En position HD, les points calculés sont plus nombreux, de façon à restituer une image de meilleure qualité en cas d’impression. Si aucun périphérique n’est connecté, le commutateur gagne à être placé sur N, ce qui restituera une meilleure vitesse de tracé.

Il existe deux moyens de distinguer au premier coup d’œil l’une de l’autre machine : le tour d’écran de la 8000 est blanc, celui de la 8500 est sombre. Le clavier de la 8000 est visuellement identique à celui de la l’aînée 7000, alors que les touches de la 8500 sont spécifiques, la couleur de DEL et AC notamment.

Dernières évolutions du tout premier âge des calculatrices graphiques CASIO.

Mais la FX-7700G arrive

 

CASIO FX-7000G

La 7000 est généralement considérée comme la première calculatrice graphique.

En 1985, CASIO invente ce nouveau concept, qui se révélera extrêmement fécond.

En quoi consistait la nouveauté :

– un grand écran graphique « carré », constitué d’une seule matrice de points,
– une excellente rapidité,
– un système de calcul « symbolique » (tant en calcul manuel qu’en programmation) : on entre une proposition telle qu’on l’aurait écrite sur papier puis on l’évalue numériquement par appui sur la touche EXE.
– Mais aussi un dispositif de tracé de courbes, permettant de générer un grand nombre de tracés. Une fonction Trace permet l’affichage des coordonnées point par point, Plot permet l’activation de points à l’écran, Line le tracé de lignes entre deux points. C’est sommaire mais permet déjà beaucoup de choses.

Les fonctions statistiques et la régression linéaire tirent parfaitement profit du mode graphique. Il est possible d’afficher des histogrammes, même si la manipulation devient compliquée.

Le concept de zoom est déjà présent (Factor). Des exemples de tracés sont pré-enregistrés et exécutables simplement pour la plupart des fonctions scientifiques. Ainsi la frappe « GRAPH + TAN + EXE » trace la fonction tangente après avoir automatiquement placé les bornes adéquates dans RANGE. Pratique, visuel, pédagogique.

C’est donc vraiment un produit nouveau, perçu par l’acheteur de 1985 comme un haut de gamme novateur et dynamique.

La FX-7000G offre une large panoplie de fonctions, y compris la programmation. Le langage est symbolique lui aussi. Il a été inauguré peu de temps auparavant sur la FX-4000P mais englobe ici les capacités de traçage. Sa lisibilité ainsi que sa simplicité évoquent le Basic. La capacité mémoire est malheureusement bien mesurée : 422 pas, c’est vraiment peu. Et le langage pourrait être plus puissant : La fonction Pause n’est pas disponible et à la différence des machines Basic, la 7000 ne gère pas le traitement des chaînes de caractères. Il est possible de programmer l’apparition de messages, pour demander par exemple l’entrée de données ou pour annoncer un résultat.

La CASIO FX-7000G connaîtra un succès énorme. Je l’ai découverte, pour ma part en 1986. Elle était accompagnée d’un modèle à écran moitié moins grand, la désormais rare FX-6000G. C’est cette dernière que j’achetai quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. L’exceptionnelle verticalité de la 7000 me heurtait, avec cet écran « carré » qui s’apprêtait pourtant à conquérir un large public.

La 7000G engendrera une famille : les 8000G et 8500G et 7500G  modèles très similaires, mieux pourvus en mémoire, et conçus pour piloter l’interface FA-80.

A la suite de CASIOTEXAS-INSTRUMENTS se lancera cinq ans après la 7000 dans la course aux calculatrices graphiques avec la TI-81. Entre-temps, SHARP aura tenté la EL-5200/EL-9000, tandis que HEWLETT-PACKARD sortira la HP-28C, annonciatrice des futures HP-48.

CASIO FX-6500G

CASIO6500-2

Depuis 1986, je ne connaissais cette machine que par la photo de couverture du manuel de ma FX-6000G.

Une vraie surprise, la photo du manuel ne permet pas de soupçonner le profil différent : l’écran de la 6500 n’est pas incliné, la machine est plate.

Ceci mis à part, ce sont presque les mêmes machines, à l’exception des fonctions hyperboliques, que la 6000G n’a pas.

Là où la 6500G se démarque, et pas seulement de la 6000 mais de toute cette première famille, c’est par un habillage métallique qui donne à cette Casio une allure réellement superbe et classieuse. Une intention confirmée par une douceur d’écran qui me semble  supérieure aux 6000G et 7000G

Il est plausible que la 6500G ait été vendue plus chère que la 6000G. Mais près de quarante ans plus tard, comment savoir …

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Sur le prospectus Casio ci-dessous, on aperçoit côte à côte les sœurs 6500 et 6000, avec une petite énigme bientôt résolue : la 6500 s’y voit dotée de 194 fonctions contre 182 pour la 6000 soit 12 fonctions d’écart, chiffres que je ne m’explique pas, du moins dans un premier temps. J’ai pourtant bien cherché, lu les manuels et je ne décèle pas d’autre différence fonctionnelle que la trigonométrie hyperbolique, absente de la 6000 et qui ne regroupe habituellement que 6 fonctions et non 12 (SINH, COSH, TANH, et leur réciproques). Je pense alors possible qu’une erreur se soit glissée dans le document, les légendes ou leur traduction ne semblant pas avoir bénéficié d’un grand soin. Que penser par exemple des formulations nébuleuses « variation grand utilitaire des pas » ou bien « système d’introduction parfaite » ?

Toutefois, en toute fin de manuel une lecture attentive amène à retomber sur nos pieds. Aux 6 fonctions de calcul hyperboliques s’ajoutent naturellement les 6 tracés « témoins » correspondants (lancer un « graph sinH » sans compléter de « X » va visualiser automatiquement le meilleur tracé possible). Et donc 6 fonctions + 6 tracés « témoins » aboutissent bien à l’écart annoncé des 12 fonctions !

L’extrait du manuel co-dessous

Dominique

CASIO FX-7700G

Quand arrive en 1991 la CASIO FX-7700G six ans se sont écoulés depuis la toute première CASIO graphique, la CASIO FX-7000G de 1985. Le règne de la 7000G et de sa petite famille de modèles déclinés, les 60006500750080008500 principalement, s’est déroulé sans nuages, sans concurrence.

Les choses changent au début des années 90, les autres constructeurs sont maintenant sur la ligne de départ. Ils se nomment SHARP avec ses 9200 et 9300HEWLETT-PACKARD et sa redoutable HP-48SX, mais aussi TEXAS-INSTRUMENTS qui entend peser massivement sur le marché avec sa prometteuse TI-81.

C’est aussi ce moment que choisit CASIO pour renouveler sa gamme. La ligne de sa nouvelle 7700G est inédite. Toujours verticale, intégrant l’écran de façon plus agréable et naturelle. Le métal n’est plus de mise excepté la courte plaque arrière recouvrant les 3+1 piles CR2032.

Parmi les nouveautés les plus visibles, nous trouvons six touches F1 à F6 pilotant les fonctions graphiques, un vrai pavé directionnel et une touche dédiée pour la variable graphique.

Une nouveauté importante, qui va permettre d’aérer le clavier, est l’accès à des touches de menus F1 à F6. Et aussi une fonction de poursuite : juste après avoir affiché un tracé, une action sur le pavé directionnel poursuivra le tracé dans la direction souhaitée en modifiant automatiquement les paramètres d’échelle. Dans la famille précédente, les touches directionnelles rappelaient simplement l’entrée initiale. Ici on tapera AC pour quitter la poursuite puis flèche avant ou arrière pour revenir à l’entrée.

La nouvelle CASIO gère les matrices, les courbes polaires ou paramétrées, et montre un impressionnant calcul/affichage d’intégrales.

La mémoire est devenue confortable, avec plus de 4000 pas. Vitesse et langage de programmation sont ceux de la famille 7000G. La notion de zoom, embryonnaire sous la 7000G (factor), est maintenant plus élaborée et peut focaliser sur la zone choisie au moyen du sympathique outil graphique box.

Au passif de cette belle et puissante machine : une consommation élevée qui oblige à changer les piles plus souvent qu’espéré. Les concurrents auront systématiquement recours à des piles AAA. CASIO aussi mais attend encore un peu.

Une consommation qui pose d’ailleurs question. Elle est de 0.22W quand les aînées FX-6000G et 7000G consommaient respectivement 0.03W et 0.07W avec célérité et précision pourtant identiques et meilleur contraste par dessus le marché. Un mystère.

Autre point faible, la peinture s’écaille, surtout en bas de façade. Le couvercle à glissière n’arrange pas les choses. Quelques modèles de cette famille seront concernés.

J’ai acheté ma CASIO FX-7700G fin 1991, à la FNAC des Halles à Paris. Après six ans de FX-6000G, l’effet de nouveauté me parut extraordinaire, avec notamment le menu d’accueil graphique, aujourd’hui bien simpliste mais tellement moderne en 1991.

Ma 7700 a mal vieilli. Outre la peinture écaillée, l’écran s’est fortement assombri voilà deux ans et des cloques y sont apparues. N’ayant pu résoudre le problème, j’ai finalement jeté cette machine irrécupérable et en morceaux. J’ai pu retrouver par la suite un modèle de remplacement en parfait état.

Époque magique où il est tellement facile d’acquérir des modèles du passé.

CASIO FX-6000G

C’est lors d’une balade dans une librairie de Poitiers que je découvre en 1986 une gamme inédite de calculatrices CASIO. Sur le présentoir sont rangées côte à côte des machines multicolores et remplies de touches « gomme ». L’une d’elles a un grand écran carré. Mais c’est la plus petite que je remarque, avec son superbe écran incliné. Quelques mois plus tard, je signe le chèque (660 Francs) à la FNAC de Lille.

A la mise sous tension, je contemple pour la première fois un afficheur graphique, de 4 lignes, constitué d’une matrice continue de points. La 6000 est rapide, une vraie fusée. La ligne 69!+69!+69! est exécutée en un instant, c’est du jamais vu. Et le traçage de courbes se révèle un champ d’exploration captivant.

D’un point de vue calcul, la 6000 offre beaucoup de fonctions. J’apprécie le nouveau mode d’entrée des données, commun depuis à (presque) toutes les calculatrices graphiques. Ce mode est innovant. On a affaire ici à un évaluateur où l’on écrit de façon naturelle une expression, au besoin compliquée, qui sera évaluée numériquement par pression sur la touche EXE.

Autre intérêt du système : le résultat ne se substitue pas aux données d’entrée, les deux sont à l’écran. Cette vision persistante des données entrées pallie un défaut structurel des calculatrices classiques, à savoir la substitution du résultat aux opérandes, et donc le doute qui peut toujours subsister sur la justesse de la frappe initiale. Ici, le résultat peut toujours être rapproché des opérandes visibles et modifiables si besoin.

La fonction ANS, qui renvoie le dernier résultat, est pratique et souvent utilisée dans ce mode. Et ici, on a la chance d’avoir une touche ANS dédiée. Ce ne sera pas toujours le cas dans l’avenir où beaucoup de machines graphiques placeront la touche ANS en fonction secondaire. N’oublions pas que dans ce mode d’entrée, le symbole de racine carrée ou « log » se placent naturellement devant la valeur, comme sur le papier. En conséquence pour utiliser la valeur précédente, ANS est nécessaire.

Une petite déception concernant la programmation : 486 pas seulement, c’est devenu bien peu. Le langage, inauguré avec la 4000P est de nature symbolique. On peut regretter une absence d’une fonction Pause mais ce langage a tout de même l’avantage d’une grande clarté. Il permet l’affichage de messages lors des entrées et sorties, ce qui manqua pendant longtemps aux calculatrices programmables non alphanumériques. Les fonctions de tracé sont elles aussi programmables.

Une illustration de la modernité du langage de programmation : si je veux programmer le calcul du discriminant réduit de l’équation quadratique d = b²-4ac cher à mes professeurs de lycée, la ligne de programme pourra sans problème être B²-4AC⇒D. Quoi de plus naturel me direz-vous ? Pourtant avec l’aînée FX-602P c’était une autre paire de manches: MR02 x² – 4 X MR01 X MR03 = Min 04

Près de quarante ans plus tard, cette magnifique calculatrice fonctionne comme au premier jour, sans problème d’écran, de nappes ou de clavier. A noter que l’autonomie est correcte, bien que reposant sur une alimentation à piles bouton (CR2032 x 3). La consommation n’est que de 0.03W. En comparaison, la future 7700G videra ses quatre piles bien plus vite.

A noter que la FX-6000G ne se trouve pas facilement d’occasion. Ce qui ne signifie pas qu’elle soit vendue chère. C’est un fait que le public, contrairement à moi, lui a toujours préféré la grande sœur, à écran carré, la FX-7000G, bien plus diffusée dans le monde.

Membre de la toute première famille de calculatrices graphiques, la 6000 présente une spécificité bien peu discernable. Soumise à des tests de calculs poussés elle montre des résultats numériques étonnamment différents des sœurs à grand écran.

Ainsi, alors que le test Forensics(*) se conclut de façon rigoureusement identique pour toute cette nouvelle famille, celui du cumul des sinus de 1° à 360° n’en fait qu’à sa tête et retourne une valeur différente – et un peu moins juste – pour les 6000 et 6500 (**). Que se passe-t-il donc ?

L’examen comparé du sinus de chaque valeur, avec loupe placée au niveau des trois derniers chiffres de garde, montre assez souvent une différence d’une machine à l’autre sur le treizième et parfois le douzième chiffre.

Laquelle montre les valeurs les plus justes ? L’ordinateur SHARP PC-1475, commuté en la circonstance en double précision vient arbitrer ce comparatif. Le verdict est sans appel, en cas de différence, les valeurs de la FX-6000G sont toujours les moins justes, ce qui explique qu’elles aboutissent, cumulées, à une valeur finale aussi différente.

Mais alors pourquoi le résultat du test Forensics, qui repose lui aussi sur les fonctions trigonométriques, est-il identique pour les deux modèles ?

Ce test est bâti traditionnellement sur la valeur source 9. Or, il se trouve que pour cette valeur, les résultats des deux machines se montrent identiques. Mais si on décide de changer cette valeur, et même de réaliser le test sur, par exemple, chacune des valeurs 1 à 89 on constatera que la plupart du temps, le test aboutit à des résultats différents.

Le tableau ci-dessous liste ces valeurs. Celles de couleur verte sont identiques pour les deux machines. On peut s’étonner de la quasi absence de valeurs négatives retournées par la 8000. Et aussi du lien mystérieux liant dans la 6000 les valeurs positives à la couleur verte. Avec une exception pour le nombre source 59 qui donne une valeur, négative elle aussi, égale à l’unique valeur négative de la 8000. Et six valeurs positives qui se suivent pour les nombres source 43 à 48 (6000) …

Ces écarts montrent que la Casio FX-6000G est dotée d’un processeur différent, le NEC D1007G-003 (tout comme la rarissime 6500G). Les FX-7000G8000G et 8500G reçoivent le NEC D1007G-008.

Ci-dessous, des captures montrent la partie la plus à droite des valeurs des sinus de 1° à 6° (et seulement 4° à 6° pour la 6000 à écran réduit), se terminant par les 3 chiffres de garde. Le sinus de 5° affiché par le SHARP PC-1475 sur 20 chiffres confirme la meilleure valeur affichée par la FX-8000G (avant dernière ligne). On y retrouve bien 4274766, avec un 13e chiffre correctement arrondi. La FX-6000G fait moins bien avec 4274773.

J’arrête ici cette plongée dans les tréfonds des chiffres de garde, dont je ne sais percer tous les secrets.

Que l’on se rassure, la FX-6000G est une calculatrice précise car, dans tous ces exercices, les 10 chiffres affichés sont toujours justes. Les chiffres de garde, masqués, sont  là pour y travailler dans la discrétion, et n’ont en principe pas vocation à être révélés. Et pourtant lors d’un cumul, il peut se passer bien des choses …

Un dernier mot, sur le manuel : la couverture montre le couple FX-6000G et FX-6500G. J’ai mis des années avant d’en savoir plus sur cette dernière, qui est une vraie rareté. La présence des deux modèles sur la couverture du manuel commun parle en faveur d’une même année de naissance.

CASIO6000MANUEL
 

(*) http://www.rskey.org/~mwsebastian/miscprj/forensics.htm

(**) la série 6000 retourne la valeur 1.1812E-10, les séries 7000 et 8000 retournent la valeur -4.883E-11. Les 3 séries retournent unanimement la valeur 5.90443E-07 au test Forensics.

CASIO FX-4000P

La CASIO FX-4000P de 1985 succède aux prestigieuses FX-602P et 601P (il existera une mythique FX-603P mais produite durant la décennie 90).

Le terme « langage » de programmation n’est pas usurpé. Il est tout nouveau, symbolique, naturel, très aisé à relire, il sera repris et enrichi au fil des années par les calculatrices graphiques de la marque qui arrivent. Ce langage manipule directement les variables, avec multiplications implicites, sans plus passer par les nombreuses interactions rappels mémoire/registre d’affichage des machines de la génération précédente toutes marques confondues. En comparaison, alors que le RPL des futures Hewlett-Packard (dont la toute proche HP-28S) vous imposera de vous adapter au langage, certes puissant, la FX-4000 s’adapte à votre langage.

Une petite illustration avec le calcul programmé du discriminant réduit (delta) de la résolution de l’équation du 2e degré où delta se détermine par la formule Δ=b²-4ac. On comprend l’apport de ce nouveau langage, qui n’est pas plus puissant que les autres – il manque notamment la touche PAUSE – mais bien plus lisible.

Sur Casio FX-602P :
|MR02 ||| 4 | * |MR01| * |MR 03||Min04|
 
Sur HP-28S :
| B |ENTER| * | 4 | A | * | C | * || | D |STO|
 
sur Casio FX-4000P :
B² – 4AC → D
 

La capacité mémoire de programmation culmine à 550 pas, c’est un tout petit progrès par rapport à la 602 (512 pas). Les mémoires n’ont plus de numéro mais à la place une lettre de A à Z. Elles sont au nombre de 26, pouvant être étendues jusqu’à 94 en grignotant la mémoire programme. La touche ALPHA n’annonce pas de grandes capacités. A part l’insertion de messages et bien sûr l’appel des variables au nom désormais alphabétique, il faut oublier l’espoir d’une gestion et mémorisation de chaînes de caractères. La 602P n’était guère mieux lotie sur ce point.

En conclusion, une machine importante et attachante.

 
Mes remerciements à badaze

CASIO FX-502P

On connaît bien la CASIO FX-602P, calculatrice moderne sortie lors de la grande période d’effervescence du début des années 80. Ce qu’on sait moins, c’est que la 602 succédait à un modèle plus discret, parfois oublié, et pourtant abouti, la FX-502P.

La CASIO FX-502P est née dans un paysage dominé par les grosses calculatrices Texas-instruments ou Hewlett-Packard, machines à petits chiffres rouges, épaisses et équipées de volumineuses batteries.

Avec la cette 502P, plus rien de tel : Extra-plate, afficheur LCD généreux à 10 + 2 positions et mémoire permanente, (256 pas). Par ailleurs des fonctions de programmation puissantes : l’adressage indirect, les sous-programmes, et des possibilités optionnelles de sauvegarde par interface magnétophone et aussi d’impression avec la petite imprimante FP-10. Et une rapidité deux fois plus élevée qu’une TI-58.

La FX-502P ne connut pas un succès retentissant, du moins en France. Le public découvrait CASIO sur un créneau encore inhabituel. On connaissait bien ses petites calculatrices, parfois scientifiques, mais le constructeur japonais avait-il l’étoffe nécessaire pour se frotter aux géants américains, et bientôt à SHARP qui s’apprêtait à sortir ses premiers ordinateurs de poche révolutionnaires ?

Oui, CASIO était prêt. Dans sa confrontation avec SHARP, il rendra coup pour coup, en présentant des modèles maintenant entrés dans la légende, comme le FX-702P, tout premier CASIO à langage Basic à entrer en scène, puis le PB-100, le PB-700.

Les premiers ordinateurs de poche Basic vont donner un coup fatal à la FX-502P. Cette calculatrice, pas encore alphanumérique, est vue comme un dernier témoin du passé en dépit de sa rupture avec les vénérables américaines. Le public est désormais passé à autre chose. CASIO sortira pourtant à cette époque sa 602P, remplaçante d’aspect indéniablement voisin, mais alphanumérique cette fois.

Aujourd’hui, longtemps après la vogue du Basic, le couple 502 et 602 continue de fasciner les amateurs qui n’ont pas oublié ces deux belles machines de l’âge d’or. Avec le recul, il est possible de voir une 502 annonciatrice de ce que le public allait bientôt demander : la puissance, mais aussi la légèreté, l’autonomie, le confort.

J’ai vu de mes yeux et pour la première fois cette calculatrice il y a bien longtemps dans une librairie de la rue de Saint-Quentin à Soissons, en 1980. Je ne l’ai plus jamais vue nulle part par la suite. Il me semble qu’elle coûtait 600 Francs, bien trop pour moi. J’étais ébahi par la générosité de cet afficheur moderne capable de dévoiler l’intégralité des dix chiffres en notation scientifique, quand les T.I. devaient en escamoter deux pour afficher l’exposant de dix. Et c’était la première fois que je voyais une programmable LCD. J’avais sous les yeux une réelle nouveauté porteuse de promesses.

Entre cette image fugitive au travers d’une vitrine et la rencontre avec le modèle photographié ici, 30 ans se sont écoulés. Magie d’internet …

Il n’est pas toujours facile de programmer une calculatrice non alphanumérique. Les instructions n’apparaissent pas en clair mais sous forme de codes chiffrés. Si ceux d’une TI-57 sont limpides à la relecture (formés par le couple n° de colonne/n° de rangée de touche), ceux de la 502P restent sévèrement hermétiques.

La photo ci-dessous montre le clavier recouvert de sa pellicule transparente amovible visualisant les fameux codes. Des codes bizarres qui en rappellent d’autres : ceux de l’énorme FX-201P de 1976. Voilà qui pose la question d’une filiation entre ces deux modèles. Le langage de programmation de la 201P est toutefois très différent.

Comme toute calculatrice scientifique qui se respecte, la Casio FX-502P offre la fonction factorielle. A ce sujet il se pourrait que le micro-programme de calcul implémenté soit le plus simple et le plus court jamais rencontré sur une calculatrice. S’il renvoie des résultats incontestablement corrects, il ne fait en revanche guère de vérifications sur les valeurs entrées. Les nombres dépassant les possibilités de calculs sont tous acceptés. C’est le cas de toutes valeurs dépassant 69. Alors que la plupart des machines informent immédiatement l’utilisateur de l’impossibilité d’exprimer le résultat dès l’entrée de 70, ou souvent à partir de 100, la 502P déroule les suites de multiplications jusqu’à l’apparition d’une détresse interne lançant le symbole d’erreur, et ceci quelle que soit la taille de la valeur entrée aussi gigantesque soit-elle.

Plus encore, les calculs seront lancés en cas d’entrée négative et/ou non entière. Et là aussi, seule l’explosion de la capacité de calcul interne arrêtera la machine. On comprend que le micro-programme est censé exécuter les multiplications en décrémentant à chaque boucle la valeur initiale d’une unité, jusqu’à atteinte de la valeur 1 (ou 2). Dans le cas d’une valeur négative, tout comme dans celui d’une valeur non entière, le résultat intermédiaire décrémenté de 1 ne sera jamais conforme à la valeur de test, et le calcul, là encore mènera à « l’infini » bien fini de la machine, c’est à dire sa capacité de calcul limitée à +/-9.999999999E+99, seuil du message de détresse interne, seul élément conversationnel utilisé par ce micro-programme de factorielle.

Pour l’anecdote, la CASIO FX-502P se veut aussi une calculatrice musicale. Le manuel explique comment faire : des programmes particuliers, transférés sur cassette et lus par un magnétophone restituent des mélodies au son très électronique. La 502P a d’ailleurs été utilisée lors de l’enregistrement d’un titre célèbre du groupe de rock Kraftwerk. La musique étant un sujet sérieux pour la 502P, une seconde pellicule amovible est disponible, pour la correspondance entre touches et notes !

 

CASIO FX-730P

CASIO730

Un des multiples Ordinateurs de poche apparus au cours de la décennie 80. Programmable en Basic donc.

La mémoire de 16 Ko est confortable. La vitesse est intéressante : 54 secondes pour exécuter mon test de rapidité, quand le SHARP PC-1262, son contemporain, en demande 84. (L’ancien PC-1500 exécute le test en 72s, et 65s pour le CASIO PB-700).

La manipulation est agréable, l’appareil est léger, le clavier excellent. Des légendes de touches parfois minuscules cependant. L’écran quant à lui est généreux avec ses nombreux témoins et ses 24 caractères affichés.

CASIO730 (2)

CASIO FX-550 CASIO FX-570

TANDY-EC499

Sur l’image du haut, ma vieille TANDY EC-499, en fait une CASIO FX-550.

Achetée le 1er octobre 1983 dans une boutique d’électronique de CAMBRAI au prix de 299 Francs. Scientifique 10 chiffres sans surprises, je l’ai beaucoup utilisée, ce qui peut expliquer son état. La EC-499 fonctionne mais son interrupteur est devenu capricieux.

A noter une mémoire permanente seulement en cas d’extinction automatique. Si extinction par interrupteur, les données sont perdues.

J’ai toujours su que ma TANDY était une CASIO mais j’ai mis beaucoup de temps à en découvrir la référence précise. J’ai pu acquérir récemment, en souvenir de la Tandy, la CASIO FX-570 ci-dessous, en bien meilleur état et pleinement fonctionnelle (mais là aussi un interrupteur capricieux).

Ce sont les mêmes machines, la 570 proposant des conversions, les opérateurs booléens et nous projetant discrètement dans l’esthétique générale de la future petite bombe CASIO : la FX-4000P

CASIOFX-570

CASIO FX-702P

Le CASIO FX-702P est en 1981 la réponse de Casio au mythique SHARP PC-1211, premier né de tous les ordinateurs de poche. La capacité de Casio à relever le défi fut une excellente et prometteuse surprise.

Esthétiquement, le 702 est différent : les touches du clavier alphabétique sont rangées de A à Z. On trouve beaucoup de fonctions scientifiques. Et les ordres Basic sont inscrits en clair au dessus des touches.

D’un point de vue technique, les caractéristiques sont assez calquées sur le PC-1211 : 1680 pas (contre 1424), 20 caractères affichés (contre 24). Presque trois fois plus rapide quand même.

Un regret : le 702 est conçu pour recevoir un module enfichable de mémoire supplémentaire, qui n’est cependant jamais arrivé sur le marché. Heureusement le 702 peut se connecter à la petite imprimante FP-10.

Premier ordinateur de poche de Casio, le FX-702P sera suivi de dizaines de modèles au cours des années 80. Beaucoup seront plus conventionnels, mais pas tous …

SHARP EL-510S CASIO FX-911

510-911

Deux calculatrices de marques concurrentes, deux philosophies semblables : simplicité, légèreté, design, technologie (solaire). L’une est typiquement Sharp, l’autre une Casio authentique …

CASIO FX-602P

Machine mythique pour qui s’intéresse à la période des années 80.

En 1981, dans un comparatif publié par le magazine « L’ORDINATEUR DE POCHE« , les testeurs saluaient les qualités de la discrète et prometteuse FX-502P, tout en s’interrogeant sur le potentiel réel et la pérennité des ambitions de Casio sur ce marché.

L’avenir tout proche va montrer que Casio allait tenir la dragée haute à son concurrent Sharp tout au long de la décennie, produisant des ordinateurs de poche de tout premier plan.

Mieux, en plein séisme de la révolution Basic, Casio n’oublie pas les calculatrices et sort, en 1982, comme pour la plaisir, la FX-602P, succession de la 502P.

La 602P offre 512 pas de mémoire programme (deux fois plus que la 502), mais surtout elle est devenue alphanumérique. Un confort incroyable pour la programmation. La machine peut aussi afficher des messages de façon très efficace.

L’adressage indirect est disponible, la partition programme/variables est modifiable, et la 602P peut se connecter à un périphérique de sauvegarde ainsi qu’à la petite imprimante FP-10 (tout comme la 502 et le 702). Ce sera une machine incomparablement confortable et efficace à utiliser, sans autre contrainte que la taille mémoire, un peu chiche dans un paysage où le kilo-octet devient l’unité de base. A noter que les 512 pas sont sans concession, accueillant l’instruction et son adresse.

Le langage de programmation est tout simple et d’ancienne génération à la fois. Les variables ne sont pas encore manipulées de façon symbolique, le listing de programme se voyant peuplé de mnémoniques de rappels mémoire (MRxx).

De nos jours la CASIO FX-602P se trouve encore facilement sur le marché de l’occasion, mais c’est une machine appréciée, que les connaisseurs repèrent de loin et se disputent à coups d’enchères meurtrières.

Je reçus la mienne à l’automne 1984. J’ai beaucoup apprécié cette machine, qui me fit le caprice de tomber en panne un beau jour. Je l’ouvris, pour commettre l’irréparable. En quelques minutes de manipulations maladroites, la carte électronique se trouvait définitivement endommagée. La 602 fut refermée pour de longues années. Bien plus tard, il me fut permis d’acquérir un modèle de substitution, en faible état, mais fonctionnant. La carte électronique fut remplacée et ma 602 rouvrit les yeux.

Elle fonctionne parfaitement en ce printemps 2024.

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