HEWLETT-PACKARD HP-42S

J’ai acheté cette excellente calculatrice à la FNAC de Lille en 1989. Cet achat fut consécutif au choc ressenti lors de la découverte de la nouvelle gamme de calculatrices, dites Pioneer de Hewlett-Packard, dans une grande librairie de Reims en 1989.

Pourquoi ce choc ? Parce qu’une page se tournait sous mes yeux, celle des Pockets Computers et des calculatrices horizontales telles les Voyager de HP et Galaxy de Texas-instruments. Ces Pioneer redevenaient verticales, dans un design sobre, très classique avec étonnamment peu de touches. Et surtout, le signe tangible que des choses changeaient : certaines avaient la touche ÉGAL … du jamais vu sur HP. Un sacrilège quelques mois auparavant.

Des six ou sept modèles visibles ce jour là, c’est la HP-27S qui me fascine littéralement. C’est d’ailleurs elle que je viens acheter quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. Or un modèle inconnu y est présent à ses côtés. Le présentoir le décrit comme « compatible HP-41CV« . La machine est d’ailleurs RPN comme les HP de la génération précédente et contrairement à l’ultra moderne 27S. Il s’agit de la HP-42S, le modèle le plus cher en vitrine. Je sortirai du magasin avec une HP-42S, bien décidé à dompter la notation polonaise, la 27S ce sera pour bien plus tard.

Par la suite j’ai beaucoup utilisé cette machine, tant pour mon plaisir qu’au travail. Ses possibilités et sa souplesse sont énormes. Le principe des touches de menus est puissant. La mémoire permet de stocker les valeurs dans des variables au nom explicite. Les menus personnalisés custom facilitent encore l’utilisation. L’usage du clavier ALPHA ne fait cependant pas l’unanimité et semble couper la population des utilisateurs en deux : les adeptes et les agacés. Enfin la programmation n’a de limite que l’imagination du programmeur.

La taille mémoire est d’environ 7000 pas. Différents programmes peuvent cohabiter de façon indépendante et se lancer d’une simple touche.

Enfin la machine est fine et légère, c’est bien un modèle de poche.

Une caractéristique qui déroute au début : les deux lignes d’affichage repérées par un X: (la ligne du bas) et un Y: (la ligne supérieure) : Ainsi, sur les quatre niveaux de la pile, les deux premiers sont visualisés.

Quels sont les défauts de la HP-42S : Une rapidité moyenne, et sur les premiers modèles la fragilité du pourtour de l’afficheur.

Mais aussi l’impossibilité de connecter un périphérique de sauvegarde, contrairement à la HP-41 (optionnel). Cette limitation n’est pas forcément rédhibitoire, car la taille mémoire reste confortable et les programmes peuvent êtres isolés les uns des autres. De plus, lors d’un changement (rapide) de piles, les données restent en mémoire pendant l’opération.

La HP-42S est aujourd’hui considérée par beaucoup comme une des meilleures calculatrices jamais fabriquées. Elle reste encore facile à trouver d’occasion, mais il faut y mettre le prix, avoisinant les 300 € sur les marchés réguliers.

A noter que le modèle photographié ici est ma deuxième 42S, achetée ces dernières années. J’avais un jour tenté de démonter ma 42 d’origine afin d’en nettoyer l’écran de l’intérieur (poussières) et je ne suis pas parvenu à l’ouvrir, car je le sais maintenant elle est assemblée par thermocollage. Les dégâts visuels laissés par cette tentative infructueuse sont énormes. Donc je me permets ce conseil avisé : si vous possédez une machine de ce type, ne tentez pas de l’ouvrir, c’est quasiment impossible (à moins de forer deux trous à deux endroits bien précis. Il existe des pages sur le net qui peuvent guider cette opération délicate.

Ce sont ces dégâts qui avaient motivé l’achat de cette seconde machine, dont on peut voir que l’afficheur a été entre-temps modifié et renforcé.

Ma première 42S est restée dans un tiroir, très longtemps. Je ne l’ai plus utilisée. Un jour j’y ai mis des piles. La 42 avait répondu immédiatement mais j’avais constaté des problèmes naissants de touches dans la zone supérieure de l’écran, problème désormais connu de ces machines.

Hier (avril 2024), des années encore se sont écoulées. J’ai ressorti de nouveau ma primordiale 42. J’ai placé trois piles et elle s’est montrée immédiatement prête à reprendre du service. Les dégradations sont moins graves que dans mes souvenirs. Anecdote quasi surnaturelle, les poussières derrière l’écran, celles-là même qui m’avaient amené à tenter l’ouverture de la machine et à l’abîmer fortement ont disparu ! Concernant le problème de touches, seule LN se montrait capricieuse. Après 30 minutes d’utilisation j’ai remarqué un retour à un fonctionnement complètement normal. Ma 42S achetée en 1989 marche totalement, sans problème, malgré un sommeil long de 18 ans. Des machines incontestablement solides.

Ci-dessous, ma 42S, première version à bordure d’afficheur fine et fragile. Le constraste apparaît moindre que sur la 42S plus récente. Il semble qu’une vitre de surface n’ait pas été reconduite dans l’afficheur renforcé.

La première 42 était fabriquée aux USA, la seconde à Singapour.

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