SHARP EL-9600

SHARP-EL9600

Réparons tout de suite une injustice : En 2003 CASIO lance son ClassPad 300. Il le présente comme la première calculatrice à écran tactile piloté par stylet. Or cette description convient comme un gant à la SHARP EL-9600 produite dès 1997, et détentrice du titre, un peu trop vite attribué au ClassPad.

Machine à l’aspect austère, la 9600 n’est pas pourvue d’un écran spécialement agréable à contempler. Il est sombre, peu contrasté.

Mais son intérêt est d’offrir l’interactivité tactile. Et sur ce point, c’est une réussite. L’écran est divisé en petites zones qui rendent l’action du stylet précise et efficace. Tout peut se commander au stylet, ou au clavier, comme on préfère.

La EL-9600 est une graphique complète et propose aussi des fonctions financières, fait encore inhabituel en 1997. Les fonctionnalités mathématiques et de programmation semblent par ailleurs en deçà de ce qu’offre la concurrence, comme c’est devenu une règle chez SHARP depuis quelques années. Le prix de vente en 2000 était également un ton en dessous.

La SHARP EL-9600 a une petite sœur, la EL-9400. L’aspect est proche, la 9400 se montrant cependant beaucoup plus petite. Ce serait même une graphique miniature si l’épaisseur n’avait pas été conservée (même alimentation par 4 piles AAA).

Tout dans la 9400 est mini : les touches, l’écran (16 caractères contre 22) … Les fonctionnalités ont fondu également : plus de solveur, plus de calcul matriciel, plus de module financier. La mémoire passe de 32 Ko à 18 Ko.

Et le dispositif d’écran tactile n’a pas été reconduit. Quand on voit combien celui de la 9600 est sombre et peu contrasté, on imagine qu’ici l’écran donnera une meilleure impression visuelle. Mais non, pas vraiment, le contraste reste faible.

L’écran nettement plus large de la 9600 autorise des affichages parfois différents. On peut aussi noter dans les fenêtres de choix une flèche de navigation d’un dessin différent. Autres bizarreries, la petite 9400 exécute un programme 20% plus vite que sa sœur aînée. Et chose curieuse, la EL-9400 semble disposer d’une petite zone de mémoire de clavier : lors du déroulement d’un programme, si l’on tape quelques caractères, ceux-ci apparaissent après l’arrêt du programme. Je n’ai rien constaté de tel dans la 9600.

La EL-9400, mignonne petite machine qui rappelle dans ses dimensions et ambitions la TI-80, est si limitée qu’on prend plaisir à redécouvrir la confortable et puissante EL-9600, machine à la carrière trop discrète, malgré son excellent dispositif tactile novateur.

 

SharpEL9400-2SharpEL9400-3SharpEL9400-4SharpEL9400-1

La carte électronique de la EL-9600

SHARP EL-9900

SHARP, flamboyant constructeur des années 70 et 80 semble s’être un peu endormi mais est resté présent malgré tout dans l’épopée des calculatrices graphiques, avec des modèles parfois originaux. On pense à la EL-9600 et son écran tactile, mais aussi à la EL-9900 munie d’un clavier réversible.

En comparaison de la EL-9600 dont elle est une simple évolution sur le plan des fonctionnalités, la 9900 réserve deux belles surprises : La première est visible à la première pression sur la touche ON : un afficheur généreux, contrasté, doux, sans reflet.

Deuxième surprise : une belle vitesse d’exécution, avec un tracé de courbes plein de tonus. La vitesse me semble comparable à celle de la sous-famille des TI-83 Silver Edition.

La 9900 est une machine moderne, simple et rassurante à utiliser, dotée de 48 Ko de mémoire. Le langage de programmation intègre maintenant différents contrôles de boucles. Aucune fonction de traitement de chaînes de caractères par contre, c’est dommage.

Examinons le dispositif de clavier réversible. Certains trouveront le dispositif intéressant, d’autres y verront une piste d’innovation abandonnée, au pire un artifice de marketing. Une face ne donne accès qu’à l’essentiel des fonctions, l’autre est enrichie. La première se destine aux débutants ou simples utilisateurs de programmes créés par d’autres, la seconde conviendra aux utilisateurs exigeants. Le dispositif agit directement sur le contenu des menus affichés à l’écran. En revanche le catalogue général des fonctions comporte le même nombre d’entrées d’un côté ou de l’autre. Il est à noter que ce catalogue général ne liste aucune fonction liée à la programmation. Comme évoqué ci-dessus, en mode clavier simple, il ne sera pas possible de programmer ou éditer, on pourra juste exécuter.

Sur le plan mécanique la conception du dispositif est bonne et le clavier se fixe facilement.

Deux petits reproches pour la 9900 : elle est exigeante sur le niveau de fraîcheur des piles. Et exit l’écran de la 9600, fin de l’expérience. Le clavier réversible en sera une autre, pour peu de temps.

Depuis 2004, deux évolutions ont vu le jour. Une minime, la EL-9900G SII vers 2012 et davantage adaptée à l’utilisation scolaire, et la EL-9950G en 2015. Celle-ci est une 9900G SII sans clavier réversible, sans écran tactile, et revêtue d’un habillage blanc nacré.

La EL-9900 présente une caractéristique très discrète et partagée avec certains modèles de marque Texas-Instrument : la fonction factorielle agit autant sur les entiers que sur les demi-entiers.

En conclusion, une machine très agréable, puissante, rapide, et munie d’un langage de programmation bien naturel et relativement complet.

Les deux faces du clavier :

La carte électronique de la EL-9900

HEWLETT-PACKARD HP-49G

 

 

HP49

La genèse de cette Hewlett-Packard : Fin des années 90, Hewlett-Packard semble s’être détourné du marché des calculatrices, au désespoir des utilisateurs émerveillés trois décennies durant par ce constructeur hors-normes.

Depuis quelques années, l’offre s’était figée. La prestigieuse et très coûteuse HP-48SX de 1989 s’était vue complétée par la S, puis remplacée par les GG+, et GX qui en étaient de simples évolutions. Puis un dernier sursaut en 1995 avec une HP-38G en demi-teinte, puis plus rien pendant une éternité.

Et voilà qu’un jour, alors qu’on n’y croyait plus, une bonne nouvelle est annoncée. Je ne tarde pas à découvrir la toute nouvelle HP-49G à travers un reportage complet du magazine PC-Palmtops, supplément du mensuel PC-Team. J’y vois un objet magnifique d’un bleu acier, évoquant de façon subliminale l’univers de l’iMac, appareil alors très tendance. On nous parle d’une machine toute puissante, à l’affichage bien contrasté, d’une grande rapidité, dotée d’une mémoire flash, d’un choix de polices, d’un mode pas à pas, de manipulations secrètes activant des fonctions inédites, et même d’un éditeur de polices. Enfin, HP s’est réveillé.

Je la rencontre assez vite dans les rayons des marchands, mais je ne suis pas encore prêt pour l’achat. Le prix est pourtant doux (1500 Francs pour un haut de gamme si puissant, c’est inespéré). Je me déciderai finalement en avril 2002. A cette date, elle est devenue introuvable, même à Paris, et je n’ai pas encore Internet.

Mais il me la faut absolument et je la trouve dans un magasin DARTY pas tout proche. C’est un « modèle expo », plus le choix … mais on m’affirme qu’il n’a pas été manipulé, ni touché etc. Je signe un chèque de 1246 Francs et rentre chez moi impatient de manipuler la machine.

Mais tout ne sera que déceptions. Au déballage d’abord, je décèle quantité de rayures sur l’écran de mon modèle expo, ce qui trahit un afficheur vulnérable. Autre déconvenue immédiate : le contraste est moyen, très en deçà des HP-38G ou encore CASIO Graph 100. Et pourquoi une police 7 X 5 si commune, au lieu des belles 9 X 5 des 48. J’ai le choix de deux autres polices mais elles sont plus petites encore. Je suis déçu, même s’il est vrai qu’en pratique le langage RPL s’accommodera mieux des polices les plus petites.

Et quelle lenteur à l’usage. Les écrans se succèdent avec la pénible inertie des 48 que j’espérais éradiquée. J’ajoute l’écran « véritable rétroviseur » (on se voit dedans), la touche    en fonction seconde, qui pénalise l’utilisateur RPN, le clavier dur, la disparition incompréhensible du port infra-rouge, le manuel de base très insuffisant … inadmissible.

Pourtant quelque chose me pousse à tout lui pardonner. Son esthétique sublime peut-être, son statut éphémère de nouvelle bombe HP. J’ai tenté à plusieurs reprises de la réapprivoiser et à chaque fois elle a regagné énergiquement son tiroir. Il m’est aussi parfois arrivé de craquer en croisant sur internet des modèles présentés neufs. Ces machines avaient toujours l’écran rayé, le contraste faible et parfois une large auréole irisée dans la zone supérieure (*).

Ce qui me touche dans cette calculatrice, c’est l’aspect « erreur de jeunesse » du constructeur. C’est paradoxal vu la considérable expérience de HP, mais après une si longue absence, c’est un peu comme si tout repartait de zéro.

La HP-49G ne serait-elle qu’un chant du cygne, un sursaut ultime et médiocre scellant le sort du secteur calculatrice du constructeur historique. Non, Hewlett-Packard devenu HP s’apprête à corriger toutes ces erreurs de conception avec le modèle HP-49G PLUS de 2003. Écran magnifique, meilleur clavier, retour du port IR, réelle vélocité. La GPlus restera perfectible au niveau de son clavier qui ne retrouvera le toucher maison légendaire que dans la dernière incarnation de cette série, la HP-50G.

L’aventure n’est pas terminée, puisque actuellement, c’est la HP PRIME, représentante d’une nouvelle dynastie, qui culmine.

Je possède trois HP-49G. En cette année 2024, un des 3 est devenue défectueuse, avec les touches de la colonne de droite qui ne produisent plus d’action. Par ailleurs, une fragilité partagée par 2 machines est apparue depuis plusieurs années dans le logement des piles, avec les contacts métalliques qui se décollent de leur support en mousse et se promènent librement voire tombent au sol à l’ouverture de la trappe. La mise en place de piles dans ce logement peu pratique hérité des HP-48 n’en est que plus acrobatique encore.

Dans 20 ans, quand nos enfants s’intéresseront aux anciennes calculatrices (pourquoi pas), je parie que la HP-49G bleue acier de l’an 2000 sera prisée, alors que sa remplaçante dorée 49G+ sera injustement oubliée.

(*) A la limite, ces points peuvent être résolus radicalement par la dépose de la façade plastique protectrice de l’afficheur. A l’aide d’une solide ventouse, il sera possible de décoller cette fenêtre pour retrouver un écran enfin mieux contrasté, sans rayure ni reflets ni irisation. Il restera à ôter les quelques traces de colle résiduelles. Agrément assuré mais traitement à réserver à votre vieille HP-49, car un inévitable préjudice esthétique subsistera.

Ci-dessous, la carte électronique de la HP-49G

 

 

 

SANSHI SS-508

SANSHI

Etrange calculatrice en provenance directe de l’Empire du Milieu, la Sanshi s’est inspirée de l’univers Sharp de toute évidence. En témoignent les légendes TAB, F-E, COMP, le jaune de la touche 2nd

L’afficheur est inédit. De très beaux digits, des indicateurs rassemblés sur la gauche, un signe MOINS surbaissé, le point décimal aussi …

Les dimensions sont exactement celles de la SHARP EL-556, et l’habillage est là aussi métallique. Mais plutôt en fer blanc, très réfléchissant, surtout au dos, ce qui fait assez toc.

Les légendes de touches n’ont rien de mystérieux. Et plutôt peu de fonctions pour une machine d’aujourd’hui. Question rapidité de calcul et précision, c’est très moyen. Une consolation, le prix : j’ai payé cette machine neuve 0,01 dollar !

TEXAS-INSTRUMENTS 1025

TI1050

La première fois que j’ai allumé cette ancienne TI de 1977, l’affichage vert m’a dérangé. On est en effet plus accoutumé à voir les vieilles TI avec de minuscules chiffres rouges.

Mais on s’habitue rapidement, et cette petite machine se révèle vite très agréable.

TI-1025 est la référence que je peux enfin mettre sur un souvenir vieux de 44 ans (1980). Cette année là, j’étais adolescent et ma famille venait d’emménager dans un nouveau logement, suite à mutation professionnelle. Le logement était grand, mon frère avait sa chambre, moi la mienne, ainsi que ma sœur. Dans la chambre de mon frère, un placard contenant quelques objets divers laissés par les précédents occupants. Parmi ces objets, une moitié (la façade) d’une vieille calculatrice. Pas de doutes, c’était bien elle !

LEXIBOOK SC700

LEXIBOOK-LC700

Il peut arriver, lors de grands moments de solitude, de craquer pour une chose de ce genre …
 
Fin novembre 2010, je suis en déplacement en région parisienne. Le soir venu, j’erre seul dans les allées d’un grand centre commercial de NOISY-le-GRAND en attendant l’heure du dîner.
 
Il est 18 heures à peine, beaucoup trop tôt. Je pourrais aller voir un film au cinéma en attendant … Bof … rien ne me tente.
 
Je perds volontiers du temps dans les rayons du Carrefour local, traîne dans le secteur des calculatrices, y vois cette LEXIBOOK qui ne souhaite pas y demeurer une heure de plus.
 
Son aspect est très bon marché, elle est munie d’un exotique anneau porte clé en plastique. A priori je ne suis pas tenté. Sauf que j’y vois la touche PROG. Elle doit donc être programmable. Alors Pourquoi pas ?
 
Et donc pour à peine plus cher qu’un billet de cinéma, je sors du magasin avec ce nouvel objet à explorer. Je me présente à l’entrée du resto à proximité qui accepte de m’accueillir bien qu’il soit encore très tôt.
 
Et voilà qu’entre le tartare de tomates au thon et le steak frites, je vais tenter pendant 20 minutes de scier aussi discrètement que possible l’épais blister avec mon couteau à viande. Je finis par en venir à bout et en sors avec respect l’objet que je trouve finalement magnifique, le plastique est noir brillant, les touches multicolores.
 
Pensant avoir entre les mains un des nombreux clones de CASIO, je tente d’entrer un programme. Cela ne marche pas. Certaines fonctions de programmation semblent absentes. Le clavier est peu lisible, les touches sont minuscules, les légendes encore davantage.
 
Je dois m’aider du petit mode d’emploi. Hélas, point de mode programmation ici, juste une mémorisation de formules. Dommage.
 
L’exploration continue, ponctuée de visites du sympathique serveur. La SC700 est une scientifique très complète offrant beaucoup de fonctions notamment pour les statistiques et les probabilités.
 
L’afficheur est très agréable. L’écran est un Entrée-Sortie avec police 5X7 en entrée, et 7 segments en sortie. Et sur le plan de la rapidité et de la précision, rien de bien folichon … Un modèle bon marché, pour des prestations modestes.
 
Reste le souvenir d’un repas acrobatique … Tiens je ne me souviens plus du dessert …
 

TEXET SCIENTIFIC 2001

TEXET

La TEXET 2001 est un clone de la fameuse TI-30, mais la qualité ici est vraiment légère, tout comme la sensation de poids.

Les plastiques sont tristes, l’assemblage bon marché, l’ensemble couine, les touches du clavier sont dures et peu réactives … bref je n’aime pas cette machine qui a failli partir à la poubelle. C’est alors que j’y ai vu un détail peu ordinaire.

Comme dit plus haut, il apparaît nettement que la TEXET est un clone de la TI-30 LED de Texas-Instruments. Même afficheur, le clavier est identique, mêmes fonctions, même disposition des touches. Eh non ! Regardons bien, 4e rangée, 2e colonne, entre PI et (

Et oui, une touche Factorielle, que je défie de trouver sur le modèle TI-30. D’ailleurs les TI de cette époque faisaient l’impasse sur la touche factorielle. Introuvable sur TI-30 TI-57 TI-58 TI-59. Et pourtant la fonction est implémentée sur le clone TEXET. Mais alors quelle est la fonction de la TI-30 non retrouvée sur la TEXET ? Le pourcentage non disponible ici.

 

TEXET-2

OFFICE INTERNATIONAL12

OFFICE1

Jouons sur les mots : cette machine n’est pas une calculatrice, c’est une calculette !

Et d’abord, d’où vient le mot calculette, apparu un beau jour et prenant inexorablement la place de la calculatrice ?

Pour tenter de trouver une explication, transportons-nous au début des années 70. Les premières calculatrices de poche apparaissent. Elles sont imposantes, épaisses. Leur prix est élevé. La puissance de calcul est fabuleuse en regard du simple papier et son crayon. Et le maniement semblera mystérieux aux profanes plusieurs années durant.

Puis à partir de 1976, les prix fondent, les dimensions aussi, l’objet devient accessible et familier à tous. Après la découverte de l’objet et l’émerveillement de pouvoir tutoyer l’immense univers des nombres, chacun va réaliser que les besoins de calculs de la vie courante sont finalement plus faibles qu’escomptés : la consommation d’essence de la voiture, les courses au supermarché (pour autant qu’on puisse tenir la machine en mains tout en remplissant le chariot), la tenue du budget familial, les impôts, le compte bancaire.

Et une constatation pas anodine : la calculatrice n’est pas un outil totalement fiable. Non pas qu’elle commette des erreurs de calculs, les résultats seront toujours exprimés avec de nombreuses décimales rigoureusement justes. Mais c’est la phase d’entrée des nombres qui pose un vrai problème. Les yeux de l’utilisateur, ses doigts sont imparfaits. Comment être sûr, quand on lit un résultat, qu’on a bien tapé les bons chiffres ? Ils ont disparu au profit du résultat. A quoi sert un outil de calcul infaillible, quand on sait que les doigts ne le seront pas ?

Les calculatrices de poche n’entreront jamais sérieusement dans l’univers professionnel. Le comptable, le commerçant aura besoin de preuves de saisie, donc de listings d’impression, ou bandes de frappe, permettant la relecture, le contrôle.

Une simple calculatrice sans périphérique d’impression n’est pas complètement digne de confiance en toute situation, a fortiori quand le calcul demande la frappe de nombreuses valeurs successives.

Après quelques temps, l’objet calculatrice est démystifié. Son pouvoir s’est fané. La calculatrice traîne sur le coin du bureau, on se la passe sans grand ménagement, juste pour vérifier un calcul, ou se donner un ordre d’idée. La belle innovation d’antan n’a pas tenu ses promesses, la calculatrice est devenue une calculette.

L’impressionnante et très commerciale OFFICE 12 illustre cette interprétation. Elle possède deux puissantes fonctions de traitement des opérations de masse, auxquelles donnent accès les commutateurs et ADD. Le premier permet l’accumulation de valeurs totalisées en mémoire. Le second est précieux dans la saisie « en rafale » de nombreux documents comportant des décimales (chèques par ex.) en affranchissant l’utilisateur de la frappe du point décimal. Mais où sont les traces des calculs en fin de traitement ? La OFFICE 12 ne possède aucun organe d’impression, et ses 2 fonctions vouées au traitement de masse paraissent donc bien dérisoires. Quel professionnel les utilisera ? A moins de retaper une seconde fois pour vérification, ou une troisième.

Cette belle OFFICE 12 me semble pour cette raison ne receler aucune utilité « sérieuse ». C’est une calculatrice à qui on ne confiera pas un vrai travail rigoureux. C’est une calculette.

Cette machine pourrait bien dater des années 80. Son afficheur à chiffres verts est de grande qualité, avec des chiffres qui surgissent avec douceur de l’obscurité. Cela rappelle les cristaux liquides, sauf qu’ici les chiffres sont verts, doux et lumineux.

Et pour épuiser le thème du glissement sémantique de la calculatrice vers la calculette, je crois constater, depuis le passage du Franc à l’Euro, une sorte de résignation à l’approximation. Depuis l’Euro, il n’a plus été possible à personne de convertir de tête précisément le prix des marchandises familières. Et on s’y est vite habitué. Ce qui semblait une vraie difficulté (la division par 6.55957) a finalement amené à substituer à la notion d’exactitude celle du simple ordre d’idée : diviser par 6, diviser du mieux qu’on peut par 7 puis regarder à peu près au milieu …

  
OFFICE3

Pour revenir encore sur le mot calculette, il fut popularisé en fin des années 70 et début des 80 par le magazine scientifique « Science et Vie » et sa rubrique La calculette de l’astronome. On y trouvait à chaque numéro un programme élaboré pour les Texas Instruments 57, 58, 59 et HP 33, 34, peut-être d’autres. Le terme n’apparaît pas réducteur, il semble plutôt désigner ici « l’outil parfait de l’astronome en herbe ».

HP 39GII

Une très intéressante HP-39GII sortie en 2012 annonçait la HP Prime, sortie l’année suivante et qui l’a depuis quasiment totalement éclipsée.

Le nom de 39GII ne cache pas sa filiation avec l’originelle HP-38G de 1995, machine lente au langage de programmation compliqué et peu documenté. La 38G, première machine de HP à logique exclusivement algébrique, avait été suivie des 39G, 40G, et plus récemment des 39 GS et 40GS. Les plus récentes évolutions abandonnent le processeur Saturn pour une technologie ARM. La vitesse décolle …

Quelle évolution nous apporte la 39GII ? Un écran hautement défini (256 X 127 points) en premier lieu. Quoique sombre sous faible éclairage, sa finesse permet l’affichage de détails inaccessibles aux TI-89, HP-50G ou CASIO Classpad 300. Mais il est vrai que d’autres écrans HD ont vu le jour récemment, chez les Ti N’SPIRE, puis dans sa version couleur CX, couleur également pour les CASIO Prizm, Ti-83CE, mais pas pour la 39GII, qui demeure en niveaux de gris, sans rétro éclairage.

La révolution, c’est aussi une vitesse de calcul inédite. La HP-39GII pulvérise les chronos, notamment ceux de la Ti N’SPIRE longtemps référence sur ce point. Seule la Prime fera mieux encore.

Ce n’est pas tout. La 39GII possède un nouveau langage de programmation. Plus que le langage lui-même, hérité des 38G, c’est la décision de le pérenniser en l’enrichissant qui constitue l’innovation. La nouvelle Prime sera d’ailleurs programmable exclusivement sous ce langage. La page du RPL, et ses HP 48, 49 et 50 se voit quant à elle refermée.

La HP-39GII est une graphique puissante. Pas autant que la Prime ou la HP-50G car elle revendique l’entrée de gamme graphique. Elle ne dispose pas de fonctions de calcul formel. Le catalogue de fonctions mathématiques est cependant très riche, avec une aide (fonction Help) en français précieuse.

L’alimentation de la machine constitue un point particulier. Alors que d’autres ont choisi la batterie rechargeable pour nourrir leurs machines modernes à écran couleur rétro éclairé, ici seules 4 piles AAA suffisent. Et encore, avec seulement 3 piles la machine accepte de fonctionner. Et même avec 2 ou 1 ! La 39GII est capable de moduler ses efforts (et donc sa vitesse) en fonction de l’énergie disponible. C’est unique.

La ligne de la machine est désormais connue. On l’a rencontrée dans les financières HP-20B et 30B, et aussi dans la Smartcalc 300S. Les courbes, la couleur blanche font de la 39GII une belle machine, peut-être un peu épaisse (30 mm).

Le clavier a un toucher un peu déroutant – décevant ? – qui produit des petit clics assez peu mélodieux. Sa fiabilité ne semble pas en cause.

Aujourd’hui, le haut de gamme HP Prime a pignon sur rue et a déjà fait oublier au plus grand nombre – y compris le constructeur qui a très tôt arrêté de publier des mises à jour – les caractéristiques vraiment originales de la HP-39GII.

 

LEXIBOOK GC2000

LEXGC2000

La LEXIBOOK GC2000, produite en 2003 a longtemps hanté les rayons des hypermarchés, notamment au moment des rentrées des classes. Elle sera plus tard remplacée par la GC2200 qu’on voit encore parfois, bien que techniquement identique à la 2000 (dans sa version programmable).

Calculatrice « budget », la GC2000 se veut une machine pas chère, à l’aspect un peu brut, et aux légendes de touches qui nous transportent 20 ans en arrière.

La GC2000 évoque au premier coup d’œil l’univers des CASIO graphiques de première génération, peut-être à tort (mais n’anticipons pas). Quand on retourne le blister, les fonctionnalités proposées apparaissent effectivement dépassées : programmable, mais à raison de 1110 pas seulement, répartis en 10 zones ne pouvant dépasser chacune 111 pas. Les instructions sont par ailleurs celles de la CASIO-7000G de 1986. Et encore, point ici de possibilité de placer les instructions sur des lignes différentes. Elles s’écrivent l’une à la suite de l’autre, séparées par des deux-points, donnant au texte du programme l’air d’un gros pâté peu lisible. Les fonctions de calcul apparaissent tout juste suffisantes en regard de la production actuelle.

La GC2000 est pourtant une machine originale, contrairement aux apparences. On le voit dès l’appui sur la touche ON. Des pavés de menus d’aspect inconnu sont proposés. On choisit le mode COMP pour démarrer les calculs et l’affichage a alors un drôle d’air, ceci en raison d’une police à 6 X 7 points, quand la règle est de 5 X 7, voire 5 X 9. Cette police montre des caractères à la physionomie originale.

L’écran est par ailleurs sans défaut : bien contrasté et défini. Autre caractéristique que l’on remarque vite : une grande rapidité d’exécution. Si cette machine de 2003 a été depuis rattrapée par les machines concurrentes de nouvelle génération, elle était à son époque une véritable fusée. Rien dans la documentation ne fait état de ces performances que l’utilisateur ébahi découvrait par lui-même.

Autre bonne surprise, moins visible mais bien réelle : une excellente précision de calcul due à 16 chiffres internes (sur 10 affichés).

La présence d’une électronique spécifique est aussi mise en évidence par une capacité de calcul bizarrement limitée à <1E99, quand la majorité des machines atteignent au minimum <1E100. Autrement dit, le plus grand nombre manipulable est 9.999999999 E98. Un message d’erreur s’affiche pour 1 E99.

Machine agréable, disposant d’un afficheur généreux et d’un processeur rapide, il manque à la GC2000 les touches de fonctions F1 à F6, implantées sur la plupart des calculatrices graphiques depuis bon nombre d’années. Ici, cette absence est palliée par des invites à converser au moyen du pavé numérique, c’est fastidieux et peu naturel.

Dernier bémol, le clavier de la GC2000 est imprécis et peu agréable. La disposition des touches est en revanche bien étudiée, avec les fonctions souvent utilisées très accessibles (touches Graph, Range, G-T, Trace …) mais pas de touche X dédiée (il faut aller chercher le X alphabétique, comme sur l’ancienne CASIO FX-7000G de 1986).

Et un atout supplémentaire, la légèreté, la Lexibook GC2000 pèse le poids plume de 150 grammes, avec ses deux piles AAA + CR2032 X 1.

En conclusion la LEXIBOOK est une calculatrice étrange, limitée et d’un autre âge sur bien des points, mais moderne sur d’autres. Elle tient ses promesses et réserve de belles surprises qui rendent définitivement ce modèle à vocation économique très sympathique.

LEXGC20002LEXGC20003

HP-50G


La puissante calculatrice graphique HP-50G est longtemps demeurée le fer de lance de HP. L’arrivée de la HP-PRIME, résolument différente, n’a pas complètement déclassé cette puissante machine très appréciée.

La HP50G est une calculatrice extrêmement affûtée. Quels sont ses atouts ? une mémoire vaste, un processeur rapide (même si la HP-Prime la laisse désormais sur place), un afficheur généreux et contrasté, un excellent clavier, et les fonctions jusqu’alors les plus nombreuses jamais implémentées sur une machine. N’oublions pas le puissant langage RPL symbole de toute cette famille de calculatrices graphiques HP depuis la HP-48SX.

On peut ajouter une parfaite connectique, des capacités de programmation énormes, et l’héritage logiciel de toute une génération de machines depuis la HP-48SX de 1990.

On présente généralement la 50 comme la version « définitive » et corrigée de la HP-49G-PLUS. On reproche souvent à cette dernière un clavier de qualité moyenne. Par expérience, je peux témoigner que ma 49Gplus (exemplaire probablement tardif) possède un clavier au toucher proche de celui de la 50, quoique que plus bruyant cependant. La vitesse de calcul des deux machines est identique. La 50G exige par contre 4 piles AAA, contre 3 pour la 49GPlus.

La HP50G reprend en série la librairie de programmes de base héritée des HP-48G.

LEXIBOOK GC700Z

LEXIBOOK

La ligne de cette calculatrice est représentative de Lexibook : un design ultramoderne, des touches rondes, un anneau porte-clés, une couleur vive.

Pourtant les fonctionnalités sont classiques, voire archaïques car il s’agit probablement là d’un des nombreux clones de CASIO graphiques de la première époque (fin des années 80).

La Lexibook possède par ailleurs un module de tracé graphique. Mais cependant minuscule, en particulier rapporté au nombre des pixels, de taille plutôt grossière.

Ce qui n’empêche pas cette calculatrice d’être agréable à manipuler. Les fonctions sont très nombreuses, la programmation, à l’ancienne, est complète et n’appelle pas de remarques.

Il existe cependant un point sur lequel la Lexibook révèle une supériorité inégalée : la précision. Elle calcule avec une très grande quantité de chiffres internes (+ de 70 ?) et semble allergique à toute idée d’approximation. Ainsi, c’est la seule machine passée entre mes mains qui retourne un résultat exact au test Forensics. Même la CANON F-720i, précise à 20 chiffres, ne fait pas aussi bien. Cette dernière travaille en représentation binaire des nombres et non dans le « décimal codé binaire » habituel des calculatrices. Il est plausible que le Lexibook en fasse autant.

Mes remerciements à kweeky

SANDVIK COROMANT

SANDVIK

SANDVIK COROMANT est un familier des calculateurs spécialisés dans le domaine des outils tranchants.

C’est le cas de celle-ci, qui met à la disposition des utilisateurs une solide bibliothèque de programmes.

Cette petite calculatrice dispose aussi d’un mode de calcul « normal« , très agréable à utiliser. On y découvre les fonctions trigonométriques, la constante PI, les puissances, et quelques conversions d’unités. Pas de notation avec exposant cependant.

Calculatrice peu ordinaire, dotée d’un afficheur peu commun : Une dalle graphique dessinant des digits en 12X7 points ! Les fonctions appelées sont clairement affichées sur l’écran lors du calcul.

Bonne rapidité, très bonne précision, il est juste dommage que le toucher du clavier soit dur et peu précis.

SANDVIK-2SANDVIK-3

CASIO GRAPH 25+ PRO

CASIO25

Cette machine toute bleue constitue l’entrée de gamme graphique chez CASIO, juste avant la Graph 35+.

Elle reprend nombre de caractéristiques de celle-ci, dont la rapidité et l’excellente précision.

L’afficheur est plus petit ce qui est dommage mais le contraste reste très agréable. Et là aussi, parmi les fonctionnalités de programmation, on retrouve la gestion des chaînes de caractères.

Une belle machine au maniement agréable, mais pas autant selon moi que la 35+ plus généreuse.

CASIO FX-JUNIOR – CASIO FX-220

CASIO-JUNIOR-2

Plusieurs articles ici évoquent une classe de calculatrices qui furent répandues dans les années 70 : les semi-scientifiques.

Ces machines s’intercalaient entre la calculette 4 opérations de base et la calculatrice scientifique dotée au moins de fonctions trigonométriques et logarithmiques.

Les fonctions communes aux semi-scientifiques : la racine carrée bien sûr, l’élévation au carré, l’inverse, PI, parfois les parenthèses, l’échange des registres X-Y, le changement de signe …

Si on en croit la mention apposée sur sa boîte, la CASIO FX-Junior serait une calculette destinée aux écoliers de classes de CM2. Je propose de regarder aussi la Junior comme la digne représentante des vaillantes semi-scientifiques d’antan.

Car la FX-Junior est bien une machine extrêmement pratique pour un usage quotidien, et pas seulement celui d’un écolier. Légère, minuscule et bien plus puissante qu’une calculette 4 opérations.

Outre les fonctions énumérées plus haut, la Junior traite les Puissances, la division euclidienne, les fractions, et elle dispose même de 2 touches programmables, permettant l’enregistrement et l’exécution à la demande d’une séquence de touches.

Et non contente d’offrir le confort d’un afficheur à 10 positions, la notation avec exposant est gérée. La FX-junior est une calculatrice à avoir toujours sur soi !

Plus bas, la grande sœur de la Junior, la FX-220, sous le nom ici de SCIENTIFIC 08, dénomination du magasin AUCHAN. Sous un aspect identique à la Junior, débarrassée de la discutable couleur vert grenouille, la FX-220 est une scientifique complète et minuscule, sans rien de très pittoresque, exceptée la belle précision due à ses 15 chiffres internes.

CASIO-JUNIOR

CASIO FX-992S

Une calculatrice CASIO scientifique à 12 chiffres, ce n’est vraiment pas courant.

La CASIO FX-992S est une machine jolie, regorgeant de fonctions scientifiques, mais affublée d’un système d’entrée des données, appelé VPAM, peu convaincant de mon point de vue, en raison de son caractère hybride. Le VPAM se rapproche du maniement d’une machine graphique, avec des réactions qui rappellent une calculatrice classique à calcul en chaîne.

L’idée est de permettre à l’utilisateur de taper une fonction, et même une proposition comme on la lirait sur le papier. L’ennui, c’est que les fonctions se notent par convention soit devant, soit derrière la valeur. Ainsi, les symboles d’élévation au carré, de factorielle, d’inverse sont derrière, ceux de racine carrée, de sinus, de logarithme sont devant. Celles derrière lancent le calcul à la pression, celles devant, ne pouvant deviner la taille du nombre à entrer, ont besoin d’un ÉGAL final. Cela fait brouillon et demande une bonne habitude pour taper sans s’agacer. Les concurrents tentés par ce mode « naturel » n’ont pas fait mieux.

A noter que la CASIO rappelle de façon alphanumérique, en haut à gauche de l’afficheur, le nom de la dernière fonction sollicitée et seulement celle-ci. Si l’on tape une proposition plus longue, celle-ci ne sera pas visualisée dans son intégralité et se limitera à la dernière touche tapée. Le résultat final sera pourtant celui de l’exécution de la proposition demandée. Concrètement, si je tape √√√65536, le seul dernier tapé sera affiché, le résultat correct 4 sera affiché après ÉGAL.

Le CASIO FX-992S est une très bonne machine, précise (14 chiffres de précision interne), puissante (statistiques à deux variables, régression linéaire, mode complexe, travail sur les bases de numération. Quant à son mode d’alimentation, il est constitué d’une cellule solaire couplé à une pile interne, pour une longévité « éternelle ».

CASIO FX-5800P

CASIOFX5800P

Une CASIO actuelle sans la moindre vocation scolaire, voilà qui est original.

Qu’a-t-elle de spécial cette 5800 ? Contrairement aux apparences, elle ne dispose d’aucune fonction de tracé graphique. Son couvercle intégré la destine à la poche d’une veste. Mais de quel professionnel ? Pas un financier, plutôt un ingénieur …

La CASIO FX-5800P est une scientifique pointue, intégrant une large bibliothèque de formules physiques interactives, avec affichage naturel des formules.

Elle offre aussi le calcul sur les bases de numération, les nombres complexes.

La programmation est un point fort de cette calculatrice. 28 Ko de mémoire pour y loger des programmes écrits dans la pure tradition du langage Casio, né en 1985 avec la FX-4000P. Pas de gestion de chaînes de caractères, c’est dommage, mais des structures de boucles inusitées sur l’aînée 4000P.

Très élégante calculatrice dans son design général, l’afficheur est en revanche peu défini, les pixels sont assez grossiers. On peut aussi mentionner la qualité de construction dont semble avoir bénéficié ce modèle, notamment le clavier à l’excellent toucher.

Concernant l’afficheur : je lui trouve une étrange parenté avec celui de la HP SmartCalc 300 S, et aussi la Citizen SR-270 College. HP et CASIO s’abreuvant à la même fontaine ?

Machine aussi rapide et précise que la CASIO FX-7000G de … 1986. Mais un appétit d’oiseau : une seule pile AAA pour animer la bête !

Conclusion : design réussi, vocation professionnelle, usage scientifique, programmable de grande capacité, afficheur généreux, performances banales, prix élevé. Une CASIO pas ordinaire.

HP SMARTCALC 300S

HP300S

Les HP d’aujourdhui ressemblent parfois à cette SmartCalc ou à la HP-30B ou encore HP-20B voire en en plus gros HP-39GII

Cette esthétique nouvelle ne se laisse pas photographier facilement, l’œil ne sait pas trop comment interpréter les courbes sur les images.

La SmartCalc est un scientifique de 47 touches. Le plastique très dur qui la recouvre lui donne rigidité et homogénéité.

Contrairement à la 20B, machine rapide et novatrice, la 300S est conventionnelle : capacité maximum en calcul de <1E100, 10 chiffres (13 en interne), 6 mémoires quand même.

Calculatrice solaire, écran de type entrée-sortie entièrement en matrice de points, les fonctions correspondent au minimum attendu aujourd’hui sur ce segment. Une dernière comparaison avec la sœur financière (et aînée) HP-20B : le clavier de la 300S est précis et net. Ce n’est pas toujours le cas de ma 20B … Et question rapidité, nous sommes loin du processeur de course de la 20B.

Un artifice de design : le centre du pavé directionnel se comporte comme un vrai miroir ! on se voit dedans …

CASIO FX-50 PLUS

Les calculatrices programmables munies d’une alimentation solaire sont rares.

On peut en conclure que la technologie solaire n’est implantée que sur les machines à « sollicitation légère ». Les programmables, et surtout les calculatrices graphiques en sont généralement dépourvues.

Les cellules ont pourtant fait des progrès. Elles savent depuis longtemps se contenter d’une surface réduite, comme c’est le cas ici. Ici le dispositif solaire est complété par une pile bouton de type LR44.

La CASIO FX-50+ est donc programmable. La capacité de 680 octets n’est pas énorme, en regard du gigaoctet tous azimuts de notre époque, mais pas négligeable du tout. D’autant que la mémoire, divisée en 4 zones indépendantes permet d’héberger quatre programmes différents.

Les fonctionnalités de programme sont les grands classiques d’aujourd’hui : des boucles de toutes sortes, mais pas de gestion des caractères (le Basic est loin). L’alphabet disponible se limite à une dizaine de caractères, ce qui prive de la possibilité d’insérer des messages toujours utiles d’entrée et de sortie.

Doit-on regretter les calculatrices programmables toutes puissantes d’antan ? les Casio FX-602P, les HP-42S … A moins de considérer que la programmabilité des calculatrices a évolué et mûri au cours du temps.

Ainsi l’ancienne TI-59 était pensée comme un véritable ordinateur individuel. Le manuel présentait de façon dogmatique les sauts conditionnels, les sous-programmes, l’adressage indirect, les indicateurs binaires …

A cette époque l’informatique familiale prenait forme et les ordinateurs faisaient encore route commune avec les calculatrices. Le point culminant fut l’avènement du Basic, langage commun aux machines de tables et de poche.

Puis les calculatrices (du moins de classe moyenne) s’éloignèrent progressivement de la sphère informatique.

Aujourd’hui, une calculatrice comme la Casio FX-50+ (ou encore la Sharp EL-5250) dispose d’un module de programmation dont l’objet est plus l’aide à la résolution de problèmes répétitifs simples que d’empiéter sur le terrain des ordinateurs. Ce qui n’empêche pas les grosses calculatrices graphiques de proposer encore des langages très puissants (HP-50G, TI 89, HP Prime … ). Il est à noter que la toute première génération des TI nSpire a montré, à tort ou à raison, une volonté de penser la programmation autrement, voire de la supprimer purement et simplement (c’était le cas dans les tout premiers modèles de nSpire (les prototypes ?), les suivants ayant par la suite intégré un module de programmation, restant cependant à l’écart du domaine graphique).

Recentrons-nous sur la CASIO FX-50+, scientifique complète comme on les aime en 2010. Elle dispose de vastes bibliothèques de constantes et d’équations pré-programmées faciles à mettre en oeuvre.

L’afficheur est généreux et bien contrasté. Il est de type Entrée/Sortie, avec une belle ligne supérieure très lisible.

Un petit reproche : on ne peut mettre en marche par la touche AC. Il faut aller chercher le ON tout en haut à droite. Pourtant le OFF est bien sur AC, alors pourquoi pas le ON ?

On l’aura deviné : rien de grave.

SHARP EL-W516

Une version EL-516 de 2010.

Elle possède la fonction d’affichage naturel, qui permet le rendu du résultat tel qu’on l’écrirait sur le papier et facilite les entrées nécessitant plusieurs paramètres.

Un mode DRILL qui permet l’entrainement au calcul mental, à l’aide de devinettes de niveau réglable, du genre 24 X 18 = ?

Par ailleurs, un dispositif plus pratique qu’on le penserait tout d’abord : les 4 touches de raccourcis D1 à D4. Elles servent à mémoriser une fonction, permettant ainsi la frappe en une seule touche de fonctions normalement accessibles après plusieurs appuis. C’est pratique dans le cas d’utilisations répétitives, mais aurait pu être plus ambitieux si on avait pu accoler plusieurs fonctions.

HP-30B

HP30B

Grande soeur de la belle HP-20B, la HP-30B est une calculatrice financière programmable moderne.

Design élégant, nombreuses possibilités financières et scientifiques, la HP-30B partage au moins deux caractéristiques avec sa petite sœur : le choix entre une logique RPN ou algébrique, avec ou sans priorités. Ainsi qu’une incroyable rapidité.

Si un tel moteur de course est moins utile pour une 20B non programmable, il en va différemment pour la HP-30B.

Ainsi, soumise à un test de rapidité, la HP-30B pulvérise tous les résultats obtenus par les autres machines du moment qui me sont passées sous la main (*). Cependant, quel dommage que les capacités de programmation soient si limitées : seulement 300 pas mémorisables. Une misère à une époque où on compte en giga-octet.

Un vrai regret, les fonctions de programmation ne sont pas gravées sur le clavier. Pour les visualiser, il faut apposer u masque en cellophane que je trouve peu pratique. Il n’y a pourtant pas tant d’ordres de programmation.

Les HP-30B et HP-20B sont pourvue d’un port de branchement par lequel il est possible d’importer un firmware de substitution. Ainsi la WP-34S, création d’une équipe d’informaticiens passionnés et inspirés, sublime la sage financière HP-30B en une calculatrice scientifique programmable de rêve, d’une puissance inégalée.

(*) ajout de 2017 : Depuis, les HP-39GII et Prime sont arrivées et font encore mieux sur ce plan.

CASIO PRIZM FX-CG10

PRIZM-2

La Prizm de Casio est la première calculatrice à écran couleur haute définition.

Casio avait déjà conçu voilà quelques années des écrans 3 couleurs pour certaines de ses machines. Initiative originale non suivie par la concurrence, et abandonnée par Casio après quelques années.

L’œil de 2010 est largement habitué aux écrans fins et colorés, ceux des GPS, des smartphones … Il était temps de tenter aussi la HD couleur pour les calculatrices.

Jusqu’à présent la contrainte de portabilité, donc l’autonomie, n’encourageait pas un tel dispositif, réputé dévoreur d’énergie, d’autant qu’il pouvait sembler peu crucial, s’agissant d’afficher des nombres ou des courbes simples.

Et à l’usage en effet, l’utilité de la couleur de la Prizm ne semble pas providentielle, même si l’agrément d’utilisation est bien présent.

En revanche la haute définition apporte un confort et une modernité incomparables. Dorénavant, les menus ne sont plus grossièrement pixelisés, de nouveaux témoins font même leur apparition.

Le tracé d’une courbe est extraordinairement fin et précis. Quelques minutes passées en compagnie d’une PRIZM suffisent à démoder méchamment une simple Casio Graph 35+ à écran traditionnel.

Et une bonne nouvelle, la consommation, et donc l’autonomie de la PRIZM se révèlent bien maîtrisées. Et ce malgré le rétroéclairage quasi permanent.

Les performances de vitesse et précision de calcul sont identiques aux toutes dernières CASIO (excepté l’affichage de points qui se montre lent). Les fonctionnalités sont traditionnelles, la PRIZM n’est donc pas une calculatrice aussi puissante que les Ti-89 ou HP-50G. En contrepartie l’utilisateur ne sera pas déconcerté par le maniement de cette machine, au design par ailleurs novateur.

En conclusion : La Prizm me parait être une réussite : un afficheur couleur HD sublime, un design travaillé et inédit, un bon toucher de clavier, une machine simple et rassurante à utiliser.

Une page vient de se tourner et cette fois la concurrence emboîte le pas. Texas-Instruments a en effet sorti récemment une réplique, la Ti N’spire CX, avec écran HD couleur. Le progrès est moins brutal car la N’Spire bénéficiait déjà d’un écran très défini, mais noir & blanc.

Espérons que d’autres modèles vont maintenant surgir …

Ajout du 13.09.2017. Quelques années après la rédaction de cet article, la remplaçante 90+ de la Prizm vient d’entrer dans les rayons. Texas-instruments a produit entretemps la Ti-84C, remplacée elle aussi depuis par la fine Ti-83 Premium CE, tandis que HP sortait la Prime. La piste de la couleur n’a pas été abandonnée, elle est désormais dans les rayons ! 

Comme on le voit ci-dessous, l’expression « écriture naturelle » est bien à prendre ici au pied de la lettre.

PRIZM-8
PRIZM-1

Un tableau périodique des éléments de premier ordre
PRIZM4
PRIZM-3

 

CANON F-720i

 

Les calculatrices scientifiques CANON ne sont pas toujours faciles à trouver en France.

Celle-ci a été achetée en Finlande en 2009, dans un des grands centres commerciaux de la capitale.

La 720i est une scientifique très complète, et ultra précise (précision interne d’une vingtaine de chiffres). Nous trouvons dans la 720i un système de représentation des nombres original, pas unique cependant. Il s’agit de la représentation binaire, rencontré sur la HP-30S et quelques rares autres machines, quand l’immense majorité des calculatrices travaillent en « décimal codé binaire ». Dans ce dernier mode, chaque chiffre constitutif d’un nombre se voit individuellement codé en binaire puis recodé en décimal après calcul. Une machine purement binaire peut faire surgir des bizarreries, comme ici la valeur PI exprimée par 20 chiffres corrects puis une suite de chiffres faux.

Admettons bien volontiers que les chiffres de garde n’ont pas vocation à être révélés par une recherche délibérée, mais sont plutôt là pour travailler à la meilleure précision de calcul possible. Le contrat est respecté mais ces bouts de nombres bizarres peuvent néanmoins faire désordre.

Enfin, une caractéristique visuelle souvent rencontrée chez le constructeur : des chiffres droits et non italiques.

HP-49G+

Très belle machine, remplaçante de la HP-49G.

Début des années 90, HP lance les HP-48, d’abord les S puis les G. En 1995 apparaît la limitée et compliquée HP-38G. Puis plus rien pendant une éternité. A l’aube de l’an 2000, Hewlett-Packard se réveille et lance sa magnifique bombe bleue HP-49G. Celle-ci se révélera handicapée par plusieurs défauts de conception : disparition du port infrarouge, mode RPN placé en secondaire, clavier dur, touches gomme pas toujours appréciées, afficheur recouvert d’une fenêtre de protection vulnérable aux reflets et aux rayures, machine plutôt lente.

HP n’a pas dit son dernier mot. En 2003 la 49G + est lancée et, sous un aspect plus classique que son aînée, de livrée dorée, elle en corrige tous les défauts : la 49G+ est maintenant animée par un processeur moderne ARM émulant le processeur Nec Saturn d’origine. Elle est donc cette fois rapide. L’écran est un modèle de contraste, de douceur, sans reflets. Le port de communication infrarouge est de retour, le mode RPN est ramené au premier plan, et le clavier est enfin bon (mais un peu bruyant, la future HP-50G fera mieux).

Cette calculatrice est donc une bombe : scientifique surpuissante, possibilités de programmation limitées par la seule imagination, connectique, sauvegarde par carte SD, vélocité, agrément d’utilisation … Et j’oubliais le compartiment des piles, enfin rationnel, comme savent d’ailleurs le faire les concurrents depuis longtemps.

Le langage RPL, à l’instar du moteur Boxer de Porsche, est incontournable pour toutes ces machines. Puissant, très original, bâti sur une symbiose serrée avec la pile opérationnelle fleuron de HP, beaucoup l’apprécient pour sa puissance et sa souplesse. D’autres peuvent le trouver peu intuitif, peu aisé à relire et particulièrement exigeant sur le niveau de pratique de l’utilisateur. En pratique, un ordinateur muni du kit de connexion se révèle un bon moyen pour concevoir un programme un peu lourd qu’il suffit d’injecter ensuite.

A noter que la 49G+ est déjà une ancienne. Avant l’avènement récent de la HP Prime, la calculatrice phare de la marque sera longtemps la HP-50G, machine grandement similaire à la 49+, de couleur sombre, avec un clavier cette fois de qualité ultime, un port de connexion de plus et la librairie mathématique de la HP-48G.

CASIO FX-9750 II

 

CASIOFX9750

Vendue en France sous l’appellation Graph 35+, cette CASIO de l’époque 2010 était d’une utilisation très agréable.

A noter que CASIO renonçait enfin à la couleur verte des modèles français. La 35+ était immaculée, d’où ressortait un écran superbement contrasté et sans reflet.

Tout comme la Graph 85, calculatrice rapide comme l’éclair, la 9750 II était véloce. Le langage de programmation permettait désormais de traitement, notamment le stockage des chaînes de caractères.

Pas de calcul formel pour ce modèle de milieu de gamme. Et pas encore de mode examen, ni de mode python, mais le numéro 35 connaîtra bientôt ces évolutions.

HP-35S

Tel un hommage rendu à la toute première calculatrice scientifique de l’histoire, HP a lancé à partir de 2007 cette belle HP-35, avec un « S » cette fois.

La HP-35S, comme son aînée est une scientifique animée par une logique de calcul postfixe. Les fonctions sont bien plus nombreuses et la programmation est disponible (une mémoire disponible de plusieurs Kilo-octets).

Texas-Instruments TI-84 C

TI84C

En 2011 sortait la CASIO PRIZM première calculatrice dotée d’un écran haute définition couleur, tel celui qu’on trouvait depuis des années sur les téléphones portables, les GPS, tandis que les calculatrices ordinaires n’avaient droit qu’aux gros pixels, voire l’écran aux trois couleurs pâles signé par Casio dans les années 90. Plus récemment, des écrans mieux définis étaient apparus : les CASIO Classpad 300, TI-89TI nSPIRE. Mais la PRIZM apportait une palette inédite de couleurs, et une plus grande définition encore.

Un PRIZM va faire école, du moins dans le secteur du haut de gamme : Texas-Instruments va vite présenter sa TI N’SPIRE CX, puis se sera le tour du CASIO CLASSPAD II (CP-400) puis de la HP Prime, avec même l’écran tactile dans ces deux derniers cas.

Pour le milieu de gamme il va falloir attendre encore un peu, nous avons toujours affaire aux pixels grossiers traditionnels. Ils ont l’avantage de consommer peu d’énergie. Et de fonctionner sur piles classiques. Car l’inconvénient des écrans HD couleur est la consommation. TEXAS-INSTRUMENTS et HP ont pallié le problème en équipant leur machine d’une batterie rechargeable, procédé économique en cas de consommation élevée (la nSPIRE épuise sa batterie en quelques jours d’utilisation régulière, or les piles ont un coût). En revanche les batteries spécifiques sont à durée de vie limitée et peuvent disparaître des catalogues, contrairement aux piles classiques.

En marge des modèles phares ci-dessus cités, on note dès 2013 chez TEXAS-INSTRUMENTS la volonté d’étendre la technologie HD Couleur à quelques modèles de milieu de gamme. C’est le cas de la TI-84C Silver Edition. A quel public se destine-t-elle ? Son écran est réellement magnifique. Lors d’un tracé cependant, la fenêtre se voit significativement réduite. Et la vitesse de tracé est indéniablement inférieure à son homologue N&B. Mais la finesse est spectaculaire. Hors tracés, on retrouve la vitesse de calcul propre au niveau Silver Edition.

L’alimentation est logiquement confiée à une batterie rechargeable. Dommage que la TI-84C ait du coup conservé son épaisseur substantielle, car le procédé aurait permis, à l’instar des TI’NSPIRE CX et HP-PRIME, un design plus plat.

Une page est bien tournée dans le petit monde des calculatrices, après les victoires récentes sur la vitesse de calcul, ce sont les écrans qui viennent de faire le grand saut.

Il n’y a pas vraiment eu de calculatrices « de l’an 2000 », mais il fallait juste attendre un peu, celles de 2010 existent bien !

[ajout du 14 avril 2024]

La TI-84C est visiblement dotée d’une excellente batterie (ci-dessous), à la gestion parfaite. Ressortir une TI-84C qui n’a pas été utilisée depuis des mois voire plus ne pose pas de problème, la batterie ne s’est pas déchargée ou faiblement et la machine s’allume et répond toujours sans délai. Une machine décidément agréable.

CASIO FX-4500PA

CASIO_FX45000-2

Parmi les grandes questions que se pose l’humanité, en voici une bien ardue : quelles sont les différences entre une CASIO FX-4500P et une FX-4500PA ?

Outre l’année et le lieu de production, 1989 made in Japan pour la première, 1998 made in China pour la seconde, les différences sont minimes. Elles existent pourtant, bien qu’anecdotiques et principalement d’ordre esthétique.

Ainsi l’écran de la PA est entouré d’une zone de couleur beige, la zone est grise chez la P. Surtout, la PA semble enfin débarrassée du défaut de sa grande sœur : les vilaines traces d’adhérence laissées en façade par un film cellophane de protection se dégradant prématurément. Ce défaut est répandu sur les 4500P. La PA règle le problème, sa façade est nette, comme il se doit.

Pour dénicher une autre différence, il faut chercher du côté des inscriptions au dos. On y lit que l’alimentation n’est pas la même, à base de piles CR2025 pour l’aînée, de CR2032 pour la cadette. Du coup l’autonomie de la P est annoncée pour 3000 heures tandis que la PA en revendique 5000, selon les manuels. L’examen du dos de la 4500PA montre une abondance de caractères japonais, suggérant la possibilité d’un modèle orienté vers le marché japonais (simple hypothèse).

Le mode d’alimentation semble peser sur les performances. La cadette PA à l’appétit de chameau se montrera plus lente : Soumises à un même test de vitesse, la P demandera 140 secondes, il en faudra 160 à la PA. Ces deux chiffres sont d’ailleurs plutôt mauvais, la CASIO FX-4000P de 1985 exécutant ce même test en 62 secondes.

Aucune autre différence ne se montre entre les deux modèles, en tous cas je n’en ai pas trouvé. Il aurait été intéressant de mon point de vue de faire évoluer les légendes de touches de façade, dramatiquement petites, sombres et illisibles pour un œil moyen. Et c’est qu’il y en a des légendes, la 4500 étant dotée d’un grand nombre de fonctions de toutes sortes.

La 4500 P/PA est programmable, et son originalité est d’offrir un langage de programmation spécifique, alors que tant de calculatrices CASIO contemporaines se contentent de décliner un modèle créé en 1985 pour la CASIO FX-4000P. La capacité de 1103 instructions est la même sur les deux 4500. La mémoire programme peut être allouée si besoin à des registres de stockage supplémentaires, à raison de 8 pas par registre.

La présence d’une touche « pause« , paramétrable, est une très bonne surprise. Avec la CASIO FX-602P, la 4500 est sans doute la seule CASIO à langage non basic à proposer cette fonctionnalité bien utile.

Un petit reproche sur le plan matériel : la 4500 ne semble pas pourvue d’un dispositif, mécanique ou logiciel, de réglage de contraste. Machine puissante, dotée d’une philosophie spécifique, la CASIO FX-4500P ne ressemble pas aux autres CASIO. Cette originalité contribue peut-être à son succès, cette machine se révélant recherchée sur le marché de l’occasion. Le modèle PA était d’ailleurs toujours inscrit en 2014 au catalogue de maints revendeurs professionnels.

CASIO GRAPH 80

CASIO_GR80-1

Une des quelques calculatrices à écran coloré fabriquées par CASIO au cours de la décennie 90.

Aujourd’hui, en pleine la révolution des écrans, avec les HD couleur ultra-modernes des CASIO PRIZM, TI N’SPIRE CX et HP PRIME, on a tendance à oublier que CASIO s’était déjà essayé à la couleur par le passé. La concurrence ne suivit pas cette piste qui ne concernera que quelques modèle puis s’éteindra.

Visible dans un prospectus de rentrée des classes 1998, la CASIO GRAPH 80 occupe alors la place éphémère du haut de gamme. Rôle peu assumé, le suffixe 80 semblant déjà se résigner à l’arrivée un an plus tard de la GRAPH 100, qui culminera au sommet très longtemps, on la trouve encore de nos jours en abondance dans les hypermarchés (en version 100+ il est vrai).

Cette situation rappelle le triste destin de la belle TI-86, star absolue de la gamme Texas-Instruments, avant que la puissante TI-89 à calcul formel lui ravisse le titre et l’envoie dans l’oubli quelques mois plus tard.

Le calcul formel justement, la CASIO GRAPH 80 fut la toute première CASIO à le proposer. Là encore, la GRAPH 100 la détrônera avec un éventail plus complet de fonctions formelles.

La GRAPH 80 calcule vite, elle exécute mon programme de cumul des 360 sinus en 13 secondes quand la moderne 100 en exige 16. Le système de menus est de type horizontal, tandis que la 100 développera ceux-ci de façon verticale (mais la 100 est une exception sur ce point chez CASIO).

Et les couleurs alors ? avant que la GRAPH 100 ne leur substitue définitivement un bel écran noir et blanc superbement contrasté, on profite encore une fois de cet étrange écran coloré. Les couleurs (orange, vert, bleu) sont plutôt pâles. Elles peuvent toutefois s’ajuster manuellement. L’intérêt évident est de rendre les tracés plus clairs, les différentes courbes se colorant selon le ton spécifié par l’utilisateur. Mais on sent que l’apport général de la couleur n’est pas manifeste. Pire, on aimerait parfois pouvoir revenir au N&B pour profiter de la bonne définition qu’on pressent sous ces couleurs pastel.

Cet affichage reste pourtant une vraie originalité. CASIO a osé innover, ce n’est pas la première fois, avant de renoncer, probablement face à la relative tiédeur du public, jamais vraiment emballé par le dispositif.

A noter que « Graph 80 » est le nom modernisé de « CFX-9990GT« , encore visible tout en bas de la machine. Ces deux appellations sont françaises, le nom international de la machine étant CFX-9970G. C’est tout simple.

La machine peut être connectée à un ordinateur. Et pour le reste du temps, le port de connexion dispose de son cache anti-poussière en caoutchouc. Bon point pour CASIO.

Une petite anecdote en conclusion : mon modèle est une des dernières CASIO made in Japan !

CASIO_GR80-3

Le profil bizarre et tourmenté de la GRAPH 80, avec sommet et base concaves ! Sans doute pas un modèle de design …

CASIO_GR80-4CASIO_GR80-5CASIO_GR80-2

SHARP EL-E300

SHARP_EL-E300

Voici une machine peu connue et de conception originale.

La SHARP EL-E300 en dépit de la richesse du clavier n’est pas une calculatrice scientifique. Elle est plutôt dédiée au calcul des fractions et des statistiques. Elle dispose tout de même de la notation avec exposant de 10, ainsi que de la fonction d’élévation à la puissance. La période de production de cette machine peut raisonnablement se situer au début des années 90.

L’afficheur de la SHARP EL-E300 est une matrice de 15 X 72 points. Bien qu’une seule ligne soit disponible, les entrées se font à gauche, de façon symbolique, comme on écrirait sur le papier. Les réponses s’affichent à droite et sont soit au format décimal, soit au format fractions selon le mode commuté. La matrice de points est capable d’afficher des digits 5X7, mais aussi des symboles pouvant les englober ou les surplomber (symboles de racine carrée, de carré), des fractions, ou des messages d’information alphanumériques s’écrivant sur deux lignes.

Le mode statistiques est original puisque chaque donnée est conservée dans une liste de cent éléments maximum. Cette liste permet la visualisation des éléments par défilement, et peut être triée du plus petit au plus grand si besoin. Cette caractéristique se retrouve sur une autre SHARP « thématique », dédiée elle exclusivement aux statistiques, la SHARP EL-780.

Deux petites caractéristiques inhabituelles : en premier lieu, la constante de calcul automatique sur les 4 opérateurs (et aussi l’élévation à la puissance) telle qu’on la connaît sur les machines non symboliques. En second lieu, le rappel mémoire (mémoire unique) qui s’ajoute à la saisie d’un nombre. Exemple : si la mémoire contient le nombre 12, en tapant 4 ; RCL ; 5 on obtient l’affichage du nombre 4125 ! plutôt insolite.

La SHARP EL-E300 est jolie, d’un dessin tout de même un peu étrange. L’épaisseur (20 mm) due en partie à la présence de deux piles (de type AAA) détone un peu en regard de la finesse générale du design.

Un inconvénient partagé par d’autres SHARP de cette époque : la nappe interne qui relie le clavier à l’afficheur finit par devenir capricieuse, avec parfois des rangées de pixels qui disparaissent, ou des touches désespérément inopérantes. Il faut alors ouvrir la machine, en ôtant les 6 vis au dos et en déclipsant (mot inventé mais compréhensible je l’espère) les deux parties de la coque, puis appuyer fermement avec les doigts sur les contacts recouverts par l’extrémité de la nappe afin de restaurer au mieux les contacts.

En conclusion, une calculatrice « thématique », conçue pour un usage direct et pratique (pas de touches secondaires) du calcul des fractions, de la division euclidienne, des statistiques.

AURORA AC-757

AURORA-1

Je me souviens avoir vu apparaître la marque AURORA en France vers 1985. Elle existait peut-être un peu avant mais c’est surtout au milieu de la décennie qu’elle est devenue particulièrement visible. Les AURORA étaient commercialisées à prix très doux. Les modèles étaient nombreux et souvent dotés d’un design agréable.

L’AURORA AC-757 est très fine, dépourvue de piles et s’en remet entièrement à sa cellule solaire qui remplit bien son ouvrage, même sous un éclairage moyen.

Équipée de toute évidence d’une électronique d’origine SHARP, elle présente l’originalité de proposer les préfixes grecs d’ingénierie, s’arrêtant à un raisonnable giga, tandis qu’une CASIO d’aujourd’hui se doit désormais d’appeler à la rescousse Exa après qu’on soit passé par Tera et Peta. Jusqu’où ira-t-on… En tous état de cause voilà une aubaine pour qui veut dater une vieille calculatrice comme cette Aurora, il lui suffit alors de connaître la loi de croissance à l’œuvre et tout devient simple. Comme je ne la connais pas je propose 1985 ou 1990 ou entre les deux …

SAFT RADIAN 2

SAFT

Une calculatrice française ? Une vraie ??

De son nom complet Société des Accumulateurs Fixes et de Traction, la firme SAFT évoque bien le pays aux 300 fromages. Le manuel de la Radian 2 est d’ailleurs tout en français et rien qu’en français ! Ira-t-on jusqu’à lire made in France en la retournant ? Eh bien non, la SAFT Radian est logiquement faite au pays des sushis.

La SAFT Radian 2 est une machine plutôt conventionnelle. L’originalité, c’est un bien grand mot, vient de la disposition de certaines touches. Ainsi un EXP placée en haut à droite, un OFF à gauche du pavé numérique, un MOINS bien loin du PLUS

Alors, si elle n’est pas purement française, quelle est donc la généalogie de cette étrangeté ? Difficile de répondre. L’œil exercé y voit du CITIZEN, voire du TOSHIBA (1). La touche DRG (Degrés Grades Radians) évoquerait Texas Instruments, tandis que le résultat du test Forensics (valeur médiocre) est partagé avec une CANON, une PANASONIC, une SHARP

Les fonctionnalités sont celles d’une scientifique classique, avec fonctions statistiques. La précision interne est de 11 chiffres. Non pourvue de mémoire permanente mais sachant s’éteindre seule après quelques minutes de repos, cette Radian devait être fabriquée entre 1985 et 1988 (mais je peux me tromper …) (2)

D’un point de vue esthétique, la machine présente une façade en alu, et un pourtour d’afficheur en relief, très réussi.

(1) Identification confirmée après coup : c’est bien une Toshiba : Modèle SLC-8310

(2) Oui je me suis trompé, l’excellent site www.calculators.de date la SLC-8310 de 1982

SAFT2

PANASONIC JE 611P

J’ai eu la chance d’acquérir récemment un exemplaire de cette magnifique calculatrice fort rare, munie d’un module d’impression intégré.

Bien que scientifiques, les fonctions semblent classiques à quelques exceptions près. Cette Panasonic JE-611P pourrait-elle nous surprendre ?

Sans aucun doute. La 611P est une machine exceptionnelle. On le sent déjà au toucher. Les touches sont affleurantes (voir photo plus bas). Elles n’offrent quasiment pas de sensation au toucher : légères, sensibles, sans le moindre déclic. Par ailleurs, fait rare, l’appui n’a aucun effet secondaire sur l’afficheur. On est en effet habitué à une réaction de l’affichage lorsqu’on tape une touche. Pas ici où l’afficheur se montre découplé du clavier et ne répond qu’au résultat final. C’est un détail, mais qui déroute cependant et fait douter sur le coup de la prise en compte de la frappe.

Le clavier possède une mémoire de frappe qui permet de pallier la lenteur mécanique de l’impression. Concrètement, on frappe une suite d’ordres, et la machine (plutôt lente par ailleurs) les exécute l’un après l’autre sans en oublier aucun, même si le couplage avec l’impression est désactivé. On rencontre ce comportement avec la SHARP EL-550 et la TI-45 MSP pourvues elles aussi d’un dispositif d’impression.

L’examen des légendes montre une mystérieuse fonction : HIS.G. qui imprime des représentations graphiques d’histogrammes, fonctionnalité puissante et plutôt étonnante même si le rendu de l’impression est fort simple.

L’aspect de la PANASONIC JE-611P pourrait évoquer l’univers SHARP à première vue. Mais à y regarder de près, cette machine n’est l’émanation d’aucune autre, elle est unique. Cela se vérifie aussi dans les tests de calculs. La valeur retournée au test Forensics, (9,000042381), ne semble pas se retrouver sur d’autres machines.

Reste l’énigme de la période de production. Le tracé d’histogramme nous ramène aux premières machines graphiques (CASIO FX-7000G – 1986). Les indices de datation sont bien minces. Le N° de série visible au dos pourrait nous en dire plus mais je ne sais malheureusement pas le décoder. Comme il commence par un 2 parions sur 1992.

 
PANASONIC611-1PANASONIC-4

CASIO FX-135

Le constructeur CASIO ne s’en est jamais tenu à une formule. Il s’est toujours renouvelé, a exploré quantité de pistes, tel le premier écran trois couleurs, la calculatrice graphique, récemment l’écran couleur rétro éclairé à haute définition (PRIZM).

Témoin de ce tempérament pionnier, la CASIO FX-135, machine pourvue d’un afficheur électro-luminescent (ELD).

L’afficheur de la FX-135 semble se situer à mi-chemin entre les segments lumineux du VFD (les fameux chiffres verts des calculatrices des années 70), et les classiques cristaux liquides (LCD) avec leurs segments finement dessinés et la profusion d’indicateurs.

La FX-135 pourrait bien être la seule CASIO pourvue de cet affichage. Et peut-être même la seule calculatrice de ce type jamais produite.

Un port de connexion murale est prévu. Voilà qui nous renvoie aux modèles VFD. La consommation du ELD est-elle importante ?

On peut lire au dos une consommation de 0,25W. Pour les machines VFD, ce serait plutôt compris entre 0,4W et 1W. En termes d’économie d’énergie la 135 se situe donc juste avant le VFD mais bien après le LCD.

L’expérience ELD date-t-elle d’une époque charnière, juste avant de sauter le pas LCD, en fin des années 70 ? Avec sa panoplie de fonctions logiques dédiées aux bases de numération, sa carrosserie dans la ligne des FX180P de 1980, elle pourrait bien avoir précédé la CASIO FX-370 produite avant 1984.

L’écran ELD du modèle photographié ci-dessus fonctionne. Cependant la sensibilité à la fraîcheur des piles rend vite les chiffres difficiles à discerner par grand jour. Par ailleurs, l’afficheur semble attaqué sur le pourtour par un mal qui rappelle « l’huile noire » (voir Sharp PC-1211), sans évolution notable cependant.

La FX-135, hormis l’afficheur, est une CASIO conventionnelle sur le plan du dessin et des fonctions, excepté les bases de numération. Elle fonctionne à l’aide de 2 simples piles AA. Le profil de la machine est cependant inhabituel, sans doute pour loger en interne l’afficheur spécifique.

Cette belle machine est une simple piste, une tentative d’innovation technologique qui n’a pas été retenue, le LCD classique se révélant la meilleure solution du moment.

* Pour aller plus loin : Le Vintage Calculators Web Museum

Ci-dessous une vue interne du dispositif ELD

CASIO135-3
 

Une vue de la carte électronique

 


Une petite analyse récréative pour finir. Sur mon modèle, acquis d’occasion, je vois que la touche INV en haut à gauche a été délibérément assombrie au moyen d’un stylo feutre noir. Cela peut être lié au stress d’un utilisateur qui joue machinalement avec son crayon. Il faut dire que cette touche ne contient à la base aucune indication. Cela peut aussi vouloir cacher quelque chose, car le tracé est régulier et isolé quand le stress des étudiants les conduit souvent à gribouiller la machine en maints endroits. Peut-être qu’une inscription malhabile y fut un jour écrite, pour conjurer son angoissante vacuité. La vilaine marque aurait ensuite été proprement recouverte au stylo feutre. Au gré des inclinaisons de la calculatrice pour tenter d’appréhender au mieux la lecture, on peut entrevoir un « X » au tracé manuel sous la couche d’encre (on le devine d’ailleurs sur la photo du haut). Ce qui peut suggérer un changement de propriétaire. Ou une remise en ordre avant une vente … On n’est pas au bout des conjectures …

Quoi qu’il en soit, j’en tire la conclusion que cette calculatrice a été utilisée alors qu’elle fut probablement très peu répandue dans le monde. Elle n’est donc pas un simple prototype, comme sa grande rareté et sa technologie singulière pourraient le faire penser.

HEWLETT-PACKARD HP-48G

En 1993 les HP-48G et GX prennent la relève des premières 48S et SX lancées en 90/91 et constituant alors une puissante réponse aux machines graphiques de CASIO et Texas-Instruments.

Quoi de neuf dans cette version 2 ? Les légendes de touches et pas seulement leur couleur, le corps des machines passant quant à lui de brun clair à gris. La mémoire disponible de la GX atteint 128 Ko. Une vitesse de calcul plus élevée aussi. Et les nouvelles 48 intègrent désormais la grande bibliothèque d’équations des SX alors livrée en son temps sur carte mémoire. Pour le reste, les 48S/SX et G/GX restent des machines voisines.

Une innovation d’un autre ordre : les prix ont incroyablement fondu entre les deux versions. J’ai ainsi pu acheter ma 48G en juillet 1998 à la FNAC de Lille au prix de 890 Francs, il en fallait 3000 pour une SX trois ans plus tôt.

Je me souviens avoir déballé le magnifique objet, avoir placé les 3 piles AAA, et avoir été fort dérouté. Je pensais voir dans une HP-48 une succession de la HP-42S, car, excepté le grand écran, elle en reprenait l’allure générale.

Grosse méprise. La 48 succède directement à un autre monstre sacré : la HP-28S. Ainsi, adieu aux quatre niveaux de pile, sur la 48 c’est désormais illimité. Et bienvenue à la notion d’objets, manipulés avec leurs délimiteurs spécifiques, et bien sûr au langage RPL qui habitera tel un dogme toute cette dynastie de modèles jusqu’à l’ultime HP-50G de 2006. Inutile de chercher le mode ou la touche de programmation. La HP-48 considère un programme en tant qu’objet repéré par ses propres délimiteurs (ici << et >>) et stocké sans plus de façons dans une variable nommée de la façon qu’on voudra. Immense souplesse d’autant plus que le programme se lancera sur simple sollicitation de la variable.

Déjà présent dans la HP-28, le RPL généralise la notion de RPN.  Les utilisateurs aguerris aiment et ne tarissent pas d’éloges. Ils admirent l’efficacité, la puissance, l’élégance de ce langage. Les programmeurs occasionnels regretteront sans aucun doute un manque de naturel et de lisibilité. On est à des lieues ici du confort du CASIO Basic ou du TI-Basic. La lisibilité du programme est aussi pénalisée par une indentation pas toujours claire, effet renforcé par une police de caractère (magnifique 9 X 5 par ailleurs) parfois grande rapportée à la taille de l’écran.

La gestion de la mémoire est aussi un point fort de cette extraordinaire machine. L’utilisateur a toute latitude pour créer et gérer ses répertoires. La 48, qui dispose aussi des choix CUSTOM et USER, est sans doute la HP la plus souple et personnalisable qui soit. La plus puissante aussi à son époque car proposant une quantité énorme de fonctions de calculs et de programmation (officiellement 2300).

Certains détails peuvent agacer, comme l’inertie de l’affichage, bien souvent en retard de quelques instants sur l’appui des touches.

Le HP-48, notamment dans ses versions tardives G et GX est un véritable monument dans l’histoire des calculatrices. Elle réalise parfaitement la synthèse des possibilités et aspirations de ses prestigieuses aînées, sans être encore une machine scolaire comme cela deviendra la règle juste après.

Ci-dessous, la HP-48G et son imprimante à liaison infrarouge.

HPPRINTER

Ci-dessous, côte à côte : la nouvelle « série G »  et la précédente « Série S » 

 

SHARP EL-531VH

SHARP531-2

Un nom qui a traversé les époques : EL-531, pour des habillages qui ont suivi bien des modes.

La 531 ici présente provient de la période « blanche » (2003) : des courbes naissantes qui seront amplifiées dans les évolutions suivantes. Et un coloris tout blanc.

CASIO FX-180P Plus

Une des multiples versions (l’ultime ? – année 2000) de la très populaire Casio FX-180P de 1980.

Un détail peu pratique à l’usage : le grand couvercle en plastique, censé se rabattre derrière la machine lors des calculs, et qui se montre encombrant. Pour ma part j’ai vite décroché ledit couvercle en forçant légèrement au niveau de l’axe d’ancrage. Il a fini par se déboîter, ce qui n’empêche pas de le replacer à volonté.

Que dire de cette version ? Un très bel afficheur criblé de nombreux témoins LCD, une machine bien finie, agréable à utiliser.

Sur le plan technique : Pour la programmation on dispose maintenant de 300 pas et non plus des 38 des versions antérieures. Le langage ne semble pas avoir évolué mais l’édition du programme en clair (nom des instructions défilant à l’écran) est maintenant disponible, ce qui procure enfin un vrai confort de travail.

La rapidité de calcul se situe dans une honnête moyenne, ainsi que la précision, grâce aux 10 chiffres, internes et affichés.

En conclusion : machine moderne et agréable, qui sait préserver l’esprit de l’ancêtre 180P.

HEWLETT-PACKARD HP-27S

 

Je tentais depuis 1987 de retrouver cette machine aperçue dans une grande librairie de Reims.

Le facteur vient enfin de déposer dans ma boîte aux lettres une HP-27S d’époque, made in USA, avec sa fine bordure d’afficheur blanche.

Replaçons-nous dans le milieu des années 80 : le paysage des calculatrices est dominé par les mini-computeurs, des machines pensées comme des ordinateurs de poche, programmables en basic, et de format horizontal.

Les simples calculatrices de cette époque vont copier cette dernière caractéristique et prendre un aspect plus large que haut. Ainsi naît la gamme Voyager de HP, la ligne Galaxy de Texas Instruments.

1986 voit arriver les calculatrices graphiques, qui surgissent des cendres des Pockets Computers dont la fin a commencé. Ainsi, la CASIO FX-7000G, première graphique, est de nouveau verticale, ses touches sont innombrables et de toutes les couleurs.

En cette période de mutations et tâtonnements, Hewlett-Packard lance sa gamme Pionner que je découvre par hasard. Sept ou huit calculatrices d’aspect proche, des scientifiques, des financières. Qui ne ressemblent à rien de connu. Design sobre, touches en petit nombre (37) avec légendes en partie mystérieuses : à quoi peuvent bien servir les 6 touches en accent circonflexe …

Par ailleurs quelques machines montrent une touche EGAL, fait inouï pour une Hewlett-Packard.

Qu’est-ce qu’une HP-27S ? C’est une calculatrice scientifique, dotée aussi de fonctions financières. On peut dire que la 27S est une machine hybride, voulue tant scientifique que financière, ce qui est fort rare.

La 27S a de la mémoire (plus de 6 Ko) mais elle n’est pas vraiment programmable. Tout au plus peut elle mémoriser de grandes quantités de formules assimilables à des programmes simples. Il existe des techniques permettant d’élaborer des formules aussi complexes que des programmes.

La 27S est également dotée de fonctions de date et heure, avec gestion d’alarmes.

Pour ma part la HP-27S est aussi la machine au design le plus réussi de la gamme Pionner.

HP27S

CASIO FX-8000G – CASIO FX-8500G

 

L’ultime évolution de la CASIO FX-7000G de 1985 : Une énorme 8000G, rejointe par la 8500G ci-dessous deux à trois ans plus tard.

Un concept de verticalité poussé à l’extrême, une large place étant consacrée à l’accueil des commutateurs de contact et pilotage de l’impression optionnelle (par interface FA-80).

Hormis cette possibilité d’extension, les 8000 et 8500 diffèrent peu du modèle 7000. Plus de mémoire bien sûr, les 422 pas de la 7000 constituant un minimum. Donc 6566 octet pour la 8500 et « seulement » 1446 pour la 8000. On peut enfin programmer.

A souligner une fonctionnalité spécifique aux deux modèles : l’éditeur de fichier, qui permet de stocker et rappeler différentes sortes de données.

Vitesse et précision sont exactement celles de la FX-7000G d’origine.

Un mot sur la vitesse : la position du commutateur de façade de gauche influe grandement sur la vitesse de traçage des courbes à l’écran. En position HD, les points calculés sont plus nombreux, de façon à restituer une image de meilleure qualité en cas d’impression. Si aucun périphérique n’est connecté, le commutateur gagne à être placé sur N, ce qui restituera une meilleure vitesse de tracé.

Il existe deux moyens de distinguer au premier coup d’œil l’une de l’autre machine : le tour d’écran de la 8000 est blanc, celui de la 8500 est sombre. Le clavier de la 8000 est visuellement identique à celui de la l’aînée 7000, alors que les touches de la 8500 sont spécifiques, la couleur de DEL et AC notamment.

Dernières évolutions du tout premier âge des calculatrices graphiques CASIO.

Mais la FX-7700G arrive

 

ELEKTRONIKA MK-71

ELECTRONIKA-MK71

Cette calculatrice russe de marque RODON est plus connue sous le label ELEKTRONIKA MK-71.

L’aspect est flatteur, mais dans la réalité, cette calculatrice est recouverte non de métal, mais d’un plastique terne et irrégulier.

L’immense panneau solaire est coiffé d’une vitre victime d’un jeu qui la fait bouger d’1 mm de part et d’autre.

Malgré la taille du panneau, impossible de réveiller l’affichage dans une pièce juste normalement éclairée. Il faut du grand jour. Et aussi un peu de patience, l’éveil se faisant en douceur. Et gare aux variations d’intensité lumineuse, l’Elektronika réagissant par une plongée immédiate en léthargie … Sombre tableau … J’exagère un peu, mais je trouve cette machine russe en dessous des standards habituels.

Après recherches, elle semble dater de 1986. Sa logique est algébrique, avec gestion des priorités de calcul. Sa précision est de 8 chiffres, mais tient compte d’un 9e chiffre en interne qui arrondira le 8e selon qu’il sera supérieur à 4 ou inférieur à 5.

La MK-71 est une scientifique de base sans grande originalité technique. Son aspect slave bien marqué lui confère un vrai caractère.

SHARP EL-9200 – SHARP EL-9300

Pour être exact, la toute première calculatrice SHARP à capacité graphique fut la petite EL-5200 (ou 9000) arrivée fin des années 80.

Mais la première véritable graphique à grand écran fut la EL-9200, produite au début des années 90, puis suivie par la 9300.

Quelles différences pour ces machines presque jumelles :

– mémoire : 1800 pas pour la 9200, 23064 pour la 9300

– présence d’un solveur et du logo idoine sur la 9300

– présence d’un port de connexion extérieure sur la 9300

– la 9200 n’a pas de pile de sauvegarde (CR2032)

– coloris gris clair pour 9200, gris plus sombre pour 9300

– un logo « graphics » de couleur bleue sur 9200, jaune sur 9300

Pour le reste, il s’agit de machines très voisines. Les deux Sharp sont agréables à utiliser, le système d’exploitation est original et convivial. Les 5 touches supérieures d’environnement ne s’appellent pas F1, F2 … mais reçoivent une simple illustration amplement suffisante.

A l’usage ces machines semblent exigeantes sur le niveau de fraîcheur des piles : le témoin low batt s’allume tôt, et les machines refusent de démarrer dès les premiers signes d’assèchement.

 

CANON F-802P

CANON802

Machine en forme de un couteau suisse : fonctions scientifiques, statistiques, bases de numération, conversions, 10 mémoires, 10 chiffres, programmation.

Ses capacités de programmation sont tout de même chiches avec 128 pas disponibles et les GOTO n’agissant que par sauts de 10 pas en avant ou en arrière.

Machine de la fin des années 80, fabriquée en chine, la 802P est l’équivalente verticale de la CANON F-800P, modèle plus diffusé me semble-t-il.

HEWLETT-PACKARD HP-17B

HP17B

Si la HP-14B contemporaine de la 17B n’a pas eu de descendance, le numéro 17 fut en revanche prolifique dans le catalogue de calculatrices financières HP.

Ainsi, la HP-17BII succéda à la 17B, sous les mêmes traits mais avec des fonctions supplémentaires ainsi qu’un mode RPN optionnel. Puis vint la HP-17BII+, puis une deuxième évolution de ce dernier numéro, longtemps commercialisé, peut-être encore aujourd’hui.

Qu’était la HP-17B de 1988 ? Une calculatrice financière très performante, cachant toute sa puissance sous un dispositif de menus pilotés par 6 touches dédiées. Outre des fonctions financières pointues, complétées de fonctions mathématiques, la 17 avait une horloge intégrée et pouvait gérer des plannings de rendez-vous, avec alarmes.

Elle était aussi programmable, dans un langage relativement puissant mais peu intuitif, toujours en usage dans la HP-17BII+ actuelle. En ce temps là, seule la très coûteuse HP-19B la surpassait.

Avec la HP-27S, cette HP-17B me semble incarner tous les mystères et espoirs de cette famille PIONEER, apparue soudainement après la vague des calculatrices et pockets computers horizontaux. Des machines sobres, classiques, verticales, pourvues de 6 mystérieuses touches en forme d’accent circonflexe, et d’une touche EGAL qu’on n’attendait pas d’un constructeur qui avait érigé le RPN en dogme …

Mes remerciements à joelc

HEWLETT-PACKARD HP-14B

HP14B

HEWLETT-PACKARD a toujours eu à son catalogue une gamme complète de calculatrices financières.

La HP-14B date de 1988. Ce modèle fait donc partie des PIONEER, une famille à ligne verticale, à l’aspect sobre et moderne.

Les PIONEER comptaient 3 machines financières : la basique et bon marché HP-10B, la très pro HP-17B programmable et le modèle intermédiaire HP-14B.

Ce dernier est probablement le moins connu. Quels sont ses points faibles et forts ?

La HP-14B n’est pas programmable, ne dispose guère de fonctions scientifiques contrairement aux 17B, et possède la touche EGAL, sacrilège pour de nombreux fans de la marque longtemps vouée corps et âme au mode de calcul « polonais » RPN.

La HP-14B possède un afficheur confortable à matrices de points de 12 chiffres et un excellent clavier. Enfin, il est possible de dénicher une pincée de fonctions scientifiques : les logarithmes naturels et leurs réciproques, ainsi que les factorielles, disponible par le menu MATH. Mais la HP-14B est avant tout une puissante calculatrice financière.

A noter que la 14B ci-dessus provient d’une édition spéciale anniversaire (la pastille ronde en façade). Il est aujourd’hui beaucoup plus courant de rencontrer cette édition spécifique que dans la livrée originale, beaucoup plus rare quoique identique hormis la présence de la pastille.

HEWLETT-PACKARD HP-28S

Il y eut une mode des calculatrices à double clavier à la fin des années 80.

Les HP-28C et S, ainsi que les financières HP-18C, 19B, 19BII en furent les représentantes chez Hewlett-Packard. Sharp de son côté sortit les EL-5200 et EL-9000. Il y eut aussi Canon et sûrement quelques autres.

La HP-28S était innovante, puissante et chère. Elle introduisait la notion d’objet : programmes, chaînes de caractères, expressions algébriques, unités, valeurs binaires etc. sont d’objets pouvant être identifiés à l’aide de délimiteurs spécifiques, manipulés et mémorisés comme tels.

Le langage de programmation était le tout nouveau RPL, repris plus tard sur les 48, 49 et 50G.

La HP-28S fut aussi la toute première calculatrice graphique de HP. Plus exactement cette toute première version s’appelait HP-28C.

La 28S a deux grands défauts : elle n’est connectable à aucun périphérique de sauvegarde. Heureusement sa mémoire est vaste : 32 Ko. Second défaut, d’ordre matériel: les trois piles de type LR1 appuient très fort sur la trappe, de sorte qu’un jour, celle-ci se fragilise. Ce problème est commun à presque toutes les HP de ce type. La mienne a une trappe fragilisée mais qui tient bon et fait toujours son travail.

La HP-28S se referme sur elle-même. Elle n’a donc pas besoin de housse. En utilisation, le clavier alpha peut aussi être rabattu derrière le clavier principal, la machine pouvant alors être tenue dans une main.

HEWLETT-PACKARD HP-42S

J’ai acheté cette excellente calculatrice à la FNAC de Lille en 1989. Cet achat fut consécutif au choc ressenti lors de la découverte de la nouvelle gamme de calculatrices, dites Pioneer de Hewlett-Packard, dans une grande librairie de Reims en 1989.

Pourquoi ce choc ? Parce qu’une page se tournait sous mes yeux, celle des Pockets Computers et des calculatrices horizontales telles les Voyager de HP et Galaxy de Texas-instruments. Ces Pioneer redevenaient verticales, dans un design sobre, très classique avec étonnamment peu de touches. Et surtout, le signe tangible que des choses changeaient : certaines avaient la touche ÉGAL … du jamais vu sur HP. Un sacrilège quelques mois auparavant.

Des six ou sept modèles visibles ce jour là, c’est la HP-27S qui me fascine littéralement. C’est d’ailleurs elle que je viens acheter quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. Or un modèle inconnu y est présent à ses côtés. Le présentoir le décrit comme « compatible HP-41CV« . La machine est d’ailleurs RPN comme les HP de la génération précédente et contrairement à l’ultra moderne 27S. Il s’agit de la HP-42S, le modèle le plus cher en vitrine. Je sortirai du magasin avec une HP-42S, bien décidé à dompter la notation polonaise, la 27S ce sera pour bien plus tard.

Par la suite j’ai beaucoup utilisé cette machine, tant pour mon plaisir qu’au travail. Ses possibilités et sa souplesse sont énormes. Le principe des touches de menus est puissant. La mémoire permet de stocker les valeurs dans des variables au nom explicite. Les menus personnalisés custom facilitent encore l’utilisation. L’usage du clavier ALPHA ne fait cependant pas l’unanimité et semble couper la population des utilisateurs en deux : les adeptes et les agacés. Enfin la programmation n’a de limite que l’imagination du programmeur.

La taille mémoire est d’environ 7000 pas. Différents programmes peuvent cohabiter de façon indépendante et se lancer d’une simple touche.

Enfin la machine est fine et légère, c’est bien un modèle de poche.

Une caractéristique qui déroute au début : les deux lignes d’affichage repérées par un X: (la ligne du bas) et un Y: (la ligne supérieure) : Ainsi, sur les quatre niveaux de la pile, les deux premiers sont visualisés.

Quels sont les défauts de la HP-42S : Une rapidité moyenne, et sur les premiers modèles la fragilité du pourtour de l’afficheur.

Mais aussi l’impossibilité de connecter un périphérique de sauvegarde, contrairement à la HP-41 (optionnel). Cette limitation n’est pas forcément rédhibitoire, car la taille mémoire reste confortable et les programmes peuvent êtres isolés les uns des autres. De plus, lors d’un changement (rapide) de piles, les données restent en mémoire pendant l’opération.

La HP-42S est aujourd’hui considérée par beaucoup comme une des meilleures calculatrices jamais fabriquées. Elle reste encore facile à trouver d’occasion, mais il faut y mettre le prix, avoisinant les 300 € sur les marchés réguliers.

A noter que le modèle photographié ici est ma deuxième 42S, achetée ces dernières années. J’avais un jour tenté de démonter ma 42 d’origine afin d’en nettoyer l’écran de l’intérieur (poussières) et je ne suis pas parvenu à l’ouvrir, car je le sais maintenant elle est assemblée par thermocollage. Les dégâts visuels laissés par cette tentative infructueuse sont énormes. Donc je me permets ce conseil avisé : si vous possédez une machine de ce type, ne tentez pas de l’ouvrir, c’est quasiment impossible (à moins de forer deux trous à deux endroits bien précis. Il existe des pages sur le net qui peuvent guider cette opération délicate.

Ce sont ces dégâts qui avaient motivé l’achat de cette seconde machine, dont on peut voir que l’afficheur a été entre-temps modifié et renforcé.

Ma première 42S est restée dans un tiroir, très longtemps. Je ne l’ai plus utilisée. Un jour j’y ai mis des piles. La 42 avait répondu immédiatement mais j’avais constaté des problèmes naissants de touches dans la zone supérieure de l’écran, problème désormais connu de ces machines.

Hier (avril 2024), des années encore se sont écoulées. J’ai ressorti de nouveau ma primordiale 42. J’ai placé trois piles et elle s’est montrée immédiatement prête à reprendre du service. Les dégradations sont moins graves que dans mes souvenirs. Anecdote quasi surnaturelle, les poussières derrière l’écran, celles-là même qui m’avaient amené à tenter l’ouverture de la machine et à l’abîmer fortement ont disparu ! Concernant le problème de touches, seule LN se montrait capricieuse. Après 30 minutes d’utilisation j’ai remarqué un retour à un fonctionnement complètement normal. Ma 42S achetée en 1989 marche totalement, sans problème, malgré un sommeil long de 18 ans. Des machines incontestablement solides.

Ci-dessous, ma 42S, première version à bordure d’afficheur fine et fragile. Le constraste apparaît moindre que sur la 42S plus récente. Il semble qu’une vitre de surface n’ait pas été reconduite dans l’afficheur renforcé.

La première 42 était fabriquée aux USA, la seconde à Singapour.

CASIO FX-7000G

La 7000 est généralement considérée comme la première calculatrice graphique.

En 1985, CASIO invente ce nouveau concept, qui se révélera extrêmement fécond.

En quoi consistait la nouveauté :

– un grand écran graphique « carré », constitué d’une seule matrice de points,
– une excellente rapidité,
– un système de calcul « symbolique » (tant en calcul manuel qu’en programmation) : on entre une proposition telle qu’on l’aurait écrite sur papier puis on l’évalue numériquement par appui sur la touche EXE.
– Mais aussi un dispositif de tracé de courbes, permettant de générer un grand nombre de tracés. Une fonction Trace permet l’affichage des coordonnées point par point, Plot permet l’activation de points à l’écran, Line le tracé de lignes entre deux points. C’est sommaire mais permet déjà beaucoup de choses.

Les fonctions statistiques et la régression linéaire tirent parfaitement profit du mode graphique. Il est possible d’afficher des histogrammes, même si la manipulation devient compliquée.

Le concept de zoom est déjà présent (Factor). Des exemples de tracés sont pré-enregistrés et exécutables simplement pour la plupart des fonctions scientifiques. Ainsi la frappe « GRAPH + TAN + EXE » trace la fonction tangente après avoir automatiquement placé les bornes adéquates dans RANGE. Pratique, visuel, pédagogique.

C’est donc vraiment un produit nouveau, perçu par l’acheteur de 1985 comme un haut de gamme novateur et dynamique.

La FX-7000G offre une large panoplie de fonctions, y compris la programmation. Le langage est symbolique lui aussi. Il a été inauguré peu de temps auparavant sur la FX-4000P mais englobe ici les capacités de traçage. Sa lisibilité ainsi que sa simplicité évoquent le Basic. La capacité mémoire est malheureusement bien mesurée : 422 pas, c’est vraiment peu. Et le langage pourrait être plus puissant : La fonction Pause n’est pas disponible et à la différence des machines Basic, la 7000 ne gère pas le traitement des chaînes de caractères. Il est possible de programmer l’apparition de messages, pour demander par exemple l’entrée de données ou pour annoncer un résultat.

La CASIO FX-7000G connaîtra un succès énorme. Je l’ai découverte, pour ma part en 1986. Elle était accompagnée d’un modèle à écran moitié moins grand, la désormais rare FX-6000G. C’est cette dernière que j’achetai quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. L’exceptionnelle verticalité de la 7000 me heurtait, avec cet écran « carré » qui s’apprêtait pourtant à conquérir un large public.

La 7000G engendrera une famille : les 8000G et 8500G et 7500G  modèles très similaires, mieux pourvus en mémoire, et conçus pour piloter l’interface FA-80.

A la suite de CASIOTEXAS-INSTRUMENTS se lancera cinq ans après la 7000 dans la course aux calculatrices graphiques avec la TI-81. Entre-temps, SHARP aura tenté la EL-5200/EL-9000, tandis que HEWLETT-PACKARD sortira la HP-28C, annonciatrice des futures HP-48.

HEWLETT-PACKARD HP-48

On trouve sous ce nom cinq machines produites au cours de la première moitié des années 90.

La première fut la 48SX, une très coûteuse calculatrice, réponse attendue aux premières Casio et TI graphiques. Sur toutes les photographies de l’époque, la 48SX était représentée avec l’éditeur d’équation actif, montrant une énorme formule de calcul, avec symbole de sommation emplissant l’écran. Cette image était saisissante.

La HP-48 fut une sorte de reine des calculatrices. Au carrefour de l’ancien monde et du nouveau, pas encore purement scolaire mais incroyablement plus aboutie que les anciennes TI-59 ou HP-41 de la génération précédente.

Ainsi, la HP-48SX possède plus de 2000 fonctions. Elle est totalement programmable, en RPL ou en assembleur. Elle dispose de 32 Ko de mémoire, ainsi que de deux ports pour cartes d’extension. Elle gère parfaitement l’alphanumérique, les sons (bips réglables en durée et hauteur), dispose d’un port infrarouge qui lui permet de converser avec d’autres 48, imprimer, ou faire fonction de télécommande universelle à l’occasion, sous réserve d’entrer un programme de « bidouilleur ». Elle se connecte aussi par câble aux micro-ordinateurs, ce qui signifie archivage, impression, programmation au moyen d’éditeurs de textes confortables. La logithèque de la 48 deviendra colossale en l’espace de quelques années.

La petite sœur HP-48S arrive bientôt. Elle est identique à la SX, mais sans pouvoir accueillir de cartes. Le logo HP en haut à gauche est simplement peint sur la façade alors qu’il constitue une classieuse plaquette incorporée sur la SX.

Plus tard les HP-48G et GX arriveront. Peu de différences avec la SX/S : 128K et 32K pour les GX/G, la puissante bibliothèque de programmes divers (disponible au temps de la SX au moyen d’une carte enfichable), une rapidité accrue, des couleurs différentes, un meilleur écran.

A noter une HP-48G+, variante de la HP-48G avec 128K au lieu de 32K.

Rien n’étant parfait en ce monde, je vois dans cette gamme 48 quelques petits défauts :
– indépendamment de la vitesse de calcul qui n’est pas fulgurante, les écrans semblent se succéder avec une certaine « inertie » qui peut agacer à la longue.
– je trouve le clavier alpha mal conçu, les touches de commandes étant inopérantes au profit des fonctions alpha.
– je trouve le langage RPL bien peu naturel …
– le compartiment à 3 piles, qu’on retrouvera dans la 49G, est pénible. On doit enfoncer la première, la maintenir de force en insérant la deuxième, puis forcer encore pour enfoncer la troisième. Et vite refermer le compartiment tant on craint que les piles soient recrachées. Bon, j’exagère un peu.
– enfin … les plastiques de la HP-48 couinent !

La HP-48, née sous la version SX/S, a évolué en GX-G, puis est devenue en 2000 la HP-49G, puis la 49G+, enfin la 50G. Sous l’impressionnante et très actuelle HP-50G vit encore quelque part l’âme de la SX de 1989 qui n’a cessé de s’améliorer au fil du temps, confiant à un processeur ARM moderne, dès l’étape 49G+, le soin d’émuler le Nec Saturn.

Aujourd’hui, c’est la novatrice HP PRIME, née des cendres de la HP-38G et non plus celles de la SX, qui prend la relève et clôt l’histoire de cette grande famille à logique RPL.

SHARP EL-9000

SHARP_EL9000

La SHARP EL-9000 date de 1986 et succède à la EL-5200, a priori semblable en tous points.

Le double clavier fut à la mode à cette époque. Le plus illustre représentant en fut le HP-28C/S de Hewlett-Packard, modèle à double charnière.

Ici la construction est plus simple, le clavier secondaire, à touches affleurantes, étant incorporé au carnet de protection. Le corps de la calculatrice ne peut-être désolidarisé du carnet et lui est fixé par le côté droit.

D’un point de vue anecdotique, la 9000 détient le record du plus grand nombre de touches pour une calculatrice ! Pas mal pour une si petite machine.

Dotée d’un grand nombre de fonctions de calcul, elle est aussi programmable, dans l’ancien langage maison de SHARP, l’AER. Deux évolutions du langage sont acceptées, l’AER I et l’AER II.

A noter que la SHARP EL-9000 proposait déjà les tracés graphiques.

Une machine magnifique, puissante, mais plutôt complexe d’utilisation, le manuel est ici indispensable.

1 2 3 4 5 7