CASIO 991 EX « Classwiz »
Nous trouvons là une présentation moderne de la CASIO FX-991, modèle scientifique de haut de gamme bien connu depuis bon nombre d’années.
La ligne Classwiz nous montre une façade d’un plastique dur particulièrement soigné. Mais aussi un afficheur d’une grande définition. Outre la possibilité d’y représenter un menu d’accueil riche et d’aspect graphique, les caractères alphanumériques présentent un dessin autrement plus sophistiqué que ceux des traditionnelles et pourtant déjà bien lisibles matrices 7 X 5 pixels. Il est vrai que les afficheurs modernes se doivent aujourd’hui d’être capables de restituer non seulement des caractères européens fidèles mais aussi japonais voire chinois, un gros défi.
Regardons les chiffres de la 991 EX de plus près. Tentons à cet effet une photographie en mode « macro ». L’éclairage nécessaire et le talent m’ayant manqué pour réaliser de bonnes photos publiables, j’en propose une représentation à l’aide du quadrillage d’un tableur.
Des matrices 12 X 9 sont à l’oeuvre pour dessiner une véritable fonte, avec empattements, pleins et déliés, asymétries.
La Classwiz n’est pas la seule calculatrice actuelle à proposer une telle définition. Regardons comment se débrouille la Texas-Instruments TI-30X MathPrint Pro.
Soumise au même protocole de représentation, voici à quoi ressemblent de près les chiffres de la concurrente de la Classwiz 991.
Des matrices de 14 X 10 pour la texane, au dessin vu comme plus simple en raison du trait toujours en double épaisseur. On voit un 5 bien reconnaissable dans tous les affichages graphiques de TI, avec sa barre supérieure un peu longue. A part le chiffre 1 tous les autres utilisent les 10 pixels de largeur.
Ne lâchons pas la loupe et regardons d’autres modèles, comme le CASIO CP 400
Cette fois il s’agit de matrices 13 X 9. Seul le chiffre 4 tire parti du 9e pixel.
Passons au modèle suivant avec l’ancienne CASIO CG-10 « Prizm » :
Avec une matrice de 19 X 15, nous trouvons là le summum de la finesse, avec des traits triples, des empattements pour tout le monde, des asymétries, des « pompons » pour le 2, le 3, le 5, le 6 le 9, la jambe du 7 présentant un galbe impeccable. Ici aussi, seul le 4 appelle le pixel le plus à droite.
Poussons encore la curiosité et regardons la TI N’spire ancienne génération et la HP Prime.
Pour cette dernière je ne sais que penser. Je n’ai pas réussi à conclure si la technologie de l’écran couleur montrait de légers artefacts ou bien si, typographie ultime, les chiffres étaient subtilement complétés de pixels en divers niveaux de gris. En tout état de cause, je reproduis ci-dessous les cinq premiers chiffres issus de pixels incontestables et les cinq autres complétés aux bons endroits des pixels fantomatiques que j’ai cru (et je voudrais y croire) y déceler. Il est certain qu’à la loupe, la police apparaît plus belle que la représentation des 5 premiers chiffres ci-dessous. A noter que deux 4 consécutifs se touchent toujours dans une Prime.
Enfin dernier modèle scruté, une TI NSPIRE de première génération, à écran noir & blanc.
La NSPIRE est généreuse, elle offre trois fontes différentes, celle active en ligne de saisie, une autre en mode édition, et aussi une italique, plus belle en vrai que celle d’aspect squelettique et tourmenté représentée ici.
Toutes les fontes que nous venons de passer en revue sont en chasse fixe, soit non proportionnelles, c’est-à-dire qu’un étroit 1 mobilisera, au même titre que le large 4, la matrice entière, avec la conséquence inesthétique d’un espace déséquilibré entre certains caractères. C’est aussi le cas pour la NSPIRE, mais seulement pour les chiffres, les caractères alphabétiques sont gérés de façon proportionnelle (17 « W » à la suite saturent la largeur de l’écran, contre 51 « I », 21 « A » ou 26 « E »).
Les matrices numériques de la NSPIRE sont de type 11 X 7. Ces fontes ne sont donc pas les plus riches, en particulier celle du mode édition, strictement filaire, sans empattements. Même le 7 ne comporte pas de retour vertical supérieur gauche, ce qui m’amène à une réflexion en forme de conjecture …
En effet, se pourrait-il que dans les représentations antiques par matrices de 7 segments, le trait vertical supérieur gauche du 7 parfois retranscrit mais pas toujours (ci-dessus) corresponde à un empattement en germe ? je n’ai pas la réponse.
Enfin, je mets ci-dessous quelques exemples de fontes informatiques classiques. Je crois voir du « Terminal » chez TI – le 8 et la longue barre horizontale du 5 – du « Bodoni » chez CASIO, avec les « pompons » … Quant au 8 où gauche et droite sont parfois asymétriques, c’est encore une autre influence …
Dans cette présentation, l’écran de la FX-991 vole la vedette à sa propriétaire, dont il est finalement peu question ici. La FX-991 sera regardée de plus près dans un prochain article qui devrait la comparer aux TI-30X MathPrint Pro, CANON X MARK I PRO et SHARP EL-516, soit des calculatrices scientifiques de gamme supérieure modernes.
Concernant la petite étude sur les fontes à laquelle je me livre, je termine en précisant que chaque fois que j’ai eu le choix, j’ai utilisé la plus grande des polices proposées par la calculatrice.
Dominique