COMMODORE SR-9190R
Haut de gamme scientifique des grandes Commodore. La SR-9190R date de 1978. Elle ressemble beaucoup à la SR-4190R, dont elle est une évolution.
Habillée de tons gris, cette calculatrice a fière allure.
C’est une 10 chiffres, 12 en interne. Chose étonnante, en condition d’erreur, elle affiche « Error » quand la plupart des autres Commodore se contentent d’un « E » à gauche de l’écran.
Cette machine offre beaucoup de fonctions statistiques et de probabilités, mais aussi les conversions anglo-saxonnes. Les neuf mémoires disposent de l’arithmétique complète.
Le modèle en ma possession a bénéficié d’une réfection récente du bloc batterie. Le fonctionnement autonome est donc identique à celui d’origine.
Complètement en marge de cette présentation, le nom de cette calculatrice, formé sur un numéro, comme toute Commodore qui se respecte, m’inspire une réflexion personnelle. Chez ce constructeur comme d’autres, il est d’usage que les numéros reflètent la place du modèle au sein d’une gamme. Mais parfois on assiste pour un modèle, le plus récent, le plus puissant à une envolée du nom vers les hauteurs. Ici on sort d’une famille 4000 ou 5000 pour grimper d’un coup à 9000 où il n’y a personne d’autre. Cette inflation brutale me parait de mauvais augure. Cela évoque un chant du cygne, un souffle ultime et grandiloquent avec la disparition d’une gamme, d’une marque … La SHARP EL-9000 fut une sorte de bulle de EL-5200 qui s’était mise à enfler avant de laisser la place à une nouvelle famille de machines, les graphiques. Même effet supernova avec la TI-88 qui succédait aux TI-57,58 et 59 et qui avait reçu ce numéro élevé et étrange, puisé dans une zone déserte, peuplée bien plus tard par les modèles graphiques. Ici le numéro 9190 me semble témoigner de la même rupture d’une dynamique cohérente, de la fin d’une histoire, un ultime saut magnifique avant le néant …