TOSHIBA LC-110PV
Une calculatrice à imprimante faussement banale.
Bien sûr ses fonctions sont limitées mais son intérêt est de nous renvoyer d’un coup au début des années 80, avec son affichage jaune bien rétro.
La design de cette TOSHIBA est parfait. Une grande classe, de face comme de profil. Compacte mais lourde avec ses 4 piles AA et somme toute imposante, elle tente pourtant de nous faire oublier ses dimensions.
Ainsi son afficheur est de seulement 10 chiffres. Son rouleau prend beaucoup de place mais ses dimensions sont malgré toutes réduites.
Comme tant de calculatrices au tempérament commercial ou comptable, elle juxtapose deux logiques de calcul distinctes : le pavé de multiplication et division à gauche, et la ligne de totalisation à droite pour l’addition et la soustraction. Pour ces deux dernières opérations, le geste n’est pas inné, il doit s’apprendre. En particulier, point de touche ÉGAL.
On peut illustrer le fonctionnement typique de cette machine en jouant à extraire une racine carrée, celle de 42 par exemple.
Un petit rappel pour commencer : comment calcule-t-on une racine carrée quand aucune touche ne le fait pour vous ? Il faut tout d’abord user d’intuition et deviner au mieux une valeur approchée (par défaut on peut prendre la moitié du nombre de départ). Ensuite, en divisant le nombre de départ (ici 42) par sa racine approchée, on en trouve un nouveau (différent à moins qu’on ait deviné la racine exacte du premier coup). L’étape suivante consiste à faire la moyenne des deux derniers nombres, celui qu’on vient d’obtenir et le précédent, autrement dit la moyenne du dernier quotient et du dernier diviseur. On poursuit en divisant 42 par cette moyenne, et ainsi de suite. Très vite, les résultats vont se rapprocher pour devenir identiques, la racine carrée est trouvée, à la fois diviseur et résultat.
Pour 42, sachant que la division par 6 donne 7, la racine se situera entre l’un et l’autre. On peut donc commencer le calcul, et pour ce faire, user des deux modes permis par la machine : pavé de gauche et touche ÉGAL pour les divisions, totalisateur de droite pour la somme des deux racines intermédiaires à diviser par 2 ensuite pour en faire la moyenne. La mémoire est précieuse pour stocker et rappeler à chaque fois le résultat précédent.
La bande de frappe reproduite ci-dessous montre la séquence des appuis aboutissant à la racine carrée.
De grands classiques des machines de bureau : la touche double zéro, le sélecteur de décimales, avec la précieuse position « + » souvent appelée A ou ADD, qui affiche toute frappe en la positionnant d’office sur deux décimales, sans qu’on ait besoin de taper la touche de virgule à chaque fois. En pratique, ce mode est vraiment efficace. Et aussi la touche « dièse » (*) pour l’impression hors prise en compte dans le calcul. Et classiques parmi les classiques, visibles sur les touches de mémoire, le traditionnel losange symbole de la lecture d’un contenu sans vider le registre, et l’étoile qui lit le contenu et vide le registre.
Quand fut produite cette belle machine exactement, et combien coûtait-elle ? Comment le savoir si longtemps après ?
J’ai la chance de détenir le bon d’achat, qui permit au premier propriétaire d’obtenir une réduction sur le prix, à condition de l’exercer avant … fin octobre 1980, c’est écrit dessus. Sans réduction, la machine coûtait donc 40 Livres Sterling, nous voilà pleinement renseignés.
(*) Mais non, ce n’est pas un dièse, c’est le croisillon, celui d’internet (#) souvent appelé « dièse » à tort. Croisillon (#) et dièse (♯) sont deux caractères typographiques différents, en usage dans deux mondes différents.