MONROE 99

Le géant américain de la bureautique a produit très peu de calculatrices de poche. Parmi celles-ci deux machines d’aspect proche, la Monroe 98 de base et la 99, un modèle scientifique.

Produite autour de 1976, la Monroe 99 est dotée de l’afficheur fluorescent typique de cette époque, de couleur verte.

La totalité des digits disponibles s’activent dès qu’on enfonce la moindre touche de fonction. Ce sont donc huit chiffres, plus les deux dédiés à l’exposant qui surgissent à l’écran, même si la valeur entrée n’en nécessite qu’un seul.

A titre d’exemple, si je souhaite multiplier 2.3 par 6.8, dès l’appui sur la touche « X » la Monroe affichera 2.3000000 00. Et le résultat final sera 15.640000 00. Ce mode d’affichage scientifique obstiné est sans doute un archaïsme qu’on retrouve sur d’autres machines de cette époque et qui n’avantage guère la lisibilité.

Sur le plan du calcul, on note le minimum vital en fonctions scientifiques. La précision est faible. C’est du 8 chiffres secs, sans chiffres de garde.

La fonction d’élévation à la puissance mériterait sur ce point le qualificatif de « calamiteux ». Non seulement les résultats se montrent très moyennement précis, mais ils sont littéralement trompeurs dans leur expression qui masque le plus souvent les décimales susceptibles de témoigner de l’imprécision d’un résultat.

Une illustration : Lors de l’élévation de 4 à la puissance 11, la Monroe renvoie 4194300 tout rond, une valeur vaguement plausible. Pourtant le résultat exact est 4194304, ce qui n’est pas la même chose. Aucun chiffre de garde ne vient ici alerter sur l’imprécision, le résultat peut être pris, à tort, pour argent comptant.

La Monroe était construite – au Japon – par l’industriel américain Litton. Le logo Litton précède d’ailleurs celui de Monroe en façade. L’expression de cette dualité est réaffirmée sur la plaque d’identification au dos.

Machine à l’esthétique et aux coloris beiges typiques de Monroe, la belle 99 est une rareté comparée à la petite 98. Si ses insuffisances appartiennent bien au passé, son charme est en revanche intact !