NOKIA E72

En marge du thème général consacré ici aux calculatrices, voici un objet bien actuel puisqu’il s’agit d’un smartphone. Actuel mais déjà un peu rétro. Le clavier mécanique, l’habillage métallique, le minuscule écran désormais désuet me semblent dans le ton de beaucoup d’objets présentés ici.

A quelle occasion ce NOKIA a-t-il bien pu resurgir dans mon quotidien ? Tout a commencé par une banale et contrariante aventure de smartphone égaré. Mon 5.2 pouces dernier cri gardé en position non verrouillé dans ma serviette de travail disparaît en même temps qu’elle un soir, peu avant de rentrer chez moi.

Je la pense soit égarée, soit dérobée ou sur le point de l’être. D’un coup je mobilise mes souvenirs récents pour comprendre comment cela a pu se produire. Je tente de garder mon calme et agis au plus vite pour neutraliser la SIM de l’appareil. Pas évident dans l’improvisation.

Je repasse au bureau où tout le monde est déjà parti, rallume un PC, me connecte à l’opérateur téléphonique, suis ses instructions et échoue lamentablement à l’étape d’identification car je ne me souviens plus du mot de passe. L’opérateur propose de me le redonner, à condition que ce soit par SMS vers mon portable. Vu qu’il est perdu, cela me fait une belle jambe.

Je tente d’autres alternatives vaines et chronophages et décide, tout en m’épongeant le front, de me rendre en boutique coûte que coûte. Ouf ! le personnel agit efficacement et neutralise l’appareil vulnérable. Je sors avec une petite carte SIM de substitution qui attend de rencontrer mon prochain smartphone.

Voilà un problème résolu, mais à ce moment précis l’achat d’un remplaçant ne me semble absolument pas urgent, bien au contraire. Les émotions récentes viennent de me dégoûter de ces appareils que j’utilise bien peu finalement, et si mal. Je trouve en particulier les dispositifs tactiles bien trop sensibles pour mes doigts qui déclenchent 20 ordres intempestifs dès que je les prends en mains.

Je finis par rentrer chez moi, partagé entre l’idée de me passer de téléphone et le constat que les services qu’il me rend, notamment dans le cadre professionnel me sont désormais précieux. Existe-il aujourd’hui un smartphone puissant et différent des autres ? Cette question tourne dans ma tête toute la soirée.

Puis voilà que me revient l’idée de ce très beau téléphone que ma fille utilisait voilà quelques années. Il doit encore être dans sa chambre. Je monte voir et en effet le NOKIA est bien là et je découvre avec surprise combien aujourd’hui il est devenu rétro.

Je le branche quelques minutes et il s’allume, il répond. Du coup je déballe ma nouvelle carte SIM, et là, nouvelle surprise agréable, ma micro SIM prévue pour un smartphone de 2017 est fondue dans un cadre de taille SIM standard, ce qui permet une parfaite compatibilité descendante. Et voilà le NOKIA qui marche, envoie des SMS, en reçoit, veut aller sur internet se dégourdir les jambes !

Le lendemain, le NOKIA était avec moi au travail, autant par plaisir que par nécessité. On s’en doute, des limites apparurent vite, en particulier l’écran 2.4 pouces trop inconfortable pour qui est habitué au désormais banal 5.2 pouces. Une lenteur bien perceptible également.

Fin du conte de fées, après quelques jours, le NOKIA avait logiquement cédé sa place à un fade 5.5 pouces bien actuel, triste et horriblement cher pour une entrée de gamme.

Pas question d’oublier le NOKIA pour autant. Je sais maintenant que cet appareil n’est pas concerné pas l’obsolescence programmée, qu’il est compatible avec les supports SIM actuels et qu’il rend instantanément des services de base de qualité. Sans parler de sa physionomie originale et soignée, et … son excellent clavier mécanique.