SHARP EL-9600
Réparons tout de suite une injustice : En 2003 CASIO lance son ClassPad 300. Il le présente comme la première calculatrice à écran tactile piloté par stylet. Or cette description convient comme un gant à la SHARP EL-9600 produite dès 1997, et détentrice du titre, un peu trop vite attribué au ClassPad.
Machine à l’aspect austère, la 9600 n’est pas pourvue d’un écran spécialement agréable à contempler. Il est sombre, peu contrasté.
Mais son intérêt est d’offrir l’interactivité tactile. Et sur ce point, c’est une réussite. L’écran est divisé en petites zones qui rendent l’action du stylet précise et efficace. Tout peut se commander au stylet, ou au clavier, comme on préfère.
La EL-9600 est une graphique complète et propose aussi des fonctions financières, fait encore inhabituel en 1997. Les fonctionnalités mathématiques et de programmation semblent par ailleurs en deçà de ce qu’offre la concurrence, comme c’est devenu une règle chez SHARP depuis quelques années. Le prix de vente en 2000 était également un ton en dessous.
La SHARP EL-9600 a une petite sœur, la EL-9400. L’aspect est proche, la 9400 se montrant cependant beaucoup plus petite. Ce serait même une graphique miniature si l’épaisseur n’avait pas été conservée (même alimentation par 4 piles AAA).
Tout dans la 9400 est mini : les touches, l’écran (16 caractères contre 22) … Les fonctionnalités ont fondu également : plus de solveur, plus de calcul matriciel, plus de module financier. La mémoire passe de 32 Ko à 18 Ko.
Et le dispositif d’écran tactile n’a pas été reconduit. Quand on voit combien celui de la 9600 est sombre et peu contrasté, on imagine qu’ici l’écran donnera une meilleure impression visuelle. Mais non, pas vraiment, le contraste reste faible.
L’écran nettement plus large de la 9600 autorise des affichages parfois différents. On peut aussi noter dans les fenêtres de choix une flèche de navigation d’un dessin différent. Autres bizarreries, la petite 9400 exécute un programme 20% plus vite que sa sœur aînée. Et chose curieuse, la EL-9400 semble disposer d’une petite zone de mémoire de clavier : lors du déroulement d’un programme, si l’on tape quelques caractères, ceux-ci apparaissent après l’arrêt du programme. Je n’ai rien constaté de tel dans la 9600.
La EL-9400, mignonne petite machine qui rappelle dans ses dimensions et ambitions la TI-80, est si limitée qu’on prend plaisir à redécouvrir la confortable et puissante EL-9600, machine à la carrière trop discrète, malgré son excellent dispositif tactile novateur.
La carte électronique de la EL-9600