SANTRON a produit plusieurs grosses machines scientifiques au milieu des années 1970.
Point commun entre cette 626 et les 624 ou 625, l’énorme carcasse, d’aspect brutal et superbement primitif. La 626 est le haut de gamme. Modèle programmable, avec une capacité de 72 pas de programme, dix mémoires avec arithmétique complète.
Jouons une fois de plus à débusquer des indices susceptibles de rapprocher cette SANTRON d’une autre machine dont l’électronique serait commune. On remarque déjà des touches très colorées, qui rappellent l’univers des Commodore. L’examen des digits verts montre un « 6 » et un « 9 » privés de leur 6e segment … Tiens, Tiens …
Une Commodore programmable, présentant des digits de forme analogue, dotée d’une arithmétique complète en mémoire, il en existe bien une : la COMMODORE PR100.
Il ne reste plus qu’à exécuter le test Forensics pour comparer les résultats et le verdict tombe (temporairement mais n’anticipons pas …) nous sommes en présence de deux machines « clones ».
Sauf que beaucoup de fonctions de la Commodore manquent ici à l’appel. La SANTRON en serait donc une copie incomplète, revisitée … Et s’il y avait autre chose ? Et si la parenté des modèles était plus éloignée que prévu ?
C’est bien le cas, sans aucun doute. Mais pour le révéler, il faut se lancer dans la programmation de la bête. Et là on découvre une différence d’importance ; la Santron gère, partiellement du moins, les codes combinés, ce que la Commodore ne sait pas faire. Concrètement, si les adresses mémoire restent séparées des instructions, en revanche la touche F, appelant les fonctions secondes, est fondue dans un code commun avec la fonction appelée.
En conséquence, certains programmes écrits pour SANTRON 626 ne pourront jamais être introduits dans la COMMODORE PR100, dont le protocole de programmation est plus gourmand en ressources, moins efficace, que dans la SANTRON.
Nous voilà face à un processeur spécifique, qu’il serait intéressant de découvrir. Démontons la bête et vérifions. Il n’y a pas photo, comme le montre d’ailleurs la photo. Les processeurs, d’origine Mostek, sont voisins, mais distincts. A la lecture des légendes, le 7529 de la SANTRON apparaît pourtant plus ancien (1976) que le 7530 de la COMMODORE (1978), ce qui n’est pas logique vu les meilleures performances du 7529. Ces dates correspondent cependant à la période de fabrication du processeur, non à celle de sa conception, ce qui est peut-être l’explication.
Quoi de mieux pour rendre compte de la taille d’une machine que de la représenter aux côtés d’un modèle connu ? La voici photographiée en compagnie d’un modèle de classe mondiale … Et pourtant absolument rarissime.
Un œil exercé aura reconnu à gauche la mythique TI-88, véritable guest star de ce blog, dont les exemplaires dans le monde se comptent sur les doigts des deux mains. Je confesse ne pas détenir une telle machine dans ma collection, celle-ci appartenant à un ami, un des rarissimes et bienheureux propriétaires de cette machine dont Texas-Instruments avait annulé la vente au tout dernier moment, laissant des milliers d’amateurs sur leur faim, plongés dans la déception et l’incompréhension.
Cela se passait en 1983.
La SANTRON 626 est elle-même un objet bien peu courant. Et puisqu’on évoque ici les modèles de légende, citons la SANYO CZ-0911PG, magnifique et rare objet, d’un aspect proche de cette autre SANYO, qui partage l’électronique de cette étonnante SANTRON 626, et que j’espère bien trouver un jour (sans compter la TI-88, il faut bien rêver …).
Ajout du 18/9/2019 : La SANTRON 626 semble être fortement parente avec la PRIVILEG PR56D-NC
Merci à Gilles