SHARP EL-5103S

Une calculatrice qu’on cherche longtemps. Cette sublime petite SHARP a été produite dans sa première version à partir de 1980 voire 1979.

Il est d’ailleurs bien difficile de trouver des informations permettant une datation fine de ces vielles calculatrices, comme une date sur un prospectus d’origine par exemple, non trouvé malgré mes recherches assidues. Le numéro de série d’un modèle peut aider mais là aussi peu de photographies dévoilent cette information, la plus ancienne machine que j’ai pu observer ayant été fabriquée en 1981.

Une chose est certaine, il existe une étroite parenté fonctionnelle avec les EL-5100 et EL-5101 qu’il est plus facile de relier à cette lointaine époque, les encarts publicitaires étant nombreux dans les magazines spécialisés d’alors.

Plus de quarante ans plus tard la EL-5103 montre encore souvent un bon fonctionnement, mais altéré par un afficheur jaune ravagé par l’huile noire, le mal récurrent de nombre de ces vieux modèles.

Une version ultérieure verra le jour autour de l’année 1985, conservant le nom suivi cette fois d’un « S », c’est le cas de la 5103S représentée ici (dont soit dit en passant le numéro de série commence par « 7 » comme 1987). La seule différence que je décèle entre les deux versions est la présence d’un afficheur de couleur grise, qui semble cette fois immunisé contre le mal de l’huile noire.

On pourrait penser que les mentions modernes « Memory safe guard » et « Auto power off » visibles dans la zone de l’afficheur sont réservées à la tardive 5103S, mais ce n’est pas le cas, la primordiale 5103 offrant déjà ces fonctionnalités alors qu’on était à l’aube de la décennie 80. Pour mémoire ces mentions signifient une préservation du contenu de la mémoire à l’extinction, celle-ci survenant de façon automatique après quelques minutes d’inactivité.

La SHARP EL-5103 est une perle convoitée du calcul de poche. D’où provient cet engouement ? Serait-ce la puissance, les possibilités de programmation, une pléthore de fonctionnalités ?

A priori rien de tout ça. La EL-5103 est certes une scientifique complète, en particulier sur le plan des statistiques, à deux variables avec en prime la régression linéaire.  Mais est-elle seulement programmable ? Je l’ai cru longtemps avant de me rendre à l’évidence, la position AER du commutateur permet une simple mémorisation de formules, à l’intérieur d’un espace de 48 pas, c’est tout petit.

Si la terme programmable est généralement économisé dans le cas de simples mémorisations de formules, je constate qu’il est malgré tout possible, au sens strict, d’automatiser par ce moyen l’exécution de séquences d’instructions pour un usage répété et ultérieur. Il s’agit donc bien de création de programme, certes au niveau le plus étroit, car là point de tests logiques ni de boucles automatiques, encore moins d’adressage indirect ou de gestion de chaînes de caractères.

La juxtaposition de plusieurs formules indépendantes est autorisée, par exemple pour incrémenter un compteur en cas d’itérations, compteur bouclé de façon manuelle bien sûr.

Une formule mémorisée peut être éditée après coup, ce n’est pas courant dans les machines offrant une programmation embryonnaire. Il est ainsi possible de relire et de modifier la formule de façon pratique et naturelle.

Le point fort de la EL-5103 est sans doute l’excellente lisibilité de l’écran, non seulement grâce à la taille généreuse des caractères mais aussi par la manipulation symbolique des expressions où les variables interviennent sous leur nom alphabétique A, B, C, D, E, M, agrément rare pour une simple calculatrice.

Revers de la médaille, la 5103 ne dispose pas encore de la désormais bien connue touche ANS (Answer), permettant de manipuler commodément le dernier résultat, indispensable dans un mode symbolique où les touches de racine carrée, sinus, logarithme etc. sont toujours enfoncées avant la frappe de la valeur. En l’absence de ANS, si l’on veut afficher par exemple le cosinus du nombre affiché par le calcul précédent, la manipulation passe par un stockage en mémoire de la valeur affichée, puis la frappe de la touche COS puis le rappel du contenu de la mémoire. Cela parait lourd aujourd’hui.

Pour terminer, je partage un lien pointant vers un superbe article découvert lors de mes recherches sur cette machine, montrant une longue amitié entre une utilisatrice et sa calculatrice, une Sharp EL-5103S.

www.lastwordonnothing.com/2015/01/06/guest-post-the-mars-rover-of-calculators

SHARP EL-5020

On ne parle jamais beaucoup de la SHARP EL-5020. C’est pourtant une riche machine scientifique, dotée de capacités de programmation.

Bien que ces dernières soient assorties de possibilités d’édition intéressantes et que les tests conditionnels soient nombreux, les possibilités de branchement et surtout l’extrême frugalité des 40 pas de programme disponibles méritent qu’on passe rapidement à d’autres sujets.

A l’utilisation de la EL-5020, on se voit confronté à un protocole d’entrée des données se voulant naturel mais finalement peu intuitif, qui empile les termes d’une proposition en affichant ce qu’il peut au travers d’une bien étroite matrice de points tout à gauche, jusqu’au dénouement par appui sur la touche EGAL. Ce dispositif qui sera remplacé dans les machines à venir par un plus confortable écran Entrée/Sortie à deux lignes fait cependant le maximum pour rester pratique. Par exemple il est possible d’appliquer une fonction « préfixe » – comme racine carrée, cosinus, logarithme … –  à un nombre déjà affiché en la faisant suivre de EGAL, ce qui pallie l’absence de touche ANS. Il est aussi possible de désigner un membre d’une expression arithmétique en tant que constante.

La EL-5020 revendique sur sa boîte 202 fonctions, pas une de moins. SHARP a souvent communiqué sur le nombre de fonctions de ses machines. Certaines comme la EL-5000 ou EL-5800 le revendiquent en façade (39 fonctions pour la 5000). A première vue il semble bien difficile de recompter pour vérifier – et tomber juste surtout. Pourtant SHARP persiste et signe et publie sur certains de ses manuels un tableau qui dresse l’inventaire exact des fonctions – et accessoirement renseigne sur le raisonnement retenu par SHARP pour définir sa notion de fonction. C’est le cas dans les toutes dernières pages du manuel de la 5020. On retrouve de tels tableaux dans les manuels des EL-5120, EL-512S, EL-9200, pourtant riche machine programmable et graphique, et sûrement d’autres manuels SHARP.

Ci-dessous l’image de la boîte de la EL-5020 et de la page du manuel dressant l’inventaire des fonctions : il y en a bien 202!

La SHARP EL-5020, made in Thailand, peut être datée du début des années 90. Je ne sais malheureusement pas interpréter le numéro de série 1C02X, le 2 pouvant signifier 1992 ?

Les afficheurs LCD des SHARP modernes vieillissent parfois mal, les segments LCD ayant tendance à s’escamoter. Ici aucune trace de vieillissement n’est perceptible.

L’afficheur avec ses (4 ?) petites matrices de points surmontées de témoins spécifiques. Le nombre des points de chaque matrice peut aller de 5X5 (affichage de légendes en minuscules) à 5X7 points (Légendes avec majuscules). Ci-dessous la fenêtre affichée lorsqu’on demande un arc cosinus hyperbolique.

Ci-dessous la carte électronique de la SHARP EL-5020

 

SHARP EL-5804-5809

Deux jumelles au format « règle » millésimées 1978.

J’ai découvert la SHARP EL-5804 et son format inhabituel dans un catalogue La Redoute en 1979. Bien plus tard j’ai appris qu’elle avait une jumelle, la 5809.

Si cette dernière dispose des fonctions scientifiques classiques, la 5804 ne donne que le strict minimum. Elle comporte pourtant une touche mystérieuse dont la légende associe l’élévation à la puissance au symbole du logarithme népérien. Que se passe-t-il quand on la sollicite ?

Je ne peux y répondre qu’indirectement, mon exemplaire acquis de fraîche date refusant de fonctionner. Je l’ai pourtant ouvert et y ai diagnostiqué un câble décroché que je n’ai pas réussi à bien relier.

Heureusement je dispose du manuel, au même format allongé. On y lit que la touche peut s’utiliser de deux façons. Soit en élevant classiquement une valeur « y » à la puissance « x ».

Et dans ce cas on assiste après pression à l’affichage furtif du logarithme naturel utilisé par l’algorithme, valeur qui s’escamote à l’entrée de l’exposant. Ce fait est courant sur les machines anciennes. Le résultat final s’affiche par appui sur EGAL.

Pour la seconde façon, on aurait presque envie de crier à l’imposture, à tort mais n’anticipons pas. En effet, alors que l’affichage furtif du logarithme constitue encore un archaïsme en 1978, bientôt gommé définitivement, voilà que SHARP bombe le torse et proclame une fonction supplémentaire. L’utilisateur veut obtenir la valeur d’un logarithme naturel ? Qu’il enfonce la touche d’élévation à la puissance et note sans aller plus loin l’artefact affiché. Il n’y a même plus besoin d’une touche dédiée sur le clavier.

N’est-ce pas un peu dangereux malgré tout ? car maintenant, une valeur « y » attend la suite de l’opération, c’est à dire une valeur « x » et l’appui final sur EGAL, seul moyen en principe de terminer le cycle de l’opération en cours qui sinon risque de perturber tout calcul futur.

Quel dommage de ne pouvoir vérifier machine en main.

A moins qu’il y ait une ruse…

Je vais tenter de trouver une machine de substitution possédant le même circuit de calcul, que je dois avant tout identifier. Il existe un moyen simple pour cela : consulter la table de Mike Sebastian (*), qui recense le résultat au test « Forensics » d’une grande quantité de machines, et donc la signature de leur processeur.

Je découvre en consultant la table que la EL-5804 est proche parente de la SHARP EL-5800, modèle en ma possession et en état de marche.

La 5800 n’a pas besoin de la touche à double légende car elle offre sur son clavier les deux types de logarithmes, naturels et décimaux. Et chose curieuse, la valeur retournée par ces touches dédiées ne dépasse jamais 7 chiffres, alors que l’appui sur celle d’élévation à la puissance en renvoie 8 pour le logarithme intermédiaire. Le résultat de l’opération réciproque « e puissance x » est d’ailleurs moins exact avec la touche dédiée au logarithme qu’avec l’artefact intermédiaire, c’est un comble.

Ce dernier, seconde curiosité, peut être utilisé tel quel, sans jamais perturber les calculs futurs. Car la touche puissance est soigneusement isolée de tout calcul en chaîne. Dès qu’une touche d’opérateur est tapée, tout repart de zéro en abandonnant sur place l’opération précédente non achevée. En conséquence, la légende double de la EL-5804 n’est pas un abus de langage, c’est bien une touche qui réalise deux opérations distinctes, une à deux termes, et une à un seul terme.

Les deux machines 5809 et 5804 semblent s’adresser à deux publics différents. La 5809 a un aspect classieux, métallique, elle prend place dans un coffret rigide et soigné. La 5804, à la livrée sombre plus simple, bénéficie d’une housse de belle facture, moins flatteuse cependant.

 

 

La SHARP EL-5800 et la signature Forensics de sa puce

 

La table des résultats du test Forensics. Merci à M. SEBASTIAN pour cet énorme travail.

https://www.rskey.org/~mwsebastian/miscprj/forensics.htm

SHARP PC-1475

La gamme 1400 de SHARP est associée aux ordinateurs de poche mixtes, à la fois bases de programmation en Basic et simples calculatrices scientifiques dans leur partie droite.

Introduit au cours de l’année 1987, le PC-1475 est une machine puissante. Son langage Basic l’est indéniablement, sa mémoire, extensible, est vaste et des environnements de calcul spécifiques (traitement des matrices, statistiques) en font un outil pointu en toutes circonstances.

Commuté en mode Basic, le 1475 est doté d’un atout rare : la double précision, qui lui permet d’afficher les valeurs numériques sur 20 chiffres ! (24 en interne). La double précision n’est pas activée par défaut, elle nécessite l’ordre – programmable au besoin – DEFDBL (et DEFSNG pour en sortir). Dans ce format les valeurs sont repérées par un croisillon (#) à la fin. Il est aussi possible, en mode de simple précision, d’ajouter son croisillon à une valeur pour la déclarer comme telle. C’est pratique et confortable. Restant commuté en mode Basic, la partie calculatrice, toujours prête à la sollicitation, manipule tout aussi facilement ces longues valeurs. Tout comme les variables. Ex : A# = 12345678901234567890.

Calculer avec de tels nombres est impressionnant. Le temps de calcul est un peu pénalisé mais cela ne se remarque qu’en calcul programmé où le facteur temps est grosso modo doublé.

L’écran à deux lignes – non graphique – se prête parfaitement à ces affichages hors normes telle la factorielle de 21, d’un seul tenant, sans aucun recours à la notation scientifique.

Dernier détail, la double précision est compatible avec la notation scientifique. Dans ce cas, l’exposant est précédé non plus du traditionnel « « , mais de « « .

SHARP EL-5001

La SHARP EL-5001 est couramment confondue avec un autre monstre sacré du constructeur, le SHARP PC-1201.

Un aspect assez voisin, une période de production commune, 1977, et une barre élevée pour les décrocher sur le marché de l’occasion, voilà qui brouille les pistes quand il s’agit de bien différencier ces deux modèles très recherchés.

Des différences il y en a. A commencer par celle-ci : Ces deux machines montrent chacune un visage différent du calcul programmé.

Ainsi, alors que le PC-1201 est une vraie programmable pourvue de mémoire non volatile (qui ne s’efface pas hors tension), la SHARP EL-5001, non programmable, possède une bibliothèque de programmes gravés en mémoire. Hors ce dispositif, la mémoire de la 5001 est complètement volatile.

La bibliothèque de la SHARP EL-5001 est accédée au moyen d’un dispositif original, une solide molette pilotée par le pouce, qui sélectionne les programmes l’un après l’autre, six en tout, glissant les légendes de commandes mobiles sous les quatre ouvertures prévues à cet effet au sommet du clavier.

Les quatre touches grises juste en dessous pilotent les programmes. Que font les six programmes ? Celui qui porte le numéro 1 se nomme N comme Normal calculations & plot. Placé sur cette position, toutes les touches de la calculatrice sont opérationnelles ainsi que le sélecteur permettant d’opter au choix pour le mode parenthèses ou le couple de mémoires additionnelles. Le programme Plot donne les différents points d’une fonction numérique. On entre pour cela la valeur de départ, celle de l’incrément, et les frappes successives sur la touche de fonction numérique choisie (log par exemple) donneront celles des points successifs qu’il suffit de reporter sur un papier avec un crayon (les calculatrices graphiques feront mieux, mais 10 ans plus tard, c’est encore bien loin).

Un coup de molette et hop ! voilà le programme n° 2 enclenché et ses légendes mobiles bien en place. Nommé Statistical calculation, il offre la panoplie classique des fonctions statistiques : sommes, moyenne et écarts.

Le programme suivant, Calculation of quadratic equation, donne les solutions, complexes le cas échéant, de l’équation du 2d degré. A ce propos le digit le plus à gauche de l’écran de la 5001 est consacré à la production d’alertes diverses, et ce pour l’ensemble des programmes. C’est l’affichage ici des 3 segments supérieurs qui informe l’utilisateur que le résultat est complexe.

Une nouvelle impulsion sur la molette et nous voilà plongés dans l’univers des intégrales. La EL-5001 n’étant pas programmable, il peut sembler ardu de lui expliciter la fonction à intégrer. Ça n’est cependant pas nécessaire car seules les fonctions formées sur x² sont concernées.

Voyons le suivant : le programme 5 se nomme Complex number calculation and coordinate conversion. Il permet l’arithmétique complexe, de façon simple, ainsi que les transformations de coordonnées.

Le dernier coup de molette donne accès aux vecteurs et leur manipulation, de façon aisée là aussi. Une nouvelle impulsion nous ramènerait au programme n°1, la boucle est bouclée.

A noter que selon le programme sélectionné, certaines touches de la calculatrice sont neutralisées.

Le dispositif par molette, qui peut paraître original voire sacrilège (implantation d’un organe mécanique au sein d’un objet électronique par essence) se révèle une réussite tant l’ergonomie rend les calculs agréables et sûrs. Le principe des touches de menus apparaît peut-être pour la première fois (mais CASIO a su faire aussi avec une FX-3 (*) sans doute plus ancienne encore) mais est promis à un très bel avenir.

La fiabilité n’appelle pas de remarques, l’organe est simple mais parfaitement conçu. On peut déplorer malgré tout un faible choix de programmes, et un pilotage par quatre touches seulement. Mais certaines légendes sont dédoublées (accès par la touche F).

Sur le plan des simples fonctions scientifiques, la SHARP EL-5001 se montre généreuse : des fonctions trigonométriques, bien sûr, mais aussi hyperboliques, les conversions sexagésimales, les combinaisons et permutations.

Une mémoire de base, auxquelles peuvent s’ajouter deux autres si on renonce aux parenthèses. Dans ce cas, un digit – celui réservé au signe de l’exposant – affichera un segment par mémoire pour en signaler l’occupation. La 5001 est sans doute la machine qui utilise le plus de segments pour signaler diverses situations. Ce qui sera habituel avec les afficheurs à cristaux liquides (LCD) et la multitudes de témoins qu’ils autorisent l’est beaucoup moins avec les affichages fluorescents verts.

La SHARP EL-5001 est une machine de belles dimensions : 164 mm X 87 mm X 26 mm. Comme toute bonne SHARP de cette époque, elle dispose de commutateurs latéraux, pour le mode angulaire et la gestion de la mémoire. Et l’interrupteur général est placé sur le côté gauche.

Mon modèle confirme le défaut des légendes de touches qui ne résistent pas bien au temps, comme je l’avais remarqué sur le PC-1201.

Un dernier mot sur l’afficheur généreux lui aussi, de 10 chiffres plus 2 pour l’exposant.

 

(*) Source : www.ledudu.com

SHARP EL-586

En 1986 le constructeur SHARP donne un habillage surprenant à sa classique EL-546.

Le manuel précise qu’il s’agit d’une machine étanche. Il ne s’agit pas pour autant d’une machine « molle ». La finesse est pour le moins extrême – 3.1 mm selon le manuel, on jurerait beaucoup moins – et sa rigidité ne semble assurée que par sa seule carte électronique.

Pour le reste, les caractéristiques sont exactement celles de la EL-546. Cellule solaire, pile de secours et les 20 constantes sont bien au rendez-vous. L’afficheur de la 546, pourtant généreux en surface et possibilités d’affichage est nativement d’une telle finesse qu’on le voit reconduit tel quel dans la 586.

La pile de secours est déchargée sur mon modèle, et je ne sais pas y accéder. Le manuel précise que seul un agent SHARP serait habilité à la remplacer. Sont-ils toujours formés quarante ans plus tard, ce serait étonnant. J’ai bien tenté pour ma part, mais je ne vois aucun moyen d’ouvrir la machine. J’ai pu découvrir la carte électronique en ôtant délicatement le clavier qui est une simple pellicule collée. Mais je n’ai rien pu – ni osé – désassembler, ni voir la fameuse pile.

Il existe un détail sympathique dans cette calculatrice hors normes : les légendes (sur les boutons de mémoire) qui font un clin d’œil aux SHARP historiques. Les touches aux coins arrondis se voient ainsi partagées en deux au moyen d’une barre horizontale (photo ci-dessous, avec à droite une vieille PC-1100).

 

Ci-dessous, les jumelles techniques 546 (*) et 586.

 

Quelques extraits du manuel (manuel en de nombreuses langues dont le français)

Ci-dessous, un extrait d’une brochure de 1989 qui précise que la EL-546 possède une fonction de plus (133 fonctions contre 132 pour la 586). Pourtant les décomptes officiels présents dans les manuels listent bien 132 fonctions pour l’une et l’autre.

L’examen de la brochure semble par ailleurs montrer qu’une fonction F↔E (switch volatile alternant les notations flottante et scientifique) est attribuée à la 586. Cette fonction typique chez SHARP ne se rencontre que sur les machines dépourvues de la fonction plus générale FSE (switch des notations Flottant-Scientifique-Ingénieur). La 586 possède cette dernière, qu’elle ne cumule visiblement pas avec une F↔E supplémentaire qui n’apporterait rien de plus. La brochure présente donc manifestement des confusions. EL-546 et EL-586 sont bien fonctionnellement des machines identiques.

Un extrait du manuel de la SHARP EL-546 qui donne bien 132 fonctions.

Ci-dessous la brochure dans son intégralité

SHARP_Brochure_1989

 

(*) la SHARP EL-546 représentée dans cet article est en fait une 506SLR. Les 546 et 506SLR sont pour autant exactement les mêmes machines, dont seul le nom diffère, selon les pays où elle est vendue probablement.

Le mystère SHARP des touches croquées

Au cours de la première moitié des années 80, plusieurs calculatrices SHARP et même des ordinateurs de poche ont présenté des touches à la mine énigmatique.

Je reproduis ci-dessous deux images de claviers, d’une EL-506P (à gauche) et d’une EL-545H (à droite).

En regardant de près comment ne pas être intrigué par la surface tourmentée des touches de gauche ? Alors que celles de droite sont régulières, plates et d’aspect plastifié, les premières semblent dures comme de la pierre et présentent des marques profondes sur un côté comme si elles avaient été usinées sans ménagement.

Ce détail esthétique n’est pas facilement perceptible mais il est répandu et reste en ce qui me concerne sans explication.

 

SHARP PC-1350

SHARP_1360

Je l’ai vu arriver en 1984. Je pensais avoir compris ce qu’était un PC-1211 ou un 1251 : des calculatrices programmables de nouvelle génération, ultra modernes. Mais je ne comprenais pas le PC-1350. Sans doute montrait-il la direction que prenait désormais le phénomène Ordinateur de Poche, avec une inflation galopante des caractéristiques, dont cet écran vu comme hypertrophié, surplombant un clavier chétif, purement fonctionnel, sans âme. Mais pourquoi un si grand écran ? pourquoi autant de mémoire ?

Voilà comment mes yeux tout neufs de 1984 percevaient cet objet, une sorte d’alien-Computer, une dérive inexorable à un moment où tout à été dit et que seul un accroissement obstiné des performances peut encore retenir les acheteurs.

C’était une erreur. Mon regard d’aujourd’hui est tout autre. Le PC-1350 est une vraie évolution des mini-computeurs initiaux. Il n’est évidemment plus une calculatrice. Il en possède encore des fonctions mais c’est désormais plus que cela. Son écran graphique, sa mémoire vaste, ses nombreux périphériques le destinent à des tâches plus sophistiquées et créatives.

Tenir un PC-1350 en mains est un vrai plaisir. L’appareil est lourd, les lignes métalliques nettes. L’écran est confortable et 30 ans plus tard ses proportions ne me choquent plus.

SHARP PC-1201

Qui pourrait deviner en regardant cette image que 2 ans et demi seulement séparent ces deux machines ?

Celle de gauche est typiquement une calculatrice scientifique des années 70 : un afficheur fluorescent vert strictement numérique, des commutateurs latéraux, un interrupteur mécanique.

La machine de droite est l’ultra moderne et célèbre PC-1211 de 1980, mini-computeur programmable en langage structuré, pourvu d’un clavier de type ordinateur et d’un écran alphanumérique LCD à faible consommation.

Malgré ces différences qui frappent l’œil, il semble bien qu’un lien de filiation rapproche ces deux machines.

Dans leur nom tout d’abord. Ici l’acronyme PC-1201 ne signifie plus Pocket Calculator comme pour les précédentes calculatrices SHARP, mais bien pour la première fois Pocket Computer. Car le SHARP PC-1201 est lui aussi programmable. Il offre 128 pas de capacité, et gère les codes combinés, c’est-à-dire qu’un pas lui suffit pour stocker à la fois l’instruction et son adresse le cas échéant.

L’éditeur est confortable, on peut relire en avant, en arrière, insérer, effacer. Les instructions sont constituées de codes formés sur les numéros de ligne et de colonne. Les sauts, conditionnels ou non, les appels de sous-programmes sont disponibles ainsi qu’une batterie de 4 tests. Et détail insolite : un buzzer qui fait bip à la frappe de chaque instruction. Mais pas de bip possible en dehors de ce contexte.

Ajoutons une caractéristique importante, d’avant-garde : la mémoire continue ! L’extinction n’efface pas la mémoire. Le logement classique des 2 piles « bâton » AA comporte un petit compartiment contigu qui abrite à cet effet deux petites piles « bouton ».

On peut penser qu’en 1977, année de lancement du PC-1201, une calculatrice dotée de tel atouts était assimilable à un ordinateur, à l’instar de l’étonnante CASIO FX-201P, solide programmable de 1976 (sans oublier la FX-202P identique à la FX-201P mais pourvue de mémoire continue elle-aussi). Tout comme elles, le SHARP PC-1201 fut inconnu du marché français de cette époque.

Du côté des fonctions de calcul, le PC-1201 présente des caractéristiques plutôt classiques, des fonctions scientifiques, une touche d’accumulation statistique pour les moyennes, de bien pratiques Int et Frac (partie entière / partie décimale). Douze mémoires, dix chiffres (12 en interne). La rapidité de calcul n’est pas élevée (447 secondes pour cumuler les sinus de 0 à 360) mais pas ridicule pour l’époque.

Il s’est murmuré çà et là sur le net que le PC-1201 permettrait l’adressage indirect, c’est à dire l’utilisation d’une adresse qui serait elle-même le contenu d’un registre. Rien n’est avéré et personne ne semble avoir pu mettre en évidence cette possibilité. Le manuel est d’ailleurs muet sur ce point. Il est vrai qu’il y est indiqué qu’une instruction de saut (GTO) ou de sous-programme (GTS) peuvent pointer vers une étiquette (LBL) numérotée de 0 à 9, adresses auxquelles s’ajoutent « s » et « t« . Il est alors facile d’imaginer que ces dernières variables contenant une adresse de 0 à 9 pourraient opérer un adressage indirect. Il n’en est rien, « s » et « t » suivant un GTO ou GTS sont considérés comme de simples caractères et non comme des variables.

Sur le plan esthétique, le SHARP PC-1201 est une très jolie machine. Un bémol cependant sur la sérigraphie des légendes de fonctions. Outre le fait que certaines d’entre elles ont tendance à s’effacer avec le temps, l’usage qui y est fait de minuscules et majuscules peut donner un aspect un peu étrange au clavier.

La construction est solide, le PC-1201 s’allume sans souci malgré les années et fonctionne de façon absolument normale, et la mémoire continue est un vrai atout. Deux années après le lancement de ce calculateur-ordinateur, SHARP dévoilera le PC-1211, qui n’aura plus rien à voir avec lui. L’âge d’or des années 80 vient de s’ouvrir.

sharp_pc1201

 

 

 

 

SHARP EL-531

SHARP_EL531-10

Chez SHARP, le numéro 531 fut abondamment décliné au fil des âges.

Il se pourrait bien que le modèle ci-dessus soit un des tout premiers, produit dès 1983 ou 1984.

Comme dans d’autres versions de 531, nous trouvons une fonction qui mérite d’être décrite, il s’agit de la double flèche horizontale visible au dessus de la touche F↔E.

La double flèche horizontale ⇐ ⇒ permet de visualiser à la demande et de façon volatile l’ensemble des chiffres composant une valeur partiellement masquée par un exposant de 10. Par exemple, un résultat affiché -2.6013 -54 qui montrera -2.6013729 après sollicitation de ⇐ ⇒ puis reprendra l’affichage initial après toute nouvelle pression. Si aucun exposant n’est affiché, la touche sera sans effet constatable puisque aucun chiffre n’est masqué.

Quant à la touche F↔E, généralement présente sur les machines privées du switch FSE (notations Fixe-Scientifique-Ingénieur), elle alterne à la demande et de façon volatile un affichage avec et sans exposant de 10. Si la valeur n’est exprimable qu’avec un exposant de 10 (cas d’un nombre supérieur à 99999999. ou inférieur à 0.0000001), F↔E sera sans effet. Par exemple, un résultat affiché 0.0000243 révélera 2.4325 -05 après sollicitation de F↔E et reprendra son expression initiale après toute nouvelle pression.

Si F↔E ne modifie que l’affichage de la valeur sans la modifier, la double-flèche montrera non pas une valeur, mais la simple information d’une liste des chiffres constitutifs de la mantisse d’une valeur. Privée de l’exposant de 10, celle-ci n’a pas le statut de nombre.

La EL-531 est alimentée par deux piles AA, qui vont lui procurer sans aucun doute une autonomie énorme. Pour les remplacer le jour venu, point de trappe à ouvrir : Dans l’idéal, on appuie sur la languette du haut et c’est tout l’arrière du boîtier arrière qui s’ouvre. Sauf qu’à défaut d’un ongle long et rigide, un outil sera nécessaire, d’autant plus qu’après avoir enfoncé la languette, quelques clips internes fragiles s’opposeront encore à une ouverture facile. Un badge plastique usagé peut constituer cet outil universel et non destructeur.

La EL-531 s’éteint au bout d’une dizaine de minutes en l’absence d’activité. En revanche elle ne sait pas conserver de valeur en mémoire après extinction, que celle-ci soit déclenchée par OFF ou bien automatique.

 

SHARP EL-9600

SHARP-EL9600

Réparons tout de suite une injustice : En 2003 CASIO lance son ClassPad 300. Il le présente comme la première calculatrice à écran tactile piloté par stylet. Or cette description convient comme un gant à la SHARP EL-9600 produite dès 1997, et détentrice du titre, un peu trop vite attribué au ClassPad.

Machine à l’aspect austère, la 9600 n’est pas pourvue d’un écran spécialement agréable à contempler. Il est sombre, peu contrasté.

Mais son intérêt est d’offrir l’interactivité tactile. Et sur ce point, c’est une réussite. L’écran est divisé en petites zones qui rendent l’action du stylet précise et efficace. Tout peut se commander au stylet, ou au clavier, comme on préfère.

La EL-9600 est une graphique complète et propose aussi des fonctions financières, fait encore inhabituel en 1997. Les fonctionnalités mathématiques et de programmation semblent par ailleurs en deçà de ce qu’offre la concurrence, comme c’est devenu une règle chez SHARP depuis quelques années. Le prix de vente en 2000 était également un ton en dessous.

La SHARP EL-9600 a une petite sœur, la EL-9400. L’aspect est proche, la 9400 se montrant cependant beaucoup plus petite. Ce serait même une graphique miniature si l’épaisseur n’avait pas été conservée (même alimentation par 4 piles AAA).

Tout dans la 9400 est mini : les touches, l’écran (16 caractères contre 22) … Les fonctionnalités ont fondu également : plus de solveur, plus de calcul matriciel, plus de module financier. La mémoire passe de 32 Ko à 18 Ko.

Et le dispositif d’écran tactile n’a pas été reconduit. Quand on voit combien celui de la 9600 est sombre et peu contrasté, on imagine qu’ici l’écran donnera une meilleure impression visuelle. Mais non, pas vraiment, le contraste reste faible.

L’écran nettement plus large de la 9600 autorise des affichages parfois différents. On peut aussi noter dans les fenêtres de choix une flèche de navigation d’un dessin différent. Autres bizarreries, la petite 9400 exécute un programme 20% plus vite que sa sœur aînée. Et chose curieuse, la EL-9400 semble disposer d’une petite zone de mémoire de clavier : lors du déroulement d’un programme, si l’on tape quelques caractères, ceux-ci apparaissent après l’arrêt du programme. Je n’ai rien constaté de tel dans la 9600.

La EL-9400, mignonne petite machine qui rappelle dans ses dimensions et ambitions la TI-80, est si limitée qu’on prend plaisir à redécouvrir la confortable et puissante EL-9600, machine à la carrière trop discrète, malgré son excellent dispositif tactile novateur.

 

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La carte électronique de la EL-9600

SHARP EL-9900

SHARP, flamboyant constructeur des années 70 et 80 semble s’être un peu endormi mais est resté présent malgré tout dans l’épopée des calculatrices graphiques, avec des modèles parfois originaux. On pense à la EL-9600 et son écran tactile, mais aussi à la EL-9900 munie d’un clavier réversible.

En comparaison de la EL-9600 dont elle est une simple évolution sur le plan des fonctionnalités, la 9900 réserve deux belles surprises : La première est visible à la première pression sur la touche ON : un afficheur généreux, contrasté, doux, sans reflet.

Deuxième surprise : une belle vitesse d’exécution, avec un tracé de courbes plein de tonus. La vitesse me semble comparable à celle de la sous-famille des TI-83 Silver Edition.

La 9900 est une machine moderne, simple et rassurante à utiliser, dotée de 48 Ko de mémoire. Le langage de programmation intègre maintenant différents contrôles de boucles. Aucune fonction de traitement de chaînes de caractères par contre, c’est dommage.

Examinons le dispositif de clavier réversible. Certains trouveront le dispositif intéressant, d’autres y verront une piste d’innovation abandonnée, au pire un artifice de marketing. Une face ne donne accès qu’à l’essentiel des fonctions, l’autre est enrichie. La première se destine aux débutants ou simples utilisateurs de programmes créés par d’autres, la seconde conviendra aux utilisateurs exigeants. Le dispositif agit directement sur le contenu des menus affichés à l’écran. En revanche le catalogue général des fonctions comporte le même nombre d’entrées d’un côté ou de l’autre. Il est à noter que ce catalogue général ne liste aucune fonction liée à la programmation. Comme évoqué ci-dessus, en mode clavier simple, il ne sera pas possible de programmer ou éditer, on pourra juste exécuter.

Sur le plan mécanique la conception du dispositif est bonne et le clavier se fixe facilement.

Deux petits reproches pour la 9900 : elle est exigeante sur le niveau de fraîcheur des piles. Et exit l’écran de la 9600, fin de l’expérience. Le clavier réversible en sera une autre, pour peu de temps.

Depuis 2004, deux évolutions ont vu le jour. Une minime, la EL-9900G SII vers 2012 et davantage adaptée à l’utilisation scolaire, et la EL-9950G en 2015. Celle-ci est une 9900G SII sans clavier réversible, sans écran tactile, et revêtue d’un habillage blanc nacré.

La EL-9900 présente une caractéristique très discrète et partagée avec certains modèles de marque Texas-Instrument : la fonction factorielle agit autant sur les entiers que sur les demi-entiers.

En conclusion, une machine très agréable, puissante, rapide, et munie d’un langage de programmation bien naturel et relativement complet.

Les deux faces du clavier :

La carte électronique de la EL-9900

SHARP EL-W516

Une version EL-516 de 2010.

Elle possède la fonction d’affichage naturel, qui permet le rendu du résultat tel qu’on l’écrirait sur le papier et facilite les entrées nécessitant plusieurs paramètres.

Un mode DRILL qui permet l’entrainement au calcul mental, à l’aide de devinettes de niveau réglable, du genre 24 X 18 = ?

Par ailleurs, un dispositif plus pratique qu’on le penserait tout d’abord : les 4 touches de raccourcis D1 à D4. Elles servent à mémoriser une fonction, permettant ainsi la frappe en une seule touche de fonctions normalement accessibles après plusieurs appuis. C’est pratique dans le cas d’utilisations répétitives, mais aurait pu être plus ambitieux si on avait pu accoler plusieurs fonctions.

SHARP EL-E300

SHARP_EL-E300

Voici une machine peu connue et de conception originale.

La SHARP EL-E300 en dépit de la richesse du clavier n’est pas une calculatrice scientifique. Elle est plutôt dédiée au calcul des fractions et des statistiques. Elle dispose tout de même de la notation avec exposant de 10, ainsi que de la fonction d’élévation à la puissance. La période de production de cette machine peut raisonnablement se situer au début des années 90.

L’afficheur de la SHARP EL-E300 est une matrice de 15 X 72 points. Bien qu’une seule ligne soit disponible, les entrées se font à gauche, de façon symbolique, comme on écrirait sur le papier. Les réponses s’affichent à droite et sont soit au format décimal, soit au format fractions selon le mode commuté. La matrice de points est capable d’afficher des digits 5X7, mais aussi des symboles pouvant les englober ou les surplomber (symboles de racine carrée, de carré), des fractions, ou des messages d’information alphanumériques s’écrivant sur deux lignes.

Le mode statistiques est original puisque chaque donnée est conservée dans une liste de cent éléments maximum. Cette liste permet la visualisation des éléments par défilement, et peut être triée du plus petit au plus grand si besoin. Cette caractéristique se retrouve sur une autre SHARP « thématique », dédiée elle exclusivement aux statistiques, la SHARP EL-780.

Deux petites caractéristiques inhabituelles : en premier lieu, la constante de calcul automatique sur les 4 opérateurs (et aussi l’élévation à la puissance) telle qu’on la connaît sur les machines non symboliques. En second lieu, le rappel mémoire (mémoire unique) qui s’ajoute à la saisie d’un nombre. Exemple : si la mémoire contient le nombre 12, en tapant 4 ; RCL ; 5 on obtient l’affichage du nombre 4125 ! plutôt insolite.

La SHARP EL-E300 est jolie, d’un dessin tout de même un peu étrange. L’épaisseur (20 mm) due en partie à la présence de deux piles (de type AAA) détone un peu en regard de la finesse générale du design.

Un inconvénient partagé par d’autres SHARP de cette époque : la nappe interne qui relie le clavier à l’afficheur finit par devenir capricieuse, avec parfois des rangées de pixels qui disparaissent, ou des touches désespérément inopérantes. Il faut alors ouvrir la machine, en ôtant les 6 vis au dos et en déclipsant (mot inventé mais compréhensible je l’espère) les deux parties de la coque, puis appuyer fermement avec les doigts sur les contacts recouverts par l’extrémité de la nappe afin de restaurer au mieux les contacts.

En conclusion, une calculatrice « thématique », conçue pour un usage direct et pratique (pas de touches secondaires) du calcul des fractions, de la division euclidienne, des statistiques.

SHARP EL-531VH

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Un nom qui a traversé les époques : EL-531, pour des habillages qui ont suivi bien des modes.

La 531 ici présente provient de la période « blanche » (2003) : des courbes naissantes qui seront amplifiées dans les évolutions suivantes. Et un coloris tout blanc.

SHARP EL-9200 – SHARP EL-9300

Pour être exact, la toute première calculatrice SHARP à capacité graphique fut la petite EL-5200 (ou 9000) arrivée fin des années 80.

Mais la première véritable graphique à grand écran fut la EL-9200, produite au début des années 90, puis suivie par la 9300.

Quelles différences pour ces machines presque jumelles :

– mémoire : 1800 pas pour la 9200, 23064 pour la 9300

– présence d’un solveur et du logo idoine sur la 9300

– présence d’un port de connexion extérieure sur la 9300

– la 9200 n’a pas de pile de sauvegarde (CR2032)

– coloris gris clair pour 9200, gris plus sombre pour 9300

– un logo « graphics » de couleur bleue sur 9200, jaune sur 9300

Pour le reste, il s’agit de machines très voisines. Les deux Sharp sont agréables à utiliser, le système d’exploitation est original et convivial. Les 5 touches supérieures d’environnement ne s’appellent pas F1, F2 … mais reçoivent une simple illustration amplement suffisante.

A l’usage ces machines semblent exigeantes sur le niveau de fraîcheur des piles : le témoin low batt s’allume tôt, et les machines refusent de démarrer dès les premiers signes d’assèchement.

 

SHARP EL-9000

SHARP_EL9000

La SHARP EL-9000 date de 1986 et succède à la EL-5200, a priori semblable en tous points.

Le double clavier fut à la mode à cette époque. Le plus illustre représentant en fut le HP-28C/S de Hewlett-Packard, modèle à double charnière.

Ici la construction est plus simple, le clavier secondaire, à touches affleurantes, étant incorporé au carnet de protection. Le corps de la calculatrice ne peut-être désolidarisé du carnet et lui est fixé par le côté droit.

D’un point de vue anecdotique, la 9000 détient le record du plus grand nombre de touches pour une calculatrice ! Pas mal pour une si petite machine.

Dotée d’un grand nombre de fonctions de calcul, elle est aussi programmable, dans l’ancien langage maison de SHARP, l’AER. Deux évolutions du langage sont acceptées, l’AER I et l’AER II.

A noter que la SHARP EL-9000 proposait déjà les tracés graphiques.

Une machine magnifique, puissante, mais plutôt complexe d’utilisation, le manuel est ici indispensable.

SHARP EL-735

SHARP a une grande tradition de calculatrices financières.

La 735 est très complète, avec quelques fonctions scientifiques en prime.

Cette calculatrice est non seulement visuellement agréable, elle est aussi efficace à utiliser : Un clavier au bon toucher, des fonctions importantes bien accessibles, l’affichage très lisible, et une logique de calcul franche et simple. C’est sur ce dernier point que j’apprécie particulièrement la 735. En effet, en dépit de la présence d’une ligne supérieure d’affichage, utilisée uniquement pour les messages d’information, la logique de calcul est élémentaire : du calcul en chaîne, sans priorités de calcul. Comme autrefois. C’est direct, précis, fiable.

Je déplore l’absence des parenthèses (au moins un niveau). Il n’y a pas non plus de touche d’exposant, mais une touche d’élévation à la puissance, ce qui revient finalement au même.

Les fonctions financières sont classiques. On dispose aussi d’un module de calculs sur les dates. Les statistiques sont complètes, à 2 variables, et la régression linéaire est disponible.

Il existe une fonction Memo, (ce qui distingue d’ailleurs essentiellement la EL-735 de la EL-733) mais je ne l’ai jamais essayée.

SHARP PC-E500

Pocket-computer tardif. C’est une sublimation des machines des années 80 : Excellente rapidité, mémoire vaste, double précision, avec bibliothèque d’ingénieur intégrée, cette machine est plus qu’elle ne paraît.

L’écran mérite bien ce nom, les quatre lignes et la petitesse des caractères le rendant particulièrement étendu.

Machine lancée en 1989, le E500 fut décliné en une version S six ans plus tard, offrant un couvercle de protection rabattable par charnière, un écran mieux contrasté, et des ordres Basic supplémentaires.

Le PCE-500 est facilement trouvable sur le marché de l’occasion, à prix pas toujours doux cependant. Son alimentation est assurée par simples piles AAA.

 

SHARP EL-780

Une rareté absolue : SHARP EL-780. Une superbe Elsimate complètement spécialisée dans les calculs statistiques.

L’afficheur est un généreux « 10DIGIT99″ (mais différent de celui de la EL-546 – voir ci-dessous, les segments ont un dessin légèrement différent).

Machine vraiment rare et peu référencée. Mais elle existe bel et bien …

 

SHARP EL-512S

Peut-être la plus belle de toutes les SHARP LCD extra-plates. La « S » n’est plus vraiment une EL-512, elle est plus facile à programmer et le langage AEL est aussi plus puissant.

Il existe une version EL-512H (ci-dessous) d’aspect différent mais de fonctionnalités identiques.

La SHARP EL-566 (ci-dessous) est quant à elle la version japonaise, réservée au marché interne du Japon. C’est une sorte de jumelle parfaite de la 512S, aux coloris près et au relief nettement plus prononcé de l’afficheur.

Ci-dessous l’inscription au dos, en haut celle de la version 512S, en dessous celle en japonais de la 566.

SHARP EL-5120

Calculatrice lancée vers 1993, la EL-5120 fut quasiment inconnue en France, ce qui est dommage, car elle ne manque pas de qualités.

Elle est originale, avec ses trois lignes et son amusante mais très lisible police 5 X 5. Elle est programmable (1211 pas), non pas dans le langage AER maison pas toujours intuitif, mais dans un « Sharp Basic » naturel et simple.

La puissance est au rendez-vous avec de belles possibilités dont un solveur et un moteur de calcul d’intégrales. A ce sujet, pas question ici de laisser l’usager se débattre avec les arguments qu’il doit taper à l’aveugle entre une paire de parenthèses, manuel ouvert. Tout se passe dans un environnement dédié.

L’écran à trois lignes est bien conçu et pleinement utilisé. Les messages et menus sont nombreux et clairs. L’énorme pavé directionnel permet de naviguer de façon bien intuitive. Quant à la police 5 X 5 qu’on pourrait penser grossière, elle ne l’est pas du tout. Jamais aucun caractère – chiffre ou lettre – n’est représenté de façon maladroite ou peu lisible, bien au contraire.

La SHARP EL-5120 est malgré tout une calculatrice déjà ancienne. Ses possibilités de programmation dénotent par l’absence de structures de boucles ou l’adressage indirect. Cependant six tests conditionnels sont présents, et les sous-programmes aussi.

Sur le plan de la construction, ma EL-5120 made in china ne connait pas pour l’instant de problèmes de lignes de pixels défaillantes comme je le constate parfois sur d’autres SHARP. Sa consommation est faible de sorte que l’autonomie est très bonne.

Voilà donc une calculatrice généreuse, parfaitement aboutie et pourtant isolée dans la production du géant SHARP. Pas de descendance, mais une sœur : la très rare EL-5130H, d’aspect et de fonctionnalités identiques mais en finition métal, et sans doute réservée à l’origine aux marchés de l’Asie.

SHARP EL-5030

Une SHARP Elsimate puissante, peu connue et désormais recherchée : la EL-5030, proche cousine d’une splendide EL-5050 très convoitée elle aussi.

Machine de 1989, programmable alphanumérique en AER, 1400 pas de programmes, c’est loin d’être négligeable.

L’affichage est en matrice de points et l’allure générale rappelle les EL-5200 et EL-9000, mais aussi EL-5103, avec un proéminent commutateur latéral, des touches aux légendes spécifiques et mystérieuses.

Fait curieux, le clavier, ainsi que l’afficheur présentent déjà le léger décalage vers la gauche de la EL-9000 à clavier sensitif.

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SHARP PC-1403

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Le SHARP PC-1403 fut un best-seller des années durant.

A la suite des PC-1401 et 1402, produit à partir de 1986, il poursuit la nouvelle piste que suivent alors les ordinateurs de poche. Initialement destinés avant tout à la programmation, ces appareils tentent maintenant de répondre au besoin d’utilisateurs demandeurs de solutions de calcul plus immédiates. Le PC-1403 est donc à la fois une bonne calculatrice scientifique et un mini computeur puissant.

L’afficheur offre une capacité confortable de 24 caractères alphanumériques. Pour ceux qui jugeraient la mémoire de 6800 octets trop limitée, il a existé une version plus musclée, le 1403H, pourvu de 32000 octets.

Le SHARP PC-1403 est un très bel appareil, en particulier d’une grande finesse (9.5 mm). J’ignore combien de temps il fut produit. En tous cas, c’est le dernier ordinateur de poche, avec le CASIO FX-850P que je pus encore apercevoir dans le rayon des magasins, à une époque où beaucoup avaient déjà oublié ces fameux ordinateurs de poche, emblématiques des années 80.

Ci-dessous, le modèle « H », reconnaissable à son logo orange « 32KB« 

SHARP EL-506P

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Une des belles SHARP scientifiques de la première moitié des 80e.

Les 506H, 506P et 506A sont toutes trois des scientifiques non programmables.

Quelles sont les différences principales entre les versions ? La 506H introduit les calculs en base hexadécimale. La 506P va plus loin avec les bases courantes et les nombres complexes. La 506A est le sommet, offrant de plus un afficheur scientifique moderne à 10 chiffres + zone d’exposant dédiée.

La 506P ici présente, modèle intermédiaire, possède un afficheur scientifique plus classique, à 8 + 2 positions, ce qui est déjà confortable.

Machine légère, très fine, puissante, cette SHARP était un objet magnifique dans les vitrines de 1985. Je crois me souvenir que le prix était à l’avenant (entre 250 et 300 Francs si ma mémoire est bonne).

Une particularité SHARP bien visible ici : les touches grises semblent victimes d’un pincement qui en déforme la surface. Je n’en connais pas la raison mais l’ai constaté bien souvent.

Et une curiosité, l’AURODIS SC-508 qui a finalement tout d’une 506P, avec une montre en prime. Petite machine amusante munie d’un clapet pour la refermer, construite manifestement sous licence SHARP, et sur le modèle de la 506P.

SHARP EL-5805

Les SHARP EL-5805 et EL-5806 se ressemblent beaucoup.

Mais ce sont des machines différentes, dotées de leur propre caractère.

Comme on peut le voir à l’examen des touches, la SHARP EL-5805 ne connaît pas la trigonométrie hyperbolique, et va un peu moins loin que sa sœur EL-5806 dans les fonctions statistiques.

Les microprocesseurs ne sont pas les mêmes. Pour preuve un affichage calé à gauche pour la 5805, et calé à droite pour la 5806. Et des témoins LCD ici et pas là.  Idem pour l’auto shut off. Et aussi une constante automatique n’opérant pas sur + et – pour la 5805.

La 5805 possède une touche mystérieuse présentant le symbole d’une double flèche horizontale. Pas de mystère : il s’agit du CN ou « Change Notation » souvent rencontré par ailleurs, qui escamote pour un instant l’exposant le temps de visualiser les chiffres masqués de la mantisse lors d’un affichage en notation scientifique. La double flèche n’est pas implémentée sur la 5806 car sa notation scientifique est différente (ses 8 digits ne se décomposent pas en 5 + 2 comme pour la 5805, mais sont complétés par une zone d’exposant, ce qui lui autorise une mantisse pleine, de 8 digits).

Au jeu des différences (photo ci-dessous), l’œil aura vite remarqué la bande grise du bas plus large sur la 5805, en raison d’un clavier plus ramassé. Les parenthèses ont disparu sur ce modèle.

Les deux sœurs sont-elles exactement contemporaines ? La 5806 fut lancée en décembre 1977. Quant à la 5805 le numéro de série de mon modèle indique qu’il fut produit dès 1978.

Je constate que mes deux modèles ont exactement le même problème d’affichage : certains segments ne sont visibles que machine inclinée.

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SHARP EL-550

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La SHARP EL-550 est une machine rare. Son concept l’est aussi. Les calculatrices de poche scientifiques (et non financières) pourvues de leur petite imprimante se comptent sur les doigts des deux mains : Outre la SHARP EL-550, on trouve les Canon FP-10, FP-11, Panasonic JE611, HP-19C, TI-45 MSP.

Les sites spécialisés datent la 550 de l’année 1982 (août pour être précis).

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Quelle a pu être la motivation des constructeurs à créer ces calculatrices imprimantes en si petit nombre ? Quel public avaient-ils en tête ? On peut tenter de progresser sur la question en lisant la page de catalogue ci-dessous, qu’on peut traduire de l’allemand de cette façon :

« SHARP EL-550, la calculatrice scientifique imprimante de poche. Nous savons à quel point il est toujours difficile de trouver exactement ce qu’on cherche. C’est pourquoi nous souhaitons aujourd’hui montrer à qui est confronté à des tâches difficiles la voie vers une solution : Le SHARP EL-550 vous offre des avantages convaincants, avec toutes les fonctions pour un usage technique et scientifique, avec écran LCD et imprimante sur papier thermique 37 mm. Egalement virgule fixe et flottante, fonctions hyperboliques, fonctions inverses, valeurs réciproques et échange de registres, un total de 16 domaines d’utilisation professionnels pour une perfection qui ne connaît presque aucune limite, et suffisamment petit pour la poche. »

On n’est guère plus avancé. On peut tout-de-même tirer une information de cette page : le prix de 198 DEM, qui équivalait au mois d’août 1982 à 551 Francs français, soit 87 Euros. Pour un ordre d’idée, ma SHARP EL-512 m’avait coûté 299 Francs. Il est aussi possible que le vendeur de fournitures bureautiques à l’origine de cette page allemande ait pratiqué des tarifs situés en fourchette haute.

La SHARP EL-550 est une simple scientifique de base proposant les outils classiques :

Trigonométrie sur les trois modes angulaires degrés radians et grades ; Logarithmes népériens et décimaux et leurs fonctions réciproques ; puissances et racines ; la notation en exposant de 10, la racine carré, l’élévation au carré, la touche PI.

Mais aussi, la trigonométrie hyperbolique ; les conversions décimalesexagésimale ; les conversions de coordonnées polaires ⇔ rectangulaires ; les factorielles ; les statistiques ; le contrôle des décimales affichées.

Et une spécificité réservée aux machines à dispositif d’impression, une mémoire tampon qui va mémoriser les appuis et les traiter l’un après l’autre en en oubliant aucun. Contrairement à la PANASONIC J611 qui calcule suffisamment lentement pour qu’on remarque ce tampon, celui de la SHARP, machine plus rapide, est plus subtil à déceler.

SHARP EL-545H

La SHARP EL-545H est typique de la production SHARP des années 80. Si on en juge par le récent afficheur dénommé 10DIGIT99, la complétude des fonctions disponibles (dont bases numériques, nombres complexes, résolution de systèmes de 3 équations), on peut dater cette machine de la seconde moitié des 80e (1986 ?).

Bien que de dimensions semblables à la SHARP EL-546, son épaisseur est d’une grande finesse, et ce en raison de l’absence de pile, l’énergie provenant de sa seule cellule solaire.

Dans un article sur la SHARP EL-510, machine solaire également, j’avais déploré l’absence de pile de secours, l’immense panneau ayant peine à tirer suffisamment d’énergie de la lumière du jour pour lui permettre un fonctionnement en toute sécurité. Mais la EL-510 est l’aînée de 5 ans de la 545H. Entre-temps les cellules solaires ont fait des progrès et la EL-545H fonctionne désormais en toute autonomie, quelles que soient les variations d’éclairage. Quand la nuit tombe, l’afficheur s’estompe mais une simple lampe d’appoint lui redonne vie. L’absence de pile d’appoint et de touche OFF se fait sentir quand on prend la 545H après une période d’inactivité. L’apport soudain de lumière se traduit par un affichage erratique rempli de valeurs illisibles et des modes opératoires inopportunément commutés. Il faut alors réinitialiser tout cela tant bien que mal.

La SHARP EL-545H est une surdouée du calcul. Il est difficile de trouver une fonction qui manquerait à l’appel. Et pourtant sa sœur EL-546 fait encore mieux puisqu’elle intègre une bibliothèque de 20 constantes. D’ailleurs, avec sa pile de secours, je pense que la EL-546 (avec la EL-556 ?) fut la plus puissante et peut-être la toute dernière des Elsimate à façade métallique des années 80.

La 545 comme plusieurs modèles de cette série connait le clavier dont certaines touches refusent de répondre avec le temps. Il faut en général exercer des pressions ponctuelles à la base de l’écran pour retrouver les réponses.

SHARP EL-510

Sympathique et mignonne petite calculatrice du début des années 80 (décembre 1982).

La SHARP EL-510 fonctionne à l’énergie solaire et elle seule. Le panneau de bonne taille, témoin d’une technologie à ses débuts, n’est pas épaulé par une pile de secours comme d’autres modèles plus tardifs et plus chers comme la EL-546.

L’usage est donc un peu difficile, l’afficheur ne daignant pas ouvrir l’œil sans un plein jour radieux, ou du moins une lampe bien à proximité. Et si cela cesse d’être le cas, la machine perd ses esprits sans crier gare et vos calculs avec.

SHARP EL-506H

SHARP-EL506H

La SHARP EL-506 a traversé les âges. Ce fut d’abord la S, puis la H, la P, la A … Et ça continue toujours aujourd’hui …

La superbe EL-506H remonte à la fin de l’année 1981.

L’afficheur est celui de la EL-512, avec mantisse et exposant se partageant les 11 positions. Et aussi le point sur le coin inférieur gauche, témoin du niveau des piles.

Pas encore la touche flèche qui efface le dernier caractère entré. Mais des fonctions scientifiques pointues, en particulier le calcul en base hexadécimale. Et aussi le design définitif des belles SHARP : façade aluminium, afficheur légèrement projeté vers l’avant, touches scientifiques sur six colonnes. De magnifiques modèles verront le jour sous cette ligne.

Mes remerciements à kweeky

SHARP EL-5100

Calculatrice emblématique du tout début des années 80, la Sharp EL-5100 annonce le prodigieux SHARP PC-1211, premier ordinateur de Poche, programmable en Basic. La EL-5100 est programmable elle aussi, mais de façon plus sommaire.

Cette splendide calculatrice était non seulement une puissante scientifique, elle était aussi très jolie, notamment très mince. Son large afficheur, à matrices de points, constituait à lui seul une belle promesse pour l’âge d’or qui s’ouvrait.

La SHARP EL-5100 recèle une petite particularité typographique : le « O » (lettre) est identique au « 0 » (zéro). Point de ligne diagonale interne dans le zéro comme ce sera la règle ensuite. Ni même le curieux « O » en forme de pomme du tout proche PC-1211.

SHARP5100

Je dispose d’un second exemplaire qui ne fonctionne plus. Son affichage jaune est ravagé par la redoutable « huile noire ». Les SHARP PC-1211 y sont aussi très vulnérables. Ce problème se révèle depuis plusieurs années et concerne quelques modèles à afficheur LCD du tout début des années 80. Phénomène d’autant plus saisissant que les bienheureux possesseurs assistent, impuissants, à ce qui évoque une mort naturelle, inéluctable.

Ajout du 22/12/2019 : Concernant l’huile noire, un espoir est apparu au cours de cette année, du moins pour le PC-1211. Une entreprise a su produire des écrans rigoureusement identiques, à la nuance de jaune près, qu’il suffit alors de remplacer. Cette manœuvre est possible et même simple pour le PC-1211. Sans doute bientôt aussi pour le PC-1251. Et qui sait, peut-être un jour pour cette EL-5100, qui le mérite !

SHARP5100

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SHARP EL-506

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S’il existe un numéro mythique au sein des calculettes SHARP, c’est bien 506. SHARP a décliné sous ce nom de nombreux modèles répandus (506S, 506A, 506P, 506H, etc.).

Nous avons affaire ici à la primordiale 506, produite à partir de décembre 1979. Au premier regard, on décèle vaguement un archaïsme. Quel est donc le détail qui trahit de façon subliminale l’âge de cette machine ? Peut-être les quatre lignes de petites touches scientifiques, sur cinq colonnes seulement au lieu de six, comme ce sera la règle universelle par la suite.

Cette protéiforme 506 est de dimensions minuscules, et notamment d’une grande finesse (voir photo de famille ci-dessous). Son allure est déjà moderne, en dépit du petit air triste donné par le décalage des colonnes de touches scientifiques.

Sur le plan technique, le signe MOINS est flottant, les priorités d’opérateurs sont gérées, ainsi que l’arrêt automatique. Le commutateur ON-OFF, la grande lenteur et l’absence de mémoire permanente sont autant d’indices qui nous placent au tout début des années 80, voire encore avant.

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SHARP EL-507

Dans l’immense production du géant SHARP, certains modèles ont davantage marqué les esprits que d’autres. Ce fut le cas de la SHARP EL-512, calculatrice scientifique programmable très commune de 1984.

Le modèle dont il est question ici, la SHARP EL-507, montre indéniablement des traits communs avec la EL-512. Elle est moins connue, et peut-être oubliée du plus grand nombre.

De quelle année peut bien dater la EL-507 ? Est-elle une variante contemporaine de la 512, ou bien un modèle précurseur ? Jouons les enquêteurs et partons à la découverte de cette petite machine pour tenter d’y débusquer des marqueurs de temps.

Visuellement, le design semble ancien, avec les 4 coins arrondis de l’afficheur qui rappellent la EL-5103 de 1980. Autre indice, le logo SHARP est en relief. A contrario, la zone de l’afficheur dépasse à peine, alors que sa proéminence est devenue un signe d’identité sur les SHARP plus modernes.

Voyons les aspects techniques. Les caractéristiques sont plus limitées sur la 507. Seulement 4 mémoires K1 à K4 (en sus de la mémoire dynamique traditionnelle) et une seule zone de programme au lieu de 4 et pour 38 pas seulement. Par ailleurs, la touche C n’allume pas la machine, il faut agir sur l’interrupteur ON/OFF spécifique.

Mais il est d’autres signes qui trahissent la désuétude : Il n’est pas encore possible d’utiliser la touche Puissance avec un nombre négatif. Et la mantisse de 8 chiffres doit céder un digit pour accueillir le signe moins. La précision (excellente) est comparable à celle de la EL-512. En revanche, la vitesse de calcul est plus faible.

A la lumière de cette petite enquête, la EL-507 apparaît antérieure à la EL-512, qu’elle préfigure donc. Mais pas de beaucoup finalement, car la 507 sait déjà appliquer les règles de priorité des opérateurs, son interrupteur n’est plus un commutateur mécanique, la mémoire est devenue permanente et la machine connaît l’arrêt automatique après quelques minutes d’inactivité (la mention « Auto shut OFF » était inscrite sur les premiers modèles qui le permettaient, et c’est bien la cas ici, signe supplémentaire d’ancienneté du modèle).

L’année 1982 correspondrait bien à cette jolie machine. Mais un doute subsiste … La 507 est en effet capable d’une performance hors de portée de la 512 ! dans une conversion en DMS (degré, minutes, secondes), elle convertit un nombre, par exemple 2.7536 sous la forme 2°45’13.0 quand la moderne 512 ne sait pas encore afficher autre chose que 2.4513.

Alors que penser ? Une chose est certaine, après avoir manipulé une EL-507 pendant une vingtaine de minutes, la EL-512, pourtant vénérable grand-mère, a du coup comme un air pimpant et juvénile. La preuve est faite, la SHARP EL-507 est bien l’ancêtre trop vite oublié de la SHARP EL-512.

Le relief du logo SHARP

Le dos métallique tel qu’il apparaît sur les modèles anciens. Celui de la EL-512 sera dans le plus simple plastique.

Ajout du 19 mars 2022:

Ma EL-507 est victime d’une maladie parfois rencontrée : une altération provoquée par le carnet censé la protéger ou peut-être une réaction entre la machine et la matière du carnet.

Quand on ouvre le carnet, on constate un suintement gras abondant. J’ai jeté le carnet qui était un peu ramolli, et ai nettoyé la calculatrice. Malheureusement, si le fonctionnement est intact, l’écran conserve des traces, visibles sur la photographie ci-dessous, que je n’ai pas réussi à ôter. Machine ouverte, tout est sec à l’intérieur. L’humidité est donc bien externe.

SHARP EL-556

Le modèle EL-556 est parmi les plus tardifs des petites SHARP métalliques de la décennie 80, très semblable aux coloris près à la EL-506A. Son millésime : 1988.

Soumis aux mêmes tests de précision, on y devine deux processeurs distincts à l’oeuvre.

Concernant le test de cumul des sinus des 360 premiers degré entiers),

nous sommes dans les deux cas proches de la valeur théorique zéro, avec une 506A qui s’en approche davantage.

Autre test, le bien connu Forensics (*)

       

Cette fois, nous devrions retrouver la valeur théorique 9. Nous en sommes proches (capture de gauche) mais, soustraction de 9 faite (capture de droite), nous constatons que l’écart renvoyé par la 556 est plus petit, donc meilleur. Un partout.

Un dernier test, avec la fonction Factorielle, qui se borne classiquement à renvoyer le résultat d’une chaînes de multiplications.

Comme attendu, les deux machines calculent les factorielles jusqu’à la valeur 69, au delà de laquelle on assiste à l’apparition du témoin d’erreur dû au dépassement de capacité de calcul. Le comportement semble tristement habituel pour les deux machines mais l’œil attentif décèle quand même une différence : La 556 refuse tout net de calculer la factorielle de 70 et interpose sans délai le témoin d’erreur. Tandis que la 506 lance sans broncher le long calcul, qui aboutira au même témoin d’erreur, mais en fin de calcul.

Le micro programme de la 556 a su repérer une valeur hors domaine et pas la 506. Pour être honnête, reconnaissons que la 506 fait bien la vérification, mais seulement à partir de 100.

(*) https://www.rskey.org/~mwsebastian/miscprj/forensics.htm

SHARP PC-1262

Le SHARP PC-1262 a tout pour lui.

le PC-1262 reprend l’aspect de son aîné de 4 ans, le PC-1251. Mais il affiche désormais deux lignes de 24 caractères. Il a bien plus de mémoire aussi (10Ko au lieu de 4Ko), une meilleure rapidité. Et aussi un langage Basic plus puissant et une gestion plus efficace des variables.

Objet minuscule mais très pratique d’emploi, le PC-1262 se reconnaît à la couleur orange de la zone de sélection.

SHARP EL-508A

Micro-calculatrice de 28 touches, dotée de fonctions scientifiques et statistiques !

Machine produite en 1979, c’est une 8 chiffres (9 en interne). L’afficheur est très typé début des années 80, avec ses indicateurs M, -, E rassemblés à gauche.

Minuscule concentré de technologie, cette perle de l’âge d’or made in Japan reste pleinement utilisable de nos jours, en particulier grâce à son alimentation très classique à 2 piles AA.

Je pensais la 508A jumelle de la 508S. Contemporaine, oui, jumelle non !

La 508S qui offre les mêmes fonctions que la 508A, à une près, est plus longue et son afficheur est différent. Les résultats de calculs poussés révèlent une électronique identique. L’accès aux piles se fait par trappe et non en ôtant toute la paroi arrière.

Deux très belles machines d’aspect voisin mais différent, tout comme le poids, de 50g plus élevé pour la 508S, cela se sent tout de suite en mains.

Merci à kweeky !

SHARP EL-510S CASIO FX-911

510-911

Deux calculatrices de marques concurrentes, deux philosophies semblables : simplicité, légèreté, design, technologie (solaire). L’une est typiquement Sharp, l’autre une Casio authentique …

SHARP PC-1500

 

Un des premiers ordinateurs de poche, le deuxième de SHARP.

Je me souviens avoir vu surgir le tout premier, le PC-1211, en 1980. Tout le concept des ordinateurs de poche était dans cette machine, d’une nouveau type.

Au cours du premier semestre 1982 apparaissait le PC-1500. Le même génie avait œuvré. Le 1500 n’était pas une déclinaison du 1211, mais une « réplique », comme disent les géologues, d’un principe fondateur initial. Le PC-1500 et le 1211 semblent tous deux émaner d’un prototype fabuleux, chimérique, portant en son génome toute une décennie de machines prodigieuses.

Le PC-1500 est une volumineuse machine qui tient difficilement dans une poche. Son langage Basic est très puissant et son afficheur désormais graphique et non plus matriciel, mais sa mémoire est à peine plus étendue que celle du 1211. Il est possible d’enficher des modules de mémoire optionnels. Il existera une variante du 1500, appelée 1500A, de couleur plus sombre, qui offrira en standard nettement plus de mémoire.

Point pratique intéressant, la ligne de touches dédiées au Basic sous l’écran, qui rendent la saisie plus confortable et efficace.

Le PC-1500 bénéficie d’une imprimante fabuleuse, capable de piloter 4 stylos de couleurs.

Le PC-1500 n’est pas tout-à-fait une machine du passé. Il continue de nos jours d’alimenter la réflexion d’informaticiens passionnés, étudiant toujours plus profondément les tréfonds de sa mémoire, développant des utilitaires toujours plus transcendants … Que nous préparent-ils ?

SHARP PC-1251

Mon premier ordinateur de poche : le SHARP PC-1251. Acheté en grande surface en septembre 1983. Je n’oublierai jamais l’étonnement de l’hôtesse qui me vendit le minuscule appareil, quand elle vit l’énorme manuel qui l’accompagnait. « Si si, c’est normal » lui glissa sa collègue. La jeune personne n’avait visiblement aucune idée de ce que pouvait être un Pocket Computer.

Détail amusant : l’achat était motivé par le souvenir du déjà vieux SHARP PC-1211, qui m’avait produit une impression considérable deux ans auparavant. Pas assez fortuné pour en acquérir un à l’époque. Deux ans après, le PC-1211 était déjà regardé, et avec respect, comme un ancêtre complètement dépassé.

Ayant maintenant un premier emploi, je pouvais me financer son modernissime successeur, le PC-1251, rapide, au langage puissant, une taille mémoire large, des instructions PEEK/POKE et un dessin irrésistible. J’ai adoré cet appareil que j’ai pourtant revendu après quelques mois. Pourquoi ? Il faut se souvenir qu’à l’époque, il régnait encore une certaine méfiance à l’égard des petits appareils électroniques, regardés à tort (on le constate maintenant), comme des objets nécessairement fragiles. Ainsi, j’étais vraiment dubitatif au sujet du commutateur général, ayant également fonction de sélecteur et constamment sollicité, que je pensais être un point faible, une véritable erreur de conception.

Erreur totale de jugement, les PC-1251 fonctionnent toujours très bien 40 ans plus tard, même s’ils montrent désormais une vulnérabilité au mal de « l’huile noire », tout comme l’aîné PC-1211.

Note au 28 avril 2021 : Il existe aujourd’hui des artisans capables de produire des écrans de remplacement tout-à-fait identiques à l’original.

SHARP PC-1211

Le tout premier ordinateur de poche Basic.

Tout a été dit sur le PC-1211. Sharp a réussi un pari inattendu et incroyable avec un modèle qui a lancé une nouvelle génération de calculatrices-ordinateurs ayant perduré tout au long des années 80 et plus, grâce à l’émulation suscitée au sein des constructeurs concurrents.

En quoi consistait ce pari ? : « nous sommes en 1980, tournons la page des calculatrices qui peuvent se programmer, et passons aux ordinateurs qui peuvent aussi calculer ». Quel était le concept ? Des machines au format horizontal, un écran LCD alphanumérique à faible consommation, se déployant sur toute la largeur offerte, un langage de programmation évolué, puissant, conversationnel, ouvert à tous. Et un design à la fois travaillé et dépouillé, ne laissant apparaître que les claviers alpha et numérique. Réussite totale. De cette recette surgiront des dizaines de machines aux possibilités toujours accrues.

A noter que le Sharp PC-1211 me semble avoir un statut spécial. Contrairement à ses successeurs, il n’est pas un « ordinateur de poche », ce terme désignant juste après lui cette nouvelle génération d’appareils. Le Sharp PC-1211 est un « ordinateur », tout simplement. C’est comme cela qu’il était vécu, comme l’ultime incarnation d’une informatique en pleine effervescence, devenue portable, aussi puissant qu’un gros ordinateur de l’année passée, et enfin accessible au grand public.

Mon tout premier contact avec le SHARP PC-1211 : Des catalogues de composants électroniques que mon frère consultait régulièrement. Dans certains encarts minuscules, on distinguait le PC-1211. Les petites descriptions évoquaient l’univers du calcul et de la programmation (notamment le terme non équivoque 1424 pas). Bref, cet appareil m’intriguait, mais je ne disposais pas d’informations.

Mais voilà qu’un jour, au lycée, le professeur principal entre dans la salle de cours en tenant un petit objet mystérieux au creux de ses mains. D’un air solennel il nous annonce que ce minuscule objet a 10 fois plus de capacité que tout le matériel informatique qu’on pourrait trouver dans cette école (notamment l’Olivetti P203 de la classe de comptabilité). S’ensuit une présentation de l’objet, du programme de jeu que le professeur a entré en mémoire. Puis l’appareil passe de mains en mains, moment inoubliable, qui ne répond pas encore à mes interrogations sur la nature de cet appareil, ses possibilités, sa raison d’être. Le précieux magazine « L’Ordinateur de Poche » m’apportera les réponses.

C’est bien plus tard, en mai 2006, que j’aurai enfin mon PC-1211 à moi. A cette occasion, une petite frayeur, étant convaincu d’un défaut de l’affichage. Le « O » ressemblait en effet à une pomme, avec une queue qui dépasse en haut. Pas de quoi avoir peur cependant, le « O » en forme de pomme, c’est normal, juste une bizarrerie de sa Majesté le PC-1211(*). D’ailleurs le zéro est lui aussi spécifique. Il est rectangulaire et ne comporte pas encore la barre diagonale qui se généralisera par la suite pour différencier les « O » des Ø.

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Le PC-1211 est particulièrement vulnérable au mal de « l’huile noire ». On voit ici l’écran dont le noircissement a déjà commencé sur le pourtour. Cette altération affecte la lisibilité mais reste heureusement sans effet sur le fonctionnement de l’appareil.

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Peu de 1211 demeurent intacts aujourd’hui, mais tout n’est pas perdu : il a existé une version tardive du PC-1211, à écran gris et nommée PC-1212.

Le PC-1212, machine non rare, pour l’instant à l’abri de l’huile noire, permet de retrouver toute la magie du 1211. Pas complètement cependant car l’écran jaune fait partie de mon point de vue de la personnalité du PC-1211. En gris ce n’est plus tout-à-fait pareil.

[ajout de 2023]

Il existe aujourd’hui des prestataires qui proposent des écrans de remplacement, strictement identiques à l’original (**). Le très populaire SHARP PC-1251, désormais concerné lui aussi, peut également recevoir son écran de remplacement.

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(*) Caractéristique partagée avec le CANON F-300P

(**) La couleur de l’écran est d’un ton sensiblement différent de l’original malgré tout

SHARP EL-546

Peu de gens ont vu la SHARP EL-546. La production du constructeur japonais est si colossale que nombre de modèles passent souvent inaperçu.

J’ai acheté la mienne en octobre 1987. De toutes mes machines, la 546 fut une des rares à être utilisée au quotidien durant plusieurs années. Cette calculatrice est une petite merveille : solaire, je n’ai jamais remplacé la pile de secours. Deux mémoires, des fonctions préprogrammées de résolution de 3 équations simultanées, les complexes, les bases de numération, les constantes physiques, les probabilités … Et un magnifique afficheur dénommé 10DIGIT99.

La SHARP EL-546 s’appelle aussi EL-506SLR dans certains pays.

Une carte électronique si plate qu’elle semble privée de sa 3e dimension, logée derrière l’afficheur.

SHARP EL-512

Un beau jour de 1984, j’ai craqué pour cette belle petite calculatrice, vendue alors dans l’hypermarché « RADAR Géant » de Cambrai. Ces petites SHARP m’étaient familières car assez répandues dans les vitrines, mais de mémoire elles étaient plutôt chères.

La SHARP EL-512, produite à partir d’octobre 1981, disposait d’une fonctionnalité très moderne et pratique : la flèche à droite (sous la touche rouge C-CE). Jusqu’alors, en cas d’erreur de frappe, il fallait taper CE puis retaper entièrement la valeur. Avec la flèche, les derniers caractères étaient effacés l’un après l’autre.

A noter le point pâle affiché tout à gauche, qui renseigne sur la vigueur des 2 piles.

SHARP COMPET PC-1100

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Une machine insolite et bien rare.

A ne pas confondre avec le PC-1100 tout court, ordinateur de poche programmable en Basic. « PC » signifie dans le cas présent Pocket Calculator et pas encore Pocket Computer.

La Compet 1100 est une calculatrice scientifique dont l’année de production semble remonter à 1975. Elle tire sa singularité du petit écran secondaire, de technologie LED, qui affiche l’exposant de 10 ainsi que le symbole d’occupation de la mémoire.

Deux modes d’affichage coexistent donc ici, le classique VFD à chiffres verts, et le LED rouge. Pourquoi ce procédé hybride ? Une piste sans suite apparemment, la Compet 1100 restant sans doute la seule calculatrice de poche jamais produite sur ce principe.

Si d’un point de vue esthétique, cette solution flatte l’œil, d’un point de vue pratique la lecture des résultats n’est pas évidente. Faut-il s’habituer ? En tous cas, l’œil oublie vite de consulter l’écran d’exposant pour se focaliser principalement sur la généreuse ligne verte. Et ce d’autant plus que l’exposant s’active en permanence, dès qu’on enfonce une touche d’opérateur. Ce n’est qu’en cas de dépassement de capacité de la ligne principale que l’exposant rouge joue pleinement son rôle, mais sans toutefois attirer l’œil.

En cas de saisie d’une entrée dépassant 10 chiffres, l’exposant s’incrémente automatiquement en conséquence. A noter enfin que la ligne verte montre en permanence toutes les décimales possibles, même quand ce sont des zéros.

L’alimentation de cette calculatrice hybride est classique : 4 piles AA. Les tests d’arrondis que j’ai pu pratiquer révèlent une électronique spécifique, avec des résultats non rapprochés d’autres modèles (valeur du test forensics = 9.0276286).

La machine ne possède qu’une seule mémoire et propose des fonctions statistiques pilotables par une seule touche, procédé acrobatique et sans doute moyennement sûr en terme de manipulations.

Une petite piste d’ordre « archéologique » : ce modèle magnifique et en parfait état de marche me vient de Turquie.

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SHARP EL-5000

 

La SHARP EL-5000, calculatrice scientifique de haut de gamme, présente l’aspect typique des SHARP de l’époque 1976/1977 (voir ci-dessous avec la EL-5800).

Bien que pourvue d’un afficheur à grands chiffres verts, moins gourmand que les digits rouges des modèles antérieurs, elle réclame 4 grosses piles AA qui lui procurent poids (260 g) et épaisseur (30 mm). Vue de profil, la 5000 est brutale.

L’afficheur tire parti de ces dimensions généreuses et se déploie sur 10 + 2 positions (calculs sur 11 chiffres en interne). Comme la petite EL-5800, la EL-5000 annonce sur sa façade le nombre de fonctions disponibles, en l’occurrence 39. Parmi celles-ci, un inhabituel traitement des fractions (touche barre oblique au dessus du 9).

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Les constructeurs annoncent parfois un nombre de fonctions qu’il est bien difficile de recompter. Une moderne SHARP EL-531 de 2010, positionnée sur le même segment en revendique 335. On peut s’interroger sur les motivations d’un constructeur à avancer un tel chiffre. Est-ce à des fins purement commerciales ? Cela semble discutable dans la mesure où tous les constructeurs ne communiquent pas systématiquement cet élément de comparaison. Ainsi, alors que HP s’attribue 2300 fonctions pour sa HP-49G, son concurrent direct Texas-Instruments ne donne aucun chiffre pour la TI-89.

Il est plausible que l’annonce du nombre de fonctions permette simplement à l’acheteur de situer un produit au sein de la gamme du constructeur. En tout état de cause, SHARP tient à ce point au dénombrement précis des fonctions offertes que beaucoup de ses manuels publient dans les dernières pages les tableaux permettant de rendre compte en toute transparence du chiffre obtenu (ex. manuels des EL-5020EL-9000, EL-5120, EL-9200 …).

SHARP EL-5800

Un design partagé par plusieurs machines de ce grand constructeur : Façade métallique et fins interrupteurs latéraux.

Pas de grandes prétentions techniques pour cette petite scientifique de 1976, qui montre un bien sage logo « 20 fonctions« . Quelques années plus tard, des modèles positionnés à peine plus haut en revendiqueront volontiers plusieurs centaines. Mais comment s’y prendre pour recompter ? SHARP fait parfois figurer dans ses manuels le décompte exact des fonctions. Celui de la 5800 indique juste, en regard d’une rubrique « Calculs« , la liste suivante :

Quatre opérations arithmétiques, Calculs avec constante, Calcul des carrés, Calcul des puissances, Calcul à mémoire, Fonctions trigonométriques, Fonctions trigonométriques inverses, Fonctions exponentielles, Fonctions logarithmiques, Calcul de Y à la puissance X, Conversions degrés-minutes-secondes en degrés décimaux, Calculs inverses, Calculs de racine carrée, Calculs pratiques.

Si l’on veut relier ce paragraphe au logo « 20 fonctions« , on n’en trouve que 17 au sens large. En pariant que les constantes comptent pour 4 fonctions, on arrive à 20. Que peuvent bien être les « calculs pratiques » ? Peut-être PI, disponible mais non listé …

Un détail amusant : l’élévation de y à la puissance x fait toujours apparaître de façon furtive le logarithme de y, disparaissant à l’entrée de x. Ce logarithme semble toujours calculé sur 8 chiffres tandis que celui renvoyé par la touche dédiée du clavier n’en renvoie que 7 et serait donc moins précis …

SHARP EL-506A

Encore un membre de la prolifique famille des 506.

La 506A est une des plus récentes des superbes Elsimate à façade métallique (1985 ?). Elle arbore un afficheur moderne, dénommé 10DIGIT99.

Sur le plan des fonctionnalités, la 506A est une surdouée. Elle traite les bases de numération (2 – 8 – 16), les opérateurs booléens, les nombres complexes, un solveur de 3 équations à 3 inconnues, les probabilités sous la courbe en cloche. Et elle possède deux mémoires distinctes.

Le tout sous un format minuscule, extraplat. L’avantage de ce format a son revers : les 2 piles LR44 difficilement accessibles. En ces années 80, où l’on avait connu les grosses calculatrices à affichages lumineux dévoreurs d’énergie, et où l’on découvrait l’incroyable autonomie des nouveaux LCD, les concepteurs pensaient probablement qu’on pouvait désormais enfermer définitivement les petites piles à l’intérieur de la machine.

Ce n’est pas le cas, il faut bien les changer de temps en temps, ne serait-ce que toutes les 2000 heures. Et là problème : on ôte facilement deux petites vis, mais la machine n’accepte de s’ouvrir qu’après avoir libéré des clips bien dissimulés et fragiles. Conséquence, beaucoup de ces magnifiques machines portent les traces permanentes de l’acharnement passé des propriétaires à accéder au compartiment des piles …