Texas Instruments TI 57 II

Au long de cette présentation, trois machines font l’objet d’une comparaison. Pour une meilleure clarté, leur nom a reçu une couleur, la plus ancienne TI-57 en rouge (comme ses chiffres), la plus récente TI-57II en gris (sa couleur dominante, voir ci-dessus) et entre deux, la TI-57LCD en bleu (idem). Bonne lecture

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Une nouvelle évolution du fameux numéro 57.

Produite à partir de 1985, la 57-II succède à la jolie 57 LCD, désignée remplaçante en 1982 de la vénérable TI-57 de 1977.

Les 57 LCD et 57 II ne sont pas les premières TI à offrir un afficheur LCD, une génération de calculatrices extra-plates est déjà passée. Mais à quoi assiste-t-on ? Tout se passe comme si Texas Instruments n’avait pas été convaincu en tous points par ce premier essai.

Longtemps, les calculatrices TI ont été pourvues d’afficheurs à diodes rouges, bien lisibles sous diverses inclinaisons. Or, le cristal liquide favorise moins la vision oblique et c’est peut-être la raison qui va pousser le constructeur à incliner désormais l’écran de plusieurs familles de modèles qui arrivent.

Si la TI-57LCD revendiquait le rôle modernisé de la 57, la 57-II sera surtout la remplaçante de cette même 57LCD, dont la faiblesse du clavier ruinera malheureusement la carrière.

La modernité technologique et le design ne pourront cependant pas reléguer aux oubliettes la toute première TI Programmable 57 de 1977, dont tant avaient déploré la portion congrue des 50 petits pas de programmation. Petits ? Voilà un important malentendu. Jamais la 57 n’a, à proprement parler, lésé l’utilisateur sur ce point. Ses pas de programmes ne sont pas petits, ils sont énormes. Les codes sont si condensés qu’ils encouragent fatalement des programmes ambitieux, dopés de surcroît par l’arithmétique complète en mémoire, programmes qui butent à un moment donné sur une barrière, que l’astuce réussit pourtant à faire souvent reculer.

Pour comparer, le même programme de 50 pas sur TI-57, recopié « bandeau sur les yeux », occupera +/- 80 pas (*) sur TI-58.

Défendons encore la vénérable 57 sur ce point. Même si elles ne sont pas réductibles en pas de programmes, les huit mémoires – pas moins – sont bien présentes en appui des programmes. Les nouvelles 57LCD/57-II pratiquent aussi les codes combinés mais sont bien plus chiches en mémoire. Ici c’est seulement 48 pas de programme maximum, et à condition de se contenter d’une seule mémoire après avoir réduit les autres à l’état de pas de programmes disponibles.

Pour se représenter la « cartographie » de la mémoire, on pourrait dire que la TI-57 première du nom embarque 50 pas (**) de mémoire programme + 8 mémoires (constituées chacune de 8 pas) soit 64 pas, et donc l’équivalent de 114 pas dans l’absolu. Pour les 57LCD/57-II, le même calcul donnerait 56 pas, ce qui est bien loin du compte pour qui se présente en successeur.

Quel statut pour le registre « t » chargé de contenir la valeur visée par les tests ? Il peut être utilisé en tant que mémoire supplémentaire – plus limitée car dépourvue d’arithmétique directe – pour les LCD/57II tandis qu’elle est confondue avec la mémoire n° 7 pour la première. Avantage ou inconvénient ? Seuls les programmeurs rompus à l’optimisation acharnée de ces petites machines pourront le dire.

Prendre la place d’une TI-57 n’est pas chose facile on le voit. Il faut assurément un progrès technologique : l’afficheur LCD pour le confort visuel et l’autonomie, un bon clavier enfin, tout cela est désormais dans le génome de la 57 II de 1985. Fallait-il absolument une mémoire plus vaste que celle du modèle, chose que les TI 57 LCD/57-II ont complètement ratée ?

La TI-57LCD de 1981 arrive quatre années après la TI-57, soit un temps très long en cette période charnière. La 57 avait une vocation marquée d’initiation à l’informatique. Dès les toutes premières lignes du manuel, la touche de programmation LRN est présentée au lecteur comme un compagnon qui va le guider tout au long de sa lecture en l’encourageant à programmer tout problème, petit et grand, qui passerait devant ses yeux. Le manuel ne présente pas seulement les fonctions, il enseigne la programmation, l’usage des sous-programmes, des boucles, de façon méthodique voire académique.

Quatre ans après, quelle est la vocation d’une TI 57LCD ? Le temps de la découverte et de l’initiation à la programmation a changé et l’ambition de la TI 57LCD aussi. D’un point de vue technique la TI-57-II  de 1985 sera une simple recopie de la TI-57LCD. Le clavier est cette fois excellent, c’est à peu près là toute la nouveauté mais, certes, ce n’est pas rien.

Nous voilà face à une simple scientifique faiblement programmable. Mais où sont passées les fonctions statistiques de la TI-57 ? Et surtout que sont devenus les petits traits de personnalité qui enflammaient l’enthousiasme des programmeurs en herbe, comme la séquence EE INV EE qui nettoyait d’un coup une valeur de ses chiffres de garde masqués. Ou la condition d’erreur qui faisait clignoter la valeur affichée, effet visuel qu’on a tous utilisé un jour dans nos programmes.

Ici nous avons droit à un message bien propre « Error » qui ne met guère le feu aux neurones. Idem pour la séquence EE INV EE, sans effet occulte. En revanche une TI-57II dont on laisse le programme vide se dérouler jusqu’à la fin reviendra automatiquement au début, quand la TI-57 s’arrêtait en erreur.   

Calculatrice légère, à afficheur LCD faible consommation, mémoire permanente (mais pas d’extinction automatique), et clavier parfaitement fiable 40 ans après, il apparaît que le numéro 57 est tout de même usurpé. Pour retrouver la 57 modernisée et offrant autant de mémoire (mais pas plus) il faudra attendre 1986 et la TI-62 Galaxy.

Et un sérieux défaut de conception sur toutes ces machines TI de l’époque, la trappe de piles dont l’ergot de fermeture est fin et fragile. Et sans trappe les machines ne peuvent fonctionner puisqu’elle assure le contact des piles en les comprimant avec son ressort. Une trappe cassée, c’est une machine jetée. C’est dommage.

Pour finir, comment ne pas être frappé, quand on programme une calculatrice de cette époque, par l’archaïsme de l’absence de fonctions d’entrée et de sortie ? Les capacités de programmation, parfois sophistiquées (TI-58), abandonnent l’utilisateur sitôt la touche de lancement de programme enfoncée. A lui de savoir quelles valeurs entrer et à quel moment une fois l’exécution lancée. A lui de savoir interpréter la valeur affichée et la suite à donner quand le programme s’arrêtera. Bien sûr, ce mutisme est la conséquence d’un affichage encore exclusivement numérique, sans possibilité d’afficher des messages en toutes lettres. A tout le moins aurait-on pu afficher un point d’interrogation à 4 segments + point lors de la demande d’information, et un autre d’exclamation pour l’affichage des résultats. Tout se passe comme si la verbalisation informatique, énorme apport des machines Basic du début des années 80, était encore à rêver pour ces petites machines.

(*) Au sujet du « pas » : Le terme « pas » est souvent employé pour caractériser la taille de mémoire programme disponible d’une calculatrice et correspond à une ligne de code à exécuter. Ce n’est pour autant pas une unité universelle car le pas peut contenir plus ou moins d’information selon la machine. Par exemple, un seul pas de TI-57 peut contenir le code généré par l’appui de ces quatre touches : INV 2nd Prd 5. Ces mêmes quatre touches consommeront 3 pas successifs dans une TI-58 (1 pour INV, 1 pour 2nd Prd, 1 pour 05). Les possibilités accrues de la 58 n’autorisent plus le code combiné, et donc une affirmation comme : « une TI-57 offre 50 pas et une TI-58 offre 480 pas » est incomplète et ne permet pas une vraie comparaison.

Le tableau ci-dessous, empirique et fait pas mes soins, résume la « cartographie » de la mémoire des machines évoquées au fil de cette présentation. J’y ajoute la TI-65, machine originale que tout le monde ne connait pas.

(**) En puisant dans la littérature de la TI-57, je me suis amusé à recopier des programmes, tels quels et sans chercher à adapter, dans la mémoire d’une TI-58. Un ratio moyen et approximatif de 1,6 a pu être dégagé entre le nombre de pas consommés dans une 58 et dans une 57. Ce qui revient à dire que 50 pas de TI-57 équivalent grosso modo à 80 pas de TI-58.

 

Ci-dessous, extraits des manuels, je reproduis quelques tableaux de la partition mémoire.

  TI-57LCD :

 

  TI-57II :

 

   TI-62 :

 

   TI-65 :

TI-nspire -Version TI-84

Je me demandais depuis longtemps comment ça pouvait marcher.

Parmi les nombreux visages que présenta la TIspire jusqu’à nos jours, il en fut un, peu banal, qui en 2007 offrait en série une parfaite comptabilité avec une autre calculatrice de la marque, la TI-84, et ce dans un but de compatibilité avec les salles d’examens.

Deux claviers interchangeables étaient disponibles pour transformer l’une en l’autre. Il faut noter à ce sujet que contrairement à la SHARP EL-9900 au clavier réversible ayant requis l’étude d’un boîtier spécifique, les spire, du moins celles à piles AAA ont structurellement un clavier amovible, les piles s’insérant clavier déposé.

L’énigme est ailleurs : Une spire, c’est rapide comme l’éclair et ça affiche des caractères fins et définis. Tandis qu’une TI-84 montre des pixels de taille classique et des chronos plus modérés. A quoi va ressembler cette drôle de 84 une fois le clavier idoine en place ? Héritera-t-elle de la vélocité, de la mémoire, de la définition de la machine hôte ? Et sera-t-elle seulement programmable ?

Ayant acquis récemment cette machine à double personnalité, je vais pouvoir chercher les réponses.

Je mets en place le clavier 84 et appuie sur ON. La spire affiche alors une barre de progression indiquant le chargement du système d’exploitation (message identique pour l’un et l’autre clavier). L’écran nous informe furtivement que nous sommes en présence d’une TI-84 Silver Edition puis ajuste l’écran en le bordant de fines bandes sombres. Nous voilà face à une TI-84 à la mine – du moins l’écran – parfaitement authentique, avec de gros chiffres de 5 X 7 pixels et une vitesse de calcul qui n’est pas celle, bien plus élevée, de la machine hôte mais bien d’une classique TI84 Silver Edition. La mémoire libre affichée est de 24,317 K plus 1540 K d’archivage, soit loin des 27.8 méga-octets du mode spire.

La schizophrénie semble totale. Mais comment cela marche-t-il ? Avons nous affaire à deux électroniques spécifiques embarquées dans le même boîtier, à savoir deux processeurs, deux puces mémoires … Ces puces 84 ne seraient-elles d’ailleurs pas implantées sur le clavier 84 lui-même ?

Démontons pour regarder.

Comme on peut le voir sur les photos, le clavier amovible n’embarque aucun processeur ou puces de mémoire. Quant au PCB de la machine, c’est celui d’une spire, sans rien d’additionnel qui frappe l’œil. La partie TI-84 serait dans ce cas une émulation purement logicielle, un programme inscrit en ROM, tournant sous le puissant processeur de la spire.

Loupe en mains, l’émulation est aussi à l’oeuvre côté afficheur, celui-ci segmentant pour l’occasion sa dalle LCD en zones de 21 X 15 pixels consacrés à l’affichage des caractères, soit 3 X 3 = 9 pixels pour l’émulation d’un point. Le tour de passe-passe est parfaitement invisible à l’œil nu.

Cette TI-84, ici en version 2.46 est pleinement programmable, présentant notamment les fonctions d’entrée / sortie et de tracé programmé que le mode spire ne gère pas encore à ce stade de son existence, c’est un comble.

Avec l’écran géant et le clavier confortable, la TI-84 émulée révèle une vraie qualité bien involontaire: elle est parfaite pour qui n’a plus ses yeux de lynx d’antan.

En conclusion, ayant trouvé trop peu d’éléments sur le net concernant cette machine peu commune, la description à laquelle je me livre ici est tirée de mes observations et peut pâtir de mes faibles connaissances en électronique. Je remercie par avance le lecteur qui en saurait davantage de me corriger le cas échéant.

 

Les photos :

La matrice 15 x 21 simulant celle de 5 x 7 de la TI-84

Des pixels de 9 « sous-pixels »

Le clavier amovible « TI-84 » ouvert

Le PCB de la nspire

 

 

 

 

 

 

Texas Instruments Compact Computer 40

Le Compact Computer 40 de Texas Instruments a un statut particulier. Son positionnement semble mal défini dans le paysage de l’époque et reflète les hésitations qui ont entouré sa genèse. Il ne doit pas être vu isolément mais au sein de la fratrie TI-99, CC40 et TI-74.

Qu’est exactement le TI-CC40 ? S’agit-il d’un ordinateur de poche ? D’un ordinateur tout court ? D’un ordinateur portable ? Ces appellations ont-elles un sens précis en ce mois de mars 1983, date de lancement du CC40, quand les ordinateurs de poche SHARP et CASIO ont déjà commencé à proliférer ?

Le CC40 illustre un choc d’enjeux stratégiques qui réclament des choix rapides et inspirés en cette période de bouleversements technologiques. Alors que SHARP assume pleinement l’avènement de l’informatique de poche, et que CASIO lui emboîte le pas sans attendre, Texas Instruments hésite.

Le constructeur court en fait après trois lièvres à la fois : Il prépare la relève de son ancienne gamme de calculatrices programmables avec une prometteuse et somme toute traditionnelle TI-88, il croit plus que jamais en l’ordinateur familial avec son TI-99 apparu dès 1980, et regarde aussi du côté d’un format léger qui collerait bien à l’air du temps.

Le CC40 constitue assurément une réponse dans cette direction. On retrouve bien un boîtier autonome de format horizontal, un clavier alphabétique avec pavé numérique, l’écran ici mono-ligne, de solides capacités de calcul et bien sûr le langage Basic véritable dénominateur commun de toutes ces machines du moment.

Mais les dimensions et le poids s’écartent de la norme. Par ailleurs, on ne trouve pas de sélecteur de mode de programmation sur le CC40, le mode est implicite et considère toute entrée chiffrée suivie d’un espace en tant que ligne de programme. Cela nous renverrait-il définitivement vers de plus gros ordinateurs ? Pas forcément, la chose n’étant pas rare chez les Pocket Basic : Les CASIO PB-700 puis plus tard FX-850P ont cette caractéristique, ainsi que le certes plus imposant CANON X-07.

La norme justement, d’où vient-elle, qui l’a fixée ? est-elle immuable ? Amusons nous à décortiquer l’expression « ordinateur de poche« , tombée dans le langage courant dès l’apparition de ces premiers appareils légers programmables en basic, à commencer par le fameux SHARP PC-1211.

SHARP prit coutume de désigner ses machines sous l’appellation « Pocket Computer« , littéralement « ordinateur de poche ». Ce terme fut aussi le titre du mythique magazine français qui leur fut dédié, le bien nommé L’Ordinateur de Poche.

Bref, nous voici dès lors à apprécier le format des machines à l’aune de la poche d’un vêtement, avec parfois des débats aimables et désespérés visant à définir le statut d’un lourd et épais PC-1500 : tient-il vraiment dans une poche ? A-t-il le droit de dépasser un peu ? faut-il distinguer la poche revolver du pantalon taille 38 de la poche intérieure du veston d’un Harlem Globe Trotter ? Epoque épique …

Tiens au fait, combien CASIO produisit-il d’ordinateurs de poche ? Au sens strict, aucun ! Ses appareils arborent en façade « Personal Computer » et jamais « Pocket ».

De son côté CANON inscrit « Hand Held » sur son (assez gros) X-07, tout comme PANASONIC pour ses plus légers RLH 1000 et 1400 ou TOSHIBA pour son IHC 8000 pas plus gros finalement qu’un SHARP PC-1500. Plus tard, Texas-Instruments fera de même et rangera son TI-74 parmi les Hand-Held Computer, soit un ordinateur tenu en main.

Il n’en reste pas moins que les dimensions du CC40 sont inhabituelles. Il dépasse en longueur le CANON X-07 et pèse ses 640 grammes sur la balance. Serait-il le plus gros des Pocket, à moins qu’il soit le plus petit des portables ? Dans cette dernière famille les machines n’ont aucun complexe avec l’embonpoint, notamment l’épaisseur, à l’instar d’un TANDY Modele 100 ou AMSTRAD NC 100.

Le CC40 cultive l’ambiguïté et se veut un « Compact Computer« . Trouvons-nous là l’officialisation d’une catégorie jusqu’ici implicite, celle des grands Pocket ? On y rangerait volontiers outre le CC40, le CANON X-07, le « paquebot » HP-75C, et d’autres bêtes des âges farouches.

Cela ne rend pas pour autant le CC40 plus facile à classer, car à bien y regarder ses grandes dimensions ne s’expliquent pas bien : Peu de touches, écran généreux mais mono-ligne, pas de ports de connexion à foison. Le grand clavier est bien confortable mais n’explique pas la cote de hauteur.

Et pourtant un confort, une simplicité d’utilisation, une philosophie qui trahissent l’intention de Texas Instruments : Oui le CC40 est indéniablement un Pocket Computer.  Mais alors pourquoi cette rangée de touches numériques au sommet du clavier alphabétique, quand le pavé numérique remplit déjà cette fonction ? Un regard en coin vers l’informatique de table ?

Machine magnifique, à la présentation soignée et aux fonctionnalités de premier ordre, le CC40 va pâtir des hésitations de son constructeur qui renoncera à fiabiliser le périphérique de sauvegarde pourtant indispensable à toute machine puissante.

Voilà donc un CC40 vendu dans une très belle boîte sur laquelle un gros autocollant prévient l’acheteur que le périphérique de sauvegarde n’est pas disponible. Il est pourtant en photo au dos de la boîte, parmi une pléthore de périphériques optionnels. Quel dommage.

Si la calculatrice TI-88 est finalement abandonnée peu avant sa commercialisation, le CC40 fera mieux et sera en vitrine, mais juste quelques mois. Une carrière confidentielle et bien trop courte. Le constructeur réfléchira un temps à une solution incluant un port pour magnétophone à cassettes mais le CC40-PLUS restera à jamais à l’état de prototype.

Le troisième lièvre poursuivi par Texas Instrument, celui de l’informatique personnelle incarnée par le puissant TI-99A, aura lui aussi raison de l’ambition du géant de l’électronique, qui a mal géré son rendez-vous en une période si importante.

Le CC40 dont le langage Basic est fortement inspiré du TI-99, reviendra plus tard, en 1986 sous la forme du TI-74 Basicalc. Machines proches en interne, on retrouve sous un format plus compact l’excellent langage Basic, la capacité de calcul sur les grands nombres bornée à <1E128 et aussi la contraignante volatilité du contenu des variables à l’extinction. Le TI-74 est cependant une machine différente du CC40, avec sa propre personnalité.

En conclusion, le lecteur attentif aura remarqué le grand nombre de points d’interrogation qui parsèment cette présentation. Le Compact Computer 40 est décidément hors norme, il suscite le questionnement et ne livre pas tous ses secrets …

 

Pour aller plus loin, le site de Silicium :

http://www.silicium.org/site/index.php/24-catalogue/ordinateurs-de-poche/63-texas-instruments-cc-40

 

 

Texas Instruments TI SR-51

La Ti-SR51 est membre d’une très ancienne famille de calculatrices Texas-Instruments.

En 1978, je ne connaissais que deux modèles de calculatrices de cette marque : la Ti-57, qu’on voyait partout dans les grands magasins, les librairies, et jusque dans les boutiques de photographes, et la Ti-30 qu’un camarade avait apportée un jour au lycée.

Quelques années plus tard, en 1981, j’achetai enfin ma Ti-57. A cette époque, les TI-58 et 59 étaient devenues davantage visibles dans les vitrines de ma petite ville. Une TI-57 en main, une TI-58C dans mes rêves, voilà que je découvre les premiers numéros du magazine l’Ordinateur de Poche. Des choses se passent à cette période. Des modèles importants voient le jour, comme la novatrice HP-41, l’ultra moderne SHARP PC-1211, la CASIO FX-502P qui annonce la future 602P.

Dans ce contexte, les modèles Texas-Instruments, quoique puissants dans l’absolu, accusent le poids des ans : pas de possibilités alphanumériques, une mémoire volatile, un afficheur sans le moindre indicateur, un protocole de programmation désuet … Texas-Instruments prépare pourtant son entrée dans cette décennie prodigieuse, avec un modèle collant bien à l’air du temps : la TI-88. Le constructeur renoncera malheureusement in extremis à son lancement, laissant à la vieille gamme la charge difficile de concurrencer les modèles phares qui déferlent.

Pendant longtemps, je n’ai pas imaginé une seule seconde qu’une gamme plus archaïque encore ait pu exister et prospérer. Ce fut pourtant le cas. Dès 1974, une famille homogène et performante se constituait au sein du catalogue Texas-Instruments. Avec d’abord la scientifique SR-50 de 1974, puis la plus étoffée SR-51 de 1975, l’écrasante programmable à cartes magnétiques SR-52, enfin la petite SR-56 programmable et ancêtre de la Ti-57. Les magnifiques 50 et 51 connurent les déclinaisons 50A et 51A, fonctionnellement identiques mais de présentation plus classique.

Point commun paradoxal des modèles de cette gamme antédiluvienne : une belle qualité de fabrication et des claviers qui ne connaîtront pas les faiblesses des modèles à venir. Celui de la SR-51, modèle présenté ici, possède un toucher excellent, n’ayant rien à envier de mon point de vue à celui des Hewlett-Packard, réputées sur ce point.

La Ti SR-51 est un objet magnifique, d’aspect luxueux. Lancée en janvier 1975, non programmable, elle prolonge les fonctionnalités de la SR-50 dans la direction des statistiques et des probabilités, fonctions qu’on peut qualifier de poussées pour l’époque, et introduit pour la première fois dans une de ses machines le calcul de régression linéaire.

L’afficheur déploie dix chiffres auxquels s’ajoute l’exposant de 10 le cas échéant, c’est généreux. La vitesse de calcul est agréable, les valeurs des logarithmes s’affichant quasi instantanément, les calculs trigonométriques, presque aussi vite ! Le poids, 250 g en ordre de marche, renforce le sentiment global de qualité. Enfin la housse de protection est épaisse et de fabrication flatteuse.

Trois mémoires sont disponibles, en principe accessibles par les adresses 1, 2, 3. Mais ces mémoires sont manifestement redondantes avec les autres touches numériques, donnant à tort l’illusion que dix mémoires sont disponibles en tout.

En plus des fonctions présentes sur le clavier, la SR-51 exécute vingt conversions d’unités au moyen de la touche 2nd suivie d’un code de deux chiffres, à repérer sur une table imprimée au dos de la machine.

 

 

Texas-instruments TI-81

J’ai longtemps éprouvé du désintérêt pour les premières calculatrices graphiques de Texas-Instruments à qui je reprochais d’être arrivé bien tard sur une voie ouverte par Casio cinq ans auparavant.

Puis j’ai tenu en main récemment la toute première Ti-81 de 1990 et fus surpris de constater une maturité insoupçonnée.

Lancée à la même époque que la FX-7700G, le nouveau fer de lance de Casio, je n’ai pu que m’étonner de la convergence des idées sur le concept d’une calculatrice graphique de seconde génération.

Retour sur la première génération : Casio présente en 1985 la première calculatrice graphique, la mondialement célèbre FX-7000G, bientôt déclinée au sein d’une gamme de modèles plus puissants mais encore très proches.

Ces machines se définissent par : Un écran en une dalle de pixels, le tracé de courbes avec possibilité de parcourir chaque point pour en lire les coordonnées (Trace), un module Range pour définir le champ de tracé, un autre pour le grossir ou l’affiner (Factor), un processeur rapide, un langage de programmation symbolique intégrant l’aspect graphique, y compris l’allumage ponctuel de points, le tracé de lignes simples.

A l’heure d’assurer la relève après cinq ans de règne sans nuage, Casio doit désormais compter avec un concurrent. La Ti-81 de Texas-Instruments ne sera pas une simple réponse tardive à la mode graphique. Elle est mûre, prête à croiser le fer avec l’ambassadrice de la génération II de Casio.

La Ti-81 place la barre haut et présente d’une certaine façon les bases communes des futures calculatrices graphiques. La nouvelle Casio FX-7700G a le même souffle. Laquelle des deux a inspiré l’autre ? Il semble bien que la TI ait été diffusée un peu avant la Casio, ce qui n’exclut pas que les deux constructeurs et au delà – HP et Sharp seront cette fois présents – se soient attentivement observés du coin de l’œil dans leurs développements.

Qu’apporte la TI-81 dans sa vision du concept graphique ?

  • Une rangée de cinq touches de pilotage graphique surplombant le clavier. Les fonctions existaient sur la FX-7000, mais cette nouvelle disposition fera école. La Casio 7700 fait de même et apporte sa rangée de touches F1 à F6, permettant aussi la navigation au sein des menus, Casio ayant fait le choix des menus horizontaux.
  • Un pavé directionnel pleinement assumé.
  • La possibilité de différents modes de représentation graphique est introduit : courbes paramétriques pour la TI, idem pour la Casio plus un mode polaire. L’éventail des modes de représentations gonflera à l’avenir.
  • La notion de menus, avec déroulement vertical et item sélectionné d’une touche pour la TI. Casio préfère les menus horizontaux, pilotables par F1 à F6. Les menus apportent confort et puissance : moins de légendes au clavier, et plus de fonctions disponibles.
  • La variable graphique « X  » a désormais sa propre touche. Sur le clavier, elle partage sa légende avec son pendant paramétrique « T  » et davantage pour la 7700. Jusqu’alors, le « X  » devait être recherché parmi les caractères alphabétiques du clavier.
  • Le grand écran graphique se prête bien à la représentation des matrices. Les deux machines en permettent désormais la manipulation.
  • La notion de zoom, embryonnaire sous la 7000 (fonction Factor) est désormais aboutie, les deux machines dévoilant le module de zoom tel qu’on le connaît aujourd’hui, avec sa « box » incontournable.
  •  Un mode programmation présentant les programmes à la façon d’un répertoire vertical où il est possible de créer, modifier, supprimer les programmes. Casio, précurseur de la segmentation de la zone programme fait de même, complétant ses P0 à P9 de PA à PZ (et même un peu plus). On est dans le même esprit. La Ti-81 permet déjà de nommer alphabétiquement les programmes, ce que la 7700 ne fait pas encore.
  • Même esprit de répertoire pour les formules graphiques chez TI. La 7700 se contente à ce stade de stocker les formules pour un usage ultérieur.

Au delà de ces bases communes, les deux constructeurs resteront toujours repérables par leurs choix propres. Ainsi l’usage de menus majoritairement verticaux chez TI et horizontaux pour Casio (*). L’alimentation ensuite, aujourd’hui encore objet de choix stratégiques différents. On trouve ici des piles cylindriques AAA chez les uns – Ti-81 et ses descendantes (hors la minuscule 80) – et encore pour un moment des piles bouton CR2032 chez Casio, la 7700 se voulant encore fine et légère quand la TI assume dans son design le choix du chemin ingrat et douloureux des cartables.

Il est possible aussi de voir dans la Casio fx-7700G les prémices d’une philosophie majeure chez Casio : le panneau de menus d’accueil, autant de contextes de travail toujours plus nombreux et distincts, quand TI les présente non cloisonnés au sein du clavier.

Question programmation, on assiste avec la 81 à l’apparition du langage TI-Basic. Casio s’en tient encore au langage initial de la 7000, simple et plus limité. La 7700 est en revanche plus généreuse en mémoire programme, dépassant 4000 pas tandis que la TI plafonne à 2400.

Dans cette analyse, je choisis – un peu arbitrairement – d’opposer Casio et TI, faisant le pari que c’est la Ti-81 qui trace la route que vont suivre désormais les constructeurs de calculatrices graphiques. Il suffit de regarder la HP-48SX et la Sharp EL-9200, toutes deux issues des toutes premières années de la décennie 90 pour voir que les quatre constructeurs étaient, à quelques mois près, sur la même ligne de départ pour ce deuxième élan.

Je ne peux m’empêcher malgré tout de voir dans la TI-81 tout à la fois la plus ancienne de cette génération, et la plus visionnaire dans la direction qu’elle trace. Un dernier point en faveur de cette hypothèse, l’étrange légende PRE (comme menu précédent) visible sur le clavier de la 7700 et qui ne sera plus reprise sur les modèles ultérieurs. La TI utilise déjà le définitif QUIT.

Enfin la TI-81 n’arrive pas seule, une TI-85 la suit de quelques mois et sera nettement plus puissante.

La TI-81 représentée ici est une des toutes premières. On peut s’en convaincre à son absence de « patte » de protection sous la touche ON et aussi à son absence de pile de secours, même si son emplacement est déjà dessiné.

 

(*) Les Ti-85 et 86 auront des menus horizontaux, à plusieurs niveaux, la Casio Graph 100 les aura verticaux.

 

 

 

Texas Instruments n’Spire CX

NSPIRE2-535x1024

L’exemplaire photographié ici est un modèle tardif : n-Spire à batteries et écran couleur.

Quelle drôle de machine que la Ti n’Spire. Rien que son nom est déjà une curiosité. Parions que personne n’est certain de savoir bien l’écrire. Faut-il une apostrophe ? une majuscule ? à quel endroit …

La Ti n’Spire est apparue vers 2007 sous la forme d’une machine de grandes dimensions évoquant l’univers professionnel de la technique. Cette calculatrice graphique de haut de gamme innovait dans quatre directions :

  • Un écran remarquablement défini : dans les rayons des magasins, l’écran était systématiquement recouvert d’un film cellophane figurant un affichage type. On devinait une définition inouïe, presque incompréhensible. Le film cellophane était-il un tantinet optimiste ? Machine en mains, les pixels étaient perceptibles quoique minuscules, l’écran étant incontestablement défini, et tout en niveaux de gris.
  • Une vitesse de calcul alors inconnue dans le calcul de poche. La n’Spire sera la calculatrice la plus rapide des années durant.
  • Un système d’exploitation de type ordinateur bureautique : On peut aimer cet environnement bureautique très organisé ou bien au contraire trouver de la lourdeur dans cette logique de type ordinateur familial.
  • Un arrêt pur et simple de l’offre de programmation. Les premiers prototypes ne sont tout bonnement pas programmables, c’est une première pour une calculatrice de haut de gamme. Doit-on y voir une conception inaboutie ? Ou bien un choix délibéré de tourner une page, le pari d’une programmation qui n’intéresse plus, qui n’est plus requise ? Quelles qu’en soient les raisons, les premières évolutions intégreront tout de même un module de programmation, mais peu puissant, et qui ne gérera jamais l’aspect graphique cependant avant la CX-II-T de 2019, la n’Spire assumant du coup difficilement son rôle de haut de gamme face à une Ti-89 Titanium de conception plus ancienne, mais nettement plus brillante sur ce point, et indéfectiblement appréciée de son public.

Plusieurs évolutions de n’Spire se succéderont au fil du temps. Alors que la toute première disposait d’un clavier alphabétique composé de petites touches parsemées sur toute la surface du clavier, le modèle suivant dédiera la zone inférieure de la machine au clavier alphabétique. Puis l’écran couleur fera son apparition sur la n’Spire CX, modèle à batterie à la physionomie fine et légère. A ce jour, aucune n’Spire n’offre la technologie tactile. Pourtant, le touchpad, dispositif pilotant le pointeur par l’index, à la manière d’une souris, semble la légitimer depuis longtemps.

De tous temps, deux offres de n’Spire furent disponibles : Avec système mathématique CAS, ou pas. Une version à clavier interchangeable exista au tout début. Elle permettait de transformer sa n’Spire non CAS en Ti-84.

Machine hors-normes, la Ti n’Spire ne peut pas être résumée ni même approchée dans le cadre de cet article élémentaire. Pour qui souhaiterait aller plus loin, le Net compte heureusement nombre de solides pages sur ce sujet de spécialistes.

 

TI-83 PREMIUM CE

TI-84CE2

La TI-83 PREMIUM CE est la version actuelle de la prolifique TI-83, lancée en 1996. Les fonctions de calcul sont aujourd’hui plus nombreuses, mais la philosophie générale est restée similaire, la vraie nouveauté étant ici l’afficheur lumineux, en couleurs, HD, une merveille. Depuis la CASIO Prizm (2010 déjà), quelques écrans couleur ont vu le jour ici et là, sans jamais inquiéter le moins du monde le classique LCD gris à gros pixels, un peu moins cher, plus pratique avec ses piles classiques, davantage passe-partout aussi, car c’est un fait que le marché des calculatrices se montre frileux à l’égard des innovations depuis plusieurs années.

Exceptée la toute dernière : le mode examen. La PREMIUM en est affublée, tout comme les récentes CASIO. Pour l’explorateur de calculatrices, ce n’est pas une bonne nouvelle. En quoi consiste le mode ? L’étudiant en salle d’examen est tenu de commuter sa machine en mode examen. Dès lors, la mémoire interne susceptible de contenir de supposées antisèches n’est plus accessible. Une diode rouge montrera à l’examinateur que le mode est bien actif. Et impossible pour un tricheur de sortir du mode à sa guise : on ne sort du mode examen qu’en se branchant par câble à une autre TI analogue. C’est d’ailleurs là que les ennuis commencent pour qui commute par erreur sa machine …

Cela dit et ce n’est que mon avis, d’un point de vue scolaire, il semble sain de neutraliser la tricherie, et de préserver les étudiants de la tentation de tricher, ce qui était si facile avec les machines précédentes. Toutes les fois qu’il m’est arrivé de parler calculatrices avec mes collègues, j’ai entendu les mêmes choses sur les antisèches, systématiquement utilisées par toutes et tous, bons élèves et cancres confondus. Ce ne pouvait être satisfaisant. Naturellement, on n’empêchera pas un as du bricolage électronique d’ajouter une diode fictive, mais au moins on n’est pas plus dans la tricherie institutionnalisée.

Et puis après tout, les calculatrices de poche ne sont pas faites aujourd’hui pour les nostalgiques de la grande époque, mais bien majoritairement pour la sphère scolaire.

Ce ne fut pas toujours le cas. Un glissement s’est opéré, plus ou moins naturellement. Tentons de nous remémorer comment les choses sont arrivées, quand et pourquoi. Retraçons de façon simplifiée les grands épisodes du phénomène calculatrice :

La calculatrice de poche apparait au tout début des années 70. L’objet est alors réservé aux utilisateurs fortunés, aux entreprises. Les premiers modèles scientifiques arrivent vite (HP-35), puis les programmables. Puis en 1976, le phénomène explose, les prix baissent, la calculatrice est l’objet magique que tout un chacun veut avoir, pour des besoins sans doute surévalués. Ainsi les calculatrices s’invitent au supermarché où le client contrôle en temps réel le montant du caddy, dans la voiture pour la consommation d’essence, dans le meuble secrétaire pour le suivi du relevé bancaire ou des impôts …

Les calculatrices programmables seront volontiers assimilées à des ordinateurs, parlant le même langage informatique et réservées aux techniciens, informaticiens, ingénieurs … Les machines programmables, puissantes, hors de prix, subiront une mutation importante au cours de la première moitié des années 80, avec l’arrivée des ordinateurs de poche qui en bouleverseront le concept.

Mais la mode s’essouffle, l’utilisateur lambda s’est lassé de programmer. Quant à la calculatrice, elle est devenue au fil des mois une calculette, outil banal qui a également cessé d’étonner. Au milieu d’un creux de vague, Casio innove et sort la calculatrice graphique, capable de traduire en tracés toutes sortes de fonctions mathématiques. Les autres suivent, une mode est lancée. Elle va comme un gant à la sphère étudiante. Les calculatrices ne séduisent plus, faisons-en des amis de l’étudiant. Calquons les fonctionnalités des machines sur les différents programmes scolaires, lançons des modèles adaptés aux classes, aux filières, organisons des formations d’enseignants, des partenariats commerciaux, rendons-nous incontournable dans l’acquisition du savoir mathématique …

Pari réussi. Depuis trente ans maintenant, les calculatrices sont dans les cartables. Les rayons des supermarchés ont leur « mur » de calculatrices, avec des dizaines de références pour un usage en grande partie scolaire. Une offre pléthorique, des constructeurs prospères. On peut juste rester perplexe sur cette survie miraculeuse, qui ressemble fort à un tour de passe-passe commercial, d’autant qu’elle est obtenue au prix d’un renoncement à toute innovation ou originalité qui feraient monter les prix, donc gréver le budget toujours serré des fournitures de rentrée scolaire.

On peut imaginer qu’ailleurs, sur d’autres planètes par exemple, dans d’autres univers parallèles, des scénarios différents ont pu apparaître :

Embarquons dans notre astronef et allons voir … Alors que sur la majorité des planètes survolées, les calculatrices de poche évoluées ont quasiment disparu sitôt la grande mode passée, sur la planète Tritonia, on trouve un GPS qui a connu le destin des calculatrices terriennes : D’abord petit appareil de navigation qu’on fixe au pare-brise de la voiture, avec son fil qui se tortille joyeusement et vendu par 2 ou 3 sociétés innovantes, le GPS s’est rapidement trouvé fondu dans l’équipement de série des véhicules. Les constructeurs de GPS portables ont décidé de ne pas mourir et, moyennant l’ajout de cartes géographiques et de bases de données encyclopédiques, se sont invités dans les cartables en tant qu’ami indispensable de l’étudiant en géographie.

Histoire équivalente sur l’astéroïde habité Zébulus, où ce sont les appareils traducteurs nomades qui sont devenus le conseiller spécial en langues étrangères du lycéen, quand les traducteurs en ligne les ont dépouillés de leur utilité.

Et pour continuer notre voyage spatial, jetons un œil au hublot sur un univers quasi perpendiculaire où les étudiants comblés disposent d’un assistant personnel surpuissant combinant géographie, langues, sciences, économie … tous les modules de l’enseignement …

Sur Terre où ce combi providentiel n’a pas vu le jour, les élèves n’ont que leur obligatoire ami mathématique, qui ne peut désormais plus rien faire pour eux en cas de panne de mémoire en salle d’examen.

Pour nous recentrer sur la TI-83 PREMIUM, saluons tout d’abord un bel objet, recouvert d’un plastique nacré de qualité, au design aussi fin et léger que sa batterie rechargeable le permet, celle-ci montrant une bonne tenue, même après plusieurs semaines d’extinction.

Le clavier de la 83 possède de mon point de vue un excellent toucher. On peut y noter la disparition de la classique séquence « sin cos tan« . Les fonctions trigonométriques sont regroupées sous une unique touche « trig » appelant un menu bien complet. Cela existait aussi sous l’ancienne HP-28S.

Affichage couleur et définition d’écran sont splendides. Toutefois, les tracés se déroulent à l’intérieur d’une sous-fenêtre nettement plus réduite que l’écran principal, c’est dommage. Et ils ne sont pas des plus rapides. De même, la vitesse de calcul ne restera pas la meilleure de son époque. A contrario les dessins programmés ne souffrent d’aucune lenteur excessive.

La programmation de cette TI typique est vraiment aisée. Et la relecture des programmes est rendue confortable par une excellente lisibilité du code. Programmer est un vrai plaisir avec cette belle TI 83.

TI-30 Galaxy

Un emblème de la ligne Galaxy, cette gamme de calculatrices de format horizontal lancée par Texas-Instruments au début des années 80.

La TI-30 fut décidément un modèle de toutes les époques, énormément diffusé, décliné sous toutes formes et couleurs. La toute première était une grosse calculatrice à chiffres rouges. Des milliers d’exemplaires plus tard, la TI-30 poursuivait sa carrière avec un afficheur moderne à cristaux liquides. Plus tard encore, la TI-30 prenait une disposition horizontale, en pleine mode des Pockets Computers. Hewlett-Packard faisait de même avec ses modèles « Voyager« .

La TI-30 Galaxy n’a pas été ma TI-30 préférée. Son allure me heurtait : une disposition horizontale dont je ne voyais pas l’utilité, un petit afficheur standard perdu dans les quinze centimètres disponibles – surtout qu’en notation scientifique la mantisse ne dépasse jamais 5 chiffres ! -, de grosses touches carrées pleines de points antidérapants … Cela me faisait l’effet d’un gros jouet en plastique.

Mon petit frère en son temps eut sa TI-30 Galaxy, qu’il a bien usée. Aujourd’hui je constate que cette version reste très appréciée, recherchée par les amateurs, elle a bien marqué les esprits.

En cherchant sur le net, j’ai appris qu’il avait existé deux TI-30 Galaxy distinctes, l’une produite en 1984 au Japon (c’est la mienne), une autre en 1987 en Italie. Bien que d’aspect identique, elles n’ont pas les mêmes circuits, et pas le même nombre de piles.

Machine originale, la TI-30 Galaxy montre les quatre niveaux d’opérations en attente grâce à des témoins apparaissant sur la gauche de l’écran au gré des priorités d’opérateurs ou de l’usage de parenthèses.

Par exemple, la capture ci-dessous montre, en haut et de gauche à droite, les symboles d’addition, de multiplication et d’élévation à la puissance. Au milieu nous avons les symboles de soustraction, de division et d’extraction de racines.

Au sujet de cette dernière opération, l’ordre d’entrée des données est inhabituel. Ainsi pour extraire la racine 5e de 100, au lieu de la séquence classique où l’on tape [« 5 »; « touche d’extraction »; « 100 »; « = »], il convient de taper ici le contraire [« 100 »; « touche d’extraction »; « 5 »; »= »].

Machine bien construite, solide, inusable, la 30 Galaxy est dotée d’un bon clavier, en particulier – fait habituel chez Texas Instruments – les touches en double ou triple hauteur dont la frappe sera toujours efficace, où que le doigt se pose.

Pour aller plus loin, le Datamath Museum

Texas-Intruments TI-45MSP

Une perle rare. La TI-45 MSP est une machine qu’on cherche longtemps.

Le concept est rare en lui-même : MSP signifie « micro scientific printer« . Des MSP, on en compte sur les doigts d’une main, ou un peu plus. Ainsi on connait, outre la TI-45,  la PANASONIC JE-611P, la SHARP EL-550, la CANON FP-10, machines que j’ai la chance de posséder, et d’autres que je cherche et espère bien trouver un jour : la CANON FP-11, la HP-19C … ces deux dernières étant programmables.

La TI-45 MSP, machine de 1984, est une scientifique plutôt complète. Son clavier est très bon, ce qui n’a pas toujours été le cas chez TI. L’imprimante réagit vite. A noter que le module d’impression s’insère parfaitement dans la machine, rouleau de papier compris, sans que le design soit en aucune façon pénalisé. Bien au contraire la TI-45 est une très fine et jolie machine.

Cette fois encore, je cherche les motivations qui ont pu conduire les grands constructeurs à concevoir leur propre modèle de MSP.  Pour quel usage ? et pourquoi un nombre si limité de modèles ?

  
TI-45MSP2
TI-45MSP3
TI45MSP0

TI-89 TITANIUM

TITANIUM

Lancée voilà maintenant plus de 25 ans, cette calculatrice haut de gamme que fut la TI-89 a bien marqué son époque et restait encore récemment commercialisée sous les traits de la TI-Titanium.

La révolution avait commencé en 1995 avec une machine d’aspect et de dimensions inhabituels. La TI-92 n’était pas seulement une calculatrice scientifique programmable, elle inaugurait le calcul formel, dans une présentation horizontale favorisant un large écran de grande définition et permettant une prise en mains étonnamment efficace.

La TI-89 en fut une traduction au format calculatrice plus conventionnel. Une machine davantage amie et complice de l’étudiant quand les plus récentes d’aujourd’hui me semblent devenues l’auxiliaire froid du professeur.

Que dire de ses caractéristiques techniques, retrouvées intactes dans la Titanium ? Une puissance énorme, de très nombreuses fonctions mathématiques poussées. Et des capacités de programmation de premier plan. On peut tout programmer avec la 89, du plus simple au plus complexe, y compris en langage assembleur. Le langage TI-Basic est naturel et aisé à mettre en œuvre. Et une mémoire disponible vaste.

Un des points forts de la TI-89 est son écran, nettement plus défini que sur les modèles concurrents de l’époque HP-50G, SHARP EL-9900G, CASIO. Depuis l’arrivée des actuels écrans couleur, initiés par CASIO mais aussi des n’Spire et HP-39GII, la 89 a cessé d’être la référence sur ce point.

Si la première TI-89 ne montrait pas une personnalité particulièrement affirmée dans sa présentation, la TITANIUM osera des formes rondes et indéfinissables. D’aucuns la trouvent laide, d’autres sont moins soucieux de l’esthétique, pour ma part je la trouve magnifique. Une couleur brune claire en deux tons caractérise la plus ancienne, le ton brun brillant le plus profond drapant la TITANIUM ultime de 2007.

La Titanium n’est pas la plus rapide des TI. La 83+SE de l’an 2000 l’était presque 4 fois plus. Par contre sa précision est excellente. Deux tests de vitesse de calcul pratiqués au sein de la famille 89 sont proposés ci-dessous.

La Titanium est une machine impressionnante en mains : Grandes dimensions, écran splendide car supérieurement contrasté et défini. Un clavier aux touches travaillées, ergonomiques, un toucher excellent. Une interface de navigation agréable elle aussi.

Un seul défaut selon moi, l’écran trop petit, où les petits caractères requièrent de bons yeux. La famille 89 est il est vrai la version « de poche » de la fantastique TI-92, toute première calculatrice à calcul formel.

La TI-89 dans sa version tardive et européenne Edition Spéciale de 2003. Modèle aperçu dans les rayons Français de cette époque.

 
La TI-92, sortie dans sa toute première version en 1995. Une machine totalement nouvelle pour l’époque.
 
Une échelle du temps montrant les dates de lancement des différents visages de la 89/92, avec une n’SPire qui pointe son nez en 2006

La TI-Titanium de couleur sombre est-elle plus rapide que la Titanium claire ? Et qu’en est-il des anciennes TI-89 ? Le tableau ci-dessous donne un chronométrage des 4 évolutions matérielles qu’on retrouve dans cette famille de machines : HW1 à HW4. On s’attend à trouver la plus ancienne TI-89 sur la marche la plus basse du podium. C’est bien le cas. Pour les 3 autres évolutions, ce sera plus subtil, avec une Titanium sombre dépassée par l’ancienne plus claire. Et une 89 « Edition Spéciale » d’antan qui arrive en tête des deux tests.

Autre test, consistant en l’exécution d’un programme simple sur la base de calculs trigonométriques sur les valeurs 1° à 89° pour le mode approximatif, 1° à 12° pour le mode de calcul exact. Le rang de sortie est le même que pour le premier test.

TEXAS-INSTRUMENTS 1025

TI1050

La première fois que j’ai allumé cette ancienne Ti de 1977, l’affichage vert m’a dérangé. On est en effet plus accoutumé à voir les vieilles Ti avec de minuscules chiffres rouges.

Mais on s’habitue rapidement, et cette petite machine se révèle vite très agréable.

TI-1025 est la référence que je peux enfin mettre sur un souvenir vieux de 38 ans (1980). Cette année là, j’étais adolescent et ma famille venait d’emménager dans un nouveau logement, suite à mutation professionnelle. Le logement était grand, mon frère avait sa chambre, moi la mienne, ainsi que ma sœur. Dans la chambre de mon frère, un placard contenant quelques objets divers laissés par les précédents occupants. Parmi ces objets, une moitié (la façade) d’une vieille calculatrice. Pas de doutes, c’était bien elle !

Texas-Instruments TI-84 C

TI84C

En 2011 sortait la CASIO PRIZM. J’avais eu le sentiment qu’une page se tournait dans l’histoire des calculatrices. Rappelons que la PRIZM fut la première calculatrice dotée d’un écran haute définition couleur, tel celui qu’on trouve depuis des années sur les téléphones portables, les GPS …

Or pendant tout ce temps, les calculatrices n’avaient eu droit qu’à quelques niveaux de gris et de gros pixels, voire l’écran aux trois couleurs pastel signé par Casio dans les années 90. Plus récemment, des écrans mieux définis étaient apparus : les CASIO Classpad 300, TI-89 et surtout Ti N’SPIRE. Mais la PRIZM apportait une richesse inédite de couleurs, et une plus grande définition encore.

Aujourd’hui qu’en est-il ? La page est-elle réellement tournée ? Les écrans HD couleur ont-il supplanté les gros pixels N&B ?

Une chose est claire, la PRIZM a fait école. Du moins dans le secteur du haut de gamme : Texas-Instruments n’a pas tardé à présenter sa TI N’SPIRE CX dotée d’un magnifique écran couleur. Puis ce fut le tour de HP de présenter son premier écran haute définition, avec sa 39GII d’une redoutable finesse.

Plus récemment, le CASIO CLASSPAD II (CP-400) est arrivé. HD couleur lui aussi, et tactile, ce qui colle bien à l’air du temps. (Mais n’oublions pas que le CLASSPAD I précédent était déjà tactile). A ce jour l’ultime création HD couleur vient de s’incarner avec la HP-Prime. Et ici aussi, l’écran est tactile.

Qu’en est-il du bas de gamme ? Point de révolution ici. Nous avons toujours affaire, et sûrement pour un bon moment, aux pixels traditionnels. Ils ont l’avantage de consommer peu d’énergie. Et de fonctionner sur piles classiques. Car l’inconvénient des écrans HD couleur est la consommation. TEXAS-INSTRUMENTS et HP (pour sa PRIME) ont pallié le problème en équipant leur machine d’une batterie rechargeable, procédé économique en cas de consommation élevée (la NSPIRE épuise sa batterie en quelques jours d’utilisation régulière, or les piles coûtent cher). En revanche, ces batteries spécifiques, à durée de vie limitée, ne se trouveront sans doute plus dans quelques années, contrairement aux piles classiques. Et donc HP-PRIME ET TI NSPIRE n’auraient d’autre destin qu’être jetées prématurément dans la poubelle.

En marge des modèles phares ci-dessus cités, on note tout-de-même chez TEXAS-INSTRUMENTS une volonté d’étendre la technologie HD Couleur à quelques modèles de milieu de gamme. C’est le cas de la TI-84C Silver Edition. A quel public se destine-t-elle ? Son écran est réellement magnifique. Lors d’un tracé cependant, la fenêtre se voit quelque peu réduite. Et la vitesse de tracé est indéniablement très inférieure à son homologue N&B. Mais la finesse est spectaculaire. Hors tracés, on retrouve la vitesse de calcul propre au niveau Silver Edition.

L’alimentation est logiquement confiée à une batterie rechargeable. Dommage que la TI-84C ait du coup conservé son épaisseur substantielle, car le procédé aurait permis, à l’instar des TI’NSPIRE CX et HP-PRIME, un design plus plat. Ce sera bientôt chose faite avec la TI-83 PREMIUM CE.

Une page est bien tournée dans le petit monde des calculatrices, après les victoires récentes sur la vitesse de calcul, ce sont les écrans qui viennent de faire le grand saut.

Il n’y a pas vraiment eu de calculatrices « de l’an 2000 », mais il fallait juste attendre un peu, celles de 2010 existent bien !

TEXAS-INSTRUMENTS TI-86

Héritière de la TI-85, la TI-86 fut un haut de gamme absolu et éphémère chez Texas-Instruments, avant que la TI-89 ne lui ravisse le titre dès 1998.

La TI-86 a une mine austère : du noir partout, un afficheur purement fonctionnel, sans le plus petit témoin LCD. Mais elle est très puissante. Douze chiffres affichés, parfois 14, un champ de calcul culminant à <1E 1000, une fonction factorielle qui opère au delà des entiers, des fonctions pointues, une programmation complète incluant le traitement des chaînes de caractères, une gestion des variables puissante.

Le système de menus horizontaux repris de la 85 apporte une réelle puissance et souplesse d’utilisation.

Machine de 1997, outre l’absence de calcul formel, la vitesse de calcul trahit aujourd’hui l’âge de cette machine à ne jamais oublier.

Quand on parle d’innovation et de dynamisme, il est de coutume de citer le constructeur CASIO qui avait su en son temps relever le défi des ordinateurs de poche, inventer le concept de calculatrice graphique, créer plus tard l’écran 3 couleurs, alors que TEXAS-INSTRUMENTS avait connu un parcours plus hésitant. Pourtant lorsque CASIO décide de renouveler sa gamme graphique, c’est le géant texan qui relève le défi. Il proposera au cours de la décennie 90 les TI-81 et 82 puis 83, avec processeur compatible Z80, la puissante et très différente TI-85, bientôt la TI-86, une toute menue TI-80 à processeur Toshiba et piles plates, les surpuissantes TI-92, 89 et Titanium à processeur Motorola. L’élan novateur va se poursuivre après l’an 2000 avec la saga des nspire et avec elles le concept toujours plus affirmé de terminal scolaire d’éducation mathématique. On peut aimer ou pas cette vision, c’est une autre histoire.

TEXAS-INSTRUMENTS 52 SOLAR

TI-52

Bien qu’elle ne le revendique plus sur sa façade ni dans sa documentation, la TI-52 est bien une représentante de la tendance Galaxy, ligne de calculatrices au format paysage apparue dès 1983.

A cette époque les constructeurs SHARP puis CASIO viennent de surprendre le monde des calculatrices en présentant leurs premiers Ordinateurs de Poche, machines de format plus large que haut qui allaient prospérer au cours de la décennie 80.

Tout en préparant leur réponse maison (les fameux TI-CC40TI-74, , HP-75, HP-71B), Texas-Instruments et Hewlett-Packard commencèrent par renouveler leur gamme de calculatrices en leur insufflant le nouveau design tendance. Ce furent les Voyager de HP, et les Galaxy de TI.

Je me souviens avoir assisté à l’apparition de ces drôles de calculatrices. Personnellement je détestais radicalement ces lignes empruntées aux vrais Pocket-Computers, lignes selon moi davantage tape-à-l’œil que justifiées (l’afficheur n’exploite jamais la largeur disponible sous ce format, pas de clavier de type « ordinateur »). J’ai boudé ces machines en espérant un retour au format vertical que j’estimais incontournable.

Pourtant les gammes Voyager et Galaxy ont connu un grand succès. Mon frère avait eu sa TI-30 Galaxy beige qu’il appréciait beaucoup.

Le point commun des Galaxy non programmables : un afficheur tout à gauche, souvent rien à droite, des énormes touches rectangulaires munies de points en relief, une zone d’affichage inclinée, une minuscule trappe à piles dure à ôter.

La TI-52 SOLAR de 1986 est la quintessence de cette gamme. Elle bénéficie d’une présentation soignée. Le large panneau solaire trouve naturellement sa place à la droite de l’afficheur.

Question technique, la 52 est une scientifique puissante. 10 chiffres (10 + 2 en notation scientifique), les bases de numérations, des statistiques poussées (à une seule variable) un mode de calcul sur les complexes, mais une seule mémoire …

Le panneau solaire est bien seul pour alimenter la machine, car point de pile de secours ici (et du coup plus de trappe à ôter). Ses dimensions sont élevées. Mais le panneau remplit bien son rôle. L’alimentation est continue même sous une faible lumière.

Contrairement à la 52 non solaire, la SOLAR ne possède pas de mémoire continue. Elle ne s’éteint tout simplement jamais tant qu’un rayon de soleil est présent. Mais en cas d’obscurité totale, adieu la valeur en mémoire.

Un sérieux inconvénient de conception selon moi : la touche AC est un RESET général. Si les doigts viennent à s’emmêler et appuyer sur AC, la mémoire est vidée, les différents modes sont abandonnés, la machine est réinitialisée. Un peu sévère …

Par ailleurs, la longueur des touches CE et EGAL inspire une petite crainte, vite dissipée : on ne sait pas trop si on doit appuyer en plein milieu ou bien si cela marche aussi aux extrémités : eh bien oui ! la conception est parfaite, les touches sont fiables …

J’ai enfin une Galaxy ! alors, peut-être aussi bientôt une Voyager …

Ajout ultérieur : oui ! j’ai enfin une voyager

TI-52-2

TEXAS-INSTRUMENTS TI-74 BASICALC

Quand on regarde loin derrière, l’année 1986 évoque la décennie où régnèrent les ordinateurs de poche, en particulier les nombreuses machines lancées par Sharp et Casio dès 1980. Texas-Instruments qui n’avait présenté jusqu’alors qu’un CC40, séduisant mais à la carrière trop courte revient à la charge, tardivement, avec le TI-74 Basicalc.

Doté d’une ligne matricielle de 31 caractères, ce nouveau Pocket Basic a une mémoire de 8 Ko et un Basic directement dérivé du micro-ordinateur Ti-99 et du CC-40. Il est conçu sur une philosophie hybride, à la fois calculatrice scientifique aux fonctions pléthoriques et ordinateur programmable en Basic, dualité assumée par le suffixe BASICALC.

Le Ti-74 est un proche cousin du CC-40, et même davantage. Il partage l’affichage de 31 caractères, des légendes d’erreur exprimées à la fois en clair et avec le code (pas le même d’ailleurs que chez le CC-40). On retrouve la richesse du langage Basic, la généreuse limite des grands nombre de <1E138, mais aussi la purge impitoyable des variables après extinction. Le TI-74 accepte les modules de mémoire ou d’application, et peut se connecter à quelques périphériques, pour l’impression, mais aussi la sauvegarde, qui a tant manqué au CC-40.

En calcul pur, le TI-74 montre des chiffres de garde différents du CC-40. La filiation est incontestable, mais le 74 n’est pas une simple présentation rajeunie du CC-40. C’est bien une machine originale.

Puissante, le TI-74 est de présentation austère et sombre. En apparence seulement, car un bon éclairage révèle une façade constituée de toute une palette de couleurs.

Une taille par ailleurs qui, quoique bien plus compacte que celle du CC-40, n’en reste pas moins imposante. La coque de l’appareil est conçue pour qu’il ne soit pas posé à plat mais incliné. Le CC-40 offrait cette possibilité par une patte rabattable.

Le Basicalc se voulait un modèle grand public. Son prix de vente avoisinant les 900 Francs était compétitif et le succès fut cette fois au rendez-vous.

J’encourage vivement le lecteur voulant en savoir plus à dévorer l’article bien plus complet de Silicium.org

 

TEXAS INSTRUMENTS TI-59

La TI-59 est sans doute une des plus belles calculatrices de tous les temps. Elle est aussi emblématique de l’âge d’or, période charnière entre la fin des années 70 et le début de la décennie 80.

Calculatrice toute puissante et très chère, je la contemplais, en 1978 dans le rayon Calculatrices de la FNAC … J’étais déjà habitué au maniement des calculatrices usuelles, mais restais vraiment intimidé devant cette machine, dont je ne devinais rien. Je la savais programmable. En quoi cela consistait-il ? Pourquoi programmer ? Et que signifiaient les impénétrables légendes de touches SST STO SBR LRN … 3 lettres inintelligibles …

Mes moyens limités ne me permirent d’acquérir que bien plus tard la TI-57 (1982), machine habitée par le même mystère, et quelques interrogations furent alors levées. Il me restait à comprendre la signification de CMs, Op, St Flg … Un élément du mystère résidait dans le caractère violemment rétrograde de la bête. Ainsi alors que les calculatrices de 1980 devenaient extra-plates, avec des afficheurs LCD à faible consommation, la TI-59 perpétuait une technologie ancestrale, à afficheur LED à chiffres rouges minuscules extraordinairement gloutons en énergie, une mémoire encore volatile, et des dimensions énormes, en particulier l’épaisseur. Les proportions étaient cependant équilibrées et conféraient à la 59 un aspect cohérent, compact, brutal, magnifique.

Mais ce que la TI-59 recelait de plus monstrueux était sa puissance, qui s’exprimait alors en nombre de pas de programmes enregistrables : 960 … Moins d’un kilo-octet dirait-on aujourd’hui, mais en 1980, c’était énorme.

La bête compensait la perte des données à chaque extinction par un dispositif réservé aux machines de très haut de gamme : Le lecteur-enregistreur intégré de cartes magnétiques. La TI-59 était aussi du coup une lourde machine.

En 1981, le magazine « L’Ordinateur de Poche« , dans son premier numéro, avait établi un comparatif entre les 3 machines de haut de gamme du moment : TI-59, HP-41, SHARP PC-1211. La HP-41, modèle récent, était pourvue d’un afficheur moderne LCD alphanumérique, Le PC-1211 inaugurait un concept novateur : calculatrice-ordinateur, dotée d’un afficheur LCD 24 caractères et langage conversationnel tout-puissant, le BASIC. Cette confrontation au sommet mettait cruellement en lumière le caractère archaïque de la vieille TI-59 : technologie LED ancienne génération, aucune capacité alphanumérique, taille mémoire dépassée par les 2 nouvelles concurrentes.

L’aura du lecteur de carte magnétique était assombrie par les dispositifs de sauvegarde des concurrents. Périphériques en option cependant, l’ultime intérêt de la TI-59 devenant donc d’ordre tristement budgétaire.

Les fidèles de la Ti-59 appréciaient encore le module de base, contenant 25 programmes divers. Une gamme de modules spécialisés était proposée par TI, à des prix abordables. Il existait aussi une imprimante : la PC100

La TI-59 a-t-elle eu une descendance ? Question difficile. La TI-88 devait assurer la relève: machine moderne, rappelant dans sa ligne la 59, afficheur LCD alphanumérique, vaste mémoire constante, modules, imprimante … Problème, la TI-88 n’a jamais été produite. On ne la connaît que par une petite dizaine de prototypes religieusement conservés dans des musées ou universités. La TI-66 fut présentée en 1983 comme une remplaçante, mais plutôt de la TI-58C, de par ses caractéristiques. La 66 a cependant une philosophie différente, sage, limitée, privilégiant le design, et très lente. Personnellement j’ai tendance à voir dans le TI-95 Procalc, sinon le remplaçant, du moins un hommage tardif (produit en 1986) à la 59. Il en corrige les défauts et en reprend grandement l’esprit.

Outre ses caractéristiques quelque peu archaïques, la TI-59 souffrait d’un défaut, comme ses soeurs 57 et 58 : la fragilité du clavier … Après un an, des rebonds apparaissaient, qui entravaient lourdement l’utilisation de la machine …

Aujourd’hui, alors que la TI-59 se trouve facilement d’occasion, ses organes internes ont souvent mal vieilli : accus morts bien évidemment, mais aussi lecteur cartes souvent HS. Les pattes de contact d’alimentation sont une fois sur deux corrodées ou cassées, or la présence du bloc en contact est indispensable à la stabilité de fonctionnement de la machine, même en usage secteur 220V …

N’ayant pu acquérir cette calculatrice fabuleuse en son temps, j’ai profité ces dernières années de la facilité providentielle offerte par Internet pour remédier à cette fâcheuse situation … J’apprécie énormément cette machine, et regrette de ne pouvoir pleinement l’utiliser, en raison des nombreux caprices de clavier ou de contacts … Je me rends à l’évidence : la TI-59 n’a pas su vieillir, contrairement à beaucoup d’autres de ses contemporaines, c’est dommage …

TI59-2

TEXAS-INSTRUMENTS TI-30

Peut-être la première calculatrice conseillée par les professeurs de collège, je l’ai découverte pour ma part en 1979. Un camarade de classe en possédait une. D’ailleurs beaucoup d’élèves avaient déjà leur calculatrice … C’était le gadget à la mode. Des modèles héroïques, AGILIS, CASIO FX-80, la TI-30

Je me souviens l’avoir manipulée. J’étais étonné par la profusion des fonctions. Mais aussi par l’affolement de l’affichage lors des calculs, ainsi que par le dispositif d’économiseur d’énergie : après quelques instants d’inactivité, un curseur balaye l’affichage à grande vitesse en lieu et place des segments, mis en sommeil pour épargner la pile 9 Volt.

Un grand classique.

Mes remerciements à Badaze

TEXAS-INSTRUMENTS TI-58C

TI58C

Produite à partir de 1979, il s’agit de la version à mémoire permanente de la TI-58, grande sœur de la TI-57.

D’un point de vue technique, la TI-58 avait une mémoire totale de 480 pas (240 + 30 mémoires), alors que la 57 n’avait que l’équivalent de 114 pas (50 pas + 8 mémoires non partitionnables). La TI-58 offrait l’adressage indirect, les indicateurs binaires, et la bibliothèque ROM de 25 programmes divers, mais n’acceptait plus les codes combinés de la TI-57, avec pour conséquence, une sensation de gaspillage de la mémoire programme à mesure qu’on tapait les instructions.

Les deux sœurs 57 et 58 perdaient tout leur contenu à chaque extinction, ce qui était vraiment contraignant. Ce n’était heureusement plus le cas de la TI-58C (le C signifiant mémoire Constante ou  Continue), qui elle, conservait miraculeusement le contenu de ses mémoires et programmes après extinction.

La TI-58C fut ma quatrième machine, juste après la TI-57. Elle coûtait horriblement cher pour mes pauvres moyens. Déjà ce n’avait pas été facile d’acheter la 57, il m’avait fallu attendre des mois alors qu’elle ne coûtait que 300 Francs. Ici, c’était 2,5 fois plus … Mais il me fallait cependant coûte que coûte la 58. Cette machine m’hypnotisait toutes les fois que je passais devant les vitrines. Et j’avais un peu d’argent après un premier emploi de quelques mois.

Je choisis de me rendre à Paris, au printemps 1982, pour réaliser l’achat. Les prix pratiqués dans mes boutiques locales étaient en effet prohibitifs. Je descendis ainsi pour la première fois seul dans la capitale. J’avais étudié la plan du métro pour me rendre à la FNAC Montparnasse … Pas si facile en fait … Car le métro s’est bien arrêté à la station prévue, mais je n’avais pas imaginé tant d’issues pour en sortir, avec des sorties côté pair ou impair, côté rue truc, ou côté gare … bref j’en ai emprunté une au hasard … et ai réussi à me perdre dans le quartier. Il y avait bien la Tour qui me permettait de ne pas trop m’éloigner, mais je n’en étais pas moins perdu. Je finis par remonter le courant des personnes munies d’un sac FNAC et atteignis mon but.

Après l’achat, sur le quai du métro du retour, je ne pus m’empêcher d’entr’ouvrir la boîte. La machine était toute neuve, magnifique.

J’ai vénéré cette machine tout le temps que je l’ai utilisée … c’est-à-dire un peu moins d’un an … En effet, en raison de la piètre qualité des claviers TI de l’époque, ma 58C a rapidement montré des signes de faiblesse : les touches avaient un effet « rebondissant », qui transformait un appui de « 1 » en « 111 » ou déclenchait pour un rien le clignotement d’affichage après l’appui(ssss) sur un « + » … Effet désastreux. Ne parlons pas de la programmation en de telles circonstances. Comment entrer correctement un programme, sachant que sur ces machines, on ne voit pas ce qu’on vient de taper (il faudra attendre la TI-66 pour ça), qu’une même instruction requiert souvent plusieurs appuis et plusieurs pas (par ex. la séquence INV 2ND PRD 0 5), et que les touches SST/BST permettant en principe la relecture sont affectées du même hoquet …

Ajoutons que lors d’un geste malheureux, j’ai arraché une patte de contact du module enfichable. Machine HS, quel dommage. Je l’ai conservée année après année, plus sentimentalement que par espoir d’une réparation.

Bien m’en a pris car bien plus tard, Internet est arrivé et m’a permis de remédier à cette situation. J’ai pu me procurer une machine en état de marche, puis y ai puisé l’électronique qui est venue prendre place dans ma TI-58C, qui a pu de nouveau fonctionner, branchée au secteur car le bloc accus est mort depuis longtemps. Il me reste donc à me procurer un bloc neuf, cela se trouve de nos jours, cela peut même se fabriquer.

J’ai pu réaliser certaines belles choses avec ma TI-58C, notamment un programme professionnel qui me permit accessoirement de tester en réel l’accueil de l’informatique par les populations « vieille école ». Je m’explique : en 1983, je venais d’obtenir mon premier vrai emploi (de bureau). Chaque jour en milieu d’après-midi, il était nécessaire de dresser un inventaire très précis de valeurs en atelier. Il fallait, pour une soixantaine de références, relever les quantités restantes, tenir compte des conditionnements (par 25, 30, 50 pour certaines, par 500, 1000 pour d’autres) et de la valeur de chacune … Opérations longues, purement arithmétiques, rarement justes du premier coup en raison des erreurs de calculs des uns ou des autres, qui me tentèrent d’en faire un programme pour TI-58.

Toute une soirée, je tentai de me replacer en situation et me remémorai toutes les étapes du processus pour en faire une traduction informatique. Quand les essais me parurent probants, j’allai me coucher, impatient de lancer mon programme en situation réelle.

Le lendemain, en milieu d’après-midi, je sortis fébrilement ma TI-58 et proposai de me charger de l’inventaire. La réaction de mes collègues fut hostile. En résumé, voici ce que j’entendis : « tiens donc, voilà le petit nouveau qui nous prend pour des demeurés, qui se la joue avec une machine façon James Bond, et puis d’abord seuls les imbéciles ont besoin d’une machine à calculer … etc. » Ambiance imprévue et vraiment détestable. Je me lançai quand même. Mais mon programme se révéla bogué, comme c’est souvent le cas lors d’une première utilisation. Donc sous le regard rassuré et narquois de mes gentils collègues, je dus recommencer en manuel.

Les bugs étaient faciles à corriger et dès le lendemain, j’aurais pu mettre à profit la justesse et la rapidité du programme. Mais j’étais ecœuré par l’incompréhensible réaction que je venais d’essuyer et plus jamais par la suite, je n’amenai ma 58 au bureau … Ce qui ne m’empêcha pas d’utiliser des calculatrices plus simples, ce qui provoquait les sarcasmes des anciens, qui calculaient toujours avec papier et crayon, en bombant le torse, et en faisant sans arrêt toutes les erreurs possibles … combien de fois ai-je entendu : « ne cherchez plus, vous allez rire, c’est juste une erreur de report ». Juste une erreur qui avait fait perdre 30 minutes à chacun, comme cela se produisait 3 fois par semaine. Moi je ne faisais pas d’erreur avec ma calculatrice, je faisais juste sourire.

Lointaine époque que je ne regrette pas, de ce point de vue …

TEXAS INSTRUMENTS TI-57 LCD

Printemps 1982, le magazine L’Ordinateur de Poche annonce dans son numéro de mai-juin la remplaçante en titre de la vénérable TI-57 à chiffres rouges de 1977.

Ce coup de jeune est attendu. La gamme 57 58 et 59 à chiffres rouges commence à manquer de souffle face à une concurrence vivace et novatrice.

La 57LCD ne vient pas seule, une TI-88 est annoncée pour le haut de gamme. Pas de chance, cette dernière ne sera finalement pas lancée. Des exemplaires circulent tout de même, testés par des rédacteurs spécialisés, des encarts fleurissent dans la presse puis plus rien.

Texas-Instruments n’a pas assumé sa prestigieuse création. Le prix de vente inévitablement élevé, une fiabilité non maîtrisée, une conception peut-être trop peu visionnaire ont eu raison de cette calculatrice dont seuls 5 à 7 exemplaires sont recensés à ce jour dans le monde (avec des numéros de série parfois élevés, suggérant qu’un entrepôt rempli de TI-88 bien emballées attend peut-être d’être découvert un jour, il est toujours permis de rêver).

A l’ère du Basic, cette TI-59 modernisée n’était pas promise à la première marche du podium. Était-ce pour autant une raison pour que Texas-Instruments laisse sa chaise vide ? Un tout puissant TI-CC40, contemporain, parlant Basic, sera créé mais sa diffusion restera confidentielle. Bien dommage tout cela.

Revenons à la TI-57LCD, qui ne sera pas un immense succès. Un écran LCD, une vraie autonomie, une mémoire permanente, voilà pour la modernité bienvenue. En revanche les spécifications techniques placent la 57LCD en retrait de l’ancêtre TI-57, c’est un comble.

Les possibilités de programmation sont toujours là. Mais la taille mémoire a fondu, avec 48 pas seulement, et en « tirant » sur les registres disponibles par dessus le marché, contrairement à la TI-57 qui ne faisait aucune concession sur ses 8 mémoires.

Désagrément supplémentaire, le clavier est raté, de mauvaise qualité : Rapidement les touches requièrent un appui de plus en plus fort, notamment les plus utilisées comme « ON« . La 57 LCD devient vite complètement inutilisable. Comparativement au clavier des TI-57 58 59 qui provoque des répétitions parasites, ici s’y ajoute la dureté croissante. Le picot interne des touches, à l’usure prématurée, peut être incriminé. L’examen visuel de l’arrière d’une touche « ON » fatiguée montre sans équivoque l’usure voire la disparition totale du picot de contact.

La TI-57 LCD n’a donc jamais vraiment remplacé l’ancêtre malgré ses ambitions. Une nouvelle 57II au meilleur clavier sera lancée en 1985 mais il faudra attendre 1986 et la TI-62 pour se sentir enfin en présence d’une vraie TI-57 qui ne dit pas son nom, moderne et sans concessions.

A signaler la disparition des légendes SUM et PROD (respectivement ajouter ou multiplier en mémoire). Les fonctions existent bien cependant, SUM devient STO+ et STOx pour le produit. Et les inverses STO- et STO/ sont disponibles. On jurerait avoir vu cela chez  … Hewlett-Packard !

Un dernier grief que la 57 LCD va partager avec beaucoup de futures TI scientifiques : la trappe à piles. Ce petit dispositif va se montrer très fragile. Il ne peut s’ouvrir qu’en force, avec un objet contondant. Comme les ergots de la trappe sont très fins et que le ressort des piles bouton appuie continûment dessus, la trappe lâche facilement et la machine devient inutilisable, les piles n’étant plus maintenues. Seule solution, laisser la calculatrice définitivement enchâssée dans son étui rigide à couvercle.

Ai-je dit que la TI-57LCD est une très mignonne machine ? Alors voilà qui est fait. 🙂

Pour aller plus loin,

http://www.silicium.org/site/index.php/24-catalogue/ordinateurs-de-poche/66-texas-instruments-ti-57-lcd

 

TEXAS-INSTRUMENTS TI-58

La grande  sœur de la TI-57.

Tout comme elle, la TI-58 ne savait pas conserver ses données après extinction ou panne sèche. Le préjudice était ici plus grand car la taille mémoire est supérieure : 240 pas de mémoire-programme contre 50 pour la 57.

La mémoire de la 58 était partitionnable, de façon à privilégier selon les nécessités le nombre de mémoires de données ou bien la place laissée aux instructions de programmes.

Par ailleurs un programme sur 58 consommait davantage de place que sur 57, car les adresses (de mémoires ou de branchements) ne pouvaient plus être combinées aux instructions. Ainsi, l’instruction INV SUM 7 (soustraction en mémoire n° 7) est traduite sur TI-57 par le code unique « -SUM7 » sur un seul pas, tandis qu’elle en mobilise trois sur TI-58 (INV  SUM  007).

Compte-tenu de ce décompte différent, on peut dire que la TI-58 avait grosso-modo 3 fois plus de mémoire que sa petite sœur et pas plus.

Quelles étaient les autres différences ? L’adressage indirect pour la grande, permettant des choses interdites à la 57. La notion de drapeaux ou indicateurs binaires. Et les cinq touches supérieures pour appeler ou piloter les programmes, en particulier ceux du module.

Et donc autre atout : les modules enfichables de mémoire morte (ROM). Ces modules contenaient des bibliothèques de programmes spécialisés. La 58 était livrée avec son « Master Library« , soit le module de base, contenant 5000 pas de programmes divers y compris un jeu, le HI-LO game. La plupart des programmes pouvaient être transférés en mémoire principale, ou appelés en tant que sous-programmes.

L’examen en mémoire d’un programme de module avait une très intéressante valeur pédagogique.

Les modules spécialisés proposés en option étaient axés sur les statistiques, l’aviation, la navigation, l’électricité, etc.

La puissance apportée par les modules explique l’intérêt que pouvait malgré tout présenter une calculatrice dépourvue de toute sauvegarde mémoire. La 58 sera d’ailleurs beaucoup utilisée par diverses sociétés ou entreprises, pour qui Texas-Instruments concevra des modules sur mesure.

Texas-Instruments lancera aussi une 58 à mémoire permanente : la TI-58C, machine fabuleuse qui connaîtra un grand succès … et sera d’ailleurs ma quatrième machine, mais ceci est une autre histoire.

Une interrogation franco-française pour finir : Le catalogue de La redoute proposait ses Ti-58 avec un second module, à choisir dans une liste de modules spécialisés. Or, sur le marché de l’occasion, où la Ti-58 est très présente, je ne vois jamais de Ti-58 avec deux modules. C’est soit le Master Library tout seul, soit accompagné d’une collection de modules divers, mais jamais deux modules. J’en conclus sans trop y croire que La redoute a vendu fort peu de ces machines ?  Mystère.

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TEXAS-INSTRUMENTS TI-66

Après la toute-puissante TI-59 de 1977 et le projet sans suite TI-88, Texas modernise son offre et lance en 1983 cette machine simple et de présentation horizontale, d’un esprit resté proche des TI-58 et 59 (à l’exclusion des modules enfichables, principe inconnu de la 66).

L’affichage désormais de technologie LCD montre les pas de programmes en clair sous une forme alphanumérique, ce qui est un vrai progrès. La consommation et l’autonomie sont devenues satisfaisantes. La logique de programmation reste grandement compatible avec celle des modèles TI-58 et 59.

Je me souviens qu’à l’époque où je la voyais en magasin (1984 ?), la TI-66 me semblait chère, 400 Francs de mémoire, pour un modèle regardant vers le passé sans le panache des modèles remplacés, c’était beaucoup. La taille mémoire disponible était restée à peu de choses près celle de la TI-58, le partage entre mémoire de programme et registres de donnée s’effectuant désormais si besoin au registre près et non plus à la dizaine de registres. Quant à la rapidité de calcul, franchement en retrait, cela n’était pas indiqué sur la  boîte, l’utilisateur, forcément déçu, la découvrait par lui-même.

Pour l’anecdote, un détail m’inquiétait : les deux interrupteurs rouge et gris qui me semblaient fragiles. Ce n’est pas le cas, quarante ans après, la qualité de construction de ce modèle a fait ses preuves.

Le processeur est de marque Toshiba. Le manuel rappelle une précision de calcul interne de 13 chiffres, arrondis à 10 pour l’affichage. Une précision identique sur le papier à celles des 58 et 59. Pourtant je m’étonne des résultats vraiment excellents fournis par la TI-66 lors de tests de précision poussés.

Il existe un port de connexion pour périphérique d’impression : la PC-200.

Une machine à ne pas oublier, solide, très fiable. Avec malgré tout une fragilité telle l’épée de Damoclès, partagée par beaucoup de TI de cette époque : Une trappe des piles à ouvrir et fermer avec les plus grandes précautions, car s’enclenchant par un ergot très fin. S’il vient à casser, la machine peut être jetée car plus rien ne maintiendra les piles en place.

Ci-dessus la trappe des piles où l’on voit un ergot particulièrement vulnérable aux manipulations trop énergiques. La conception d’un logement, où la trappe assure elle-même la compression des piles, est partagée par beaucoup de modèles Texas-Instruments de cette époque.

 

TEXAS-INSTRUMENTS TI-65

TI65

Même carrosserie que la Ti-62 sur cette Ti-65 de 1986. L’affichage est plus traditionnel, avec des digits 7 segments. Beaucoup de fonctions qualifiées de « techniques », dont un chronomètre à la seconde fonctionnant aussi à rebours.

Programmable avec conversion automatique des mémoires utilisateurs à raison de 7 pas gagnés pour 1 mémoire perdue, et ce jusqu’à 100 pas. Alors que la TI-62 ne dispose que de 10 mémoires et d’un espace programme irréductible de 42 pas, la TI-65 descend jusque zéro et offre dans ce cas 16 mémoires, de 0 à F. L’arithmétique en mémoire est possible mais à la différence de la 62, elle consomme un pas supplémentaire. Il en résulte que son espace mémoire de programme est plus étroit que celui de la 62. Quand aux tests, fini le registre « t », les tests de comparaison portent ici sur n’importe quelle mémoire.

Voici le plan de la mémoire, issu du manuel.

Pour résumer, une machine originale et puissante. Le clavier est sans défaut même pour la longue touche EGAL qui répond où que se pose le doigt.

TEXAS-INSTRUMENTS TI-62 Galaxy

La vraie remplaçante de la fameuse Ti-57 à chiffres rouges ?

La TI-62, de présentation horizontale tendance Galaxy oblige, née en 1986, se manipule à l’ancienne et le nostalgique de la TI-57 n’est pas complètement dépaysé. La mémoire programme de 42 pas peut croquer les mémoires disponibles et grossir à raison de 7 pas par mémoire, jusqu’à culminer à 100 pas. Il ne reste alors plus qu’une seule mémoire disponible. Grosso modo, la mémoire globale n’est pas supérieure à celle de la vieille TI-57 première du nom.  Par contre, on a droit désormais à un éditeur de programmes alphanumérique (digits 14 segments) et à une autonomie décente.

La TI-62 est une championne de la lenteur. Un véritable escargot du calcul, laissé sur place par nombre de machines bien plus archaïques, vénérable TI-57 compris.

A sa décharge, les programmes s’exécutent en affichant brièvement en clair chacune des instructions. On ne peut pas dans ces conditions pulvériser les chronos.

La construction est bonne et le clavier excellent, même en 2020.

Le plan de la mémoire, issu du manuel :

TEXAS-INSTRUMENTS TI-95 PROCALC

La philosophie de cette machine pourrait être : « vous avez aimé la Ti-59 ? vous adorerez le TI-95« .

Un contexte compliqué pour le Ti-95 : En plein raz-de-marée des ordinateurs de poche, où se surpassent Sharp et Casio, Texas-Instruments n’a pas préparé ce type de réponse et cherche sa solution.

Le fameux projet de calculatrice alphanumérique TI-88 qui devait aboutir en 1982 est définitivement arrêté. Depuis, Texas-Instruments hésite et couche sur sa page blanche le très original ordinateur de poche CC40, puissant, original, qui ne rencontrera pas son public. En 1986, quatre longues années après, arrive le couple TI-74 Basicalc et TI-95 Procalc. Peut-on regarder ces deux machines comme le concept maison de l’ordinateur de poche ? : des machines au format paysage, à clavier « qwerty », à la fois bases de programmation évolutives alphanumériques et calculatrice ? L’une se programme en langage Basic, l’autre en enregistrement de touches. Les deux machines partagent la même carrosserie.

Qu’est-ce donc que le Procalc ? Cette calculatrice est totalement dans l’esprit de la TI-59. Et elle en corrige tous les défauts.

La 59 a +/- 1000 pas de mémoire, le 95 en a 7 fois plus
La 59 a 3 heures d’autonomie, le 95 en a infiniment plus
La 59 a une mémoire volatile, le 95 a une mémoire permanente
La 59 est fragile (clavier, contacts …), le 95 est robuste
La 59 est exclusivement numérique, le 95 est alphanumérique

La 59 pilotait ses programmes au moyens de touches A à E couplées à de fines cartes à enficher juste au dessus, le 95 propose – est-il le premier ? – le principe des touches de menus promis à bel avenir.

Pour le reste, le TI-95 permet lui aussi l’ajout de modules (tous optionnels cependant quand la 59 était livrée en standard avec son « Master Library« . La TI-59 embarquait une sauvegarde par cartes mais la mémoire du 95 est segmentée dans cet esprit. Quant aux programmes conçus pour Ti-59, ils peuvent facilement être transposés pour Ti-95.

Les fonctions de calcul du Ti95 sont nombreuses et sa programmation puissante et riche. Les capacités alphanumériques ne vont cependant pas aussi loin. On peut enrichir les programmes de messages en minuscules et majuscules. Il est possible de stocker et rappeler des messages d’une longueur allant jusqu’à 80 caractères, avec caractères spéciaux. Il manque juste le traitement de chaînes, l’extraction de caractères, comme le fait si bien le Basic.

A noter aussi que le 95 est une des très rares calculatrices à avoir su tirer parti du format horizontal pour offrir un afficheur de taille généreuse.

Un reproche : l’énorme touche CLEAR placée là où on aimerait trouver une touche ENTRÉE. D’où parfois des effacements intempestifs. Et un défaut, pas gênant du tout et commun à beaucoup de modèles, un corps sombre interne qui dépasse un peu le long de la base de l’afficheur.

En conclusion le TI-95 est une machine toute puissante – dans laquelle certains décèlent le fantôme de la TI-88 – qui n’a cependant pas connu le succès car en décalage avec le marché de l’époque (1986).

TI95MODULE

TEXAS-INSTRUMENTS TI-57

La mythique TI-57… Cette machine fut très diffusée entre la fin des années 70 et le début des 80. C’était une programmable à prix étudié. Et quelle programmable !

Nombre d’informaticiens avouent avoir débuté sur cette machine. Au menu des possibilités: des sauts conditionnels, des sous-programmes, une touche « pause » magique, un compteur de boucles. De quoi se faire plaisir.

Une contrainte : la taille mémoire minuscule de 50 pas. Les ardeurs étaient vite refrénées et le maître-mot était « optimisation », ou comment, à force d’astuce et de connaissance intime de sa machine, faire entrer un programme de 70 pas « sur le papier » dans les 50 disponibles. C’était du sport.

Ce qu’on oublie souvent de mentionner quand on parle de ses limitations, c’est que la 57, à la différence des 58 et 59, permettait les codes combinés. Ce qui signifie qu’un seul pas était suffisant pour stocker à la fois l’instruction (stockage mémoire par ex.) et l’adresse (mémoire n° 5 par ex.). Cela permettait de ne pas arriver trop vite à l’ultime pas n° 49.

Une autre limitation, la mémoire volatile : la machine se vidait complètement à chaque extinction. Certains bidouilleurs diaboliques découvrirent qu’il était possible de tromper la machine par un petit programme en principe invalide, qui ouvrait en fait une porte vers des manipulations secrètes. On pouvait ainsi n’éteindre que l’affichage, procurant une autonomie décente à cette machine (3 heures seulement en autonome). Il était aussi possible de faire apparaître les lettres A B C D E F.

Deux dernières particularités de la 57 : lors de l’exécution d’un programme, l’afficheur montre le déroulement de celui-ci à grande vitesse … sur fond de vocalises de grésillements, bien audibles en collant l’oreille au dos.

J’achetai ma TI-57 au printemps 81, dans une librairie qui soldait toutes ses calculatrices 25%. C’était très cher pour moi, mais 224 Francs, c’était finalement le meilleur prix que j’aie pu voir en deux ans.

De retour chez moi, je constate un problème. Le ressort de l’interrupteur n’est pas bien en place, de sorte que la machine s’allume quand je l’incline à droite, et s’éteint si je la penche à gauche … Déception. Je la reporte chez le marchand, qui comprend le problème et me remplace la 57, dont je vérifie sur place le clic de l’interrupteur. De retour chez moi, ça ne va toujours pas. Cette fois, la machine s’allume mais aucune touche ne répond. Que se passe-t-il donc ? En fait, la touche RST est bloquée et ne peut s’enfoncer. Ce blocage rend inopérantes les autres touches. Je visite à nouveau le marchand qui, cette fois fait la grimace. Il me donne une troisième machine, c’est sa dernière. Heureusement, celle-ci est la bonne et cette Ti fonctionnera à merveille pendant … un an. Après cela viendra le problème des touches qui rebondissent, énorme défaut des claviers des Ti de cette époque. Quel dommage.

A ce jour, ma 57 fonctionne toujours, si on accepte les farces des touches qui écrivent 111 au lieu de 1 et qui déclenchent le clignotement d’erreur quand on appuie sur le + (la TI-57 ne gère pas plusieurs appuis successifs sur les touches d’opérateurs).

TI-57-2

TEXAS-INSTRUMENTS SR-50

TISR50-2

En 1974 les calculatrices de poche scientifiques sont encore toutes jeunes. Alors que Hewlett-Packard sortait deux ans plus tôt sa fameuse HP-35, suivie par la HP-45 un an après, Texas-Instruments présentait dès janvier 1974 sa riposte : la SR-50, magnifique machine dotée elle aussi des fonctions trigonométriques et des logarithmes.

Les HP ont une prédilection pour la logique de calcul postfixe, le fameux RPN. Texas-Instruments est pour sa part fidèle à la touche ÉGAL. Il enrichit même sa logique dite algébrique d’un dispositif de gestion des priorités des opérateurs, qu’il appellera AOS.

L’afficheur de la SR-50 est un généreux 10 + 2 digits à LED (13 chiffres de précision interne).

Machine robuste, la SR-50 est aussi dotée d’un clavier de qualité et de bon toucher.

TISR50-1TISR50-3

TEXAS-INSTRUMENTS TI Business Analyst I

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Un des différents modèles financiers de la gamme Majestic de Texas-Instruments. La BA I est une copie conforme de la Ti-31, avec ici les légendes peintes sur les touches et non en façade.

On retrouve la couleur « OR », véritable lieu commun du calcul financier, qui orne souvent les machines orientées Business, notamment chez Hewlett-Packard.

La BA I est une machine simple, offrant le minimum en la matière : le solveur Time Value of Money, ainsi que la régression linéaire. La notation scientifique est gérée, ce qui peut pourtant sembler peu crucial pour un modèle à vocation financière.

En marge de cet article sur la Ti-31, je profite de cet article portant sur une machine de la famille Majestic pour dire tout le mal que je pense du logement de la pile 9V de ces modèles.

Outre le fait que l’afficheur LED glouton rend obligatoire une bonne alimentation, en l’occurrence une pile 9V toujours malaisée à relier à ses bornes, la trappe ne peut s’ouvrir qu’à l’aide d’un outil, genre ciseaux, lame, lime à ongles rigide, etc.

Ces ustensiles ne sont jamais disponibles au moment et à l’endroit où la Ti tombe en panne sèche. Pourtant sans cela, impossible d’ouvrir la trappe.

Et lorsque la pile est en place, refermer la trappe nécessite de bien viser pour placer la pile (mobile à l’intérieur du logement), bien en face des reliefs internes de la trappe …

TEXAS-INSTRUMENTS SR-10

TISR10

Petite soeur des SR-11 et SR-16, la SR-10 est un modèle vraiment ancien, les premiers exemplaires remontant à 1972. Une ligne biseautée magnifique pour l’ensemble de la gamme.

La SR-10 a 8 chiffres rouges, une capacité <1E08. Elle dispose de quelques fonctions semi-scientifiques qui la situent juste au dessus de la TI-2500 en termes de possibilités.

Le clavier produit des petits clics et les énormes touches carrées sont affleurantes. Une page d’histoire …

TEXAS INSTRUMENTS SR-16

Produite en 1974, la TI-SR16 est inclassable et trahit les tâtonnements qui ont mené vers les calculatrices scientifiques telles qu’on les connaît aujourd’hui.

La SR-16 est dépourvue de toute fonction trigonométrique ou de calculs angulaires. En revanche elle dispose bien des logarithmes et réciproques – décimaux et népériens – et de l’élévation à la puissance.

La SR-16, limitée on le voit dans ses ambitions scientifiques, connaît cependant la notation avec exposant, et peut donc manipuler des nombres jusqu’à l’exposant de dix égal à 99.

Notons un archaïsme, la touche Σ, nommée plus tard SUM, ou M+, qui cumule les valeurs dans la mémoire (unique).

La SR-16 est membre de la « Wedge Line« , une famille qui comprend les SR-10 et SR-11 et SR-16. Ces 3 machines ont une superbe ligne biseautée, une coque au plastique épais de belle qualité. Le clic des touches ne produit pas un bruit sublime, mais la qualité est au rendez-vous : quarante ans plus tard, le fonctionnement est intact.

Si les SR-10 et SR-11 se trouvent facilement en occasion, la SR-16 est plus rare, donc plutôt coûteuse à acquérir, comme toute machine mythique finalement…

A noter qu’on trouve sous la marque KingsPoint une machine très voisine fonctionnellement de la SR-16, la KingsPoint 33, mue par la même puce, le micro contrôleur TMS1001 de Texas Instruments

TISR16-2

TEXAS-INSTRUMENTS TI-31

La TI-31 n’est pas facile à rencontrer. Financière de 1978 réservée au marché européen, la TI-31 est la jumelle de la Money Manager d’outre atlantique.

Sur la page ci-dessous de ce très vieux catalogue de La Redoute, on voit côte à côte une TI-31 et la bien plus connue TI-30. Si cette dernière a été abondamment diffusée, j’ai cherché pendant des années la trace de la TI-31, largement oubliée du plus grand nombre.

TEXAS-INSTRUMENTS SR-40

TISR40

La TI-SR40 est une variante du best-seller TI-30, équipée d’un bloc accu rechargeable.
Excepté le coloris sombre, la seule différence (je n’en vois pas d’autre) concerne les légendes de touches, ici imprimées sur les touches, et non plus au dessus.

La SR-40 a parfois la réputation d’être mieux construite et de meilleure qualité que la TI-30. Je ne le pense pas pour ma part, le clavier est bien le même, l’assemblage aussi.

Cette SR-40 photographiée ici est ma 2e SR-40. J’avais démonté la première pour nettoyage, en particulier de la façade. Or, la peinture noire n’avait pas tenu et s’était immédiatement effacée lors du nettoyage (eau + savon), laissant voir le métal nu et brillant. Décidément la qualité n’était pas au rendez-vous.

Dans un précédent article sur la TI-51 III, je parlais d’un énoncé scolaire de comptabilité bien lointain, dans lequel une entreprise se fournissait en « règles à calcul » électroniques. Un des modèles convoités était la SR-40, mystérieuse machine, introuvable dans aucune de mes boutiques locales, et qu’il me faudrait absolument retrouver un jour 😉

TEXAS-INSTRUMENTS TI-2500 Datamath

TI2500

J’ai longtemps cru que la Datamath, très ancienne calculette (la première de TI) état une minuscule et très mignonne machine. Faux, ses dimensions sont importantes, notamment l’épaisseur, effrayante !

Reste que la TI-2500 est une calculette très appréciée des collectionneurs. Il en existe plusieurs variantes, plus ou moins rares ou précieuses.

Pour ma part, j’ai mis du temps à accrocher, mais ça y est ! je suis enfin fan de cet objet culte.

Ci-dessous, une Datamath comparée à une TI-SR40

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TEXAS-INSTRUMENTS SR-51A

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Une scientifique très complète produite dès juin 1975. La SR-51A est rapide, puissante, très précise (13 chiffres en interne, 10 affichés). Sa qualité de fabrication est excellente, ce qui lui permet de fonctionner en 2015 comme au premier jour ! (avec câble 220V car les accus sont morts depuis longtemps).

J’ai bien sûr réalisé un test de précision, consistant à cumuler les sinus de 1° à 360°, par appuis successifs sur les touches Σ+ et sin, et ce 360 fois de suite. Au cours de cette frappe interminable, pas un seul incident de clavier n’est survenu. Ce test aurait été purement et simplement impossible avec mes TI-57, 58 et 59, pourtant de génération plus récente, les claviers étant devenus trop défaillants.

La 51A est belle, de dimensions idéales, et plutôt légère par rapport à sa soeur programmable SR-56.

Parmi les fonctions disponibles, un étonnant dispositif de conversions d’unités accessibles par appui sur 2nd + un code à 2 chiffres. Les codes sont imprimés au dos de la calculatrice.

Trois mémoires, dont les adresses sont multiples et se chevauchent sur le clavier. Pas très pratique … (Par ex. la mémoire 2 = la mémoire 8 = la mémoire 0).

J’ai acquis cette machine par hasard. Je convoitais un modèle précis vendu au sein d’un lot disparate. Et surprise, parmi ce lot, une magnifique SR-51A que je désespérais de trouver un jour.

TEXAS-INSTRUMENTS SR-56

 

TI-SR56-2

Très belle machine programmable de l’époque 1976. La SR56 est l’ancêtre de la fameuse TI-57. Elle ne connaît pas les sous-programmes de la TI-57. Elle a 100 pas de capacité programme mais n’accepte pas les codes combinés, et 10 mémoires, plus le registre t de test. Et elle gère déjà les priorités d’opérations.
 
J’ai découvert la SR-56 assez récemment. Jusqu’alors, mes repères historiques s’arrêtaient à la TI-57 que je considérais déjà comme un véritable dinosaure, avec son affichage LED rouge primitif, son clavier mort de fatigue depuis longtemps, sa mémoire minuscule.
 
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une gamme plus ancienne encore, les SR-56 et SR-52 notamment. Et paradoxe : ces machines ont mieux encaissé les outrages du temps que les cadettes.
 
La SR-56 est très bien construite. Le mécanisme du clavier en particulier est fiable, année après année. Il est pourtant de même type : des dômes métalliques à déclic, mais de conception différente et visiblement plus soignée.
 
Dernière bonne surprise : la vitesse. La SR-56 est deux fois plus rapide que la TI-57 !
 
Sur la plan du design, la 56 est datée, mais ne manque pas de charme. Elle est lourde. Là encore la qualité des matériaux semble creuser l’écart avec une TI-57 légère, légère …

TEXAS-INSTRUMENTS TI SR-52

Une des toutes premières calculatrices scientifiques programmables.

Produite à partir de 1975, la SR-52 est une machine puissante. Ses capacités de programmation sont déjà importantes : les sauts, tests, drapeaux, l’adressage indirect et 224 pas de programme disponibles.

La SR-52 sera une des rares calculatrices à posséder un périphérique intégré de lecture/écriture de cartes magnétiques.

Ce dispositif permettra de compenser la volatilité de la mémoire, mais aussi de profiter de bibliothèques de programmes, voire s’en constituer.

Question esthétique, la SR-52 est brutale. Ses dimensions sont importantes, notamment l’épaisseur et aussi le poids (machine de poche ?).

Pour autant, elle recèle une beauté primitive qui ferait passer une Ti-59, après quinze minutes de manipulation d’une 52, pour une fine et élégante machine moderne. C’est dire.

Un défaut de conception, partagé par plusieurs modèles Texas-instruments (TI-SR56SR-50, SR-51) de cette génération, concerne les commutateurs qui laissent en peu de temps des traces d’usure sur la peinture de façade. Il existe il est vrai deux façons d’agir sur ces interrupteurs : soit avec l’ongle qui appuie délicatement sur le côté (et on entend un clic de bon augure), soit avec le doigt qui, sans doute invité par les reliefs apparents, appuie avec force en plein milieu de la touche, espérant la faisant glisser d’un côté ou de l’autre. Ce second geste n’est pas le bon, car le bouton n’y répond qu’avec mauvaise grâce, sans clic, raclant et décapant la peinture en quelques allers-retours.

C’est dommage car la qualité générale de la machine est excellente, le clavier notamment est sans faiblesse et complètement opérationnel aujourd’hui encore, contrairement à celui de la cadette Ti-59. Ce constat de qualité de construction se retrouve sur toute cette gamme ancienne.

A noter qu’il existe pour la SR-52 une littérature qu’on peut encore dénicher sur le net, où sont documentées certaines fonctions pointues ou cachées.

TEXAS-INSTRUMENTS TI-2550

TI2550

La TI-2550 est une antiquité pas rare du tout.
Son afficheur est à diodes rouges, ce qui signifie grande consommation, comme toutes ces vieilles machines.
Malgré sa carrure imposante, la TI-2550 ne sait rien faire, ou presque … Bon j’exagère un peu, c’est juste une 4 opérations, avec mémoire et pourcentage … J’avoue cependant avoir une tendresse particulière pour cette chose …

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TEXAS-INSTRUMENTS TI-51 III

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Cette Ti-51 III m’a longtemps trotté dans la tête.
En 1981, étudiant en comptabilité, je travaillais sur l’énoncé d’un problème portant sur l’achat par une entreprise de « règles à calcul électroniques ». Les quantités achetées étaient importantes et ne portaient que sur deux modèles, d’ailleurs photographiés sur la page de l’énoncé polycopié : TI SR-40 et TI-SR-51 III. Si je suivais de près la TI-57, que j’étais sur le point d’acquérir, je n’avais en revanche jamais entendu parler d’une 51 III, grande inconnue par ailleurs de mes boutiques locales.
Mystère aujourd’hui résolu grâce à Internet qui me permet enfin de réfléchir à ce problème comptable de manière plus concrète. 
La TI-51 III fut très diffusée. Elle est programmable mais cela reste sommaire : 32 pas et bien peu d’instructions de contrôle. La 51 est une sorte de couteau suisse, permettant les statistiques, la régression linéaire, les factorielles, la trigonométrie hyperbolique, des constantes, des conversions et aussi une possibilité de programmation. Machine attachante, ce n’est peut-être pas le modèle le mieux adapté aux besoins de l’entreprise de mon devoir d’étudiant … Mais je crois me souvenir que le sujet m’ayant inspiré, j’avais eu une bonne note …
Il existe une TI-51 II que je ne connais pas et qui doit être assez différente de la 51 III (pas de programmation je crois).