LLOYD’S ACCUMATIC 603
Dans un précédent article consacré à la NSC 201R, il était question de la transition des machines volumineuses vers un design davantage miniaturisé. La LLOYD’S 603, ainsi que la NSC 201R sont extra-plates, et insérées dans leur carnet protecteur elles annoncent les fines calculatrices LCD qui vont bientôt montrer leur nez (nous sommes encore ici en 1976 ou 77).
LLOYD’S était une marque prestigieuse. Ses machines ont bien souvent un air de famille, en particulier la couleur jaune sombre de plusieurs touches. La 603 est très chic dans sa présentation.
Sur le plan technique, c’est une machine basique. La seule fonction un peu mystérieuse se nomme GPM. Que peut donc bien faire cette touche ? En retournant la machine on peut y lire un aide-mémoire qui fournit le renseignement. Les 3 lettres sont l’abréviation de Gross Product Margin. Il s’agit donc d’un calcul de marge brute, donc un type particulier de pourcentage.
Une bête calculette dépourvue du moindre intérêt la LLOYDS 603 ? Et bien non pas vraiment, car je retrouve en elle une caractéristique fort curieuse rencontrée sur mon AGILIS, ma toute première calculatrice : certaines fonctions, en principe non disponibles, peuvent être appelées en combinant deux touches ensemble. Il faut pour cela frapper de façon absolument simultanée, et ne pas tenter de maintenir une touche enfoncée tandis qu’on enfoncerait l’autre car ça ne marcherait pas dans ce cas.
Je livre les couples magiques de touches :
– Le couple (8,2) provoque l’échange des registres MÉMOIRE et AFFICHAGE
– Le couple (9,3) calcule l’INVERSE, c’est-à-dire 1/X
– Le couple (7,1) provoque l’échange des registres X et Y (c’est inutile ici puisque la touche EX sert précisément à cela)
– Le couple (6,0) provoque le changement de signe (inutile également puisque touche dédiée).
Je n’ai rien trouvé d’autre. J’ignore combien de machines font cela mais c’est la première fois que je retrouve cette caractéristique. Je remarque sans en comprendre la raison que pour chaque couple (a,b) de touches, la différence a–b donne 6.
A noter que la LLOYDS 603 et l’AGILIS exécutent la racine d’un nombre négatif sans sourciller. Cette « anomalie » concerne peu de machines, et surtout des anciennes. Mais cela peut être une piste : une calculatrice ayant ce comportement facile à vérifier connaîtra peut-être elle aussi le principe de la double frappe.
Pour terminer, je dirais que la LLOYDS 603 peut sans problème être emmenée partout vu son format, et peut sans attendre entamer une deuxième vie tant son fonctionnement est encore intact et sûr …