La MBO Alpha 30 est une magnifique machine, remontant à 1975. L’afficheur est constitué de digits rouges. Les segments ne sont pas ici de simples « barres » LED, mais des micro-segments (presque des points). Huit grands chiffres pour la mantisse, et 2 plus petits pour l’exposant de 10. Le calcul s’effectue en interne sur 10 positions, ce qui est un plus pour une bonne précision.
La machine est rapide, comme en témoigne le résultat de la factorielle de 69 obtenu en 1 petite seconde. On peut d’ailleurs pousser plus loin puisque la MBO est capable « d’exploser » sa capacité de <1E100, et de donner les factorielles jusqu’à 99 (sous réserve de fermer les yeux devant le symbole d’erreur et de placer mentalement le chiffre « 1 » devant l’exposant, celui-ci ne pouvant être affiché que sur 2 positions).
La prise en main de la calculatrice est excellente. Les dimensions et poids sont parfaits. Le clavier à déclics, s’il ne procure pas le meilleur toucher du monde, reste néanmoins précis, sûr, sans rebonds. L’alimentation est obtenue par 3 piles AA. Comme les LED sont dévoreuses de kilowatts, un dispositif de veille éteint l’affichage au bout de quelques secondes d’inactivité, et ne laisse qu’un petit segment de veille à droite.
A noter un témoin spécifique, une barre oblique près du signe MOINS, qui indique qu’on travaille en radians et non plus en degrés. Le mode angulaire se commute à l’aide de la touche D/R, ce qui est déjà en 1975 un élément de modernité, quand on considère que nombre de modèles n’abandonneront leurs gros commutateurs manuels qu’à l’aube des années 80. En revanche pas de calculs en mode grade.
En résumé, il se dégage de cette jolie machine de 1975, une indéniable ambiance de qualité : fonctionnement intact aujourd’hui, afficheur haut de gamme bien lisible sous des inclinaisons extrêmes, excellent clavier, minuscule interrupteur au basculement doux, bonne rapidité, bonne précision, ligne étudiée et agréable. Cette MBO devait sans doute être commercialisée à bon prix.