HEWLETT-PACKARD HP-41CV
Un monstre sacré plusieurs années durant. L’alpha et l’oméga de l’âge d’Or.
La HP-41 fut produite de 1979 à 1990 soit pendant plus de 10 ans. Elle a brillamment tenu tête aux « Ordinateurs de poche Basic » tout au long de cette prodigieuse décennie.
Il faut dire qu’elle avait des atouts : nettement plus de mémoire que son aînée HP-67, un langage de programmation, encore spécialisé, mais très puissant, souple, agréable. Aussi des capacités alphanumériques, sublimées par l’incroyable afficheur à digits de 14 segments. Et quatre emplacements pour accueillir des modules additionnels.
Et une belle petite imprimante était en option.
On pouvait se procurer aussi un lecteur de cartes magnétiques, ou un lecteur de codes-barre pour saisie éclair de programmes publiés sous cette forme. Et cerise sur le gâteau, une mise en réseau de plusieurs machines et périphériques était possible, au moyen d’un périphérique, appelé boucle HP-IL, vendu extrêmement cher à l’époque … Ce concept parfaitement abouti, une machine performante, de bonne qualité de construction, un prix relativement accessible ont fait de cette calculatrice une figure de cette période.
Trois déclinaisons virent le jour, la 41C de base, la 41CV disposant de 5 fois plus de mémoire (V comme 5), et la CX, pourvue de fonctionnalités supplémentaires, l’horloge par exemple. Pour notre plus grande chance, la 41 reste courante sur le marché de l’occasion (puisque produite 10 années durant).
Quand la HP-41 est apparue, je ne m’intéressais pas aux modèles Hewlett-Packard. Trop chers, trop compliqués avec ce système de notation polonaise inverse. Trop élitiste aussi, voire arrogant. Je ne voyais que par Texas-Instruments. Mais la 41 était partout. Dans les vitrines, les magazines spécialisés, les prospectus de librairies … Et quelle belle machine. Même si je ne voulais pas le reconnaître, la HP-41 me bottait bien. Mais de toutes façons, son prix la rendait inaccessible à mon budget (1800 Francs pour la C, 2300 pour la CV).
Je finis par me convertir au RPN quelques années plus tard avec la HP-42S. Et plus tard encore (2008), grâce à Internet, une 41CV me tomba dans les mains. J’ai enfin pu contempler de mes yeux le fascinant afficheur alphanumérique. J’ai un peu tapoté et constaté à quel point il est finalement malaisé d’utiliser une 41 de nos jours. Trop peu de touches, trop de raccourcis à taper, trop de recours au catalogue. Je trouve cette machine fastidieuse, surtout par rapport à la 42S. Et elle ne connaît pas la virgule flottante : toujours une ribambelle de zéros affichés …
Mais rien à faire je la garde !