CASIO FX-7000G
Il s’agit là de la première calculatrice graphique.
En 1985, CASIO invente ce nouveau concept, qui se révélera extrêmement fécond.
En quoi consistait la nouveauté :
– un grand écran graphique « carré »,
– un écran constitué d’une seule matrice de points,
– une excellente rapidité,
– un système de calcul « symbolique » : on entre une proposition telle qu’on l’aurait écrite sur papier, puis on « l’exécute », on l’évalue par appui sur la touche EXE.
– Mais aussi un dispositif de tracé de courbes, permettant de générer un grand nombre de tracés. Une fonction Trace permet l’affichage des coordonnées point par point, Plot permet l’activation de points à l’écran, Line le tracé de lignes entre deux points. C’est sommaire mais permet déjà beaucoup de choses.
Les fonctions statistiques à deux variables tirent profit du mode graphique. La régression linéaire prend tout son sens. Et on peut afficher des histogrammes, même si cette manipulation est un peu compliquée.
Le concept de zoom est déjà présent (Factor ici). Des exemples de tracés sont pré-enregistrés et exécutables simplement pour la plupart des fonctions scientifiques. Ainsi la frappe « GRAPH + TAN + EXE » trace la fonction tangente après avoir automatiquement placé les bornes adéquates dans RANGE. Pratique, visuel, pédagogique. On n’a pas encore l’effet de poursuite : taper flèche droite après un tracé relance celui-ci après décalage sur la gauche pour observer la suite de la courbe.
C’est donc vraiment un produit nouveau, perçu par l’acheteur de 1985 comme le haut de gamme CASIO.
La FX-7000G offre beaucoup de fonctions, y compris la programmation. Le langage est symbolique lui aussi. Il a été inauguré peu de temps avant sur la FX-4000P. Sa lisibilité ainsi que sa simplicité évoquent le Basic. La capacité mémoire est malheureusement bien mesurée : 422 pas, c’est vraiment peu. Et le langage pourrait être plus puissant : La fonction Pause n’est pas disponible et à la différence des machines Basic, la 7000 ne gère pas le traitement des chaînes de caractères. Il est heureusement possible de programmer l’apparition de messages, pour demander par exemple l’entrée de données ou pour annoncer un résultat.
La CASIO FX-7000G connaîtra un succès énorme de par le monde. Je l’ai découverte, pour ma part, un beau jour de l’année 1986, dans une librairie de Poitiers. Elle était accompagnée d’un modèle à écran moitié moins grand, la désormais rare FX-6000G. C’est cette dernière que achetai quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. L’exceptionnelle verticalité de la 7000 me semblait encore étrange, avec cet écran « carré » qui s’apprêtait à traverser les décennies …
Je pus découvrir la 7000 chez mon frère qui venait d’en faire l’acquisition. Je pus la manipuler, et constater de minimes différences avec ma 6000 : 486 pas pour la 6000 et une fonction de scrolling de l’écran pour compenser la demi-hauteur, les fonctions hyperboliques sur la 7000.
La 7000G engendrera une famille : les 8000G et 8500G, modèles très similaires, mieux pourvus en mémoire, et conçus pour piloter l’interface FA-80.
A la suite de CASIO, TEXAS-INSTRUMENTS se lancera cinq ans après la 7000 dans la course aux calculatrices graphiques avec la TI-81. Entre-temps, SHARP aura tenté la petite EL-5200/EL-9000, tandis que HEWLETT-PACKARD sortira la toute puissante HP-28C, annonciatrice des futures HP-48.
CASIO a souvent innové au cours de son histoire, avec des succès inégaux. Le concept de calculatrice graphique est une belle réussite.