HEWLETT-PACKARD 21

Une ancienne Hewlett-Packard de la décennie 70, voilà qui devrait être mythique.

Pourquoi au fait ? J’avoue éprouver quelque incrédulité à l’égard de l’aura princière qui drape cette marque, certes pionnière. D’où provient le bleu de son sang ? Est-ce le célèbre mode de calcul en notation polonaise ? Ou le respect dû au créateur de la toute première calculatrice de poche scientifique ? Ou encore la belle histoire du garage où œuvraient deux bonshommes charismatiques ? Vient-il des prix de vente traditionnellement élevés du catalogue ? Ou d’une qualité de construction, une solidité, une longévité à toute épreuve ? A moins que ce soit le légendaire clavier à déclics et ses touches biseautées. Ou peut-être la technique secrète d’ouverture où les patins jouent un rôle occulte connu des seuls initiés ? Ou un peu tout ça ?

Cette HP-21 photographiée ici et acquise voilà peu peine à incarner la légende. Déjà, elle ne s’allume pas. Sans doute est-ce la faute à un branchement fatal sur secteur, bloc déposé. Ou au bloc lui même, car il présente des déformations provoquées par une chaleur anormale et la fragilité de son contact expose à ce fonctionnement découplé aux conséquences tragiques. 

Le précédent propriétaire m’avait pourtant prévenu, mais tant de calculatrices ont retrouvé la vie après apposition de mes mains magiques que j’y avais cru cette fois encore. Mais là non, cette fois c’est mort, aucun moyen de la réveiller. Chez Hewlett-Packard même les pannes, c’est du sérieux. Il serait possible de redonner vie à cette machine en y insérant une carte électronique moderne de substitution élaborée par de talentueux artisans d’aujourd’hui. Mais je n’ai pas grande motivation à déployer de tels efforts – et notamment financiers – pour une machine si peu originale, avec ses chiffres rouges bien classiques et un déficit évident de personnalité (oui c’est une Hewlett-Packard et ça se voit, et alors ?).

Une petite recherche sur le net montre combien les calculatrices Hewlett-Packard ont pu fasciner : Énormément de photos, intérieur comme extérieur, de nombreux sites, un forum d’une grande richesse où s’expriment des personnages érudits, des conseils de réparation, de bricolage, « d’overclockage », des guides, plans, schémas … Et un marché de l’occasion toujours foisonnant, des prix de vente incompréhensibles selon moi.

Je peux comprendre la dévotion envers une HP-35 qui fut la toute première calculatrice scientifique de poche, sans concurrente, sans réel modèle témoin pour attester les résultats, ou une HP-65 première programmable, ou encore une surpuissante HP-41 qui illumina la décennie 80, je ne ressens pas la fascination des machines intermédiaires, comme cette pauvre HP-21. Membre de la famille Woodstock, c’est une toute petite machine, au design général incontestablement réussi. Quoi d’autre ?

Le clavier était dur quand je l’ai réveillé. Puis des clics sourds sont revenus. Les claviers HP ont une belle réputation. Les anciennes TI s’en sortaient pourtant bien également (SR-52, SR56, SR50 et 51), d’autres aussi sans forcément cultiver l’art du clic. Les claviers Hewlett-Packard ont une bonne longévité mais le toucher « maison » peut ne pas faire l’unanimité, notamment auprès des utilisateurs aux doigts de pianistes rapides et frappeurs.

Je continue de creuser l’origine de la noblesse des anciennes calculatrices Hewlett-Packard. La notation polonaise (RPN) confère assurément une vraie personnalité. Mais au delà, je comprends qu’il est aussi question de supériorité. Les Hewlett-Packard aiment déclasser les autres, les provoquer en duel de frappes de touches. Témoin, cette gigantesque formule(*) qui ornait les manuels de quelques vieilles HP. La formule concerne le calcul du nombre de Mach et peut être traitée d’un seul tenant (c’est du moins le pari) par le mode polonais, sans recours aux mémoires ou aux parenthèses d’ailleurs inexistantes dans ce mode. Les machines concurrentes au mode algébrique (de marque Texas Instruments pour ne pas la nommer) n’auraient pas la bouche assez grande pour avaler d’un coup un tel bloc et imposeraient une bête décomposition de la formule. Le RPN est sans doute efficace sur ce point mais pourquoi en faire un critère prépondérant ? Combien d’entre nous sommes assez damnés pour devoir entrer sans erreur, oubli et d’un seul tenant de telles formules où s’agglutinent barres de fractions et exposants ? Je note que la formule de Mach est gobée sans difficulté par toute calculatrice graphique depuis 1985, sans que quiconque ait songé à en tirer gloriole.

Quant à la réputation générale de longévité ou solidité des vieilles HP, à l’aune de ce qu’on peut voir aujourd’hui où des marques de jadis ô combien viles ont fait aussi bien voire mieux, elle m’apparaît bien surévaluée.

Voilà pour les éléments qui me semblent factuels, mais la subjectivité est de rigueur face à ces objets chéris des collectionneurs. Et si le prestige venait des élites ciblées ? Machines à notation polonaise inaccessibles à la main non éduquée et au portefeuille trop léger, Hewlett-Packard montre à qui lui accorde un regard qu’elle se réserve à d’autres, aux champions, à ceux censés la mériter. Un peu comme chez Rolls Royce où selon la légende les vendeurs répondaient aux clients soucieux du prix : « si vous le demandez, c’est que vous ne pouvez pas vous la payer ». Pour Hewlett-Packard le slogan serait « si vous ne parvenez pas à vous en servir, c’est que vous n’êtes pas né pour cette machine d’exception ». Si le quidam ne convoite guère les Rolls, il rêvera néanmoins devant les vitrines de ces calculatrices mystérieuses, intimidantes, qu’il finira par acheter, aujourd’hui encore sur un florissant marché de l’occasion, toujours à des prix d’élite.

Lenteur, précision moyenne, fonctions banales, fragilité, je ne suis décidément pas fan de la marque Hewlett-Packard et ses modèles.

Dans cette présentation, je suis conscient d’égratigner l’aura de machines anciennes qui bénéficient habituellement d’une belle unanimité. Cette HP-21 triste et fragile m’a décidé à me faire l’avocat du diable. Que mes arguments soient pertinents ou réfutables, l’important est sans doute l’expression d’une voix différente pour une fois, la mienne, voix qui n’exprime que mon avis et rien d’autre.

 

(*) Le calcul du nombre de Mach, illustré par une formule intimidante qui orne en couverture plusieurs manuels Hewlett-Packard de cette époque, où les virgules se confondent avec les séparateurs de milliers et les signes de multiplication semblent jouer à cache-cache …

L’image colorée ci-dessous est une tentative de rendre la formule du manuel plus lisible et moins répulsive. Le résultat à trouver serait 0,835724535179 … Pas évident du premier coup, que ce soit avec une HP ou une TI

 

Hewlett-Packard 32S

Les anciennes calculatrices de marque Hewlett-Packard demeurent très recherchées par les amateurs.

La gamme « Pioneer » apparue en  1987 ne fait pas exception. Bien qu’aucun de ses modèles ne soit aujourd’hui rare ou introuvable, les prix d’échanges pratiqués peuvent compliquer l’exercice consistant à se les procurer tous.

Le jeu en vaut-il la chandelle ? Existe-t-il une Pionner plus facultative qu’une autre, ou bien les faut-il absolument toutes ?

Que trouve-t-on au sein de cette famille ?

  • Trois financières : la toute simple 10B, la plus sympathique 14B, la puissante 17B. A noter que les modèles 10 et 17 sont restés commercialisés jusqu’à nos jours sous des versions et formes parfois différentes, tandis que la 14B n’a pas eu de suite. Elle est pourtant agréable et parmi les plus abordables financièrement.
  • des scientifiques, plus ou moins programmables : la 20S à la carrière longue elle aussi, les 21S, 22S à carrière courte, la 32S et ses variantes successives, la 42S, haut de gamme mythique,
  • une hybride, aussi à l’aise dans le monde financier que celui des sciences, la 27S, livrée avec horloge et alarmes !
  • une logique de calcul tantôt algébrique (c’est une première chez HP !) ou classique RPN,
  • des écrans mono-lignes, à segments ou à points, et des écrans à deux lignes
  • un système de programmation traditionnel pour les 20S, 21S, 32S, 42S ou plus chichement par l’intermédiaire du solveur d’équations pour les 17B, 27S, 22S. Les deux petites financières 10B et 14B ne sont pas programmables.

Je ne dispose pas de tous les modèles Pioneer. Mon idée initiale était de donner vie à petit à petit à un souvenir vieux de trente ans maintenant : la découverte fortuite dans une grande librairie de Reims de la toute première famille Pioneer, 5 ou 6 modèles tout au plus ce jour là. Comme ma recherche n’est pas très assidue, certains manquent encore à l’appel (la 20S, la 10B) tandis que d’autres se sont invités tout seuls au fil du temps, comme la 21S et la 42S.

Un modèle me tenait à cœur, la 22S que je tenais pour intermédiaire, puissante, programmable, pas courante. Échangée à des niveaux de prix substantiels, je ne l’ai acquise que récemment. Et pour moi, la 22 est une déception. S’il existe un modèle Pioneer facultatif, je vote pour la 22S. Car elle n’est pas programmable en dehors de son maigre solveur. Son (bel) écran est mono ligne et peu adapté à la logique algébrique qui l’anime, les caractères trop espacés saturant vite sa capacité et donc sa lisibilité. Autant la 32S est directe, franche dans son utilisation, autant la 22 me semble fastidieuse et limitée. C’est malgré tout une jolie machine, très similaire à la 27S dans sa présentation.

J’ai acquis la 32S tout aussi récemment. La 32S a été commercialisée longtemps, elle a connu des versions successives mais c’est bien celle de toute première génération que je voulais bien sûr, celle de mon souvenir. Et voilà bien une Pioneer incontournable ! Moins étoffée que l’illustre 42S, elle ne démérite pourtant point. L’utilisation est directe, franche, sûre, un régal.

Les Pioneer ont longtemps été synonymes de robustesse. La construction est bonne en effet, on peut pourtant, maintenant que bon nombre d’années sont passées, remarquer un signe de fatigue qui commence à se rencontrer sur plusieurs modèles : des touches qui répondent mal, voire plus du tout. Il faut alors exercer une légère pression à la base de l’écran pour que la frappe retrouve son effet. Ce problème se voit aussi au sein de la famille des HP-48.

La photo ci-dessus, montrant côte à côte deux « Pioneer« , met en évidence l’existence de deux afficheurs légèrement différents : Bien que matriciels et mono-ligne l’un et l’autre, il apparaît que deux tailles différentes ont coexisté, possiblement liées à la période de production, voire aux différents sites de fabrication du globe.

Je dois par ailleurs me rendre à l’évidence, ma 32S ici présente est sans doute déjà une évolution de la 32S primitive. En témoigne la bordure d’afficheur renforcée, comme on la rencontre sur les modèles plus tardifs. La 32S de mes souvenirs devait en toute logique présenter un afficheur analogue à celui de la 22S, avec bordure fine et digits mi-hauteur.

La quête peut continuer, mais rien ne presse !

 

HEWLETT-PACKARD HP 33S

HP33S

La HP 33S est la petite sœur peu connue et plutôt mal aimée de la moderne HP-35S.

On lui reproche souvent une esthétique futuriste un peu bizarre. A son lancement, en 2004, je me souviens avoir été choqué par cette ligne compliquée aux arêtes fuyantes, aux touches inclinées.

Puis j’ai eu l’occasion d’en tenir une en mains, et j’ai été agréablement surpris. La 33S est bien une HP. On y retrouve vite ses repères : les touches XEQ, R/S, PRGM, les SHIFT de couleur. La 33S est agréable et efficace. Sous l’aspect fouillis des touches aux légendes innombrables se trouve un clavier pas trop mal pensé, avec les touches principales bien placées. Le toucher est par ailleurs sans reproches.

La 33S offre le choix entre les modes RPN et ALGébrique. Et il ne faut pas hésiter : RPN ! L’afficheur à deux lignes est le meilleur argument pour se lancer dans ce mode.

Rappelons qu’en RPN, les 4 touches arithmétiques agissent de façon analogue à la touche de Racine carrée d’une calculette toute bête : on entre le couple de valeurs et on tape la touche de fonction arithmétique. Les deux lignes qui visualisent les valeurs sont particulièrement adaptées à un tel usage et renforcent le sentiment de sûreté.

Seul bémol ici la touche ENTER est située en bas à droite, quand les puristes la réclament au milieu du clavier. Cette disposition a cependant son avantage : elle permet d’utiliser plus facilement la machine de la seule main droite si besoin.

La position du ENTER au sein du pavé numérique appelle une autre remarque. D’une façon générale, quand on évoque le RPN, on assimile, parfois inconsciemment, deux notions pourtant distinctes :

(1) Le protocole d’entrée des données précédant la touche d’opérateur (notion de notation inversée)

 ET

 (2) La notion de Pile, avec ses niveaux (4 dans les modèles HP non graphiques), et les lois associées aux niveaux.

Une fois qu’on est familiarisé avec la gymnastique des niveaux de pile, qui se pilotent du bout des doigts avec ENTER, R-flèche bas, LastX, X<>Y, et autorisent toutes les astuces possibles en apportant souplesse, économie d’appuis de touches, performance, on tire pleinement parti du RPN.

Le fait qu’on trouve le ENTER tantôt au milieu du clavier (cas de la HP 35S) tantôt au sein du pavé numérique (33S) me semble refléter les deux aspects de la philosophie RPN. Dans le premier cas, on s’adresse au public connaisseur, les « sorciers » de la pile, dans le second cas on préfère voir avant tout un mode à la fois simple et sûr d’entrée des données, ENTER se bornant ici à séparer les 2 valeurs entrées, et ce quand bien même les outils de gestion de pile sont bien présents. L’analyse de la position de la touche ENTER à laquelle je me livre ici est cependant toute personnelle.

La HP 33S est affublée d’un énorme défaut, impardonnable pour une calculatrice. Le point décimal porte trop bien son nom. Ce n’est qu’un point, minuscule, à la limite de la perception visuelle. De surcroît, le symbole de séparateur de milliers, censé figurer une virgule est si petit lui aussi qu’on peut le confondre avec le point décimal.

Il n’est sans doute pas exagéré de recommander une grande prudence lors de la lecture des résultats, en particulier pour les utilisateurs non pourvus d’une vision de lynx, ou en cas de faible éclairage. La grande sœur HP 35S possède un afficheur similaire, plus lisible cependant (voir plus bas).

La HP 33S est programmable (32 Ko). Son protocole de programmation, le même que celui de la HP 35S, est simple, clair, efficace. L’adressage indirect est géré. Et puisqu’on compare la 33 à la 35, signalons une rapidité presque 2 fois plus élevée pour la petite sœur 33 : le test du cumul des 360 sinus est exécuté en 37 secondes pour la 33, contre 54 secondes pour la 35.

Les précisions de calcul sont identiques.

Et une particularité, commune aux deux machines, concernant le calcul de la factorielle.

Petit rappel : Calculer la factorielle d’un nombre entier revient à le multiplier par l’entier immédiatement inférieur, puis par l’entier encore en dessous, et ainsi de suite jusqu’à 1 (Par ex. la factorielle de 7 est égale à 7x6x5x4x3x2x1, donc 5040). Plus le nombre de départ est élevé, plus le nombre de multiplications sera grand, et donc plus le temps à obtenir le résultat sera long. C’est logique.

La plus grande factorielle que la HP 33S puisse calculer est celle de 253. Et chose curieuse, alors que le temps de calcul constaté est bien graduel jusqu’à la factorielle de 158 (presque 3 secondes pour la valeur 158), toutes celles de 159 à 253 se calculent à grande vitesse. Il semble que, pour limiter le temps de calcul, la fonction gamma prenne le relais à ce stade. La fonction gamma fonctionne par approches itératives mais le temps de calcul est indépendant de la valeur initiale, contrairement à la factorielle où le micro-programme  effectue une quantité de multiplications à la hauteur de la valeur initiale.

Le recours à la fonction gamma pour le calcul des grandes factorielles est aussi constaté dans la HP-35S, au même seuil de 159. D’autres HP comme la 32S ou la 15C ne semblent pas avoir recours à ce moyen, alors qu’elles proposent pourtant la fonction gamma et affichent sans broncher les factorielles de valeurs non entières. Quant à la HP-42S, fonctions gamma et factorielles sont strictement séparées et lancées par touche dédiée. Toujours dans la 42S il est à noter que la gamma de l’entier n correspond à la factorielle de n-1.

Il est aussi possible mais peu plausible que des résultats aient été gravés en mémoire morte. Cela expliquerait l’immédiateté des réponses.

La HP-33S fait partie des machines que j’ai possédées un jour, puis ai cédées pour une raison quelconque (ici le fâcheux point décimal), puis rachetées par la suite. J’ai une vraie tendresse pour cette drôle de machine, peut-être parce qu’elle n’est pas ce qu’elle paraît : une excellente et authentique Hewlett-Packard sous de faux airs de gadget futuriste tape-à-l’oeil. Sans cette faute de conception que constitue le micro point décimal, elle aurait été quasi parfaite.

Ci-dessous, les afficheurs des 33S et 35S. On voit que le point décimal de la 33 (en haut) est minuscule (moins de la moitié de la hauteur d’un pixel) et très proche du pixel voisin. La virgule qui sépare les milliers est à son tour à peine visible. On retrouve le même principe sur la 35S (en dessous), avec une virgule néanmoins plus épaisse, et un point décimal qui dépasse cette fois une moitié de pixel.

Cela reste très petit mais ce qui ne pose pas problème sur la 35S est simplement rédhibitoire sur la 33S.

HP33S-3

HEWLETT-PACKARD HP-20B

HP20B

Une  financière plutôt originale.

Sur le plan du calcul d’abord, cette machine est ULTRA rapide.

La partie supérieure de l’écran sert au défilement des différentes fonctions, dont beaucoup relèvent du calcul scientifique.

Fait unique, pour certaines fonctions, il est nécessaire de passer par d’autres fonctions intermédiaires.

Sur le plan du design, la machine est très jolie. Le plastique est à la fois classe et rigide même si les traces de doigts sont un problème.

Enfin, la sortie de cette machine a été accompagnée de la mise en service d’un kit de programmation. Sous réserve de la connexion d’un périphérique adéquat et du téléchargement du kit, la HP-20B est entièrement transformable … avis aux amateurs.

A noter que la HP-20B est la petite sœur de la HP-30B programmable, toute aussi évolutive.

Pour l’anecdote, un collègue me demandait récemment si je pouvais lui prêter une calculatrice financière, sa fille devant passer un examen. Je lui proposai une SHARP El-738C, une HP-14B, une HP-17B et la 20B. Mon collègue me ramena les 3 premières, la demoiselle ayant préféré la HP-20B.

Messieurs qui lisez cet article et qui hésitez sur le modèle de calculatrice à offrir à une dame, vous savez maintenant quel modèle choisir.

 

HEWLETT-PACKARD HP-49G

 

 

HP49

Il semble que pour certaines calculatrices on ne puisse décider si elles sont géniales, ou au contraire, à fuir en courant. La HP-49G en est un bel exemple à mon avis.

La genèse de cette Hewlett-Packard : Fin des années 90, HP semble s’être détourné du marché des calculatrices, au grand désespoir des amateurs émerveillés trois décennies durant par ce constructeur hors-normes. Depuis quelques années, l’offre s’était figée. La prodigieuse HP-48SX de 1989 s’était vue remplacée par les S, puis G et GX qui n’en étaient qu’une déclinaison. Puis un dernier sursaut avec la très moyenne HP-38G de 1995, puis plus rien pendant une éternité.

Et voilà qu’un jour, alors qu’on n’y croyait plus, la rumeur se fait insistante. Je finis par découvrir la 49 à travers un reportage complet du magazine PC-Palmtops, supplément du mensuel PC-Team. J’y vois un objet magnifique, évoquant de façon subliminale l’univers de l’iMac, appareil alors très tendance. On nous parle d’une machine toute puissante, à l’affichage bien contrasté, de grande rapidité, dotée d’une énorme mémoire flash, d’un choix de polices, d’un mode pas à pas, de manipulations secrètes activant des fonctions inédites, et même d’un éditeur de polices. Enfin, HP s’est réveillé.

Je la rencontre assez vite dans les rayons des marchands, mais je ne suis pas encore prêt pour l’achat. Le prix est pourtant doux (1500 Francs pour un haut de gamme si puissant, c’est inespéré). Je me déciderai finalement en avril 2002. A cette date, elle est devenue introuvable, même à Paris, et je n’ai pas encore Internet.

Mais il me la faut absolument et je la trouve dans un magasin DARTY du Pas-de-Calais. C’est un « modèle expo », plus le choix … mais on m’affirme qu’il n’a pas été manipulé, ni touché … Je signe un chèque de 1246 Francs et rentre chez moi le cœur allègre.

Par la suite, tout ne sera que déceptions. Au déballage d’abord, je décèle quantité de rayures sur l’écran de mon modèle expo. Cela trahit un afficheur vulnérable. Autre déconvenue immédiate : le contraste est moyen, très en deçà des HP-38G ou encore CASIO Graph 100. Et pourquoi une police 7 X 5 si commune, au lieu des belles 9 X 5 des 48.

J’ai le choix d’autres polices mais elles sont plus petites encore. Et quelle lenteur à l’usage. Les écrans se succèdent avec la pénible inertie des 48, aggravée, que je pensais pourtant éradiquée. Déceptions … J’ajoute l’écran « rétroviseur » (on se voit dedans), la touche    en fonction seconde, qui pénalise l’utilisateur RPN, le clavier dur, la disparition du port infra-rouge, le manuel de base très insuffisant … inadmissible.

Pourtant … quelque chose me pousse à lui pardonner tout ça. Son esthétique sublime peut-être, son statut éphémère de « nouvelle bombe HP« . J’ai tenté à maintes reprises de la réhabiliter … à chaque fois elle a regagné énergiquement son tiroir. J’ai aussi craqué plusieurs fois en croisant sur le net des modèles présentés neufs« . Ces machines avaient toujours l’écran rayé, le contraste faible et parfois une large auréole irisée dans la zone supérieure de l’écran (*).

Ce qui me touche malgré tout dans cette calculatrice, c’est l’aspect « erreur de jeunesse » du constructeur. C’est paradoxal vu la considérable expérience de HP, mais après une si longue absence, c’est un peu comme si tout était reparti de zéro. Cela explique-t-il les multiples erreurs de conception ? Elles seront en tous cas toutes corrigées sur le modèle HP-49G PLUS de 2003 : écran magnifique, excellent clavier (sur les modèles récents, les premiers ayant parfois mauvaise réputation), retour du port IR, vraie vélocité … mais au prix d’une fadeur certaine.

Dans 20 ans, quand nos enfants s’intéresseront aux anciennes calculatrices (si, si, j’en suis sûr), je parie que la HP-49 (HP de l’an 2000 après tout) sera prisée. Et je veux croire que toutes ces machines fonctionneront encore !

(*) A la limite, ces derniers points peuvent être résolus en ôtant la partie supérieure de l’afficheur censée protéger l’écran. A l’aide de la solide ventouse de pare-brise de votre bon vieux GPS, il sera possible de décoller cette fenêtre de faible qualité pour retrouver un écran enfin contrasté et sans rayure. A réserver à votre vieille HP-49 pour lui redonner un coup de jeune, et à l’écran seulement, car un préjudice esthétique subsistera autour.

 

HP 39GII

Une très intéressante HP-39GII sortie en 2012 annonçait la HP Prime, sortie l’année suivante et qui l’a depuis quasi totalement éclipsée.

Le nom de 39GII ne cache pas sa filiation avec l’originelle HP-38G de 1995, machine lente au langage de programmation compliqué et peu documenté. La 38G, première machine de HP à logique exclusivement algébrique, avait été suivie des 39G, 40G, et plus récemment des 39 GS et 40GS. Les plus récentes évolutions abandonnent le processeur Saturn pour une technologie ARM. La vitesse décolle …

Quelle évolution nous apporte la 39GII ? Un écran hautement défini (256 X 127 points) en premier lieu. Quoique sombre sous faible éclairage, sa finesse permet l’affichage de détails inaccessibles aux TI-89, HP-50G ou CASIO Classpad 300. Mais il est vrai que d’autres écrans HD ont vu le jour récemment, chez les Ti N’SPIRE, puis dans sa version couleur CX, couleur également pour les CASIO Prizm, Ti-83CE, mais pas pour la 39GII, qui demeure en niveaux de gris, sans rétro éclairage.

La révolution, c’est aussi une vitesse de calcul inédite. La HP-39GII pulvérise les chronos, notamment ceux de la Ti N’SPIRE longtemps référence sur ce point. Seule la Prime fera mieux encore.

Ce n’est pas tout. La 39GII possède un nouveau langage de programmation. Plus que le langage lui-même, hérité des 38G, c’est la décision de le pérenniser en l’enrichissant qui constitue l’innovation. La nouvelle Prime sera d’ailleurs programmable exclusivement sous ce langage. La page du RPL, et ses HP 48, 49 et 50 se voit quant à elle refermée.

La HP-39GII est une graphique très puissante. Pas autant que la Prime ou la HP-50G car elle revendique l’entrée de gamme graphique. Elle ne dispose pas de fonctions de calcul formel. Le catalogue de fonctions mathématiques est cependant très riche.

L’alimentation de la machine constitue un point particulier. Alors que d’autres ont choisi la batterie rechargeable pour nourrir leurs machines modernes à écran couleur rétro éclairé, ici seules 4 piles AAA suffisent. Et encore, avec seulement 3 piles la machine accepte de fonctionner. Et même avec 2 ou 1 ! La 39GII est capable de moduler ses efforts (et donc sa vitesse) en fonction de l’énergie disponible. C’est unique.

La ligne de la machine est désormais connue. On l’a rencontrée dans les financières HP-20B et 30B, et aussi dans la Smartcalc 300S. Les courbes, la couleur blanche font de la 39GII une belle machine, peut-être un peu épaisse (30 mm).

Le clavier a un toucher un peu déroutant – décevant ? – qui produit des petit clics assez peu mélodieux. Sa fiabilité ne semble pas en cause.

Aujourd’hui, le haut de gamme HP Prime a pignon sur rue et a déjà fait oublier au plus grand nombre – y compris le constructeur qui a très tôt arrêté de publier des mises à jour – les caractéristiques vraiment originales de la HP-39GII.

 

HEWLETT-PACKARD HP-10S

HP10S

Jolie calculatrice d’aujourdhui, la HP-10S est tout-de-même plutôt insipide.
 
HP lui-même montre une certaine froideur dans la présentation de son produit. Ne dit-il pas en substance dans le guide de prise en main : il est possible qu’une pâleur d’affichage soit liée à la faible qualité des piles installées par défaut. Ne pas hésiter à les remplacer par des piles du commerce …
 
Etrange introduction, d’autant plus que mon modèle est bien affublé desdites piles paresseuses.
 
Alors qu’une cellule solaire est pourtant installée, mais bien endormie elle aussi.

HEWLETT-PACKARD HP-50G


La puissante calculatrice graphique HP-50G est longtemps demeurée le fer de lance de HP. l’arrivée de la Prime, résolument différente, n’a pas complètement déclassé cette puissante machine très appréciée.

La HP50G est une calculatrice extrêmement affûtée. Quels sont ses atouts ? une mémoire vaste, un processeur rapide (même si la HP-Prime la laisse désormais sur place), un afficheur généreux et contrasté, un excellent clavier, et les fonctions jusqu’alors les plus nombreuses jamais implémentées sur une machine.

On peut ajouter une parfaite connectique, des capacités de programmation énormes, et l’héritage logiciel de toute une génération de machines depuis la HP-48SX de 1990.

On présente généralement la 50 comme la version « définitive » et corrigée de la HP-49G-PLUS. On reproche souvent à cette dernière un clavier de qualité moyenne. Par expérience, je peux témoigner que ma 49Gplus (exemplaire probablement tardif) possède un clavier de même toucher et fiabilité que la 50. La vitesse des deux machines est identique. La 50G exige par contre 4 piles AAA, contre 3 pour la 49GPlus.

La HP50G reprend en série la librairie de programmes de base héritée des HP-48G.

HEWLETT-PACKARD SMARTCALC 300S

HP300S

Les HP d’aujourdhui ressemblent parfois à cette SmartCalc ou à la HP-30B ou encore HP-20B voire en en plus gros HP-39GII

Cette esthétique nouvelle ne se laisse pas photographier facilement, l’œil ne sait pas trop comment interpréter les courbes sur les images.

La SmartCalc est un scientifique de 47 touches. Le plastique très dur qui la recouvre lui donne rigidité et homogénéité.

Contrairement à la 20B, machine rapide et novatrice, la 300S est conventionnelle : capacité maximum en calcul de <1E100, 10 chiffres (13 en interne), 6 mémoires quand même.

Calculatrice solaire, écran de type entrée-sortie entièrement en matrice de points, les fonctions correspondent au minimum attendu aujourd’hui sur ce segment. Une dernière comparaison avec la sœur financière (et aînée) HP-20B : le clavier de la 300S est précis et net. Ce n’est pas toujours le cas de ma 20B … Et question rapidité, nous sommes loin du processeur de course de la 20B.

Un artifice de design : le centre du pavé directionnel se comporte comme un vrai miroir ! on se voit dedans …

HEWLETT-PACKARD HP-30B

HP30B

Grande soeur de la belle HP-20B, la HP-30B est une calculatrice financière programmable moderne.

Design élégant, nombreuses possibilités financières et scientifiques, la HP-30B partage au moins deux caractéristiques avec sa petite sœur : le choix entre une logique RPN ou algébrique, avec ou sans priorités. Ainsi qu’une incroyable rapidité.

Si un tel moteur de course est moins utile pour une 20B non programmable, il en va différemment pour la HP-30B.

Ainsi, soumise à un test de rapidité, la HP-30B pulvérise tous les résultats obtenus par les autres machines du moment qui me sont passées sous la main (*). Cependant, quel dommage que les capacités de programmation soient si limitées : seulement 300 pas mémorisables. Une misère à une époque où on compte en giga-octet.

Un vrai regret, les fonctions de programmation ne sont pas gravées sur le clavier. Pour les visualiser, il faut apposer u masque en cellophane que je trouve peu pratique. Il n’y a pourtant pas tant d’ordres de programmation.

Les HP-30B et HP-20B sont pourvue d’un port de branchement par lequel il est possible d’importer un firmware de substitution. Ainsi la WP-34S, création d’une équipe d’informaticiens passionnés et inspirés, sublime la sage financière HP-30B en une calculatrice scientifique programmable de rêve, d’une puissance inégalée.

(*) ajout de 2017 : Depuis, les HP-39GII et Prime sont arrivées et font encore mieux sur ce plan.

HEWLETT-PACKARD HP-49G+

HP49G2

Fabuleuse remplaçante de la HP-49G.

Petit retour en arrière : début des années 90, HP lance la HP-48. Enorme succès. En 1995 apparaît la compliquée et limitée HP-38G. Puis plus rien pendant une éternité. A l’aube des années 2000, Hewlett-Packard se réveille et lance sa bombe HP-49G. Cette dernière sera en effet magnifique, mais plombée par quantité de défauts de conception : afficheur peu contrasté, criblé de reflets, machine lente, disparition du port infrarouge, mode RPN secondaire, clavier dur, touches molles … La 49G aura été pour beaucoup une vraie déception.

Une poignée d’années plus tard, HP n’a pas dit son dernier mot. La 49G PLUS est lancée et, sous un aspect sans doute plus conventionnel que son aînée, elle en corrige tous les défauts : la 49G+ est animée par un processeur ARM de toute nouvelle génération émulant le processeur Saturn d’origine. Elle est donc cette fois rapide. L’écran est un modèle de contraste, de douceur, et ne présente plus de reflets. Le port IR est de retour, le mode RPN est ramené en avant, et le clavier est enfin bon (la future HP-50G fera mieux encore).

Cette calculatrice est donc une bombe : scientifique surpuissante, possibilités de programmation limitée par la seule imagination, connectique, vélocité, agrément d’utilisation … Et j’oubliais le compartiment des piles, enfin rationnel, comme savent d’ailleurs le faire les concurrents depuis longtemps.

A noter que la 49G+ est déjà une ancienne. Avant l’avènement récent de la HP Prime, la calculatrice phare de la marque fut lontemps la HP-50G, machine grandement similaire à la 49+ mais de couleur sombre, avec un clavier de grande qualité, un port de connexion en plus, la librairie mathématique de la HP-48G …

HEWLETT-PACKARD HP-35S

HP35S

Tel un hommage rendu à la toute première calculatrice scientifique de l’histoire, Hewlett-Packard a lancé ces dernières années cette belle HP-35, avec un « S » cette fois.

La HP-35S, comme son aînée est une scientifique animée par une logique de calcul postfixe. Les fonctions sont désormais bien plus nombreuses. La programmation est aussi disponible (une mémoire disponible de plusieurs Kilo-octets).

Comme dans la HP-33S, on retrouve une fonction factorielle dont l’algorithme traite différemment les valeurs inférieures à 159 et celles de 159 à 253. Les premières déroulent un calcul dont le temps semble bien fonction du nombre de multiplications effectuées en interne. Les secondes s’affichent instantanément. Alors algorithme de calcul spécifique ? ou bien table des résultats gravée en mémoire morte ? Je n’ai pas la réponse.

HEWLETT-PACKARD HP-48G

Les HP-48G et GX constituent la « version II » des 48S et SX. Lancées en 90/91, les 48SX et S coûtaient très cher (3000 Francs pour la SX). Ces machines étaient une puissante réponse aux premières machines graphiques de CASIO et TI.

En 1993 arrivent les 48G et GX. La couleur est sensiblement différente, la mémoire de la GX passe de 32 Ko à 128 Ko, le processeur est plus rapide et l’afficheur est meilleur. Les nouvelles 48 intègrent la grande bibliothèque d’équations optionnelle des 48S/SX. Pour le reste, les 48S/SX et G/GX sont des machines très voisines.

Une autre différence : les prix ont incroyablement fondu entre les deux versions. J’ai ainsi pu acheter ma 48G en juillet 1998 à la FNAC de Lille au prix de 890 Francs, ce qui me semblait inouï pour un modèle si puissant. Je me souviens avoir déballé le magnifique objet, avoir placé les 3 piles AAA, et avoir été par la suite fort dérouté. Je pensais voir dans la 48 une succession de la HP-42S, car, excepté le grand écran, elle en reprenait l’allure générale.

Grosse méprise. La 48 succède directement à un autre monstre sacré : la HP-28S. Ainsi, adieu aux quatre niveaux de pile, sur la 48 c’est désormais illimité. Et bienvenue à la notion d’objets, manipulés avec leurs délimiteurs spécifiques. Inutile de chercher le mode ou la touche de programmation. La HP-48 considère un programme en tant qu’objet repéré par ses propres délimiteurs (ici << et >>) et stocké sans plus de façons dans une variable nommée de la façon qu’on voudra. Immense souplesse d’autant plus que le programme se lancera sur simple sollicitation de la variable.

Tout comme la HP-28, la HP-48 pousse jusqu’au bout la notion de RPN. Notamment dans le langage de programmation, le RPL, où la philosophie postfixe règne tel un dogme. Les utilisateurs rompus au RPL aiment et ne tarissent pas d’éloges. Ils admirent l’efficacité, la puissance, l’élégance du RPL. Les programmeurs occasionnels peuvent regretter le manque de naturel et de lisibilité. On est à des lieues ici du confort du CASIO Basic ou du TI-Basic. La lisibilité du programme est aussi pénalisée par une indentation limitée, effet renforcé par une police de caractère (magnifique 9 X 5 par ailleurs) un peu grande rapportée à la taille de l’écran.

La gestion de la mémoire est aussi un point fort de cette extraordinaire machine. L’utilisateur a toute latitude pour créer et gérer ses répertoires. La 48, qui dispose aussi des choix CUSTOM et USER, est sans doute la HP la plus souple et personnalisable qui soit. La plus puissante aussi à son époque car proposant une quantité énorme de fonctions de calculs et de programmation (officiellement 2300). Restent quelques détails agaçants, comme déjà décrits dans l’article sur la 48SX : l’inertie de l’affichage, bien souvent en retard de quelques instants sur l’appui des touches. Et aussi l’affichage du symbole d’élévation au carré (l’exposant ²) non géré, contrairement aux Casio. Ainsi, paradoxe pour une machine à la vocation RPN si poussée, quand on tape dans une expression, au lieu d’y ajouter le petit symbole d’exposant, apparaît alors un SQ(), pas du tout à sa place, car devant dans ce cas précéder la proposition.

Tout ça n’est pas bien grave et la HP-48, notamment dans ses versions tardives G et GX est un véritable monument dans l’histoire des calculatrices. Elle réalise parfaitement la synthèse des possibilités et aspirations de ses prestigieuses aînées, sans être encore une machine scolaire comme cela deviendra la règle juste après.

Ci-dessous, la HP-48G et sa mini-imprimante à liaison infra-rouge. Si ce petit périphérique est très pratique et performant, la HP-48 se connecte aussi facilement aux ordinateurs. Elle profite alors des capacités d’impression et de sauvegarde de ces derniers. Et aussi des confortables éditeurs de texte, permettant la constitution de programmes dans le confort et l’efficacité. La HP-48 est la calculatrice bénéficiant d’ailleurs de la plus colossale bibliothèque de programmes.

HPPRINTER

Ci-dessous, côte à côte : la nouvelle « série G »  et la précédente « Série S » 

 

HEWLETT-PACKARD HP-27S

 

Je tentais depuis 1987 de retrouver cette machine aperçue dans une grande librairie de Reims.

Le facteur vient enfin de déposer dans ma boîte aux lettres une HP-27S d’époque, made in USA, avec sa fine bordure d’afficheur blanche.

Replaçons-nous dans le milieu des années 80 : le paysage des calculatrices est dominé par les Pocket Computers, des machines pensées comme des ordinateurs de poche, programmables en basic, et de format horizontal.

Les simples calculatrices de cette époque vont copier cette dernière caractéristique et prendre un aspect plus large que haut. Ainsi naît la gamme Voyager de HP, la ligne Galaxy de Texas Instruments.

1986 voit arriver les calculatrices graphiques, qui surgissent des cendres des Pockets Computers dont la fin a commencé. Ainsi, la CASIO FX-7000G, première graphique, est de nouveau verticale, ses touches sont innombrables et de toutes les couleurs.

En cette période de mutation et tâtonnements, Hewlett-Packard lance sa gamme Pionner que je découvre par hasard. Sept ou huit calculatrices d’aspect proche, des scientifiques, des financières. Qui ne ressemblent à rien de connu. Design sobre, touches en petit nombre (37) avec légendes en partie mystérieuses : à quoi peuvent bien servir les 6 touches en accent circonflexe …

Par ailleurs quelques machines montrent une touche EGAL, fait inouï pour une Hewlett-Packard.

Qu’est-ce qu’une HP-27S ? C’est une calculatrice scientifique, dotée aussi de fonctions financières. On peut dire que la 27S est une machine hybride, voulue tant scientifique que financière, ce qui est fort rare.

La 27S a de la mémoire (plus de 6 Ko) mais elle n’est pas vraiment programmable. Tout au plus peut elle mémoriser de grandes quantités de formules assimilables à des programmes simples. Il existe des techniques permettant d’élaborer des formules aussi complexes que des programmes.

La 27S est également dotée de fonctions de date et heure, avec gestion d’alarmes.

Pour ma part la HP-27S est aussi la machine au design le plus réussi de la gamme Pionner.

HP27S

HEWLETT-PACKARD HP-17B

HP17B

Si la HP-14B contemporaine de la 17B n’a pas eu de descendance, le numéro 17 fut en revanche prolifique dans le catalogue de calculatrices financières HP.

Ainsi, la HP-17BII succéda à la 17B, sous les mêmes traits mais avec des fonctions supplémentaires ainsi qu’un mode RPN optionnel. Puis vint la HP-17BII+, puis une deuxième évolution de ce dernier numéro, lequel est toujours commercialisé à l’heure actuelle.

Qu’était la HP-17B de 1988 ? Une calculatrice financière très performante, cachant toute sa puissance sous un dispositif de menus pilotés par 6 touches dédiées. Outre des fonctions financières pointues, complétées de fonctions mathématiques, la 17 avait une horloge intégrée et pouvait gérer des plannings de rendez-vous, avec alarmes.

Elle était aussi programmable, dans un langage relativement puissant mais peu intuitif, toujours en usage dans la HP-17BII+ actuelle. En ce temps là, seule la très coûteuse HP-19B la surpassait.

Avec la HP-27S, cette HP-17B me semble incarner tous les mystères et espoirs de cette famille PIONEER, apparue soudainement après la vague des calculatrices et pockets computers horizontaux. Des machines sobres, classiques, verticales, pourvues de 6 mystérieuses touches en forme d’accent circonflexe, et d’une touche EGAL qu’on n’attendait pas d’un constructeur qui avait érigé le RPN en dogme …

Mes remerciements à joelc

HEWLETT-PACKARD HP-14B

HP14B

HEWLETT-PACKARD a toujours eu à son catalogue une gamme complète de calculatrices financières.

La HP-14B date de 1988. Ce modèle fait donc partie des PIONEER, une famille à ligne verticale, à l’aspect sobre et moderne.

Les PIONEER comptaient 3 machines financières : la basique et (relativement) bon marché HP-10B, la très pro HP-17B programmable et le modèle intermédiaire HP-14B.

Ce dernier est probablement le moins connu. Quels sont ses points faibles et forts ?

La HP-14B n’est pas programmable, ne dispose guère de fonctions scientifiques contrairement aux 17B, et possède la touche EGAL, sacrilège pour de nombreux fans de la marque longtemps vouée corps et âme au mode de calcul « polonais » RPN

La HP-14B a aussi des qualités : un afficheur confortable à matrices de points de 12 chiffres, un excellent clavier. Enfin, il est possible de dénicher une pincée de fonctions scientifiques : les logarithmes naturels et réciproques, ainsi que les factorielles, disponible par le menu MATH.

Mais la HP-14B est avant tout une puissante calculatrice financière.

Puissance, élégance, confort, solidité, longévité … la HP-14B est bien une Pionner.

A noter que la 14B ci-dessus provient d’une édition spéciale anniversaire (la pastille ronde en façade). Il est aujourd’hui beaucoup plus courant de rencontrer la 14B dans cette édition spécifique que dans sa livrée originale, beaucoup plus rare quoique identique hormis la présence de la pastille.

HEWLETT-PACKARD HP-28S

Il y eut une mode des calculatrices à double clavier à la fin des années 80.

Les HP-28C et S, ainsi que les financières HP-18C, 19B, 19BII en furent les représentantes chez Hewlett-Packard. Sharp de son côté sortit les EL-5200 et EL-9000. Il y eut aussi Canon et sûrement quelques autres.

La HP-28S était une machine innovante, puissante et chère. Elle introduisait la notion d’objet : programmes, chaînes de caractères, expressions algébriques, unités, valeurs binaires etc. étaient autant d’objets pouvant être identifiés à l’aide de délimiteurs spécifiques, manipulés et mémorisés au besoin dans des variables.

Le langage de programmation était le tout nouveau RPL, repris plus tard sur les 48, 49 et 50G.

La HP-28S fut aussi la toute première calculatrice graphique de HP. Plus exactement cette toute première version s’appelait HP-28C.

La 28S a deux grands défauts : elle n’est connectable à aucun périphérique de sauvegarde. Heureusement sa mémoire est vaste : 32 Ko. Second défaut, d’ordre matériel: les trois piles de type LR1 appuient très fort sur la trappe, de sorte qu’un jour, celle-ci se fragilise. Ce problème est commun à presque toutes les HP de ce type.

La HP-28S se referme sur elle-même. Elle n’a donc pas besoin de housse. En utilisation, le clavier alpha peut aussi être rabattu derrière le clavier principal, la machine pouvant alors être tenue dans une main.

Avec ses 4 lignes, sa logique RPN, son clavier alpha rendant la saisie confortable, et un peu d’habitude, la 28S devient vite une machine redoutablement efficace. Encore de nos jours.

HEWLETT-PACKARD HP-42S

Ma première calculatrice RPN (sans touche ÉGAL). J’ai acheté cette merveille à la FNAC de Lille en 1989.

Cet achat fut consécutif au choc ressenti lors de la découverte de la nouvelle gamme de calculatrices, dites Pioneer de Hewlett-Packard, dans une grande librairie de Reims en 1989.

Pourquoi un choc ? Parce qu’une page se tournait, celle des Pockets Computers et des calculatrices horizontales telles les Voyager de HP et Galaxy de Texas-instruments.

Ces Pioneer redevenaient verticales, dans un design sobre, très classique. Peu de touches. Et surtout, le signe tangible que des choses changeaient : certaines avaient la touche ÉGAL … du jamais vu sur HP. Un sacrilège quelques années auparavant.

Des 6 ou 7 modèles visibles ce jour là, c’est la HP-27S qui me fascine littéralement. C’est d’ailleurs elle que je viens acheter quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. Or un autre modèle y est présent, à côté de la 27S. Le présentoir la décrit comme « compatible HP-41CV« . Elle est d’ailleurs RPN comme les HP de la génération précédente et contrairement à l’ultra moderne 27S … C’est une HP-42S, le modèle le plus cher ce jour là.

La compatibilité HP-41 m’interpelle profondément. Je réfléchis … j’hésite longuement entre les deux modèles. Ainsi cette machine me permettrait de tenir dans mes mains la mythique 41CV … Mais il me faudrait me mettre au RPN. C’est justement ce que je voulais éviter … Finalement je sortirai ce jour là du magasin avec une HP-42S.

Par la suite j’ai énormément utilisé cette machine, tant pour mon plaisir qu’à mon travail. Ses possibilités sont énormes et sa souplesse prodigieuse. Il est de mon point de vue bien plus facile d’utiliser une 42 que les futures 28S ou 48 … Les tout nouveaux menus sont très puissants. La mémoire permet de stocker toutes sortes d’objets. Les variables peuvent se renommer. Le menu custom permet de faciliter encore l’utilisation. Le clavier ALPHA est le mieux conçu qu’il m’ait été donné de manipuler (avis personnel, tout le monde ne pense pas de cette façon), enfin la programmation n’a de limite que l’imagination du programmeur.

La taille mémoire est d’environ 7000 pas. Les différents programmes peuvent cohabiter de manière indépendante et se lancer d’une simple touche.

Enfin la machine est fine, légère et tient parfaitement dans la poche.

Une caractéristique qui déroute au début : les deux lignes d’affichage repérées par un X: (la ligne du bas) et un Y: (la ligne supérieure) : Ainsi, sur les quatre niveaux de la pile, les deux premiers sont visualisés. La sûreté des calculs manuels tire assurément profit de ce dispositif.

Quels sont les défauts de la HP-42S : Une rapidité très moyenne, et sur les premiers modèles, la fragilité du liseré de peinture sur le pourtour de l’afficheur.

Mais aussi l’impossibilité de connecter un périphérique de sauvegarde, contrairement à la HP-41 (optionnel cependant pour la 41). Cette limitation ne m’a personnellement jamais gêné. En effet, la taille mémoire reste confortable et les programmes peuvent êtres isolés les uns des autres. De plus, lors d’un changement de piles, les données restent en mémoire pendant l’opération.

La HP-42S est aujourd’hui considérée par beaucoup comme une des meilleures calculatrices fabriquées par HP. Elle est très facile à trouver d’occasion, mais à condition d’y mettre le prix, le prix de vente habituel sur Ebay avoisinant au minimum les 250 $/€.

A noter que le modèle photographié ici est ma deuxième 42S, achetée récemment. J’ai en effet tenté un jour de démonter ma 42 afin de nettoyer l’écran de l’intérieur (poussières). Et je ne suis jamais parvenu à ouvrir cette machine, car, je le sais maintenant, elle est assemblée par thermo-collage. Les dégâts visuels laissés par cette tentative infructueuse sont énormes … Donc un conseil avisé : si vous possédez une machine de ce type, ne tentez pas de l’ouvrir, c’est quasiment impossible (à moins de forer deux trous à deux endroits bien précis … Il existe des pages sur le net qui expliquent la façon de faire … très peu pour moi, j’ai compris la leçon …).

HP-42S

HEWLETT-PACKARD HP-48

On trouve sous ce nom cinq machines produites au cours de la première moitié des années 90.

La première fut la 48SX, une très coûteuse calculatrice, réponse attendue aux premières Casio et TI graphiques. Sur toutes les photographies de l’époque, la 48SX était représentée avec l’éditeur d’équation actif, montrant une énorme formule de calcul, avec symbole de sommation emplissant l’écran. Cette image était saisissante.

La HP-48 fut une sorte de reine des calculatrices. Au carrefour de l’ancien monde et du nouveau, pas encore purement scolaire mais incroyablement plus aboutie que les anciennes TI-59 ou HP-41 de la génération précédente.

Ainsi, la HP-48SX possède plus de 2000 fonctions. Elle est totalement programmable, en RPL ou en assembleur. Elle dispose de 32 Ko de mémoire, ainsi que de deux ports pour cartes d’extension. Elle gère parfaitement l’alphanumérique, les sons (en durée et hauteur), dispose d’un port infrarouge qui lui permet de converser avec d’autres 48, imprimer, ou faire fonction de télécommande universelle à l’occasion, sous réserve d’entrer un programme de « bidouilleur ». Elle se connecte aussi par câble aux micro-ordinateurs, ce qui signifie archivage, impression, programmation au moyen d’éditeurs de textes confortables. La logithèque de la 48 deviendra colossale en l’espace de quelques années.

La petite sœur HP-48S arrive bientôt. Elle est identique à la SX, mais sans le port d’extension. Le logo HP en haut à gauche est simplement peint sur la façade alors qu’il constitue une classieuse plaquette incorporée sur la SX.

Plus tard les HP-48G et GX arriveront. Peu de différences avec la SX/S : 128K et 32K pour les GX/G, une puissante bibliothèque de programmes divers, une rapidité accrue, des couleurs différentes, un meilleur écran.

A noter une HP-48G+, variante de la HP-48G avec 128K au lieu de 32K.

Rien n’étant parfait en ce monde, je vois dans cette gamme 48 quelques petits défauts :
– indépendamment de la vitesse de calcul qui n’est pas fulgurante, les écrans semblent se succéder avec une certaine « inertie » qui agace à la longue.
– je trouve le clavier alpha mal conçu, les touches de commandes étant inopérantes au profit des fonctions alpha.
– je ne m’habitue pas à l’affichage de SQRT( apparaissant après un nombre dont on veut connaître la racine carrée, lors de l’écriture d’une expression.
– je trouve le langage RPL bien peu naturel …
– le compartiment à 3 piles, qu’on retrouvera dans la 49G, est pénible. On doit placer la première, la maintenir de force en plaçant la deuxième, puis forcer encore pour enfoncer la troisième. Et vite refermer le compartiment tant on craint que les piles soient recrachées. Bon, j’exagère quand même un peu.
– enfin … les plastiques de la HP-48 couinent !

La HP-48, née sous la version SX/S, a évolué en GX-G, puis est devenue en 2000 la HP-49G, puis la 49G+, enfin la 50G. Ne nous trompons pas, sous l’impressionnante et très actuelle HP-50G vit toujours une SX de 1989 qui n’a cessé de s’améliorer au fil du temps, confiant à un processeur ARM moderne, dès l’étape 49G+, le soin d’émuler le fameux Nec Saturn. Aujourd’hui, la puissante HP Prime tente d’assurer la relève de cette grande famille.

HEWLETT-PACKARD HP-38G

HP38G

Sortie en 1995, la HP 38 travaille désormais uniquement en notation graphique et non plus RPN, une première chez HP. La forme est très carrée, design brut et simpliste. Mais la construction est sérieuse, la machine solide, monolithique, le clavier vraiment excellent, la sérigraphie de qualité, et l’afficheur, superbement contrasté et débarrassé de tout reflet (rien à voir avec la future 49G).
Voyons à l’usage : lenteur tout d’abord. Les écrans se succèdent avec une inertie pénible … Pas mieux pour l’exécution de programmes. La programmation est étrange,  structurée mais pas du tout intuitive. Et comme le manuel est bâclé et ne donne que de maigres exemples de programmes, on est vite bloqué et découragé …
Comparée aux HP-48, la 38 donne une impression de machine délibérément bridée.
Bilan contrasté donc : Première HP à logique purement graphique, bonne qualité matérielle. Mais fonctionnalités limitées, langage de programmation confus, lenteur et documentation indigente.
Il existera une succession avec les 39G, 40G, et la toute récente HP-39GII, première à révéler toute la puissance de ce langage qui connaît actuellement son apogée avec la HP Prime.

HEWLETT-PACKARD HP-15C

HP-15C

Il ne faut jamais dire « jamais » !

Des années durant, j’ai tourné le dos à ces drôles de calculatrices plus larges que hautes. J’ai vu cette 15C en vente pour la première fois dans un hypermarché du nord de la France en 1983 ou 1984. A cette époque, J’assistais à la naissance du phénomène « ordinateur de poche « , ces Pockets Computers programmables en basic, tout puissants, à afficheur généreux et clavier « QWERTY » comme sur les vrais ordinateurs.

Et voilà des constructeurs, ceux-là mêmes qui ont raté la première marche des Pockets Computers, qui proposent de simples calculatrices au même format horizontal, comme pour s’inscrire dans une mode, mais sans rien offrir d’autre, pas même le grand afficheur que cette disposition aurait permis.

Quand j’ai vu le prestigieux Hewlett-Packard se plier à cette gesticulation, j’ai ressenti comme un écoeurement. J’étais convaincu qu’un jour ou l’autre, les calculatrices retrouveraient leur format vertical « naturel ».

Il existait toute une gamme de voyager (c’est leur nom de code chez HP) : la scientifique de base 11C, la financière 12C, la grosse scientifique 15C … Toutes étaient programmables. Et chères.

Le concurrent TEXAS-INSTRUMENTS avait lui-aussi lancé sa famille de calculatrices horizontales. Il les appelait « Galaxy « . Et mon sentiment pour les Galaxy n’était pas meilleur.

Du temps a passé. A l’inverse de moi, beaucoup d’utilisateurs ont hautement apprécié ces HP Voyager dont la personnalité allait naturellement bien au-delà de leur aspect. Ces machines ont été beaucoup diffusées et il est encore facile d’en trouver en occasion. Les prix sont en revanche élevés.

J’ai fini par m’intéresser de plus près à ces drôles de machines. Et même par profiter d’une occasion intéressante pour franchir le pas. Me voilà donc propriétaire d’une magnifique HP-15C, modèle phare de la gamme, le plus puissant.

La 15C possède des fonctions de haut niveau, comme le traitement des matrices. Sa capacité de programmation de 448 pas est la plus confortable de la gamme. A l’époque pourtant, 448 pas, c’était déjà moyen. La vitesse de calcul n’a rien de foudroyant, et, signe de désuétude, la HP-15C n’a pas d’affichage alphanumérique, c’est dommage. Outre la panoplie très complète des fonctions, les avantages qu’on reconnait à la HP-15C sont la compacité, la légèreté, mais aussi la robustesse, plus une caractéristique de bien peu de signification de nos jours où les smartphones épuisent leurs batteries en quelques heures : l’autonomie se compte ici en dizaines d’années ! Certains utilisateurs affirment n’avoir jamais remplacé les piles de leur HP Voyager (3 piles « bouton » LR44) au cours de trente années d’utilisation.

J’aimerais bien ressentir plus d’enthousiasme envers cette machine, mais rien à faire, j’ai vraiment du mal à l’apprivoiser et à en tirer quelque chose. Décidément les voyager et moi, on n’est pas encore réconciliés …

Mais je la garde quand même !  😉

HEWLETT-PACKARD HP-32E

HP31E

Seule représentante, ici, de la série SPICE, cette HP-32E est une machine simple et prestigieuse à la fois .
Les anciennes Hewlett-Packard se revendent fort cher. C’est la raison de leur rareté au sein de ma petite collection. Parmi elles, certains modèles simples sont parfois abordables.
Ainsi cette 32E, modèle scientifique, RPN bien sûr, mais non programmable, et dépourvu de mémoire permanente.
La HP-32E fait partie de la gamme SPICE, famille prestigieuse dont la HP-34C fut le fleuron, programmable pourvue de l’impressionnante fonction SOLVE.
Rien de tout cela ici, la 32E n’offrant rien de bien folichon. 9 mémoires, quelques conversions, la trigo hyperbolique … 10 chiffres quand même, LED à l’ancienne, avec une vraie virgule, et non un simple point comme il est de coutume … Et aussi un vrai signe MOINS
Ici, pas de dispositif à batteries rechargeables, juste 2 piles AA, ce qui la rend du coup pleinement autonome en 2015 …
Cette machine de 1978 est très agréable à utiliser. sa prise en main est bonne, son poids aussi. Elle donne une grande impression de qualité. Peut-être un peu trompeuse, car l’afficheur est devenu paresseux : à la mise sous tension tous les segments ne s’allument pas, il est nécessaire d’opérer une légère torsion, suivant un axe vertical, pour les réveiller tous …

HEWLETT-PACKARD HP-97

HP97

C’est une calculatrice scientifique programmable à imprimante intégrée, équipée d’un périphérique de sauvegarde par cartes magnétiques. Rien que ça !
Dans l’histoire des calculatrices électroniques, peu de modèles offrirent un tel condensé de puissance. Et souvent il s’agissait de grosses machines de table. Ici la machine est compacte, ce qui n’est pas forcément visible sur la photo.
En fait il s’agit de la version à imprimante de la fameuse HP-67, elle-même héritière de la prestigieuse HP-65, considérée à son époque comme un véritable ordinateur miniature.
La HP-97 date elle de 1976 … Ses capacités de programmation sont hautement sophistiquées pour l’époque : tests, boucles, sauts, adressage indirect … La taille mémoire atteint 224 pas ce qui peut paraître dérisoire aujourdhui, mais permettait beaucoup de choses en 1976.
Enfin, le design : l’esthétique est travaillée, cette machine est réellement superbe.
 
Mes remerciements à gege 

HEWLETT-PACKARD HP-41CV

Un monstre sacré plusieurs années durant. L’alpha et l’oméga de l’âge d’Or.

La HP-41 fut produite de 1979 à 1990 soit pendant plus de 10 ans. Elle a brillamment tenu tête aux « Ordinateurs de poche Basic » tout au long de cette prodigieuse décennie.

Il faut dire qu’elle avait des atouts : nettement plus de mémoire que son aînée HP-67, un langage de programmation, encore spécialisé, mais très puissant, souple, agréable. Aussi des capacités alphanumériques, sublimées par l’incroyable afficheur à digits de 14 segments. Et quatre emplacements pour accueillir des modules additionnels.

Et une belle petite imprimante était en option.

On pouvait se procurer aussi un lecteur de cartes magnétiques, ou un lecteur de codes-barre pour saisie éclair de programmes publiés sous cette forme. Et cerise sur le gâteau, une mise en réseau de plusieurs machines et périphériques était possible, au moyen d’un périphérique, appelé boucle HP-IL, vendu extrêmement cher à l’époque … Ce concept parfaitement abouti, une machine performante, de bonne qualité de construction, un prix relativement accessible ont fait de cette calculatrice une figure de cette période.

Trois déclinaisons virent le jour, la 41C de base, la 41CV disposant de 5 fois plus de mémoire (V comme 5), et la CX, pourvue de fonctionnalités supplémentaires, l’horloge par exemple. Pour notre plus grande chance, la 41 reste courante sur le marché de l’occasion (puisque produite 10 années durant).

Quand la HP-41 est apparue, je ne m’intéressais pas aux modèles Hewlett-Packard. Trop chers, trop compliqués avec ce système de notation polonaise inverse. Trop élitiste aussi, voire arrogant. Je ne voyais que par Texas-Instruments. Mais la 41 était partout. Dans les vitrines, les magazines spécialisés, les prospectus de librairies … Et quelle belle machine. Même si je ne voulais pas le reconnaître, la HP-41 me bottait bien. Mais de toutes façons, son prix la rendait inaccessible à mon budget (1800 Francs pour la C, 2300 pour la CV).

Je finis par me convertir au RPN quelques années plus tard avec la HP-42S. Et plus tard encore (2008), grâce à Internet, une 41CV me tomba dans les mains. J’ai enfin pu contempler de mes yeux le fascinant afficheur alphanumérique. J’ai un peu tapoté et constaté à quel point il est finalement malaisé d’utiliser une 41 de nos jours. Trop peu de touches, trop de raccourcis à taper, trop de recours au catalogue. Je trouve cette machine fastidieuse, surtout par rapport à la 42S. Et elle ne connaît pas la virgule flottante : toujours une ribambelle de zéros affichés …

Mais rien à faire je la garde !

HEWLETT-PACKARD HP-45

HP-45

La HP-45 est une des toutes premières machines construites par ce fabuleux constructeur.

La toute première était la HP-35, première calculatrice scientifique sortie en 1972, un an avant la HP-45.

La HP-45 est compacte, austère, solide. Elle fonctionne parfaitement. Sa précision et sa rapidité ne sont pas ridicules en regard de l’époque de fabrication. Une personnalité énorme aussi. Le RPN bien sûr. Avec la grosse touche ENTER, et les touches arithmétiques à gauche. Et un point décimal qui prend toujours la place d’un caractère.

Une classique parmi les classiques …