HEWLETT-PACKARD HP-48G
Les HP-48G et GX constituent la « version II » des 48S et SX. Lancées en 90/91, les 48SX et S coûtaient très cher (3000 Francs pour la SX). Ces machines étaient une puissante réponse aux premières machines graphiques de CASIO et TI.
En 1993 arrivent les 48G et GX. La couleur est sensiblement différente, la mémoire de la GX passe de 32 Ko à 128 Ko, le processeur est plus rapide et l’afficheur est meilleur. Les nouvelles 48 intègrent la grande bibliothèque d’équations optionnelle des 48S/SX. Pour le reste, les 48S/SX et G/GX sont des machines très voisines.
Une autre différence : les prix ont incroyablement fondu entre les deux versions. J’ai ainsi pu acheter ma 48G en juillet 1998 à la FNAC de Lille au prix de 890 Francs, ce qui me semblait inouï pour un modèle si puissant. Je me souviens avoir déballé le magnifique objet, avoir placé les 3 piles AAA, et avoir été par la suite fort dérouté. Je pensais voir dans la 48 une succession de la HP-42S, car, excepté le grand écran, elle en reprenait l’allure générale.
Grosse méprise. La 48 succède directement à un autre monstre sacré : la HP-28S. Ainsi, adieu aux quatre niveaux de pile, sur la 48 c’est désormais illimité. Et bienvenue à la notion d’objets, manipulés avec leurs délimiteurs spécifiques. Inutile de chercher le mode ou la touche de programmation. La HP-48 considère un programme en tant qu’objet repéré par ses propres délimiteurs (ici << et >>) et stocké sans plus de façons dans une variable nommée de la façon qu’on voudra. Immense souplesse d’autant plus que le programme se lancera sur simple sollicitation de la variable.
Tout comme la HP-28, la HP-48 pousse jusqu’au bout la notion de RPN. Notamment dans le langage de programmation, le RPL, où la philosophie postfixe règne tel un dogme. Les utilisateurs rompus au RPL aiment et ne tarissent pas d’éloges. Ils admirent l’efficacité, la puissance, l’élégance du RPL. Les programmeurs occasionnels peuvent regretter le manque de naturel et de lisibilité. On est à des lieues ici du confort du CASIO Basic ou du TI-Basic. La lisibilité du programme est aussi pénalisée par une indentation limitée, effet renforcé par une police de caractère (magnifique 9 X 5 par ailleurs) un peu grande rapportée à la taille de l’écran.
La gestion de la mémoire est aussi un point fort de cette extraordinaire machine. L’utilisateur a toute latitude pour créer et gérer ses répertoires. La 48, qui dispose aussi des choix CUSTOM et USER, est sans doute la HP la plus souple et personnalisable qui soit. La plus puissante aussi à son époque car proposant une quantité énorme de fonctions de calculs et de programmation (officiellement 2300). Restent quelques détails agaçants, comme déjà décrits dans l’article sur la 48SX : l’inertie de l’affichage, bien souvent en retard de quelques instants sur l’appui des touches. Et aussi l’affichage du symbole d’élévation au carré (l’exposant ²) non géré, contrairement aux Casio. Ainsi, paradoxe pour une machine à la vocation RPN si poussée, quand on tape X² dans une expression, au lieu d’y ajouter le petit symbole d’exposant, apparaît alors un SQ(), pas du tout à sa place, car devant dans ce cas précéder la proposition.
Tout ça n’est pas bien grave et la HP-48, notamment dans ses versions tardives G et GX est un véritable monument dans l’histoire des calculatrices. Elle réalise parfaitement la synthèse des possibilités et aspirations de ses prestigieuses aînées, sans être encore une machine scolaire comme cela deviendra la règle juste après.
Ci-dessous, la HP-48G et sa mini-imprimante à liaison infra-rouge. Si ce petit périphérique est très pratique et performant, la HP-48 se connecte aussi facilement aux ordinateurs. Elle profite alors des capacités d’impression et de sauvegarde de ces derniers. Et aussi des confortables éditeurs de texte, permettant la constitution de programmes dans le confort et l’efficacité. La HP-48 est la calculatrice bénéficiant d’ailleurs de la plus colossale bibliothèque de programmes.
Ci-dessous, côte à côte : la nouvelle « série G » et la précédente « Série S »