LEXIBOOK GC2200

J’avais parlé voilà plusieurs années de la GC2000, et m’étais étonné des traits de parenté avec la lointaine et primordiale CASIO FX-7000G de 1985.

La GC2000, comme la GC2200 qui lui est semblable à la couleur près, sont souvent considérées, comme beaucoup d’autres machines peu onéreuses, comme « des clones de Casio« . On pourrait tout autant désigner ces deux-ci « clones de Texas-Instruments » tant leur dimensions et formes – jusqu’au couvercle quasiment interchangeable – sont proches d’une TI-83 par exemple.

Les GC2000 et GC2200 sont pourtant des machines très originales qui ne partagent aucun élément physique avec leurs modèles.

Leur genèse est mystérieuse. Pourquoi des machines apparues après l’an 2000 ont-elles été conçues aussi proches fonctionnellement – notamment le langage de programmation -d’une CASIO FX-7000 de 1985. La copie va jusqu’à l’absence d’une touche de variable x dédiée, lacune pourtant comblée dès 1990. De même une légende « Factor » rencontrée seulement dans cette toute première génération de machines graphiques.

Pourtant, dès l’interrupteur logiciel enfoncé, l’utilisateur est transporté dans un autre univers. Les pavés de menus et les caractères à 6 x 7 points ont une physionomie nouvelle. Le processeur calcule sur 16 chiffres, et tourne plus vite que celui de ses contemporaines CASIO ou TI. La manipulation des environnements de calcul est originale, non ces machines ne sont pas des clones.

Les GC2000 et 2200 sont cependant bien des machines « budget ». Elles sont plus accessibles financièrement que d’autres, encore trop chères en regard des possibilités diront certains. Il est clair que l’offre de fonctions de calcul est limitée, que la segmentation de la mémoire de programme est grotesque – 10 zones de 110 pas maximum. Trouver une GC2200 en rayon aujourd’hui relève au moins de l’anachronisme.

La GC2200 semble avoir connu 3 visages, et même 4 si on compte le récent modèle muni du mode examen (mais qui ne s’appelle plus 2200, mais 3000).

Ainsi l’image en couverture du manuel, reproduite ci-dessous, montre une GC2200 munie d’icônes de menus au graphisme très simpliste. Je n’ai jamais vu ce modèle de mes yeux.

Il en existe une autre, plus répandue, qui n’est pas programmable et dont l’écran n’est graphique que sur une petite surface de sa moitié gauche.

Le manuel est de très bonne qualité : 60 belles pages entièrement en français ! Ma 2200 est, il est vrai, une « FR ».

Dans quel vivier LEXIBOOK est-il aller puiser ses 2000 et 2200 ? La carte électronique nous répond, la GC2200 est une TRULY TG202.

http://www.truly.net/html/prod/proddetail.php?id=8#

 

LEXIBOOK SC700

LEXIBOOK-LC700

Il peut arriver, lors de grands moments de solitude, de craquer pour une chose de ce genre …
 
Fin novembre 2010, je suis en déplacement en région parisienne. Le soir venu, j’erre seul dans les allées d’un grand centre commercial de NOISY-le-GRAND en attendant l’heure du dîner.
 
Il est 18 heures à peine, beaucoup trop tôt. Je pourrais aller voir un film au cinéma en attendant … Bof … rien ne me tente.
 
Je perds volontiers du temps dans les rayons du Carrefour local, traîne dans le secteur des calculatrices, y vois cette LEXIBOOK qui ne souhaite pas y demeurer une heure de plus.
 
Son aspect est très bon marché, elle est munie d’un exotique anneau porte clé en plastique. A priori je ne suis pas tenté. Sauf que j’y vois la touche PROG. Elle doit donc être programmable. Alors Pourquoi pas ?
 
Et donc pour à peine plus cher qu’un billet de cinéma, je sors du magasin avec ce nouvel objet à explorer. Je me présente à l’entrée du resto à proximité qui accepte de m’accueillir bien qu’il soit encore très tôt.
 
Et voilà qu’entre le tartare de tomates au thon et le steak frites, je vais tenter pendant 20 minutes de scier aussi discrètement que possible l’épais blister avec mon couteau à viande. Je finis par en venir à bout et en sors avec respect l’objet que je trouve finalement magnifique, le plastique est noir brillant, les touches multicolores.
 
Pensant avoir entre les mains un des nombreux clones de CASIO, je tente d’entrer un programme. Cela ne marche pas. Certaines fonctions de programmation semblent absentes. Le clavier est peu lisible, les touches sont minuscules, les légendes encore davantage.
 
Je dois m’aider du petit mode d’emploi. Hélas, point de mode programmation ici, juste une mémorisation de formules. Dommage.
 
L’exploration continue, ponctuée de visites du sympathique serveur. La SC700 est une scientifique très complète offrant beaucoup de fonctions notamment pour les statistiques et les probabilités.
 
L’afficheur est très agréable. L’écran est un Entrée-Sortie avec police 5X7 en entrée, et 7 segments en sortie. Et sur le plan de la rapidité et de la précision, rien de bien folichon … Un modèle bon marché, pour des prestations modestes.
 
Reste le souvenir d’un repas acrobatique … Tiens je ne me souviens plus du dessert …
 

LEXIBOOK GC2000

LEXGC2000

La LEXIBOOK GC2000, produite en 2003 a longtemps hanté les rayons des hypermarchés, notamment au moment des rentrées des classes. Elle sera plus tard remplacée par la GC2200 qu’on voit encore parfois, bien que techniquement identique à la 2000 (dans sa version programmable).

Calculatrice « budget », la GC2000 se veut une machine pas chère, à l’aspect un peu brut, et aux légendes de touches qui nous transportent 20 ans en arrière.

La GC2000 évoque au premier coup d’œil l’univers des CASIO graphiques de première génération, peut-être à tort (mais n’anticipons pas). Quand on retourne le blister, les fonctionnalités proposées apparaissent effectivement dépassées : programmable, mais à raison de 1110 pas seulement, répartis en 10 zones ne pouvant dépasser chacune 111 pas. Les instructions sont par ailleurs celles de la CASIO-7000G de 1986. Et encore, point ici de possibilité de placer les instructions sur des lignes différentes. Elles s’écrivent l’une à la suite de l’autre, séparées par des deux-points, donnant au texte du programme l’air d’un gros pâté peu lisible. Les fonctions de calcul apparaissent tout juste suffisantes en regard de la production actuelle.

La GC2000 est pourtant une machine originale, contrairement aux apparences. On le voit dès l’appui sur la touche ON. Des pavés de menus d’aspect inconnu sont proposés. On choisit le mode COMP pour démarrer les calculs et l’affichage a alors un drôle d’air, ceci en raison d’une police à 6 X 7 points, quand la règle est de 5 X 7, voire 5 X 9. Cette police montre des caractères à la physionomie originale.

L’écran est par ailleurs sans défaut : bien contrasté et défini. Autre caractéristique que l’on remarque vite : une grande rapidité d’exécution. Si cette machine de 2003 a été depuis rattrapée par les machines concurrentes de nouvelle génération, elle était à son époque une véritable fusée. Rien dans la documentation ne fait état de ces performances que l’utilisateur ébahi découvrait par lui-même.

Autre bonne surprise, moins visible mais bien réelle : une excellente précision de calcul due à 16 chiffres internes (sur 10 affichés).

La présence d’une électronique spécifique est aussi mise en évidence par une capacité de calcul bizarrement limitée à <1E99, quand la majorité des machines atteignent au minimum <1E100. Autrement dit, le plus grand nombre manipulable est 9.999999999 E98. Un message d’erreur s’affiche pour 1 E99.

Machine agréable, disposant d’un afficheur généreux et d’un processeur rapide, il manque à la GC2000 les touches de fonctions F1 à F6, implantées sur la plupart des calculatrices graphiques depuis bon nombre d’années. Ici, cette absence est palliée par des invites à converser au moyen du pavé numérique, c’est fastidieux et peu naturel.

Dernier bémol, le clavier de la GC2000 est imprécis et peu agréable. La disposition des touches est en revanche bien étudiée, avec les fonctions souvent utilisées très accessibles (touches Graph, Range, G-T, Trace …) mais pas de touche X dédiée (il faut aller chercher le X alphabétique, comme sur l’ancienne CASIO FX-7000G de 1986).

Et un atout supplémentaire, la légèreté, la Lexibook GC2000 pèse le poids plume de 150 grammes, avec ses deux piles AAA + CR2032 X 1.

En conclusion la LEXIBOOK est une calculatrice étrange, limitée et d’un autre âge sur bien des points, mais moderne sur d’autres. Elle tient ses promesses et réserve de belles surprises qui rendent définitivement ce modèle à vocation économique très sympathique.

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LEXIBOOK GC700Z

LEXIBOOK

La ligne de cette calculatrice est représentative de Lexibook : un design ultramoderne, des touches rondes, un anneau porte-clés, une couleur vive.

Pourtant les fonctionnalités sont classiques, voire archaïques car il s’agit probablement là d’un des nombreux clones de CASIO graphiques de la première époque (fin des années 80).

La Lexibook possède par ailleurs un module de tracé graphique. Mais cependant minuscule, en particulier rapporté au nombre des pixels, de taille plutôt grossière.

Ce qui n’empêche pas cette calculatrice d’être agréable à manipuler. Les fonctions sont très nombreuses, la programmation, à l’ancienne, est complète et n’appelle pas de remarques.

Il existe cependant un point sur lequel la Lexibook révèle une supériorité inégalée : la précision. Elle calcule avec une très grande quantité de chiffres internes (+ de 70 ?) et semble allergique à toute idée d’approximation. Ainsi, c’est la seule machine passée entre mes mains qui retourne un résultat exact au test Forensics. Même la CANON F-720i, précise à 20 chiffres, ne fait pas aussi bien. Cette dernière travaille en représentation binaire des nombres et non dans le « décimal codé binaire » habituel des calculatrices. Il est plausible que le Lexibook en fasse autant.

Mes remerciements à kweeky