SHARP EL-5804-5809

Deux jumelles au format « règle » millésimées 1978.

J’ai découvert la SHARP EL-5804 et son format inhabituel dans un catalogue La Redoute en 1979. Bien plus tard j’ai appris qu’elle avait une jumelle, la 5809.

Si cette dernière dispose des fonctions scientifiques classiques, la 5804 ne donne que le strict minimum. Elle comporte pourtant une touche mystérieuse dont la légende associe l’élévation à la puissance au symbole du logarithme népérien. Que se passe-t-il quand on la sollicite ?

Je ne peux y répondre qu’indirectement, mon exemplaire acquis de fraîche date refusant de fonctionner. Je l’ai pourtant ouvert et y ai diagnostiqué un câble décroché que je n’ai pas réussi à bien relier.

Heureusement je dispose du manuel, au même format allongé. On y lit que la touche peut s’utiliser de deux façons. Soit en élevant classiquement une valeur « y » à la puissance « x ». Et dans ce cas on assiste après pression à l’affichage furtif du logarithme naturel utilisé par l’algorithme, valeur qui s’escamote à l’entrée de l’exposant. Ce fait est courant sur les machines anciennes. Le résultat final s’affiche par appui sur EGAL.

Pour la seconde façon, on aurait presque envie de crier à l’imposture, à tort, mais n’anticipons pas. En effet, alors que l’affichage furtif du logarithme constitue encore un archaïsme en 1978, bientôt gommé définitivement, voilà que SHARP bombe le torse et proclame une fonction supplémentaire. L’utilisateur veut obtenir la valeur d’un logarithme naturel ? Qu’il enfonce la touche d’élévation à la puissance et note sans aller plus loin l’artefact affiché. Il n’y a même plus besoin d’une touche dédiée sur le clavier.

N’est-ce pas un peu dangereux malgré tout ? car maintenant, une valeur « y » attend la suite de l’opération, c’est à dire une valeur « x » et l’appui final sur EGAL, seul moyen en principe de terminer le cycle de l’opération en cours qui, sinon, risque de perturber tout calcul futur.

Quel dommage de ne pouvoir vérifier machine en main.

A moins qu’il y ait une ruse…

Je vais tenter de trouver une machine de substitution possédant le même circuit de calcul, que je dois avant tout identifier. Il existe un moyen simple pour cela : consulter la table de Mike Sebastian (*), qui recense le résultat au test « Forensics » d’une grande quantité de machines, et donc la signature de leur processeur.

Je découvre en consultant la table que la EL-5804 est proche parente de la SHARP EL-5800, modèle en ma possession et en état de marche.

La 5800 n’a pas besoin de la touche à double légende car elle offre sur son clavier les deux types de logarithmes, naturels et décimaux. Et chose curieuse, la valeur retournée par ces touches dédiées ne dépasse jamais 7 chiffres, alors que l’appui sur celle d’élévation à la puissance en renvoie 8 pour le logarithme intermédiaire. Le résultat de l’opération réciproque « e puissance x » est d’ailleurs moins exact avec la touche dédiée au logarithme qu’avec l’artefact intermédiaire, c’est un comble.

Ce dernier, seconde curiosité, peut être utilisé tel quel, sans jamais perturber les calculs futurs. Car la touche puissance est soigneusement isolée de tout calcul en chaîne. Dès qu’une touche d’opérateur est tapée, tout repart de zéro en abandonnant sur place l’opération précédente non achevée. En conséquence, la légende double de la EL-5804 n’est pas un abus de langage, c’est bien une touche qui réalise deux opérations distinctes, une à deux termes, et une à un seul terme.

Les deux machines 5809 et 5804 semblent s’adresser à deux publics différents. La 5809 a un aspect classieux, métallique, elle prend place dans un coffret rigide et soigné. La 5804, à la livrée sombre plus simple, bénéficie d’une housse de belle facture, moins flatteuse cependant.

 

 

La SHARP EL-5800 et la signature Forensics de sa puce

 

La table des résultats du test Forensics. Merci à M. SEBASTIAN pour cet énorme travail.

https://www.rskey.org/~mwsebastian/miscprj/forensics.htm

Texas Instruments TI 57 II

Au long de cette présentation, trois machines font l’objet d’une comparaison. Pour une meilleure clarté, leur nom a reçu une couleur, la plus ancienne TI-57 en rouge (comme ses chiffres), la plus récente TI-57II en gris (sa couleur dominante, voir ci-dessus) et entre deux, la TI-57LCD en bleu (idem). Bonne lecture

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Une nouvelle évolution du fameux numéro 57.

Produite à partir de 1985, la 57-II succède à la jolie 57 LCD, désignée remplaçante en 1982 de la vénérable TI-57 de 1977.

Les 57 LCD et 57 II ne sont pas les premières TI à offrir un afficheur LCD, une génération de calculatrices extra-plates est déjà passée. Mais à quoi assiste-t-on ? Tout se passe comme si Texas Instruments n’avait pas été convaincu en tous points par ce premier essai.

Longtemps, les calculatrices TI ont été pourvues d’afficheurs à diodes rouges, bien lisibles sous diverses inclinaisons. Or, le cristal liquide favorise moins la vision oblique et c’est peut-être la raison qui va pousser le constructeur à incliner désormais l’écran de plusieurs familles de modèles qui arrivent.

Si la TI-57LCD revendiquait le rôle modernisé de la 57, la 57-II sera surtout la remplaçante de cette même 57LCD, dont la faiblesse du clavier ruinera malheureusement la carrière.

La modernité technologique et le design ne pourront cependant pas reléguer aux oubliettes la toute première TI Programmable 57 de 1977, dont tant avaient déploré la portion congrue des 50 petits pas de programmation. Petits ? Voilà un important malentendu. Jamais la 57 n’a, à proprement parler, lésé l’utilisateur sur ce point. Ses pas de programmes ne sont pas petits, ils sont énormes. Les codes sont si condensés qu’ils encouragent fatalement des programmes ambitieux, dopés de surcroît par l’arithmétique complète en mémoire, programmes qui butent à un moment donné sur une barrière, que l’astuce réussit pourtant à faire souvent reculer.

Pour comparer, le même programme de 50 pas sur TI-57, recopié « bandeau sur les yeux », occupera +/- 80 pas (*) sur TI-58.

Défendons encore la vénérable 57 sur ce point. Même si elles ne sont pas réductibles en pas de programmes, les huit mémoires – pas moins – sont bien présentes en appui des programmes. Les nouvelles 57LCD/57-II pratiquent aussi les codes combinés mais sont bien plus chiches en mémoire. Ici c’est seulement 48 pas de programme maximum, et à condition de se contenter d’une seule mémoire après avoir réduit les autres à l’état de pas de programmes disponibles.

Pour se représenter la « cartographie » de la mémoire, on pourrait dire que la TI-57 première du nom embarque 50 pas (**) de mémoire programme + 8 mémoires (constituées chacune de 8 pas) soit 64 pas, et donc l’équivalent de 114 pas dans l’absolu. Pour les 57LCD/57-II, le même calcul donnerait 56 pas, ce qui est bien loin du compte pour qui se présente en successeur.

Quel statut pour le registre « t » chargé de contenir la valeur visée par les tests ? Il peut être utilisé en tant que mémoire supplémentaire – plus limitée car dépourvue d’arithmétique directe – pour les LCD/57II tandis qu’elle est confondue avec la mémoire n° 7 pour la première. Avantage ou inconvénient ? Seuls les programmeurs rompus à l’optimisation acharnée de ces petites machines pourront le dire.

Prendre la place d’une TI-57 n’est pas chose facile on le voit. Il faut assurément un progrès technologique : l’afficheur LCD pour le confort visuel et l’autonomie, un bon clavier enfin, tout cela est désormais dans le génome de la 57 II de 1985. Fallait-il absolument une mémoire plus vaste que celle du modèle, chose que les TI 57 LCD/57-II ont complètement ratée ?

La TI-57LCD de 1981 arrive quatre années après la TI-57, soit un temps très long en cette période charnière. La 57 avait une vocation marquée d’initiation à l’informatique. Dès les toutes premières lignes du manuel, la touche de programmation LRN est présentée au lecteur comme un compagnon qui va le guider tout au long de sa lecture en l’encourageant à programmer tout problème, petit et grand, qui passerait devant ses yeux. Le manuel ne présente pas seulement les fonctions, il enseigne la programmation, l’usage des sous-programmes, des boucles, de façon méthodique voire académique.

Quatre ans après, quelle est la vocation d’une TI 57LCD ? Les temps de la découverte et de l’initiation à la programmation ont changé et l’ambition de la TI 57LCD aussi. D’un point de vue technique la TI-57-II  de 1985 sera une simple recopie de la TI-57LCD. Le clavier est cette fois excellent, c’est à peu près là toute la nouveauté mais certes, ce n’est pas rien.

Nous voilà face à une simple scientifique modestement programmable. Mais où sont passées les fonctions statistiques de la TI-57 ? Et surtout que sont devenus les petits traits de personnalité qui enflammaient l’enthousiasme des programmeurs en herbe, comme la séquence EE INV EE qui nettoyait d’un coup une valeur de ses chiffres de garde masqués. Ou la condition d’erreur qui faisait clignoter la valeur affichée, effet visuel qu’on a tous utilisé un jour dans nos programmes.

Ici nous avons droit à un message bien propre « Error » qui ne met guère le feu aux neurones. Idem pour la séquence EE INV EE, sans effet occulte. En revanche une TI-57II dont on laisse le programme vide se dérouler jusqu’à la fin reviendra automatiquement au début, quand la TI-57 s’arrêtait en erreur.   

Calculatrice légère, à afficheur LCD faible consommation, mémoire permanente (mais pas d’extinction automatique), et clavier parfaitement fiable 40 ans après – je parle bien de la seule TI-57II sur ce point – il apparaît que le numéro 57 est tout de même usurpé. Pour retrouver la 57 modernisée et offrant autant de mémoire (mais pas plus) il faudra attendre 1986 et la TI-62 Galaxy.

Et un sérieux défaut de conception sur toutes ces petites machines TI de l’époque, la trappe de piles dont l’ergot de fermeture est fin et fragile. Et sans trappe les machines ne peuvent fonctionner puisqu’elle assure le contact des piles en les comprimant avec son ressort. Une trappe cassée, c’est une machine jetée. C’est dommage.

Pour finir, comment ne pas être frappé, quand on programme une calculatrice de cette époque, par l’archaïsme de l’absence de fonctions d’entrée et de sortie ? Les capacités de programmation, parfois sophistiquées (TI-58), abandonnent l’utilisateur sitôt la touche de lancement de programme enfoncée. A lui de savoir quelles valeurs entrer et à quel moment une fois l’exécution lancée. A lui de savoir interpréter la valeur affichée et la suite à donner quand le programme s’arrêtera. Bien sûr, ce mutisme est la conséquence d’un affichage encore exclusivement numérique, sans possibilité d’afficher des messages en toutes lettres. A tout le moins aurait-on pu afficher un point d’interrogation à 4 segments + point lors de la demande d’information, et un autre d’exclamation pour l’affichage des résultats. Tout se passe comme si la verbalisation informatique, énorme apport des machines Basic du début des années 80, était encore à rêver pour ces petites machines.

(*) Au sujet du « pas » : Le terme « pas » est souvent employé pour caractériser la taille de mémoire programme disponible d’une calculatrice et correspond à une ligne de code à exécuter. Ce n’est pour autant pas une unité universelle car le pas peut contenir plus ou moins d’information selon la machine. Par exemple, un seul pas de TI-57 peut contenir le code généré par l’appui de ces quatre touches : INV 2nd Prd 5. Ces mêmes quatre touches consommeront 3 pas successifs dans une TI-58 (1 pour INV, 1 pour 2nd Prd, 1 pour 05). Les possibilités accrues de la 58 n’autorisent plus le code combiné, et donc une affirmation comme : « une TI-57 offre 50 pas et une TI-58 offre 480 pas » est incomplète et ne permet pas une vraie comparaison.

Le tableau ci-dessous, empirique et fait pas mes soins, résume la « cartographie » de la mémoire des machines évoquées au fil de cette présentation. J’y ajoute la TI-65, machine originale que tout le monde ne connait pas.

(**) En puisant dans la littérature de la TI-57, je me suis amusé à recopier des programmes, tels quels et sans chercher à adapter, dans la mémoire d’une TI-58. Un ratio moyen et approximatif de 1,6 a pu être dégagé entre le nombre de pas consommés dans une 58 et dans une 57. Ce qui revient à dire que 50 pas de TI-57 équivalent grosso modo à 80 pas de TI-58.

 

Ci-dessous, extraits des manuels, je reproduis quelques tableaux de la partition mémoire.

  TI-57LCD :

 

  TI-57II :

 

   TI-62 :

 

   TI-65 :

CASIO PB-100 / 200

Année 1982, le paysage traditionnel des calculatrices est chamboulé depuis l’arrivée en 1980 du Sharp PC-1211 qui a créé un formidable effet de surprise. Avec son aspect et sa philosophie d’ordinateur de poche, une nouvelle norme apparaît. Jusqu’alors les calculatrices avaient apporté le calcul facile pour tous, les ordinateurs de poche ajoutent la programmation facile pour tous et systématisent la connexion de périphériques optionnels de sauvegarde et d’impression, ainsi que les extensions de mémoire vive.

Le premier contemporain du SHARP fut probablement le PANASONIC HHC présenté dans le magazine L’Ordinateur de poche au 3e trimestre 1981. Mais le vrai concurrent, inattendu, sera CASIO qui rendra coup pour coup dans cette période de déferlement de modèles.

La première réponse sera pour octobre 1981 avec le FX-702P, machine ne ressemblant à aucune autre, présentant un clavier alphabétique rangé précisément dans cet ordre et non au format QWERTY, ainsi qu’un langage de programmation Basic fortement personnel et un statut revendiqué en façade de « Programmable calculator« . Un an plus tard entre en scène celui qui sera son premier « Personal computer« , le PB-100.

Ce tout petit appareil assume bien ce statut. Un clavier alphabétique et un autre numérique. Pas de fonctions scientifiques apparentes, tout se tape de façon littérale. Seule une petite légende Pi perdue parmi les ordres basic évoque à juste titre le calculateur scientifique.

Comme tout ordinateur de poche le PB-100 est pourvu d’un afficheur à matrices de points, capable d’afficher des caractères alphanumériques, spéciaux, et même des lettres minuscules. L’écran est cependant de dimensions réduites. Seize caractères seulement, le PB-100 ne revendique pas il est vrai le haut de gamme, CASIO confiera bientôt ce rôle au PB-700, lancé au 2e semestre 1983.

A noter que l’écran du PB-100 est petit mais malin. Pour économiser l’espace lors de l’affichage de nombres au format scientifique, CASIO invente un symbole d’exposant – traditionnellement la lettre E – capable d’intégrer le signe MOINS qui du coup ne mobilise pas d’espace supplémentaire en cas d’exposant négatif.

L’offre PB-100 sera vite complétée d’un PB-200. La différence entre les deux ? Le premier a une toute petite mémoire de 544 octets pouvant être étendue par un module optionnel à 1568 octets. Le PB-200 offre en standard les précieux 1568 octets mais ne peut recevoir de module d’extension.

Petit appareil au design coloré et entièrement métallique, le PC-100 sera beaucoup diffusé, et deviendra la base de nombreuses versions. Une lignée est née, CASIO est prêt pour le futur.

 

Les trois premiers ordinateurs de poche de CASIO : en bas le FX-702P d’octobre 81, le PB-100 au milieu et le puissant PB-700 d’octobre 1983 en haut.

 

 

CASIO PB-1000

Un des plus puissants ordinateurs de poche, construit par CASIO.

Sorti en 1986, le PB-1000 montre une physionomie étrange, impressionnante. Certes les machines de la famille FX-790P nous avaient confrontés à la couleur sombre et au format repliable. Mais les cotes du PB-1000 sont plus élevées, qu’il s’agisse de poids, d’épaisseur, de surface de clavier. Replié, on a malgré tout affaire à une lourde machine « de poche ».

Au tout début de l’aventure Basic, le SHARP PC-1211 apportait une simplicité bienvenue, la programmation pour tous, par utilité, par plaisir, et même pour s’amuser. A mesure que les successeurs sont arrivés, l’évolution a suivi deux chemins : une simplicité d’utilisation accrue pour les uns, avec une partie calculatrice à droite du clavier pour un usage plus immédiat, tandis que d’autres allaient au bout de leur destinée d’ordinateur sous la forme de machines puissantes, riches, complexes, à ne pas mettre entre autres mains que celles du programmeur passionné.

Le PB-1000 est bien un ordinateur, proposant au besoin (et en option) la sauvegarde sur disquettes !

Dans sa partie supérieure, l’écran à 4 lignes est tactile – une nouveauté – tandis que les 13 pavés de commande sont sensitifs. La partie inférieure est consacrée aux confortables claviers alphabétique et numérique.

Trois petits défauts : le faible contraste de l’écran tactile, et l’obligation d’utiliser l’appareil ouvert à plat, les charnières ne pouvant retenir le poids de la partie supérieure, qui contient notamment les piles. La taille mémoire de base est un peu juste, c’est pourquoi il est fréquent de trouver cet appareil complété d’un module RAM optionnel RP32 de 32 kilo-octets.

C’est par une pile de prospectus en librairie que j’ai découvert le PB-1000 en 1987. Il y incarnait un haut de gamme fabuleux et inaccessible, le produit de l’essor exponentiel de l’informatique portable. On ne pouvait que désirer une telle machine.

Je viens enfin d’en acquérir un exemplaire … près de 35 ans plus tard. L’afficheur est pâle mais tout fonctionne comme si on était en 1986 ! L’exploration peut commencer …

Une fois de plus, je ne peux qu’orienter le lecteur soucieux d’approcher le PB-1000 avec plus de sérieux vers l’excellent site silicium.org.

http://silicium.org/site/index.php/24-catalogue/ordinateurs-de-poche/56-casio-pb-1000

 

Les touches les plus utilisées en Basic sont directement accessibles

 

Le prospectus de la librairie Riez de Cambrai, avec le cachet du libraire, daté de 1987. Il y a bien longtemps que la librairie Riez a cessé ses activités. On trouve à sa place désormais une implantation du géant du livre du Nord : « Le Furet du Nord« .

 

Le prospectus de 1987 dans son intégralité. On peut y déceler un optimisme un peu exagéré : le superbe contraste d’écran, qu’aucun utilisateur ne retrouvera jamais, à moins d’un éclairage particulièrement avantageux. Sur la 5e page, l’illustration montre une utilisation nomade en position debout (3e dessin). Le PC-1000 ne peut raisonnablement être utilisé que posé sur une table ou un bureau, les dimensions et l’instabilité de la position ouverte ne pouvant entraîner que des chutes à mon avis.

TOSHIBA LC-110PV

Une calculatrice à imprimante faussement banale.

Bien sûr ses fonctions sont limitées mais son intérêt est de nous renvoyer d’un coup au début des années 80, avec son affichage jaune bien rétro.

La design de cette TOSHIBA est parfait. Une grande classe, de face comme de profil. Compacte mais lourde avec ses 4 piles AA et somme toute imposante, elle tente pourtant de nous faire oublier ses dimensions.

Ainsi son afficheur est de seulement 10 chiffres. Son rouleau prend beaucoup de place mais ses dimensions sont malgré toutes réduites.

Comme tant de calculatrices au tempérament commercial ou comptable, elle juxtapose deux logiques de calcul distinctes : le pavé de multiplication et division à gauche, et la ligne de totalisation à droite pour l’addition et la soustraction. Pour ces deux dernières opérations, le geste n’est pas inné, il doit s’apprendre. En particulier, point de touche ÉGAL.

On peut illustrer le fonctionnement typique de cette machine en jouant à extraire une racine carrée, celle de 42 par exemple.

Un petit rappel pour commencer : comment calcule-t-on une racine carrée quand aucune touche ne le fait pour vous ? Il faut tout d’abord user d’intuition et deviner au mieux une valeur approchée (par défaut on peut prendre la moitié du nombre de départ). Ensuite, en divisant le nombre de départ (ici 42) par sa racine approchée, on en trouve un nouveau (différent à moins qu’on ait deviné la racine exacte du premier coup). L’étape suivante consiste à faire la moyenne des deux derniers nombres, celui qu’on vient d’obtenir et le précédent, autrement dit la moyenne du dernier quotient et du dernier diviseur. On poursuit en divisant 42 par cette moyenne, et ainsi de suite. Très vite, les résultats vont se rapprocher pour devenir identiques, la racine carrée est trouvée, à la fois diviseur et résultat.

Pour 42, sachant que la division par 6 donne 7, la racine se situera entre l’un et l’autre. On peut donc commencer le calcul, et pour ce faire, user des deux modes permis par la machine : pavé de gauche et touche ÉGAL pour les divisions, totalisateur de droite pour la somme des deux racines intermédiaires à diviser par 2 ensuite pour en faire la moyenne. La mémoire est précieuse pour stocker et rappeler à chaque fois le résultat précédent.

La bande de frappe reproduite ci-dessous montre la séquence des appuis aboutissant à la racine carrée.

De grands classiques des machines de bureau : la touche double zéro, le sélecteur de décimales, avec la précieuse position « + » souvent appelée A ou ADDqui affiche toute frappe en la positionnant d’office sur deux décimales, sans qu’on ait besoin de taper la touche de virgule à chaque fois. En pratique, ce mode est vraiment efficace. Et aussi la touche « dièse » (*) pour l’impression hors prise en compte dans le calcul. Et classiques parmi les classiques, visibles sur les touches de mémoire, le traditionnel losange symbole de la lecture d’un contenu sans vider le registre, et l’étoile qui lit le contenu et vide le registre.

Quand fut produite cette belle machine exactement, et combien coûtait-elle ? Comment le savoir si longtemps après ?

J’ai la chance de détenir le bon d’achat, qui permit au premier propriétaire d’obtenir une réduction sur le prix, à condition de l’exercer avant … fin octobre 1980, c’est écrit dessus. Sans réduction, la machine coûtait donc 40 Livres Sterling, nous voilà pleinement renseignés.

(*) Mais non, ce n’est pas un dièse, c’est le croisillon, celui d’internet (#) souvent appelé « dièse » à tort. Croisillon (#) et dièse () sont deux caractères typographiques différents, en usage dans deux mondes différents.

CASIO PB-700

Le PB-700 de CASIO fait partie de la première famille d’ordinateurs de poche, apparus au début de la décennie 80.

Un bref retour en arrière pour situer le contexte : Deux ans auparavant, SHARP crée le PC-1211, machine capable de calcul scientifique, programmable en langage basic. Disposant d’un clavier « QWERTY« , il revendique en façade son statut d’ordinateur sous la formule « Pocket Computer » qui ornera tous les modèles de SHARP à venir.

Le PC-1211 est un pavé dans la marre des calculatrices, personne ne l’a vu venir. Les constructeurs concurrents, au pied du mur, préparent la riposte. Il leur faut avant tout cerner ce qu’est cette machine, ainsi que sa portée : Le PC-1211 est-il encore une calculatrice, une parmi d’autres, à moins qu’il ait vocation à toutes les remplacer, les abolir ? Est-il le visage portable d’une informatique flamboyante qui progresse à grands pas ?

L’offre concurrente se voit forcée d’évoluer de toutes parts, adieu les TI-59, les CASIO FX-502P, les HP-41 (*), bonjour à une machine que l’on doit programmer, interroger, qui, au delà de donner les résultat de calculs, aura l’ambition plus haute et plus générale à la fois de produire un travail en pilotant des périphériques d’impression, de sauvegarde, toutes choses que savaient pourtant faire les calculatrices programmables, mais en plus racé, plus moderne et avec enfin de la mémoire, denrée si comptée jusqu’à présent.

Parmi les premiers constructeurs à réagir, Panasonic avec son HHC plus gros et plus lourd, mais surtout CASIO, dont peu auraient parié à l’époque sur sa capacité à relever un tel défi. Voilà donc que sort fin 81 le CASIO FX-702P. Hormis sa présentation horizontale, il ne ressemble pas beaucoup au 1211. Il est programmable en Basic, dans une version « maison » assez peu universelle – c’est un comble pour ce langage – et arbore un écran tout en longueur, le 1211 ayant fixé la norme. Mais le clavier n’est pas « informatique », les touches sont rangées dans l’ordre alphabétique et pas du tout dans un « QWERTY » de bon aloi.

Énormément de fonctions de calcul sont disponibles, ce sera le seul Pocket Computer de CASIO à se prétendre une « Programmable Calculator« . Ainsi, pour CASIO, en cette époque frémissante où la page est encore grandement blanche (**), un ordinateur de poche est bien avant tout une calculatrice. Pour combien de temps ? L’intuition est-elle la bonne ?

Arrive 1982 et le fer de lance SHARP, le fameux PC-1500. C’est contre cette machine redoutable que CASIO va diriger son PB-700 dès l’année suivante.

Et un contraste : Contrairement au FX-702P à l’orientation encore hésitante de calculatrice programmable, le 700 est, de toutes ces machines qui arrivent, celui qui aura de mon point de vue le plus fort caractère d’ordinateur : Pas de mode dédié à la programmation, toute entrée chiffrée comptée comme ligne de programme, faible commodité en calcul direct en raison d’une différenciation forte entre ENTER et RETOUR FLÈCHE du clavier alphabétique, SHIFT qui fonctionne comme la touche Majuscule des ordinateurs, devant être maintenu pendant l’opération, geste inconnu dans le monde des calculatrices. Et une pléthore de périphériques optionnels. Le nom « PB-700 » ne montre plus le FX des calculatrices et du 702. PB (***) sera la signature des machines CASIO les moins orientées en calcul direct.

D’autres machines verront le jour au cours des années qui arrivent. Relativement peu de constructeurs participeront à cette course. Texas-Instrument et Hewlett-Packard seront peu prolifiques, avec des modèles cependant remarquables. Tous ces ordinateurs font de l’ombre aux traditionnelles calculatrices programmables qui ne disparaissent pas, et adoptent souvent le format « paysage » en vogue. Si les Pockets Computers ne sont plus des calculatrices, ils continueront d’embarquer de solides possibilités de calcul, que celles-ci soient accessibles par touches directes ou non.

Le chemin de l’informatique s’est rapproché de celui des calculatrices programmables au point de le croiser. Il en est surgi un concept ambitieux, étincelant, assemblage harmonieux de deux mondes, tourné vers la modernité technologique la plus frémissante. Les chemins se sont de nouveau séparés plus tard. L’informatique de poche s’est alourdie, restant portable, puis les vrais ordinateurs sont entrés dans les maisons et toujours plus dans l’entreprise, avec des logiciels, des systèmes d’exploitation, des manettes, internet …

Lorsqu’on regarde aujourd’hui ces appareils d’un autre temps, il est possible de se demander si, en dépit de leurs ambitions informatiques, ils pouvaient être autre chose finalement que de simples outils de calcul. Quand on a un écran d’une seule ligne d’une vingtaine de caractères, parfois deux lignes voire quatre maximum, que les piles légères n’autorisent guère de vitesses de travail élevées, quel autre usage peut-il advenir que celui d’une calculatrice. Calculatrice incontestablement d’un autre type. Là ou la calculette scientifique semble constituée d’autant de micro cerveaux que de touches, l’ordinateur n’en aurait qu’un seul, maître à bord, gérant tout, interlocuteur obligatoire de l’utilisateur qui s’adresse à lui au moyen d’un langage et non plus en mode pousse-bouton.

Concernant le PB-700, les prospectus de l’époque le représenteront souvent enchâssé dans la splendide unité d’impression à stylos 4 couleurs FA-10 ou FA-11 avec sauvegarde à cassettes. Ces mêmes prospectus mettront l’accent sur ses belles qualités d’impression, son grand écran autorisant d’impressionnantes prouesses graphiques.

Le lecteur souhaitant en connaître plus sur ce formidable appareil que fut le CASIO PB-700 (et sa variante PB-770 mieux pourvue en mémoire) trouvera matière à satisfaire sa soif de connaissance en visitant ces sites bien complets, celui de Silicium.org, et celui de Ledudu (liens ci-dessous).

Ajout du 9 avril 2022

Ci-dessous une image de la très belle version 770 de 1984.

http://silicium.org/site/index.php/24-catalogue/ordinateurs-de-poche/55-casio-pb-700

https://casio.ledudu.com/pockets.asp?type=24

 

(*) La HP-41 connaîtra une belle et longue carrière et ne sera pas gênée par l’arrivée des Pockets Computers. HP saura pourtant être à la page avec ses fabuleux HP-75 et 71.

(**) Quand sortira le premier numéro du magazine « L’Ordinateur de Poche » (1er semestre 81), l’éditorial lancera un concours demandant aux lecteurs d’inventer un nom pour ces nouvelles machines. A l’issue de cette étonnante consultation, le néologisme « Micropoche » sera retenu, quasiment à égalité avec « Poquette« . Il est vrai que dans ce tout premier numéro, les appareils étaient désignés sous le terme « muet » xxxpoche !

(***) Qui connait la signification de « PB » ? Pas moi en tous cas. Peut-être « Personnal Basic« , ou « Pocket Basic » ou autre chose que Basic, le PB-2000C ne connaissant pas ce langage en natif. PB répond-il au PC de SHARP, sans signification particulière, cela m’étonnerait beaucoup cependant. Peut-être Personnal Base …

 

OLYMPIA LC-391

Une sublime calculatrice « dix chiffres » de 1978.

Fabriquées le plus souvent à Taiwan, vendues à prix doux, ces machines donnaient un formidable coup de jeune à l’offre du moment.

Dotées d’un afficheur LCD généreux à faible consommation au lieu des tremblotants chiffres verts ou rouges gloutons en énergie, un design léger, extra-plat et non plus épaissi par les lourdes batteries, une cohorte de  témoins d’information, on comprend le succès de ces machines vraiment de poche.

L’Olympia LC-391, mue par la puce bien connue NEC-1856G en est l’archétype.

Vendue 169 Francs dans le catalogue des « 3 Suisses » de cette époque et sous la marque Technico, cette fine machine offrait des fonctions pointues.

Outre les logarithmes et fonctions trigonométriques, citons les hyperboliques, les statistiques complètes, les calculs de combinaisons et permutations, les probabilités sous la courbe de Gauss, les factorielles, les conversions angulaires, les conversions polaires-rectangulaires … Plus inattendu, il est possible d’isoler les parties entière et fractionnaire d’un nombre, fonctionnalité plus commune sur les machines programmables.

Pas moins de quatre touches d’appel de fonctions secondes étaient nécessaires pour donner l’accès à la panoplie complète des fonctions : « INV« , « F » pour les fonctions repérées en rouge sur le clavier, « ∑out » pour celles en vert (statistiques), et « HYP » pour la trigonométrie hyperbolique.

Quelques mois plus tard, de nouveaux modèles apporteront l’extinction automatique, la mémoire permanente, les statistiques à deux variables.

Malgré sa large diffusion à la fin des années 70, l’Olympia LC-391 est très discrète de nos jours. C’est pour moi une grande satisfaction d’avoir pu dénicher ce modèle en 2020.

Ci-dessous la page du vieux catalogue 3 Suisses, avec la Technico au milieu.

Ci-dessous deux sœurs Olympia, séparées par quelques courtes années. Les caractéristiques sont absolument identiques. L’afficheur est simplement devenu gris et ses segments et témoins montrent un dessin très légèrement différent, comme le « o » de ∑out s’affichant ∑Out.

Texas Instruments Compact Computer 40

Le Compact Computer 40 de Texas Instruments a un statut particulier. Son positionnement semble mal défini dans le paysage de l’époque et reflète les hésitations qui ont entouré sa genèse. Il ne doit pas être vu isolément mais au sein d’une fratrie TI-99, CC40 et TI-74.

Qu’est exactement le TI-CC40 ? S’agit-il d’un ordinateur de poche ? D’un ordinateur tout court ? D’un ordinateur portable ? Ces appellations ont-elles un sens précis en ce mois de mars 1983, date de lancement du CC40, quand les ordinateurs de poche SHARP et CASIO ont déjà commencé à proliférer ?

Le CC40 illustre un choc d’enjeux stratégiques qui réclament des choix rapides et inspirés en cette période de bouleversements technologiques. Alors que SHARP assume pleinement l’avènement de l’informatique de poche, et que CASIO lui emboîte le pas, Texas Instruments hésite.

Le constructeur court après trois lièvres à la fois : Il prépare la relève de son ancienne gamme de calculatrices programmables avec une prometteuse et somme toute traditionnelle TI-88, il croit plus que jamais en l’ordinateur familial avec son TI-99 apparu dès 1980, et regarde aussi du côté d’un format léger qui collerait bien à l’air du temps.

Le CC40 constitue assurément une réponse dans cette direction. On retrouve bien un boîtier autonome de format horizontal, un clavier alphabétique avec pavé numérique, l’écran ici monoligne, de solides capacités de calcul et bien sûr le langage Basic véritable dénominateur commun de toutes ces machines du moment.

Mais dimensions et poids s’écartent de la norme. Par ailleurs, on ne trouve pas de sélecteur de mode de programmation sur le CC40, le mode est implicite et considère toute entrée chiffrée suivie d’un espace en tant que ligne de programme. Cela nous renverrait-il définitivement vers de plus gros ordinateurs ? Pas forcément, la chose n’étant pas rare chez les Pocket Basic : Les CASIO PB-700 puis plus tard FX-850P ont cette caractéristique, ainsi que le certes plus imposant CANON X-07.

La norme justement, d’où vient-elle, qui l’a fixée ? est-elle immuable ? Amusons nous à décortiquer l’expression « ordinateur de poche« , tombée dans le langage courant dès l’apparition de ces premiers appareils légers programmables en basic, à commencer par le fameux SHARP PC-1211.

SHARP prit coutume de désigner ses machines sous l’appellation « Pocket Computer« , littéralement « ordinateur de poche ». Ce terme fut aussi le titre du mythique magazine français qui leur fut dédié, le bien nommé L’Ordinateur de Poche.

Bref, nous voici dès lors à apprécier le format des machines à l’aune de la poche d’un vêtement, avec parfois des débats aimables et désespérés visant à définir le statut d’un lourd et épais PC-1500 : tient-il vraiment dans une poche ? A-t-il le droit de dépasser un peu ? faut-il distinguer la poche revolver du pantalon taille 38 de la poche intérieure du veston d’un Harlem Globe Trotter ? Epoque épique …

Tiens au fait, combien CASIO produisit-il d’ordinateurs de poche ? Au sens strict, aucun ! Ses appareils arborent en façade « Personal Computer » et jamais « Pocket ».

De son côté CANON inscrit « Hand Held » sur son (assez gros) X-07, tout comme PANASONIC pour ses plus légers RLH 1000 et 1400 ou TOSHIBA pour son IHC 8000 pas plus gros finalement qu’un SHARP PC-1500. Plus tard, Texas-Instruments fera de même et rangera son TI-74 parmi les Hand-Held Computer, soit un ordinateur tenu en main.

Il n’en reste pas moins que les dimensions du CC40 sont inhabituelles. Il dépasse en longueur le CANON X-07 et pèse ses 640 grammes sur la balance. Serait-il le plus gros des Pocket, à moins qu’il soit le plus petit des portables ? Dans cette dernière famille les machines n’ont aucun complexe avec l’embonpoint, notamment l’épaisseur, à l’instar d’un TANDY Modele 100 ou AMSTRAD NC 100.

Le CC40 cultive l’ambiguïté et se veut un « Compact Computer« . Trouvons-nous là l’officialisation d’une catégorie jusqu’ici implicite, celle des grands Pocket ? On y rangerait volontiers outre le CC40, le CANON X-07, le « paquebot » HP-75C, et d’autres bêtes des âges farouches.

Cela ne rend pas pour autant le CC40 plus facile à classer, car à bien y regarder ses grandes dimensions ne s’expliquent pas bien : Peu de touches, écran généreux mais monoligne, pas de ports de connexion à foison. Le grand clavier est bien confortable mais n’explique pas la cote de hauteur.

Et pourtant un confort, une simplicité d’utilisation, une philosophie qui trahissent l’intention de Texas Instruments : Oui le CC40 est indéniablement un Pocket Computer.  Mais alors pourquoi cette rangée de touches numériques au sommet du clavier alphabétique, quand le pavé numérique remplit déjà cette fonction ? Un regard en coin vers l’informatique de table ?

Machine magnifique, à la présentation soignée et aux fonctionnalités de premier ordre, le CC40 va pâtir des hésitations de son constructeur qui renoncera à fiabiliser le périphérique de sauvegarde pourtant indispensable à toute machine puissante.

Voilà donc un CC40 vendu dans une très belle boîte sur laquelle un gros autocollant prévient l’acheteur que le périphérique de sauvegarde n’est pas disponible. Il est pourtant en photo au dos de la boîte, parmi une pléthore de périphériques optionnels. Quel dommage.

Si la calculatrice TI-88 est finalement abandonnée peu avant sa commercialisation, le CC40 fera mieux et sera en vitrine, mais juste quelques mois. Une carrière confidentielle et bien trop courte. Le constructeur réfléchira un temps à une solution incluant un port pour magnétophone à cassettes mais le CC40-PLUS restera à jamais à l’état de prototype.

Le troisième lièvre poursuivi par Texas Instrument, celui de l’informatique personnelle incarnée par le puissant TI-99A, aura lui aussi raison de l’ambition du géant de l’électronique, qui a mal géré son rendez-vous en une période si importante.

Le CC40 dont le langage Basic est fortement inspiré du TI-99, reviendra plus tard, en 1986 sous la forme du TI-74 Basicalc. Machines proches en interne, on retrouve sous un format plus compact l’excellent langage Basic, la capacité de calcul sur les grands nombres bornée à <1E128 et aussi la contraignante volatilité du contenu des variables à l’extinction. Le TI-74 est cependant une machine différente du CC40, avec sa propre personnalité.

En conclusion, le lecteur attentif aura remarqué le grand nombre de points d’interrogation qui parsèment cette présentation. Le Compact Computer 40 est décidément hors norme, il suscite le questionnement et ne livre pas tous ses secrets …

 

Pour aller plus loin, le site de Silicium :

http://www.silicium.org/site/index.php/24-catalogue/ordinateurs-de-poche/63-texas-instruments-cc-40

 

 

ARISTO M 800

Le constructeur allemand ARISTO a longtemps produit des règles à calcul avant de se lancer dans la fabrication de calculatrices vers 1975. Ses machines présentaient un solide air de famille. A la fin des années 70, ARISTO adopta le concept extra-plat que permettaient les modernes cristaux liquides.

Comme pour tant d’autres constructeurs, c’est une solution à base de processeur Nec D1856G qui fut adoptée pour le modèle scientifique à dix chiffres.

Techniquement identique à nombre de ces modèles concurrents, et en particulier à la PANASONIC JE1432U avec laquelle la M800 partage le témoin de statistiques spécifique – un symbole « S » à l’écran et non le ∑ beaucoup plus répandu – la M800 est une ARISTO bien identifiable par ses couleurs vives.

Si le comportement de toutes les calculatrices à processeur Nec D1856G est rigoureusement identique – et la M800 ne fait pas exception – la M800 celle-ci présente l’originalité d’être équipée d’une variante du processeur, nommé D1855G.

Se pourrait-il que l’ARISTO M800 soit la plus ancienne de toutes ces machines, la première ? Elle est en tous cas antérieure à 1980, l’entreprise ayant été dissoute en 1979.

Ci-dessous l’image des processeurs, à gauche le 1855 de l’ARISTO, à droite le beaucoup plus répandu 1856 de la PANASONIC.

CANON F-62

 

La Palmtronic F-62 n’est certes pas la plus connue des calculatrices Canon.

Quels mystères peut receler ce modèle rare ? Bien peu je le crains. Il s’agit d’une scientifique 10 chiffres produite en fin des années 70. Elles est donc, comme beaucoup d’autres, mue par le processeur Nec D1856G, comme cela semble avoir été la règle à cette époque. Et par conséquent, il s’agit d’un « clone » technique de plus de ma toute première machine scientifique achetée à La Redoute en 1980.

Il exista quelques modèles scientifiques à 10 chiffres développés sur la base d’autres processeurs que le 1856.

Casio saura le faire, avec la FX-3100 par exemple. Canon aussi avec les F-63 et F-72. Mais ce constructeur prolifique se paiera le luxe de proposer en plus deux modèles à cœur NEC D1856G : la F-64 et cette F-62. Un autre géant, PANASONIC avait lui aussi proposé deux « Nec machines« , les JE-1432U et 1433.

Canon sut toutefois se démarquer. Les dispositifs d’alimentation sont originaux : La F-64 renonce au format extra-plat et reçoit deux piles AA, tandis que la F-62 fonctionne bien avec des piles plates, mais d’un type étrange et peu répandu : deux imposantes CR2430.  Pourquoi ces deux cœurs énormes dans une si petite calculatrice (11.5 cm de haut pour 7 de large), je ne connais pas la réponse.

Si l’écran de la F-62 est bien le classique d’une « Nec-Machine » à processeur 1856G, la présentation de la machine est typique de Canon, notamment le clavier et ses couleurs et légendes immuables, comme RV quand les autres gravent X<>Y ou EX, les « CI« , « SM« , et toujours un « a » élevé à la puissance « x » et jamais le « y » de tant d’autres …

 

Dernière minute …

Voici une autre calculatrice qui utilise également une CR-2430. Et ce n’est pas étonnant, car les boîtiers sont absolument identiques. Il s’agit de la SANYO CZ-1204 :

 

 

 

 

CANON X-07

Au petit jeu consistant à citer les marques japonaises s’écrivant en 5 lettres, dont un A, et ayant produit des ordinateurs de poche dans les années 80, il est coutume de citer SHARP, CASIO et d’en oublier un troisième (*) : CANON qui n’en produisit il est vrai qu’un seul, mais combien original.

Fin 1983, CANON entre dans l’arène et défie les SHARP PC-1500 et CASIO PB-700 avec cet objet moderne et multicolore à grand écran (4 lignes de 20 caractères), muni d’un clavier d’ordinateur et d’un pavé directionnel d’aspect ludique. Le succès sera important et nombreux aujourd’hui sont ceux qui ne l’ont pas oublié.

Si au fil du temps j’ai fini par me procurer un certain nombre d’ordinateurs de poche de la grande époque, je n’ai fait que croiser des années durant cet appareil sans jamais le rencontrer.

Le X-07 peut-il être assimilable d’une quelconque manière à une calculatrice ? en particulier de poche ? C’est bien entendu bien plus que cela, mais qu’en est-il concrètement sur ce point ? L’absence de pavé numérique ne plaide pas en faveur d’une pratique aisée, même si la touche NUM aide un peu, mais n’anticipons pas.

Je viens enfin de me procurer un exemplaire du X-07 et vais pouvoir me faire une idée plus précise. De nombreuses pages de grande qualité existent sur le net sur cet appareil aux performances multiformes dont on ne peut pas faire le tour en une soirée. Je me suis intéressé ici aux possibilités de calcul, en particulier scientifiques de l’appareil.

En pratique : On commute l’interrupteur et l’écran répond, après avoir émis un bip et déroulé le message de copyright du Basic Microsoft. Le X-07 nous tend maintenant la main, c’est le moment de tenter une opération simple,  2 X 3  par exemple.

Cela commence mal, une légende d’erreur est retournée aussi sec. Pas vaincu pour autant, on cherche un symbole de racine carrée pour un autre essai, et il est introuvable.

Un peu plus tard, nous voilà maintenant convenablement documentés, c’était la moindre des choses, et nous savons que l’ordinateur X-07 doit être au préalable interrogé par le symbole pour toute demande de calcul manuel (le ? peut être remplacé par l’ordre PRINT).

Dans mes exemples, la syntaxe devient 2 * 3 RETURN et SQR(2) RETURN (parenthèses obligatoires). Les opérateurs arithmétiques sont disponibles sur le clavier mais tantôt en saisie directe (le  et le /) tantôt en fonction seconde (* et +).

Ce n’est pas très encourageant tout ça. Sauf que les réponses retournées se montrent précises à 14 chiffres, et là on se dit que le X-07 est à coup sûr un as du calcul.

Comme il est doté d’un langage BASIC de bon niveau, on devine que les fonctions trigonométriques seront présentes. Et en effet le X-07 exécute les classiques SINUS, COSINUS, et TANGENTE. Mais uniquement dans le mode RADIANS. Quant à la fonction ARC, seul l’ARC tangente est géré. Pour changer le mode angulaire on peut passer par PI, mais tiens, la fonction PI n’existe pas non plus sur le X-07. Et seuls les logarithmes à base e sont disponibles.

Bon, ne baissons pas les bras, on doit bien pouvoir tout calculer quand même, il va juste falloir se contorsionner, et toujours jouer du SHIFT pour les parenthèses et les opérateurs, cela augure quelques menues difficultés.

Afin de tester la précision de calcul, j’ai choisi de soumettre le X-07 aux tests du cumul des sinus, et aussi au test Forensics.

Mais aïe, pour ce dernier test, en plus de devoir convertir les radians en degrés, l’ARC cosinus et l’ARC sinus sont nécessaires, pourtant tous deux absents comme remarqué plus haut. Comme je tiens à exécuter le test dans les règles de l’art il me reste à tirer la quintessence de la seule fonction ARC tangente offerte.

Après avoir bien trituré la formule classique (programme ci-dessous **), le X07 me gratifie d’un excellent résultat : 8,9999999955737.

Pour le test du cumul des sinus de 1 à 359, j’ai dû procéder en deux fois. Ce test réalisé par programme donne classiquement deux indications, celle de précision – l’écart au zéro attendu – et la vitesse de déroulement du programme effectuant 359 itérations de calcul trigonométrique.

Pour m’adapter au seul mode RADIANS disponible, chaque itération s’est vue alourdie d’une conversion en degrés, ce qui impacte forcément le temps de calcul global. Dans quelle mesure ? Pour le savoir, en plus de ce premier programme, qui a donné en l’occurrence un excellent écart à zéro de -5.096E-12 en 56 secondes, j’ai lancé une version analogue, travaillant sur une valeur d’angle arbitraire et unique, et ce sur les 359 itérations. La structure du programme est la même, le résultat ne présente pas d’intérêt, seul le temps de calcul est important. Débarrassé des conversions, le X-07 boucle cette fois en 50 secondes, ce qui n’est pas ridicule du tout (72 s. pour le SHARP PC-1500 et 56 s. pour le CASIO PB-700).

Quant aux chiffres de précision, ils ne se rencontreront sauf erreur de ma part – et hormis les modèles à double précision (***) – pas avant la décennie 90.

Le CANON X-07 est un ordinateur qui sait calculer on le voit. Mais le calcul manuel est pénible et réclame ici, plus que jamais, une parfaite symbiose entre l’objet et son utilisateur.

 

Pour aller (beaucoup) plus loin qu’ici sur le X-07:

Silicium.org

La page du Canon X-07 de Guillaume TELLO

Obsolete-tears.com

Le musée des Ordinateurs de poche

 

(*) Il y eut aussi SANYO dont le PHC-8000 semble avoir définitivement disparu des radars.

(**) Le listing de programme présenté provient d’un Casio FX-702P

(***) A noter que le X-07 connaît les simple et double précisions. C’est cette dernière qui est active par défaut et donne les 14 chiffres de capacité. A contrario, les modèles SHARP à double précision (20 chiffres pour les PC-1475, PC-1280, PC-E500) travaillent par défaut en simple précision de 10 chiffres.

SHARP PC-1475

La gamme 1400 de SHARP est associée aux ordinateurs de poche mixtes, à la fois bases de programmation en Basic et simples calculatrices scientifiques dans leur partie droite.

Introduit au cours de l’année 1987, le PC-1475 est une machine puissante. Son langage Basic l’est indéniablement, sa mémoire, extensible, est vaste et des environnements de calcul spécifiques (traitement des matrices, statistiques) en font un outil pointu en toutes circonstances.

Commuté en mode Basic, le 1475 est doté d’un atout rare : la double précision, qui lui permet d’afficher les valeurs numériques sur 20 chiffres ! (24 en interne). La double précision n’est pas activée par défaut, elle nécessite l’ordre – programmable au besoin – DEFDBL (et DEFSNG pour en sortir). Dans ce format les valeurs sont repérées par un croisillon (#) à la fin. Il est aussi possible, en mode de simple précision, d’ajouter son croisillon à une valeur pour la déclarer comme telle. C’est pratique et confortable. Restant commuté en mode Basic, la partie calculatrice, toujours prête à la sollicitation, manipule tout aussi facilement ces longues valeurs. Tout comme les variables. Ex : A# = 12345678901234567890.

Calculer avec de tels nombres est impressionnant. Le temps de calcul est un peu pénalisé mais cela ne se remarque qu’en calcul programmé où le facteur temps est grosso modo doublé.

L’écran à deux lignes – non graphique – se prête parfaitement à ces affichages hors normes telle la factorielle de 21, d’un seul tenant, sans aucun recours à la notation scientifique.

Dernier détail, la double précision est compatible avec la notation scientifique. Dans ce cas, l’exposant est précédé non plus du traditionnel « « , mais de « « .

CASIO College FX-200P

On s’attendrait à trouver dans la FX-200P une FX-180P plus puissante, avec plus de mémoire par exemple.

Eh bien non. La recette pour fabriquer une « College » FX-200P, c’est de prendre une FX-180P, de lui retirer les statistiques à deux variables, la régression linéaire, le calcul programmé d’intégrales et de renoncer à une seconde zone de programme pour n’en offrir qu’une seule, toujours de 38 petits pas de capacité !

Le seul plus apporté par la College est le calcul des racines cubiques, fonction bizarrement absente de la 180.

Le comportement en calcul est en tous points identique sur les deux machines. L’œil avisé aura remarqué le témoin ON en haut à gauche de l’écran. Ce témoin dont l’utilité pourrait légitimement poser question prend tout son sens lors de l’exécution d’un programme, où l’écran demeure vide de toute activité. « ON » informe que la machine ne dort pas, mais travaille !

La College 200 apporte une présentation plutôt unique, avec un aspect métallique très réussi.

Je ne connais pas la période de production de la College. L’inscription « auto power off » en façade ne se rencontre que sur les tout premiers modèles équipés de cette fonctionnalité. La College serait dans ce cas plus ancienne que la très répandue FX-180P … C’est une possibilité mais pas une certitude …

 

 

A titre récréatif, et pour mettre en exergue les différences entre la « College fx-200P » et la fx-180P, je me suis livré à une sorte de jeu de mahjong consistant à faire disparaître visuellement les fonctions identiques deux à deux. Ainsi ne restent à la fin que les différences. Loufoque mais radical …

Au début du jeu, toutes légendes en place :

A la fin du jeu :

MONDIMAT LC 835P

Au cours des années 70-80, le géant français de la vente par correspondance La Redoute commercialisait une partie de ses calculatrices sous la marque Mondimat.

De la simple calculette 4 opérations au modèle scientifique, c’est toute une gamme qui était couverte par la marque. J’ai appris récemment qu’il avait existé un modèle programmable, jusqu’alors complètement inconnu pour ma part.

J’ai cherché puis ai fini par rencontrer la fameuse Mondimat LC835 Programmable.

Première constatation, l’aspect tranche avec celui des machines métalliques extra-plates typiques de la marque.

Seconde constatation, la LC835, quoique très belle, n’est pas originale. Elle est connue sous d’autres noms, comme Philips SBC-1845 ou Privileg LC-814PR. Sur le plan technique, les trois machines sont d’ailleurs une présentation alternative de la Canon F-73P. Fonctions, résultats, légendes de touches, comportement, toutes ces machines ont une électronique commune.

On peut en déduire que la 835 fut probablement la plus tardive des Mondimat. C’est sans doute pour cela que je ne l’ai jamais vue dans aucun catalogue La Redoute de ma jeunesse, n’ayant eu accès qu’aux exemplaires antérieurs à 1983. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elle y fut visible plus tard, mais comment diable une Mondimat aurait-elle pu ne pas figurer dans un catalogue de La Redoute ? Ce serait un comble. A confirmer un jour. (*)

Concernant le nom LC835P, je précise qu’il figure en couverture du petit manuel. Il n’est pas directement visible sur la machine qui ne reprend que l’inscription « Programmable« .

(*) Un sympathique internaute me témoigne que cette machine figurait bien au catalogue de la Redoute (Ajout du 30/04/2018).

 

Merci à Jean-Claude

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CASIO FX-850P

Cet appareil fut beaucoup diffusé à partir de 1987 et reste apprécié de nombreux utilisateurs. S’il est facile à trouver sur le marché de l’occasion, les prix pratiqués sont en revanche dissuasifs. Il faut ajouter à cet obstacle un mauvais vieillissement de la nappe d’affichage qui a tendance à escamoter des lignes entières de pixels sur de nombreux modèles.

J’ai fini par acquérir un exemplaire abordable, par curiosité, en souvenir de ce mini-computeur que je voyais encore dans les magasins, jouant des coudes avec le SHARP PC-1403, à l’heure où la grande mode des mini-computeurs finissait en France.

Mon modèle est en piètre état, bien abîmé, une touche manque et la ligne supérieure est parsemée de pixels manquants. En jouant de la molette de contraste ou en inclinant la machine, il est possible malgré tout de ne pas trop souffrir de ce défaut.

Le CASIO FX-850P me parait illustrer un jalon dans l’aventure de l’informatique portable de cette époque.

Replaçons-nous au début de l’histoire, dans les années 70, par exemple à l’arrivée des TI-57 58 et 59. La petite TI-57 propose à l’utilisateur de programmer, qu’il s’agisse de problèmes mathématiques ou bien de s’amuser à concevoir des jeux. Le manuel est pédagogique, il dédramatise, encourage, mais le ton reste professionnel, dogmatique presque, on attend de l’utilisateur qu’il programme sérieusement, avec de la structure, des sous-programmes. Ces machines n’ont pas encore un aspect grand public, elle s’adressent aux scientifiques, aux techniciens, aux étudiants. Pour autant, l’utilisateur n’est pas tenu de se débrouiller seul. Des solutions toutes faites lui sont offertes pour les modèles plus puissants : une bibliothèque de cartes magnétiques déjà programmées pour l’ancêtre TI-SR52, les fameux modules de ROM pour les TI-58 et 59. Les calculs à programmer et préprogrammés ont le même statut, il n’y aura pas de honte à ne pas tout programmer soi-même.

Puis arrive les mini-computeurs et leur langage Basic. Cette fois, l’appareil se destine à tous, on programme par besoin autant que pour découvrir ou s’amuser, voire impressionner les amis, se sentir dans le coup. Programmer pour apprendre à programmer est une curieuse démarche, circulaire, tautologique comme disent les amateurs de mots sérieux, qui se retrouvera dans les programmes de l’enseignement où l’utilisation d’ordinateurs sera destinée à l’apprentissage de l’informatique. Comme si on avait acheté une machine à laver pour apprendre à se servir d’une machine à laver ?

Au bout d’un moment, un pavé de calcul scientifique fait son apparition sur certains modèles pour le calcul direct, décidément plus pratique qu’en tapant les mots Basic. Puis apparaît le CASIO FX-850P. Mais que voit-on ? Une solide bibliothèque de programmes y est intégrée. Une boucle est bouclée ? Comme au temps de la TI-58, aurions-nous là une définition de la plate-forme de calcul idéale : machine scientifique programmable épaulée par une large bibliothèque d’excellents programmes ?

Je connais trop mal cet appareil et de vrais utilisateurs en ont dit tellement plus et mieux que moi que j’arrête ici mes bavardages.

Voici en particulier un excellent article du site Les pas perdus qui cerne bien ce puissant appareil:

http://www.emmella.fr/page3836-3323-4722-5340-9435__5949-6564-1819-9072-2343.html

 

CASIO FX-48

1975, naissance de notre carte à puce à mémoire

1978, des calculatrices, aussi fines que le permettent les piles bouton et l’afficheur, adoptent volontiers ce format, synonyme de modernité et d’une extrême portabilité.

La CASIO FX-48 est une des toutes premières à jouer les cartes à puce. Son écran jaune est minuscule. Le clavier scientifique est à la fois si riche et si ramassé qu’il faut à la petite 48 deux touches secondaires F1 et F2 pour tirer la quintessence des 20 touches restantes, dont une panoplie complète de fonctions statistiques ! Tout cela en 39 grammes …

 

 

 

CASIO FX-5500

La CASIO FX-5500 est une machine singulière. D’un format horizontal qui rappelle à coup sûr les Ordinateurs de Poche des années 80, elle en reprend le long afficheur LCD ainsi que la molette de contraste.

La 5500 n’est pas vraiment programmable, elle est pourtant davantage qu’une simple calculatrice scientifique. Ses spécialités sont la manipulation des formules : factorisation, simplification, développement. Les résolutions d’équations sont aussi au rendez-vous, y compris les systèmes à 2 ou 3 inconnues. Il existe trois mémoires dédiées aux formules (I, II, III), qui peuvent au besoin s’enchaîner les unes aux autres.

Le grand écran de 24 caractères est particulièrement adapté à l’affichage des longues propositions. Les exposants sont représentés comme il se doit en écriture naturelle, grâce notamment à la touche d’entrée dédiée Xn.

Des fonctions spécialisées bien sérieuses, on le voit, pour une machine à l’aspect métallique très agréable. Des couleurs vives, un volume et un poids idéaux en mains, la CASIO FX-5500 est une calculatrice qu’on manipule avec un vrai plaisir. Un couvercle de plastique se clipse en façade sur deux fines charnières qui permettent d’ouvrir et refermer la machine à la demande.

Quand la 5500 fut-elle produite ? Quelques indices placent le curseur à proximité de l’année 1986, sans certitude absolue cependant.

Machine singulière dans sa présentation horizontale et ses spécificités, la CASIO ne me parait pas isolée pour autant dans le paysage du calcul des années 80. Je vois dans le CANON F-300 et la SHARP EL-5100, deux machines au destin voisin : nées en pleine décennie des Pockets Computer programmables en Basic, en ayant hérité l’aspect et l’écran généreux, pourtant non programmables ou presque, et simplement totalement originales.

 

TECXON LC-670

Dans un article précédant je mettais en lumière une calculatrice quasi inconnue d’un constructeur qui ne l’est pas moins.

Une magnifique LC-650 venait de surgir de l’anonymat. Aujourd’hui c’est au tour de la LC-670, qui confirme l’existence d’un solide air de famille au sein du catalogue TECXON.

Calculatrice programmable, la LC-670 est manifestement la jumelle technique, comme plusieurs autres, de la célèbre CANON F-73.

 

 

SHARP PC-1350

SHARP_1360

Je l’ai vu arriver en 1984. Je pensais avoir compris ce qu’était un PC-1211 ou un 1251 : des calculatrices programmables de nouvelle génération, ultra modernes. Mais je ne comprenais pas le PC-1350. Sans doute montrait-il la direction que prenait désormais le phénomène Ordinateur de Poche, avec une inflation galopante des caractéristiques, dont cet écran vu comme hypertrophié, surplombant un clavier chétif, purement fonctionnel, sans âme. Mais pourquoi un si grand écran ? pourquoi autant de mémoire ?

Voilà comment mes yeux tout neufs de 1984 percevaient cet objet, une sorte d’alien-Computer, une dérive inexorable à un moment où tout à été dit et que seul un accroissement obstiné des performances peut encore retenir les acheteurs.

C’était une erreur. Mon regard d’aujourd’hui est tout autre. Le PC-1350 est une vraie évolution des mini-computeurs initiaux. Il n’est évidemment plus une calculatrice. Il en possède encore des fonctions mais c’est désormais plus que cela. Son écran graphique, sa mémoire vaste, ses nombreux périphériques le destinent à des tâches plus sophistiquées et créatives.

Tenir un PC-1350 en mains est un vrai plaisir. L’appareil est lourd, les lignes métalliques nettes. L’écran est confortable et 30 ans plus tard ses proportions ne me choquent plus.

Commodore LC4512

CBM_4512-1

Une calculatrice Commodore qui pour une fois n’est pas une épaisse machine à petits chiffres rouges.

Le géant Commodore, très présent sur le marché des calculatrices tout au long des années 70 a parfois laissé de côté ses gros afficheurs à diodes rouges pour de modernes et fins dispositifs LCD. Ce sera le cas avec les LC4512 et LC43SR. Rencontrer ces modèles discrets et peu répandus n’est pas chose facile.

Voici donc la LC-4512, une Commodore scientifique tardive (1978), légère et extra-plate, du moins pour la partie clavier.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ses formes ne sont pas habituelles. Est-ce en raison de la tradition maison du profil biseauté ? ou de la nécessité de caser les deux lourdes piles AA ? Toujours est-il que le profil est inédit, avec une zone clavier étonnamment mince qui se termine par un afficheur fortement incliné à 40°. L’originalité se poursuit avec de larges dentelures sur tout le pourtour.

Pour être complet, il m’a été donné de voir récemment une calculatrice embarquant une imprimante intégrée qui utilisait précisément le corps de cette 4512, et alors on comprend mieux. Je n’ai malheureusement pas gardé trace de cette image.

Côté technique, la LC-4512 est une scientifique complète, non programmable, animée par un processeur Toshiba, le même sans doute que dans la Toshiba SLC-8300, sa jumelle technique. L’afficheur, jaune, typique de cette période, est à 8 positions avec zone d’exposant dédiée et un splendide témoin « Error » qui donnerait envie de tenter les frappes interdites juste pour le plaisir de le faire surgir. La précision est basique et la vitesse de calcul vraiment tranquille.

Le clavier est d’excellente qualité, les touches quasiment affleurantes. Leur courte course produit un déclic souple et net qui accompagne chaque appui dans la douceur.

Avec ses touches de couleur vives, l’écran jaune, le design unique, une belle qualité de construction, la Commodore LC-4512 est une machine de caractère, qui en met plein les yeux, et restera sans doute et c’est dommage l’une des toutes dernières calculatrices produites par le géant Commodore.

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SHARP EL-531

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Chez SHARP, le numéro 531 fut abondamment décliné au fil des âges.

Il se pourrait bien que le modèle ci-dessus soit un des tout premiers, produit dès 1983 ou 1984.

Comme dans d’autres versions de 531, nous trouvons une fonction qui mérite d’être décrite, il s’agit de la double flèche horizontale visible au dessus de la touche F↔E.

La double flèche horizontale ⇐ ⇒ permet de visualiser à la demande et de façon volatile l’ensemble des chiffres composant une valeur partiellement masquée par un exposant de 10. Par exemple, un résultat affiché -2.6013 -54 qui montrera -2.6013729 après sollicitation de ⇐ ⇒ puis reprendra l’affichage initial après toute nouvelle pression. Si aucun exposant n’est affiché, la touche sera sans effet constatable puisque aucun chiffre n’est masqué.

Quant à la touche F↔E, généralement présente sur les machines privées du switch FSE (notations Fixe-Scientifique-Ingénieur), elle alterne à la demande et de façon volatile un affichage avec et sans exposant de 10. Si la valeur n’est exprimable qu’avec un exposant de 10 (cas d’un nombre supérieur à 99999999. ou inférieur à 0.0000001), F↔E sera sans effet. Par exemple, un résultat affiché 0.0000243 révélera 2.4325 -05 après sollicitation de F↔E et reprendra son expression initiale après toute nouvelle pression.

Si F↔E ne modifie que l’affichage de la valeur sans la modifier, la double-flèche montrera non pas une valeur, mais la simple information d’une liste des chiffres constitutifs de la mantisse d’une valeur. Privée de l’exposant de 10, celle-ci n’a pas le statut de nombre.

La EL-531 est alimentée par deux piles AA, qui vont lui procurer sans aucun doute une autonomie énorme. Pour les remplacer le jour venu, point de trappe à ouvrir : Dans l’idéal, on appuie sur la languette du haut et c’est tout l’arrière du boîtier arrière qui s’ouvre. Sauf qu’à défaut d’un ongle long et rigide, un outil sera nécessaire, d’autant plus qu’après avoir enfoncé la languette, quelques clips internes fragiles s’opposeront encore à une ouverture facile. Un badge plastique usagé peut constituer cet outil universel et non destructeur.

La EL-531 s’éteint au bout d’une dizaine de minutes en l’absence d’activité. En revanche elle ne sait pas conserver de valeur en mémoire après extinction, que celle-ci soit déclenchée par OFF ou bien automatique.

 

MBO ALPHA 4000

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On jurerait l’avoir déjà vue quelque part.

La MBO A 4000 est le type même de calculatrice extra-plate de la fin des 70e. La 4000 est la petite soeur de la 5001, membre de la grande famille des machines à processeur NEC-1856G.

La 4000 est plus simple, plus ancienne aussi. Elle est d’ailleurs la parfaite jumelle technique de l’archaïque SEARS LC-87.

Les deux MBO, 4000 et 5001 présentent un aspect quasi identique. Il y bien longtemps, en 1980, j’avais vu dans un magasin de matériel de bureau de Soissons une calculatrice qui ressemblait beaucoup à cette 4000. Elle était vendue très chèr (399 Francs), sous la marque SANYO. Quand j’ai trouvé bien plus tard la MBO 5001, j’avais cru la reconnaître. Mais du coup avec cette 4000 que je découvre, je ne sais plus laquelle des deux est la SANYO de mes souvenirs. Et je ne le saurai jamais.

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TI-30 Galaxy

Un emblème de la ligne Galaxy, cette gamme de calculatrices de format horizontal lancée par Texas-Instruments au début des années 80.

La TI-30 fut décidément un modèle de toutes les époques, énormément diffusé, décliné sous toutes formes et couleurs. La toute première était une grosse calculatrice à chiffres rouges. Des milliers d’exemplaires plus tard, la TI-30 poursuivait sa carrière avec un afficheur moderne à cristaux liquides. Plus tard encore, la TI-30 prenait une disposition horizontale, en pleine mode des Pockets Computers. Hewlett-Packard faisait de même avec ses modèles « Voyager« .

La TI-30 Galaxy n’a pas été ma TI-30 préférée. Son allure me heurtait : une disposition horizontale dont je ne voyais pas l’utilité, un petit afficheur standard perdu dans les quinze centimètres disponibles – surtout qu’en notation scientifique la mantisse ne dépasse jamais 5 chiffres ! -, de grosses touches carrées pleines de points antidérapants … Cela me faisait l’effet d’un gros jouet en plastique.

Mon petit frère en son temps eut sa TI-30 Galaxy, qu’il a bien usée. Aujourd’hui je constate que cette version reste très appréciée, recherchée par les amateurs, elle a bien marqué les esprits.

En cherchant sur le net, j’ai appris qu’il avait existé deux TI-30 Galaxy distinctes, l’une produite en 1984 au Japon (c’est la mienne), une autre en 1987 en Italie. Bien que d’aspect identique, elles n’ont pas les mêmes circuits, et pas le même nombre de piles.

Machine originale, la TI-30 Galaxy montre les quatre niveaux d’opérations en attente grâce à des témoins apparaissant sur la gauche de l’écran au gré des priorités d’opérateurs ou de l’usage de parenthèses.

Par exemple, la capture ci-dessous montre, en haut et de gauche à droite, les symboles d’addition, de multiplication et d’élévation à la puissance. Au milieu nous avons les symboles de soustraction, de division et d’extraction de racines.

Au sujet de cette dernière opération, l’ordre d’entrée des données est inhabituel. Ainsi pour extraire la racine 5e de 100, au lieu de la séquence classique où l’on tape [« 5 »; « touche d’extraction »; « 100 »; « = »], il convient de taper ici le contraire [« 100 »; « touche d’extraction »; « 5 »; »= »].

Machine bien construite, solide, inusable, la 30 Galaxy est dotée d’un bon clavier, en particulier – fait habituel chez Texas Instruments – les touches en double ou triple hauteur dont la frappe sera toujours efficace, où que le doigt se pose.

Pour aller plus loin, le Datamath Museum

CANON F-300P

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Canon a incontestablement produit beaucoup de calculatrices originales. Des Pocket Computer aussi, enfin juste un seul, le X-07, qui a toujours ses fan-club aujourd’hui.

Et entre les deux, Canon signe en 1983 le F-300P, une calculatrice scientifique programmable, d’une conception peu banale, qui se donne l’aspect d’un Pocket Computer.

Les performances et caractéristiques ne sont pas époustouflantes pour autant, bien que les fonctions statistiques soient étoffées. Idem pour l’aspect programmation qui peut décevoir, avec notamment 336 pas de programme, ce qui est un triste minimum. Point de langage Basic, et une notion de boucle automatique qui semble inconnue. La décrémentation est bien prévue mais le bouclage doit être réalisé à la main autant de fois que nécessaire, que c’est bizarre.

Continuons notre exploration. Je constate qu’à l’instar du Ti-95 Procalc, le F-300P a su exploiter sa disposition horizontale pour déployer un écran de belle taille. C’est rarissime. Et ici, c’est carrément du 20 caractères sur 4 lignes de haut. Précisions que la ligne supérieure est réservée à l’affichage des statuts et codes d’erreur, la ligne inférieure est dédiée aux entrées tandis que les deux du milieu montrent opérandes et résultats du calcul précédent. A noter des caractères affichés au format 6 X 5 points, une singularité de plus.

Les caractères alphabétiques sont disponibles, dont un « O » étonnant qui ressemble à une pomme, comme celui du SHARP PC-1211. La convention d’écriture du zéro intégrant une barre diagonale n’est pas encore appliquée sur ces deux modèles, qui rappellent du coup leur âge vénérable.

La frappe d’un calcul au clavier serait plutôt naturelle si la manipulation des mémoires n’était pas aussi littérale. Les variables n’ont pas encore de transcription symbolique et la ligne est donc un mélange d’écriture naturelle et de blocs comme RM04 (par exemple « 6 x ( 8 + RM04 ) ». Au sujet des mémoires, elles sont au nombre de 7 par défaut (00 à 06). Comme elles peuvent être étendues à 48, leur adresse comporte toujours deux positions. Gare au 0 de RM04, oublié, la réponse sera dans ce cas l’affichage d’un « ?« , symbole d’erreur du F-300P.

La programmation se résume décidément à une simple mémorisation de formules. Les caractères alphabétiques sont acceptés pour l’insertion de messages, c’est bien mais reste décevant pour un appareil de cette allure.

Pour finir, une dernière étrangeté, un peu saugrenue celle-là : quand on regarde derrière le F-300P, tout est à l’envers ! légendes, n° de série, etc. ont la tête en bas …

On le voit le Canon F-300P est une machine difficile à classer. Des fonctions courantes, plutôt simples, un maniement très original, peu intuitif (manuel indispensable), l’aspect d’un Pocket Computer, pas seulement par la disposition ou l’écran, la taille est aussi imposante, la surface est à peu près celle du SHARP PC-1500. Et aussi la présence d’un port pour une sympathique imprimante, voilà qui serait inhabituel pour une simple calculatrice.

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TECXON LC-650

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C’est un fait que dans ce blog, une place importante, quasi obsessionnelle, est accordée à une obscure sous-famille de calculatrices, typiques de la période charnière de la fin des années 70. Au sein de cette famille, un point commun : sous une forme plus ou moins camouflée, il s’agit de répliques techniquement exactes en tous points d’une calculatrice extraordinaire, pour moi en tous cas : ma toute première machine scientifique, une Mondimat de La Redoute, que j’ai si longtemps crue unique.

La Mondimat savait faire deux choses inédites : montrer parfois 11 chiffres significatifs et afficher la factorielle de 73. Pendant des années, aucune des calculatrices passées entre mes mains n’a présenté ce comportement singulier.

Puis j’ai découvert une ADLER LC-1002, et y ai reconnu avec stupéfaction une forme complètement revisitée mais techniquement identique de ma Mondimat. Puis une MBO, puis une NSC, puis une 4e, une 5e …

A ce jour, c’est près de quinze de ces « clones » pittoresques que j’ai réunis, et il en existe encore d’autres. Avec un constat qui va complètement à l’encontre de mon sentiment initial : la plupart des calculatrices scientifiques LCD extra-plates à 10 chiffres qui déferlèrent vers 1978 furent tout bonnement construites autour du même processeur : le Nec D1856G. Rares furent les constructeurs qui s’en passèrent, l’immense majorité des autres, y compris prestigieux (Canon, Panasonic, Sanyo …) faisant appel à ce cœur électronique commun, décliné de sous des dispositions de claviers et habillages les plus divers.

J’ai pu me procurer cette rare et jolie TECXON, qui me vient de Bulgarie. Une marque peu connue, peu étoffée (moins de 5 modèles référencés à ce jour), peu assumée avec son manuel de 6 pages minuscules mentionnant juste Slide Rule en couverture, signe d’une TECXON vraisemblablement bon marché.

Comme la Logitech LC90S, la TECXON s’orne en façade d’une illustration de la célèbre courbe de Gauss. Le calcul des probabilités selon la distribution normale était le signe d’une machine puissante, le nec plus ultra des fonctionnalités scientifiques de l’époque.

Je rappelle une fois encore, pour le plaisir (mais peut-être pas celui du lecteur), en quoi réside l’identité technique de ces « nec-machines » : une panoplie de fonctions absolument identiques, toujours les mêmes couples de légendes de touches, toujours un interrupteur et un seul, des résultats de calcul rigoureusement identiques, même dans les décimales les plus poussées, des symboles LCD à l’aspect immuable, jamais d’extinction automatique, jamais de mémoire continue, toujours le zéro à gauche, toujours les 4 « shifts » de fonction secondes : le INV, le F, le HYP, le ∑out, le luxe d’un champ de calcul culminant à 9.9999999 E 106, et quatre décimales décidées à afficher au mieux toutes conversions Degrés-Minutes-Secondes en invoquant s’il le faut … un 11e chiffre !

Mais hormis ces contraintes, une liberté complète peut s’épanouir et chaque constructeur peut se démarquer, à défaut d’avoir conçu son propre modèle : une grosse carrosserie à piles AA ici, un afficheur gris là, l’interrupteur à droite ou à gauche, une dispersion sans tabou des touches jamais au même endroit d’un clavier à l’autre, parfois un énorme manuel très fourni, d’autres fois trois feuillets indigents. Et ne parlons pas des couleurs …

Le partage d’une électronique commune s’est rencontré à maintes reprises dans l’histoire des calculatrices, mais l’ampleur de celui-ci me parait remarquable, en particulier par le nombre et la notoriété des marques concernées. Si j’ai pu dénombrer 5 ou 6 modèles qu’il me tarde encore de saisir, je pense qu’il est en a existé d’autres encore, sans doute trop peu diffusés à l’époque pour franchir les barrières du temps. Sanyo possède bien sa nec-machine, alors pourquoi pas Toshiba ou Brother ? A vérifier un jour … Je note que les quatre grands constructeurs toujours actifs à ce jour que sont Casio, Hewlett-Packard, Texas-Instruments et Sharp sont restés à l’écart de l’aventure.

La TECXON LC-650 répond parfaitement à la définition d’une Nec-machine : Incarnation inédite et pleine de caractère d’une calculatrice toujours unique, ma vieille Mondimat de 1980.

Dernière minute ! : la LS-650 a une sœur jumelle : la LC-670 programmable !

 

 

 

CASIO FX-790P

CASIO_FX-790P

Il est bien souvent difficile de situer précisément l’année de lancement d’un modèle de la décennie 80 tant il s’en est produit. C’est le cas pour la famille très nombreuse des FX-770P à 795P. Le prospectus reproduit ci-dessous permet de situer l’arrivée du FX-790P au cours de l’année 1986.

Lorsque sort le 790, les tout premiers Pockets Computers sont désormais loin. CASIO semble muer en raison la passion qu’ils avaient suscitée. La présentation sombre, sans couleurs vives, le concept pliable de ce 790 évoquent le sérieux, le rationnel, le professionnel.

Après l’avoir vu dans des magazines, je le découvris de mes yeux à la FNAC de l’Avenue de Ternes à Paris. Il se trouvait placé bien en valeur, et j’étais étonné du succès de cette machine qui semblait indiquer un nouveau cap. De jeunes cadres encravatés, bien sérieux eux-aussi, papillonnaient autour cherchant à le prendre en main, le toucher, avec un sourire non contenu de convoitise.

Le FX-790P était high tech, ce qui se faisait de plus actuel en matière de Pocket basic programmable. Son design fonctionnel faisait mouche. Replié en deux, il entrait dans n’importe quelle poche, pour en surgir au bon moment et estomaquer les collègues.

L’ultime version de cette famille sera le FX-795P. Son aspect, quoique identique au premier coup d’œil à celui du 790, allégera discrètement le cadre métallique dans lequel ce dernier semble emprisonné.

Ci-dessous le prospectus, daté du mois d’août 1986

 

SINCLAIR Enterprise Programmable

En 1982, le magazine L’Ordinateur de Poche publie un large panorama des calculatrices programmables du moment. Principalement de prestigieuses américaines, des japonaises prometteuses mais pas seulement.

La rédaction se félicite d’avoir pu inviter dans ce comparatif deux improbables modèles anglais, si difficiles à se procurer qu’ils n’y figureront qu’à titre symbolique. Ce sont les SINCLAIR programmables Cambridge et Enterprise.

Ces machines ne furent sans doute jamais vendues en France. Internet permet aujourd’hui de les voir enfin de près.

La SINCLAIR Enterprise Programmable n’est pas la plus répandue ni la plus ancienne. Elle fut produite à partir de 1978. Elle offre en effet des possibilités de programmation, qui ne sont pas anecdotiques.

Les bons points sont la capacité totale de 79 pas, et la possibilité d’une édition efficace. Au passif, l’unique test Go If Neg n’autorise pas une grande souplesse. D’autant que les codes combinés ne sont pas gérés (par exemple, Goto 25 consomme 3 pas, un pour le Goto, un pour le 2, un pour le 5), ce qui fait fondre les réserves de pas à grande vitesse.

Les branchements se font en direct et non par label, voilà qui est acrobatique pour les instructions demandant plusieurs pas. Heureusement, on peut compter sur l’éditeur pour caler les programmes au millimètre. Enfin les codes de touches sont étranges et ne livrent pas facilement leur logique. A noter que sur mon modèle visible en bas d’article, une sérigraphie supplémentaire, de qualité mais pas d’origine, vient épauler l’apprenti programmeur, qui trouve pour chaque touche le code correspondant.

Les SINCLAIR ont une grande réputation d’originalité, voire de génie. La conception de la mémoire programme semble ici en tous cas unique. Comme dit plus haut, la capacité de programme est de 79 pas. Il existe pourtant un pas 00. Pourquoi pas 80 pas alors ? Et bien parce qu’au pas 00, il ne se passe rien. Un programme commencera d’ailleurs au pas 01. Et si avant de le lancer on initialise par un Goto 00 manuel, l’appui sur RUN ne lancera rien du tout. Un second RUN sera nécessaire. En examinant les exemples du manuel, on comprend que le protocole adéquat pour terminer un programme est de le conclure par un Goto 00. Le pas 00 est donc un STOP, bien placé car le programme se trouve ainsi déjà en situation d’être lancé de nouveau.

Si la petite sœur Cambridge n’a pas très bonne réputation en matière de précision, l’Enterprise s’en tire mieux, révélant d’ailleurs une certaine parenté de processeur avec la NOVUS 4650, machine pourtant non programmable. La vitesse de calcul de l’Enterprise n’est pas élevée, mais pas catastrophique pour autant. Elle bat la TI-57 à la course, et se montre 2 fois plus rapide que sa contemporaine Commodore P50.

Au chapitre des caractéristiques, nous avons affaire à une scientifique plutôt complète, sans toutefois les statistiques, et 7 mémoires sont disponibles. L’alimentation est assurée par une pile de 9 Volt. Sur mon modèle, la pile ne suffit plus. Il est nécessaire de lui adjoindre une connexion par câble à la prise murale.

Pour remplacer la pile, point de trappe. On dégage un ergot au sommet de la machine, et celle-ci s’ouvre en deux ! Effet saisissant. Toute la façade se trouve ainsi déposée, tandis que les entrailles sont à nu, et donc aussi le logement de la pile.

Le design très personnel de la Sinclair Cambridge est célèbre. Celui de l’Enterprise est plus conventionnel. C’est incontestablement une très jolie machine, de dimensions plus importantes que sa petite sœur, vraiment minuscule.

Un détail ultime et pittoresque qui montre que nous sommes bien dans l’univers original de Sinclair : la touche au triangle noir en haut à gauche. Une pression donne accès aux fonctions secondes, une deuxième bascule en mode de programmation, une troisième (!) fait apparaitre un « F » donnant accès aux fonctions secondes programmées, tandis qu’une quatrième et dernière pression replace la machine dans son contexte initial.

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Merci à kweeky

SEARS LC-87

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Connue aussi sous le nom de APF 5602, et sûrement d’autres, la SEARS LC87 est une des premières extra-plates LCD de la fin des années 70.

J’ai bien cru que jamais je ne pourrais voir cette petite machine fonctionner. Quand je l’ai prise en mains, elle ne s’allumait pas. J’ai alors pensé aux piles. J’ai ôté les deux vis au bas du panneau arrière puis ai constaté de gros dégâts au niveau du logement des 3 piles LR-44, celles-ci recouvertes d’une sinistre mousse verte du plus mauvais augure.

Deux autres choses me contrariaient : l’écran LCD traversé par une large auréole interne, comme si un liquide s’y était écoulé. Et la façade en alu, présentant de sérieuses déformations latérales dues à une probable tentative de la décoller de son châssis en plastique.

Dans un premier temps, j’ai ôté les piles puis nettoyé le logement à l’aide d’une brosse à dents. Le vert de gris a été détaché aussi délicatement que possible des contacts. Mais ceux-ci, fragilisés, se sont cassés en plusieurs endroits pendant l’opération, tout en conservant une certaine capacité de contact malgré tout. Je me suis aussi efforcé de désolidariser complètement la pellicule en alu de la façade, comme avait tenté de le faire le précédent propriétaire. Ceci fait j’ai pu redresser les parties tordues avec un petit marteau, puis ai remis en place la façade, non sans avoir placé de petits points de colle ici et là. L’aspect était redevenu plus flatteur.

J’ai placé ensuite 3 piles LR-44 puis ai fébrilement basculé l’interrupteur sur ON. Sans succès. En exerçant une pression ferme sur la pile dont le contact était le plus abîmé, j’ai enfin obtenu l’affichage d’un magnifique zéro. Plus qu’à espérer que le couvercle revissé exerce la bonne pression. Ce fut bien le cas, la machine était revenue à la vie. J’ai pu constater que l’auréole du LCD restait sans effet sur l’affichage. Machine réparée !

La SEARS apparaît comme une extra-plate LCD archaïque, charnière entre deux époques. Si les fonctions qu’elle propose sont strictement celles qu’on retrouvera sur quantités de modèles jusqu’au début des années 80, en revanche plusieurs détails signent une ancienneté qui la ferait remonter selon moi à l’année 1977. Parmi ceux-ci et non le moindre, la fausse platitude du profil. L’épaisseur est encore d’un centimètre, et les champs latéraux, loin de se cacher, sont habillés d’une belle couleur sombre qui rappelle le chic de certaines grosses machines plus anciennes. On peut aussi s’étonner du peu de témoins LCD disponibles sur l’écran.

Des calculs poussés d’arrondis révèlent un processeur d’ancienne génération, avec une précision inférieure à celle des modèles analogues qui s’apprêtent à déferler.

Le manuel désigne ce modèle sous deux noms différents : LC-87 et 711.58321. Ce second nom très bizarre est rappelé au dos de la machine. En revanche pas d’inscription LC-87 visible, mais à première vue seulement. Pour une raison que j’ignore, l’usure peut-être, le logo SEARS LC-87 n’est visible qu’en vision rasante, sous l’écran.

Une caractéristique intéressante : un clavier de qualité, d’un bon toucher. Et aussi le signe d’appartenance à toute cette génération de calculatrices : la capacité d’afficher des nombres aussi grands que l’afficheur le permet, la factorielle de 72 par exemple, affichée 61234. 99, soit en décalant le point décimal aussi loin que possible sur la droite.

 

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SANTRON 565

SANTRON565

Très belle petite machine que la SANTRON 565  ! Les couleurs de touches, l’afficheur, l’habillage en aluminium, l’élégant carnet marron très classique, tout cela fait de la SANTRON une merveille de sa génération (fin des années 70).

Par malchance, mon modèle refuse de fonctionner, sans que j’en devine la raison.

L’examen du clavier et de l’afficheur (notamment les témoins LCD) montrent assez nettement une forte parenté avec l’IBICO 94.

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Texas-Intruments TI-45MSP

Une perle rare. La TI-45 MSP est une machine qu’on cherche longtemps.

Le concept est rare en lui-même : MSP signifie « micro scientific printer« . Des MSP, on en compte sur les doigts d’une main, ou un peu plus. Ainsi on connait, outre la TI-45,  la PANASONIC JE-611P, la SHARP EL-550, la CANON FP-10, machines que j’ai la chance de posséder, et d’autres que je cherche et espère bien trouver un jour : la CANON FP-11, la HP-19C … ces deux dernières étant programmables.

La TI-45 MSP, machine de 1984, est une scientifique plutôt complète. Son clavier est très bon, ce qui n’a pas toujours été le cas chez TI. L’imprimante réagit vite. A noter que le module d’impression s’insère parfaitement dans la machine, rouleau de papier compris, sans que le design soit en aucune façon pénalisé. Bien au contraire la TI-45 est une très fine et jolie machine.

Cette fois encore, je cherche les motivations qui ont pu conduire les grands constructeurs à concevoir leur propre modèle de MSP.  Pour quel usage ? et pourquoi un nombre si limité de modèles ?

  
TI-45MSP2
TI-45MSP3
TI45MSP0

CASIO FX-8000

CASIOFX8000
 

Tout à la fois calculatrice scientifique, chronomètre et gestionnaire d’alarmes la CASIO FX-8000 reste typique de la production de la fin des années 70 : extra-plate, afficheur LCD jaune, et façade métallique.

Mon modèle est dans un état moyen. Le grand commutateur en particulier est devenu trop instable pour une utilisation confortable des chronomètres.

L’aspect calculatrice est très classique. Une particularité d’affichage cependant : sachant que la mantisse d’une valeur ne peut avoir qu’au plus 6 chiffres sur cette machine, mais que rien ne bloque une saisie de 7 ou 8 chiffres, au moment de l’appui sur la touche d’exposant la mantisse se verra tronquée à 6 chiffres, tandis que le point décimal restera affiché à sa position actuelle.

Par exemple, si je veux taper la valeur 78945612. E 26, l’écran affichera dans un premier temps 78945612. (la position du point est normalement à droite par défaut), puis à l’appui de EXP, il passera à 789456  0.0 soit en conservant la position initiale du point décimal sur l’afficheur, puis 789456  2.6 après l’entrée de l’exposant de 10. Une pression sur EGAL restituera la valeur dûment mise en forme 7.89456  33.

Le point décimal au sein de la zone d’exposant ne se rencontre qu’à l’entrée de la valeur, jamais à l’affichage d’un résultat.

Grâce à ma CASIO FX-8000, je peux enfin mesurer la rapidité de mes machines programmables avec un redoutable chronomètre !

 

TRIUMPH LS822A

Cette splendide calculatrice extra-plate de la fin de années 70 ressemble en tous points à une TRIUMPH 822 qui serait carrossée telle une ADLER LS1002.

On retrouve les marqueurs temporels : les chiffres « jaunes », les commutateurs mécaniques, l’absence de mémoire permanente et d’extinction automatique.

Et aussi le symbole indéfectible de la marque : le bleu du PLUS, le rouge du MOINS, le jaune du C/CE.

 

SANYO CZ1205

Machine extra-plate du début des années 80 produite par le géant du calcul SANYO. l’indication « Power guard System » rappelle que nous avons affaire ici à une des toutes premières calculatrices pourvues de l’extinction automatique au bout de quelques minutes d’inutilisation.

SANYOCZ1205

CANON FP-10

CANON_FP10

J’ai longtemps cru cette calculatrice définitivement inaccessible. Je n’en connaissais que quelques rares photos. Et voilà qu’un jour, l’occasion se présente d’acquérir à mon tour cette singulière machine.

La CANON FP-10 n’est pas qu’une simple calculatrice scientifique. Elle est munie d’un dispositif d’impression. Elle est donc membre d’une famille très fermée de six machines tout au plus, conçues sur le principe de la calculatrice scientifique de poche à imprimante intégrée.

Les autres membres du club très fermé sont : PANASONIC JE-611P, SHARP EL-550, CANON FP-11, HP-19C, TI-45MSP. Je parle bien ici de calculatrices scientifiques et non financières ou commerciales. A noter que la CANON FP-11, et surtout la HP-19C sont aussi programmables.

Si la PANASONIC et la TI intègrent parfaitement le dispositif d’impression, préservant un design fin et élégant, cela devient plus dur pour la SHARP et la CANON FP-11, plutôt épaisses, et plus encore pour les HP-19C et la FP-10 ici présente, cette dernière dissimulant mal son volume général. A sa décharge, elle est la seule à embarquer un rouleau standard de 58 mm, comme les machines de bureau. Du coup, le rouleau se fixe à l’extérieur de la coque, seul le dispositif d’impression se trouvant réellement embarqué.

Produite au début des années 80, l’alimentation de la FP-10 est assurée par un bloc accus. Les fonctions disponibles sont classiques pour une scientifique, excepté la touche LA (comme Last) qui renvoie le dernier résultat.

Calculatrice de dimensions importantes (10 cm de large, 4 d’épaisseur, 18.5 de haut et 415 g sans rouleau), la FP-10 est-elle encore une machine de poche, ou bien occupe-t-elle une position intermédiaire, aussi à l’aise en usage nomade que posée sur un bureau ? Elle est en tous cas indéniablement puissante, ultra portable et autonome, ses batteries lui ôtant le fil à la patte des machines de bureau classiques. Pour trancher définitivement, il faudrait connaître le type de tâche que lui destinait son constructeur. De façon générale, pour quel usage spécifique ont bien pu être conçues ces atypiques scientifiques à imprimante en nombre si restreint ? à coup sûr j’aimerais le savoir.

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SHARP PC-1403

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Le SHARP PC-1403 fut un best-seller des années durant.

A la suite des PC-1401 et 1402, produit à partir de 1986, il poursuit la nouvelle piste que suivent alors les ordinateurs de poche. Initialement destinés avant tout à la programmation, ces appareils tentent maintenant de répondre au besoin d’utilisateurs demandeurs de solutions de calcul plus immédiates. Le PC-1403 est donc à la fois une bonne calculatrice scientifique et un mini computeur puissant.

L’afficheur offre une capacité confortable de 24 caractères alphanumériques. Pour ceux qui jugeraient la mémoire de 6800 octets trop limitée, il a existé une version plus musclée, le 1403H, pourvu de 32000 octets.

Le SHARP PC-1403 est un très bel appareil, en particulier d’une grande finesse (9.5 mm). J’ignore combien de temps il fut produit. En tous cas, c’est le dernier ordinateur de poche, avec le CASIO FX-850P que je pus encore apercevoir dans le rayon des magasins, à une époque où beaucoup avaient déjà oublié ces fameux ordinateurs de poche, emblématiques des années 80.

Ci-dessous, le modèle « H », reconnaissable à son logo orange « 32KB« 

PANASONIC JE-8433U

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Sans doute peu de choses à dire sur ce magnifique objet, si ce n’est sa taille, toute petite ! On est tout près du format carte de crédit.

La PANASONIC JE-8433U est la toute petite sœur de la déjà minuscule JE-1433U. Scientifique de base, avec les statistiques tout de même, et un afficheur jaune étroit de 8 chiffres.

La PANASONIC 8433 est une des rares calculatrices capables de dépasser l’exposant 99 en décalant le point décimal d’autant de positions que lui permet son afficheur. Il est donc possible d’afficher sur ce modèle la factorielle de 72 quand l’immense majorité des machines ne peuvent dépasser la valeur 69.

De quand date précisément cette calculatrice ? Il est probable que les deux sœurs soient contemporaines et aient été produites aux abords immédiats de 1983. Elles sont par ailleurs l’une et l’autre Made in Japan.

Ci-dessous, trois sœurs PANASONIC LCD du début des 80e. La photo rend bien compte de la taille microscopique de la JE-8433U !

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SHARP EL-506P

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Une des belles SHARP scientifiques de la première moitié des 80e.

Les 506H, 506P et 506A sont toutes trois des scientifiques non programmables.

Quelles sont les différences principales entre les versions ? La 506H introduit les calculs en base hexadécimale. La 506P va plus loin avec les bases courantes et les nombres complexes. La 506A est le sommet, offrant de plus un afficheur scientifique moderne à 10 chiffres + zone d’exposant dédiée.

La 506P ici présente, modèle intermédiaire, possède un afficheur scientifique plus classique, à 8 + 2 positions, ce qui est déjà confortable.

Machine légère, très fine, puissante, cette SHARP était un objet magnifique dans les vitrines de 1985. Je crois me souvenir que le prix était à l’avenant (entre 250 et 300 Francs si ma mémoire est bonne).

Une particularité SHARP bien visible ici : les touches grises semblent victimes d’un pincement qui en déforme la surface. Je n’en connais pas la raison mais l’ai constaté bien souvent.

Et une curiosité, l’AURODIS SC-508 qui a finalement tout d’une 506P, avec une montre en prime. Petite machine amusante munie d’un clapet pour la refermer, construite manifestement sous licence SHARP, et sur le modèle de la 506P.

CITOH ESR-81

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La C.ITOH ESR-81, petite sœur de la C.ITOH ESR-87 est une des innombrables machines non référencées de nos jours, sortant de l’oubli après plus de trente ans, on n’en trouve aucune trace sur le net.

La C.ITOH ESR-81 est absolument minuscule. Elle présente une particularité concernant la disposition des touches de trigonométrie, avec la fonction tangente en premier, la disposition classique étant SinusCosinusTangente. Peu de témoins LCD à l’écran, et un processeur selon toutes vraisemblances signé TOSHIBA.

Pour la datation de ce modèle original, 1980 semble la réponse la plus plausible, à un an près.

HEWLETT-PACKARD HP-15C

HP-15C

Il ne faut jamais dire « jamais » !

Des années durant, j’ai tourné le dos à ces drôles de calculatrices plus larges que hautes. J’ai vu cette 15C en vente pour la première fois dans un hypermarché du nord de la France en 1983 ou 1984. A cette époque, J’assistais comme tout le monde à la naissance du phénomène « ordinateur de poche « , de modernes Pockets Computers programmables en basic, tout puissants, à afficheur généreux et clavier « QWERTY » comme sur les vrais ordinateurs.

Et voilà des constructeurs, ceux-là mêmes qui ont raté la première marche des Pockets Computers, qui proposent de simples calculatrices au même format horizontal, comme pour s’inscrire dans une mode, mais sans rien offrir d’autre, pas même le grand afficheur que cette disposition aurait permis.

Quand j’ai vu le prestigieux Hewlett-Packard se plier à cette gesticulation, j’ai ressenti comme un écœurement. J’étais convaincu qu’un jour ou l’autre, les calculatrices retrouveraient leur format vertical que j’estimais « naturel ».

Il existait toute une gamme de voyager (c’est leur nom de code chez HP) : les scientifiques de base 10C puis 11C, la financière 12C, une multi-base pour les programmeurs 16C, enfin la puissante scientifique 15C … Toutes étaient programmables. Et chères.

Le concurrent TEXAS-INSTRUMENTS avait lui aussi lancé sa famille de calculatrices horizontales. Il les appelait « Galaxy « . Et mon sentiment pour les Galaxy n’était pas meilleur.

Du temps a passé. A l’inverse de moi, beaucoup d’utilisateurs ont su apprécier ces HP Voyager dont la personnalité allait naturellement bien au-delà de leur aspect, notamment pour l’efficacité que la disposition horizontale procurait en mains. Ces machines ont été beaucoup diffusées et il est encore facile d’en trouver en occasion. Les prix sont en revanche élevés.

J’ai fini par m’intéresser de plus près à ces drôles de machines. Et même par profiter d’une occasion intéressante pour franchir le pas. Me voilà donc propriétaire d’une magnifique HP-15C, modèle phare de la gamme.

La 15C possède des fonctions de haut niveau, comme le traitement des matrices. Sa capacité de programmation de 448 pas est la plus confortable de la gamme. A l’époque pourtant, 448 pas, c’était déjà moyen. La vitesse de calcul n’a rien de foudroyant, et, signe de désuétude, la HP-15C n’a pas d’affichage alphanumérique, c’est dommage.

Outre la panoplie très complète des fonctions, les avantages qu’on reconnait à la HP-15C sont la compacité, la légèreté, mais aussi la robustesse, ainsi qu’une caractéristique de bien peu de signification de nos jours où les smartphones épuisent leurs batteries en quelques heures : une autonomie qui se compte ici en dizaines d’années ! Certains utilisateurs affirment n’avoir jamais remplacé les piles de leur HP Voyager (3 piles « bouton » LR44) au cours de trente années d’utilisation.

CANON F-54

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La CANON Card F-54 est une calculatrice scientifique du début des années 80 dotée de fonctionnalités classiques.

Ce qui interpelle, ce sont les dimensions minuscules, en particulier l’épaisseur, inférieure à 4 mm (CANON revendiquait 3.5 mm dans son prospectus de présentation). L’impression en main est étonnante. Il s’agit ni plus ni moins d’un objet privé de sa troisième dimension.

On pourrait croire qu’une machine si fine sera fragile. Ce n’est pas le cas, la rigidité est impressionnante. La CANON F-54 respire l’acier, et le grand nombre de vis au dos parle en faveur d’une armature interne sophistiquée.

L’alimentation est assurée par une simple pile plate de 3V CR2032, logée dans un compartiment typique de CANON : le couvercle évoque l’univers de la montre, il donne accès à la pile par pression et rotation d’un quart de tour.

Quelle peut être la période exacte de production de cette calculatrice ? Les indices parlent: l’absence d’auto shut off et de mémoire permanente, les commutateurs physiques indiqueraient la fin des années 70. Mais l’afficheur LCD gris et non plus jaune va dans le sens du début des années 80. Le numéro de série, qui commence par 2, pointerait alors de manière plausible l’année 1982 comme millésime de mon modèle.

Objet magnifique, d’un design abouti et d’une qualité de construction indéniable, la CANON F-54 est en revanche peu agréable à utiliser. Je trouve les touches trop serrées, et la zone inférieure du clavier est sombre donc peu lisible. Tant pis pour la perfection qui comme on le sait est impossible ici bas. La CANON F-54 est une des plus belles calculatrices jamais construites et c’est une excellente raison de se réjouir d’en avoir une chez soi …

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TESLA MR 610

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Machine emblématique de l’ancien Bloc de l’Est, la MR610 y a été beaucoup diffusée à partir de 1978, principalement sous la marque RFT. La ressemblance avec la TOSHIBA SLC8300 frappe. Mêmes touches, même forme, même aspect mais ambiance beaucoup moins métallique cependant.

Ayant pu acquérir cette TESLA, j’ai pu vérifier la parenté des deux modèles. Le comportement en calcul est bien identique, l’afficheur aussi. Mais quelques différences tout de même : Hormis l’habillage tout plastique (y compris la façade) la 610 est plus étroite de 2 mm (70 contre 72 mm pour la Toshiba). Elle est aussi plus épaisse, et c’est là une vraie surprise …

Le profil de la TESLA MR 610 trahit un mode d’alimentation complètement différent : ici, c’est de la lourde pile « bâton » AA X 2 et non plus de la pile « bouton » minuscule … Pourquoi cela ? je l’ignore. Je comprends que les piles AA soient meilleur marché, et plus simples à trouver et remplacer. Mais vu la consommation logiquement très faible d’une telle machine, ce choix par ailleurs peu esthétique est-il judicieux … Il peut être aussi nécessaire de se replacer dans le contexte du Bloc de l’Est de l’époque, où les piles un peu exotiques se trouvaient sans doute moins facilement qu’aujourd’hui.

Heureusement pour les yeux, il existe un autre modèle de MR 610, alimenté par piles « bouton« , et donc réellement extra-plat. Et une question sans réponse : Est-ce uniquement les TESLA qui connurent cet embonpoint, tandis que les RFT seraient demeurées plates ?

Autre différence importante entre la machine de l’Est et la japonaise TOSHIBA : les légendes de touches. Sur cette dernière, la fonction SINUS réciproque s’écrit Sinus-¹, tandis que la TESLA fait abondamment usage du préfixe ARC. Idem pour la légende d’exposant, ici EEX (comme sur les HP), et là EXP (comme chez SHARP). Et la mémoire pilotée par des MR/MC chez l’une, RM/CM chez l’autre … ou encore le log, baptisé lg comme sur les machines russes (par exemple ELEKTRONIKA MK-61 ou MK-71).

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NSC 108

 

Une peu courante National SemiConductor, extra-plate de 1980 à afficheur jaune, mue comme bien d’autres contemporaines par le processeur Nec D1856G.

A l’intérieur de la pochette, un aide-mémoire indique la combinaison de touches à effectuer pour accéder à une panoplie de conversions angulaires.

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TEXAS-INSTRUMENTS 52 SOLAR

TI-52

Bien qu’elle ne le revendique plus sur sa façade ni dans sa documentation, la TI-52 peut être considérée comme une représentante de la tendance Galaxy, ligne de calculatrices au format paysage apparue dès 1983.

A cette époque les constructeurs SHARP puis CASIO viennent de surprendre le monde des calculatrices en présentant leurs premiers Ordinateurs de Poche, machines de format plus large que haut qui allaient prospérer au cours de la décennie 80.

Tout en préparant leur réponse maison (les fameux TI-CC40TI-74HP-75, HP-71B), Texas-Instruments et Hewlett-Packard commencèrent par renouveler leur gamme de calculatrices en leur insufflant le nouveau design tendance. Ce furent les Voyager de HP, et les Galaxy de TI.

Je me souviens avoir assisté à l’apparition de ces drôles de calculatrices. Personnellement je détestais radicalement ces lignes empruntées aux vrais Pocket-Computers, lignes selon moi davantage tape-à-l’œil que justifiées (l’afficheur n’exploite jamais la largeur disponible sous ce format, pas de clavier de type « ordinateur »). J’ai boudé ces machines en espérant un retour au format vertical que j’estimais incontournable.

Pourtant les gammes Voyager et Galaxy ont connu un grand succès. Mon frère avait eu sa TI-30 Galaxy beige qu’il appréciait beaucoup.

Le point commun des Galaxy non programmables : un afficheur tout à gauche, souvent rien à droite, des énormes touches rectangulaires munies de points en relief, une zone d’affichage inclinée, une minuscule trappe à piles dure à ôter.

La TI-52 SOLAR de 1986 est la quintessence de cette gamme. Elle bénéficie d’une présentation soignée. Le large panneau solaire trouve naturellement sa place à la droite de l’afficheur.

Question technique, la 52 est une scientifique puissante. 10 chiffres (10 + 2 en notation scientifique), les bases de numérations, des statistiques poussées (à une seule variable) un mode de calcul sur les complexes, mais une seule mémoire.

Le panneau solaire est bien seul pour alimenter la machine, car point de pile de secours ici (et du coup plus de trappe à ôter). Ses dimensions sont élevées. Mais le panneau remplit son rôle, l’alimentation est continue même sous une faible lumière.

Contrairement à la 52 non solaire, la SOLAR ne possède pas de mémoire continue. Elle ne s’éteint tout simplement jamais tant qu’un rayon de soleil est présent. Mais en cas d’obscurité totale, adieu la valeur en mémoire.

Un sérieux inconvénient de conception selon moi : la touche AC est un RESET général. Si les doigts viennent à s’emmêler et appuyer sur AC, la mémoire est vidée, les différents modes sont abandonnés, la machine est réinitialisée. Un peu sévère.

Par ailleurs, la longueur des touches CE et EGAL inspire une petite crainte, vite dissipée : on ne sait pas trop si on doit appuyer en plein milieu ou bien si cela marche aussi aux extrémités : eh bien oui, la conception est parfaite, les touches sont fiables.

J’ai enfin une Galaxy ! alors, peut-être aussi bientôt une Voyager …

Ajout ultérieur : oui ! j’ai enfin une voyager

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COMMODORE LC43SR

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Une machine rare, qu’on cherche longtemps.

Commodore, le géant des calculatrices à chiffres lumineux rouges et verts s’est essayé lui aussi au format extra-plat et aux cristaux liquides. Cela donna en cette fin des seventies une gamme homogène, de la calculette 4 opérations à la belle scientifique, habillées d’un métal aux reflets magnifiques, aux touches ovales très typées et sans légendes apparentes.

La Commodore LC43SR, modèle scientifique et statistique possède 42 touches. Aucune ne présente de fonction secondaire, ce qui signifie que les fonctions statistiques telles que moyenne, écart-type, etc. sont accessibles directement par touche dédiée, fait bien rare. A noter que par exception, les 3 touches SIN COS TAN, combinées avec ARC, exécutent comme de coutume les fonctions trigonométriques réciproques.

La LC43SR affiche les valeurs sur 8 chiffres, et 8 + 2 en notation scientifique. Dans ce cas, le témoin LCD d’exposant s’affiche. C’est, avec le symbole d’erreur, le seul témoin LCD disponible. Rien ne signale l’occupation de la mémoire, ni le mode angulaire actif, ni le mode statistiques. Cette frugalité est rare dans le monde prodigue des afficheurs à cristaux liquides. Une autre machine partage cette caractéristique : l’IBICO 094. L’IBICO a en commun avec la Commodore une précision de calcul basique. Un exemple : le calcul de 2 élevé à la puissance 10 donne pour résultat 1024.001 quand la majorité des calculatrices donnent exactement 1024.

La Commodore LC43SR a deux grandes sœurs, une jumelle LC63SR, dont j’ignore à peu près tout excepté qu’elle est plus puissante, et la LC4512.

A noter que dans un prospectus de vente de l’époque, la Commodore LC43S est présentée comme celle qui rend obsolètes les machines à cellules solaires, rien de moins ! On y lit que sa pile interne procure en effet une autonomie de 2500 heures. Ce qui confirme qu’à cette époque, les constructeurs assimilaient volontiers la frugalité de l’afficheur LCD à un dispositif d’alimentation à vie. Cela explique la difficulté d’accéder au compartiment des piles sur nombre de ces modèles, le remplacement n’était simplement pas jugé utile …

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SHARP EL-5805

Les SHARP EL-5805 et EL-5806 se ressemblent beaucoup.

Mais ce sont des machines différentes, dotées de leur propre caractère.

Comme on peut le voir à l’examen des touches, la SHARP EL-5805 ne connaît pas la trigonométrie hyperbolique, et va un peu moins loin que sa sœur EL-5806 dans les fonctions statistiques.

Les microprocesseurs ne sont pas les mêmes. Pour preuve un affichage calé à gauche pour la 5805, et calé à droite pour la 5806. Et des témoins LCD ici et pas là.  Idem pour l’auto shut off. Et aussi une constante automatique n’opérant pas sur + et – pour la 5805.

La 5805 possède une touche mystérieuse présentant le symbole d’une double flèche horizontale. Pas de mystère : il s’agit du CN ou « Change Notation » souvent rencontré par ailleurs, qui escamote pour un instant l’exposant le temps de visualiser les chiffres masqués de la mantisse lors d’un affichage en notation scientifique. La double flèche n’est pas implémentée sur la 5806 car sa notation scientifique est différente (ses 8 digits ne se décomposent pas en 5 + 2 comme pour la 5805, mais sont complétés par une zone d’exposant, ce qui lui autorise une mantisse pleine, de 8 digits).

Au jeu des différences (photo ci-dessous), l’œil aura vite remarqué la bande grise du bas plus large sur la 5805, en raison d’un clavier plus ramassé. Les parenthèses ont disparu sur ce modèle.

Les deux sœurs sont-elles exactement contemporaines ? La 5806 fut lancée en décembre 1977. Quant à la 5805 le numéro de série de mon modèle indique qu’il fut produit dès 1978.

Je constate que mes deux modèles ont exactement le même problème d’affichage : certains segments ne sont visibles que machine inclinée.

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OLYMPIA 55-20

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Sous la marque et l’habillage OLYMPIA voici l’un des multiples visages de la calculatrice scientifique à 10 chiffres typique de la période 79/80.

Les versions et marques sous lesquelles apparaît cette électronique commune ne se comptent plus, avec toujours une signature qui ne trompe pas : l’affichage de la factorielle de 73 (photo du bas).

Il semble qu’à la fin des années 70, les grandes marques de calculatrices, qui s’étaient si bien illustrées dans la production de grosses machines à chiffres verts ou rouges, eurent peine à innover et réagir face à la technologie montante des cristaux liquides. La plupart firent appel pour les modèles scientifiques, notamment à dix chiffres, à une électronique commune, à base de processeur Nec D1856G, qu’elles habillèrent parfois d’un design « maison ». Ces machines ont donc des apparences diverses, mais restent exactement identiques dans leurs fonctionnalités et comportement.

Cette OLYMPIA semblait réservée au marché français : en témoigne la mention « Affichage à cristaux liquides » fièrement apposée en façade. Dommage qu’on y lise aussi « Scientific calculator » qui aurait pourtant produit un bel effet traduit dans la langue de Pompidou.

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SANYO CZ-252

Plus un objet est gros, plus il semble important. C’est sans doute pour cela que la minuscule SANYO CZ-252 cache bien sa puissance. Ses dimensions : 11.5 cm de haut et 6.5 de large, la classent parmi les calculatrices scientifiques les plus petites de l’histoire.

La SANYO CZ-252 n’est pas un gadget. La richesse de son clavier lui donne toutes les possibilités d’une grande, excepté la racine carrée, étrangement absente du clavier, il faut se servir de la touche de racine nième pour cela, ce qui revient au même.

Où situer la période de production de la CZ-252 ? Il n’est pas facile de répondre de façon précise à la question. L’aspect, les touches gomme, évoquent la seconde moitié des années 80. Cependant l’interrupteur manuel, l’absence de mémoire permanente, rappellent le début de la décennie 80. Voyons si l’on peut tirer des indications du numéro de série : il commence par un 7, ce qui pourrait vouloir dire 1977 ou 1987. Deux dates qui ne collent décidément pas bien aux caractéristiques de la CZ-252, trop moderne pour la première, trop archaïque pour la seconde.

Une petit caractéristique inhabituelle : Un Auto Shut Off éteint la calculatrice au bout de quelques minutes d’inutilisation. La chose est courante. Mais ce qui ne l’est pas, c’est le clignotement de l’afficheur une minute avant la mise en sommeil …

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PHILIPS SBC-1745

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Une PHILIPS, construite autour d’une électronique qui évoque la CANON F-73.

Machine programmable, comme revendiqué en façade, mais programmes (deux maximum) ne pouvant dépasser ensemble la limite de 45 petits pas. Aucune visualisation du programme, des contrôles de saut (GOTO) peu souples. Tout comme pour la CANON, il faut une bonne dose de motivation pour programmer la PHILIPS.

Les fonctions de calculs sont nombreuses : conversions d’unités, bases de numérations, statistiques à 2 variables, il ne manque pas grand-chose. Et tout ça dans un boîtier épais de 8 mm maximum. Revers de la cure minceur, des piles bouton « taille basse » LR43 peu courantes.

La PHILIPS ici en photo présente une bizarrerie : les trois touches SIN COS et TAN « plantent » systématiquement la machine. Après plantage, il est nécessaire d’ôter puis de remettre les piles en place. Le plus curieux est que les fonctions réciproques SIN-1 COS-1 TAN-1 fonctionnent très bien, elles utilisent pourtant les mêmes touches, juste précédées d’un appui de F. Idem pour le mode hexadécimal où les 3 touches sont opérantes et font bien apparaître A, B et C …

Enfin je ne parviens pas à tirer quoi que ce soit de la touche de pourcentage, inopérante. A noter que sur la CANON, il s’agit d’une fonction pourcentage classique, tandis que la légende de la PHILIPS indique un delta%.

Ci-dessous côte-à-côte les sœurs Philips 1745 et Canon F-73P.

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NESTLER T70

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La NESTLER est une réplique de la très courante OLYMPIA LCD280.

L’aspect de la NESTLER est cependant plus flatteur : un alu brossé magnifique qui va comme un gant avec le jaune de son écran. Et aussi quelques touches subtiles, comme le tour d’écran arrondi aux 4 coins contrairement à l’Olympia.

La NESTLER T70 est une calculatrice semi-scientifique, et fut produite en 1980. Par rapport à la simple calculette, elle offre quelques fonctions de calcul supplémentaires, et aussi l’échange X-Y, et les parenthèses.

Mais le plus inhabituel est le sélecteur de décimales qui permet de n’afficher au choix que 0 à 4 décimales ou de choisir la position AM, précieuse dans le traitement de suites de nombres présentant tous deux décimales (calculs commerciaux ou comptables) : dans ce cas, on ne tape jamais la touche virgule, les 2 derniers chiffres entrés étant réputés être les décimales.

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