LEXIBOOK GC700Z

LEXIBOOK

La ligne de cette calculatrice est représentative de Lexibook : un design ultramoderne, des touches rondes, un anneau porte-clés, une couleur vive.

Pourtant les fonctionnalités sont classiques, voire archaïques car il s’agit probablement là d’un des nombreux clones de CASIO graphiques de la première époque (fin des années 80).

La Lexibook possède par ailleurs un module de tracé graphique. Mais cependant minuscule, en particulier rapporté au nombre des pixels, de taille plutôt grossière.

Ce qui n’empêche pas cette calculatrice d’être agréable à manipuler. Les fonctions sont très nombreuses, la programmation, à l’ancienne, est complète et n’appelle pas de remarques.

Il existe cependant un point sur lequel la Lexibook révèle une supériorité inégalée : la précision. Elle calcule avec une très grande quantité de chiffres internes (+ de 70 ?) et semble allergique à toute idée d’approximation. Ainsi, c’est la seule machine passée entre mes mains qui retourne un résultat exact au test Forensics. Même la CANON F-720i, précise à 20 chiffres, ne fait pas aussi bien. Cette dernière travaille en représentation binaire des nombres et non dans le « décimal codé binaire » habituel des calculatrices. Il est plausible que le Lexibook en fasse autant.

Mes remerciements à kweeky

SANDVIK COROMANT

SANDVIK

SANDVIK COROMANT est un familier des calculateurs spécialisés dans le domaine des outils tranchants.

C’est le cas de celle-ci, qui met à la disposition des utilisateurs une solide bibliothèque de programmes.

Cette petite calculatrice dispose aussi d’un mode de calcul « normal« , très agréable à utiliser. On y découvre les fonctions trigonométriques, la constante PI, les puissances, et quelques conversions d’unités. Pas de notation avec exposant cependant.

Calculatrice peu ordinaire, dotée d’un afficheur peu commun : Une dalle graphique dessinant des digits en 12X7 points ! Les fonctions appelées sont clairement affichées sur l’écran lors du calcul.

Bonne rapidité, très bonne précision, il est juste dommage que le toucher du clavier soit dur et peu précis.

SANDVIK-2SANDVIK-3

CASIO GRAPH 25+ PRO

CASIO25

Cette machine toute bleue constitue l’entrée de gamme graphique chez CASIO, juste avant la Graph 35+.

Elle reprend nombre de caractéristiques de celle-ci, dont la rapidité et l’excellente précision.

L’afficheur est plus petit ce qui est dommage mais le contraste reste très agréable. Et là aussi, parmi les fonctionnalités de programmation, on retrouve la gestion des chaînes de caractères.

Une belle machine au maniement agréable, mais pas autant selon moi que la 35+ plus généreuse.

CASIO FX-JUNIOR – CASIO FX-220

CASIO-JUNIOR-2

Plusieurs articles ici évoquent une classe de calculatrices qui furent répandues dans les 70e : les semi-scientifiques.

Ces machines s’intercalaient entre la calculette 4 opérations de base et la calculatrice scientifique, dotée de fonctions trigonométriques et logarithmiques.

Les fonctions communes aux semi-scientifiques : la racine carrée bien sûr, l’élévation au carré, l’inverse, PI, parfois les parenthèses, l’échange des registres X-Y, le changement de signe …

Si on en croit la mention apposée sur sa boîte, la CASIO FX-junior serait une calculette destinée aux écoliers de classes de CM2. Je propose de regarder aussi la Junior comme la digne représentante des vaillantes semi-scientifiques d’antan.

Car la FX-Junior est bien une machine extrêmement pratique pour un usage quotidien, et pas seulement celui d’un écolier ! légère, minuscule et bien plus puissante qu’une calculette 4 opérations.

Outre les fonctions énumérées plus haut, la Junior traite les Puissances, la division euclidienne, les fractions, et elle dispose même de 2 touches programmables, permettant l’enregistrement et l’exécution à la demande d’une séquence de touches.

Et non contente d’offrir le confort d’un afficheur à 10 positions, la notation avec exposant est gérée !

La FX-junior est une calculatrice à avoir toujours sur soi …

Plus bas, la grande sœur de la Junior, la FX-220, sous le nom ici de SCIENTIFIC 08, dénomination du magasin AUCHAN. Sous un aspect identique à la Junior, débarrassée de la discutable couleur vert grenouille, la FX-220 est une scientifique complète et minuscule, sans rien de très pittoresque, exceptée la grande précision due à ses 15 chiffres internes.

CASIO-JUNIOR

CASIO FX-992S

Une calculatrice CASIO scientifique à 12 chiffres, ce n’est vraiment pas courant.

La CASIO FX-992S est une machine jolie, regorgeant de fonctions scientifiques, mais affublée d’un système d’entrée des données, appelé VPAM, peu convaincant de mon point de vue, en raison de son caractère hybride. Le VPAM se rapproche du maniement d’une machine graphique, avec des réactions qui rappellent une calculatrice classique à calcul en chaîne.

L’idée est de permettre à l’utilisateur de taper une fonction, et même une proposition comme on la lirait sur le papier. L’ennui, c’est que les fonctions se notent par convention soit devant, soit derrière la valeur. Ainsi, les symboles d’élévation au carré, de factorielle, d’inverse sont derrière, ceux de racine carrée, de sinus, de logarithme sont devant. Celles derrière lancent le calcul à la pression, celles devant, ne pouvant deviner la taille du nombre à entrer, ont besoin d’un ÉGAL final. Cela fait brouillon et demande une bonne habitude pour taper sans s’agacer. Les concurrents tentés par ce mode « naturel » n’ont pas fait mieux.

A noter que la CASIO rappelle de façon alphanumérique, en haut à gauche de l’afficheur, le nom de la dernière fonction sollicitée et seulement celle-ci. Si l’on tape une proposition plus longue, celle-ci ne sera pas visualisée dans son intégralité et se limitera à la dernière touche tapée. Le résultat final sera pourtant celui de l’exécution de la proposition demandée. Concrètement, si je tape √√√65536, le seul dernier tapé sera affiché, le résultat correct 4 sera affiché après ÉGAL.

Le CASIO FX-992S est une très bonne machine, précise (14 chiffres de précision interne), puissante (statistiques à deux variables, régression linéaire, mode complexe, travail sur les bases de numération. Quant à son mode d’alimentation, il est constitué d’une cellule solaire couplé à une pile interne, pour une longévité « éternelle ».

CASIO FX-5800P

CASIOFX5800P

Une CASIO actuelle sans la moindre vocation scolaire, voilà qui est original.

Qu’a-t-elle de spécial cette 5800 ? Contrairement aux apparences, elle ne dispose d’aucune fonction de tracé graphique. Son couvercle intégré la destine à la poche d’une veste. Mais de quel professionnel ? Pas un financier, plutôt un ingénieur …

La CASIO FX-5800P est une scientifique pointue, intégrant une large bibliothèque de formules physiques interactives, avec affichage naturel des formules.

Elle offre aussi le calcul sur les bases de numération, les nombres complexes.

La programmation est un point fort de cette calculatrice. 28 Ko de mémoire pour y loger des programmes écrits dans la pure tradition du langage Casio, né en 1985 avec la FX-4000P. Pas de gestion de chaînes de caractères, c’est dommage, mais des structures de boucles inusitées sur l’aînée 4000P.

Très élégante calculatrice dans son design général, l’afficheur est en revanche peu défini, les pixels sont assez grossiers. On peut aussi mentionner la qualité de construction dont semble avoir bénéficié ce modèle, notamment le clavier à l’excellent toucher.

Concernant l’afficheur : je lui trouve une étrange parenté avec celui de la HP SmartCalc 300 S, et aussi la Citizen SR-270 College. HP et CASIO s’abreuvant à la même fontaine ?

Machine aussi rapide et précise que la CASIO FX-7000G de … 1986. Mais un appétit d’oiseau : une seule pile AAA pour animer la bête !

Conclusion : design réussi, vocation professionnelle, usage scientifique, programmable de grande capacité, afficheur généreux, performances banales, prix élevé. Une CASIO pas ordinaire.

HP SMARTCALC 300S

HP300S

Les HP d’aujourdhui ressemblent parfois à cette SmartCalc ou à la HP-30B ou encore HP-20B voire en en plus gros HP-39GII

Cette esthétique nouvelle ne se laisse pas photographier facilement, l’œil ne sait pas trop comment interpréter les courbes sur les images.

La SmartCalc est un scientifique de 47 touches. Le plastique très dur qui la recouvre lui donne rigidité et homogénéité.

Contrairement à la 20B, machine rapide et novatrice, la 300S est conventionnelle : capacité maximum en calcul de <1E100, 10 chiffres (13 en interne), 6 mémoires quand même.

Calculatrice solaire, écran de type entrée-sortie entièrement en matrice de points, les fonctions correspondent au minimum attendu aujourd’hui sur ce segment. Une dernière comparaison avec la sœur financière (et aînée) HP-20B : le clavier de la 300S est précis et net. Ce n’est pas toujours le cas de ma 20B … Et question rapidité, nous sommes loin du processeur de course de la 20B.

Un artifice de design : le centre du pavé directionnel se comporte comme un vrai miroir ! on se voit dedans …

CASIO FX-50 PLUS

Les calculatrices programmables munies d’une alimentation solaire sont rares.

On peut en conclure que la technologie solaire n’est implantée que sur les machines à « sollicitation légère ». Les programmables, et surtout les calculatrices graphiques en sont généralement dépourvues.

Les cellules ont pourtant fait des progrès. Elles savent depuis longtemps se contenter d’une surface réduite, comme c’est le cas ici. Et personnellement je n’ai jamais constaté le moindre dysfonctionnement d’une alimentation solaire. Technologie très fiable.

Ici le dispositif solaire est tout de même complété par une pile bouton de type LR44.

La CASIO FX-50+ est donc programmable. La capacité de 680 octets n’est pas énorme, en regard du gigaoctet tous azimuts de notre époque, mais pas négligeable du tout. D’autant que la mémoire, divisée en 4 zones indépendantes permet d’héberger quatre programmes différents.

Les fonctionnalités de programme sont les grands classiques d’aujourd’hui : des boucles de toutes sortes, mais pas de gestion des caractères (le Basic est loin). L’alphabet disponible se limite à une dizaine de caractères, ce qui prive de la possibilité d’insérer des messages toujours utiles d’entrée et de sortie.

Doit-on regretter les calculatrices programmables toutes puissantes d’antan ? les Casio FX-602P, les HP-42S … A moins de considérer que la programmabilité des calculatrices a évolué et mûri au cours du temps.

Ainsi l’ancienne TI-59 était pensée comme un véritable ordinateur individuel. Son langage de programmation était purement informatique, le manuel parlait de façon dogmatique des sauts conditionnels, des sous-programmes, de l’adressage indirect.

A cette époque l’informatique familiale prenait forme et les ordinateurs faisaient encore route commune avec les calculatrices. Le point culminant fut l’avènement du Basic, langage commun aux machines de tables et de poche.

Puis les calculatrices (du moins de classe moyenne) s’éloignèrent progressivement de la sphère informatique.

Aujourd’hui, une calculatrice comme la Casio FX-50+ (ou encore la Sharp EL-5250) dispose d’un module de programmation dont l’objet est plus l’aide à la résolution de problèmes répétitifs simples que d’empiéter sur le terrain des ordinateurs. Ce qui n’empêche pas les grosses calculatrices graphiques de proposer encore de langages très puissants (HP-50G, TI 89, HP Prime … ). Il est à noter que la toute première génération des Ti N’Spire a montré, à tort ou à raison, une volonté de penser la programmation autrement, voire de la supprimer purement et simplement (c’était le cas dans les tout premiers modèles de n’Spire (les prototypes ?), les suivants ayant par la suite intégré un module de programmation, restant cependant à l’écart du domaine graphique).

Recentrons-nous sur la CASIO FX-50+, scientifique ultra complète comme on les aime en 2010. Elle dispose de vastes bibliothèques de constantes et d’équations pré-programmées faciles à mettre en oeuvre.

L’afficheur est généreux et bien contrasté. Il est de type Entrée/Sortie, avec une belle ligne supérieure très lisible.

Un petit reproche : on ne peut mettre en marche par la touche AC. Il faut aller chercher le ON tout en haut à droite. Pourtant le OFF est bien sur AC, alors pourquoi pas le ON ?

On l’aura deviné : rien de grave.

SHARP EL-W516

Une version EL-516 de 2010.

Elle possède la fonction d’affichage naturel, qui permet le rendu du résultat tel qu’on l’écrirait sur le papier et facilite les entrées nécessitant plusieurs paramètres.

Un mode DRILL qui permet l’entrainement au calcul mental, à l’aide de devinettes de niveau réglable, du genre 24 X 18 = ?

Par ailleurs, un dispositif plus pratique qu’on le penserait tout d’abord : les 4 touches de raccourcis D1 à D4. Elles servent à mémoriser une fonction, permettant ainsi la frappe en une seule touche de fonctions normalement accessibles après plusieurs appuis. C’est pratique dans le cas d’utilisations répétitives, mais aurait pu être plus ambitieux si on avait pu accoler plusieurs fonctions.

HP-30B

HP30B

Grande soeur de la belle HP-20B, la HP-30B est une calculatrice financière programmable moderne.

Design élégant, nombreuses possibilités financières et scientifiques, la HP-30B partage au moins deux caractéristiques avec sa petite sœur : le choix entre une logique RPN ou algébrique, avec ou sans priorités. Ainsi qu’une incroyable rapidité.

Si un tel moteur de course est moins utile pour une 20B non programmable, il en va différemment pour la HP-30B.

Ainsi, soumise à un test de rapidité, la HP-30B pulvérise tous les résultats obtenus par les autres machines du moment qui me sont passées sous la main (*). Cependant, quel dommage que les capacités de programmation soient si limitées : seulement 300 pas mémorisables. Une misère à une époque où on compte en giga-octet.

Un vrai regret, les fonctions de programmation ne sont pas gravées sur le clavier. Pour les visualiser, il faut apposer u masque en cellophane que je trouve peu pratique. Il n’y a pourtant pas tant d’ordres de programmation.

Les HP-30B et HP-20B sont pourvue d’un port de branchement par lequel il est possible d’importer un firmware de substitution. Ainsi la WP-34S, création d’une équipe d’informaticiens passionnés et inspirés, sublime la sage financière HP-30B en une calculatrice scientifique programmable de rêve, d’une puissance inégalée.

(*) ajout de 2017 : Depuis, les HP-39GII et Prime sont arrivées et font encore mieux sur ce plan.

CASIO PRIZM FX-CG10

PRIZM-2

La Prizm de Casio est la première calculatrice à écran couleur haute définition.

Casio avait déjà conçu voilà quelques années des écrans 3 couleurs pour certaines de ses machines. Initiative originale non suivie par la concurrence, et abandonnée par Casio après quelques années.

L’œil de 2010 est largement habitué aux écrans fins et colorés, ceux des GPS, des smartphones … Il était temps de tenter aussi la HD couleur pour les calculatrices.

Jusqu’à présent la contrainte de portabilité, donc l’autonomie, n’encourageait pas un tel dispositif, réputé dévoreur d’énergie, d’autant qu’il pouvait sembler peu crucial, s’agissant d’afficher des nombres ou des courbes simples.

Et à l’usage en effet, l’utilité de la couleur de la Prizm ne semble pas providentielle, même si l’agrément d’utilisation est bien présent.

En revanche la haute définition apporte un confort et une modernité incomparables. Dorénavant, les menus ne sont plus grossièrement pixelisés, de nouveaux témoins font même leur apparition.

Le tracé d’une courbe est extraordinairement fin et précis. Quelques minutes passées en compagnie d’une PRIZM suffisent à démoder méchamment une simple Casio Graph 35+ à écran traditionnel.

Et une bonne nouvelle, la consommation, et donc l’autonomie de la PRIZM se révèlent bien maîtrisées. Et ce malgré le rétroéclairage quasi permanent.

Les performances de vitesse et précision de calcul sont identiques aux toutes dernières CASIO (excepté l’affichage de points qui se montre lent). Les fonctionnalités sont traditionnelles, la PRIZM n’est donc pas une calculatrice aussi puissante que les Ti-89 ou HP-50G. En contrepartie l’utilisateur ne sera pas déconcerté par le maniement de cette machine, au design par ailleurs novateur.

En conclusion : La Prizm me parait être une réussite : un afficheur couleur HD sublime, un design travaillé et inédit, un bon toucher de clavier, une machine simple et rassurante à utiliser.

Une page vient de se tourner et cette fois la concurrence emboîte le pas. Texas-Instruments a en effet sorti récemment une réplique, la Ti N’spire CX, avec écran HD couleur. Le progrès est moins brutal car la N’Spire bénéficiait déjà d’un écran très défini, mais noir & blanc.

Espérons que d’autres modèles vont maintenant surgir …

Ajout du 13.09.2017. Quelques années après la rédaction de cet article, la remplaçante 90+ de la Prizm vient d’entrer dans les rayons. Texas-instruments a produit entretemps la Ti-84C, remplacée elle aussi depuis par la fine Ti-83 Premium CE, tandis que HP sortait la Prime. La piste de la couleur n’a pas été abandonnée, elle est désormais dans les rayons ! 

Comme on le voit ci-dessous, l’expression « écriture naturelle » est bien à prendre ici au pied de la lettre.

PRIZM-8
PRIZM-1

Un tableau périodique des éléments de premier ordre
PRIZM4
PRIZM-3

 

CANON F-720i

 

Les calculatrices scientifiques CANON ne sont pas toujours faciles à trouver en France.

Celle-ci a été achetée en Finlande en 2009, dans un des grands centres commerciaux de la capitale.

La 720i est une scientifique très complète, et ultra précise (précision interne d’une vingtaine de chiffres). Nous trouvons dans la 720i un système de représentation des nombres original, pas unique cependant. Il s’agit de la représentation binaire, rencontré sur la HP-30S et quelques rares autres machines, quand l’immense majorité des calculatrices travaillent en « décimal codé binaire ». Dans ce dernier mode, chaque chiffre constitutif d’un nombre se voit individuellement codé en binaire puis recodé en décimal après calcul. Une machine purement binaire peut faire surgir des bizarreries, comme ici la valeur PI exprimée par 20 chiffres corrects puis une suite de chiffres faux.

Admettons bien volontiers que les chiffres de garde n’ont pas vocation à être révélés par une recherche délibérée, mais sont plutôt là pour travailler à la meilleure précision de calcul possible. Le contrat est respecté mais ces bouts de nombres bizarres peuvent néanmoins faire désordre.

Enfin, une caractéristique visuelle souvent rencontrée chez le constructeur : des chiffres droits et non italiques.

HP-49G+

Très belle machine, remplaçante de la HP-49G.

Début des années 90, HP lance les HP-48, d’abord les S puis les G. En 1995 apparaît la limitée et compliquée HP-38G. Puis plus rien pendant une éternité. A l’aube de l’an 2000, Hewlett-Packard se réveille et lance sa magnifique bombe bleue HP-49G. Celle-ci se révélera handicapée par plusieurs défauts de conception : disparition du port infrarouge, mode RPN placé en secondaire, clavier dur, touches gomme pas toujours appréciées, afficheur recouvert d’une fenêtre de protection vulnérable aux reflets et aux rayures, machine plutôt lente.

HP n’a pas dit son dernier mot. En 2003 la 49G + est lancée et, sous un aspect plus classique que son aînée, de livrée dorée, elle en corrige tous les défauts : la 49G+ est maintenant animée par un processeur moderne ARM émulant le processeur Nec Saturn d’origine. Elle est donc cette fois rapide. L’écran est un modèle de contraste, de douceur, sans reflets. Le port de communication infrarouge est de retour, le mode RPN est ramené au premier plan, et le clavier est enfin bon (mais un peu bruyant, la future HP-50G fera mieux).

Cette calculatrice est donc une bombe : scientifique surpuissante, possibilités de programmation limitées par la seule imagination, connectique, sauvegarde par carte SD, vélocité, agrément d’utilisation … Et j’oubliais le compartiment des piles, enfin rationnel, comme savent d’ailleurs le faire les concurrents depuis longtemps.

Le langage RPL, à l’instar du moteur Boxer de Porsche, est incontournable pour toutes ces machines. Puissant, très original, bâti sur une symbiose serrée avec la pile opérationnelle fleuron de HP, beaucoup l’apprécient pour sa puissance et sa souplesse. D’autres peuvent le trouver peu intuitif, peu aisé à relire et particulièrement exigeant sur le niveau de pratique de l’utilisateur. En pratique, un ordinateur muni du kit de connexion se révèle un bon moyen pour concevoir un programme un peu lourd qu’il suffit d’injecter ensuite.

A noter que la 49G+ est déjà une ancienne. Avant l’avènement récent de la HP Prime, la calculatrice phare de la marque sera longtemps la HP-50G, machine grandement similaire à la 49+, de couleur sombre, avec un clavier cette fois de qualité ultime, un port de connexion de plus et la librairie mathématique de la HP-48G.

CASIO FX-9750 II

 

CASIOFX9750

Vendue en France sous l’appellation Graph 35+, cette CASIO d’aujourd’hui est d’une utilisation très agréable.

A noter que CASIO semble avoir renoncé à la couleur vert grenouille pour ses modèles français. La 35+ est immaculée, ce qui fait ressortir son écran superbement contrasté et sans reflets.

Tout comme la Graph 85, calculatrice rapide comme l’éclair, la 9750 II est incroyablement véloce. Mais une nouveauté est à signaler. Elle concerne le langage de programmation. Celui-ci avait peu évolué depuis la CASIO FX-4000P de 1985. Langage agréable, simple, puissant mais dépourvu du traitement des chaînes de caractères, contrairement aux machines Basic, ou HP et TI concurrentes. C’est désormais du passé car, outre de nombreuses fonctionnalités de gestion des chaînes, on peut maintenant aussi stocker des chaînes (plutôt longues) dans des variables. Ces dernières sont cependant spécifiques et ne peuvent être renommées, c’est un peu dommage.

La CASIO FX-9750 II dispose de nombreuses fonctions mathématiques, statistiques, financières … Mais pas de CAS (calcul formel) pour ce modèle de milieu de gamme.

Ajout du 23/07/2015

La 35+ est cette année commercialisée avec une fonctionnalité « examen ».

HP-35S

HP35S

Tel un hommage rendu à la toute première calculatrice scientifique de l’histoire, HP a lancé à partir de 2007 cette belle HP-35, avec un « S » cette fois.

La HP-35S, comme son aînée est une scientifique animée par une logique de calcul postfixe. Les fonctions sont désormais bien plus nombreuses. La programmation est aussi disponible (une mémoire disponible de plusieurs Kilo-octets).

Comme dans la HP-33S, on retrouve une fonction factorielle dont l’algorithme traite différemment les valeurs inférieures à 159 et celles de 159 à 253. Les premières déroulent un calcul dont le temps semble bien fonction du nombre de multiplications effectuées en interne. Les secondes s’affichent instantanément. Alors algorithme de calcul spécifique ? ou bien table des résultats gravée en mémoire morte ? Je n’ai pas la réponse.

Texas-Instruments TI-84 C

TI84C

En 2011 sortait la CASIO PRIZM. Une page se tournait dans l’histoire des calculatrices. Rappelons que la PRIZM fut la première calculatrice dotée d’un écran haute définition couleur, tel celui qu’on trouve depuis des années sur les téléphones portables, les GPS …

Or pendant tout ce temps, les calculatrices n’avaient eu droit qu’à quelques niveaux de gris et de gros pixels, voire l’écran aux trois couleurs pâles signé par Casio dans les années 90. Plus récemment, des écrans mieux définis étaient apparus : les CASIO Classpad 300, TI-89 et surtout TI nSPIRE. Mais la PRIZM apportait une richesse inédite de couleurs, et une plus grande définition encore.

Aujourd’hui en 2013 qu’en est-il ? La page est-elle réellement tournée ? Les écrans HD couleur ont-il supplanté les gros pixels N&B ?

Une chose est claire, la PRIZM a fait école. Du moins dans le secteur du haut de gamme : Texas-Instruments n’a pas tardé à présenter sa TI N’SPIRE CX dotée d’un magnifique écran couleur. Puis ce fut le tour de HP de présenter son premier écran haute définition, avec sa 39GII d’une redoutable finesse.

Plus récemment, le CASIO CLASSPAD II (CP-400) est arrivé. HD couleur lui aussi, et tactile, ce qui colle bien à l’air du temps. (Mais n’oublions pas que le CLASSPAD I précédent était déjà tactile). A ce jour l’ultime création HD couleur vient de s’incarner avec la HP-Prime. Et ici aussi, l’écran est tactile.

Qu’en est-il du bas de gamme ? Point de révolution ici. Nous avons toujours affaire, et sûrement pour un bon moment, aux pixels traditionnels. Ils ont l’avantage de consommer peu d’énergie. Et de fonctionner sur piles classiques. Car l’inconvénient des écrans HD couleur est la consommation. TEXAS-INSTRUMENTS et HP (pour sa PRIME) ont pallié le problème en équipant leur machine d’une batterie rechargeable, procédé économique en cas de consommation élevée (la nSPIRE épuise sa batterie en quelques jours d’utilisation régulière, or les piles coûtent cher). En revanche, ces batteries spécifiques, à durée de vie limitée, ne se trouveront sans doute plus dans quelques années, contrairement aux piles classiques. Et donc HP-PRIME ET TI nSPIRE n’auraient dans ce cas d’autre destin qu’être jetées prématurément dans la poubelle.

En marge des modèles phares ci-dessus cités, on note tout-de-même chez TEXAS-INSTRUMENTS une volonté d’étendre la technologie HD Couleur à quelques modèles de milieu de gamme. C’est le cas de la TI-84C Silver Edition. A quel public se destine-t-elle ? Son écran est réellement magnifique. Lors d’un tracé cependant, la fenêtre se voit quelque peu réduite. Et la vitesse de tracé est indéniablement très inférieure à son homologue N&B. Mais la finesse est spectaculaire. Hors tracés, on retrouve la vitesse de calcul propre au niveau Silver Edition.

L’alimentation est logiquement confiée à une batterie rechargeable. Dommage que la TI-84C ait du coup conservé son épaisseur substantielle, car le procédé aurait permis, à l’instar des TI’NSPIRE CX et HP-PRIME, un design plus plat.

Une page est bien tournée dans le petit monde des calculatrices, après les victoires récentes sur la vitesse de calcul, ce sont les écrans qui viennent de faire le grand saut.

Il n’y a pas vraiment eu de calculatrices « de l’an 2000 », mais il fallait juste attendre un peu, celles de 2010 existent bien !

CASIO FX-4500PA

CASIO_FX45000-2

Parmi les grandes questions que se pose l’humanité, en voici une bien ardue : quelles sont les différences entre une CASIO FX-4500P et une FX-4500PA ?

Outre l’année et le lieu de production, 1989 made in Japan pour la première, 1998 made in China pour la seconde, les différences sont minimes. Elles existent pourtant, bien qu’anecdotiques et principalement d’ordre esthétique.

Ainsi l’écran de la PA est entouré d’une zone de couleur beige, la zone est grise chez la P. Surtout, la PA semble enfin débarrassée du défaut de sa grande sœur : les vilaines traces d’adhérence laissées en façade par un film cellophane de protection se dégradant prématurément. Ce défaut est répandu sur les 4500P. La PA règle le problème, sa façade est nette, comme il se doit.

Pour dénicher une autre différence, il faut chercher du côté des inscriptions au dos. On y lit que l’alimentation n’est pas la même, à base de piles CR2025 pour l’aînée, de CR2032 pour la cadette. Du coup l’autonomie de la P est annoncée pour 3000 heures tandis que la PA en revendique 5000, selon les manuels. L’examen du dos de la 4500PA montre une abondance de caractères japonais, suggérant la possibilité d’un modèle orienté vers le marché japonais (simple hypothèse).

Le mode d’alimentation semble peser sur les performances. La cadette PA à l’appétit de chameau se montrera plus lente : Soumises à un même test de vitesse, la P demandera 140 secondes, il en faudra 160 à la PA. Ces deux chiffres sont d’ailleurs plutôt mauvais, la CASIO FX-4000P de 1985 exécutant ce même test en 62 secondes.

Aucune autre différence ne se montre entre les deux modèles, en tous cas je n’en ai pas trouvé. Il aurait été intéressant de mon point de vue de faire évoluer les légendes de touches de façade, dramatiquement petites, sombres et illisibles pour un œil moyen. Et c’est qu’il y en a des légendes, la 4500 étant dotée d’un grand nombre de fonctions de toutes sortes.

La 4500 P/PA est programmable, et son originalité est d’offrir un langage de programmation spécifique, alors que tant de calculatrices CASIO contemporaines se contentent de décliner un modèle créé en 1985 pour la CASIO FX-4000P. La capacité de 1103 instructions est la même sur les deux 4500. La mémoire programme peut être allouée si besoin à des registres de stockage supplémentaires, à raison de 8 pas par registre.

La présence d’une touche « pause« , paramétrable, est une très bonne surprise. Avec la CASIO FX-602P, la 4500 est sans doute la seule CASIO à langage non basic à proposer cette fonctionnalité bien utile.

Un petit reproche sur le plan matériel : la 4500 ne semble pas pourvue d’un dispositif, mécanique ou logiciel, de réglage de contraste. Machine puissante, dotée d’une philosophie spécifique, la CASIO FX-4500P ne ressemble pas aux autres CASIO. Cette originalité contribue peut-être à son succès, cette machine se révélant recherchée sur le marché de l’occasion. Le modèle PA était d’ailleurs toujours inscrit en 2014 au catalogue de maints revendeurs professionnels.

CASIO GRAPH 80

CASIO_GR80-1

Une des quelques calculatrices à écran coloré fabriquées par CASIO au cours de la décennie 90.

Aujourd’hui, en pleine la révolution des écrans, avec les HD couleur ultra-modernes des CASIO PRIZM, TI N’SPIRE CX et HP PRIME, on a tendance à oublier que CASIO s’était déjà essayé à la couleur par le passé. La concurrence ne suivit pas cette piste qui ne concernera que quelques modèle puis s’éteindra.

Visible dans un prospectus de rentrée des classes 1998, la CASIO GRAPH 80 occupe alors la place éphémère du haut de gamme. Rôle peu assumé, le suffixe 80 semblant déjà se résigner à l’arrivée un an plus tard de la GRAPH 100, qui culminera au sommet très longtemps, on la trouve encore de nos jours en abondance dans les hypermarchés (en version 100+ il est vrai).

Cette situation rappelle le triste destin de la belle TI-86, star absolue de la gamme Texas-Instruments, avant que la puissante TI-89 à calcul formel lui ravisse le titre et l’envoie dans l’oubli quelques mois plus tard.

Le calcul formel justement, la CASIO GRAPH 80 fut la toute première CASIO à le proposer. Là encore, la GRAPH 100 la détrônera avec un éventail plus complet de fonctions formelles.

La GRAPH 80 calcule vite, elle exécute mon programme de cumul des 360 sinus en 13 secondes quand la moderne 100 en exige 16. Le système de menus est de type horizontal, tandis que la 100 développera ceux-ci de façon verticale (mais la 100 est une exception sur ce point chez CASIO).

Et les couleurs alors ? avant que la GRAPH 100 ne leur substitue définitivement un bel écran noir et blanc superbement contrasté, on profite encore une fois de cet étrange écran coloré. Les couleurs (orange, vert, bleu) sont plutôt pâles. Elles peuvent toutefois s’ajuster manuellement. L’intérêt évident est de rendre les tracés plus clairs, les différentes courbes se colorant selon le ton spécifié par l’utilisateur. Mais on sent que l’apport général de la couleur n’est pas manifeste. Pire, on aimerait parfois pouvoir revenir au N&B pour profiter de la bonne définition qu’on pressent sous ces couleurs pastel.

Cet affichage reste pourtant une vraie originalité. CASIO a osé innover, ce n’est pas la première fois, avant de renoncer, probablement face à la relative tiédeur du public, jamais vraiment emballé par le dispositif.

A noter que « Graph 80 » est le nom modernisé de « CFX-9990GT« , encore visible tout en bas de la machine. Ces deux appellations sont françaises, le nom international de la machine étant CFX-9970G. C’est tout simple.

La machine peut être connectée à un ordinateur. Et pour le reste du temps, le port de connexion dispose de son cache anti-poussière en caoutchouc. Bon point pour CASIO.

Une petite anecdote en conclusion : mon modèle est une des dernières CASIO made in Japan !

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Le profil bizarre et tourmenté de la GRAPH 80, avec sommet et base concaves ! Sans doute pas un modèle de design …

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SHARP EL-E300

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Voici une machine peu connue et de conception originale.

La SHARP EL-E300 en dépit de la richesse du clavier n’est pas une calculatrice scientifique. Elle est plutôt dédiée au calcul des fractions et des statistiques. Elle dispose tout de même de la notation avec exposant de 10, ainsi que de la fonction d’élévation à la puissance. La période de production de cette machine peut raisonnablement se situer au début des années 90.

L’afficheur de la SHARP EL-E300 est une matrice de 15 X 72 points. Bien qu’une seule ligne soit disponible, les entrées se font à gauche, de façon symbolique, comme on écrirait sur le papier. Les réponses s’affichent à droite et sont soit au format décimal, soit au format fractions selon le mode commuté. La matrice de points est capable d’afficher des digits 5X7, mais aussi des symboles pouvant les englober ou les surplomber (symboles de racine carrée, de carré), des fractions, ou des messages d’information alphanumériques s’écrivant sur deux lignes.

Le mode statistiques est original puisque chaque donnée est conservée dans une liste de cent éléments maximum. Cette liste permet la visualisation des éléments par défilement, et peut être triée du plus petit au plus grand si besoin. Cette caractéristique se retrouve sur une autre SHARP « thématique », dédiée elle exclusivement aux statistiques, la SHARP EL-780.

Deux petites caractéristiques inhabituelles : en premier lieu, la constante de calcul automatique sur les 4 opérateurs (et aussi l’élévation à la puissance) telle qu’on la connaît sur les machines non symboliques. En second lieu, le rappel mémoire (mémoire unique) qui s’ajoute à la saisie d’un nombre. Exemple : si la mémoire contient le nombre 12, en tapant 4 ; RCL ; 5 on obtient l’affichage du nombre 4125 ! plutôt insolite.

La SHARP EL-E300 est jolie, d’un dessin tout de même un peu étrange. L’épaisseur (20 mm) due en partie à la présence de deux piles (de type AAA) détone un peu en regard de la finesse générale du design.

Un inconvénient partagé par d’autres SHARP de cette époque : la nappe interne qui relie le clavier à l’afficheur finit par devenir capricieuse, avec parfois des rangées de pixels qui disparaissent, ou des touches désespérément inopérantes. Il faut alors ouvrir la machine, en ôtant les 6 vis au dos et en déclipsant (mot inventé mais compréhensible je l’espère) les deux parties de la coque, puis appuyer fermement avec les doigts sur les contacts recouverts par l’extrémité de la nappe afin de restaurer au mieux les contacts.

En conclusion, une calculatrice « thématique », conçue pour un usage direct et pratique (pas de touches secondaires) du calcul des fractions, de la division euclidienne, des statistiques.

AURORA AC-757

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Je me souviens avoir vu apparaître la marque AURORA en France vers 1985. Elle existait peut-être un peu avant mais c’est surtout au milieu de la décennie qu’elle est devenue particulièrement visible. Les AURORA étaient commercialisées à prix très doux. Les modèles étaient nombreux et souvent dotés d’un design agréable.

L’AURORA AC-757 est très fine, dépourvue de piles et s’en remet entièrement à sa cellule solaire qui remplit bien son ouvrage, même sous un éclairage moyen.

Équipée de toute évidence d’une électronique d’origine SHARP, elle présente l’originalité de proposer les préfixes grecs d’ingénierie, s’arrêtant à un raisonnable giga, tandis qu’une CASIO d’aujourd’hui se doit désormais d’appeler à la rescousse Exa après qu’on soit passé par Tera et Peta. Jusqu’où ira-t-on… En tous état de cause voilà une aubaine pour qui veut dater une vieille calculatrice comme cette Aurora, il lui suffit alors de connaître la loi de croissance à l’œuvre et tout devient simple. Comme je ne la connais pas je propose 1985 ou 1990 ou entre les deux …

SAFT RADIAN 2

SAFT

Une calculatrice française ? Une vraie ??

De son nom complet Société des Accumulateurs Fixes et de Traction, la firme SAFT évoque bien le pays aux 300 fromages. Le manuel de la Radian 2 est d’ailleurs tout en français et rien qu’en français ! Ira-t-on jusqu’à lire made in France en la retournant ? Eh bien non, la SAFT Radian est logiquement faite au pays des sushis.

La SAFT Radian 2 est une machine plutôt conventionnelle. L’originalité, c’est un bien grand mot, vient de la disposition de certaines touches. Ainsi un EXP placée en haut à droite, un OFF à gauche du pavé numérique, un MOINS bien loin du PLUS

Alors, si elle n’est pas purement française, quelle est donc la généalogie de cette étrangeté ? Difficile de répondre. L’œil exercé y voit du CITIZEN, voire du TOSHIBA (1). La touche DRG (Degrés Grades Radians) évoquerait Texas Instruments, tandis que le résultat du test Forensics (valeur médiocre) est partagé avec une CANON, une PANASONIC, une SHARP

Les fonctionnalités sont celles d’une scientifique classique, avec fonctions statistiques. La précision interne est de 11 chiffres. Non pourvue de mémoire permanente mais sachant s’éteindre seule après quelques minutes de repos, cette Radian devait être fabriquée entre 1985 et 1988 (mais je peux me tromper …) (2)

D’un point de vue esthétique, la machine présente une façade en alu, et un pourtour d’afficheur en relief, très réussi.

(1) Identification confirmée après coup : c’est bien une Toshiba : Modèle SLC-8310

(2) Oui je me suis trompé, l’excellent site www.calculators.de date la SLC-8310 de 1982

SAFT2

PANASONIC JE 611P

J’ai eu la chance d’acquérir récemment un exemplaire fort rare de cette magnifique calculatrice, munie d’un module d’impression intégré.

Bien que scientifiques, les fonctions semblent classiques à quelques exceptions près. Cette Panasonic JE-611P pourrait-elle nous surprendre ?

Sans aucun doute. La 611P est une machine exceptionnelle. On le sent déjà au toucher. Les touches sont affleurantes (voir photo plus bas). Elles n’offrent quasiment pas de sensation au toucher : légères, sensibles, sans le moindre clic. Par ailleurs, fait rare, l’appui n’a aucun effet secondaire sur l’afficheur. On est en effet habitué à une réaction de l’affichage lorsqu’on actionne la moindre touche. Pas ici où l’afficheur se montre découplé du clavier et ne répond qu’au résultat final. C’est un détail, mais qui déroute cependant.

Le plus étonnant est que le clavier possède une mémoire de frappe, un « buffer ». Concrètement, on frappe une suite d’ordres, et la machine (plutôt lente par ailleurs) les exécute l’un après l’autre sans en oublier aucun.

L’examen des légendes montre une mystérieuse fonction : HIS.G. qui imprime des représentations graphiques d’histogrammes, fonctionnalité puissante et plutôt étonnante même si le rendu de l’impression reste simpliste.

L’aspect de la PANASONIC JE-611P pourrait évoquer l’univers SHARP à première vue. Mais à y regarder de près, cette machine n’est l’émanation d’aucune autre, elle est unique. Cela se vérifie aussi dans les tests de calculs. La valeur retournée au test Forensics, (9,000042381), ne semble pas se retrouver sur d’autres machines.

Reste l’énigme de la période de production. Le tracé d’histogramme nous ramène aux premières machines graphiques (CASIO FX-7000G – 1986). Les indices de datation sont bien minces. Le N° de série visible au dos pourrait nous en dire plus mais je ne sais malheureusement pas le décoder …

 
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CASIO FX-135

Le constructeur CASIO ne s’en est jamais tenu à une formule. Il s’est toujours renouvelé, a exploré quantité de pistes, tel le premier écran trois couleurs, la calculatrice graphique, récemment l’écran couleur rétro éclairé à haute définition (PRIZM).

Témoin de ce tempérament pionnier, la CASIO FX-135, machine pourvue d’un afficheur électro-luminescent (ELD).

L’afficheur de la FX-135 semble se situer à mi-chemin entre les segments lumineux du VFD (les fameux chiffres verts des calculatrices des années 70), et les classiques cristaux liquides (LCD) avec leurs segments finement dessinés et la profusion d’indicateurs.

La FX-135 pourrait bien être la seule CASIO pourvue de cet affichage. Et peut-être même la seule calculatrice de ce type jamais produite.

Un port de connexion murale est prévu. Voilà qui nous renvoie aux modèles VFD. La consommation du ELD est-elle importante ?

On peut lire au dos une consommation de 0,25W. Pour les machines VFD, ce serait plutôt compris entre 0,4W et 1W. En termes d’économie d’énergie la 135 se situe donc juste avant le VFD mais bien après le LCD.

L’expérience ELD date-t-elle d’une époque charnière, juste avant de sauter le pas LCD, en fin des années 70 ? Avec sa panoplie de fonctions logiques dédiées aux bases de numération, sa carrosserie dans la ligne des FX180P de 1980, elle pourrait bien avoir précédé la CASIO FX-370 produite avant 1984.

L’écran ELD du modèle photographié ci-dessus fonctionne. Cependant la sensibilité à la fraîcheur des piles rend vite les chiffres difficiles à discerner par grand jour. Par ailleurs, l’afficheur semble attaqué sur le pourtour par un mal qui rappelle « l’huile noire » (voir Sharp PC-1211), sans évolution notable cependant.

La FX-135, hormis l’afficheur, est une CASIO conventionnelle sur le plan du dessin et des fonctions, excepté les bases de numération. Elle fonctionne à l’aide de 2 simples piles AA. Le profil de la machine est cependant inhabituel, sans doute pour loger en interne l’afficheur spécifique.

Cette belle machine est une simple piste, une tentative d’innovation technologique qui n’a pas été retenue, le LCD classique se révélant la meilleure solution du moment.

* Pour aller plus loin : Le Vintage Calculators Web Museum

Ci-dessous une vue interne du dispositif ELD

CASIO135-3
 

Une vue de la carte électronique

 


Une petite analyse récréative pour finir. Sur mon modèle, acquis d’occasion, je vois que la touche INV en haut à gauche a été délibérément assombrie au moyen d’un stylo feutre noir. Cela peut être lié au stress d’un utilisateur qui joue machinalement avec son crayon. Il faut dire que cette touche ne contient à la base aucune indication. Cela peut aussi vouloir cacher quelque chose, car le tracé est régulier et isolé quand le stress des étudiants les conduit souvent à gribouiller la machine en maints endroits. Peut-être qu’une inscription malhabile y fut un jour écrite, pour conjurer son angoissante vacuité. La vilaine marque aurait ensuite été proprement recouverte au stylo feutre. Au gré des inclinaisons de la calculatrice pour tenter d’appréhender au mieux la lecture, on peut entrevoir un « X » au tracé manuel sous la couche d’encre (on le devine d’ailleurs sur la photo du haut). Ce qui peut suggérer un changement de propriétaire. Ou une remise en ordre avant une vente … On n’est pas au bout des conjectures …

Quoi qu’il en soit, j’en tire la conclusion que cette calculatrice a été utilisée alors qu’elle fut probablement très peu répandue dans le monde. Elle n’est donc pas un simple prototype, comme sa grande rareté et sa technologie singulière pourraient le faire penser.

HEWLETT-PACKARD HP-48G

En 1993 les HP-48G et GX prennent la relève des premières 48S et SX lancées en 90/91 et constituant alors une puissante réponse aux machines graphiques de CASIO et Texas-Instruments.

Quoi de neuf dans cette version 2 ? Les légendes de touches et pas seulement leur couleur, le corps des machines passant quant à lui de brun clair à gris. La mémoire disponible de la GX atteint 128 Ko. Une vitesse de calcul plus élevée aussi. Et les nouvelles 48 intègrent désormais la grande bibliothèque d’équations des SX alors livrée en son temps sur carte mémoire. Pour le reste, les 48S/SX et G/GX restent des machines voisines.

Une innovation d’un autre ordre : les prix ont incroyablement fondu entre les deux versions. J’ai ainsi pu acheter ma 48G en juillet 1998 à la FNAC de Lille au prix de 890 Francs, il en fallait 3000 pour une SX trois ans plus tôt.

Je me souviens avoir déballé le magnifique objet, avoir placé les 3 piles AAA, et avoir été fort dérouté. Je pensais voir dans une HP-48 une succession de la HP-42S, car, excepté le grand écran, elle en reprenait l’allure générale.

Grosse méprise. La 48 succède directement à un autre monstre sacré : la HP-28S. Ainsi, adieu aux quatre niveaux de pile, sur la 48 c’est désormais illimité. Et bienvenue à la notion d’objets, manipulés avec leurs délimiteurs spécifiques, et bien sûr au langage RPL qui habitera tel un dogme toute cette dynastie de modèles jusqu’à l’ultime HP-50G de 2006. Inutile de chercher le mode ou la touche de programmation. La HP-48 considère un programme en tant qu’objet repéré par ses propres délimiteurs (ici << et >>) et stocké sans plus de façons dans une variable nommée de la façon qu’on voudra. Immense souplesse d’autant plus que le programme se lancera sur simple sollicitation de la variable.

Déjà présent dans la HP-28, le RPL généralise la notion de RPN.  Les utilisateurs aguerris aiment et ne tarissent pas d’éloges. Ils admirent l’efficacité, la puissance, l’élégance de ce langage. Les programmeurs occasionnels regretteront sans aucun doute un manque de naturel et de lisibilité. On est à des lieues ici du confort du CASIO Basic ou du TI-Basic. La lisibilité du programme est aussi pénalisée par une indentation pas toujours claire, effet renforcé par une police de caractère (magnifique 9 X 5 par ailleurs) parfois grande rapportée à la taille de l’écran.

La gestion de la mémoire est aussi un point fort de cette extraordinaire machine. L’utilisateur a toute latitude pour créer et gérer ses répertoires. La 48, qui dispose aussi des choix CUSTOM et USER, est sans doute la HP la plus souple et personnalisable qui soit. La plus puissante aussi à son époque car proposant une quantité énorme de fonctions de calculs et de programmation (officiellement 2300).

Certains détails peuvent agacer, comme l’inertie de l’affichage, bien souvent en retard de quelques instants sur l’appui des touches.

Le HP-48, notamment dans ses versions tardives G et GX est un véritable monument dans l’histoire des calculatrices. Elle réalise parfaitement la synthèse des possibilités et aspirations de ses prestigieuses aînées, sans être encore une machine scolaire comme cela deviendra la règle juste après.

Ci-dessous, la HP-48G et son imprimante à liaison infrarouge.

HPPRINTER

Ci-dessous, côte à côte : la nouvelle « série G »  et la précédente « Série S » 

 

CASIO FX-180P Plus

Une des multiples versions (l’ultime ? – année 2000) de la très populaire Casio FX-180P de 1980.

Un détail peu pratique à l’usage : le grand couvercle en plastique, censé se rabattre derrière la machine lors des calculs, et qui se montre encombrant. Pour ma part j’ai vite décroché ledit couvercle en forçant légèrement au niveau de l’axe d’ancrage. Il a fini par se déboîter, ce qui n’empêche pas de le replacer à volonté.

Que dire de cette version ? Un très bel afficheur criblé de nombreux témoins LCD, une machine bien finie, agréable à utiliser.

Sur le plan technique : Pour la programmation on dispose maintenant de 300 pas et non plus des 38 des versions antérieures. Le langage ne semble pas avoir évolué mais l’édition du programme en clair (nom des instructions défilant à l’écran) est maintenant disponible, ce qui procure enfin un vrai confort de travail.

La rapidité de calcul se situe dans une honnête moyenne, ainsi que la précision, grâce aux 10 chiffres, internes et affichés.

En conclusion : machine moderne et agréable, qui sait préserver l’esprit de l’ancêtre 180P.

HEWLETT-PACKARD HP-27S

 

Je tentais depuis 1987 de retrouver cette machine aperçue dans une grande librairie de Reims.

Le facteur vient enfin de déposer dans ma boîte aux lettres une HP-27S d’époque, made in USA, avec sa fine bordure d’afficheur blanche.

Replaçons-nous dans le milieu des années 80 : le paysage des calculatrices est dominé par les mini-computeurs, des machines pensées comme des ordinateurs de poche, programmables en basic, et de format horizontal.

Les simples calculatrices de cette époque vont copier cette dernière caractéristique et prendre un aspect plus large que haut. Ainsi naît la gamme Voyager de HP, la ligne Galaxy de Texas Instruments.

1986 voit arriver les calculatrices graphiques, qui surgissent des cendres des Pockets Computers dont la fin a commencé. Ainsi, la CASIO FX-7000G, première graphique, est de nouveau verticale, ses touches sont innombrables et de toutes les couleurs.

En cette période de mutations et tâtonnements, Hewlett-Packard lance sa gamme Pionner que je découvre par hasard. Sept ou huit calculatrices d’aspect proche, des scientifiques, des financières. Qui ne ressemblent à rien de connu. Design sobre, touches en petit nombre (37) avec légendes en partie mystérieuses : à quoi peuvent bien servir les 6 touches en accent circonflexe …

Par ailleurs quelques machines montrent une touche EGAL, fait inouï pour une Hewlett-Packard.

Qu’est-ce qu’une HP-27S ? C’est une calculatrice scientifique, dotée aussi de fonctions financières. On peut dire que la 27S est une machine hybride, voulue tant scientifique que financière, ce qui est fort rare.

La 27S a de la mémoire (plus de 6 Ko) mais elle n’est pas vraiment programmable. Tout au plus peut elle mémoriser de grandes quantités de formules assimilables à des programmes simples. Il existe des techniques permettant d’élaborer des formules aussi complexes que des programmes.

La 27S est également dotée de fonctions de date et heure, avec gestion d’alarmes.

Pour ma part la HP-27S est aussi la machine au design le plus réussi de la gamme Pionner.

HP27S

CASIO FX-8000G – CASIO FX-8500G

 

L’ultime évolution de la CASIO FX-7000G de 1985 : Une énorme 8000G, rejointe par la 8500G ci-dessous deux à trois ans plus tard.

Un concept de verticalité poussé à l’extrême, une large place étant consacrée à l’accueil des commutateurs de contact et pilotage de l’impression optionnelle (par interface FA-80).

Hormis cette possibilité d’extension, les 8000 et 8500 diffèrent peu du modèle 7000. Plus de mémoire bien sûr, les 422 pas de la 7000 constituant un minimum. Donc 6566 octet pour la 8500 et « seulement » 1446 pour la 8000. On peut enfin programmer.

A souligner une fonctionnalité spécifique aux deux modèles : l’éditeur de fichier, qui permet de stocker et rappeler différentes sortes de données.

Vitesse et précision sont exactement celles de la FX-7000G d’origine.

Un mot sur la vitesse : la position du commutateur de façade de gauche influe grandement sur la vitesse de traçage des courbes à l’écran. En position HD, les points calculés sont plus nombreux, de façon à restituer une image de meilleure qualité en cas d’impression. Si aucun périphérique n’est connecté, le commutateur gagne à être placé sur N, ce qui restituera une meilleure vitesse de tracé.

Il existe deux moyens de distinguer au premier coup d’œil l’une de l’autre machine : le tour d’écran de la 8000 est blanc, celui de la 8500 est sombre. Le clavier de la 8000 est visuellement identique à celui de la l’aînée 7000, alors que les touches de la 8500 sont spécifiques, la couleur de DEL et AC notamment.

Dernières évolutions du tout premier âge des calculatrices graphiques CASIO.

Mais la FX-7700G arrive

 

ELEKTRONIKA MK-71

ELECTRONIKA-MK71

Cette calculatrice russe de marque RODON est plus connue sous le label ELEKTRONIKA MK-71.

L’aspect est flatteur, mais dans la réalité, cette calculatrice est recouverte non de métal, mais d’un plastique terne et irrégulier.

L’immense panneau solaire est coiffé d’une vitre victime d’un jeu qui la fait bouger d’1 mm de part et d’autre.

Malgré la taille du panneau, impossible de réveiller l’affichage dans une pièce juste normalement éclairée. Il faut du grand jour. Et aussi un peu de patience, l’éveil se faisant en douceur. Et gare aux variations d’intensité lumineuse, l’Elektronika réagissant par une plongée immédiate en léthargie … Sombre tableau … J’exagère un peu, mais je trouve cette machine russe en dessous des standards habituels.

Après recherches, elle semble dater de 1986. Sa logique est algébrique, avec gestion des priorités de calcul. Sa précision est de 8 chiffres, mais tient compte d’un 9e chiffre en interne qui arrondira le 8e selon qu’il sera supérieur à 4 ou inférieur à 5.

La MK-71 est une scientifique de base sans grande originalité technique. Son aspect slave bien marqué lui confère un vrai caractère.

SHARP EL-9200 – SHARP EL-9300

Pour être exact, la toute première calculatrice SHARP à capacité graphique fut la petite EL-5200 (ou 9000) arrivée fin des années 80.

Mais la première véritable graphique à grand écran fut la EL-9200, produite au début des années 90, puis suivie par la 9300.

Quelles différences pour ces machines presque jumelles :

– mémoire : 1800 pas pour la 9200, 23064 pour la 9300

– présence d’un solveur et du logo idoine sur la 9300

– présence d’un port de connexion extérieure sur la 9300

– la 9200 n’a pas de pile de sauvegarde (CR2032)

– coloris gris clair pour 9200, gris plus sombre pour 9300

– un logo « graphics » de couleur bleue sur 9200, jaune sur 9300

Pour le reste, il s’agit de machines très voisines. Les deux Sharp sont agréables à utiliser, le système d’exploitation est original et convivial. Les 5 touches supérieures d’environnement ne s’appellent pas F1, F2 … mais reçoivent une simple illustration amplement suffisante.

A l’usage ces machines semblent exigeantes sur le niveau de fraîcheur des piles : le témoin low batt s’allume tôt, et les machines refusent de démarrer dès les premiers signes d’assèchement.

 

CANON F-802P

CANON802

Machine en forme de un couteau suisse : fonctions scientifiques, statistiques, bases de numération, conversions, 10 mémoires, 10 chiffres, programmation.

Ses capacités de programmation sont tout de même chiches avec 128 pas disponibles et les GOTO n’agissant que par sauts de 10 pas en avant ou en arrière.

Machine de la fin des années 80, fabriquée en chine, la 802P est l’équivalente verticale de la CANON F-800P, modèle plus diffusé me semble-t-il.

HEWLETT-PACKARD HP-17B

HP17B

Si la HP-14B contemporaine de la 17B n’a pas eu de descendance, le numéro 17 fut en revanche prolifique dans le catalogue de calculatrices financières HP.

Ainsi, la HP-17BII succéda à la 17B, sous les mêmes traits mais avec des fonctions supplémentaires ainsi qu’un mode RPN optionnel. Puis vint la HP-17BII+, puis une deuxième évolution de ce dernier numéro, longtemps commercialisé, peut-être encore aujourd’hui.

Qu’était la HP-17B de 1988 ? Une calculatrice financière très performante, cachant toute sa puissance sous un dispositif de menus pilotés par 6 touches dédiées. Outre des fonctions financières pointues, complétées de fonctions mathématiques, la 17 avait une horloge intégrée et pouvait gérer des plannings de rendez-vous, avec alarmes.

Elle était aussi programmable, dans un langage relativement puissant mais peu intuitif, toujours en usage dans la HP-17BII+ actuelle. En ce temps là, seule la très coûteuse HP-19B la surpassait.

Avec la HP-27S, cette HP-17B me semble incarner tous les mystères et espoirs de cette famille PIONEER, apparue soudainement après la vague des calculatrices et pockets computers horizontaux. Des machines sobres, classiques, verticales, pourvues de 6 mystérieuses touches en forme d’accent circonflexe, et d’une touche EGAL qu’on n’attendait pas d’un constructeur qui avait érigé le RPN en dogme …

Mes remerciements à joelc

HEWLETT-PACKARD HP-14B

HP14B

HEWLETT-PACKARD a toujours eu à son catalogue une gamme complète de calculatrices financières.

La HP-14B date de 1988. Ce modèle fait donc partie des PIONEER, une famille à ligne verticale, à l’aspect sobre et moderne.

Les PIONEER comptaient 3 machines financières : la basique et bon marché HP-10B, la très pro HP-17B programmable et le modèle intermédiaire HP-14B.

Ce dernier est probablement le moins connu. Quels sont ses points faibles et forts ?

La HP-14B n’est pas programmable, ne dispose guère de fonctions scientifiques contrairement aux 17B, et possède la touche EGAL, sacrilège pour de nombreux fans de la marque longtemps vouée corps et âme au mode de calcul « polonais » RPN.

La HP-14B possède un afficheur confortable à matrices de points de 12 chiffres et un excellent clavier. Enfin, il est possible de dénicher une pincée de fonctions scientifiques : les logarithmes naturels et leurs réciproques, ainsi que les factorielles, disponible par le menu MATH. Mais la HP-14B est avant tout une puissante calculatrice financière.

A noter que la 14B ci-dessus provient d’une édition spéciale anniversaire (la pastille ronde en façade). Il est aujourd’hui beaucoup plus courant de rencontrer cette édition spécifique que dans la livrée originale, beaucoup plus rare quoique identique hormis la présence de la pastille.

HEWLETT-PACKARD HP-28S

Il y eut une mode des calculatrices à double clavier à la fin des années 80.

Les HP-28C et S, ainsi que les financières HP-18C, 19B, 19BII en furent les représentantes chez Hewlett-Packard. Sharp de son côté sortit les EL-5200 et EL-9000. Il y eut aussi Canon et sûrement quelques autres.

La HP-28S était innovante, puissante et chère. Elle introduisait la notion d’objet : programmes, chaînes de caractères, expressions algébriques, unités, valeurs binaires etc. sont d’objets pouvant être identifiés à l’aide de délimiteurs spécifiques, manipulés et mémorisés comme tels.

Le langage de programmation était le tout nouveau RPL, repris plus tard sur les 48, 49 et 50G.

La HP-28S fut aussi la toute première calculatrice graphique de HP. Plus exactement cette toute première version s’appelait HP-28C.

La 28S a deux grands défauts : elle n’est connectable à aucun périphérique de sauvegarde. Heureusement sa mémoire est vaste : 32 Ko. Second défaut, d’ordre matériel: les trois piles de type LR1 appuient très fort sur la trappe, de sorte qu’un jour, celle-ci se fragilise. Ce problème est commun à presque toutes les HP de ce type. La mienne a une trappe fragilisée mais qui tient bon et fait toujours son travail.

La HP-28S se referme sur elle-même. Elle n’a donc pas besoin de housse. En utilisation, le clavier alpha peut aussi être rabattu derrière le clavier principal, la machine pouvant alors être tenue dans une main.

HEWLETT-PACKARD HP-42S

J’ai acheté cette merveille à la FNAC de Lille en 1989. Cet achat fut une réplique du choc ressenti lors de la découverte de la nouvelle gamme de calculatrices, dites Pioneer de Hewlett-Packard, dans une grande librairie de Reims en 1989.

Pourquoi un choc ? Parce qu’une page se tournait sous mes yeux, celle des Pockets Computers et des calculatrices horizontales telles les Voyager de HP et Galaxy de Texas-instruments.

Ces Pioneer redevenaient verticales, dans un design sobre, très classique. Peu de touches. Et surtout, le signe tangible que des choses changeaient : certaines avaient la touche ÉGAL … du jamais vu sur HP. Un sacrilège quelques années auparavant.

Des six ou sept modèles visibles ce jour là, c’est la HP-27S qui me fascine littéralement. C’est d’ailleurs elle que je viens acheter quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. Or un modèle inconnu y est présent à ses côtés. Le présentoir le décrit comme « compatible HP-41CV« . La machine est d’ailleurs RPN comme les HP de la génération précédente et contrairement à l’ultra moderne 27S. Il s’agit de la HP-42S, le modèle le plus cher ce jour là.

La compatibilité HP-41 m’interpelle profondément. Je réfléchis, j’hésite longuement entre les deux modèles. Ainsi cette machine me permettrait de tenir en mains la mythique 41CV. Mais il me faudrait me mettre au RPN. Et c’est justement ce que je voulais éviter. Finalement je sortirai ce jour là du magasin avec une HP-42S.

Par la suite j’ai énormément utilisé cette machine, tant pour mon plaisir qu’à mon travail. Ses possibilités sont énormes et sa souplesse prodigieuse. Il est de mon point de vue bien plus facile d’utiliser une 42 que les futures 28S ou 48. Les tout nouveaux menus sont très puissants. La mémoire permet de stocker toutes sortes d’objets dans des variables au nom explicite. Le menu custom facilite encore l’utilisation. Le clavier ALPHA est le mieux conçu qu’il m’ait été donné de manipuler (avis personnel, car tout le monde ne pense pas de cette façon), enfin la programmation n’a de limite que l’imagination du programmeur.

La taille mémoire est d’environ 7000 pas. Différents programmes peuvent cohabiter de façon indépendante et se lancer d’une simple touche.

Enfin la machine est fine, légère et tient parfaitement dans la poche.

Une caractéristique qui déroute au début : les deux lignes d’affichage repérées par un X: (la ligne du bas) et un Y: (la ligne supérieure) : Ainsi, sur les quatre niveaux de la pile, les deux premiers sont visualisés. La sûreté des calculs manuels tire assurément profit de ce dispositif.

Quels sont les défauts de la HP-42S : Une rapidité très moyenne, et sur les premiers modèles, la fragilité du liseré de peinture sur le pourtour de l’afficheur.

Mais aussi l’impossibilité de connecter un périphérique de sauvegarde, contrairement à la HP-41 (optionnel cependant pour la 41). Cette limitation ne m’a personnellement jamais gêné. En effet, la taille mémoire reste confortable et les programmes peuvent êtres isolés les uns des autres. De plus, lors d’un changement de piles, les données restent en mémoire pendant l’opération.

La HP-42S est aujourd’hui considérée par beaucoup comme une des meilleures calculatrices fabriquées par HP. Elle est très facile à trouver d’occasion, mais il faut y mettre le prix, avoisinant régulièrement les 250 € sur un site d’enchère bien connu.

A noter que le modèle photographié ici est ma deuxième 42S, achetée récemment. J’ai en effet tenté un jour de démonter ma 42 d’origine afin d’en nettoyer l’écran de l’intérieur (poussières). Et je ne suis jamais parvenu à ouvrir cette machine, car, je le sais maintenant, elle est assemblée par thermo-collage. Les dégâts visuels laissés par cette tentative infructueuse sont énormes. Donc un conseil avisé : si vous possédez une machine de ce type, ne tentez pas de l’ouvrir, c’est quasiment impossible (à moins de forer deux trous à deux endroits bien précis … Il existe des pages sur le net qui expliquent la façon de faire.

HP-42S

CASIO FX-7000G

La 7000 est généralement considérée comme la première calculatrice graphique.

En 1985, CASIO invente ce nouveau concept, qui se révélera extrêmement fécond.

En quoi consistait la nouveauté :

– un grand écran graphique « carré », constitué d’une seule matrice de points,
– une excellente rapidité,
– un système de calcul « symbolique » (tant en calcul manuel qu’en programmation) : on entre une proposition telle qu’on l’aurait écrite sur papier puis on l’évalue numériquement par appui sur la touche EXE.
– Mais aussi un dispositif de tracé de courbes, permettant de générer un grand nombre de tracés. Une fonction Trace permet l’affichage des coordonnées point par point, Plot permet l’activation de points à l’écran, Line le tracé de lignes entre deux points. C’est sommaire mais permet déjà beaucoup de choses.

Les fonctions statistiques et la régression linéaire tirent parfaitement profit du mode graphique. Il est possible d’afficher des histogrammes, même si la manipulation devient compliquée.

Le concept de zoom est déjà présent (Factor). Des exemples de tracés sont pré-enregistrés et exécutables simplement pour la plupart des fonctions scientifiques. Ainsi la frappe « GRAPH + TAN + EXE » trace la fonction tangente après avoir automatiquement placé les bornes adéquates dans RANGE. Pratique, visuel, pédagogique.

C’est donc vraiment un produit nouveau, perçu par l’acheteur de 1985 comme un haut de gamme novateur et dynamique.

La FX-7000G offre une large panoplie de fonctions, y compris la programmation. Le langage est symbolique lui aussi. Il a été inauguré peu de temps auparavant sur la FX-4000P mais englobe ici les capacités de traçage. Sa lisibilité ainsi que sa simplicité évoquent le Basic. La capacité mémoire est malheureusement bien mesurée : 422 pas, c’est vraiment peu. Et le langage pourrait être plus puissant : La fonction Pause n’est pas disponible et à la différence des machines Basic, la 7000 ne gère pas le traitement des chaînes de caractères. Il est possible de programmer l’apparition de messages, pour demander par exemple l’entrée de données ou pour annoncer un résultat.

La CASIO FX-7000G connaîtra un succès énorme. Je l’ai découverte, pour ma part en 1986. Elle était accompagnée d’un modèle à écran moitié moins grand, la désormais rare FX-6000G. C’est cette dernière que j’achetai quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. L’exceptionnelle verticalité de la 7000 me heurtait, avec cet écran « carré » qui s’apprêtait pourtant à conquérir un large public.

La 7000G engendrera une famille : les 8000G et 8500G et 7500G  modèles très similaires, mieux pourvus en mémoire, et conçus pour piloter l’interface FA-80.

A la suite de CASIOTEXAS-INSTRUMENTS se lancera cinq ans après la 7000 dans la course aux calculatrices graphiques avec la TI-81. Entre-temps, SHARP aura tenté la EL-5200/EL-9000, tandis que HEWLETT-PACKARD sortira la HP-28C, annonciatrice des futures HP-48.

HEWLETT-PACKARD HP-48

On trouve sous ce nom cinq machines produites au cours de la première moitié des années 90.

La première fut la 48SX, une très coûteuse calculatrice, réponse attendue aux premières Casio et TI graphiques. Sur toutes les photographies de l’époque, la 48SX était représentée avec l’éditeur d’équation actif, montrant une énorme formule de calcul, avec symbole de sommation emplissant l’écran. Cette image était saisissante.

La HP-48 fut une sorte de reine des calculatrices. Au carrefour de l’ancien monde et du nouveau, pas encore purement scolaire mais incroyablement plus aboutie que les anciennes TI-59 ou HP-41 de la génération précédente.

Ainsi, la HP-48SX possède plus de 2000 fonctions. Elle est totalement programmable, en RPL ou en assembleur. Elle dispose de 32 Ko de mémoire, ainsi que de deux ports pour cartes d’extension. Elle gère parfaitement l’alphanumérique, les sons (bips réglables en durée et hauteur), dispose d’un port infrarouge qui lui permet de converser avec d’autres 48, imprimer, ou faire fonction de télécommande universelle à l’occasion, sous réserve d’entrer un programme de « bidouilleur ». Elle se connecte aussi par câble aux micro-ordinateurs, ce qui signifie archivage, impression, programmation au moyen d’éditeurs de textes confortables. La logithèque de la 48 deviendra colossale en l’espace de quelques années.

La petite sœur HP-48S arrive bientôt. Elle est identique à la SX, mais sans pouvoir accueillir de cartes. Le logo HP en haut à gauche est simplement peint sur la façade alors qu’il constitue une classieuse plaquette incorporée sur la SX.

Plus tard les HP-48G et GX arriveront. Peu de différences avec la SX/S : 128K et 32K pour les GX/G, la puissante bibliothèque de programmes divers (disponible au temps de la SX au moyen d’une carte enfichable), une rapidité accrue, des couleurs différentes, un meilleur écran.

A noter une HP-48G+, variante de la HP-48G avec 128K au lieu de 32K.

Rien n’étant parfait en ce monde, je vois dans cette gamme 48 quelques petits défauts :
– indépendamment de la vitesse de calcul qui n’est pas fulgurante, les écrans semblent se succéder avec une certaine « inertie » qui peut agacer à la longue.
– je trouve le clavier alpha mal conçu, les touches de commandes étant inopérantes au profit des fonctions alpha.
– je trouve le langage RPL bien peu naturel …
– le compartiment à 3 piles, qu’on retrouvera dans la 49G, est pénible. On doit enfoncer la première, la maintenir de force en insérant la deuxième, puis forcer encore pour enfoncer la troisième. Et vite refermer le compartiment tant on craint que les piles soient recrachées. Bon, j’exagère un peu.
– enfin … les plastiques de la HP-48 couinent !

La HP-48, née sous la version SX/S, a évolué en GX-G, puis est devenue en 2000 la HP-49G, puis la 49G+, enfin la 50G. Ne nous trompons pas, sous l’impressionnante et très actuelle HP-50G vit toujours l’âme de la SX de 1989 qui n’a cessé de s’améliorer au fil du temps, confiant à un processeur ARM moderne, dès l’étape 49G+, le soin d’émuler le fameux Nec Saturn.

Aujourd’hui, c’est la novatrice HP PRIME, née des cendres de la HP-38G et non plus celles de la SX, qui prend la relève et clôt l’histoire de cette grande famille à logique RPL.

SHARP EL-9000

SHARP_EL9000

La SHARP EL-9000 date de 1986 et succède à la EL-5200, a priori semblable en tous points.

Le double clavier fut à la mode à cette époque. Le plus illustre représentant en fut le HP-28C/S de Hewlett-Packard, modèle à double charnière.

Ici la construction est plus simple, le clavier secondaire, à touches affleurantes, étant incorporé au carnet de protection. Le corps de la calculatrice ne peut-être désolidarisé du carnet et lui est fixé par le côté droit.

D’un point de vue anecdotique, la 9000 détient le record du plus grand nombre de touches pour une calculatrice ! Pas mal pour une si petite machine.

Dotée d’un grand nombre de fonctions de calcul, elle est aussi programmable, dans l’ancien langage maison de SHARP, l’AER. Deux évolutions du langage sont acceptées, l’AER I et l’AER II.

A noter que la SHARP EL-9000 proposait déjà les tracés graphiques.

Une machine magnifique, puissante, mais plutôt complexe d’utilisation, le manuel est ici indispensable.

SHARP EL-735

SHARP a une grande tradition de calculatrices financières.

La 735 est très complète, avec quelques fonctions scientifiques en prime.

Cette calculatrice est non seulement visuellement agréable, elle est aussi efficace à utiliser : Un clavier au bon toucher, des fonctions importantes bien accessibles, l’affichage très lisible, et une logique de calcul franche et simple. C’est sur ce dernier point que j’apprécie particulièrement la 735. En effet, en dépit de la présence d’une ligne supérieure d’affichage, utilisée uniquement pour les messages d’information, la logique de calcul est élémentaire : du calcul en chaîne, sans priorités de calcul. Comme autrefois. C’est direct, précis, fiable.

Je déplore l’absence des parenthèses (au moins un niveau). Il n’y a pas non plus de touche d’exposant, mais une touche d’élévation à la puissance, ce qui revient finalement au même.

Les fonctions financières sont classiques. On dispose aussi d’un module de calculs sur les dates. Les statistiques sont complètes, à 2 variables, et la régression linéaire est disponible.

Il existe une fonction Memo, (ce qui distingue d’ailleurs essentiellement la EL-735 de la EL-733) mais je ne l’ai jamais essayée.

HEWLETT-PACKARD HP-38G

HP38G

Sortie en 1995, la HP 38 travaille désormais uniquement en notation graphique et non plus RPN, une première chez HP. La forme est anguleuse, design brut et simpliste. Mais la construction est sérieuse et la machine très robuste. Le clavier est excellent, la sérigraphie de qualité, et l’afficheur superbement contrasté et débarrassé de tout reflet.

Voyons à l’usage : lenteur tout d’abord. Les écrans se succèdent avec une inertie pénible. La vitesse de calcul est moyenne. Pas de programmation RPL ou RPN ici mais un langage original, structuré mais peu intuitif. Surtout, le fin manuel donne peu d’explications et d’exemples de programmes, on est vite bloqué et pour tout dire découragé.

Pas de calcul formel, les fonctions de calcul sont celles de la gamme moyenne. L’environnement de calcul est efficace et agréable, mais lent, c’est dommage.

Bilan contrasté donc : Première HP à logique purement graphique, bonne qualité matérielle. Des fonctionnalités limitées, langage de programmation mal documenté, et lenteur.

Il existera une succession avec les 39G, 40G, puis la HP-39GII arrivée en 2013 et première à révéler toute la puissance de ce langage qui connaît actuellement son apogée avec la HP Prime.

Mon exemplaire, photographié ici montre une sorte de cache long et étroit juste sous l’écran. Toutes les HP-38G n’en disposent pas. Il n’est pas amovible. Que peut-il cacher, à quoi permet-il d’accéder. Permet-il une maintenance, notamment de la fine barre souple vieillissant mal sur la famille HP-48 et coupable de problèmes de touches ? Un jour, la curiosité a été la plus forte, j’ai décollé en force ce cache. Derrière, il y a bien une ouverture vers l’intérieur mais bien plus petite que le cache. La structure métallique serrée de la machine empêche de voir plus loin et de faire passer quelque outil que ce soit. Le cache est recollé et le mystère demeure…

CASIO FX-6500G

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Depuis 1986, je ne connaissais cette machine que par la photo de couverture du manuel de ma FX-6000G.

Une vraie surprise, la photo du manuel ne permet pas de soupçonner le profil différent : l’écran de la 6500 n’est pas incliné, la machine est plate.

Ceci mis à part, ce sont presque les mêmes machines, à l’exception des fonctions hyperboliques, que la 6000G n’a pas.

Là où la 6500G se démarque, et pas seulement de la 6000 mais de toute cette première famille, c’est par un habillage métallique qui donne à cette Casio une allure réellement superbe et classieuse. Une intention confirmée par une douceur d’écran qui me semble  supérieure aux 6000G et 7000G

Il est plausible que la 6500G ait été vendue plus chère que la 6000G. Mais près de quarante ans plus tard, comment savoir …

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Sur le prospectus Casio ci-dessous, on aperçoit côte à côte les sœurs 6500 et 6000, avec une petite énigme bientôt résolue : la 6500 s’y voit dotée de 194 fonctions contre 182 pour la 6000 soit 12 fonctions d’écart, chiffres que je ne m’explique pas, du moins dans un premier temps. J’ai pourtant bien cherché, lu les manuels et je ne décèle pas d’autre différence fonctionnelle que la trigonométrie hyperbolique, absente de la 6000 et qui ne regroupe habituellement que 6 fonctions et non 12 (SINH, COSH, TANH, et leur réciproques). Je pense alors possible qu’une erreur se soit glissée dans le document, les légendes ou leur traduction ne semblant pas avoir bénéficié d’un grand soin. Que penser par exemple des formulations nébuleuses « variation grand utilitaire des pas » ou bien « système d’introduction parfaite » ?

Toutefois, en toute fin de manuel une lecture attentive amène à retomber sur nos pieds. Aux 6 fonctions de calcul hyperboliques s’ajoutent naturellement les 6 tracés « témoins » correspondants (lancer un « graph sinH » sans compléter de « X » va visualiser automatiquement le meilleur tracé possible). Et donc 6 fonctions + 6 tracés « témoins » aboutissent bien à l’écart annoncé des 12 fonctions !

L’extrait du manuel co-dessous

Dominique

CASIO FX-7700G

Quand arrive en 1991 la CASIO FX-7700G six ans se sont écoulés depuis la toute première CASIO graphique, la CASIO FX-7000G de 1985. Le règne de la 7000G et de sa petite famille de modèles déclinés, les 60006500750080008500 principalement, s’est déroulé sans nuages, sans concurrence.

Les choses changent au début des années 90, les autres constructeurs sont maintenant sur la ligne de départ. Ils se nomment SHARP avec ses 9200 et 9300HEWLETT-PACKARD et sa redoutable HP-48SX, mais aussi TEXAS-INSTRUMENTS qui entend peser massivement sur le marché avec sa prometteuse TI-81.

C’est aussi ce moment que choisit CASIO pour renouveler sa gamme. La ligne de sa nouvelle 7700G est inédite. Toujours verticale, intégrant l’écran de façon plus agréable et naturelle. Le métal n’est plus de mise excepté la courte plaque arrière recouvrant les 3+1 piles CR2032.

Parmi les nouveautés les plus visibles, nous trouvons six touches F1 à F6 pilotant les fonctions graphiques, un vrai pavé directionnel et une touche dédiée pour la variable graphique.

Une nouveauté importante, qui va permettre d’aérer le clavier, est l’accès à des touches de menus F1 à F6. Et aussi une fonction de poursuite : juste après avoir affiché un tracé, une action sur le pavé directionnel poursuivra le tracé dans la direction souhaitée en modifiant automatiquement les paramètres d’échelle. Dans la famille précédente, les touches directionnelles rappelaient simplement l’entrée initiale. Ici on tapera AC pour quitter la poursuite puis flèche avant ou arrière pour revenir à l’entrée.

La nouvelle CASIO gère les matrices, les courbes polaires ou paramétrées, et montre un impressionnant calcul/affichage d’intégrales.

La mémoire est devenue confortable, avec plus de 4000 pas. Vitesse et langage de programmation sont ceux de la famille 7000G. La notion de zoom, embryonnaire sous la 7000G (factor), est maintenant plus élaborée et peut focaliser sur la zone choisie au moyen du sympathique outil graphique box.

Au passif de cette belle et puissante machine : une consommation élevée qui oblige à changer les piles plus souvent qu’espéré. Les concurrents auront systématiquement recours à des piles AAA. CASIO aussi mais attend encore un peu.

Une consommation qui pose d’ailleurs question. Elle est de 0.22W quand les aînées FX-6000G et 7000G consommaient respectivement 0.03W et 0.07W avec célérité et précision pourtant identiques et meilleur contraste par dessus le marché. Un mystère.

Autre point faible, la peinture s’écaille, surtout en bas de façade. Le couvercle à glissière n’arrange pas les choses. Quelques modèles de cette famille seront concernés.

J’ai acheté ma CASIO FX-7700G fin 1991, à la FNAC des Halles à Paris. Après six ans de FX-6000G, l’effet de nouveauté me parut extraordinaire, avec notamment le menu d’accueil graphique, aujourd’hui bien simpliste mais tellement moderne en 1991.

Ma 7700 a mal vieilli. Outre la peinture écaillée, l’écran s’est fortement assombri voilà deux ans et des cloques y sont apparues. N’ayant pu résoudre le problème, j’ai finalement jeté cette machine irrécupérable et en morceaux. J’ai pu retrouver par la suite un modèle de remplacement en parfait état.

Époque magique où il est tellement facile d’acquérir des modèles du passé.

CASIO FX-6000G

C’est lors d’une balade dans une librairie de Poitiers que je découvre en 1986 une gamme inédite de calculatrices CASIO. Sur le présentoir sont rangées côte à côte des machines multicolores et remplies de touches « gomme ». L’une d’elles a un grand écran carré. Mais c’est la plus petite que je remarque, avec son superbe écran incliné. Quelques mois plus tard, je signe le chèque (660 Francs) à la FNAC de Lille.

A la mise sous tension, je contemple pour la première fois un afficheur graphique, de 4 lignes, constitué d’une matrice continue de points. La 6000 est rapide, une vraie fusée. La ligne 69!+69!+69! est exécutée en un instant, c’est du jamais vu. Et le traçage de courbes se révèle un champ d’exploration captivant.

D’un point de vue calcul, la 6000 offre beaucoup de fonctions. J’apprécie le nouveau mode d’entrée des données, commun depuis à (presque) toutes les calculatrices graphiques. Ce mode est innovant. On a affaire ici à un évaluateur où l’on écrit de façon naturelle une expression, au besoin compliquée, qui sera évaluée numériquement par pression sur la touche EXE.

Autre intérêt du système : le résultat ne se substitue pas aux données d’entrée, les deux sont à l’écran. Cette vision persistante des données entrées pallie un défaut structurel des calculatrices classiques, à savoir la substitution du résultat aux opérandes, et donc le doute qui peut toujours subsister sur la justesse de la frappe initiale. Ici, le résultat peut toujours être rapproché des opérandes visibles et modifiables si besoin.

La fonction ANS, qui renvoie le dernier résultat, est pratique et souvent utilisée dans ce mode. Et ici, on a la chance d’avoir une touche ANS dédiée. Ce sera loin d’être toujours le cas dans l’avenir où beaucoup de machines graphiques placeront la touche ANS en fonction secondaire. N’oublions pas que dans ce mode d’entrée, le symbole de racine carrée ou « log » se placent naturellement devant la valeur, comme sur le papier. En conséquence pour utiliser la valeur précédente, ANS est nécessaire.

Une petite déception concernant la programmation : 486 pas seulement, c’est devenu bien peu. Le langage, inauguré avec la 4000P est de nature symbolique. On peut regretter une absence d’une fonction Pause mais ce langage a tout de même l’avantage d’une grande clarté. Il permet l’affichage de messages lors des entrées et sorties, ce qui manqua pendant longtemps aux calculatrices programmables non alphanumériques. Les fonctions de tracé sont elles aussi programmables.

Une illustration de la modernité du langage de programmation : si je veux programmer le calcul du discriminant réduit de l’équation quadratique d = b²-4ac cher à mes professeurs de lycée, la ligne de programme pourra sans problème être B²-4AC⇒D. Quoi de plus naturel me direz-vous ? Pourtant avec l’aînée FX-602P c’était une autre paire de manches: MR02 x² – 4 X MR01 X MR03 = Min 04

Trente-cinq ans plus tard, cette magnifique calculatrice fonctionne comme au premier jour, sans problème d’écran, de nappes ou de clavier. A noter que l’autonomie est correcte, bien que reposant sur une alimentation à piles bouton (CR2032 x 3). La consommation est de 0.03W. En comparaison, la future 7700G videra ses quatre piles bien plus vite.

A noter que la FX-6000G ne se trouve pas facilement d’occasion. Ce qui ne signifie pas qu’elle soit vendue chère. C’est un fait que le public, contrairement à moi, lui a toujours préféré la grande sœur, à écran carré, la FX-7000G, bien plus diffusée dans le monde.

Membre de la toute première famille de calculatrices graphiques, la 6000 présente une spécificité bien peu discernable. Soumise à des tests de calculs poussés elle montre des résultats numériques étonnamment différents des sœurs à grand écran.

Ainsi, alors que le test Forensics(*) se conclut de façon rigoureusement identique pour toute cette nouvelle famille, celui du cumul des sinus de 1° à 360° n’en fait qu’à sa tête et retourne une valeur différente – et un peu moins précise – pour les 6000 et 6500 (**). Que se passe-t-il donc ?

L’examen comparé du sinus de chaque valeur, avec loupe placée niveau des trois derniers chiffres de garde, montre assez souvent une différence d’une machine à l’autre sur le treizième et parfois le douzième chiffre, différence qui ne semble pas liée à une gestion différente de l’arrondi.

Laquelle montre les valeurs les plus justes ? L’ordinateur SHARP PC-1475, commuté en la circonstance en double précision – et redoutablement juste dans ce mode – vient arbitrer ce comparatif. Le verdict est sans appel, en cas de différence, les valeurs de la FX-6000G sont toujours les moins justes, ce qui explique qu’elles aboutissent, cumulées, à une valeur finale aussi différente.

Mais alors pourquoi le résultat du test Forensics, qui repose lui aussi sur les fonctions trigonométriques, est-il identique pour les deux modèles ?

Ce test est bâti traditionnellement sur la valeur source 9. Or, il se trouve que pour cette valeur, les résultats des deux machines se montrent identiques. Mais si on décide de changer cette valeur, et même de réaliser le test sur, par exemple, chacune des valeurs 1 à 89 on constatera que la plupart du temps, le test aboutit à des résultats différents.

Le tableau ci-dessous liste ces valeurs. Celles de couleur verte sont identiques pour les deux machines. On peut s’étonner de la quasi absence de valeurs négatives retournées par la 8000. Et aussi du lien mystérieux liant dans la 6000 les valeurs positives à la couleur verte. Avec une exception pour le nombre source 59 qui donne une valeur, négative elle aussi, égale à l’unique valeur négative de la 8000. Et six valeurs positives qui se suivent pour les nombres source 43 à 48 (6000) …

La Casio FX-6000G est donc dotée d’un processeur spécifique, le NEC D1007G-003 (tout comme la 6500G). Les FX-7000G8000G et 8500G reçoivent quant à elles le NEC D1007G-008.

Ci-dessous, des captures montrent la partie la plus à droite des valeurs des sinus de 1° à 6° (et seulement 4° à 6° pour la 6000 à écran réduit), se terminant par les 3 chiffres de garde. Le sinus de 5° affiché par le SHARP PC-1475 sur 20 chiffres confirme la meilleure valeur affichée par la FX-8000G (avant dernière ligne). On y retrouve bien 4274766, avec un 13e chiffre correctement arrondi. La FX-6000G fait moins bien avec 4274773.

J’arrête ici cette plongée dans les tréfonds des algorithmes de précision, dont je ne sais percer tous les secrets.

Que l’on se rassure, la FX-6000G est une calculatrice précise car, dans tous ces exercices, les 10 chiffres affichés sont toujours justes. Les chiffres de garde, masqués, sont  là pour y travailler dans la discrétion, et n’ont en principe pas vocation à être révélés. Et pourtant lors d’un cumul, il peut se passer bien des choses …

Un dernier mot, sur le manuel : la couverture montre le couple FX-6000G et FX-6500G. J’ai mis des années avant d’en savoir plus sur cette dernière, qui est une vraie rareté. La présence des deux modèles sur la couverture du manuel commun parle en faveur d’une même année de naissance.

CASIO6000MANUEL
 

(*) http://www.rskey.org/~mwsebastian/miscprj/forensics.htm

(**) la série 6000 retourne la valeur 1.1812E-10, les séries 7000 et 8000 retournent la valeur -4.883E-11. Les 3 séries retournent unanimement la valeur 5.90443E-07 au test Forensics.

TEXAS-INSTRUMENTS TI-86

Héritière de la TI-85 la TI-86 fut, en matière de calcul de poche, un haut de gamme absolu et éphémère chez Texas-Instruments, avant que la TI-89 ne lui ravisse le titre dès 1998.

La TI-86 a une mine austère : robe sombre, afficheur purement fonctionnel sans le plus petit témoin LCD. Mais elle est très puissante. Ecran large de 21 caractères, douze chiffres affichés en permanence, parfois 14, un champ de calcul culminant à <1E+/-1000, une fonction factorielle/gamma qui opère au delà des entiers, une programmation complète incluant l’assembleur, le traitement de longues chaînes de caractères stockables dans des variables nommées. Et les menus horizontaux à plusieurs niveaux repris de la 85, pourvus d’emplacements personnalisables custom, menus qui apparaissent pour la deuxième et dernière fois.

Le corps de la calculatrice n’est plus celui des familles TI-81, 82 ou 85 mais celui des toutes premières 83.

Machine de 1997, sans calcul formel et animée d’une vitesse de calcul tranquille, la TI-86 montre incontestablement son âge, qui fait d’elle d’ores et déjà une machine de collection, parmi celles qu’on n’oublie pas, quand les TI-83 et 89 devront attendre encore un peu.

Ci-dessous, une image extraite du Guide calculatrices 1998 de Texas-Instruments

 

SHARP PC-E500

Pocket-computer tardif. C’est une sublimation des machines des années 80 : Excellente rapidité, mémoire vaste, double précision, avec bibliothèque d’ingénieur intégrée, cette machine est plus qu’elle ne paraît.

L’écran mérite bien ce nom, les quatre lignes et la petitesse des caractères le rendant particulièrement étendu.

Machine lancée en 1989, le E500 fut décliné en une version S six ans plus tard, offrant un couvercle de protection rabattable par charnière, un écran mieux contrasté, et des ordres Basic supplémentaires.

Le PCE-500 est facilement trouvable sur le marché de l’occasion, à prix pas toujours doux cependant. Son alimentation est assurée par simples piles AAA.

 

SHARP EL-780

Une rareté absolue : SHARP EL-780. Une superbe Elsimate complètement spécialisée dans les calculs statistiques.

L’afficheur est un généreux « 10DIGIT99″ (mais différent de celui de la EL-546 – voir ci-dessous, les segments ont un dessin légèrement différent).

Machine vraiment rare et peu référencée. Mais elle existe bel et bien …

 

SHARP EL-512S

Peut-être la plus belle de toutes les SHARP LCD extra-plates. La « S » n’est plus vraiment une EL-512, elle est plus facile à programmer et le langage AEL est aussi plus puissant.

Il existe une version EL-512H (ci-dessous) d’aspect différent mais de fonctionnalités identiques.

La SHARP EL-566 (ci-dessous) est quant à elle la version japonaise, réservée au marché interne du Japon. C’est une sorte de jumelle parfaite de la 512S, aux coloris près et au relief nettement plus prononcé de l’afficheur.

Ci-dessous l’inscription au dos, en haut celle de la version 512S, en dessous celle en japonais de la 566.

SHARP EL-5120

Calculatrice lancée vers 1993, la EL-5120 est quasiment inconnue en France, ce qui est dommage, car elle ne manque pas de qualités.

Elle est originale, avec ses trois lignes et son amusante mais très lisible police 5 X 5. Elle est programmable (1211 pas), non pas dans le langage AER maison pas toujours intuitif, mais dans un « Sharp Basic » naturel et simple.

La puissance est au rendez-vous avec de belles possibilités dont un solveur et un moteur de calcul d’intégrales. A ce sujet, pas question ici de laisser l’usager se débattre avec les arguments qu’il doit taper à l’aveugle entre une paire de parenthèses, manuel ouvert. Tout se passe dans un environnement dédié.

L’écran à trois lignes est bien conçu et pleinement utilisé. Les messages et menus sont nombreux et clairs. L’énorme pavé directionnel permet de naviguer de façon bien intuitive. Quant à la police 5 X 5 qu’on pourrait penser grossière, elle ne l’est pas du tout. Jamais aucun caractère – chiffre ou lettre – n’est représenté de façon maladroite ou peu lisible, bien au contraire.

La SHARP EL-5120 est malgré tout une calculatrice déjà ancienne. Ses possibilités de programmation dénotent par l’absence de structures de boucles modernes ou l’adressage indirect. Cependant six tests conditionnels sont présents, et les sous-programmes sont présents.

Sur le plan de la construction, ma EL-5120 made in china ne connait pas pour l’instant de problèmes de lignes de pixels défaillantes comme je le constate parfois sur d’autres SHARP. Sa consommation est faible de sorte que l’autonomie est très bonne.

Voilà donc une calculatrice généreuse, parfaitement aboutie et pourtant isolée dans la production du géant SHARP. Pas de descendance, mais une sœur : la très rare EL-5130H, d’aspect et de fonctionnalités identiques mais en finition métal, et sans doute réservée à l’origine aux marchés de l’Asie.

SHARP EL-5030

Une SHARP Elsimate puissante, peu connue et désormais recherchée : la EL-5030, proche cousine d’une splendide EL-5050 très convoitée elle aussi.

Machine de 1989, programmable alphanumérique en AER, 1400 pas de programmes, c’est loin d’être négligeable.

L’affichage est en matrice de points et l’allure générale rappelle les EL-5200 et EL-9000, mais aussi EL-5103, avec un proéminent commutateur latéral, des touches aux légendes spécifiques et mystérieuses.

Fait curieux, le clavier, ainsi que l’afficheur présentent déjà le léger décalage vers la gauche de la EL-9000 à clavier sensitif.

SHARP5030-3

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