Hewlett-Packard 32S-22S
Les anciennes calculatrices de marque Hewlett-Packard demeurent recherchées par les amateurs.
La gamme « Pioneer » apparue en 1987 ne fait pas exception. Bien qu’aucun de ses modèles ne soit aujourd’hui rare ou introuvable, les prix d’échanges pratiqués peuvent compliquer l’exercice consistant à se les procurer tous.
Le jeu en vaut-il la chandelle ? Existe-t-il une Pionner plus facultative qu’une autre, ou bien les faut-il absolument toutes ?
Que trouve-t-on au sein de cette famille ?
- Trois financières : la toute simple 10B, la sympathique 14B, la puissante 17B. A noter que les modèles 10 et 17 sont restés commercialisés jusqu’à nos jours sous des versions et formes parfois différentes, tandis que la 14B n’a pas eu de suite. Elle est pourtant agréable et parmi les plus abordables financièrement.
- des scientifiques, plus ou moins programmables : la 20S à la carrière longue elle aussi, les 21S, 22S à carrière courte, la 32S et ses variantes successives, la 42S, haut de gamme mythique,
- une hybride, aussi à l’aise dans le monde financier que celui des sciences, la 27S, livrée avec horloge et alarmes !
- une logique de calcul tantôt algébrique (avec touche EGAL, une première chez HP !) ou en notation polonaise inverse
- des écrans mono-lignes, à segments ou à points, et des écrans à deux lignes
- un système de programmation traditionnel pour les 20S, 21S, 32S, 42S ou plus chichement par l’intermédiaire du solveur d’équations pour les 17B, 27S, 22S. Les deux petites financières 10B et 14B ne sont pas programmables.
Je ne dispose pas de tous les modèles Pioneer. Mon idée initiale était de donner vie à petit à petit à un souvenir vieux de trente cinq ans maintenant : la découverte fortuite dans une grande librairie de la toute première famille Pioneer, 5 ou 6 modèles tout au plus ce jour là. Comme ma recherche n’est pas très assidue, certains manquent encore à l’appel (la 20S, la 10B) tandis que d’autres se sont invités tout seuls au fil du temps, comme la 21S et la 42S.
Un modèle me tenait à cœur, la 22S que je tenais pour intermédiaire, puissante, programmable, pas courante. Échangée à des niveaux de prix substantiels, je ne l’ai acquise que récemment. Et pour moi, la 22 est une déception. S’il existe un modèle Pioneer facultatif, je vote pour la 22S. Car elle n’est pas programmable en dehors de son maigre solveur. Son écran est mono ligne et peu adapté à la logique algébrique qui l’anime, les caractères trop espacés saturant vite sa capacité et donc sa lisibilité. Autant la 32S est directe, franche dans son utilisation, autant la 22 me semble plus fastidieuse et limitée. C’est malgré tout une très jolie machine.
J’ai acquis la 32S tout aussi récemment. La 32S a été commercialisée longtemps, elle a connu des versions successives mais c’est bien celle de toute première génération que je voulais, celle de mon souvenir. Et voilà bien une Pioneer incontournable ! Moins étoffée que l’illustre 42S, elle ne démérite pas. L’utilisation est directe, franche, sûre, un régal.
Les Pioneer ont longtemps été synonymes de robustesse. La construction est bonne en effet, on peut pourtant, maintenant que bon nombre d’années sont passées, remarquer un signe de fatigue qui commence à se rencontrer sur plusieurs modèles : des touches qui répondent mal, voire plus du tout (*). Il faut alors exercer de légères pressions au coup par coup à la base de l’écran pour que la frappe retrouve son effet. Ce problème se voit aussi au sein de la famille des HP-48.
La photo ci-dessus, montrant côte à côte deux Pioneer, met en évidence l’existence de deux afficheurs légèrement différents : Bien que matriciels et monoligne l’un et l’autre, il apparaît que deux tailles différentes ont coexisté, possiblement liées à la période de production, voire aux différents sites de fabrication du globe.
Je dois par ailleurs me rendre à l’évidence, ma 32S ici présente est sans doute déjà une évolution de la 32S primitive. En témoigne la bordure d’afficheur renforcée, comme on la rencontre sur les modèles plus tardifs. La 32S de mes souvenirs devait en toute logique présenter un afficheur analogue à celui de la 22S, avec bordure fine et digits mi-hauteur.
La quête peut continuer, mais rien ne presse !
(*) En ce qui me concerne seule la HP-21S est concernée à ce jour. En effet, quoique très bien conservée, elle ne s’allume plus. Un utilisateur non informé conclurait facilement à une panne définitive. Pour ma part, j’ai simplement maintenu une légère pression à la base de l’afficheur et la touche ON a allumé la machine comme si de rien n’était. Une pression légère est nécessaire pour chaque appui, plutôt sur la gauche pour les touches de gauche, et plutôt à droite pour celles de droite.
C’est un bon truc à savoir en présence d’une Hewlett-Packard récalcitrante de cette famille ou de celle des HP-48.