HP 33S
La HP 33S est la petite sœur peu connue et plutôt mal aimée de la moderne HP-35S.
On lui reproche souvent une esthétique futuriste un peu bizarre. A son lancement, en 2004, je me souviens avoir été choqué par cette ligne compliquée aux arêtes fuyantes, aux touches inclinées.
Puis j’ai eu l’occasion d’en tenir une en mains, et j’ai été agréablement surpris. La 33S est bien une HP. On y retrouve vite ses repères : les touches XEQ, R/S, PRGM, les SHIFT de couleur. La 33S est agréable et efficace. Sous l’aspect fouillis des touches aux légendes innombrables se trouve un clavier pas trop mal pensé, avec les touches principales bien placées. Le toucher est par ailleurs sans reproches.
La 33S offre le choix entre les modes RPN et ALGébrique. Plus de raisons d’hésiter, l’afficheur visualisant les deux premiers niveaux x et y de la pile est le meilleur argument pour se lancer dans le mode RPN (Reverse Polish Notation).
Rappelons qu’en RPN, les 4 touches arithmétiques agissent de façon analogue à la touche de Racine carrée d’une calculette toute simple : on entre le couple de valeurs et on tape la touche de fonction arithmétique. Les deux lignes visualisant les valeurs entrées renforceront le ressenti de sûreté.
La HP 33S est affublée d’un gros défaut, impardonnable pour une calculatrice. Le point décimal porte trop bien son nom. Ce n’est qu’un point, minuscule, à la limite de la perception visuelle. De surcroît, le symbole de séparateur de milliers, censé figurer une virgule est si petit lui aussi qu’on peut le confondre avec le point décimal.
Il n’est pas exagéré de recommander une grande prudence lors de la lecture des résultats, en particulier pour les utilisateurs non pourvus d’une vision de lynx, ou en cas de faible éclairage. La grande sœur HP 35S possède un afficheur similaire, plus lisible cependant (voir plus bas).
La HP 33S est programmable (32 Ko). Son protocole de programmation, le même que celui de la HP 35S, est simple, clair, efficace. L’adressage indirect est géré. Et puisqu’on compare la 33 à la 35, signalons une rapidité de calcul presque 2 fois plus élevée pour la petite sœur 33 : le test du cumul des 360 sinus est exécuté en 37 secondes pour la 33, contre 54 secondes pour la 35.
Le clavier de la HP-33S possède la légende de la factorielle (x!), mais pas celle de la fonction gamma. Ces deux fonctions sont pourtant traitées par la même touche. Le résultat est celui de la factorielle si la valeur entrée est entière et supérieure (ou égale) à zéro, et celui de la Gamma dans tout autre cas. L’algorithme Gamma est-il seul aux commandes pour les deux fonctions ? Un algorithme factorielle est en principe fort différent de celui de Gamma. Le premier, simple, donne habituellement des temps de réponse proportionnels au nombre entré. Pour celui de gamma, nettement plus compliqué, le temps de réponse est indépendant de la valeur entrée. On note bien ici une manifeste proportionnalité des temps de réponse pour des valeurs x relevant du calcul de la factorielle (x entier ≥ 0). Tandis que les temps de calcul pour des valeurs non entières seront quasi identiques. Par ailleurs une singularité se rencontre à partir de la valeur entière 159, seuil où les temps de réponse deviennent dans tous les cas identiques.
Précisons enfin que l’utilisateur souhaitant connaître une factorielle tapera la valeur x (x entier ≥ 0) suivie de la touche x! tandis que s’il veut connaître la gamma il tapera x-1 puis la même touche x!.
Ci-dessous, les afficheurs des 33S et 35S. On voit que le point décimal de la 33 (en haut) est minuscule (moins de la moitié de la hauteur d’un pixel) et très proche du pixel voisin. La virgule qui sépare les milliers est à son tour à peine visible. On retrouve le même principe sur la 35S (en dessous), avec virgule et point cette fois plus épais.
Cela reste très petit mais ce qui ne pose pas problème sur la 35S est simplement rédhibitoire pour la 33S.