HEWLETT-PACKARD HP-49G

 

 

HP49

Il semble que pour certaines calculatrices on ne puisse décider si elles sont géniales, ou au contraire, à fuir en courant. La HP-49G en est un bel exemple à mon avis.

La genèse de cette Hewlett-Packard : Fin des années 90, HP semble s’être détourné du marché des calculatrices, au grand désespoir des amateurs émerveillés trois décennies durant par ce constructeur hors-normes. Depuis quelques années, l’offre s’était figée. La prodigieuse HP-48SX de 1989 s’était vue remplacée par les S, puis G et GX qui n’en étaient qu’une déclinaison. Puis un dernier sursaut avec la très moyenne HP-38G de 1995, puis plus rien pendant une éternité.

Et voilà qu’un jour, alors qu’on n’y croyait plus, la rumeur se fait insistante. Je finis par découvrir la 49 à travers un reportage complet du magazine PC-Palmtops, supplément du mensuel PC-Team. J’y vois un objet magnifique, évoquant de façon subliminale l’univers de l’iMac, appareil alors très tendance. On nous parle d’une machine toute puissante, à l’affichage bien contrasté, de grande rapidité, dotée d’une énorme mémoire flash, d’un choix de polices, d’un mode pas à pas, de manipulations secrètes activant des fonctions inédites, et même d’un éditeur de polices. Enfin, HP s’est réveillé.

Je la rencontre assez vite dans les rayons des marchands, mais je ne suis pas encore prêt pour l’achat. Le prix est pourtant doux (1500 Francs pour un haut de gamme si puissant, c’est inespéré). Je me déciderai finalement en avril 2002. A cette date, elle est devenue introuvable, même à Paris, et je n’ai pas encore Internet.

Mais il me la faut absolument et je la trouve dans un magasin DARTY du Pas-de-Calais. C’est un « modèle expo », plus le choix … mais on m’affirme qu’il n’a pas été manipulé, ni touché … Je signe un chèque de 1246 Francs et rentre chez moi le cœur allègre.

Par la suite, tout ne sera que déceptions. Au déballage d’abord, je décèle quantité de rayures sur l’écran de mon modèle expo. Cela trahit un afficheur vulnérable. Autre déconvenue immédiate : le contraste est moyen, très en deçà des HP-38G ou encore CASIO Graph 100. Et pourquoi une police 7 X 5 si commune, au lieu des belles 9 X 5 des 48.

J’ai le choix d’autres polices mais elles sont plus petites encore. Et quelle lenteur à l’usage. Les écrans se succèdent avec la pénible inertie des 48, aggravée, que je pensais pourtant éradiquée. Déceptions … J’ajoute l’écran « rétroviseur » (on se voit dedans), la touche    en fonction seconde, qui pénalise l’utilisateur RPN, le clavier dur, la disparition du port infra-rouge, le manuel de base très insuffisant … inadmissible.

Pourtant … quelque chose me pousse à lui pardonner tout ça. Son esthétique sublime peut-être, son statut éphémère de « nouvelle bombe HP« . J’ai tenté à maintes reprises de la réhabiliter … à chaque fois elle a regagné énergiquement son tiroir. J’ai aussi craqué plusieurs fois en croisant sur le net des modèles présentés neufs« . Ces machines avaient toujours l’écran rayé, le contraste faible et parfois une large auréole irisée dans la zone supérieure de l’écran (*).

Ce qui me touche malgré tout dans cette calculatrice, c’est l’aspect « erreur de jeunesse » du constructeur. C’est paradoxal vu la considérable expérience de HP, mais après une si longue absence, c’est un peu comme si tout était reparti de zéro. Cela explique-t-il les multiples erreurs de conception ? Elles seront en tous cas toutes corrigées sur le modèle HP-49G PLUS de 2003 : écran magnifique, excellent clavier (sur les modèles récents, les premiers ayant parfois mauvaise réputation), retour du port IR, vraie vélocité … mais au prix d’une fadeur certaine.

Dans 20 ans, quand nos enfants s’intéresseront aux anciennes calculatrices (si, si, j’en suis sûr), je parie que la HP-49 (HP de l’an 2000 après tout) sera prisée. Et je veux croire que toutes ces machines fonctionneront encore !

(*) A la limite, ces derniers points peuvent être résolus en ôtant la partie supérieure de l’afficheur censée protéger l’écran. A l’aide de la solide ventouse de pare-brise de votre bon vieux GPS, il sera possible de décoller cette fenêtre de faible qualité pour retrouver un écran enfin contrasté et sans rayure. A réserver à votre vieille HP-49 pour lui redonner un coup de jeune, et à l’écran seulement, car un préjudice esthétique subsistera autour.

 

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