SHARP EL-9200 – SHARP EL-9300

Pour être exact, la toute première calculatrice SHARP à capacité graphique fut la petite EL-5200 (ou 9000) arrivée fin des années 80.

Mais la première véritable graphique à grand écran fut la EL-9200, produite au début des années 90, puis suivie par la 9300.

Quelles différences pour ces machines presque jumelles :

– mémoire : 1800 pas pour la 9200, 23064 pour la 9300

– présence d’un solveur et du logo idoine sur la 9300

– présence d’un port de connexion extérieure sur la 9300

– la 9200 n’a pas de pile de sauvegarde (CR2032)

– coloris gris clair pour 9200, gris plus sombre pour 9300

– un logo « graphics » de couleur bleue sur 9200, jaune sur 9300

Pour le reste, il s’agit de machines très voisines. Les deux Sharp sont agréables à utiliser, le système d’exploitation est original et convivial. Les 5 touches supérieures d’environnement ne s’appellent pas F1, F2 … mais reçoivent une simple illustration amplement suffisante.

A l’usage ces machines semblent exigeantes sur le niveau de fraîcheur des piles : le témoin low batt s’allume tôt, et les machines refusent de démarrer dès les premiers signes d’assèchement.

 

CANON F-802P

CANON802

Machine en forme de un couteau suisse : fonctions scientifiques, statistiques, bases de numération, conversions, 10 mémoires, 10 chiffres, programmation.

Ses capacités de programmation sont tout de même chiches avec 128 pas disponibles et les GOTO n’agissant que par sauts de 10 pas en avant ou en arrière.

Machine de la fin des années 80, fabriquée en chine, la 802P est l’équivalente verticale de la CANON F-800P, modèle plus diffusé me semble-t-il.

HEWLETT-PACKARD HP-17B

HP17B

Si la HP-14B contemporaine de la 17B n’a pas eu de descendance, le numéro 17 fut en revanche prolifique dans le catalogue de calculatrices financières HP.

Ainsi, la HP-17BII succéda à la 17B, sous les mêmes traits mais avec des fonctions supplémentaires ainsi qu’un mode RPN optionnel. Puis vint la HP-17BII+, puis une deuxième évolution de ce dernier numéro, longtemps commercialisé, peut-être encore aujourd’hui.

Qu’était la HP-17B de 1988 ? Une calculatrice financière très performante, cachant toute sa puissance sous un dispositif de menus pilotés par 6 touches dédiées. Outre des fonctions financières pointues, complétées de fonctions mathématiques, la 17 avait une horloge intégrée et pouvait gérer des plannings de rendez-vous, avec alarmes.

Elle était aussi programmable, dans un langage relativement puissant mais peu intuitif, toujours en usage dans la HP-17BII+ actuelle. En ce temps là, seule la très coûteuse HP-19B la surpassait.

Avec la HP-27S, cette HP-17B me semble incarner tous les mystères et espoirs de cette famille PIONEER, apparue soudainement après la vague des calculatrices et pockets computers horizontaux. Des machines sobres, classiques, verticales, pourvues de 6 mystérieuses touches en forme d’accent circonflexe, et d’une touche EGAL qu’on n’attendait pas d’un constructeur qui avait érigé le RPN en dogme …

Mes remerciements à joelc

HEWLETT-PACKARD HP-14B

HP14B

HEWLETT-PACKARD a toujours eu à son catalogue une gamme complète de calculatrices financières.

La HP-14B date de 1988. Ce modèle fait donc partie des PIONEER, une famille à ligne verticale, à l’aspect sobre et moderne.

Les PIONEER comptaient 3 machines financières : la basique et bon marché HP-10B, la très pro HP-17B programmable et le modèle intermédiaire HP-14B.

Ce dernier est probablement le moins connu. Quels sont ses points faibles et forts ?

La HP-14B n’est pas programmable, ne dispose guère de fonctions scientifiques contrairement aux 17B, et possède la touche EGAL, sacrilège pour de nombreux fans de la marque longtemps vouée corps et âme au mode de calcul « polonais » RPN.

La HP-14B possède un afficheur confortable à matrices de points de 12 chiffres et un excellent clavier. Enfin, il est possible de dénicher une pincée de fonctions scientifiques : les logarithmes naturels et leurs réciproques, ainsi que les factorielles, disponible par le menu MATH. Mais la HP-14B est avant tout une puissante calculatrice financière.

A noter que la 14B ci-dessus provient d’une édition spéciale anniversaire (la pastille ronde en façade). Il est aujourd’hui beaucoup plus courant de rencontrer cette édition spécifique que dans la livrée originale, beaucoup plus rare quoique identique hormis la présence de la pastille.

HEWLETT-PACKARD HP-28S

Il y eut une mode des calculatrices à double clavier à la fin des années 80.

Les HP-28C et S, ainsi que les financières HP-18C, 19B, 19BII en furent les représentantes chez Hewlett-Packard. Sharp de son côté sortit les EL-5200 et EL-9000. Il y eut aussi Canon et sûrement quelques autres.

La HP-28S était innovante, puissante et chère. Elle introduisait la notion d’objet : programmes, chaînes de caractères, expressions algébriques, unités, valeurs binaires etc. sont d’objets pouvant être identifiés à l’aide de délimiteurs spécifiques, manipulés et mémorisés comme tels.

Le langage de programmation était le tout nouveau RPL, repris plus tard sur les 48, 49 et 50G.

La HP-28S fut aussi la toute première calculatrice graphique de HP. Plus exactement cette toute première version s’appelait HP-28C.

La 28S a deux grands défauts : elle n’est connectable à aucun périphérique de sauvegarde. Heureusement sa mémoire est vaste : 32 Ko. Second défaut, d’ordre matériel: les trois piles de type LR1 appuient très fort sur la trappe, de sorte qu’un jour, celle-ci se fragilise. Ce problème est commun à presque toutes les HP de ce type. La mienne a une trappe fragilisée mais qui tient bon et fait toujours son travail.

La HP-28S se referme sur elle-même. Elle n’a donc pas besoin de housse. En utilisation, le clavier alpha peut aussi être rabattu derrière le clavier principal, la machine pouvant alors être tenue dans une main.

HEWLETT-PACKARD HP-42S

J’ai acheté cette excellente calculatrice à la FNAC de Lille en 1989. Cet achat fut consécutif au choc ressenti lors de la découverte de la nouvelle gamme de calculatrices, dites Pioneer de Hewlett-Packard, dans une grande librairie de Reims en 1989.

Pourquoi ce choc ? Parce qu’une page se tournait sous mes yeux, celle des Pockets Computers et des calculatrices horizontales telles les Voyager de HP et Galaxy de Texas-instruments. Ces Pioneer redevenaient verticales, dans un design sobre, très classique avec étonnamment peu de touches. Et surtout, le signe tangible que des choses changeaient : certaines avaient la touche ÉGAL … du jamais vu sur HP. Un sacrilège quelques mois auparavant.

Des six ou sept modèles visibles ce jour là, c’est la HP-27S qui me fascine littéralement. C’est d’ailleurs elle que je viens acheter quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. Or un modèle inconnu y est présent à ses côtés. Le présentoir le décrit comme « compatible HP-41CV« . La machine est d’ailleurs RPN comme les HP de la génération précédente et contrairement à l’ultra moderne 27S. Il s’agit de la HP-42S, le modèle le plus cher en vitrine. Je sortirai du magasin avec une HP-42S, bien décidé à dompter la notation polonaise, la 27S ce sera pour bien plus tard.

Par la suite j’ai beaucoup utilisé cette machine, tant pour mon plaisir qu’au travail. Ses possibilités et sa souplesse sont énormes. Le principe des touches de menus est puissant. La mémoire permet de stocker les valeurs dans des variables au nom explicite. Les menus personnalisés custom facilitent encore l’utilisation. L’usage du clavier ALPHA ne fait cependant pas l’unanimité et semble couper la population des utilisateurs en deux : les adeptes et les agacés. Enfin la programmation n’a de limite que l’imagination du programmeur.

La taille mémoire est d’environ 7000 pas. Différents programmes peuvent cohabiter de façon indépendante et se lancer d’une simple touche.

Enfin la machine est fine et légère, c’est bien un modèle de poche.

Une caractéristique qui déroute au début : les deux lignes d’affichage repérées par un X: (la ligne du bas) et un Y: (la ligne supérieure) : Ainsi, sur les quatre niveaux de la pile, les deux premiers sont visualisés.

Quels sont les défauts de la HP-42S : Une rapidité moyenne, et sur les premiers modèles la fragilité du pourtour de l’afficheur.

Mais aussi l’impossibilité de connecter un périphérique de sauvegarde, contrairement à la HP-41 (optionnel). Cette limitation n’est pas forcément rédhibitoire, car la taille mémoire reste confortable et les programmes peuvent êtres isolés les uns des autres. De plus, lors d’un changement (rapide) de piles, les données restent en mémoire pendant l’opération.

La HP-42S est aujourd’hui considérée par beaucoup comme une des meilleures calculatrices jamais fabriquées. Elle reste encore facile à trouver d’occasion, mais il faut y mettre le prix, avoisinant les 300 € sur les marchés réguliers.

A noter que le modèle photographié ici est ma deuxième 42S, achetée ces dernières années. J’avais un jour tenté de démonter ma 42 d’origine afin d’en nettoyer l’écran de l’intérieur (poussières) et je ne suis pas parvenu à l’ouvrir, car je le sais maintenant elle est assemblée par thermocollage. Les dégâts visuels laissés par cette tentative infructueuse sont énormes. Donc je me permets ce conseil avisé : si vous possédez une machine de ce type, ne tentez pas de l’ouvrir, c’est quasiment impossible (à moins de forer deux trous à deux endroits bien précis. Il existe des pages sur le net qui peuvent guider cette opération délicate.

Ce sont ces dégâts qui avaient motivé l’achat de cette seconde machine, dont on peut voir que l’afficheur a été entre-temps modifié et renforcé.

Ma première 42S est restée dans un tiroir, très longtemps. Je ne l’ai plus utilisée. Un jour j’y ai mis des piles. La 42 avait répondu immédiatement mais j’avais constaté des problèmes naissants de touches dans la zone supérieure de l’écran, problème désormais connu de ces machines.

Hier (avril 2024), des années encore se sont écoulées. J’ai ressorti de nouveau ma primordiale 42. J’ai placé trois piles et elle s’est montrée immédiatement prête à reprendre du service. Les dégradations sont moins graves que dans mes souvenirs. Anecdote quasi surnaturelle, les poussières derrière l’écran, celles-là même qui m’avaient amené à tenter l’ouverture de la machine et à l’abîmer fortement ont disparu ! Concernant le problème de touches, seule LN se montrait capricieuse. Après 30 minutes d’utilisation j’ai remarqué un retour à un fonctionnement complètement normal. Ma 42S achetée en 1989 marche totalement, sans problème, malgré un sommeil long de 18 ans. Des machines incontestablement solides.

Ci-dessous, ma 42S, première version à bordure d’afficheur fine et fragile. Le constraste apparaît moindre que sur la 42S plus récente. Il semble qu’une vitre de surface n’ait pas été reconduite dans l’afficheur renforcé.

La première 42 était fabriquée aux USA, la seconde à Singapour.

CASIO FX-7000G

La 7000 est généralement considérée comme la première calculatrice graphique.

En 1985, CASIO invente ce nouveau concept, qui se révélera extrêmement fécond.

En quoi consistait la nouveauté :

– un grand écran graphique « carré », constitué d’une seule matrice de points,
– une excellente rapidité,
– un système de calcul « symbolique » (tant en calcul manuel qu’en programmation) : on entre une proposition telle qu’on l’aurait écrite sur papier puis on l’évalue numériquement par appui sur la touche EXE.
– Mais aussi un dispositif de tracé de courbes, permettant de générer un grand nombre de tracés. Une fonction Trace permet l’affichage des coordonnées point par point, Plot permet l’activation de points à l’écran, Line le tracé de lignes entre deux points. C’est sommaire mais permet déjà beaucoup de choses.

Les fonctions statistiques et la régression linéaire tirent parfaitement profit du mode graphique. Il est possible d’afficher des histogrammes, même si la manipulation devient compliquée.

Le concept de zoom est déjà présent (Factor). Des exemples de tracés sont pré-enregistrés et exécutables simplement pour la plupart des fonctions scientifiques. Ainsi la frappe « GRAPH + TAN + EXE » trace la fonction tangente après avoir automatiquement placé les bornes adéquates dans RANGE. Pratique, visuel, pédagogique.

C’est donc vraiment un produit nouveau, perçu par l’acheteur de 1985 comme un haut de gamme novateur et dynamique.

La FX-7000G offre une large panoplie de fonctions, y compris la programmation. Le langage est symbolique lui aussi. Il a été inauguré peu de temps auparavant sur la FX-4000P mais englobe ici les capacités de traçage. Sa lisibilité ainsi que sa simplicité évoquent le Basic. La capacité mémoire est malheureusement bien mesurée : 422 pas, c’est vraiment peu. Et le langage pourrait être plus puissant : La fonction Pause n’est pas disponible et à la différence des machines Basic, la 7000 ne gère pas le traitement des chaînes de caractères. Il est possible de programmer l’apparition de messages, pour demander par exemple l’entrée de données ou pour annoncer un résultat.

La CASIO FX-7000G connaîtra un succès énorme. Je l’ai découverte, pour ma part en 1986. Elle était accompagnée d’un modèle à écran moitié moins grand, la désormais rare FX-6000G. C’est cette dernière que j’achetai quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. L’exceptionnelle verticalité de la 7000 me heurtait, avec cet écran « carré » qui s’apprêtait pourtant à conquérir un large public.

La 7000G engendrera une famille : les 8000G et 8500G et 7500G  modèles très similaires, mieux pourvus en mémoire, et conçus pour piloter l’interface FA-80.

A la suite de CASIOTEXAS-INSTRUMENTS se lancera cinq ans après la 7000 dans la course aux calculatrices graphiques avec la TI-81. Entre-temps, SHARP aura tenté la EL-5200/EL-9000, tandis que HEWLETT-PACKARD sortira la HP-28C, annonciatrice des futures HP-48.

HEWLETT-PACKARD HP-48

On trouve sous ce nom cinq machines produites au cours de la première moitié des années 90.

La première fut la 48SX, une très coûteuse calculatrice, réponse attendue aux premières Casio et TI graphiques. Sur toutes les photographies de l’époque, la 48SX était représentée avec l’éditeur d’équation actif, montrant une énorme formule de calcul, avec symbole de sommation emplissant l’écran. Cette image était saisissante.

La HP-48 fut une sorte de reine des calculatrices. Au carrefour de l’ancien monde et du nouveau, pas encore purement scolaire mais incroyablement plus aboutie que les anciennes TI-59 ou HP-41 de la génération précédente.

Ainsi, la HP-48SX possède plus de 2000 fonctions. Elle est totalement programmable, en RPL ou en assembleur. Elle dispose de 32 Ko de mémoire, ainsi que de deux ports pour cartes d’extension. Elle gère parfaitement l’alphanumérique, les sons (bips réglables en durée et hauteur), dispose d’un port infrarouge qui lui permet de converser avec d’autres 48, imprimer, ou faire fonction de télécommande universelle à l’occasion, sous réserve d’entrer un programme de « bidouilleur ». Elle se connecte aussi par câble aux micro-ordinateurs, ce qui signifie archivage, impression, programmation au moyen d’éditeurs de textes confortables. La logithèque de la 48 deviendra colossale en l’espace de quelques années.

La petite sœur HP-48S arrive bientôt. Elle est identique à la SX, mais sans pouvoir accueillir de cartes. Le logo HP en haut à gauche est simplement peint sur la façade alors qu’il constitue une classieuse plaquette incorporée sur la SX.

Plus tard les HP-48G et GX arriveront. Peu de différences avec la SX/S : 128K et 32K pour les GX/G, la puissante bibliothèque de programmes divers (disponible au temps de la SX au moyen d’une carte enfichable), une rapidité accrue, des couleurs différentes, un meilleur écran.

A noter une HP-48G+, variante de la HP-48G avec 128K au lieu de 32K.

Rien n’étant parfait en ce monde, je vois dans cette gamme 48 quelques petits défauts :
– indépendamment de la vitesse de calcul qui n’est pas fulgurante, les écrans semblent se succéder avec une certaine « inertie » qui peut agacer à la longue.
– je trouve le clavier alpha mal conçu, les touches de commandes étant inopérantes au profit des fonctions alpha.
– je trouve le langage RPL bien peu naturel …
– le compartiment à 3 piles, qu’on retrouvera dans la 49G, est pénible. On doit enfoncer la première, la maintenir de force en insérant la deuxième, puis forcer encore pour enfoncer la troisième. Et vite refermer le compartiment tant on craint que les piles soient recrachées. Bon, j’exagère un peu.
– enfin … les plastiques de la HP-48 couinent !

La HP-48, née sous la version SX/S, a évolué en GX-G, puis est devenue en 2000 la HP-49G, puis la 49G+, enfin la 50G. Sous l’impressionnante et très actuelle HP-50G vit encore quelque part l’âme de la SX de 1989 qui n’a cessé de s’améliorer au fil du temps, confiant à un processeur ARM moderne, dès l’étape 49G+, le soin d’émuler le Nec Saturn.

Aujourd’hui, c’est la novatrice HP PRIME, née des cendres de la HP-38G et non plus celles de la SX, qui prend la relève et clôt l’histoire de cette grande famille à logique RPL.

SHARP EL-9000

SHARP_EL9000

La SHARP EL-9000 date de 1986 et succède à la EL-5200, a priori semblable en tous points.

Le double clavier fut à la mode à cette époque. Le plus illustre représentant en fut le HP-28C/S de Hewlett-Packard, modèle à double charnière.

Ici la construction est plus simple, le clavier secondaire, à touches affleurantes, étant incorporé au carnet de protection. Le corps de la calculatrice ne peut-être désolidarisé du carnet et lui est fixé par le côté droit.

D’un point de vue anecdotique, la 9000 détient le record du plus grand nombre de touches pour une calculatrice ! Pas mal pour une si petite machine.

Dotée d’un grand nombre de fonctions de calcul, elle est aussi programmable, dans l’ancien langage maison de SHARP, l’AER. Deux évolutions du langage sont acceptées, l’AER I et l’AER II.

A noter que la SHARP EL-9000 proposait déjà les tracés graphiques.

Une machine magnifique, puissante, mais plutôt complexe d’utilisation, le manuel est ici indispensable.

SHARP EL-735

SHARP a une grande tradition de calculatrices financières.

La 735 est très complète, avec quelques fonctions scientifiques en prime.

Cette calculatrice est non seulement visuellement agréable, elle est aussi efficace à utiliser : Un clavier au bon toucher, des fonctions importantes bien accessibles, l’affichage très lisible, et une logique de calcul franche et simple. C’est sur ce dernier point que j’apprécie particulièrement la 735. En effet, en dépit de la présence d’une ligne supérieure d’affichage, utilisée uniquement pour les messages d’information, la logique de calcul est élémentaire : du calcul en chaîne, sans priorités de calcul. Comme autrefois. C’est direct, précis, fiable.

Je déplore l’absence des parenthèses (au moins un niveau). Il n’y a pas non plus de touche d’exposant, mais une touche d’élévation à la puissance, ce qui revient finalement au même.

Les fonctions financières sont classiques. On dispose aussi d’un module de calculs sur les dates. Les statistiques sont complètes, à 2 variables, et la régression linéaire est disponible.

Il existe une fonction Memo, (ce qui distingue d’ailleurs essentiellement la EL-735 de la EL-733) mais je ne l’ai jamais essayée.

HEWLETT-PACKARD HP-38G

HP38G

Sortie en 1995, la HP 38 travaille désormais uniquement en notation graphique et non plus RPN, une première chez HP. La forme est anguleuse, design brut et simpliste. Mais la construction est sérieuse et la machine très robuste. Le clavier est excellent, la sérigraphie de qualité, et l’afficheur superbement contrasté et débarrassé de tout reflet.

Voyons à l’usage : lenteur tout d’abord. Les écrans se succèdent avec une inertie pénible. La vitesse de calcul est moyenne. Pas de programmation RPL ou RPN ici mais un langage original, structuré mais peu intuitif. Surtout, le fin manuel donne peu d’explications et d’exemples de programmes, on est vite bloqué et pour tout dire découragé.

Pas de calcul formel, les fonctions de calcul sont celles de la gamme moyenne. L’environnement de calcul est efficace et agréable, mais lent, c’est dommage.

Bilan contrasté donc : Première HP à logique purement graphique, bonne qualité matérielle. Des fonctionnalités limitées, langage de programmation mal documenté, et lenteur.

Il existera une succession avec les 39G, 40G, puis la HP-39GII arrivée en 2013 et première à révéler toute la puissance de ce langage qui connaît actuellement son apogée avec la HP Prime.

Mon exemplaire, photographié ici montre une sorte de cache long et étroit juste sous l’écran. Toutes les HP-38G n’en disposent pas. Il n’est pas amovible. Que peut-il cacher, à quoi permet-il d’accéder. Permet-il une maintenance, notamment de la fine barre souple vieillissant mal sur la famille HP-48 et coupable de problèmes de touches ?

Un jour, la curiosité a été la plus forte, j’ai décollé en force ce cache. Derrière, il y a bien une ouverture vers l’intérieur mais bien plus petite que le cache. La structure métallique serrée de la machine empêche de voir plus loin et de faire passer quelque outil que ce soit. Le cache est recollé et le mystère intact.

CASIO FX-6500G

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Depuis 1986, je ne connaissais cette machine que par la photo de couverture du manuel de ma FX-6000G.

Une vraie surprise, la photo du manuel ne permet pas de soupçonner le profil différent : l’écran de la 6500 n’est pas incliné, la machine est plate.

Ceci mis à part, ce sont presque les mêmes machines, à l’exception des fonctions hyperboliques, que la 6000G n’a pas.

Là où la 6500G se démarque, et pas seulement de la 6000 mais de toute cette première famille, c’est par un habillage métallique qui donne à cette Casio une allure réellement superbe et classieuse. Une intention confirmée par une douceur d’écran qui me semble  supérieure aux 6000G et 7000G

Il est plausible que la 6500G ait été vendue plus chère que la 6000G. Mais près de quarante ans plus tard, comment savoir …

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Sur le prospectus Casio ci-dessous, on aperçoit côte à côte les sœurs 6500 et 6000, avec une petite énigme bientôt résolue : la 6500 s’y voit dotée de 194 fonctions contre 182 pour la 6000 soit 12 fonctions d’écart, chiffres que je ne m’explique pas, du moins dans un premier temps. J’ai pourtant bien cherché, lu les manuels et je ne décèle pas d’autre différence fonctionnelle que la trigonométrie hyperbolique, absente de la 6000 et qui ne regroupe habituellement que 6 fonctions et non 12 (SINH, COSH, TANH, et leur réciproques). Je pense alors possible qu’une erreur se soit glissée dans le document, les légendes ou leur traduction ne semblant pas avoir bénéficié d’un grand soin. Que penser par exemple des formulations nébuleuses « variation grand utilitaire des pas » ou bien « système d’introduction parfaite » ?

Toutefois, en toute fin de manuel une lecture attentive amène à retomber sur nos pieds. Aux 6 fonctions de calcul hyperboliques s’ajoutent naturellement les 6 tracés « témoins » correspondants (lancer un « graph sinH » sans compléter de « X » va visualiser automatiquement le meilleur tracé possible). Et donc 6 fonctions + 6 tracés « témoins » aboutissent bien à l’écart annoncé des 12 fonctions !

L’extrait du manuel co-dessous

Dominique

CASIO FX-7700G

Quand arrive en 1991 la CASIO FX-7700G six ans se sont écoulés depuis la toute première CASIO graphique, la CASIO FX-7000G de 1985. Le règne de la 7000G et de sa petite famille de modèles déclinés, les 60006500750080008500 principalement, s’est déroulé sans nuages, sans concurrence.

Les choses changent au début des années 90, les autres constructeurs sont maintenant sur la ligne de départ. Ils se nomment SHARP avec ses 9200 et 9300HEWLETT-PACKARD et sa redoutable HP-48SX, mais aussi TEXAS-INSTRUMENTS qui entend peser massivement sur le marché avec sa prometteuse TI-81.

C’est aussi ce moment que choisit CASIO pour renouveler sa gamme. La ligne de sa nouvelle 7700G est inédite. Toujours verticale, intégrant l’écran de façon plus agréable et naturelle. Le métal n’est plus de mise excepté la courte plaque arrière recouvrant les 3+1 piles CR2032.

Parmi les nouveautés les plus visibles, nous trouvons six touches F1 à F6 pilotant les fonctions graphiques, un vrai pavé directionnel et une touche dédiée pour la variable graphique.

Une nouveauté importante, qui va permettre d’aérer le clavier, est l’accès à des touches de menus F1 à F6. Et aussi une fonction de poursuite : juste après avoir affiché un tracé, une action sur le pavé directionnel poursuivra le tracé dans la direction souhaitée en modifiant automatiquement les paramètres d’échelle. Dans la famille précédente, les touches directionnelles rappelaient simplement l’entrée initiale. Ici on tapera AC pour quitter la poursuite puis flèche avant ou arrière pour revenir à l’entrée.

La nouvelle CASIO gère les matrices, les courbes polaires ou paramétrées, et montre un impressionnant calcul/affichage d’intégrales.

La mémoire est devenue confortable, avec plus de 4000 pas. Vitesse et langage de programmation sont ceux de la famille 7000G. La notion de zoom, embryonnaire sous la 7000G (factor), est maintenant plus élaborée et peut focaliser sur la zone choisie au moyen du sympathique outil graphique box.

Au passif de cette belle et puissante machine : une consommation élevée qui oblige à changer les piles plus souvent qu’espéré. Les concurrents auront systématiquement recours à des piles AAA. CASIO aussi mais attend encore un peu.

Une consommation qui pose d’ailleurs question. Elle est de 0.22W quand les aînées FX-6000G et 7000G consommaient respectivement 0.03W et 0.07W avec célérité et précision pourtant identiques et meilleur contraste par dessus le marché. Un mystère.

Autre point faible, la peinture s’écaille, surtout en bas de façade. Le couvercle à glissière n’arrange pas les choses. Quelques modèles de cette famille seront concernés.

J’ai acheté ma CASIO FX-7700G fin 1991, à la FNAC des Halles à Paris. Après six ans de FX-6000G, l’effet de nouveauté me parut extraordinaire, avec notamment le menu d’accueil graphique, aujourd’hui bien simpliste mais tellement moderne en 1991.

Ma 7700 a mal vieilli. Outre la peinture écaillée, l’écran s’est fortement assombri voilà deux ans et des cloques y sont apparues. N’ayant pu résoudre le problème, j’ai finalement jeté cette machine irrécupérable et en morceaux. J’ai pu retrouver par la suite un modèle de remplacement en parfait état.

Époque magique où il est tellement facile d’acquérir des modèles du passé.

CASIO FX-6000G

C’est lors d’une balade dans une librairie de Poitiers que je découvre en 1986 une gamme inédite de calculatrices CASIO. Sur le présentoir sont rangées côte à côte des machines multicolores et remplies de touches « gomme ». L’une d’elles a un grand écran carré. Mais c’est la plus petite que je remarque, avec son superbe écran incliné. Quelques mois plus tard, je signe le chèque (660 Francs) à la FNAC de Lille.

A la mise sous tension, je contemple pour la première fois un afficheur graphique, de 4 lignes, constitué d’une matrice continue de points. La 6000 est rapide, une vraie fusée. La ligne 69!+69!+69! est exécutée en un instant, c’est du jamais vu. Et le traçage de courbes se révèle un champ d’exploration captivant.

D’un point de vue calcul, la 6000 offre beaucoup de fonctions. J’apprécie le nouveau mode d’entrée des données, commun depuis à (presque) toutes les calculatrices graphiques. Ce mode est innovant. On a affaire ici à un évaluateur où l’on écrit de façon naturelle une expression, au besoin compliquée, qui sera évaluée numériquement par pression sur la touche EXE.

Autre intérêt du système : le résultat ne se substitue pas aux données d’entrée, les deux sont à l’écran. Cette vision persistante des données entrées pallie un défaut structurel des calculatrices classiques, à savoir la substitution du résultat aux opérandes, et donc le doute qui peut toujours subsister sur la justesse de la frappe initiale. Ici, le résultat peut toujours être rapproché des opérandes visibles et modifiables si besoin.

La fonction ANS, qui renvoie le dernier résultat, est pratique et souvent utilisée dans ce mode. Et ici, on a la chance d’avoir une touche ANS dédiée. Ce ne sera pas toujours le cas dans l’avenir où beaucoup de machines graphiques placeront la touche ANS en fonction secondaire. N’oublions pas que dans ce mode d’entrée, le symbole de racine carrée ou « log » se placent naturellement devant la valeur, comme sur le papier. En conséquence pour utiliser la valeur précédente, ANS est nécessaire.

Une petite déception concernant la programmation : 486 pas seulement, c’est devenu bien peu. Le langage, inauguré avec la 4000P est de nature symbolique. On peut regretter une absence d’une fonction Pause mais ce langage a tout de même l’avantage d’une grande clarté. Il permet l’affichage de messages lors des entrées et sorties, ce qui manqua pendant longtemps aux calculatrices programmables non alphanumériques. Les fonctions de tracé sont elles aussi programmables.

Une illustration de la modernité du langage de programmation : si je veux programmer le calcul du discriminant réduit de l’équation quadratique d = b²-4ac cher à mes professeurs de lycée, la ligne de programme pourra sans problème être B²-4AC⇒D. Quoi de plus naturel me direz-vous ? Pourtant avec l’aînée FX-602P c’était une autre paire de manches: MR02 x² – 4 X MR01 X MR03 = Min 04

Près de quarante ans plus tard, cette magnifique calculatrice fonctionne comme au premier jour, sans problème d’écran, de nappes ou de clavier. A noter que l’autonomie est correcte, bien que reposant sur une alimentation à piles bouton (CR2032 x 3). La consommation n’est que de 0.03W. En comparaison, la future 7700G videra ses quatre piles bien plus vite.

A noter que la FX-6000G ne se trouve pas facilement d’occasion. Ce qui ne signifie pas qu’elle soit vendue chère. C’est un fait que le public, contrairement à moi, lui a toujours préféré la grande sœur, à écran carré, la FX-7000G, bien plus diffusée dans le monde.

Membre de la toute première famille de calculatrices graphiques, la 6000 présente une spécificité bien peu discernable. Soumise à des tests de calculs poussés elle montre des résultats numériques étonnamment différents des sœurs à grand écran.

Ainsi, alors que le test Forensics(*) se conclut de façon rigoureusement identique pour toute cette nouvelle famille, celui du cumul des sinus de 1° à 360° n’en fait qu’à sa tête et retourne une valeur différente – et un peu moins juste – pour les 6000 et 6500 (**). Que se passe-t-il donc ?

L’examen comparé du sinus de chaque valeur, avec loupe placée au niveau des trois derniers chiffres de garde, montre assez souvent une différence d’une machine à l’autre sur le treizième et parfois le douzième chiffre.

Laquelle montre les valeurs les plus justes ? L’ordinateur SHARP PC-1475, commuté en la circonstance en double précision vient arbitrer ce comparatif. Le verdict est sans appel, en cas de différence, les valeurs de la FX-6000G sont toujours les moins justes, ce qui explique qu’elles aboutissent, cumulées, à une valeur finale aussi différente.

Mais alors pourquoi le résultat du test Forensics, qui repose lui aussi sur les fonctions trigonométriques, est-il identique pour les deux modèles ?

Ce test est bâti traditionnellement sur la valeur source 9. Or, il se trouve que pour cette valeur, les résultats des deux machines se montrent identiques. Mais si on décide de changer cette valeur, et même de réaliser le test sur, par exemple, chacune des valeurs 1 à 89 on constatera que la plupart du temps, le test aboutit à des résultats différents.

Le tableau ci-dessous liste ces valeurs. Celles de couleur verte sont identiques pour les deux machines. On peut s’étonner de la quasi absence de valeurs négatives retournées par la 8000. Et aussi du lien mystérieux liant dans la 6000 les valeurs positives à la couleur verte. Avec une exception pour le nombre source 59 qui donne une valeur, négative elle aussi, égale à l’unique valeur négative de la 8000. Et six valeurs positives qui se suivent pour les nombres source 43 à 48 (6000) …

Ces écarts montrent que la Casio FX-6000G est dotée d’un processeur différent, le NEC D1007G-003 (tout comme la rarissime 6500G). Les FX-7000G8000G et 8500G reçoivent le NEC D1007G-008.

Ci-dessous, des captures montrent la partie la plus à droite des valeurs des sinus de 1° à 6° (et seulement 4° à 6° pour la 6000 à écran réduit), se terminant par les 3 chiffres de garde. Le sinus de 5° affiché par le SHARP PC-1475 sur 20 chiffres confirme la meilleure valeur affichée par la FX-8000G (avant dernière ligne). On y retrouve bien 4274766, avec un 13e chiffre correctement arrondi. La FX-6000G fait moins bien avec 4274773.

J’arrête ici cette plongée dans les tréfonds des chiffres de garde, dont je ne sais percer tous les secrets.

Que l’on se rassure, la FX-6000G est une calculatrice précise car, dans tous ces exercices, les 10 chiffres affichés sont toujours justes. Les chiffres de garde, masqués, sont  là pour y travailler dans la discrétion, et n’ont en principe pas vocation à être révélés. Et pourtant lors d’un cumul, il peut se passer bien des choses …

Un dernier mot, sur le manuel : la couverture montre le couple FX-6000G et FX-6500G. J’ai mis des années avant d’en savoir plus sur cette dernière, qui est une vraie rareté. La présence des deux modèles sur la couverture du manuel commun parle en faveur d’une même année de naissance.

CASIO6000MANUEL
 

(*) http://www.rskey.org/~mwsebastian/miscprj/forensics.htm

(**) la série 6000 retourne la valeur 1.1812E-10, les séries 7000 et 8000 retournent la valeur -4.883E-11. Les 3 séries retournent unanimement la valeur 5.90443E-07 au test Forensics.

TEXAS-INSTRUMENTS TI-86

Héritière de la TI-85 dès 1997 la TI-86 fut en matière de calcul de poche, un haut de gamme absolu et éphémère chez Texas-Instruments, avant que la TI-89 ne lui ravisse le titre dès 1998.

La TI-86 a une mine austère : robe sombre, afficheur purement fonctionnel sans le plus petit témoin LCD. Mais elle est très puissante. Ecran large de 21 caractères, douze chiffres affichés en permanence, parfois 14, un champ de calcul culminant à <1E+/-1000, une fonction factorielle/gamma, une programmation complète incluant l’assembleur, le traitement de longues chaînes de caractères stockables dans des variables nommées. Et les menus horizontaux à plusieurs niveaux repris de la 85, pourvus d’emplacements personnalisables custom, menus qui apparaissent pour la deuxième et dernière fois.

Le corps de la calculatrice n’est plus celui des familles TI-81, 82 ou 85 mais celui des toutes premières 83.

Machine de 1997, sans calcul formel et animée d’une vitesse de calcul tranquille, la TI-86 montre incontestablement son âge, qui fait d’elle d’ores et déjà une machine de collection, parmi celles qu’on n’oublie pas, quand les TI-83 et 89 devront attendre encore un peu.

Ci-dessous, une image extraite du Guide calculatrices 1998 de Texas-Instruments

 

SHARP PC-E500

Pocket-computer tardif. C’est une sublimation des machines des années 80 : Excellente rapidité, mémoire vaste, double précision, avec bibliothèque d’ingénieur intégrée, cette machine est plus qu’elle ne paraît.

L’écran mérite bien ce nom, les quatre lignes et la petitesse des caractères le rendant particulièrement étendu.

Machine lancée en 1989, le E500 fut décliné en une version S six ans plus tard, offrant un couvercle de protection rabattable par charnière, un écran mieux contrasté, et des ordres Basic supplémentaires.

Le PCE-500 est facilement trouvable sur le marché de l’occasion, à prix pas toujours doux cependant. Son alimentation est assurée par simples piles AAA.

 

SHARP EL-780

Une rareté absolue : SHARP EL-780. Une superbe Elsimate complètement spécialisée dans les calculs statistiques.

L’afficheur est un généreux « 10DIGIT99″ (mais différent de celui de la EL-546 – voir ci-dessous, les segments ont un dessin légèrement différent).

Machine vraiment rare et peu référencée. Mais elle existe bel et bien …

 

SHARP EL-512S

Peut-être la plus belle de toutes les SHARP LCD extra-plates. La « S » n’est plus vraiment une EL-512, elle est plus facile à programmer et le langage AEL est aussi plus puissant.

Il existe une version EL-512H (ci-dessous) d’aspect différent mais de fonctionnalités identiques.

La SHARP EL-566 (ci-dessous) est quant à elle la version japonaise, réservée au marché interne du Japon. C’est une sorte de jumelle parfaite de la 512S, aux coloris près et au relief nettement plus prononcé de l’afficheur.

Ci-dessous l’inscription au dos, en haut celle de la version 512S, en dessous celle en japonais de la 566.

SHARP EL-5120

Calculatrice lancée vers 1993, la EL-5120 fut quasiment inconnue en France, ce qui est dommage, car elle ne manque pas de qualités.

Elle est originale, avec ses trois lignes et son amusante mais très lisible police 5 X 5. Elle est programmable (1211 pas), non pas dans le langage AER maison pas toujours intuitif, mais dans un « Sharp Basic » naturel et simple.

La puissance est au rendez-vous avec de belles possibilités dont un solveur et un moteur de calcul d’intégrales. A ce sujet, pas question ici de laisser l’usager se débattre avec les arguments qu’il doit taper à l’aveugle entre une paire de parenthèses, manuel ouvert. Tout se passe dans un environnement dédié.

L’écran à trois lignes est bien conçu et pleinement utilisé. Les messages et menus sont nombreux et clairs. L’énorme pavé directionnel permet de naviguer de façon bien intuitive. Quant à la police 5 X 5 qu’on pourrait penser grossière, elle ne l’est pas du tout. Jamais aucun caractère – chiffre ou lettre – n’est représenté de façon maladroite ou peu lisible, bien au contraire.

La SHARP EL-5120 est malgré tout une calculatrice déjà ancienne. Ses possibilités de programmation dénotent par l’absence de structures de boucles ou l’adressage indirect. Cependant six tests conditionnels sont présents, et les sous-programmes aussi.

Sur le plan de la construction, ma EL-5120 made in china ne connait pas pour l’instant de problèmes de lignes de pixels défaillantes comme je le constate parfois sur d’autres SHARP. Sa consommation est faible de sorte que l’autonomie est très bonne.

Voilà donc une calculatrice généreuse, parfaitement aboutie et pourtant isolée dans la production du géant SHARP. Pas de descendance, mais une sœur : la très rare EL-5130H, d’aspect et de fonctionnalités identiques mais en finition métal, et sans doute réservée à l’origine aux marchés de l’Asie.

SHARP EL-5030

Une SHARP Elsimate puissante, peu connue et désormais recherchée : la EL-5030, proche cousine d’une splendide EL-5050 très convoitée elle aussi.

Machine de 1989, programmable alphanumérique en AER, 1400 pas de programmes, c’est loin d’être négligeable.

L’affichage est en matrice de points et l’allure générale rappelle les EL-5200 et EL-9000, mais aussi EL-5103, avec un proéminent commutateur latéral, des touches aux légendes spécifiques et mystérieuses.

Fait curieux, le clavier, ainsi que l’afficheur présentent déjà le léger décalage vers la gauche de la EL-9000 à clavier sensitif.

SHARP5030-3

CASIO FX-4000P

La CASIO FX-4000P de 1985 succède aux prestigieuses FX-602P et 601P (il existera une mythique FX-603P mais produite durant la décennie 90).

Le terme « langage » de programmation n’est pas usurpé. Il est tout nouveau, symbolique, naturel, très aisé à relire, il sera repris et enrichi au fil des années par les calculatrices graphiques de la marque qui arrivent. Ce langage manipule directement les variables, avec multiplications implicites, sans plus passer par les nombreuses interactions rappels mémoire/registre d’affichage des machines de la génération précédente toutes marques confondues. En comparaison, alors que le RPL des futures Hewlett-Packard (dont la toute proche HP-28S) vous imposera de vous adapter au langage, certes puissant, la FX-4000 s’adapte à votre langage.

Une petite illustration avec le calcul programmé du discriminant réduit (delta) de la résolution de l’équation du 2e degré où delta se détermine par la formule Δ=b²-4ac. On comprend l’apport de ce nouveau langage, qui n’est pas plus puissant que les autres – il manque notamment la touche PAUSE – mais bien plus lisible.

Sur Casio FX-602P :
|MR02 ||| 4 | * |MR01| * |MR 03||Min04|
 
Sur HP-28S :
| B |ENTER| * | 4 | A | * | C | * || | D |STO|
 
sur Casio FX-4000P :
B² – 4AC → D

Dans ce langage, symbolique, les variables et leur contenus se voient confondus. Une Casio 602P (ou une TI-58)  distinguera au contraire la variable de son contenu. Toute manipulation nécessitera d’extraire le contenu du contenant, de le manipuler au travers du registre d’affichage, et de réinjecter si besoin le résultat affiché dans la variable (une exception avec les cumuls en mémoire M+ ou SUM, appliqués sur la variable mais agissant directement sur son contenu).

La capacité mémoire de programmation de la FX-4000P culmine à 550 pas, c’est un tout petit progrès par rapport à la 602 (512 pas). Les mémoires n’ont plus de numéro mais à la place une lettre de A à Z. Elles sont au nombre de 26, pouvant être étendues jusqu’à 94 en grignotant la mémoire programme. La touche ALPHA n’annonce pas de grandes capacités. A part l’insertion de messages et bien sûr l’appel des variables au nom désormais alphabétique, il faut oublier l’espoir d’une gestion et mémorisation de chaînes de caractères. La 602P n’était guère mieux lotie sur ce point.

En conclusion, une machine importante et attachante.

 
Mes remerciements à badaze

CANON FP-10

CANON_FP10

J’ai longtemps cru cette calculatrice définitivement inaccessible. Je n’en connaissais que quelques rares photos. Et voilà qu’un jour, l’occasion se présente d’acquérir à mon tour cette singulière machine.

La CANON FP-10 n’est pas qu’une simple calculatrice scientifique. Elle est munie d’un dispositif d’impression. Elle est donc membre d’une famille très fermée de six machines tout au plus, conçues sur le principe de la calculatrice scientifique de poche à imprimante intégrée.

Les autres membres du club très fermé sont : PANASONIC JE-611P, SHARP EL-550, CANON FP-11, HP-19C, TI-45MSP. Je parle bien ici de calculatrices scientifiques et non financières ou commerciales. A noter que la CANON FP-11, et surtout la HP-19C sont aussi programmables.

Si la PANASONIC et la TI intègrent parfaitement le dispositif d’impression, préservant un design fin et élégant, cela devient plus dur pour la SHARP et la CANON FP-11, plutôt épaisses, et plus encore pour les HP-19C et la FP-10 ici présente, cette dernière dissimulant mal son volume général. A sa décharge, elle est la seule à embarquer un rouleau standard de 58 mm, comme les machines de bureau. Du coup, le rouleau se fixe à l’extérieur de la coque, seul le dispositif d’impression se trouvant réellement embarqué.

Produite au début des années 80, l’alimentation de la FP-10 est assurée par un bloc accus. Les fonctions disponibles sont classiques pour une scientifique, excepté la touche LA (comme Last) qui renvoie le dernier résultat.

Calculatrice de dimensions importantes (10 cm de large, 4 d’épaisseur, 18.5 de haut et 415 g sans rouleau), la FP-10 est-elle encore une machine de poche, ou bien occupe-t-elle une position intermédiaire, aussi à l’aise en usage nomade que posée sur un bureau ? Elle est en tous cas indéniablement puissante, ultra portable et autonome, ses batteries lui ôtant le fil à la patte des machines de bureau classiques. Pour trancher définitivement, il faudrait connaître le type de tâche que lui destinait son constructeur. De façon générale, pour quel usage spécifique ont bien pu être conçues ces atypiques scientifiques à imprimante en nombre si restreint ? à coup sûr j’aimerais le savoir.

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SHARP PC-1403

SHARP_PC-1403-2

Le SHARP PC-1403 fut un best-seller des années durant.

A la suite des PC-1401 et 1402, produit à partir de 1986, il poursuit la nouvelle piste que suivent alors les ordinateurs de poche. Initialement destinés avant tout à la programmation, ces appareils tentent maintenant de répondre au besoin d’utilisateurs demandeurs de solutions de calcul plus immédiates. Le PC-1403 est donc à la fois une bonne calculatrice scientifique et un mini computeur puissant.

L’afficheur offre une capacité confortable de 24 caractères alphanumériques. Pour ceux qui jugeraient la mémoire de 6800 octets trop limitée, il a existé une version plus musclée, le 1403H, pourvu de 32000 octets.

Le SHARP PC-1403 est un très bel appareil, en particulier d’une grande finesse (9.5 mm). J’ignore combien de temps il fut produit. En tous cas, c’est le dernier ordinateur de poche, avec le CASIO FX-850P que je pus encore apercevoir dans le rayon des magasins, à une époque où beaucoup avaient déjà oublié ces fameux ordinateurs de poche, emblématiques des années 80.

Ci-dessous, le modèle « H », reconnaissable à son logo orange « 32KB« 

PANASONIC JE-8433U

PANASONIC8433

Peu de choses à dire sur ce magnifique objet, si ce n’est sa taille, toute petite ! On est tout près du format carte de crédit.

La PANASONIC JE-8433U est la toute petite sœur de la déjà minuscule JE-1433U. Scientifique de base avec les statistiques, et un afficheur jaune de 8 chiffres.

La PANASONIC 8433 est une des rares calculatrices capables de dépasser l’exposant 99 en décalant le point décimal d’autant de positions que lui permet son afficheur. Il est donc possible d’afficher sur ce modèle la factorielle de 72 quand l’immense majorité des machines ne savent dépasser la valeur 69.

Fabriquée au Japon, il est probable qu’elle ait été produite peu après 1980, à 2 ans près.

Ci-dessous, trois sœurs PANASONIC LCD de cette époque. La photo rend bien compte de la taille de la JE-8433U !

PANASONICX3

SHARP EL-506P

SHARP_EL506P

Une des belles SHARP scientifiques de la première moitié des 80e.

Les 506H, 506P et 506A sont toutes trois des scientifiques non programmables.

Quelles sont les différences principales entre les versions ? La 506H introduit les calculs en base hexadécimale. La 506P va plus loin avec les bases courantes et les nombres complexes. La 506A est le sommet, offrant de plus un afficheur scientifique moderne à 10 chiffres + zone d’exposant dédiée.

La 506P ici présente, modèle intermédiaire, possède un afficheur scientifique plus classique, à 8 + 2 positions, ce qui est déjà confortable.

Machine légère, très fine, puissante, cette SHARP était un objet magnifique dans les vitrines de 1985. Je crois me souvenir que le prix était à l’avenant (entre 250 et 300 Francs si ma mémoire est bonne).

Une particularité SHARP bien visible ici : les touches grises semblent victimes d’un pincement qui en déforme la surface. Je n’en connais pas la raison mais l’ai constaté bien souvent.

Et une curiosité, l’AURODIS SC-508 qui a finalement tout d’une 506P, avec une montre en prime. Petite machine amusante munie d’un clapet pour la refermer, construite manifestement sous licence SHARP, et sur le modèle de la 506P.

CITOH ESR-81

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La C.ITOH ESR-81, petite sœur de la C.ITOH ESR-87 est une des innombrables machines non référencées de nos jours, sortant de l’oubli après plus de trente ans, on n’en trouve aucune trace sur le net.

La C.ITOH ESR-81 est absolument minuscule. Elle présente une particularité concernant la disposition des touches de trigonométrie, avec la fonction tangente en premier, la disposition classique étant SinusCosinusTangente. Peu de témoins LCD à l’écran, et un processeur selon toutes vraisemblances signé TOSHIBA.

Pour la datation de ce modèle original, 1980 semble la réponse la plus plausible, à un an près.

HEWLETT-PACKARD HP-15C

HP-15C

Il ne faut jamais dire « jamais » !

Des années durant, j’ai tourné le dos à ces drôles de calculatrices plus larges que hautes. J’ai vu cette 15C en vente pour la première fois dans un hypermarché du nord de la France en 1983 ou 1984. A cette époque, J’assistais comme tout le monde à la naissance du phénomène « ordinateur de poche « , de modernes Pockets Computers programmables en basic, tout puissants, à afficheur généreux et clavier « QWERTY » comme sur les vrais ordinateurs.

Et voilà des constructeurs, ceux-là mêmes qui ont raté la première marche des Pockets Computers, qui proposent de simples calculatrices au même format horizontal, comme pour s’inscrire dans une mode, mais sans rien offrir d’autre, pas même le grand afficheur que cette disposition aurait permis.

Quand j’ai vu le prestigieux Hewlett-Packard se plier à cette gesticulation, j’ai ressenti comme un écœurement. J’étais convaincu qu’un jour ou l’autre, les calculatrices retrouveraient leur format vertical que j’estimais « naturel ».

Il existait toute une gamme de voyager (c’est leur nom de code chez HP) : les scientifiques de base 10C puis 11C, la financière 12C, une multi-base pour les programmeurs 16C, enfin la puissante scientifique 15C … Toutes étaient programmables. Et chères.

Le concurrent TEXAS-INSTRUMENTS avait lui aussi lancé sa famille de calculatrices horizontales. Il les appelait « Galaxy « . Et mon sentiment pour les Galaxy n’était pas meilleur.

Du temps a passé. A l’inverse de moi, beaucoup d’utilisateurs ont su apprécier ces HP Voyager dont la personnalité allait naturellement bien au-delà de leur aspect, notamment pour l’efficacité que la disposition horizontale procurait en mains. Ces machines ont été beaucoup diffusées et il est encore facile d’en trouver en occasion. Les prix sont en revanche élevés.

J’ai fini par m’intéresser de plus près à ces drôles de machines. Et même par profiter d’une occasion intéressante pour franchir le pas. Me voilà donc propriétaire d’une magnifique HP-15C, modèle phare de la gamme.

La 15C possède des fonctions de haut niveau, comme le traitement des matrices. Sa capacité de programmation de 448 pas est la plus confortable de la gamme. A l’époque pourtant, 448 pas, c’était déjà moyen. La vitesse de calcul n’a rien de foudroyant, et, signe de désuétude, la HP-15C n’a pas d’affichage alphanumérique, c’est dommage.

Outre la panoplie très complète des fonctions, les avantages qu’on reconnait à la HP-15C sont la compacité, la légèreté, mais aussi la robustesse, ainsi qu’une caractéristique de bien peu de signification de nos jours où les smartphones épuisent leurs batteries en quelques heures : une autonomie qui se compte ici en dizaines d’années ! Certains utilisateurs affirment n’avoir jamais remplacé les piles de leur HP Voyager (3 piles « bouton » LR44) au cours de trente années d’utilisation.

CANON F-54

CANONF54-1

La CANON Card F-54 est une calculatrice scientifique du début des années 80 dotée de fonctionnalités classiques.

Ce qui interpelle, ce sont les dimensions minuscules, en particulier l’épaisseur, inférieure à 4 mm (CANON revendiquait 3.5 mm dans son prospectus de présentation). L’impression en main est étonnante. Il s’agit ni plus ni moins d’un objet privé de sa troisième dimension.

On pourrait croire qu’une machine si fine sera fragile. Ce n’est pas le cas, la rigidité est impressionnante. La CANON F-54 respire l’acier, et le grand nombre de vis au dos parle en faveur d’une armature interne sophistiquée.

L’alimentation est assurée par une simple pile plate de 3V CR2032, logée dans un compartiment typique de CANON : le couvercle évoque l’univers de la montre, il donne accès à la pile par pression et rotation d’un quart de tour.

Quelle peut être la période exacte de production de cette calculatrice ? Les indices parlent: l’absence d’auto shut off et de mémoire permanente, les commutateurs physiques indiqueraient la fin des années 70. Mais l’afficheur LCD gris et non plus jaune va dans le sens du début des années 80. Le numéro de série, qui commence par 2, pointerait alors de manière plausible l’année 1982 comme millésime de mon modèle.

Objet magnifique, d’un design abouti et d’une qualité de construction indéniable, la CANON F-54 est en revanche peu agréable à utiliser. Je trouve les touches trop serrées, et la zone inférieure du clavier est sombre donc peu lisible. Tant pis pour la perfection qui comme on le sait est impossible ici bas. La CANON F-54 est une des plus belles calculatrices jamais construites et c’est une excellente raison de se réjouir d’en avoir une chez soi …

CANONF54-3CANONF54-2

TESLA MR 610

TESLA610-1

Machine emblématique de l’ancien Bloc de l’Est, la MR610 y a été beaucoup diffusée à partir de 1978, principalement sous la marque RFT. La ressemblance avec la TOSHIBA SLC8300 frappe. Mêmes touches, même forme, même aspect mais ambiance beaucoup moins métallique cependant.

Ayant pu acquérir cette TESLA, j’ai pu vérifier la parenté des deux modèles. Le comportement en calcul est bien identique, l’afficheur aussi. Mais quelques différences tout de même : Hormis l’habillage tout plastique (y compris la façade) la 610 est plus étroite de 2 mm (70 contre 72 mm pour la Toshiba). Elle est aussi plus épaisse, et c’est là une vraie surprise …

Le profil de la TESLA MR 610 trahit un mode d’alimentation complètement différent : ici, c’est de la lourde pile « bâton » AA X 2 et non plus de la pile « bouton » minuscule … Pourquoi cela ? je l’ignore. Je comprends que les piles AA soient meilleur marché, et plus simples à trouver et remplacer. Mais vu la consommation logiquement très faible d’une telle machine, ce choix par ailleurs peu esthétique est-il judicieux … Il peut être aussi nécessaire de se replacer dans le contexte du Bloc de l’Est de l’époque, où les piles un peu exotiques se trouvaient sans doute moins facilement qu’aujourd’hui.

Heureusement pour les yeux, il existe un autre modèle de MR 610, alimenté par piles « bouton« , et donc réellement extra-plat. Et une question sans réponse : Est-ce uniquement les TESLA qui connurent cet embonpoint, tandis que les RFT seraient demeurées plates ?

Autre différence importante entre la machine de l’Est et la japonaise TOSHIBA : les légendes de touches. Sur cette dernière, la fonction SINUS réciproque s’écrit Sinus-¹, tandis que la TESLA fait abondamment usage du préfixe ARC. Idem pour la légende d’exposant, ici EEX (comme sur les HP), et là EXP (comme chez SHARP). Et la mémoire pilotée par des MR/MC chez l’une, RM/CM chez l’autre … ou encore le log, baptisé lg comme sur les machines russes (par exemple ELEKTRONIKA MK-61 ou MK-71).

TESLA610-2

NSC 108

 

Une peu courante National SemiConductor, extra-plate de 1980 à afficheur jaune, mue comme bien d’autres contemporaines par le processeur Nec D1856G.

A l’intérieur de la pochette, un aide-mémoire indique la combinaison de touches à effectuer pour accéder à une panoplie de conversions angulaires.

NSC108-2

TEXAS-INSTRUMENTS 52 SOLAR

TI-52

Bien qu’elle ne le revendique pas sur sa façade ni dans sa documentation, la TI-52 peut être considérée comme une représentante de la tendance Galaxy, ligne de calculatrices au format paysage apparue dès 1983.

A cette époque les constructeurs SHARP puis CASIO viennent de surprendre le monde des calculatrices en présentant leurs premiers Ordinateurs de Poche, machines de format plus large que haut qui allaient prospérer au cours de la décennie 80.

Tout en préparant leur réponse maison (les fameux TI-CC40TI-74HP-75, HP-71B), Texas-Instruments et Hewlett-Packard commencèrent par renouveler leur gamme de calculatrices en leur insufflant le nouveau design tendance. Ce furent les Voyager de HP, et les Galaxy de TI. Je me souviens avoir assisté à l’apparition de ces drôles de calculatrices que je n’appréciais guère car je les voyais imiter opportunément les vrais Pocket-Computers sans jamais exploiter la largeur disponible sous ce format. J’espérais un retour au format vertical que j’estimais incontournable.

Pourtant les gammes Voyager et Galaxy ont connu un grand succès. Mon frère avait eu sa TI-30 Galaxy beige qu’il appréciait beaucoup.

Le point commun des Galaxy non programmables : un afficheur tout à gauche, souvent rien à droite, des énormes touches rectangulaires munies de points en relief, une zone d’affichage inclinée, une minuscule trappe à piles dure à ôter.

La TI-52 SOLAR de 1986 est la quintessence de cette gamme. Elle bénéficie d’une présentation soignée. Le large panneau solaire trouve naturellement sa place à la droite de l’afficheur.

Question technique, la 52 est une scientifique puissante. 10 chiffres (10 + 2 en notation scientifique), les bases de numérations, des statistiques poussées (à une seule variable) un mode de calcul sur les complexes, mais une seule mémoire.

Le panneau solaire est bien seul pour alimenter la machine, car point de pile de secours ici (et du coup plus de trappe à ôter). Ses dimensions sont élevées. Mais le panneau remplit son rôle, l’alimentation est continue même sous une faible lumière.

Contrairement à la 52 non solaire, la SOLAR ne possède pas de mémoire continue. Elle ne s’éteint tout simplement jamais tant qu’un rayon de soleil est présent. Mais en cas d’obscurité totale, adieu la valeur en mémoire.

Un sérieux inconvénient de conception selon moi : la touche AC est un RESET général. Si les doigts viennent à s’emmêler et appuyer sur AC, la mémoire est vidée, les différents modes sont abandonnés, la machine est réinitialisée. Un peu sévère.

Par ailleurs, la longueur des touches CE et EGAL inspire une petite crainte, vite dissipée : on ne sait pas trop si on doit appuyer en plein milieu ou bien si cela marche aussi aux extrémités : eh bien oui, la conception est parfaite, les touches sont fiables.

J’ai enfin une Galaxy ! alors, peut-être aussi bientôt une Voyager …

Ajout ultérieur : oui ! j’ai enfin une voyager

TI-52-2

COMMODORE LC43SR

CBMLC43-1

Une machine rare, qu’on cherche longtemps.

Commodore, le géant des calculatrices à chiffres lumineux rouges et verts s’est essayé lui aussi au format extra-plat et aux cristaux liquides. Cela donna en cette fin des seventies une gamme homogène, de la calculette 4 opérations à la belle scientifique, habillées d’un métal aux reflets magnifiques, aux touches ovales très typées et sans légendes apparentes.

La Commodore LC43SR, modèle scientifique et statistique possède 42 touches. Aucune ne présente de fonction secondaire, ce qui signifie que les fonctions statistiques telles que moyenne, écart-type, etc. sont accessibles directement par touche dédiée, fait bien rare. A noter que par exception, les 3 touches SIN COS TAN, combinées avec ARC, exécutent comme de coutume les fonctions trigonométriques réciproques.

La LC43SR affiche les valeurs sur 8 chiffres, et 8 + 2 en notation scientifique. Dans ce cas, le témoin LCD d’exposant s’affiche. C’est, avec le symbole d’erreur, le seul témoin LCD disponible. Rien ne signale l’occupation de la mémoire, ni le mode angulaire actif, ni le mode statistiques. Cette frugalité est rare dans le monde prodigue des afficheurs à cristaux liquides. Une autre machine partage cette caractéristique : l’IBICO 094. L’IBICO a en commun avec la Commodore une précision de calcul basique. Un exemple : le calcul de 2 élevé à la puissance 10 donne pour résultat 1024.001 quand la majorité des calculatrices donnent exactement 1024.

La Commodore LC43SR a deux grandes sœurs, une jumelle LC63SR, dont j’ignore à peu près tout excepté qu’elle est plus puissante, et la LC4512.

A noter que dans un prospectus de vente de l’époque, la Commodore LC43S est présentée comme celle qui rend obsolètes les machines à cellules solaires, rien de moins ! On y lit que sa pile interne procure en effet une autonomie de 2500 heures. Ce qui confirme qu’à cette époque, les constructeurs assimilaient volontiers la frugalité de l’afficheur LCD à un dispositif d’alimentation à vie. Cela explique la difficulté d’accéder au compartiment des piles sur nombre de ces modèles, le remplacement n’était simplement pas jugé utile …

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SHARP EL-5805

Les SHARP EL-5805 et EL-5806 se ressemblent beaucoup.

Mais ce sont des machines différentes, dotées de leur propre caractère.

Comme on peut le voir à l’examen des touches, la SHARP EL-5805 ne connaît pas la trigonométrie hyperbolique, et va un peu moins loin que sa sœur EL-5806 dans les fonctions statistiques.

Les microprocesseurs ne sont pas les mêmes. Pour preuve un affichage calé à gauche pour la 5805, et calé à droite pour la 5806. Et des témoins LCD ici et pas là.  Idem pour l’auto shut off. Et aussi une constante automatique n’opérant pas sur + et – pour la 5805.

La 5805 possède une touche mystérieuse présentant le symbole d’une double flèche horizontale. Pas de mystère : il s’agit du CN ou « Change Notation » souvent rencontré par ailleurs, qui escamote pour un instant l’exposant le temps de visualiser les chiffres masqués de la mantisse lors d’un affichage en notation scientifique. La double flèche n’est pas implémentée sur la 5806 car sa notation scientifique est différente (ses 8 digits ne se décomposent pas en 5 + 2 comme pour la 5805, mais sont complétés par une zone d’exposant, ce qui lui autorise une mantisse pleine, de 8 digits).

Au jeu des différences (photo ci-dessous), l’œil aura vite remarqué la bande grise du bas plus large sur la 5805, en raison d’un clavier plus ramassé. Les parenthèses ont disparu sur ce modèle.

Les deux sœurs sont-elles exactement contemporaines ? La 5806 fut lancée en décembre 1977. Quant à la 5805 le numéro de série de mon modèle indique qu’il fut produit dès 1978.

Je constate que mes deux modèles ont exactement le même problème d’affichage : certains segments ne sont visibles que machine inclinée.

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OLYMPIA 55-20

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Sous la marque et l’habillage OLYMPIA voici encore un des multiples visages de la calculatrice scientifique à 10 chiffres typique de la fin des années 70, plutôt début des 80 pour celle-ci, 1983 si on en croit la date gravée sur la puce.

Il semble qu’à la fin des années 70, les grandes marques de calculatrices, qui s’étaient si bien illustrées dans la production de grosses machines à chiffres verts ou rouges, eurent peine à innover et réagir face à la technologie montante des cristaux liquides. La plupart firent appel pour les modèles scientifiques, notamment à dix chiffres, à une électronique bâtie sur processeur commun le Nec D1856G, qu’elles habillèrent parfois d’un design « maison ». Ces machines ont donc des apparences diverses, mais restent identiques dans leurs fonctionnalités et comportement.

Cette OLYMPIA semblait réservée au marché français : en témoigne la mention « Affichage à cristaux liquides » fièrement apposée en façade. Dommage qu’on y lise aussi « Scientific calculator » qui aurait pourtant produit un bel effet traduit dans la langue de Pompidou. Les inscriptions au dos sont aussi en français.

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SANYO CZ-252

Plus un objet est gros, plus il semble important. C’est sans doute pour cela que la minuscule SANYO CZ-252 cache bien sa puissance. Ses dimensions : 11.5 cm de haut et 6.5 de large, la classent parmi les calculatrices scientifiques les plus petites de l’histoire.

La SANYO CZ-252 n’est pas un gadget. La richesse de son clavier lui donne toutes les possibilités d’une grande, excepté la racine carrée, étrangement absente du clavier, il faut se servir de la touche de racine nième pour cela, ce qui revient au même.

Où situer la période de production de la CZ-252 ? Il n’est pas facile de répondre de façon précise à la question. L’aspect, les touches gomme, évoquent la seconde moitié des années 80. Cependant l’interrupteur manuel, l’absence de mémoire permanente, rappellent le début de la décennie 80. Voyons si l’on peut tirer des indications du numéro de série : il commence par un 7, ce qui pourrait vouloir dire 1977 ou 1987. Deux dates qui ne collent décidément pas bien aux caractéristiques de la CZ-252, trop moderne pour la première, trop archaïque pour la seconde.

Une petit caractéristique inhabituelle : Un Auto Shut Off éteint la calculatrice au bout de quelques minutes d’inutilisation. La chose est courante. Mais ce qui ne l’est pas, c’est le clignotement de l’afficheur une minute avant la mise en sommeil …

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PHILIPS SBC-1745

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Une PHILIPS, construite autour d’une électronique qui évoque la CANON F-73.

Machine programmable, comme revendiqué en façade, mais programmes (deux maximum) ne pouvant dépasser ensemble la limite de 45 petits pas. Aucune visualisation du programme, des contrôles de saut (GOTO) peu souples. Tout comme pour la CANON, il faut une bonne dose de motivation pour programmer la PHILIPS.

Les fonctions de calculs sont nombreuses : conversions d’unités, bases de numérations, statistiques à 2 variables, il ne manque pas grand-chose. Et tout ça dans un boîtier épais de 8 mm maximum. Revers de la cure minceur, des piles bouton « taille basse » LR43 peu courantes.

La PHILIPS ici en photo présente une bizarrerie : les trois touches SIN COS et TAN « plantent » systématiquement la machine. Après plantage, il est nécessaire d’ôter puis de remettre les piles en place. Le plus curieux est que les fonctions réciproques SIN-1 COS-1 TAN-1 fonctionnent très bien, elles utilisent pourtant les mêmes touches, juste précédées d’un appui de F. Idem pour le mode hexadécimal où les 3 touches sont opérantes et font bien apparaître A, B et C …

Enfin je ne parviens pas à tirer quoi que ce soit de la touche de pourcentage, inopérante. A noter que sur la CANON, il s’agit d’une fonction pourcentage classique, tandis que la légende de la PHILIPS indique un delta%.

Ci-dessous côte-à-côte les sœurs Philips 1745 et Canon F-73P.

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SANYO CZ 1204

La SANYO CZ-1204 est une minuscule calculatrice scientifique (116 X 70 X 10 mm).

Mignonne et rare, avec des caractéristiques très classiques.

Fabriquée au Japon en 1983 ou 1984, la SANYO CZ-1204 est alimentée par une simple pile plate,  d’un type particulier cependant : une CR-2430.

Une telle pile avait été rencontrée dans la CANON F-62, et la question restait en suspens :  pourquoi un si gros cœur dans une si petite calculatrice ?

Or il se trouve que la SANYO CZ-1204 et la CANON F-62 partagent exactement le même boîtier, à ceci près que la CANON demande deux piles au lieu d’une seule pour la SANYO. Cela ne répond pas à la question, mais on sait au moins que la CANON n’est pas seule à embarquer des énormes CR-2430.

TOSHIBA SLC-8300

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Depuis longtemps j’espérais mettre la main sur la TOSHIBA SLC-8300. Les quelques photos connues montraient une machine typique de la fin des années 70, à afficheur jaune, habillée d’un alu brossé magnifique.

Il existe une variante de coloris sombre qui fut très répandue en Europe de l’Est. Elle y était vendue sous le nom RFT MR610 et j’ignore s’il s’agissait d’une simple copie ou bien d’une vraie TOSHIBA redessinée (peut-être une réponse ici).

Il est vrai que des « clones » moins parfaits de la SLC-8300 sont nombreux : la PRINZTRONIC MSC802 par exemple, ou encore la CITOH ESR-87. Mêmes touches, même comportement.

La SLC-8300 est une machine de qualité. Le compartiment à piles (LR44 X 2) est bien conçu (petit dispositif basculant permettant une insertion facile et sécurisée des piles). Les touches aux splendides légendes me semblent évoquer l’univers BROTHER (soit dit en passant la BROTHER 738SR est elle-même un clone).

La TOSHIBA SLC-8300 est une scientifique sans histoires. Elle offre toutes les fonctions courantes de l’époque dont les statistiques. Bien que de bonne construction, l’exemplaire en photo ici ne fonctionnait pas quand la facteur me l’a apporté. Les piles d’origine étaient encore à l’intérieur, et mon voltmètre a confirmé qu’elles étaient chargées. Cependant un câble reliant le compartiment des piles à la carte électronique était détaché. J’ai dû le relier, non pas au moyen d’un fer à souder, mais à l’aide d’un petit morceau de sparadrap. La SLC-8300 marche de nouveau, excepté les situations d’erreur qui la bloquent bizarrement. Ainsi, si je tente l’opération interdite consistant à diviser 12 par 0, la calculatrice affiche un zéro figé, que seule une pression sur C parvient à débloquer. Le gros témoin ERROR qu’on devine sur la gauche de l’afficheur reste éteint.

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CASIO FX-502P

On connaît bien la CASIO FX-602P, calculatrice moderne sortie lors de la grande période d’effervescence du début des années 80. Ce qu’on sait moins, c’est que la 602 succédait à un modèle plus discret, parfois oublié, et pourtant abouti, la FX-502P.

La CASIO FX-502P est née dans un paysage dominé par les grosses calculatrices Texas-instruments ou Hewlett-Packard, machines à petits chiffres rouges, épaisses et équipées de volumineuses batteries.

Avec la cette 502P, plus rien de tel : Extra-plate, afficheur LCD généreux à 10 + 2 positions et mémoire permanente, (256 pas). Par ailleurs des fonctions de programmation puissantes : l’adressage indirect, les sous-programmes, et des possibilités optionnelles de sauvegarde par interface magnétophone et aussi d’impression avec la petite imprimante FP-10. Et une rapidité deux fois plus élevée qu’une TI-58.

La FX-502P ne connut pas un succès retentissant, du moins en France. Le public découvrait CASIO sur un créneau encore inhabituel. On connaissait bien ses petites calculatrices, parfois scientifiques, mais le constructeur japonais avait-il l’étoffe nécessaire pour se frotter aux géants américains, et bientôt à SHARP qui s’apprêtait à sortir ses premiers ordinateurs de poche révolutionnaires ?

Oui, CASIO était prêt. Dans sa confrontation avec SHARP, il rendra coup pour coup, en présentant des modèles maintenant entrés dans la légende, comme le FX-702P, tout premier CASIO à langage Basic à entrer en scène, puis le PB-100, le PB-700.

Les premiers ordinateurs de poche Basic vont donner un coup fatal à la FX-502P. Cette calculatrice, pas encore alphanumérique, est vue comme un dernier témoin du passé en dépit de sa rupture avec les vénérables américaines. Le public est désormais passé à autre chose. CASIO sortira pourtant à cette époque sa 602P, remplaçante d’aspect indéniablement voisin, mais alphanumérique cette fois.

Aujourd’hui, longtemps après la vogue du Basic, le couple 502 et 602 continue de fasciner les amateurs qui n’ont pas oublié ces deux belles machines de l’âge d’or. Avec le recul, il est possible de voir une 502 annonciatrice de ce que le public allait bientôt demander : la puissance, mais aussi la légèreté, l’autonomie, le confort.

J’ai vu de mes yeux et pour la première fois cette calculatrice il y a bien longtemps dans une librairie de la rue de Saint-Quentin à Soissons, en 1980. Je ne l’ai plus jamais vue nulle part par la suite. Il me semble qu’elle coûtait 600 Francs, bien trop pour moi. J’étais ébahi par la générosité de cet afficheur moderne capable de dévoiler l’intégralité des dix chiffres en notation scientifique, quand les T.I. devaient en escamoter deux pour afficher l’exposant de dix. Et c’était la première fois que je voyais une programmable LCD. J’avais sous les yeux une réelle nouveauté porteuse de promesses.

Entre cette image fugitive au travers d’une vitrine et la rencontre avec le modèle photographié ici, 30 ans se sont écoulés. Magie d’internet …

Il n’est pas toujours facile de programmer une calculatrice non alphanumérique. Les instructions n’apparaissent pas en clair mais sous forme de codes chiffrés. Si ceux d’une TI-57 sont limpides à la relecture (formés par le couple n° de colonne/n° de rangée de touche), ceux de la 502P restent sévèrement hermétiques.

La photo ci-dessous montre le clavier recouvert de sa pellicule transparente amovible visualisant les fameux codes. Des codes bizarres qui en rappellent d’autres : ceux de l’énorme FX-201P de 1976. Voilà qui pose la question d’une filiation entre ces deux modèles. Le langage de programmation de la 201P est toutefois très différent.

Comme toute calculatrice scientifique qui se respecte, la Casio FX-502P offre la fonction factorielle. A ce sujet il se pourrait que le micro-programme de calcul implémenté soit le plus simple et le plus court jamais rencontré sur une calculatrice. S’il renvoie des résultats incontestablement corrects, il ne fait en revanche guère de vérifications sur les valeurs entrées. Les nombres dépassant les possibilités de calculs sont tous acceptés. C’est le cas de toutes valeurs dépassant 69. Alors que la plupart des machines informent immédiatement l’utilisateur de l’impossibilité d’exprimer le résultat dès l’entrée de 70, ou souvent à partir de 100, la 502P déroule les suites de multiplications jusqu’à l’apparition d’une détresse interne lançant le symbole d’erreur, et ceci quelle que soit la taille de la valeur entrée aussi gigantesque soit-elle.

Plus encore, les calculs seront lancés en cas d’entrée négative et/ou non entière. Et là aussi, seule l’explosion de la capacité de calcul interne arrêtera la machine. On comprend que le micro-programme est censé exécuter les multiplications en décrémentant à chaque boucle la valeur initiale d’une unité, jusqu’à atteinte de la valeur 1 (ou 2). Dans le cas d’une valeur négative, tout comme dans celui d’une valeur non entière, le résultat intermédiaire décrémenté de 1 ne sera jamais conforme à la valeur de test, et le calcul, là encore mènera à « l’infini » bien fini de la machine, c’est à dire sa capacité de calcul limitée à +/-9.999999999E+99, seuil du message de détresse interne, seul élément conversationnel utilisé par ce micro-programme de factorielle.

Pour l’anecdote, la CASIO FX-502P se veut aussi une calculatrice musicale. Le manuel explique comment faire : des programmes particuliers, transférés sur cassette et lus par un magnétophone restituent des mélodies au son très électronique. La 502P a d’ailleurs été utilisée lors de l’enregistrement d’un titre célèbre du groupe de rock Kraftwerk. La musique étant un sujet sérieux pour la 502P, une seconde pellicule amovible est disponible, pour la correspondance entre touches et notes !

 

MONDIMAT LC-304

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La petite sœur de la MONDIMAT LC5801. Huit chiffres seulement contre 10 pour l’aînée. Mais déjà une certaine modernité : affichage gris, interrupteur électronique et non plus par commutateur, et extinction automatique. Mais pas encore de mémoire constante, nous sommes ici à l’aube des années 80.

La LC304 connaît elle aussi le principe consistant à afficher un nombre supérieur à 9.9999999E99, par décalage du point décimal vers la droite d’autant de positions que l’affichage le permet.

Avec un afficheur à 10 chiffres, la LC5801 pouvait afficher la factorielle de 73. La Mondimat à 8 chiffres se contente de celle de 72, ce qui reste exceptionnel …

Cette dernière caractéristique est partagée par la TRIUMPH LS822, machine pourtant dotée d’une électronique différente.

La MONDIMAT LC-304 est une extra-plate typique du début des 80s, comme en témoigne sa présence au catalogue La Redoute de cette époque.

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ELEKTRONIKA MK-61

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Comment s’y prendre pour utiliser une machine aussi étrange ? D’où vient-elle ? de quelle époque ? que peut-elle faire ? Faut-il la regarder avec curiosité et l’oublier, ou au contraire l’apprivoiser et l’adopter ?

Le modèle MK-61 du géant russe ELEKTRONIKA est, contre toute apparence, une machine très similaire à celles qu’on connait dans nos contrées. Seul le clavier aux obscures légendes cyrilliques est à décoder. Ceci fait, on découvre une puissante calculatrice scientifique programmable, à logique RPN.

La photo ci-dessous, réalisée par montage (la MK61 à clavier occidental n’existe pas) propose une traduction des fonctions, propre à faciliter l’exploration de cette machine intéressante.

La programmation (105 pas, 15 mémoires) est plutôt aisée. Les instructions restent visualisables sous forme d’un code, parfois combiné, correspondant aux différentes instructions. Ces codes sont listés côte à côte (à la manière d’une CASIO FX-602P) et la relecture est donc facile. On dispose de tests, sous-programmes, et boucles (4 DSZ !).

Mais la MK-61 est une machine très lente. Son aspect, ses chiffres verts nous renverraient aussi volontiers à une époque lointaine, antérieure aux années 80. A tort car la MK-61 fut produite de 1983 à 1992. La MK-61 fonctionne avec 3 piles AA, ou son adaptateur secteur.

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TRIUMPH LS-826

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Calculatrice extraplate comme on les faisait à la fin de la décennie 70.

Bonne scientifique, dotée de fonctions statistiques non visibles sur le clavier mais indiquées dans un aide-mémoire collé dans l’étui plastique et accessibles par INV. La machine est précise avec onze chiffres internes quand 8 seulement sont affichés (et 5 + 2 en notation scientifique).

L’étui est à lui seul une curiosité. Il est en deux parties. La calculatrice s’encastre dans l’une tandis que la seconde est un couvercle qui se clipse dans la première pour une protection sans faille.

Le couvercle a une autre utilité. Il est muni d’une petite ouverture clipsée par défaut qui se déploie et sert alors de pied. Il faut placer dans ce cas le couvercle non plus de face mais au dos de la machine et le clipser cette fois à la base de l’autre coque … Un peu compliqué à expliquer mais la photo montre bien le plan incliné ainsi créé, qui permet l’utilisation dans le meilleur confort – c’est du moins le pari – de cette petite machine à l’ambiance très verte.

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CANON F-64

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La F-64 n’est pas la plus courante des calculatrices scientifiques de Canon. Elle semble toute simple. Mais à y regarder de plus près, c’est une machine puissante, offrant toutes les fonctions qu’on pouvait attendre en 1980.

Outre les fonctions trigonométriques et logarithmiques, la F-64 offre les conversions de coordonnées polaires/rectangulaires, les combinaisons et permutations, la trigonométrie hyperbolique, et les statistiques, les probabilités sous la courbe en cloche (ND = Normal Distribution).

L’afficheur est un 10 chiffres calé à gauche, avec capacité maximale de <1E107. Cette dernière caractéristique signe l’électronique qui équipe plusieurs autres modèles d’autres marques. Point commun à toutes ces machines : l’affichage de la factorielle de 73, et l’affichage de 11 chiffres significatifs dans certaines situations. La CANON se distingue cependant,  car c’est la seule de cette famille qui ne soit pas une extra-plate. La F-64 est alimentée par 2 piles AA. Autre différence, point ici de touche F, de sorte que les conversions angulaires, pourtant forcément implémentées, semblent inaccessibles.

La F-64 possède une physionomie typique des calculatrices CANON, notamment les couleurs, l’ambiance. Beaucoup de CANON lui ressemblent, dont la F-43 de cet autre article.

Autre détail typique de certains modèle CANON, la fragilité des légendes de touches, qui s’effacent à la longue. Ici, la touche d’effacement (sous la touche log) est complètement effacée …

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CASIO FX-730P

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Un des multiples Ordinateurs de poche apparus au cours de la décennie 80. Programmable en Basic donc.

La mémoire de 16 Ko est confortable. La vitesse est intéressante : 54 secondes pour exécuter mon test de rapidité, quand le SHARP PC-1262, son contemporain, en demande 84. (L’ancien PC-1500 exécute le test en 72s, et 65s pour le CASIO PB-700).

La manipulation est agréable, l’appareil est léger, le clavier excellent. Des légendes de touches parfois minuscules cependant. L’écran quant à lui est généreux avec ses nombreux témoins et ses 24 caractères affichés.

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PANASONIC JE-1432U

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Un des multiples visages de la calculatrice à 10 chiffres du début des années 80.

Comme déjà dit pour la 1433 dans un article précédent, la 1432 fait partie d’une grande famille de machines LCD à 10 chiffres, dont les caractéristiques techniques sont absolument identiques, sous les habillages les plus divers.

Tout juste distingue-t-on des afficheurs gris pour les modèles récents ou bien une fabrication au Japon pour de rares autres.

Mais ici nous trouvons une variante « majeure », concernant les symboles LCD : un témoin S inédit pour le mode statistiques, un F2 en place du INV, et la disparition du HYP – pourtant le symbole LCD est présent mais non activé – la trigonométrie hyperbolique étant ici accessible par la touche F2. Et enfin le symbole EE et non plus EXP.

Sœur aînée de la PANASONIC JE-1433, la PANASONIC 1432 est une très belle machine. La qualité est visible jusque sur le dos de la machine, avec notamment une trappe à piles très soignée, sans oublier le carnet protecteur.

Cette calculatrice date probablement du tout début des années 80. Elle ne possède pas encore de mémoire permanente, et ne s’éteint pas toute seule. Il faudra attendre encore quelques mois pour cela.

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La référence de l’afficheur : EPSON LD-366 055F

PANASONIC JE-1433U

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Il semble que beaucoup de calculatrices LCD du début des années 80 aient partagé la même électronique. Du moins, les machines scientifiques à 10 chiffres qui sont souvent, sur le plan de l’électronique et sous des aspects très divers, exactement la même machine d’un point de vue fonctionnel.

Témoin la minuscule Panasonic 1433, qui en possède bien les deux caractéristiques les plus étonnantes : la possibilité de décaler le point décimal après avoir atteint l’exposant 99, ce qui permet l’affichage de grands nombres, comme la factorielle de 73, prouesse interdite à nombre de calculatrices contemporaines. Second indice, l’apparition d’un onzième chiffre significatif – donc pas forcément zéro – dans des conditions précises (*).

Un signe de modernité pour la 1433 : l’affichage est devenu gris et non plus jaune, ce qui daterait cette machine de plus ou moins 1983. Affichage moderne pour des caractéristiques devenant démodées : pas de mémoire permanente, pas d’extinction automatique, interrupteur mécanique.

L’alimentation est assurée par 2 piles boutons 3V très plates. Et la Panasonic se distingue encore : elle était faite au Japon et non à TAIWAN comme la majorité de ses cousines, à puce Nec 1856G.

La 1433 est non seulement très jolie, elle est très bien construite, ne présente aucune altération des circuits (vert de gris ou autre), ce n’est pas le cas quand d’autres « cousines », et marche parfaitement.

La JE-1433 a une sœur plus ancienne mais partageant là encore cette électronique commune, la JE-1432. Cette dernière sait aussi se distinguer, comme on pourra le lire dans l’article qui lui est consacré.

Machine minuscule (12 cm X 6 cm), de qualité, la JE-1433 est aussi une des premières calculatrices à proposer les touches « gomme », c’est-à-dire en plastique souple et non plus dur.

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TOSHIBA SLC-8280

TOSHIBA8280

La petite TOSHIBA SLC-8280 est un témoin de son temps : les années 78/80, où l’on passait des calculatrices épaisses et gourmandes en énergie, aux extra-plates à la consommation quasi nulle.

Peu s’en souviennent mais TOSHIBA fut très présent dans le monde du calcul tout au long des 70e. Ses productions couvraient tant le secteur de la machine de poche que le bureau.

La SLC-8280 est une calculatrice très classique. Elle date de 1980 au plus tard. C’est une scientifique de base, sans la moindre fonction superflue, et munie de son gros interrupteur-commutateur de mode angulaire.

Cette petite merveille fonctionne bien mais est victime comme maintes extra-plates de cette époque d’une conception d’enfouissement des piles vraiment dommageable. Ainsi, si on retourne ce modèle, on voit 2 vis faciles à ôter. Mais le capot arrière reste bien en place la machine ne daigne pas s’ouvrir. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé si j’en juge par les nombreuses marques latérales qui témoignent des tentatives obstinées d’accéder au logement des 2 piles bouton LR44, condamné par des clips en plastique bien dissimulés.

Pourquoi une telle conception ? Le grand Toshiba était-il partisan des modèles jetables ? Je penche pour un optimisme insouciant dû à la très faible consommation d’énergie de cette toute nouvelle technologie des cristaux liquides (mention LIQUID CRYSTAL fièrement gravée en façade !). Les vieilles calculatrices à chiffres rouges vidaient leur pile en 3 heures, les suivantes à chiffres verts tenaient 1 mois. Et désormais, avec les LCD, on annonçait des milliers d’heures d’utilisation qu’il était tentant de confondre avec l’éternité.

Qui est optimiste finalement ? est-ce le concepteur qui confond durée de vie du modèle et durée des piles, ou moi qui espère toujours voir fonctionner des objets d’un âge révolu depuis longtemps …

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SHARP EL-550

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La SHARP EL-550 est une machine rare. Son concept l’est aussi. Les calculatrices de poche scientifiques (et non financières) pourvues de leur petite imprimante se comptent sur les doigts des deux mains : Outre la SHARP EL-550, on trouve les Canon FP-10, FP-11, Panasonic JE611, HP-19C, TI-45 MSP.

Les sites spécialisés datent la 550 de l’année 1982 (août pour être précis).

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Quelle a pu être la motivation des constructeurs à créer ces calculatrices imprimantes en si petit nombre ? Quel public avaient-ils en tête ? On peut tenter de progresser sur la question en lisant la page de catalogue ci-dessous, qu’on peut traduire de l’allemand de cette façon :

« SHARP EL-550, la calculatrice scientifique imprimante de poche. Nous savons à quel point il est toujours difficile de trouver exactement ce qu’on cherche. C’est pourquoi nous souhaitons aujourd’hui montrer à qui est confronté à des tâches difficiles la voie vers une solution : Le SHARP EL-550 vous offre des avantages convaincants, avec toutes les fonctions pour un usage technique et scientifique, avec écran LCD et imprimante sur papier thermique 37 mm. Egalement virgule fixe et flottante, fonctions hyperboliques, fonctions inverses, valeurs réciproques et échange de registres, un total de 16 domaines d’utilisation professionnels pour une perfection qui ne connaît presque aucune limite, et suffisamment petit pour la poche. »

On n’est guère plus avancé. On peut tout-de-même tirer une information de cette page : le prix de 198 DEM, qui équivalait au mois d’août 1982 à 551 Francs français, soit 87 Euros. Pour un ordre d’idée, ma SHARP EL-512 m’avait coûté 299 Francs. Il est aussi possible que le vendeur de fournitures bureautiques à l’origine de cette page allemande ait pratiqué des tarifs situés en fourchette haute.

La SHARP EL-550 est une simple scientifique de base proposant les outils classiques :

Trigonométrie sur les trois modes angulaires degrés radians et grades ; Logarithmes népériens et décimaux et leurs fonctions réciproques ; puissances et racines ; la notation en exposant de 10, la racine carré, l’élévation au carré, la touche PI.

Mais aussi, la trigonométrie hyperbolique ; les conversions décimalesexagésimale ; les conversions de coordonnées polaires ⇔ rectangulaires ; les factorielles ; les statistiques ; le contrôle des décimales affichées.

Et une spécificité réservée aux machines à dispositif d’impression, une mémoire tampon qui va mémoriser les appuis et les traiter l’un après l’autre en en oubliant aucun. Contrairement à la PANASONIC J611 qui calcule suffisamment lentement pour qu’on remarque ce tampon, celui de la SHARP, machine plus rapide, est plus subtil à déceler.

SHARP EL-545H

La SHARP EL-545H est typique de la production SHARP des années 80. Si on en juge par le récent afficheur dénommé 10DIGIT99, la complétude des fonctions disponibles (dont bases numériques, nombres complexes, résolution de systèmes de 3 équations), on peut dater cette machine de la seconde moitié des 80e (1986 ?).

Bien que de dimensions semblables à la SHARP EL-546, son épaisseur est d’une grande finesse, et ce en raison de l’absence de pile, l’énergie provenant de sa seule cellule solaire.

Dans un article sur la SHARP EL-510, machine solaire également, j’avais déploré l’absence de pile de secours, l’immense panneau ayant peine à tirer suffisamment d’énergie de la lumière du jour pour lui permettre un fonctionnement en toute sécurité. Mais la EL-510 est l’aînée de 5 ans de la 545H. Entre-temps les cellules solaires ont fait des progrès et la EL-545H fonctionne désormais en toute autonomie, quelles que soient les variations d’éclairage. Quand la nuit tombe, l’afficheur s’estompe mais une simple lampe d’appoint lui redonne vie. L’absence de pile d’appoint et de touche OFF se fait sentir quand on prend la 545H après une période d’inactivité. L’apport soudain de lumière se traduit par un affichage erratique rempli de valeurs illisibles et des modes opératoires inopportunément commutés. Il faut alors réinitialiser tout cela tant bien que mal.

La SHARP EL-545H est une surdouée du calcul. Il est difficile de trouver une fonction qui manquerait à l’appel. Et pourtant sa sœur EL-546 fait encore mieux puisqu’elle intègre une bibliothèque de 20 constantes. D’ailleurs, avec sa pile de secours, je pense que la EL-546 (avec la EL-556 ?) fut la plus puissante et peut-être la toute dernière des Elsimate à façade métallique des années 80.

La 545 comme plusieurs modèles de cette série connait le clavier dont certaines touches refusent de répondre avec le temps. Il faut en général exercer des pressions ponctuelles à la base de l’écran pour retrouver les réponses.

SHARP EL-510

Sympathique et mignonne petite calculatrice du début des années 80 (décembre 1982).

La SHARP EL-510 fonctionne à l’énergie solaire et elle seule. Le panneau de bonne taille, témoin d’une technologie à ses débuts, n’est pas épaulé par une pile de secours comme d’autres modèles plus tardifs et plus chers comme la EL-546.

L’usage est donc un peu difficile, l’afficheur ne daignant pas ouvrir l’œil sans un plein jour radieux, ou du moins une lampe bien à proximité. Et si cela cesse d’être le cas, la machine perd ses esprits sans crier gare et vos calculs avec.

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