Commodore 776M

Dans une autre présentation, celle de la Sperry-Remington 663, je découvrais l’existence d’un afficheur limité à 6 positions. Je n’imaginais pas qu’il pût exister des modèles à 7 chiffres !

La Commodore 776M, calculatrice basique s’il en est, ne peut gérer de nombres supérieurs à 9.999.999, quand l’immense majorité des machines offrirent très tôt les 8 chiffres « réglementaires », rouges, verts ou oranges, voire 10, pour les modèles scientifiques.

Le boîtier de la 776M est identique à celui de la SR7919, qui, elle, déroule sans difficultés son ruban de 8 chiffres.

Je parie que le « 7 » du milieu de « 776 » traduit cette caractéristique.

La 776M, en dépit de ses 19 touches, n’est pas si dépourvue que cela. En particulier sa touche de pourcentage est pratique et intuitive, c’est loin d’être toujours le cas. Par exemple, pour ajouter 9% à 102, il suffira de taper le plus simplement du monde : 102 + 9 % =. Pour retrancher, le principe est le même, et la multiplication affichera le pourcentage d’une valeur.

La touche de mémoire s’utilise de façon franche elle aussi. Pour stocker, on tape M et pour rappeler … on tape le même M. Bien que la touche soit unique, la Commodore sait toujours ce que vous souhaitez faire, et pour cause : Le M qui stocke doit être utilisé pour un résultat, donc après pression sur la touche EGAL. Hormis ce cas, M retournera le contenu de la mémoire.

L’excellent état de fonctionnement de ma 776M m’étonne, vu son âge et sa technologie d’affichage par chiffres rouges gros consommateurs d’énergie. Elle s’alimente avec une simple pile de 9 Volt. Or brancher ce type de pile est toujours délicat : l’extrémité des câbles sortant de la machine est conçue pour mordre solidement les deux ports de la pile. Pour les déconnecter, il faut souvent user de fermeté, tandis que la préhension des câbles entre deux doigts est malaisée. Dans ces machines anciennes, il n’est pas rare de voir ces câbles fragilisés, voire hors service, quand ils n’ont pas tout simplement disparu. Les changements de piles étant rendus fréquents par l’afficheur glouton, je suis tenté de conjecturer que les machines en état de fonctionnement aujourd’hui ne furent que peu utilisées au cours de leur vie. Tant mieux pour les amateurs !

Merci à kweeky

Commodore SR-4921

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L’archétype de la grosse Commodore typique des années 70, avec son afficheur à diodes rouges et ses nombreuses et magnifiques touches scientifiques.

Quoiqu’en regardant bien, on se rend compte que celle-ci n’est pas comme les autres.

Vraiment vous ne voyez pas ? Cherchez un peu du côté de la touche EGAL. Eh oui la Commodore 4921 ne possède pas cette touche, elle a, à la place, le « ENTER » (ENT ici) caractéristique de la notation polonaise inverse (RPN en anglais).

On croit souvent à tort que Hewlett-Packard fut le seul constructeur à implémenter ce mode particulier de calcul. En fait, de nombreuses marques s’y sont essayées à un moment ou un autre, y compris Commodore avec ce modèle qui autant que je sache, est unique sur ce point dans le vaste catalogue de la marque.

Il est inhabituel de tenir en main une Commodore à logique RPN, au point que le naturel veut reprendre le dessus, et qu’on se trouve vite face à une machine indomptable. Et on mesure du coup les déboires que peut rencontrer une personne non initiée à ce mode d’entrée des données : il est alors impossible de tirer quoi que ce soit de sa machine.

Comment utilise-t-on une calculatrice RPN ? comment initier la personne ci-dessus ? C’est là que cela se corse car une telle initiation commence toujours par un petit discours sur l’intimidante touche ENTER, puis sur le concept abscons de « notation polonaise inverse », avec peut-être une tentative audacieuse de prononcer le nom compliqué du logicien polonais qui en fut le promoteur. A ce stade de l’initiation, on a face à soi une personne qui vous écoute encore poliment, mais qui a déjà compris que jamais de sa vie elle n’utilisera une calculatrice aussi inutilement compliquée. Avant qu’elle se sauve, on se dépêche d’attaquer le chapitre de la syntaxe d’entrée mais c’est trop tard, la personne est déjà loin.

Selon mon expérience, c’est tout le contraire qu’il faudrait faire. Ainsi, je fais le pari qu’en deux indications, je puis réconcilier n’importe quel public avec une machine RPN. Tout d’abord, on peut établir une comparaison entre la touche de racine carrée de n’importe quelle calculette, et les 4 touches arithmétiques de ma RPN : ça marche pareil, dans les deux cas, on entre d’abord la valeur, et ensuite on tape la touche de fonction. Ici les touches + – × ÷ ne sont plus les éléments d’une syntaxe mais de simples touches de fonctions : la fonction [SOMME de 2 nombres], la fonction [DIFFÉRENCE entre 2 nombres], la fonction [PRODUIT de 2 nombres] et la fonction [RAPPORT de 2 nombres]. Comme ces fonctions agissent non sur une seule valeur, mais sur un couple de valeurs, le ENTER vient séparer les deux au moment de l’entrée.

La seconde indication à fournir est l’existence de niveaux sur lesquels les valeurs s’empilent jusqu’à dégringoler par au-dessus quand on dépasse le quatrième. Et voilà, en évitant soigneusement les mots qui ferment, on transmet en quelques instants la base indispensable pour comprendre et apprivoiser sans appréhension les réactions de la machine ! C’est du vécu 😉

La notation polonaise inverse est appelée aussi notation postfixe. Cela consiste comme on l’a vu à entrer d’abord les valeurs, puis la touche arithmétique à la fin. Toutes les machines RPN font comme cela. En revanche l’aspect manipulation de la pile (ce que j’appelle les niveaux au paragraphe précédent) peut présenter des spécificités d’une machine à l’autre. Disons-le tout net, le spécialiste Hewlett-Packard est sans soute celui qui en a très tôt offert la version la plus aboutie : tout y est pour piloter cette pile du bout des doigts : la touche FLECHE BAS qui défile en boucle les 4 valeurs de la pile, la touche X<>Y qui permute les deux premiers niveaux, le LAST X qui rappelle la dernière valeur affichée. On peut aussi ajouter une duplication systématique du 3e niveau sur le 4e, à mesure que les valeurs descendent, ça n’a l’air de rien, mais quand ça manque, on le remarque à l’usage.

Et c’est le cas pour la Commodore 4921. Sa pile dispose de 4 niveaux comme une HP, c’est bien car d’autres n’en donnent que 3, mais elle ne connait pas la duplication automatique du dernier niveau. Pour les curieux qui se demandent quel processeur tourne dans la 4921, en voici la photo.

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Hormis la spécificité de la notation polonaise inverse, la 4921 est une Commodore très classique sur le plan des possibilités. La panoplie des fonctions scientifiques est plutôt riche mais on est tout de même en 1978 : la trigonométrie, les logarithmes et leurs réciproques, des touches statistiques bien pratiques, les conversions polaires / rectangulaires.

Trois mémoires sont disponibles, accessibles en faisant suivre la touche mémoire de 0, 1 ou 2. Le souci, c’est qu’on peut tout aussi bien taper n’importe quel chiffre de 0 à 9, ce sont les mêmes mémoires qui seront adressées, chaque mémoire pouvant être atteinte par plusieurs adresses, voilà qui ne peut qu’embrouiller.

Un dernier point, concernant le nom exact de ce modèle. Doit-on dire SR-4921 ou bien RPN4921 ? SR est abondamment utilisé chez Commodore (=Slide Rule) . Une réponse est donnée quand on retourne la machine, la plaque est sans équivoque, on y lit RPN4921.

 Mais comme le manuel indique SR-4921, c’est finalement comme on veut. Et moi je préfère SR-4921

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Commodore LC4512

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Une calculatrice Commodore qui pour une fois n’est pas une épaisse machine à petits chiffres rouges.

Le géant Commodore, très présent sur le marché des calculatrices tout au long des années 70 a parfois laissé de côté ses gros afficheurs à diodes rouges pour de modernes et fins dispositifs LCD. Ce sera le cas avec les LC4512 et LC43SR. Rencontrer ces modèles discrets et peu répandus n’est pas chose facile.

Voici donc la LC-4512, une Commodore scientifique tardive (1978), légère et extra-plate, du moins pour la partie clavier.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ses formes ne sont pas habituelles. Est-ce en raison de la tradition maison du profil biseauté ? ou de la nécessité de caser les deux lourdes piles AA ? Toujours est-il que le profil est inédit, avec une zone clavier étonnamment mince qui se termine par un afficheur fortement incliné à 40°. L’originalité se poursuit avec de larges dentelures sur tout le pourtour.

Pour être complet, il m’a été donné de voir récemment une calculatrice embarquant une imprimante intégrée qui utilisait précisément le corps de cette 4512, et alors on comprend mieux. Je n’ai malheureusement pas gardé trace de cette image.

Côté technique, la LC-4512 est une scientifique complète, non programmable, animée par un processeur Toshiba, le même sans doute que dans la Toshiba SLC-8300, sa jumelle technique. L’afficheur, jaune, typique de cette période, est à 8 positions avec zone d’exposant dédiée et un splendide témoin « Error » qui donnerait envie de tenter les frappes interdites juste pour le plaisir de le faire surgir. La précision est basique et la vitesse de calcul vraiment tranquille.

Le clavier est d’excellente qualité, les touches quasiment affleurantes. Leur courte course produit un déclic souple et net qui accompagne chaque appui dans la douceur.

Avec ses touches de couleur vives, l’écran jaune, le design unique, une belle qualité de construction, la Commodore LC-4512 est une machine de caractère, qui en met plein les yeux, et restera sans doute et c’est dommage l’une des toutes dernières calculatrices produites par le géant Commodore.

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COMMODORE LC43SR

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Une machine rare, qu’on cherche longtemps.

Commodore, le géant des calculatrices à chiffres lumineux rouges et verts s’est essayé lui aussi au format extra-plat et aux cristaux liquides. Cela donna en cette fin des années 70 une gamme homogène, de la calculette 4 opérations à la belle scientifique, habillées d’un métal aux reflets magnifiques, aux touches ovales très typées et sans légendes.

La Commodore LC43SR, modèle scientifique et statistique possède 42 touches. Aucune ne présente de fonction secondaire, ce qui signifie que les fonctions statistiques telles que moyenne, écart-type, etc. sont accessibles directement par touche dédiée, fait bien rare.

La LC43SR affiche les valeurs sur 8 chiffres, et 8 + 2 en notation scientifique. Dans ce cas, le témoin LCD d’exposant s’affiche. C’est, avec le symbole d’erreur, le seul témoin LCD disponible. Rien ne signale l’occupation de la mémoire, ni le mode angulaire actif, ni le mode statistiques. Cette frugalité est rare dans le monde prodigue des afficheurs à cristaux liquides. Une autre machine partage cette caractéristique : l’IBICO 094, qui a aussi en commun une précision de calcul basique. Un exemple : le calcul de 2 élevé à la puissance 10 donne pour résultat 1024.001 quand la majorité des calculatrices donnent exactement 1024.

La Commodore LC43SR a deux grandes sœurs, une jumelle LC63SR, dont j’ignore à peu près tout excepté qu’elle est plus puissante, et la LC4512.

A noter que dans un prospectus de vente de l’époque, la Commodore LC43S est présentée comme celle qui rend obsolètes les machines à cellules solaires, rien de moins ! On y lit que sa pile interne procure en effet une autonomie de 2500 heures. Ce qui confirme qu’à cette époque, les constructeurs assimilaient volontiers la frugalité de l’afficheur LCD à un dispositif d’alimentation à vie. Ce qui explique les difficultés d’accéder au compartiment des piles sur nombre de ces modèles, le remplacement n’était simplement pas envisagé.

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COMMODORE SR-9190R

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La Commodore SR-9190R de 1978 ressemble beaucoup à la SR-4190R, dont elle est une évolution.

C’est une 10 chiffres, 12 en interne, avec beaucoup de fonctions statistiques et de probabilités, mais aussi les conversions anglo-saxonnes. Les neuf mémoires disposent de l’arithmétique complète.

COMMODORE PR-100

La PR-100,  un des deux modèles programmables de la gamme Commodore,  présente sur le catalogue La Redoute de 1977, était une concurrente de la TI-57.

Ses fonctions de programmation étaient plus sommaires : un GOTO, un saut conditionnel SKIP, deux touches d’édition BACK et STEP. La Ti-57 a en plus les sous-programmes, la boucle DSZ, la fonction Pause …)

La taille mémoire de la Commodore est plus grande (72 pas contre 50) mais les codes combinés ne sont pas gérés, ce qui revient plus ou moins au même.

A noter un passage en mode de programme par commutateur.

Soumises au même test de vitesse, la TI-57 boucle le programme en 843 secondes contre 1200 pour la Commodore. Et question précision, la TI-57 est aussi en tête. La PR-100 confirme sa condition de machine d’ancienne génération. Ce qui n’exclut pas des fonctions scientifiques et statistiques de premier plan.

Commodore 5R39 – Commodore SR-7919R

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Deux modèles contemporains et très contrastés : l’un est énorme, avec des touches larges, l’autre est minuscule.

Les deux sont scientifiques. L’une a été voulue confortable, avec des touches et fonctions accessibles et afficheur généreux. L’autre, la SR-7919 était faite pour voyager dans une petite poche. Avec ses 19 boutons, il faut constamment user de la touche F pour en obtenir l’équivalent de 37 en tout.

 

COMMODORE 899D et 899A

Deux calculatrices proches, les Commodore 899A et 899D, de 1976, alimentées par une pile 9V.

Voilà très longtemps, sur les pages calculatrices du catalogue La Redoute, un petit encart (reproduit ci-dessous) montrait une calculatrice posée sur un support inclinable. Contrairement au support, la calculatrice ne figurait pas au catalogue. Je n’ai identifié ce modèle que bien plus tard. C’est une semi-scientifique, une 899D plus précisément.

Ci-dessous l’encart du catalogue La Redoute (1978 ?) avec une calculatrice bien mystérieuse.

Commodore 899A

Commodore899D

Commodore 899D

COMMODORE SR-1800

Il existe plusieurs versions de la 1800, à accus rechargeables, à piles classiques, à touches larges ou à mi-hauteur, comme ici. La 1800 affiche 8 chiffres mais calcule en interne sur 12.

Commodore1800