Hewlett-Packard 32S-22S

Les anciennes calculatrices de marque Hewlett-Packard demeurent recherchées par les amateurs.

La gamme « Pioneer » apparue en  1987 ne fait pas exception. Bien qu’aucun de ses modèles ne soit aujourd’hui rare ou introuvable, les prix d’échanges pratiqués peuvent compliquer l’exercice consistant à se les procurer tous.

Le jeu en vaut-il la chandelle ? Existe-t-il une Pionner plus facultative qu’une autre, ou bien les faut-il absolument toutes ?

Que trouve-t-on au sein de cette famille ?

  • Trois financières : la toute simple 10B, la sympathique 14B, la puissante 17B. A noter que les modèles 10 et 17 sont restés commercialisés jusqu’à nos jours sous des versions et formes parfois différentes, tandis que la 14B n’a pas eu de suite. Elle est pourtant agréable et parmi les plus abordables financièrement.
  • des scientifiques, plus ou moins programmables : la 20S à la carrière longue elle aussi, les 21S, 22S à carrière courte, la 32S et ses variantes successives, la 42S, haut de gamme mythique,
  • une hybride, aussi à l’aise dans le monde financier que celui des sciences, la 27S, livrée avec horloge et alarmes !
  • une logique de calcul tantôt algébrique (avec touche EGAL, une première chez HP !) ou en notation polonaise inverse
  • des écrans mono-lignes, à segments ou à points, et des écrans à deux lignes
  • un système de programmation traditionnel pour les 20S, 21S, 32S, 42S ou plus chichement par l’intermédiaire du solveur d’équations pour les 17B, 27S, 22S. Les deux petites financières 10B et 14B ne sont pas programmables.

Je ne dispose pas de tous les modèles Pioneer. Mon idée initiale était de donner vie à petit à petit à un souvenir vieux de trente cinq ans maintenant : la découverte fortuite dans une grande librairie de la toute première famille Pioneer, 5 ou 6 modèles tout au plus ce jour là. Comme ma recherche n’est pas très assidue, certains manquent encore à l’appel (la 20S, la 10B) tandis que d’autres se sont invités tout seuls au fil du temps, comme la 21S et la 42S.

Un modèle me tenait à cœur, la 22S que je tenais pour intermédiaire, puissante, programmable, pas courante. Échangée à des niveaux de prix substantiels, je ne l’ai acquise que récemment. Et pour moi, la 22 est une déception. S’il existe un modèle Pioneer facultatif, je vote pour la 22S. Car elle n’est pas programmable en dehors de son maigre solveur. Son écran est mono ligne et peu adapté à la logique algébrique qui l’anime, les caractères trop espacés saturant vite sa capacité et donc sa lisibilité. Autant la 32S est directe, franche dans son utilisation, autant la 22 me semble plus fastidieuse et limitée. C’est malgré tout une très jolie machine.

J’ai acquis la 32S tout aussi récemment. La 32S a été commercialisée longtemps, elle a connu des versions successives mais c’est bien celle de toute première génération que je voulais, celle de mon souvenir. Et voilà bien une Pioneer incontournable ! Moins étoffée que l’illustre 42S, elle ne démérite pas. L’utilisation est directe, franche, sûre, un régal.

Les Pioneer ont longtemps été synonymes de robustesse. La construction est bonne en effet, on peut pourtant, maintenant que bon nombre d’années sont passées, remarquer un signe de fatigue qui commence à se rencontrer sur plusieurs modèles : des touches qui répondent mal, voire plus du tout (*). Il faut alors exercer de légères pressions au coup par coup à la base de l’écran pour que la frappe retrouve son effet. Ce problème se voit aussi au sein de la famille des HP-48.

La photo ci-dessus, montrant côte à côte deux Pioneer, met en évidence l’existence de deux afficheurs légèrement différents : Bien que matriciels et monoligne l’un et l’autre, il apparaît que deux tailles différentes ont coexisté, possiblement liées à la période de production, voire aux différents sites de fabrication du globe.

Je dois par ailleurs me rendre à l’évidence, ma 32S ici présente est sans doute déjà une évolution de la 32S primitive. En témoigne la bordure d’afficheur renforcée, comme on la rencontre sur les modèles plus tardifs. La 32S de mes souvenirs devait en toute logique présenter un afficheur analogue à celui de la 22S, avec bordure fine et digits mi-hauteur.

La quête peut continuer, mais rien ne presse !

(*) En ce qui me concerne seule la HP-21S est concernée à ce jour. En effet, quoique très bien conservée, elle ne s’allume plus. Un utilisateur non informé conclurait facilement à une panne définitive. Pour ma part, j’ai simplement maintenu une légère pression à la base de l’afficheur et la touche ON a allumé la machine comme si de rien n’était. Une pression légère est nécessaire pour chaque appui, plutôt sur la gauche pour les touches de gauche, et plutôt à droite pour celles de droite.

C’est un bon truc à savoir en présence d’une Hewlett-Packard récalcitrante de cette famille ou de celle des HP-48.

HP 33S

HP33S

La HP 33S est la petite sœur peu connue et plutôt mal aimée de la moderne HP-35S.

On lui reproche souvent une esthétique futuriste un peu bizarre. A son lancement, en 2004, je me souviens avoir été choqué par cette ligne compliquée aux arêtes fuyantes, aux touches inclinées.

Puis j’ai eu l’occasion d’en tenir une en mains, et j’ai été agréablement surpris. La 33S est bien une HP. On y retrouve vite ses repères : les touches XEQ, R/S, PRGM, les SHIFT de couleur. La 33S est agréable et efficace. Sous l’aspect fouillis des touches aux légendes innombrables se trouve un clavier pas trop mal pensé, avec les touches principales bien placées. Le toucher est par ailleurs sans reproches.

La 33S offre le choix entre les modes RPN et ALGébrique. Plus de raisons d’hésiter, l’afficheur visualisant les deux premiers niveaux x et y de la pile est le meilleur argument pour se lancer dans le mode RPN (Reverse Polish Notation).

Rappelons qu’en RPN, les 4 touches arithmétiques agissent de façon analogue à la touche de Racine carrée d’une calculette toute simple : on entre le couple de valeurs et on tape la touche de fonction arithmétique. Les deux lignes visualisant les valeurs entrées renforceront le ressenti de sûreté.

La HP 33S est affublée d’un gros défaut, impardonnable pour une calculatrice. Le point décimal porte trop bien son nom. Ce n’est qu’un point, minuscule, à la limite de la perception visuelle. De surcroît, le symbole de séparateur de milliers, censé figurer une virgule est si petit lui aussi qu’on peut le confondre avec le point décimal.

Il n’est pas exagéré de recommander une grande prudence lors de la lecture des résultats, en particulier pour les utilisateurs non pourvus d’une vision de lynx, ou en cas de faible éclairage. La grande sœur HP 35S possède un afficheur similaire, plus lisible cependant (voir plus bas).

La HP 33S est programmable (32 Ko). Son protocole de programmation, le même que celui de la HP 35S, est simple, clair, efficace. L’adressage indirect est géré. Et puisqu’on compare la 33 à la 35, signalons une rapidité de calcul presque 2 fois plus élevée pour la petite sœur 33 : le test du cumul des 360 sinus est exécuté en 37 secondes pour la 33, contre 54 secondes pour la 35.

Le clavier de la HP-33S possède la légende de la factorielle (x!), mais pas celle de la fonction gamma. Ces deux fonctions sont pourtant traitées par la même touche. Le résultat est celui de la factorielle si la valeur entrée est entière et supérieure (ou égale) à zéro, et celui de la Gamma dans tout autre cas. L’algorithme Gamma est-il seul aux commandes pour les deux fonctions ? Un algorithme factorielle est en principe fort différent de celui de Gamma. Le premier, simple, donne habituellement des temps de réponse proportionnels au nombre entré. Pour celui de gamma, nettement plus compliqué, le temps de réponse est indépendant de la valeur entrée. On note bien ici une manifeste proportionnalité des temps de réponse pour des valeurs x relevant du calcul de la factorielle (x entier ≥ 0). Tandis que les temps de calcul pour des valeurs non entières seront quasi identiques. Par ailleurs une singularité se rencontre à partir de la valeur entière 159, seuil où les temps de réponse deviennent dans tous les cas identiques.

Précisons enfin que l’utilisateur souhaitant connaître une factorielle tapera la valeur x (x entier ≥ 0) suivie de la touche x! tandis que s’il veut connaître la gamma il tapera x-1 puis la même touche x!.

Ci-dessous, les afficheurs des 33S et 35S. On voit que le point décimal de la 33 (en haut) est minuscule (moins de la moitié de la hauteur d’un pixel) et très proche du pixel voisin. La virgule qui sépare les milliers est à son tour à peine visible. On retrouve le même principe sur la 35S (en dessous), avec virgule et point cette fois plus épais.

Cela reste très petit mais ce qui ne pose pas problème sur la 35S est simplement rédhibitoire pour la 33S.

HP33S-3

HEWLETT-PACKARD HP-49G

 

 

HP49

La genèse de cette Hewlett-Packard : Fin des années 90, Hewlett-Packard semble s’être détourné du marché des calculatrices, au désespoir des utilisateurs émerveillés trois décennies durant par ce constructeur hors-normes.

Depuis quelques années, l’offre s’était figée. La prestigieuse et très coûteuse HP-48SX de 1989 s’était vue complétée par la S, puis remplacée par les GG+, et GX qui en étaient de simples évolutions. Puis un dernier sursaut en 1995 avec une HP-38G en demi-teinte, puis plus rien pendant une éternité.

Et voilà qu’un jour, alors qu’on n’y croyait plus, une bonne nouvelle est annoncée. Je ne tarde pas à découvrir la toute nouvelle HP-49G à travers un reportage complet du magazine PC-Palmtops, supplément du mensuel PC-Team. J’y vois un objet magnifique d’un bleu acier, évoquant de façon subliminale l’univers de l’iMac, appareil alors très tendance. On nous parle d’une machine toute puissante, à l’affichage bien contrasté, d’une grande rapidité, dotée d’une mémoire flash, d’un choix de polices, d’un mode pas à pas, de manipulations secrètes activant des fonctions inédites, et même d’un éditeur de polices. Enfin, HP s’est réveillé.

Je la rencontre assez vite dans les rayons des marchands, mais je ne suis pas encore prêt pour l’achat. Le prix est pourtant doux (1500 Francs pour un haut de gamme si puissant, c’est inespéré). Je me déciderai finalement en avril 2002. A cette date, elle est devenue introuvable, même à Paris, et je n’ai pas encore Internet.

Mais il me la faut absolument et je la trouve dans un magasin DARTY pas tout proche. C’est un « modèle expo », plus le choix … mais on m’affirme qu’il n’a pas été manipulé, ni touché etc. Je signe un chèque de 1246 Francs et rentre chez moi impatient de manipuler la machine.

Mais tout ne sera que déceptions. Au déballage d’abord, je décèle quantité de rayures sur l’écran de mon modèle expo, ce qui trahit un afficheur vulnérable. Autre déconvenue immédiate : le contraste est moyen, très en deçà des HP-38G ou encore CASIO Graph 100. Et pourquoi une police 7 X 5 si commune, au lieu des belles 9 X 5 des 48. J’ai le choix de deux autres polices mais elles sont plus petites encore. Je suis déçu, même s’il est vrai qu’en pratique le langage RPL s’accommodera mieux des polices les plus petites.

Et quelle lenteur à l’usage. Les écrans se succèdent avec la pénible inertie des 48 que j’espérais éradiquée. J’ajoute l’écran « véritable rétroviseur » (on se voit dedans), la touche    en fonction seconde, qui pénalise l’utilisateur RPN, le clavier dur, la disparition incompréhensible du port infra-rouge, le manuel de base très insuffisant … inadmissible.

Pourtant quelque chose me pousse à tout lui pardonner. Son esthétique sublime peut-être, son statut éphémère de nouvelle bombe HP. J’ai tenté à plusieurs reprises de la réapprivoiser et à chaque fois elle a regagné énergiquement son tiroir. Il m’est aussi parfois arrivé de craquer en croisant sur internet des modèles présentés neufs. Ces machines avaient toujours l’écran rayé, le contraste faible et parfois une large auréole irisée dans la zone supérieure (*).

Ce qui me touche dans cette calculatrice, c’est l’aspect « erreur de jeunesse » du constructeur. C’est paradoxal vu la considérable expérience de HP, mais après une si longue absence, c’est un peu comme si tout repartait de zéro.

La HP-49G ne serait-elle qu’un chant du cygne, un sursaut ultime et médiocre scellant le sort du secteur calculatrice du constructeur historique. Non, Hewlett-Packard devenu HP s’apprête à corriger toutes ces erreurs de conception avec le modèle HP-49G PLUS de 2003. Écran magnifique, meilleur clavier, retour du port IR, réelle vélocité. La GPlus restera perfectible au niveau de son clavier qui ne retrouvera le toucher maison légendaire que dans la dernière incarnation de cette série, la HP-50G.

L’aventure n’est pas terminée, puisque actuellement, c’est la HP PRIME, représentante d’une nouvelle dynastie, qui culmine.

Je possède trois HP-49G. En cette année 2024, un des 3 est devenue défectueuse, avec les touches de la colonne de droite qui ne produisent plus d’action. Par ailleurs, une fragilité partagée par 2 machines est apparue depuis plusieurs années dans le logement des piles, avec les contacts métalliques qui se décollent de leur support en mousse et se promènent librement voire tombent au sol à l’ouverture de la trappe. La mise en place de piles dans ce logement peu pratique hérité des HP-48 n’en est que plus acrobatique encore.

Dans 20 ans, quand nos enfants s’intéresseront aux anciennes calculatrices (pourquoi pas), je parie que la HP-49G bleue acier de l’an 2000 sera prisée, alors que sa remplaçante dorée 49G+ sera injustement oubliée.

(*) A la limite, ces points peuvent être résolus radicalement par la dépose de la façade plastique protectrice de l’afficheur. A l’aide d’une solide ventouse, il sera possible de décoller cette fenêtre pour retrouver un écran enfin mieux contrasté, sans rayure ni reflets ni irisation. Il restera à ôter les quelques traces de colle résiduelles. Agrément assuré mais traitement à réserver à votre vieille HP-49, car un inévitable préjudice esthétique subsistera.

Ci-dessous, la carte électronique de la HP-49G

 

 

 

HP 39GII

Une très intéressante HP-39GII sortie en 2012 annonçait la HP Prime, sortie l’année suivante et qui l’a depuis quasiment totalement éclipsée.

Le nom de 39GII ne cache pas sa filiation avec l’originelle HP-38G de 1995, machine lente au langage de programmation compliqué et peu documenté. La 38G, première machine de HP à logique exclusivement algébrique, avait été suivie des 39G, 40G, et plus récemment des 39 GS et 40GS. Les plus récentes évolutions abandonnent le processeur Saturn pour une technologie ARM. La vitesse décolle …

Quelle évolution nous apporte la 39GII ? Un écran hautement défini (256 X 127 points) en premier lieu. Quoique sombre sous faible éclairage, sa finesse permet l’affichage de détails inaccessibles aux TI-89, HP-50G ou CASIO Classpad 300. Mais il est vrai que d’autres écrans HD ont vu le jour récemment, chez les Ti N’SPIRE, puis dans sa version couleur CX, couleur également pour les CASIO Prizm, Ti-83CE, mais pas pour la 39GII, qui demeure en niveaux de gris, sans rétro éclairage.

La révolution, c’est aussi une vitesse de calcul inédite. La HP-39GII pulvérise les chronos, notamment ceux de la Ti N’SPIRE longtemps référence sur ce point. Seule la Prime fera mieux encore.

Ce n’est pas tout. La 39GII possède un nouveau langage de programmation. Plus que le langage lui-même, hérité des 38G, c’est la décision de le pérenniser en l’enrichissant qui constitue l’innovation. La nouvelle Prime sera d’ailleurs programmable exclusivement sous ce langage. La page du RPL, et ses HP 48, 49 et 50 se voit quant à elle refermée.

La HP-39GII est une graphique puissante. Pas autant que la Prime ou la HP-50G car elle revendique l’entrée de gamme graphique. Elle ne dispose pas de fonctions de calcul formel. Le catalogue de fonctions mathématiques est cependant très riche, avec une aide (fonction Help) en français précieuse.

L’alimentation de la machine constitue un point particulier. Alors que d’autres ont choisi la batterie rechargeable pour nourrir leurs machines modernes à écran couleur rétro éclairé, ici seules 4 piles AAA suffisent. Et encore, avec seulement 3 piles la machine accepte de fonctionner. Et même avec 2 ou 1 ! La 39GII est capable de moduler ses efforts (et donc sa vitesse) en fonction de l’énergie disponible. C’est unique.

La ligne de la machine est désormais connue. On l’a rencontrée dans les financières HP-20B et 30B, et aussi dans la Smartcalc 300S. Les courbes, la couleur blanche font de la 39GII une belle machine, peut-être un peu épaisse (30 mm).

Le clavier a un toucher un peu déroutant – décevant ? – qui produit des petit clics assez peu mélodieux. Sa fiabilité ne semble pas en cause.

Aujourd’hui, le haut de gamme HP Prime a pignon sur rue et a déjà fait oublier au plus grand nombre – y compris le constructeur qui a très tôt arrêté de publier des mises à jour – les caractéristiques vraiment originales de la HP-39GII.

 

HP-50G


La puissante calculatrice graphique HP-50G est longtemps demeurée le fer de lance de HP. L’arrivée de la HP-PRIME, résolument différente, n’a pas complètement déclassé cette puissante machine très appréciée.

La HP50G est une calculatrice extrêmement affûtée. Quels sont ses atouts ? une mémoire vaste, un processeur rapide (même si la HP-Prime la laisse désormais sur place), un afficheur généreux et contrasté, un excellent clavier, et les fonctions jusqu’alors les plus nombreuses jamais implémentées sur une machine. N’oublions pas le puissant langage RPL symbole de toute cette famille de calculatrices graphiques HP depuis la HP-48SX.

On peut ajouter une parfaite connectique, des capacités de programmation énormes, et l’héritage logiciel de toute une génération de machines depuis la HP-48SX de 1990.

On présente généralement la 50 comme la version « définitive » et corrigée de la HP-49G-PLUS. On reproche souvent à cette dernière un clavier de qualité moyenne. Par expérience, je peux témoigner que ma 49Gplus (exemplaire probablement tardif) possède un clavier au toucher proche de celui de la 50, quoique que plus bruyant cependant. La vitesse de calcul des deux machines est identique. La 50G exige par contre 4 piles AAA, contre 3 pour la 49GPlus.

La HP50G reprend en série la librairie de programmes de base héritée des HP-48G.

HP SMARTCALC 300S

HP300S

Les HP d’aujourdhui ressemblent parfois à cette SmartCalc ou à la HP-30B ou encore HP-20B voire en en plus gros HP-39GII

Cette esthétique nouvelle ne se laisse pas photographier facilement, l’œil ne sait pas trop comment interpréter les courbes sur les images.

La SmartCalc est un scientifique de 47 touches. Le plastique très dur qui la recouvre lui donne rigidité et homogénéité.

Contrairement à la 20B, machine rapide et novatrice, la 300S est conventionnelle : capacité maximum en calcul de <1E100, 10 chiffres (13 en interne), 6 mémoires quand même.

Calculatrice solaire, écran de type entrée-sortie entièrement en matrice de points, les fonctions correspondent au minimum attendu aujourd’hui sur ce segment. Une dernière comparaison avec la sœur financière (et aînée) HP-20B : le clavier de la 300S est précis et net. Ce n’est pas toujours le cas de ma 20B … Et question rapidité, nous sommes loin du processeur de course de la 20B.

Un artifice de design : le centre du pavé directionnel se comporte comme un vrai miroir ! on se voit dedans …

HP-30B

HP30B

Grande soeur de la belle HP-20B, la HP-30B est une calculatrice financière programmable moderne.

Design élégant, nombreuses possibilités financières et scientifiques, la HP-30B partage au moins deux caractéristiques avec sa petite sœur : le choix entre une logique RPN ou algébrique, avec ou sans priorités. Ainsi qu’une incroyable rapidité.

Si un tel moteur de course est moins utile pour une 20B non programmable, il en va différemment pour la HP-30B.

Ainsi, soumise à un test de rapidité, la HP-30B pulvérise tous les résultats obtenus par les autres machines du moment qui me sont passées sous la main (*). Cependant, quel dommage que les capacités de programmation soient si limitées : seulement 300 pas mémorisables. Une misère à une époque où on compte en giga-octet.

Un vrai regret, les fonctions de programmation ne sont pas gravées sur le clavier. Pour les visualiser, il faut apposer u masque en cellophane que je trouve peu pratique. Il n’y a pourtant pas tant d’ordres de programmation.

Les HP-30B et HP-20B sont pourvue d’un port de branchement par lequel il est possible d’importer un firmware de substitution. Ainsi la WP-34S, création d’une équipe d’informaticiens passionnés et inspirés, sublime la sage financière HP-30B en une calculatrice scientifique programmable de rêve, d’une puissance inégalée.

(*) ajout de 2017 : Depuis, les HP-39GII et Prime sont arrivées et font encore mieux sur ce plan.

HP-49G+

Très belle machine, remplaçante de la HP-49G.

Début des années 90, HP lance les HP-48, d’abord les S puis les G. En 1995 apparaît la limitée et compliquée HP-38G. Puis plus rien pendant une éternité. A l’aube de l’an 2000, Hewlett-Packard se réveille et lance sa magnifique bombe bleue HP-49G. Celle-ci se révélera handicapée par plusieurs défauts de conception : disparition du port infrarouge, mode RPN placé en secondaire, clavier dur, touches gomme pas toujours appréciées, afficheur recouvert d’une fenêtre de protection vulnérable aux reflets et aux rayures, machine plutôt lente.

HP n’a pas dit son dernier mot. En 2003 la 49G + est lancée et, sous un aspect plus classique que son aînée, de livrée dorée, elle en corrige tous les défauts : la 49G+ est maintenant animée par un processeur moderne ARM émulant le processeur Nec Saturn d’origine. Elle est donc cette fois rapide. L’écran est un modèle de contraste, de douceur, sans reflets. Le port de communication infrarouge est de retour, le mode RPN est ramené au premier plan, et le clavier est enfin bon (mais un peu bruyant, la future HP-50G fera mieux).

Cette calculatrice est donc une bombe : scientifique surpuissante, possibilités de programmation limitées par la seule imagination, connectique, sauvegarde par carte SD, vélocité, agrément d’utilisation … Et j’oubliais le compartiment des piles, enfin rationnel, comme savent d’ailleurs le faire les concurrents depuis longtemps.

Le langage RPL, à l’instar du moteur Boxer de Porsche, est incontournable pour toutes ces machines. Puissant, très original, bâti sur une symbiose serrée avec la pile opérationnelle fleuron de HP, beaucoup l’apprécient pour sa puissance et sa souplesse. D’autres peuvent le trouver peu intuitif, peu aisé à relire et particulièrement exigeant sur le niveau de pratique de l’utilisateur. En pratique, un ordinateur muni du kit de connexion se révèle un bon moyen pour concevoir un programme un peu lourd qu’il suffit d’injecter ensuite.

A noter que la 49G+ est déjà une ancienne. Avant l’avènement récent de la HP Prime, la calculatrice phare de la marque sera longtemps la HP-50G, machine grandement similaire à la 49+, de couleur sombre, avec un clavier cette fois de qualité ultime, un port de connexion de plus et la librairie mathématique de la HP-48G.

HP-35S

Tel un hommage rendu à la toute première calculatrice scientifique de l’histoire, HP a lancé à partir de 2007 cette belle HP-35, avec un « S » cette fois.

La HP-35S, comme son aînée est une scientifique animée par une logique de calcul postfixe. Les fonctions sont bien plus nombreuses et la programmation est disponible (une mémoire disponible de plusieurs Kilo-octets).

HEWLETT-PACKARD HP-48G

En 1993 les HP-48G et GX prennent la relève des premières 48S et SX lancées en 90/91 et constituant alors une puissante réponse aux machines graphiques de CASIO et Texas-Instruments.

Quoi de neuf dans cette version 2 ? Les légendes de touches et pas seulement leur couleur, le corps des machines passant quant à lui de brun clair à gris. La mémoire disponible de la GX atteint 128 Ko. Une vitesse de calcul plus élevée aussi. Et les nouvelles 48 intègrent désormais la grande bibliothèque d’équations des SX alors livrée en son temps sur carte mémoire. Pour le reste, les 48S/SX et G/GX restent des machines voisines.

Une innovation d’un autre ordre : les prix ont incroyablement fondu entre les deux versions. J’ai ainsi pu acheter ma 48G en juillet 1998 à la FNAC de Lille au prix de 890 Francs, il en fallait 3000 pour une SX trois ans plus tôt.

Je me souviens avoir déballé le magnifique objet, avoir placé les 3 piles AAA, et avoir été fort dérouté. Je pensais voir dans une HP-48 une succession de la HP-42S, car, excepté le grand écran, elle en reprenait l’allure générale.

Grosse méprise. La 48 succède directement à un autre monstre sacré : la HP-28S. Ainsi, adieu aux quatre niveaux de pile, sur la 48 c’est désormais illimité. Et bienvenue à la notion d’objets, manipulés avec leurs délimiteurs spécifiques, et bien sûr au langage RPL qui habitera tel un dogme toute cette dynastie de modèles jusqu’à l’ultime HP-50G de 2006. Inutile de chercher le mode ou la touche de programmation. La HP-48 considère un programme en tant qu’objet repéré par ses propres délimiteurs (ici << et >>) et stocké sans plus de façons dans une variable nommée de la façon qu’on voudra. Immense souplesse d’autant plus que le programme se lancera sur simple sollicitation de la variable.

Déjà présent dans la HP-28, le RPL généralise la notion de RPN.  Les utilisateurs aguerris aiment et ne tarissent pas d’éloges. Ils admirent l’efficacité, la puissance, l’élégance de ce langage. Les programmeurs occasionnels regretteront sans aucun doute un manque de naturel et de lisibilité. On est à des lieues ici du confort du CASIO Basic ou du TI-Basic. La lisibilité du programme est aussi pénalisée par une indentation pas toujours claire, effet renforcé par une police de caractère (magnifique 9 X 5 par ailleurs) parfois grande rapportée à la taille de l’écran.

La gestion de la mémoire est aussi un point fort de cette extraordinaire machine. L’utilisateur a toute latitude pour créer et gérer ses répertoires. La 48, qui dispose aussi des choix CUSTOM et USER, est sans doute la HP la plus souple et personnalisable qui soit. La plus puissante aussi à son époque car proposant une quantité énorme de fonctions de calculs et de programmation (officiellement 2300).

Certains détails peuvent agacer, comme l’inertie de l’affichage, bien souvent en retard de quelques instants sur l’appui des touches.

Le HP-48, notamment dans ses versions tardives G et GX est un véritable monument dans l’histoire des calculatrices. Elle réalise parfaitement la synthèse des possibilités et aspirations de ses prestigieuses aînées, sans être encore une machine scolaire comme cela deviendra la règle juste après.

Ci-dessous, la HP-48G et son imprimante à liaison infrarouge.

HPPRINTER

Ci-dessous, côte à côte : la nouvelle « série G »  et la précédente « Série S » 

 

HEWLETT-PACKARD HP-27S

 

Je tentais depuis 1987 de retrouver cette machine aperçue dans une grande librairie de Reims.

Le facteur vient enfin de déposer dans ma boîte aux lettres une HP-27S d’époque, made in USA, avec sa fine bordure d’afficheur blanche.

Replaçons-nous dans le milieu des années 80 : le paysage des calculatrices est dominé par les mini-computeurs, des machines pensées comme des ordinateurs de poche, programmables en basic, et de format horizontal.

Les simples calculatrices de cette époque vont copier cette dernière caractéristique et prendre un aspect plus large que haut. Ainsi naît la gamme Voyager de HP, la ligne Galaxy de Texas Instruments.

1986 voit arriver les calculatrices graphiques, qui surgissent des cendres des Pockets Computers dont la fin a commencé. Ainsi, la CASIO FX-7000G, première graphique, est de nouveau verticale, ses touches sont innombrables et de toutes les couleurs.

En cette période de mutations et tâtonnements, Hewlett-Packard lance sa gamme Pionner que je découvre par hasard. Sept ou huit calculatrices d’aspect proche, des scientifiques, des financières. Qui ne ressemblent à rien de connu. Design sobre, touches en petit nombre (37) avec légendes en partie mystérieuses : à quoi peuvent bien servir les 6 touches en accent circonflexe …

Par ailleurs quelques machines montrent une touche EGAL, fait inouï pour une Hewlett-Packard.

Qu’est-ce qu’une HP-27S ? C’est une calculatrice scientifique, dotée aussi de fonctions financières. On peut dire que la 27S est une machine hybride, voulue tant scientifique que financière, ce qui est fort rare.

La 27S a de la mémoire (plus de 6 Ko) mais elle n’est pas vraiment programmable. Tout au plus peut elle mémoriser de grandes quantités de formules assimilables à des programmes simples. Il existe des techniques permettant d’élaborer des formules aussi complexes que des programmes.

La 27S est également dotée de fonctions de date et heure, avec gestion d’alarmes.

Pour ma part la HP-27S est aussi la machine au design le plus réussi de la gamme Pionner.

HP27S

HEWLETT-PACKARD HP-17B

HP17B

Si la HP-14B contemporaine de la 17B n’a pas eu de descendance, le numéro 17 fut en revanche prolifique dans le catalogue de calculatrices financières HP.

Ainsi, la HP-17BII succéda à la 17B, sous les mêmes traits mais avec des fonctions supplémentaires ainsi qu’un mode RPN optionnel. Puis vint la HP-17BII+, puis une deuxième évolution de ce dernier numéro, longtemps commercialisé, peut-être encore aujourd’hui.

Qu’était la HP-17B de 1988 ? Une calculatrice financière très performante, cachant toute sa puissance sous un dispositif de menus pilotés par 6 touches dédiées. Outre des fonctions financières pointues, complétées de fonctions mathématiques, la 17 avait une horloge intégrée et pouvait gérer des plannings de rendez-vous, avec alarmes.

Elle était aussi programmable, dans un langage relativement puissant mais peu intuitif, toujours en usage dans la HP-17BII+ actuelle. En ce temps là, seule la très coûteuse HP-19B la surpassait.

Avec la HP-27S, cette HP-17B me semble incarner tous les mystères et espoirs de cette famille PIONEER, apparue soudainement après la vague des calculatrices et pockets computers horizontaux. Des machines sobres, classiques, verticales, pourvues de 6 mystérieuses touches en forme d’accent circonflexe, et d’une touche EGAL qu’on n’attendait pas d’un constructeur qui avait érigé le RPN en dogme …

Mes remerciements à joelc

HEWLETT-PACKARD HP-14B

HP14B

HEWLETT-PACKARD a toujours eu à son catalogue une gamme complète de calculatrices financières.

La HP-14B date de 1988. Ce modèle fait donc partie des PIONEER, une famille à ligne verticale, à l’aspect sobre et moderne.

Les PIONEER comptaient 3 machines financières : la basique et bon marché HP-10B, la très pro HP-17B programmable et le modèle intermédiaire HP-14B.

Ce dernier est probablement le moins connu. Quels sont ses points faibles et forts ?

La HP-14B n’est pas programmable, ne dispose guère de fonctions scientifiques contrairement aux 17B, et possède la touche EGAL, sacrilège pour de nombreux fans de la marque longtemps vouée corps et âme au mode de calcul « polonais » RPN.

La HP-14B possède un afficheur confortable à matrices de points de 12 chiffres et un excellent clavier. Enfin, il est possible de dénicher une pincée de fonctions scientifiques : les logarithmes naturels et leurs réciproques, ainsi que les factorielles, disponible par le menu MATH. Mais la HP-14B est avant tout une puissante calculatrice financière.

A noter que la 14B ci-dessus provient d’une édition spéciale anniversaire (la pastille ronde en façade). Il est aujourd’hui beaucoup plus courant de rencontrer cette édition spécifique que dans la livrée originale, beaucoup plus rare quoique identique hormis la présence de la pastille.

HEWLETT-PACKARD HP-28S

Il y eut une mode des calculatrices à double clavier à la fin des années 80.

Les HP-28C et S, ainsi que les financières HP-18C, 19B, 19BII en furent les représentantes chez Hewlett-Packard. Sharp de son côté sortit les EL-5200 et EL-9000. Il y eut aussi Canon et sûrement quelques autres.

La HP-28S était innovante, puissante et chère. Elle introduisait la notion d’objet : programmes, chaînes de caractères, expressions algébriques, unités, valeurs binaires etc. sont d’objets pouvant être identifiés à l’aide de délimiteurs spécifiques, manipulés et mémorisés comme tels.

Le langage de programmation était le tout nouveau RPL, repris plus tard sur les 48, 49 et 50G.

La HP-28S fut aussi la toute première calculatrice graphique de HP. Plus exactement cette toute première version s’appelait HP-28C.

La 28S a deux grands défauts : elle n’est connectable à aucun périphérique de sauvegarde. Heureusement sa mémoire est vaste : 32 Ko. Second défaut, d’ordre matériel: les trois piles de type LR1 appuient très fort sur la trappe, de sorte qu’un jour, celle-ci se fragilise. Ce problème est commun à presque toutes les HP de ce type. La mienne a une trappe fragilisée mais qui tient bon et fait toujours son travail.

La HP-28S se referme sur elle-même. Elle n’a donc pas besoin de housse. En utilisation, le clavier alpha peut aussi être rabattu derrière le clavier principal, la machine pouvant alors être tenue dans une main.

HEWLETT-PACKARD HP-42S

J’ai acheté cette excellente calculatrice à la FNAC de Lille en 1989. Cet achat fut consécutif au choc ressenti lors de la découverte de la nouvelle gamme de calculatrices, dites Pioneer de Hewlett-Packard, dans une grande librairie de Reims en 1989.

Pourquoi ce choc ? Parce qu’une page se tournait sous mes yeux, celle des Pockets Computers et des calculatrices horizontales telles les Voyager de HP et Galaxy de Texas-instruments. Ces Pioneer redevenaient verticales, dans un design sobre, très classique avec étonnamment peu de touches. Et surtout, le signe tangible que des choses changeaient : certaines avaient la touche ÉGAL … du jamais vu sur HP. Un sacrilège quelques mois auparavant.

Des six ou sept modèles visibles ce jour là, c’est la HP-27S qui me fascine littéralement. C’est d’ailleurs elle que je viens acheter quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. Or un modèle inconnu y est présent à ses côtés. Le présentoir le décrit comme « compatible HP-41CV« . La machine est d’ailleurs RPN comme les HP de la génération précédente et contrairement à l’ultra moderne 27S. Il s’agit de la HP-42S, le modèle le plus cher en vitrine. Je sortirai du magasin avec une HP-42S, bien décidé à dompter la notation polonaise, la 27S ce sera pour bien plus tard.

Par la suite j’ai beaucoup utilisé cette machine, tant pour mon plaisir qu’au travail. Ses possibilités et sa souplesse sont énormes. Le principe des touches de menus est puissant. La mémoire permet de stocker les valeurs dans des variables au nom explicite. Les menus personnalisés custom facilitent encore l’utilisation. L’usage du clavier ALPHA ne fait cependant pas l’unanimité et semble couper la population des utilisateurs en deux : les adeptes et les agacés. Enfin la programmation n’a de limite que l’imagination du programmeur.

La taille mémoire est d’environ 7000 pas. Différents programmes peuvent cohabiter de façon indépendante et se lancer d’une simple touche.

Enfin la machine est fine et légère, c’est bien un modèle de poche.

Une caractéristique qui déroute au début : les deux lignes d’affichage repérées par un X: (la ligne du bas) et un Y: (la ligne supérieure) : Ainsi, sur les quatre niveaux de la pile, les deux premiers sont visualisés.

Quels sont les défauts de la HP-42S : Une rapidité moyenne, et sur les premiers modèles la fragilité du pourtour de l’afficheur.

Mais aussi l’impossibilité de connecter un périphérique de sauvegarde, contrairement à la HP-41 (optionnel). Cette limitation n’est pas forcément rédhibitoire, car la taille mémoire reste confortable et les programmes peuvent êtres isolés les uns des autres. De plus, lors d’un changement (rapide) de piles, les données restent en mémoire pendant l’opération.

La HP-42S est aujourd’hui considérée par beaucoup comme une des meilleures calculatrices jamais fabriquées. Elle reste encore facile à trouver d’occasion, mais il faut y mettre le prix, avoisinant les 300 € sur les marchés réguliers.

A noter que le modèle photographié ici est ma deuxième 42S, achetée ces dernières années. J’avais un jour tenté de démonter ma 42 d’origine afin d’en nettoyer l’écran de l’intérieur (poussières) et je ne suis pas parvenu à l’ouvrir, car je le sais maintenant elle est assemblée par thermocollage. Les dégâts visuels laissés par cette tentative infructueuse sont énormes. Donc je me permets ce conseil avisé : si vous possédez une machine de ce type, ne tentez pas de l’ouvrir, c’est quasiment impossible (à moins de forer deux trous à deux endroits bien précis. Il existe des pages sur le net qui peuvent guider cette opération délicate.

Ce sont ces dégâts qui avaient motivé l’achat de cette seconde machine, dont on peut voir que l’afficheur a été entre-temps modifié et renforcé.

Ma première 42S est restée dans un tiroir, très longtemps. Je ne l’ai plus utilisée. Un jour j’y ai mis des piles. La 42 avait répondu immédiatement mais j’avais constaté des problèmes naissants de touches dans la zone supérieure de l’écran, problème désormais connu de ces machines.

Hier (avril 2024), des années encore se sont écoulées. J’ai ressorti de nouveau ma primordiale 42. J’ai placé trois piles et elle s’est montrée immédiatement prête à reprendre du service. Les dégradations sont moins graves que dans mes souvenirs. Anecdote quasi surnaturelle, les poussières derrière l’écran, celles-là même qui m’avaient amené à tenter l’ouverture de la machine et à l’abîmer fortement ont disparu ! Concernant le problème de touches, seule LN se montrait capricieuse. Après 30 minutes d’utilisation j’ai remarqué un retour à un fonctionnement complètement normal. Ma 42S achetée en 1989 marche totalement, sans problème, malgré un sommeil long de 18 ans. Des machines incontestablement solides.

Ci-dessous, ma 42S, première version à bordure d’afficheur fine et fragile. Le constraste apparaît moindre que sur la 42S plus récente. Il semble qu’une vitre de surface n’ait pas été reconduite dans l’afficheur renforcé.

La première 42 était fabriquée aux USA, la seconde à Singapour.

HEWLETT-PACKARD HP-48

On trouve sous ce nom cinq machines produites au cours de la première moitié des années 90.

La première fut la 48SX, une très coûteuse calculatrice, réponse attendue aux premières Casio et TI graphiques. Sur toutes les photographies de l’époque, la 48SX était représentée avec l’éditeur d’équation actif, montrant une énorme formule de calcul, avec symbole de sommation emplissant l’écran. Cette image était saisissante.

La HP-48 fut une sorte de reine des calculatrices. Au carrefour de l’ancien monde et du nouveau, pas encore purement scolaire mais incroyablement plus aboutie que les anciennes TI-59 ou HP-41 de la génération précédente.

Ainsi, la HP-48SX possède plus de 2000 fonctions. Elle est totalement programmable, en RPL ou en assembleur. Elle dispose de 32 Ko de mémoire, ainsi que de deux ports pour cartes d’extension. Elle gère parfaitement l’alphanumérique, les sons (bips réglables en durée et hauteur), dispose d’un port infrarouge qui lui permet de converser avec d’autres 48, imprimer, ou faire fonction de télécommande universelle à l’occasion, sous réserve d’entrer un programme de « bidouilleur ». Elle se connecte aussi par câble aux micro-ordinateurs, ce qui signifie archivage, impression, programmation au moyen d’éditeurs de textes confortables. La logithèque de la 48 deviendra colossale en l’espace de quelques années.

La petite sœur HP-48S arrive bientôt. Elle est identique à la SX, mais sans pouvoir accueillir de cartes. Le logo HP en haut à gauche est simplement peint sur la façade alors qu’il constitue une classieuse plaquette incorporée sur la SX.

Plus tard les HP-48G et GX arriveront. Peu de différences avec la SX/S : 128K et 32K pour les GX/G, la puissante bibliothèque de programmes divers (disponible au temps de la SX au moyen d’une carte enfichable), une rapidité accrue, des couleurs différentes, un meilleur écran.

A noter une HP-48G+, variante de la HP-48G avec 128K au lieu de 32K.

Rien n’étant parfait en ce monde, je vois dans cette gamme 48 quelques petits défauts :
– indépendamment de la vitesse de calcul qui n’est pas fulgurante, les écrans semblent se succéder avec une certaine « inertie » qui peut agacer à la longue.
– je trouve le clavier alpha mal conçu, les touches de commandes étant inopérantes au profit des fonctions alpha.
– je trouve le langage RPL bien peu naturel …
– le compartiment à 3 piles, qu’on retrouvera dans la 49G, est pénible. On doit enfoncer la première, la maintenir de force en insérant la deuxième, puis forcer encore pour enfoncer la troisième. Et vite refermer le compartiment tant on craint que les piles soient recrachées. Bon, j’exagère un peu.
– enfin … les plastiques de la HP-48 couinent !

La HP-48, née sous la version SX/S, a évolué en GX-G, puis est devenue en 2000 la HP-49G, puis la 49G+, enfin la 50G. Sous l’impressionnante et très actuelle HP-50G vit encore quelque part l’âme de la SX de 1989 qui n’a cessé de s’améliorer au fil du temps, confiant à un processeur ARM moderne, dès l’étape 49G+, le soin d’émuler le Nec Saturn.

Aujourd’hui, c’est la novatrice HP PRIME, née des cendres de la HP-38G et non plus celles de la SX, qui prend la relève et clôt l’histoire de cette grande famille à logique RPL.

HEWLETT-PACKARD HP-38G

HP38G

Sortie en 1995, la HP 38 travaille désormais uniquement en notation graphique et non plus RPN, une première chez HP. La forme est anguleuse, design brut et simpliste. Mais la construction est sérieuse et la machine très robuste. Le clavier est excellent, la sérigraphie de qualité, et l’afficheur superbement contrasté et débarrassé de tout reflet.

Voyons à l’usage : lenteur tout d’abord. Les écrans se succèdent avec une inertie pénible. La vitesse de calcul est moyenne. Pas de programmation RPL ou RPN ici mais un langage original, structuré mais peu intuitif. Surtout, le fin manuel donne peu d’explications et d’exemples de programmes, on est vite bloqué et pour tout dire découragé.

Pas de calcul formel, les fonctions de calcul sont celles de la gamme moyenne. L’environnement de calcul est efficace et agréable, mais lent, c’est dommage.

Bilan contrasté donc : Première HP à logique purement graphique, bonne qualité matérielle. Des fonctionnalités limitées, langage de programmation mal documenté, et lenteur.

Il existera une succession avec les 39G, 40G, puis la HP-39GII arrivée en 2013 et première à révéler toute la puissance de ce langage qui connaît actuellement son apogée avec la HP Prime.

Mon exemplaire, photographié ici montre une sorte de cache long et étroit juste sous l’écran. Toutes les HP-38G n’en disposent pas. Il n’est pas amovible. Que peut-il cacher, à quoi permet-il d’accéder. Permet-il une maintenance, notamment de la fine barre souple vieillissant mal sur la famille HP-48 et coupable de problèmes de touches ?

Un jour, la curiosité a été la plus forte, j’ai décollé en force ce cache. Derrière, il y a bien une ouverture vers l’intérieur mais bien plus petite que le cache. La structure métallique serrée de la machine empêche de voir plus loin et de faire passer quelque outil que ce soit. Le cache est recollé et le mystère intact.

HEWLETT-PACKARD HP-15C

HP-15C

Il ne faut jamais dire « jamais » !

Des années durant, j’ai tourné le dos à ces drôles de calculatrices plus larges que hautes. J’ai vu cette 15C en vente pour la première fois dans un hypermarché du nord de la France en 1983 ou 1984. A cette époque, J’assistais comme tout le monde à la naissance du phénomène « ordinateur de poche « , de modernes Pockets Computers programmables en basic, tout puissants, à afficheur généreux et clavier « QWERTY » comme sur les vrais ordinateurs.

Et voilà des constructeurs, ceux-là mêmes qui ont raté la première marche des Pockets Computers, qui proposent de simples calculatrices au même format horizontal, comme pour s’inscrire dans une mode, mais sans rien offrir d’autre, pas même le grand afficheur que cette disposition aurait permis.

Quand j’ai vu le prestigieux Hewlett-Packard se plier à cette gesticulation, j’ai ressenti comme un écœurement. J’étais convaincu qu’un jour ou l’autre, les calculatrices retrouveraient leur format vertical que j’estimais « naturel ».

Il existait toute une gamme de voyager (c’est leur nom de code chez HP) : les scientifiques de base 10C puis 11C, la financière 12C, une multi-base pour les programmeurs 16C, enfin la puissante scientifique 15C … Toutes étaient programmables. Et chères.

Le concurrent TEXAS-INSTRUMENTS avait lui aussi lancé sa famille de calculatrices horizontales. Il les appelait « Galaxy « . Et mon sentiment pour les Galaxy n’était pas meilleur.

Du temps a passé. A l’inverse de moi, beaucoup d’utilisateurs ont su apprécier ces HP Voyager dont la personnalité allait naturellement bien au-delà de leur aspect, notamment pour l’efficacité que la disposition horizontale procurait en mains. Ces machines ont été beaucoup diffusées et il est encore facile d’en trouver en occasion. Les prix sont en revanche élevés.

J’ai fini par m’intéresser de plus près à ces drôles de machines. Et même par profiter d’une occasion intéressante pour franchir le pas. Me voilà donc propriétaire d’une magnifique HP-15C, modèle phare de la gamme.

La 15C possède des fonctions de haut niveau, comme le traitement des matrices. Sa capacité de programmation de 448 pas est la plus confortable de la gamme. A l’époque pourtant, 448 pas, c’était déjà moyen. La vitesse de calcul n’a rien de foudroyant, et, signe de désuétude, la HP-15C n’a pas d’affichage alphanumérique, c’est dommage.

Outre la panoplie très complète des fonctions, les avantages qu’on reconnait à la HP-15C sont la compacité, la légèreté, mais aussi la robustesse, ainsi qu’une caractéristique de bien peu de signification de nos jours où les smartphones épuisent leurs batteries en quelques heures : une autonomie qui se compte ici en dizaines d’années ! Certains utilisateurs affirment n’avoir jamais remplacé les piles de leur HP Voyager (3 piles « bouton » LR44) au cours de trente années d’utilisation.

HEWLETT-PACKARD HP-41CV

La HP-41 fut produite de 1979 à 1990 soit pendant plus de 10 ans, tenant brillamment tête aux ordinateurs de poche programmables en Basic qui marquèrent cette époque.

Elle avait nettement plus de mémoire que son aînée HP-67, un langage de programmation propriétaire puissant. Aussi des capacités alphanumériques, sublimées par l’afficheur à digits de 14 segments, reconnaissable entre tous. Et quatre emplacements pour accueillir des modules additionnels.

La HP-41 disposait de son imprimante optionnelle. On pouvait aussi se procurer un lecteur de cartes magnétiques, ou bien un lecteur de codes-barre pour saisie éclair de programmes publiés sous cette forme. Et belle cerise sur le gâteau, une mise en réseau de plusieurs machines et périphériques était possible, au moyen du périphérique HP-IL, vendu très cher à l’époque. Un concept abouti, une machine performante, évolutive, un prix relativement accessible, tout cela bien né, au moment où il faut.