APF 8601
Une des nombreuses jumelles de ma Mondimat, ici griffée du constructeur APF.
A noter que 8601 est le numéro gravé sur les cartes électroniques de nombreuses de ces jumelles de marques diverses, dont cette APF.
Musée miniature des calculatrices de poche
Une des nombreuses jumelles de ma Mondimat, ici griffée du constructeur APF.
A noter que 8601 est le numéro gravé sur les cartes électroniques de nombreuses de ces jumelles de marques diverses, dont cette APF.
Une jumelle de la General Electric GENIUS 94
La HP 33S est la petite sœur peu connue et plutôt mal aimée de la moderne HP-35S.
On lui reproche souvent une esthétique futuriste un peu bizarre. A son lancement, en 2004, je me souviens avoir été choqué par cette ligne compliquée aux arêtes fuyantes, aux touches inclinées.
Puis j’ai eu l’occasion d’en tenir une en mains, et j’ai été agréablement surpris. La 33S est bien une HP. On y retrouve vite ses repères : les touches XEQ, R/S, PRGM, les SHIFT de couleur. La 33S est agréable et efficace. Sous l’aspect fouillis des touches aux légendes innombrables se trouve un clavier pas trop mal pensé, avec les touches principales bien placées. Le toucher est par ailleurs sans reproches.
La 33S offre le choix entre les modes RPN et ALGébrique. Plus de raisons d’hésiter, l’afficheur visualisant les deux premiers niveaux x et y de la pile est le meilleur argument pour se lancer dans le mode RPN (Reverse Polish Notation).
Rappelons qu’en RPN, les 4 touches arithmétiques agissent de façon analogue à la touche de Racine carrée d’une calculette toute simple : on entre le couple de valeurs et on tape la touche de fonction arithmétique. Les deux lignes visualisant les valeurs entrées renforceront le ressenti de sûreté.
La HP 33S est affublée d’un gros défaut, impardonnable pour une calculatrice. Le point décimal porte trop bien son nom. Ce n’est qu’un point, minuscule, à la limite de la perception visuelle. De surcroît, le symbole de séparateur de milliers, censé figurer une virgule est si petit lui aussi qu’on peut le confondre avec le point décimal.
Il n’est pas exagéré de recommander une grande prudence lors de la lecture des résultats, en particulier pour les utilisateurs non pourvus d’une vision de lynx, ou en cas de faible éclairage. La grande sœur HP 35S possède un afficheur similaire, plus lisible cependant (voir plus bas).
La HP 33S est programmable (32 Ko). Son protocole de programmation, le même que celui de la HP 35S, est simple, clair, efficace. L’adressage indirect est géré. Et puisqu’on compare la 33 à la 35, signalons une rapidité de calcul presque 2 fois plus élevée pour la petite sœur 33 : le test du cumul des 360 sinus est exécuté en 37 secondes pour la 33, contre 54 secondes pour la 35.
Le clavier de la HP-33S possède la légende de la factorielle (x!), mais pas celle de la fonction gamma. Ces deux fonctions sont pourtant traitées par la même touche. Le résultat est celui de la factorielle si la valeur entrée est entière et supérieure (ou égale) à zéro, et celui de la Gamma dans tout autre cas. L’algorithme Gamma est-il seul aux commandes pour les deux fonctions ? Un algorithme factorielle est en principe fort différent de celui de Gamma. Le premier, simple, donne habituellement des temps de réponse proportionnels au nombre entré. Pour celui de gamma, nettement plus compliqué, le temps de réponse est indépendant de la valeur entrée. On note bien ici une manifeste proportionnalité des temps de réponse pour des valeurs x relevant du calcul de la factorielle (x entier ≥ 0). Tandis que les temps de calcul pour des valeurs non entières seront quasi identiques. Par ailleurs une singularité se rencontre à partir de la valeur entière 159, seuil où les temps de réponse deviennent dans tous les cas identiques.
Précisons enfin que l’utilisateur souhaitant connaître une factorielle tapera la valeur x (x entier ≥ 0) suivie de la touche x! tandis que s’il veut connaître la gamma il tapera x-1 puis la même touche x!.
Ci-dessous, les afficheurs des 33S et 35S. On voit que le point décimal de la 33 (en haut) est minuscule (moins de la moitié de la hauteur d’un pixel) et très proche du pixel voisin. La virgule qui sépare les milliers est à son tour à peine visible. On retrouve le même principe sur la 35S (en dessous), avec virgule et point cette fois plus épais.
Cela reste très petit mais ce qui ne pose pas problème sur la 35S est simplement rédhibitoire pour la 33S.
Cette calculatrice de haut de gamme CASIO me paraît importante, entre autres raisons, pour sa réussite esthétique. Et ceci n’engage que moi bien évidemment.
Il me semble qu’avec cette machine est atteint un aboutissement du concept de calculatrice graphique, apparu en 1986, avec la Casio FX-7000G.
Souvenons-nous que la FX-7000G tournait la page de l’ère « basic » en proposant des calculatrices à possibilités graphiques : afficher le tracé et l’analyse des courbes. L’aspect de la FX-7000G était étrange : un retour brutal à la verticalité, avec une hauteur impressionnante, quasi dérangeante, un écran très carré, et beaucoup de touches multicolores. Une gamme s’était rapidement constituée, avec la FX-8500G pour évolution ultime.
Puis arriva la FX-7700G qui présentait la première mutation esthétique importante, démontrant qu’une machine graphique pouvait être belle : cette fois le design incorporait naturellement l’écran (toujours bien carré) dans le prolongement du clavier.
Avec la GRAPH 100, le concept initial de la FX-7000 est abouti : ainsi la coque, d’un seul bloc, intégre de façon harmonieuse l’écran graphique qui semble enfin devenu rectangulaire, donc plus agréable à l’œil que le carré d’origine. On constate que la Graph100 possède un dessin pur et travaillé, avec des galbes discrets, quasi sensuels. Quel que soit l’angle sous lequel on regarde, l’œil est flatté. A titre de comparaison, la toute proche GRAPH 80 a un aspect autrement plus fruste et lourd.
Enfin, l’afficheur monochrome est de belle qualité : fin, magnifiquement contrasté, sans reflet.
Lancée voilà maintenant plus de 25 ans, cette calculatrice haut de gamme que fut la TI-89 a bien marqué son époque et restait encore récemment commercialisée sous les traits de la TI-89 Titanium.
La révolution avait commencé en 1995 avec la TI-92, une machine d’aspect et de dimensions inhabituels. La TI-92 n’était pas seulement une calculatrice scientifique programmable, elle inaugurait le calcul formel, dans une présentation horizontale favorisant un large écran de belle définition et permettant une prise en mains étonnamment efficace.
La TI-89 en fut une traduction au format calculatrice plus conventionnel. Une machine davantage amie et complice de l’étudiant quand les plus récentes d’aujourd’hui me semblent devenues l’auxiliaire froid du professeur.
Que dire de ses caractéristiques techniques, retrouvées intactes dans la Titanium ? Une puissance énorme, de très nombreuses fonctions mathématiques poussées. Et des capacités de programmation de premier plan. On peut tout programmer avec la 89, du plus simple au plus complexe, y compris en langage assembleur. Le langage TI-Basic est naturel et aisé à mettre en œuvre. Et une mémoire disponible vaste.
Un des points forts de la TI-89 est son écran, nettement plus défini que sur les modèles concurrents de l’époque HP-50G, SHARP EL-9900G, CASIO. Depuis l’arrivée des actuels écrans couleur, initiés par CASIO mais aussi des nSpire et HP-39GII, la 89 a cessé d’être la référence sur ce point.
Si la première TI-89 ne montrait pas une personnalité particulièrement affirmée dans sa présentation, la TITANIUM osera des formes rondes et indéfinissables. D’aucuns la trouvent laide, d’autres se préoccupent moins de l’aspect esthétique, pour ma part je la trouve magnifique. Une couleur brune claire en deux tons caractérise la plus ancienne, le ton brun brillant plus profond drapant la TITANIUM ultime de 2007.
La Titanium n’est pas la plus rapide des TI. La 83+SE de l’an 2000 par exemple l’était presque 4 fois plus. Deux tests de vitesse de calcul pratiqués au sein de la famille 89 sont proposés ci-dessous.
La Titanium est une machine impressionnante en mains : Grandes dimensions, écran défini et supérieurement contrasté. Un clavier aux touches travaillées au toucher excellent. Une interface de navigation agréable elle aussi.
Un seul défaut selon moi, l’écran trop petit, où les minuscules caractères requièrent de bons yeux. La famille 89 est il est vrai la version « de poche » de la TI-92 dont l’écran était naturellement plus confortable.
Ci-dessous, la TI-89 dans sa version tardive et européenne de 2003 avec coloris spécifique et invite d’accueil retrouvée plus tard sur la Titanium. Ce modèle fut aperçu dans les rayons français de cette époque. Je pense qu’il était inscrit sur les emballages « Edition spéciale » ou « Special edition » car j’ai continué à l’appeler ainsi alors que je réalise que ce nom ne se rencontre ni gravé sur la machine ni dans les manuels de TI-89. Il est vrai que je ne dispose pas du manuel livré avec l’édition européenne. Il m’est parfois arrivé de lire ce terme sur Internet voire l’abréviation TI-89 SE. Cette appellation est donc un petit mystère …
La TI-92, sortie dans sa toute première version en 1995. Une machine totalement nouvelle pour l’époque.
Une échelle du temps montrant les dates de lancement des différents visages de la 89/92, avec une n’SPire qui pointe son nez en 2006

La TI-Titanium de couleur sombre est-elle plus rapide que la Titanium claire ? Et qu’en est-il des anciennes TI-89 ? Le tableau ci-dessous donne un chronométrage des 4 évolutions matérielles qu’on retrouve dans cette famille de machines : HW1 à HW4. On s’attend à trouver la plus ancienne TI-89 sur la marche la plus basse du podium. C’est bien le cas. Pour les 3 autres évolutions, ce sera plus subtil, avec une Titanium sombre dépassée par l’ancienne plus claire. Et une 89 « Edition Spéciale » d’antan qui arrive en tête des deux tests.

Autre test, consistant en l’exécution d’un programme simple sur la base de calculs trigonométriques sur les valeurs 1° à 89° pour le mode approximatif, 1° à 12° pour le mode de calcul exact. Le rang de sortie est le même que pour le premier test.

Réparons tout de suite une injustice : En 2003 CASIO lance son ClassPad 300. Il le présente comme la première calculatrice à écran tactile piloté par stylet. Or cette description convient comme un gant à la SHARP EL-9600 produite dès 1997, et détentrice du titre, un peu trop vite attribué au ClassPad.
Machine à l’aspect austère, la 9600 n’est pas pourvue d’un écran spécialement agréable à contempler. Il est sombre, peu contrasté.
Mais son intérêt est d’offrir l’interactivité tactile. Et sur ce point, c’est une réussite. L’écran est divisé en petites zones qui rendent l’action du stylet précise et efficace. Tout peut se commander au stylet, ou au clavier, comme on préfère.
La EL-9600 est une graphique complète et propose des fonctions financières, fait inhabituel en 1997. Les fonctionnalités mathématiques et de programmation semblent par ailleurs en deçà de ce qu’offre la concurrence, comme c’est devenu une tendance chez SHARP depuis quelques années. Le prix de vente en 2000 était logiquement un ton en dessous.
La SHARP EL-9600 a une petite sœur, la EL-9400. L’aspect est proche, la 9400 se montrant cependant beaucoup plus petite. Ce serait même une graphique miniature si l’épaisseur n’avait pas été conservée (même alimentation par 4 piles AAA).
Tout dans la 9400 est mini : les touches, l’écran (16 caractères contre 22) … Les fonctionnalités ont fondu également : plus de solveur, plus de calcul matriciel, plus de module financier. La mémoire passe de 32 Ko à 18 Ko.
Et le dispositif d’écran tactile n’a pas été reconduit. Quand on voit combien celui de la 9600 est sombre et peu contrasté, on imagine qu’ici l’écran donnera une meilleure impression visuelle. Mais non, pas vraiment, le contraste reste très moyen.
L’écran nettement plus large de la 9600 autorise des affichages parfois différents. On peut aussi noter dans les fenêtres de choix une flèche de navigation d’un dessin différent. Autres bizarreries, la petite 9400 exécute un programme 20% plus vite que sa sœur aînée. Et chose curieuse, la EL-9400 semble disposer d’une petite zone de mémoire de clavier : lors du déroulement d’un programme, si l’on tape quelques caractères, ceux-ci apparaissent après l’arrêt du programme. Je n’ai rien constaté de tel dans la 9600.
La EL-9400, mignonne petite machine qui rappelle dans ses dimensions et ambitions la TI-80, est si limitée qu’on prend plaisir à redécouvrir la confortable et puissante EL-9600, machine à la carrière trop discrète, malgré son excellent dispositif tactile novateur.
La carte électronique de la EL-9600

SHARP, flamboyant constructeur des années 70 et 80 reste présent sur le marché des calculatrices notamment graphiques, avec des modèles parfois originaux. On pense à la EL-9600 et son écran tactile, mais aussi à la EL-9900 munie d’un clavier réversible.
En comparaison de la EL-9600 dont elle est une simple évolution sur le plan des fonctionnalités, la 9900 réserve deux belles surprises : La première est visible à la première pression sur la touche ON : un afficheur généreux, contrasté, doux, sans reflet.
Deuxième surprise : une belle vitesse d’exécution, avec un tracé de courbes plein de tonus. La vitesse me semble comparable à celle de la sous-famille des TI-83 Silver Edition.
La 9900 est une machine moderne, simple et rassurante à utiliser, dotée de 48 Ko de mémoire. Le langage de programmation intègre maintenant différents contrôles de boucles. Aucune fonction de traitement de chaînes de caractères n’est disponible en revanche, c’est dommage.
Examinons le dispositif de clavier réversible. Certains le trouveront intéressant, d’autres y verront une piste d’innovation abandonnée, au pire un artifice de marketing. Une face ne donne accès qu’à l’essentiel des fonctions, l’autre est enrichie. La première se destine aux débutants ou simples utilisateurs de programmes créés par d’autres, la seconde conviendra aux utilisateurs exigeants. Le dispositif agit directement sur le contenu des menus affichés à l’écran. En revanche le catalogue général des fonctions comporte le même nombre d’entrées d’un côté ou de l’autre. Il est à noter que ce catalogue général ne liste aucune fonction liée à la programmation. Comme évoqué ci-dessus, en mode clavier simple, il ne sera pas possible de programmer ou éditer, on pourra juste exécuter le programme.
Sur le plan mécanique la conception est bonne et le clavier se fixe facilement.
Deux petits reproches : La 9900 est exigeante sur le niveau de fraîcheur des piles. Et exit l’écran de la 9600, fin de l’expérience. Le clavier réversible en sera une autre, pour peu de temps.
Depuis 2004, deux évolutions ont vu le jour. Une minime, la EL-9900G SII vers 2012 et mieux adaptée à l’utilisation scolaire, et la EL-9950G en 2015, sorte de 9900G SII sans clavier réversible, sans écran tactile, et revêtue d’un habillage blanc nacré. Il est dommage que l’épaisseur n’ait pas été mieux traitée dans cet élan.
La EL-9900 présente une caractéristique très discrète et partagée avec certains modèles de marque Texas-Instrument : la fonction factorielle agit autant sur les entiers que sur les demi-entiers.
En conclusion, une machine très agréable, puissante, rapide, et munie d’un langage de programmation bien naturel et relativement complet.
Les deux faces du clavier :
La carte de la EL-9900
La genèse de cette Hewlett-Packard : Fin des années 90, Hewlett-Packard semble s’être détourné du marché des calculatrices, au désespoir des utilisateurs émerveillés trois décennies durant par ce constructeur hors-normes.
Depuis quelques années, l’offre s’était figée. La prestigieuse et très coûteuse HP-48SX de 1989 s’était vue complétée par la S, puis remplacée par les G, G+, et GX qui en étaient de simples évolutions. Puis un dernier sursaut en 1995 avec une HP-38G en demi-teinte, puis plus rien pendant une éternité.
Et voilà qu’un jour, alors qu’on n’y croyait plus, une bonne nouvelle est annoncée. Je ne tarde pas à découvrir la toute nouvelle HP-49G à travers un reportage complet du magazine PC-Palmtops, supplément du mensuel PC-Team. J’y vois un objet magnifique d’un bleu acier, évoquant de façon subliminale l’univers de l’iMac, appareil alors très tendance. On nous parle d’une machine toute puissante, à l’affichage contrasté, d’une grande rapidité, dotée d’une mémoire flash, d’un choix de polices, d’un mode pas à pas, de manipulations secrètes activant des fonctions inédites, et même d’un éditeur de polices. Enfin, HP s’est réveillé.
Je la rencontre assez vite dans les rayons des marchands, mais je ne suis pas encore prêt pour l’achat. Le prix est pourtant doux (1500 Francs pour un haut de gamme si puissant, c’est inespéré). Je me déciderai finalement en avril 2002. A cette date, elle est devenue introuvable, même à Paris, et je n’ai pas encore Internet.
Mais il me la faut absolument et je la trouve dans un magasin DARTY pas tout proche. C’est un « modèle expo », plus le choix … mais on m’affirme qu’il n’a pas été manipulé, ni touché etc. Je signe un chèque de 1246 Francs et rentre chez moi impatient de découvrir la machine.
Mais tout ne sera que déceptions. Au déballage d’abord, je décèle quantité de rayures sur l’écran de mon modèle expo, ce qui trahit un afficheur vulnérable, par ailleurs sujet aux reflets. Autre déconvenue immédiate : le contraste est moyen, en deçà des HP-38G ou encore CASIO Graph 100. Et pourquoi une police 7 X 5 pixels si commune, au lieu des belles 9 X 5 des 48. J’ai le choix de deux autres polices mais elles sont plus petites encore. Je suis déçu, même s’il est vrai qu’en pratique le langage RPL s’accommodera mieux des polices les plus petites.
Et quelle lenteur à l’usage. Les écrans se succèdent avec la pénible inertie des 48 que j’espérais éradiquée, avec une tendance à se figer de longs instants, le temps que la 49 remette, un peu trop souvent, de l’ordre dans ses pensées. Le clavier est devenu dur, la touche [ ‘ ] pourtant bien utilisée en RPL est maintenant en fonction seconde, le port infrarouge a purement et simplement disparu, le manuel de base est bien mince.
Pourtant quelque chose me pousse à lui pardonner ces défauts. Son esthétique sublime peut-être, son statut éphémère de nouvelle bombe HP. J’ai tenté à plusieurs reprises de la réapprivoiser et à chaque fois elle a regagné son tiroir. Il m’est aussi parfois arrivé de craquer en croisant sur internet des modèles présentés neufs. Ces machines avaient toujours l’écran rayé, le contraste moyen et parfois une large auréole irisée dans la zone supérieure (*).
Mais Hewlett-Packard devenu HP s’apprête à corriger ces erreurs de conception avec le modèle HP-49G PLUS qui sortira en 2003. Écran magnifique, meilleur clavier, retour du port IR, réelle vélocité. La GPlus restera perfectible au niveau de son clavier qui ne retrouvera le toucher maison légendaire que dans la dernière incarnation de cette série, la HP-50G.
L’aventure n’est pas terminée, puisque actuellement, c’est la HP PRIME, représentante d’une nouvelle dynastie, qui culmine.
Je possède trois HP-49G. En cette année 2024, une des trois est devenue défectueuse, avec les touches de la colonne de droite qui ne produisent plus d’action. Par ailleurs, une fragilité partagée par 2 machines est apparue depuis plusieurs années dans le logement des piles, avec les contacts métalliques qui se décollent de leur support en mousse et se promènent librement voire tombent au sol à l’ouverture de la trappe. La mise en place des piles dans ce logement peu pratique hérité des HP-48 n’en est que plus acrobatique encore.
Dans 20 ans, quand nos enfants s’intéresseront aux calculatrices du passé, la belle HP-49G bleue acier de l’an 2000 sera peut-être convoitée, qui sait …
(*) A l’extrême limite, ces points peuvent être résolus radicalement par la dépose de la façade plastique protectrice de l’afficheur. A l’aide d’une solide ventouse, il sera possible de décoller cette fenêtre pour retrouver un écran enfin mieux contrasté, sans rayure ni reflets ni irisation. Il restera à ôter les traces de colle résiduelles. Agrément assuré mais traitement à réserver à votre vieille HP-49, car un inévitable préjudice esthétique subsistera.

Ci-dessous, la carte électronique de la HP-49G
Etrange calculatrice en provenance directe de l’Empire du Milieu, la Sanshi s’est inspirée de l’univers Sharp de toute évidence. En témoignent les légendes TAB, F-E, COMP, le jaune de la touche 2nd …
L’afficheur est inédit. De très beaux digits, des indicateurs rassemblés sur la gauche, un signe MOINS surbaissé, le point décimal aussi …
Les dimensions sont exactement celles de la SHARP EL-556, et l’habillage est là aussi métallique. Mais plutôt en fer blanc, réfléchissant, surtout au dos, ce qui fait assez toc.
Les légendes de touches n’ont rien de mystérieux. Et plutôt peu de fonctions pour une machine d’aujourd’hui. Question rapidité de calcul et précision, c’est très moyen. Une consolation, le prix : j’ai payé cette machine neuve 0,01 dollar !

La TEXET 2001 est un clone de la fameuse TI-30, mais la qualité ici est vraiment légère, tout comme la sensation de poids.
Les plastiques sont tristes, l’ensemble couine, les touches du clavier sont dures et peu réactives … Bref je n’aime pas trop cette machine qui a failli partir à la poubelle. C’est alors que j’y ai vu un détail peu ordinaire.
Comme dit plus haut, l’examen du clavier montre nettement que la TEXET prend pour base la TI-30 de Texas-Instruments. Pourtant, regardons bien, à la quatrième rangée, deuxième colonne, entre PI et Parenthèse (.
Nous voyons une touche Factorielle, que je défie de trouver sur le modèle de référence. Il est vrai que les TI de cette époque faisaient l’impasse sur la touche factorielle, introuvable sur TI-30 TI-57 TI-58 TI-59. Et pourtant la fonction est implémentée sur le clone TEXET. Mais alors quelle est la fonction de la TI-30 non retrouvée sur la TEXET ? Le pourcentage, non disponible ici.
Jouons sur les mots : cette machine n’est pas une calculatrice, c’est une calculette !
Et d’abord, d’où vient-il ce mot calculette, apparu un beau jour et prenant inexorablement la place du vocable initial calculatrice ?
Pour tenter de trouver une explication, transportons-nous au début des années 70. Les premières calculatrices de poche apparaissent. Elles sont imposantes, épaisses. Leur prix est élevé. La puissance de calcul est fabuleuse en regard du simple papier et son crayon. Et le maniement semblera mystérieux aux profanes quelques mois durant.
Puis à partir de 1976, les prix fondent, les dimensions aussi, l’objet devient accessible et familier à tous. Après sa découverte et l’émerveillement de pouvoir tutoyer l’immense univers des nombres, chacun va réaliser que les besoins en calculs de la vie courante sont finalement plus faibles qu’escomptés : la consommation d’essence de la voiture, les courses au supermarché (pour autant qu’on puisse tenir la machine en mains tout en remplissant le chariot), la tenue du budget familial, les impôts, le compte bancaire.
Et une constatation pas anodine : la calculatrice n’est pas un outil totalement fiable. Non qu’elle commette des erreurs de calculs, les résultats seront toujours exprimés avec de nombreuses décimales rigoureusement justes. Mais c’est la phase d’entrée des nombres qui pose un vrai problème. Les yeux de l’utilisateur, ses doigts sont imparfaits. Comment être sûr, quand on lit un résultat, qu’on a bien tapé les bons chiffres ? Ils ont disparu au profit du résultat. A quoi sert un outil de calcul infaillible, quand on sait que les doigts ne le sont pas ?
Les calculatrices de poche n’entreront jamais sérieusement dans l’univers professionnel. Le comptable, le commerçant aura besoin de preuves de saisie, donc de listings d’impression, ou bandes de frappe permettant la relecture, le contrôle.
Une simple calculatrice sans périphérique d’impression n’est pas complètement digne de confiance en toute situation, a fortiori quand le calcul demande la frappe de nombreuses valeurs successives.
Après quelques temps, l’objet calculatrice s’est démystifié. Son pouvoir s’est fané. La calculatrice traîne sur le coin du bureau, on se la passe sans grand ménagement, juste pour vérifier un calcul, ou se donner un ordre d’idée. La belle innovation d’antan n’a pas tenu ses promesses, la calculatrice est devenue une calculette.
L’impressionnante et très commerciale OFFICE 12 illustre cette interprétation personnelle. Elle possède en effet deux puissantes fonctions de traitement des opérations de masse, auxquelles donnent accès les commutateurs ∑ et ADD. Le premier permet l’accumulation de valeurs en mémoire. Le second est précieux dans la saisie « en rafale » de nombreux documents comportant des décimales (chèques par ex.) en affranchissant l’utilisateur de la frappe du point décimal. Mais où sont les traces des calculs en fin de traitement ? La OFFICE 12 ne possède aucun organe d’impression, et ses 2 fonctions vouées au traitement de masse paraissent bien dérisoires. Quel professionnel les utilisera ? A moins de retaper une seconde fois pour vérifier, ou une troisième.
Cette belle OFFICE 12 me semble pour cette raison ne receler aucune utilité solide. C’est une calculatrice à qui on ne confiera pas un travail rigoureux, c’est une simple calculette.
Cette machine pourrait bien dater des années 80. Son afficheur à chiffres verts est de grande qualité, avec des chiffres qui surgissent en douceur de l’obscurité. Cela rappelle les cristaux liquides, sauf qu’ici les chiffres sont verts, doux et lumineux.
Et pour épuiser le thème du glissement sémantique de la calculatrice vers la calculette, je crois constater, depuis le passage du Franc à l’Euro, une sorte de résignation à l’approximation. Depuis l’Euro, il n’a plus été possible à quiconque de convertir de tête précisément le prix des marchandises familières, comme le firent pendant si longtemps nos parents et grands-parents avec les Francs anciens et nouveaux. Et on s’y est vite habitué. Ce qui semblait une vraie difficulté (la division par 6.55957) a finalement amené à substituer à la notion d’exactitude celle du simple ordre d’idée : diviser par 6, diviser du mieux qu’on peut par 7 puis regarder à peu près au milieu …
Pour revenir une dernière fois sur le mot calculette, il fut popularisé en fin des années 70 et début des 80 par le magazine scientifique « Science et Vie » et sa rubrique La calculette de l’astronome. On y trouvait à chaque numéro un programme élaboré pour les Texas Instruments 57, 58, 59 et Hewlett-Packard 33, 34, peut-être d’autres. Le terme n’apparaissait pas réducteur, il semble plutôt désigner ici le parfait outil de l’astronome en herbe.
Cette très intéressante HP-39GII sortie en 2012 annonçait la HP Prime, sortie l’année suivante et qui l’a quasiment totalement éclipsée.
Le nom de 39GII ne cache pas sa filiation avec l’originelle HP-38G de 1995, machine lente au langage de programmation confus et peu documenté. La 38G, première machine de HP à logique exclusivement algébrique, avait été suivie des 39G, 40G, et plus récemment des 39 GS et 40GS. Les plus récentes évolutions avaient abandonné le processeur Saturn pour une technologie ARM procurant une vitesse de calcul décuplée.
Quelle évolution nous apporte la 39GII ? Un écran hautement défini (256 X 127 points) en premier lieu. Quoique sombre sous faible éclairage, sa finesse permet l’affichage de détails inaccessibles aux TI-89, HP-50G ou CASIO Classpad 300. Mais il est vrai que d’autres écrans HD ont vu le jour récemment, avec les Ti N’SPIRE, puis leur version couleur CX, couleur également pour les CASIO Prizm, Ti-83CE, mais pas pour la 39GII, qui demeure en niveaux de gris, sans rétro éclairage.
La révolution, c’est aussi une vitesse de calcul inédite. La HP-39GII pulvérise les chronos, notamment ceux de la Ti N’SPIRE longtemps référence sur ce point. Seule la Prime fera mieux encore.
Ce n’est pas tout. La 39GII possède un nouveau langage de programmation. Plus que le langage lui-même, hérité des 38G, c’est la décision de le pérenniser en l’enrichissant qui constitue l’innovation. La nouvelle Prime sera d’ailleurs programmable exclusivement sous ce langage. La page du RPL, et ses HP 48, 49 et 50 se voit quant à elle refermée.
La HP-39GII est une graphique puissante. Pas autant que la Prime ou la HP-50G car elle revendique l’entrée de gamme graphique. Elle ne dispose pas de fonctions de calcul formel. Le catalogue mathématique est cependant très riche, avec une aide (fonction Help) en français précieuse.
L’alimentation de la machine constitue un point particulier. Alors que d’autres ont choisi la batterie rechargeable pour nourrir leurs machines modernes à écran couleur rétro éclairé, ici seules 4 piles AAA suffisent. Et encore, avec seulement 3 piles la machine accepte de fonctionner. Et même avec 2 ou 1 ! La 39GII est capable de moduler ses efforts (et donc sa vitesse) en fonction de l’énergie disponible. C’est unique.
La ligne de la machine est désormais connue. On l’a rencontrée dans les financières HP-20B et 30B, et aussi dans la Smartcalc 300S. Les courbes, la couleur blanche font de la 39GII une belle machine, peut-être un peu épaisse (30 mm).
Le clavier a un toucher un peu déroutant – décevant ? – qui produit des petit clics assez peu mélodieux. Sa fiabilité ne semble pas en cause.
Aujourd’hui, le haut de gamme HP Prime a pignon sur rue et a fait oublier au plus grand nombre les caractéristiques vraiment originales de la HP-39GII. Le constructeur ayant arrêté très tôt la publication de mises à jour, la 38GII garde la réputation de présenter des bogues de jeunesse jamais corrigés.
La LEXIBOOK GC2000, produite en 2003 a longtemps hanté les rayons des hypermarchés, notamment au moment des rentrées des classes. Elle sera plus tard remplacée par la GC2200 qu’on voit encore parfois, bien que techniquement identique à la 2000 (dans sa version programmable).
Calculatrice « budget », la GC2000 se veut une machine pas chère, à l’aspect un peu brut, et aux légendes de touches qui nous transportent 20 ans en arrière.
La GC2000 évoque au premier coup d’œil l’univers des CASIO graphiques de première génération, peut-être à tort (mais n’anticipons pas). Quand on retourne le blister, les fonctionnalités proposées apparaissent effectivement dépassées : programmable, mais à raison de 1110 pas seulement, répartis en 10 zones ne pouvant dépasser chacune 111 pas, on est très vite contraint de procéder par rebonds d’une zone vers la suivante.
Mise à part cette restriction fort gênante, les instructions sont celles de la CASIO-7000G de 1986. Et encore, point ici de possibilité de placer les instructions sur des lignes différentes. Elles s’écrivent l’une à la suite de l’autre, séparées par des deux-points, donnant au texte du programme l’air d’un gros pâté peu lisible. Les fonctions de calcul apparaissent tout juste suffisantes en regard de la production actuelle.
La GC2000 est pourtant une machine originale, contrairement aux apparences. On le voit dès l’appui sur la touche ON. Des pavés de menus d’aspect inconnu sont proposés. On choisit le mode COMP pour démarrer les calculs et l’affichage a alors un drôle d’air, ceci en raison d’une police à 6 X 7 points, quand la règle est de 5 X 7, voire 5 X 9. Cette police montre des caractères à la physionomie originale.
L’écran est par ailleurs sans défaut : bien contrasté et défini. Autre caractéristique que l’on remarque vite : une grande rapidité d’exécution. Si cette machine de 2003 a été depuis rattrapée par les machines concurrentes de nouvelle génération, elle était à son époque une véritable fusée. Rien dans la documentation ne fait état de ces performances que l’utilisateur ébahi découvrait par lui-même.
Autre bonne surprise, moins visible mais bien réelle : une excellente précision de calcul due à 16 chiffres internes (sur 10 affichés).
La présence d’une électronique spécifique est aussi mise en évidence par une capacité de calcul bizarrement limitée à <1E99, quand la majorité des machines atteignent au minimum <1E100. Autrement dit, le plus grand nombre manipulable est 9.999999999 E98. Un message d’erreur s’affiche pour 1 E99.
Machine agréable, disposant d’un afficheur généreux et d’un processeur rapide, il manque à la GC2000 les touches de fonctions F1 à F6, implantées sur la plupart des calculatrices graphiques depuis bon nombre d’années. Ici, cette absence est palliée par des invites à converser au moyen du pavé numérique, c’est fastidieux et peu naturel.
Dernier bémol, le clavier de la GC2000 est imprécis et peu agréable. La disposition des touches est en revanche bien étudiée, avec les fonctions souvent utilisées très accessibles (touches Graph, Range, G-T, Trace …) mais pas de touche X dédiée (il faut aller chercher le X alphabétique, comme sur l’ancienne CASIO FX-7000G de 1986).
Et un atout supplémentaire, la légèreté, la Lexibook GC2000 pèse le poids plume de 150 grammes, avec ses deux piles AAA + CR2032 X 1.
En conclusion la LEXIBOOK est une calculatrice étrange, limitée et d’un autre âge sur bien des points, mais moderne sur d’autres. Elle tient ses promesses et réserve de belles surprises qui rendent définitivement ce modèle à vocation économique très sympathique.
La puissante calculatrice graphique HP-50G est longtemps demeurée le fer de lance de HP. L’arrivée de la HP-PRIME, résolument différente, n’a pas complètement déclassé cette puissante machine très appréciée.
La HP50G est une calculatrice extrêmement affûtée. Quels sont ses atouts ? une mémoire vaste, un processeur rapide (même si la HP-Prime la laisse désormais sur place), un afficheur généreux et contrasté, un excellent clavier, et les fonctions jusqu’alors les plus nombreuses jamais implémentées sur une machine. N’oublions pas le puissant langage RPL symbole de toute cette famille de calculatrices graphiques HP depuis la HP-48SX.
On peut ajouter une parfaite connectique, des capacités de programmation énormes, et l’héritage logiciel de toute une génération de machines depuis la HP-48SX de 1990.
On présente généralement la 50 comme la version « définitive » et corrigée de la HP-49G-PLUS. On reproche souvent à cette dernière un clavier de qualité moyenne. Par expérience, je peux témoigner que ma 49Gplus (exemplaire probablement tardif) possède un clavier au toucher proche de celui de la 50, quoique que plus bruyant cependant. La vitesse de calcul des deux machines est identique. La 50G exige par contre 4 piles AAA, contre 3 pour la 49GPlus.
La HP50G reprend en série la librairie de programmes de base héritée des HP-48G.
La ligne de cette calculatrice est représentative de Lexibook : un design ultramoderne, des touches rondes, un anneau porte-clés, une couleur vive.
Pourtant les fonctionnalités sont classiques, voire archaïques car il s’agit probablement là d’un des nombreux clones de CASIO graphiques de la première époque (fin des années 80).
La Lexibook possède par ailleurs un module de tracé graphique. Mais cependant minuscule, en particulier rapporté au nombre des pixels, de taille plutôt grossière.
Ce qui n’empêche pas cette calculatrice d’être agréable à manipuler. Les fonctions sont très nombreuses, la programmation, à l’ancienne, est complète et n’appelle pas de remarques.
Il existe cependant un point sur lequel la Lexibook révèle une supériorité inégalée : la précision. Elle calcule avec une très grande quantité de chiffres internes (+ de 70 ?) et semble allergique à toute idée d’approximation. Ainsi, c’est la seule machine passée entre mes mains qui retourne curieusement un résultat exact au test Forensics. Même la Canon F-720i, précise à 20 chiffres, ne fait pas aussi bien.
Pourtant, comme cette dernière, la Lexibook semble travailler en mode binaire pur et non en décimal codé binaire, comme il est de coutume dans le monde des calculatrices. Pour preuve, Pi se voit restitué en interne en 78 chiffres, dont les 54 derniers sont bel et bien faux et les 24 premiers justes. Si ce long ruban de chiffres fantaisistes n’est pas propre à donner confiance, qu’on se rassure en nous représentant une calculatrice habituelle de 10 chiffres montrer Pi avec les 10 premiers justes et les 68 derniers, et même plus, constitués de zéros arbitraires et tout aussi faux !
Mes remerciements à kweekySANDVIK COROMANT est un familier des calculateurs spécialisés dans le domaine des outils tranchants.
C’est le cas de celle-ci, qui met à la disposition des utilisateurs une solide bibliothèque de programmes.
Cette petite calculatrice dispose aussi d’un mode de calcul « normal« , très agréable à utiliser. On y découvre les fonctions trigonométriques, la constante PI, les puissances, et quelques conversions d’unités. Pas de notation en exposant de 10 cependant.
Calculatrice peu ordinaire, dotée d’un afficheur peu commun : Une dalle graphique dessinant des digits en 12X7 points ! Les fonctions appelées sont clairement affichées sur l’écran lors du calcul.
Bonne rapidité, très bonne précision, il est juste dommage que le toucher du clavier soit dur et peu précis.
Cette machine toute bleue constitue l’entrée de gamme graphique chez CASIO, juste avant la Graph 35+.
Elle reprend nombre de caractéristiques de celle-ci, dont la rapidité et l’excellente précision.
L’afficheur est plus petit ce qui est dommage mais le contraste reste très agréable. Et là aussi, parmi les fonctionnalités de programmation, on retrouve la gestion des chaînes de caractères.
Une belle machine au maniement agréable, mais pas autant selon moi que la 35+ plus généreuse.
Plusieurs articles ici évoquent une classe de calculatrices qui furent répandues dans les années 70 : les semi-scientifiques.
Ces machines s’intercalaient entre la calculette 4 opérations de base et la calculatrice scientifique dotée au moins de fonctions de trigonométrie et des logarithmes.
Les fonctions communes aux semi-scientifiques : la racine carrée bien sûr, l’élévation au carré, l’inverse, PI, parfois les parenthèses, l’échange des registres X-Y, le changement de signe …
Si on en croit la mention apposée sur sa boîte, la CASIO FX-Junior serait une calculette destinée aux écoliers de classes de CM2. Je propose de regarder aussi la Junior comme la digne représentante des vaillantes semi-scientifiques d’antan.
Car la FX-Junior est bien une machine extrêmement pratique pour un usage quotidien, et pas seulement celui d’un écolier. Légère, minuscule et bien plus puissante qu’une calculette 4 opérations.
Outre les fonctions énumérées plus haut, la Junior traite les Puissances, la division euclidienne, les fractions, et elle dispose même de 2 touches programmables, permettant l’enregistrement et l’exécution à la demande d’une séquence de touches.
Et non contente d’offrir le confort d’un afficheur à 10 positions, la notation avec exposant est gérée. La FX-junior est bien une calculatrice à avoir toujours sur soi !
Plus bas, la grande sœur de la Junior, la FX-220, sous le nom ici de SCIENTIFIC 08, dénomination du magasin AUCHAN. Sous un aspect identique à la Junior, débarrassée de la discutable couleur vert grenouille, la FX-220 est une scientifique complète et minuscule, sans rien de très pittoresque, exceptée la belle précision due à ses 15 chiffres internes.
Une calculatrice CASIO scientifique à 12 chiffres, ce n’est vraiment pas courant.
La CASIO FX-992S est une machine jolie, regorgeant de fonctions scientifiques – C’est en fait une 991S à 12 chiffres – mais pourvue d’un système d’entrée des données, appelé VPAM, peu convaincant de mon point de vue, en raison de son caractère hybride. Le VPAM se rapproche du maniement d’une machine graphique, avec des réactions qui rappellent une calculatrice classique à calcul en chaîne.
L’idée est de permettre à l’utilisateur de taper une proposition comme on la lirait sur le papier. L’ennui, c’est que les fonctions se notent par convention soit devant, soit derrière la valeur. Ainsi, les symboles d’élévation au carré, de factorielle, d’inverse sont derrière, ceux de racine carrée, de sinus, de logarithme sont devant. Celles derrière lancent le calcul à la pression, celles devant, ne pouvant deviner la taille du nombre à entrer, ont besoin d’un ÉGAL final. Cela complique et demande une bonne habitude pour taper sans s’agacer. Les concurrents tentés par le mode « naturel » n’ont pas fait mieux.
A noter que la CASIO rappelle de façon alphanumérique, en haut à gauche de l’afficheur, le nom de la dernière fonction sollicitée et seulement celle-ci. Si l’on tape une proposition plus longue, elle ne sera pas visualisée dans son intégralité et se limitera à la dernière touche tapée. Le résultat final sera pourtant celui de l’exécution de la proposition demandée. Concrètement, si je tape √√√65536, le seul dernier √ tapé sera affiché, le résultat correct 4 sera affiché après ÉGAL.
Le CASIO FX-992S est une très bonne machine, précise (14 chiffres de précision interne), puissante (statistiques à deux variables, régression linéaire, mode complexe, travail sur les bases de numération, très gros catalogue de constantes physiques). Quant à son mode d’alimentation, il est constitué d’une cellule solaire couplé à une pile interne, pour une longévité « éternelle ».
Il a existé plusieurs évolutions de 992, qui furent à très peu de choses près des 991 à 12 chiffres.

Une CASIO actuelle sans la moindre vocation scolaire, voilà qui est original.
Qu’a-t-elle de spécial cette 5800 ? Contrairement aux apparences, elle ne dispose d’aucune fonction de tracé graphique. Son couvercle intégré la destine à la poche d’une veste. Mais de quel professionnel ? Pas un financier, plutôt un ingénieur …
La CASIO FX-5800P est une scientifique pointue, intégrant une large bibliothèque de formules physiques interactives, avec affichage naturel des formules. Elle offre aussi le calcul sur les bases de numération, les nombres complexes.
La programmation est un point fort de cette calculatrice. 28 Ko de mémoire pour y loger des programmes écrits dans la pure tradition du langage Casio, né en 1985 avec la FX-4000P. Pas de gestion de chaînes de caractères, c’est dommage, mais des structures de boucles inusitées sur l’aînée 4000P.
Très élégante calculatrice dans son design général, l’afficheur est en revanche peu défini, les pixels assez grossiers. On peut aussi mentionner la qualité de construction dont semble avoir bénéficié ce modèle, notamment le clavier à l’excellent toucher. Et un appétit d’oiseau : une seule pile AAA pour animer la bête !
Conclusion : design réussi, vocation professionnelle, usage scientifique, programmable de grande capacité, afficheur généreux, performances banales, prix élevé. Une CASIO pas ordinaire.
Les HP d’aujourdhui ressemblent parfois à cette SmartCalc ou à la HP-30B ou encore HP-20B voire en en plus gros HP-39GII
Cette esthétique nouvelle ne se laisse pas photographier facilement, l’œil ne sait pas trop comment interpréter les courbes sur les images.
La SmartCalc est un scientifique de 47 touches. Le plastique très dur qui la recouvre lui donne rigidité et homogénéité.
Contrairement à la 20B, machine rapide et novatrice, la 300S est conventionnelle : capacité maximum en calcul de <1E100, 10 chiffres (13 en interne), 6 mémoires quand même.
Calculatrice solaire, écran de type entrée-sortie entièrement en matrice de points, les fonctions correspondent au minimum attendu aujourd’hui sur ce segment.

Les calculatrices programmables munies d’une alimentation solaire sont rares.
On peut en conclure que la technologie solaire n’est implantée que sur les machines à sollicitation légère et ponctuelle. Les programmables, et surtout les calculatrices graphiques en sont généralement dépourvues.
Les cellules ont pourtant fait des progrès depuis leur apparition. Elles savent maintenant se contenter d’une surface réduite, comme c’est le cas ici, avec un dispositif solaire complété par une pile bouton de type LR44.
La CASIO FX-50+ est donc programmable. La capacité de 680 octets n’est pas énorme, en regard du gigaoctet tous azimuts de notre époque, mais pas négligeable du tout. D’autant que la mémoire, divisée en 4 zones indépendantes permet d’héberger quatre programmes différents.
Les fonctionnalités de programmation sont les grands classiques d’aujourd’hui : des boucles, mais pas de gestion des caractères (le Basic est loin). L’alphabet disponible se limite à une dizaine de caractères, ce qui prive de la possibilité d’insérer des messages toujours utiles d’entrée et de sortie.
Doit-on regretter l’absence des puissantes programmables d’antan ? les Casio FX-602P, les HP-42S … A moins que la programmabilité des calculatrices ait évolué et mûri au cours du temps. Ainsi l’ancienne TI-59 était pensée comme un véritable ordinateur individuel. Le manuel présentait de façon dogmatique les sauts conditionnels, les sous-programmes, l’adressage indirect, les indicateurs binaires.
A cette époque l’informatique familiale prenait forme et les ordinateurs faisaient encore route commune avec les calculatrices. Le point culminant fut l’avènement du Basic, langage commun aux machines de tables et de poche. Puis les calculatrices (du moins de classe moyenne) s’éloignèrent progressivement de la sphère purement informatique.
Aujourd’hui, une calculatrice comme la Casio FX-50+ (ou encore la Sharp EL-5250) dispose d’un module de programmation dont l’objet est plus l’aide à la résolution de problèmes répétitifs simples – voire la pédagogie ? – que d’empiéter sur le terrain des ordinateurs. Ce qui n’empêche pas de grosses calculatrices graphiques de proposer encore des langages très puissants (HP-50G, TI 89, HP Prime … ).
Il est à noter que la toute première génération des TI nSpire a montré, à tort ou à raison, une volonté de penser la programmation autrement, voire de la supprimer purement et simplement (ce fut le cas dans les tout premiers prototypes de nSpire, les suivants ayant par la suite intégré un module de programmation.
Recentrons-nous sur la CASIO FX-50+, scientifique complète comme on les aime en 2010. Elle dispose de vastes bibliothèques de constantes et d’équations pré-programmées faciles à mettre en oeuvre. L’afficheur est généreux et bien contrasté. Il est de type Entrée/Sortie, avec une belle ligne supérieure très lisible.
Un petit reproche : on ne peut mettre en marche par la touche AC. Il faut aller chercher le ON tout en haut à droite. Pourtant le OFF est bien sur AC, alors pourquoi pas le ON ? On l’aura deviné : rien de grave.

Une version EL-516 de 2010.
Elle possède la fonction d’affichage naturel, qui permet le rendu du résultat tel qu’on l’écrirait sur le papier et facilite les entrées nécessitant plusieurs paramètres.
Un mode DRILL qui permet l’entrainement au calcul mental, à l’aide de devinettes de niveau réglable, du genre 24 X 18 = ?
Par ailleurs, un dispositif plus pratique qu’on le penserait tout d’abord : les 4 touches de raccourcis D1 à D4. Elles servent à mémoriser une fonction, permettant ainsi la frappe en une seule touche de fonctions normalement accessibles après plusieurs appuis. C’est pratique dans le cas d’utilisations répétitives, mais aurait pu être plus ambitieux et permettre d’accoler plusieurs fonctions.
Grande soeur de la belle HP-20B, la HP-30B est une calculatrice financière programmable moderne.
Design élégant, nombreuses possibilités financières et scientifiques, la HP-30B partage au moins deux caractéristiques avec sa petite sœur : le choix entre une logique RPN ou algébrique, avec ou sans priorités. Ainsi qu’une incroyable rapidité.
Si un tel moteur de course est moins utile pour une 20B non programmable, il en va différemment pour la HP-30B.
Ainsi, soumise à un test de rapidité, la HP-30B pulvérise tous les résultats obtenus par les autres machines du moment qui me sont passées sous la main (*). Cependant, quel dommage que les capacités de programmation soient si limitées : seulement 300 pas mémorisables. Une misère à une époque où on compte en giga-octet.
Un vrai regret, les fonctions de programmation ne sont pas gravées sur le clavier. Pour les visualiser, il faut apposer un masque en cellophane que je trouve peu pratique. Il n’y a pourtant pas tant d’ordres de programmation.
Les HP-30B et HP-20B sont pourvue d’un port de branchement par lequel il est possible d’importer un firmware de substitution. Ainsi la WP-34S, création d’une équipe d’informaticiens passionnés et inspirés, sublime la sage financière HP-30B en une calculatrice scientifique programmable de rêve, d’une puissance inégalée.
(*) ajout de 2017 : Depuis, les HP-39GII et Prime sont arrivées et font encore mieux sur ce plan.
La Prizm de Casio est la première calculatrice à écran couleur haute définition.
Casio avait déjà conçu voilà quelques années des écrans 3 couleurs pour certaines de ses machines. Initiative originale non suivie par la concurrence, et abandonnée par Casio après quelques années.
L’œil de 2010 est largement habitué aux écrans fins et colorés, ceux des GPS, des smartphones … Il était temps de tenter aussi la HD couleur pour les calculatrices. Jusqu’à présent la contrainte de portabilité, donc l’autonomie, n’encourageait pas un tel dispositif, réputé dévoreur d’énergie et peu crucial, s’agissant d’afficher des nombres ou des courbes simples.
Et à l’usage en effet, l’utilité de la couleur de la Prizm ne semble pas manifeste, même si l’agrément d’utilisation est bien présent.
En revanche la haute définition apporte un confort et une modernité incomparables. Dorénavant, les menus ne sont plus grossièrement pixelisés, de nouveaux témoins font même leur apparition.
Le tracé d’une courbe est fin et précis. Quelques minutes passées en compagnie d’une PRIZM suffisent à démoder une simple Casio Graph 35+ à écran traditionnel.
Et une bonne nouvelle, la consommation, et donc l’autonomie de la PRIZM se révèlent bien maîtrisées. Et ce malgré le rétroéclairage quasi permanent.
Les performances de vitesse et précision de calcul sont identiques à celles des toutes dernières CASIO (excepté l’affichage graphique qui se montre lent). Les fonctionnalités sont traditionnelles, la PRIZM n’est donc pas une calculatrice aussi puissante que les Ti-89 ou HP-50G. En contrepartie l’utilisateur ne sera pas déconcerté par le maniement de cette machine, au design par ailleurs novateur.
En conclusion : La Prizm me parait être une réussite : un afficheur couleur HD sublime, un design travaillé et inédit, un bon toucher de clavier, une machine simple et rassurante à utiliser.
Une page vient de se tourner et cette fois la concurrence emboîte le pas. Texas-Instruments a en effet sorti récemment une réplique, la Ti N’spire CX, avec écran HD couleur. Le progrès est moins brutal car la N’Spire bénéficiait déjà d’un écran très défini, mais pas en couleurs. Espérons que d’autres modèles vont maintenant surgir …
Ajout du 13.09.2017. Quelques années après la rédaction de cet article, la remplaçante 90+ de la Prizm vient d’arriver dans les rayons. Texas-instruments a produit entretemps la Ti-84C, remplacée elle aussi depuis par la fine Ti-83 Premium CE, tandis que HP sortait la Prime. La piste de la couleur n’a pas été abandonnée, elle est désormais dans le panier des clients !
Comme on le voit ci-dessous, l’expression « écriture naturelle » est bien à prendre ici au pied de la lettre.

Les calculatrices scientifiques CANON ne sont pas toujours faciles à trouver en France.
Celle-ci a été achetée en Finlande en 2009, dans un des grands centres commerciaux de la capitale.
La 720i est une scientifique très complète, et ultra précise (précision interne d’une vingtaine de chiffres). Nous trouvons dans la 720i un système de représentation des nombres original, pas unique cependant. Il s’agit de la représentation binaire, rencontré sur la HP-30S et quelques rares autres machines, quand l’immense majorité des calculatrices travaillent en « décimal codé binaire ». Dans ce dernier mode, chaque chiffre constitutif d’un nombre se voit individuellement codé en binaire puis recodé en décimal après calcul. Une machine purement binaire peut faire surgir des bizarreries, comme ici la valeur PI exprimée par 20 chiffres corrects puis une longue suite de chiffres faux.
Ouvrons une parenthèse hardie et demandons-nous si cette ribambelle de chiffres faux est pour autant un préjudice de calcul pour l’utilisateur ? Si la machine était capable d’effacer ces chiffres intempestifs, cela ne reviendrait-il pas à les remplacer par des zéros, qui seraient finalement tout autant faux. Peut-être trouvons-nous là une illustration des mystères du vide et du zéro, je quitte cette parenthèse hors-sujet.
Admettons bien volontiers que ces bouts de nombres bizarres, n’ayant pas vocation à apparaître cependant, font néanmoins désordre.
Enfin, une caractéristique visuelle souvent rencontrée chez le constructeur : des chiffres droits et non italiques.
Très belle machine, remplaçante de la HP-49G.
Début des années 90, HP lance les HP-48, d’abord les S puis les G. En 1995 apparaît la limitée et compliquée HP-38G. Puis plus rien pendant une éternité. A l’aube de l’an 2000, Hewlett-Packard se réveille et lance sa magnifique bombe bleue HP-49G. Malgré l’enthousiasme de la presse spécialisée, la 49 se révélera handicapée par plusieurs défauts de conception : disparition du port infrarouge, mode RPN placé en fonction secondaire, un clavier au toucher nouveau, avec touches gomme pas toujours appréciées, l’afficheur recouvert d’une épaisse fenêtre de protection vulnérable aux reflets et aux rayures, machine plutôt lente.
HP n’a pas dit son dernier mot. En 2003 la 49G + est lancée et, sous un aspect plus classique que son aînée, de livrée dorée, elle en corrige tous les défauts : la 49G+ est maintenant animée par un processeur moderne ARM émulant le processeur Nec Saturn d’origine. Elle est donc rapide. L’écran est un modèle de contraste, de douceur, sans reflets. Le port de communication infrarouge est de retour, le mode RPN est ramené au premier plan et le clavier gomme est abandonné.
Cette calculatrice est donc une bombe : scientifique surpuissante, possibilités de programmation limitées par la seule imagination, connectique, sauvegarde par carte SD, vélocité, agrément d’utilisation … Et j’oubliais le compartiment des piles, enfin rationnel, comme savent d’ailleurs le faire les concurrents depuis longtemps.
Le langage RPL est incontournable pour toutes ces machines. Puissant, très original, bâti sur une symbiose serrée avec la pile opérationnelle fleuron de HP, beaucoup l’apprécient pour sa puissance et sa souplesse. D’autres peuvent le trouver peu intuitif, peu aisé à relire et particulièrement exigeant sur le niveau de pratique de l’utilisateur. En pratique, un ordinateur muni du kit de connexion se révèlera un bon moyen pour concevoir un programme un peu lourd qu’il suffira d’injecter ensuite.
A noter que la 49G+ est déjà une ancienne. Avant l’avènement récent de la HP Prime, la calculatrice phare de la marque sera longtemps la HP-50G, machine grandement similaire à la 49+, de couleur sombre, avec un clavier cette fois de qualité ultime, un port de connexion de plus et la librairie mathématique de la HP-48G.
Vendue en France sous l’appellation Graph 35+, cette CASIO de l’époque 2010 était d’une utilisation très agréable.
A noter que CASIO renonçait enfin à la couleur verte des modèles français, du moins pour celui-ci. Une 35+ désormais couleur crème, d’où ressortait un écran superbement contrasté et sans reflet.
Tout comme la Graph 85, calculatrice rapide comme l’éclair, la 9750 II était véloce. Le langage de programmation permettait désormais le traitement, notamment le stockage, des chaînes de caractères.
Pas de calcul formel pour ce modèle de milieu de gamme. Et pas encore de mode examen, ni de mode python, mais le numéro 35 connaîtra bientôt ces évolutions.
Une machine relativement fine et légère, qu’on adopte très vite et qu’on emmene partout.
Tel un hommage rendu à la toute première calculatrice scientifique de l’histoire, HP a lancé à partir de 2007 cette belle HP-35, avec un « S » cette fois.
La HP-35S, comme son aînée est une scientifique animée par une logique de calcul postfixe. Les fonctions sont bien plus nombreuses et la programmation est disponible (une mémoire disponible de plusieurs Kilo-octets).
En 2011 sortait la CASIO PRIZM première calculatrice dotée d’un écran haute définition couleur, tel celui qu’on trouvait depuis des années sur les téléphones portables, les GPS, tandis que les calculatrices ordinaires n’avaient droit qu’aux gros pixels, voire l’écran aux trois couleurs pâles signé par Casio dans les années 90. Plus récemment, des écrans mieux définis étaient apparus : les CASIO Classpad 300, TI-89, TI nSPIRE. Mais la PRIZM apportait une palette inédite de couleurs, et une plus grande définition encore.
Un PRIZM va faire école, du moins dans le secteur du haut de gamme : Texas-Instruments va vite présenter sa TI N’SPIRE CX, puis se sera le tour du CASIO CLASSPAD II (CP-400) puis de la HP Prime, avec l’écran tactile dans ces deux derniers cas.
Pour le milieu de gamme il va falloir attendre encore un peu, nous avons toujours affaire aux pixels grossiers traditionnels. Ils ont l’avantage de consommer peu d’énergie. Et de fonctionner sur piles classiques. Car l’inconvénient des écrans HD couleur est la consommation. TEXAS-INSTRUMENTS et HP ont pallié le problème en équipant leur machine d’une batterie rechargeable, procédé économique en cas de consommation élevée (la nSPIRE épuise sa batterie en quelques jours d’utilisation régulière, or les piles ont un coût). En revanche les batteries spécifiques sont à durée de vie limitée et peuvent disparaître des catalogues, contrairement aux piles classiques qui traversent les décennies.
En marge des modèles phares ci-dessus cités, on note dès 2013 chez TEXAS-INSTRUMENTS la volonté d’étendre la technologie HD Couleur à quelques modèles de milieu de gamme. C’est le cas de la TI-84C Silver Edition. A quel public se destine-t-elle ? Son écran est réellement magnifique. Lors d’un tracé cependant, la fenêtre se voit significativement réduite. Et la vitesse de tracé est indéniablement inférieure à son homologue N&B. Mais la finesse est spectaculaire. Hors tracés, on retrouve la vitesse de calcul propre au niveau Silver Edition.
L’alimentation est logiquement confiée à une batterie rechargeable. Dommage que la TI-84C ait du coup conservé son épaisseur substantielle, car le procédé aurait permis, à l’instar des TI’NSPIRE CX et HP-PRIME, un design plus plat.
Une page est bien tournée dans le petit monde des calculatrices, après les victoires récentes sur la vitesse de calcul, ce sont les écrans qui viennent de faire le grand saut.
Il n’y a pas vraiment eu de calculatrices « de l’an 2000 », mais il fallait juste attendre un peu, celles de 2010 existent bien !
[ajout du 14 avril 2024]
La TI-84C est visiblement dotée d’une excellente batterie (ci-dessous), à la gestion parfaite. Ressortir une TI-84C qui n’a pas été utilisée depuis des mois voire plus ne pose pas de problème, la batterie ne s’est pas déchargée ou faiblement et la machine s’allume et répond toujours sans délai. Une machine décidément agréable.
Parmi les grandes questions que se pose l’humanité, en voici une bien ardue : quelles sont les différences entre une CASIO FX-4500P et une FX-4500PA ?
Outre l’année et le lieu de production, 1989 made in Japan pour la première, 1998 made in China pour la seconde, les différences sont minimes. Elles existent pourtant, bien qu’anecdotiques et principalement d’ordre esthétique.
Ainsi l’écran de la PA est entouré d’une zone de couleur beige, la zone est grise chez la P. Surtout, la PA semble enfin débarrassée du défaut de sa grande sœur : les vilaines traces d’adhérence laissées en façade par un film cellophane de protection se dégradant prématurément. Ce défaut est répandu sur les 4500P. La PA règle le problème, sa façade est nette comme il se doit.
Pour dénicher une autre différence, il faut chercher du côté des inscriptions au dos. On y lit que l’alimentation n’est pas la même, à base de piles CR2025 pour l’aînée, de CR2032 pour la cadette. Du coup l’autonomie de la P est annoncée pour 3000 heures tandis que la PA en revendique 5000, selon les manuels. L’examen du dos de la 4500PA montre une abondance de caractères japonais, suggérant l’hypothèse d’un modèle orienté vers le marché japonais.
Le mode d’alimentation semble peser sur les performances. La cadette PA à l’appétit de chameau se montrera plus lente : Soumises à un même test de vitesse, la P demandera 140 secondes, il en faudra 160 à la PA. Ces deux chiffres sont d’ailleurs plutôt mauvais, la CASIO FX-4000P de 1985 exécutant ce même test en 62 secondes.
Aucune autre différence ne se montre entre les deux modèles, en tous cas je n’en ai pas trouvé. Il aurait été intéressant de mon point de vue de faire évoluer les légendes de touches de façade, dramatiquement petites, sombres et illisibles pour un œil moyen. Et c’est qu’il y en a des légendes, la 4500 étant dotée d’un grand nombre de fonctions de toutes sortes.
La 4500 P/PA est programmable, et son originalité est d’offrir un langage de programmation spécifique, alors que tant de calculatrices CASIO contemporaines se contentent de décliner un modèle créé en 1985 pour la CASIO FX-4000P. La capacité de 1103 instructions est la même sur les deux 4500. La mémoire programme peut être allouée si besoin à des registres de stockage supplémentaires, à raison de 8 pas par registre.
La présence d’une touche « pause« , paramétrable, est une très bonne surprise. Avec la CASIO FX-602P, la 4500 est sans doute la seule CASIO à langage non basic à proposer cette fonctionnalité bien utile.
Un petit reproche sur le plan matériel : la 4500 ne semble pas pourvue d’un dispositif, mécanique ou logiciel, de réglage de contraste. Machine puissante, dotée d’une philosophie spécifique, la CASIO FX-4500P ne ressemble pas aux autres CASIO. Cette originalité contribue peut-être à son succès, cette machine se révélant recherchée sur le marché de l’occasion. Le modèle PA était d’ailleurs toujours inscrit en 2014 au catalogue de maints revendeurs professionnels.
La lecture du clavier pouvant se révéler difficile en raison de la taille des très nombreuses légendes, un grandissement est disponible ci-dessous.
Ci-dessous, une illustration de la fonction BLOCK qui visualise les valeurs binaires de 32 bits par 4 segments de 8 bits.
Une des quelques calculatrices à écran coloré fabriquées par CASIO au cours de la décennie 90.
Aujourd’hui, en pleine la révolution des écrans, avec les HD couleur ultra-modernes des CASIO PRIZM, TI N’SPIRE CX, HP PRIME, on a tendance à oublier que CASIO s’était déjà essayé à la couleur par le passé. La concurrence ne suivit pas cette piste qui ne concernera que quelques modèles puis s’éteindra.
Visible dans un prospectus de rentrée des classes 1998, la CASIO GRAPH 80 occupe alors la place éphémère du haut de gamme. Rôle peu assumé, le suffixe 80 semblant déjà se résigner à l’arrivée un an plus tard de la GRAPH 100, qui culminera au sommet très longtemps.
Cette situation rappelle le triste destin de la belle TI-86, star de la gamme Texas-Instruments, avant que la puissante TI-89 à calcul formel lui ravisse le titre et l’envoie dans l’oubli quelques mois plus tard.
Le calcul formel justement, la CASIO GRAPH 80 fut la première CASIO à le proposer. Là encore, la GRAPH 100 la détrônera avec un éventail plus complet de fonctions.
La GRAPH 80 calcule vite, elle exécute mon programme de cumul des 360 sinus en 13 secondes quand la moderne 100 en exige 16. Le système de menus est de type horizontal, tandis que la 100 développera ceux-ci de façon verticale (mais la 100 est une exception sur ce point chez CASIO).
Et les couleurs alors ? avant que la GRAPH 100 ne leur substitue définitivement un bel écran noir et blanc superbement contrasté, on profite une fois encore de cet étrange écran coloré. Les couleurs (orange, vert, bleu) sont plutôt pâles. Elles peuvent toutefois s’ajuster manuellement. L’intérêt évident est de rendre les tracés plus clairs, les différentes courbes se colorant selon le ton spécifié par l’utilisateur. Mais on sent que l’apport général de la couleur n’est pas manifeste. Pire, on aimerait parfois pouvoir revenir au N&B pour profiter de la bonne définition qu’on pressent sous ces couleurs pastel.
Cet affichage reste pourtant une vraie originalité. CASIO a osé innover, ce n’est pas la première fois, avant de renoncer, probablement face à la relative tiédeur du public, jamais vraiment emballé par le dispositif.
A noter que « Graph 80 » est le nom modernisé de « CFX-9990GT« , encore visible tout en bas de la machine. Ces deux appellations sont françaises, le nom international de la machine étant CFX-9970G. C’est tout simple.
La machine peut être connectée à un ordinateur. Et pour le reste du temps, le port de connexion dispose de son cache anti-poussière en caoutchouc.
Une petite anecdote en conclusion : mon modèle est une des dernières CASIO made in Japan !
Le profil bizarre et tourmenté de la GRAPH 80, avec sommet et base concaves ! Sans doute pas un modèle de design …Voici une machine peu connue et de conception originale.
En dépit de la richesse de son clavier, la SHARP EL-E300 n’est pas une calculatrice scientifique. Elle est plutôt dédiée au calcul des fractions et des statistiques. Elle dispose tout de même de la notation avec exposant de 10, ainsi que de la fonction d’élévation à la puissance. La période de production de cette machine peut raisonnablement se situer au début des années 90.
L’afficheur de la SHARP EL-E300 est une matrice de 15 X 72 points. Bien qu’une seule ligne soit disponible, les entrées se font à gauche, de façon symbolique, comme on écrirait sur le papier. Les réponses s’affichent à droite et sont soit au format décimal, soit au format fractions selon le mode commuté. La matrice de points est capable d’afficher des digits 5X7, mais aussi des symboles pouvant les englober ou les surplomber (symboles de racine carrée, de carré), des fractions, ou des messages d’information alphanumériques s’écrivant sur deux lignes.
Le mode statistiques est original puisque chaque donnée est conservée dans une liste de cent éléments maximum. Cette liste permet la visualisation des éléments par défilement, et peut être triée du plus petit au plus grand si besoin. Cette caractéristique se retrouve sur une autre SHARP thématique, dédiée aux statistiques, la SHARP EL-780.
Deux petites caractéristiques inhabituelles : en premier lieu, la constante de calcul automatique sur les 4 opérateurs (et l’élévation à la puissance) telle qu’on la connaît sur les machines non symboliques. En second lieu, le rappel mémoire (mémoire unique) qui se concatène à la saisie d’un nombre. Exemple : si la mémoire contient le nombre 12, en tapant 4 ; RCL ; 5 on obtient l’affichage du nombre 4125 ! plutôt insolite.
La SHARP EL-E300 est jolie, d’un dessin tout de même un peu étrange. L’épaisseur (20 mm) due en partie à la présence de deux piles de type AAA détonne un peu en regard de la finesse générale du design.
Un inconvénient partagé par d’autres SHARP de cette époque : la nappe interne qui relie le clavier à l’afficheur finit par devenir capricieuse, avec parfois des rangées de pixels qui disparaissent, ou des touches désespérément inopérantes. Il faut alors ouvrir la machine, en ôtant les 6 vis au dos et en « déclipsant » les deux parties de la coque, puis appuyer fermement avec les doigts sur les contacts recouverts par l’extrémité de la nappe afin de restaurer au mieux les contacts.
En conclusion, une calculatrice thématique, conçue pour un usage direct et pratique (pas de touches secondaires) du calcul des fractions, de la division euclidienne, des statistiques.
Je me souviens avoir vu apparaître la marque AURORA en France vers 1985. Elle existait peut-être un peu avant mais c’est surtout au milieu de la décennie qu’elle est devenue particulièrement visible. Les AURORA étaient commercialisées à prix très doux. Les modèles étaient nombreux et souvent dotés d’un design agréable.
L’AURORA AC-757 est très fine, dépourvue de piles et s’en remet entièrement à sa cellule solaire qui remplit bien son ouvrage, même sous un éclairage moyen.
Équipée de toute évidence d’une électronique reliable à SHARP, elle présente l’originalité de proposer les préfixes grecs d’ingénierie, s’arrêtant à un raisonnable giga, tandis qu’une CASIO d’aujourd’hui se doit désormais d’appeler à la rescousse Exa après qu’on soit passé par Tera et Peta. Jusqu’où ira-t-on… 🙂
Une calculatrice française ? Une vraie ??
De son nom complet Société des Accumulateurs Fixes et de Traction, la firme SAFT évoque bien le pays aux 300 fromages. Le manuel de la Radian 2 est d’ailleurs tout en français et rien qu’en français ! Ira-t-on jusqu’à lire made in France en la retournant ? Eh bien non, la SAFT Radian est logiquement faite au pays du sushi.
La SAFT Radian 2 est une machine plutôt conventionnelle. L’originalité, c’est un bien grand mot, vient de la disposition de certaines touches. Ainsi un EXP placée en haut à droite, un OFF à gauche du pavé numérique, un MOINS bien loin du PLUS …
Alors, si elle n’est pas purement française, quelle est donc la généalogie de cette étrangeté ? Difficile de répondre. L’œil exercé y voit du CITIZEN, voire du TOSHIBA (1). La touche DRG (Degrés Grades Radians) évoquerait Texas Instruments, tandis que le résultat du test Forensics (valeur médiocre) est partagé avec une CANON, une PANASONIC, une SHARP …
Les fonctionnalités sont celles d’une scientifique classique, avec fonctions statistiques. La précision interne est de 11 chiffres. Non pourvue de mémoire permanente mais sachant s’éteindre seule après quelques minutes de repos, cette Radian devait être fabriquée entre 1985 et 1988 (mais je peux me tromper …) (2)
D’un point de vue esthétique, la machine présente une façade en alu, et un pourtour d’afficheur en relief, très réussi.
(1) Identification confirmée après coup : c’est bien une Toshiba : Modèle SLC-8310
(2) Oui je me suis trompé, l’excellent site www.calculators.de date la SLC-8310 de 1982
J’ai eu la chance d’acquérir récemment un exemplaire de cette magnifique calculatrice rare, munie d’un module d’impression intégré.
Bien que scientifiques, les fonctions semblent classiques à quelques exceptions près. Cette Panasonic JE-611P pourrait-elle nous surprendre?
Sans aucun doute. La 611P est une machine fortement originale. On le sent déjà au toucher. Les touches sont affleurantes (voir photo plus bas). Elles n’offrent quasiment pas de sensation au toucher : légères, sensibles, sans le moindre déclic. Par ailleurs, fait rare, l’appui n’a aucun effet secondaire sur l’afficheur. On est en effet habitué à une réaction de l’écran lorsqu’on tape une touche. Pas ici où l’afficheur se montre découplé du clavier et ne répond qu’au résultat final. C’est un détail, mais qui déroute cependant et fait douter sur le coup de la prise en compte de la frappe.
Le clavier possède une mémoire de saisie qui permet de pallier la lenteur mécanique de l’impression. Concrètement, on frappe une suite d’ordres, et la machine, plutôt lente par ailleurs, les exécute l’un après l’autre sans en oublier aucun, même si le couplage avec l’impression est désactivé. On rencontre ce comportement avec la SHARP EL-550 et la TI-45 MSP pourvues elles aussi d’un dispositif d’impression.
L’examen des légendes montre une mystérieuse fonction : HIS.G. qui imprime des représentations graphiques d’histogrammes, fonctionnalité puissante et plutôt étonnante même si le rendu de l’impression est fort simpliste.
L’aspect de la PANASONIC JE-611P pourrait évoquer l’univers SHARP à première vue. Mais à y regarder de près, cette machine n’est l’émanation d’aucune autre, elle est unique. Cela se vérifie aussi dans les tests de calculs. La valeur retournée au test Forensics, (9,000042381), ne semble pas se retrouver sur d’autres machines.
Reste l’énigme de la période de production. Les indices sont bien minces. Le N° de série visible au dos pourrait nous en dire plus mais je ne sais malheureusement pas le décoder. Comme il commence par un 2 parions sur 1992.

Le constructeur CASIO ne s’en est jamais tenu à une formule. Il s’est toujours renouvelé, a exploré quantité de pistes, tel le premier écran trois couleurs, la calculatrice graphique, récemment l’écran couleur rétro éclairé à haute définition (PRIZM).
Témoin de ce tempérament pionnier, la CASIO FX-135, machine pourvue d’un afficheur électro-luminescent (ELD).
L’afficheur de la FX-135 semble se situer à mi-chemin entre les segments lumineux du VFD (les fameux chiffres verts des calculatrices des années 70), et les classiques cristaux liquides (LCD) avec leurs segments finement dessinés et la profusion d’indicateurs.
La FX-135 pourrait bien être la seule CASIO pourvue de cet affichage. Et peut-être même la seule calculatrice de ce type jamais produite.
Un port de connexion murale est prévu. Voilà qui nous renvoie aux modèles VFD.

On peut lire au dos une consommation de 0,25W. Pour les machines VFD, ce serait plutôt compris entre 0,4W et 1W. En termes d’économie d’énergie la 135 se situe donc juste avant le VFD mais bien après le LCD.
L’expérience ELD date-t-elle d’une époque charnière, juste avant de sauter le pas LCD, en fin des années 70 ? Avec sa panoplie de fonctions logiques dédiées aux bases de numération, sa carrosserie dans la ligne des FX-180P de 1980, elle pourrait bien avoir été produite avant 1984.
L’écran ELD du modèle photographié ci-dessus fonctionne. Cependant la sensibilité à la fraîcheur des piles rend vite les chiffres difficiles à discerner par grand jour. Par ailleurs, l’afficheur semble attaqué sur le pourtour par un mal qui rappelle « l’huile noire » (voir Sharp PC-1211), sans évolution notable cependant.
La FX-135, hormis l’afficheur, est une CASIO conventionnelle sur le plan du dessin et des fonctions, excepté les bases de numération. Elle fonctionne à l’aide de 2 simples piles AA. Le profil de la machine est cependant inhabituel, sans doute pour loger en interne l’afficheur spécifique.
Cette belle machine est une simple piste, une tentative d’innovation technologique qui n’a pas été retenue, le LCD classique se révélant la meilleure solution du moment.
* Pour aller plus loin : Le Vintage Calculators Web Museum
Ci-dessous une vue interne du dispositif ELD
Une vue de la carte électronique
Une petite analyse récréative pour finir. Sur mon modèle, acquis d’occasion, je vois que la touche INV en haut à gauche a été délibérément assombrie au moyen d’un stylo feutre noir. Cela peut être lié au stress d’un utilisateur qui joue machinalement avec son crayon. Il faut dire que cette touche ne contient à la base aucune indication. Cela peut aussi vouloir cacher quelque chose, car le tracé est régulier et isolé quand le stress des étudiants les conduit souvent à gribouiller la machine en maints endroits. Peut-être qu’une inscription malhabile y fut un jour écrite, pour conjurer son angoissante vacuité. La vilaine marque aurait ensuite été proprement recouverte au stylo feutre. Au gré des inclinaisons de la calculatrice pour tenter d’appréhender au mieux la lecture, on peut entrevoir un « X » au tracé manuel sous la couche d’encre (on le devine d’ailleurs sur la photo du haut). Ce qui peut suggérer un changement de propriétaire. Ou une remise en ordre avant une vente … On n’est pas au bout des conjectures …
Quoi qu’il en soit, j’en tire la conclusion que cette calculatrice a été utilisée alors qu’elle fut probablement très peu répandue dans le monde. Elle n’est donc pas un simple prototype, comme sa grande rareté et sa technologie singulière pourraient le faire penser.
En 1993 les HP-48G et GX prennent la relève des premières 48S et SX lancées en 90/91 et constituant une puissante réponse aux machines graphiques concurrentes.
Quoi de neuf dans cette version 2 ? Les légendes de touches et pas seulement leur couleur, le corps des machines passant quant à lui de brun clair à gris. La mémoire disponible de la GX atteint 128 Ko. Une vitesse de calcul plus élevée aussi. Et les nouvelles 48 intègrent désormais la grande bibliothèque d’équations des SX alors livrée en son temps sur carte mémoire. Pour le reste, les 48S/SX et G/GX restent des machines voisines.
Une innovation d’un autre ordre : les prix ont beaucoup fondu entre les deux versions. J’ai ainsi pu acheter ma 48G en juillet 1998 à la FNAC de Lille au prix de 890 Francs quand les 48SX précédentes culminaient à 3000.
Je me souviens avoir déballé le magnifique objet, avoir placé les 3 piles AAA, et avoir été fort dérouté. Je pensais tout nurellement avoir dans cette HP-48 une succession de la HP-42S, car, excepté le grand écran, elle en reprenait l’allure générale.
Grosse méprise. La 48 succède directement à un autre monstre sacré : la HP-28S. Ainsi, adieu aux quatre niveaux de pile, sur la 48 c’est désormais illimité. Et bienvenue à la notion d’objets, manipulés avec leurs délimiteurs spécifiques, et bien sûr au langage RPL qui habitera tel un dogme toute cette dynastie de modèles jusqu’à l’ultime HP-50G de 2006. Inutile de chercher le mode ou la touche de programmation. La HP-48 considère un programme en tant qu’objet repéré par ses propres délimiteurs (ici << et >>) et stocké sans plus de façons dans une variable nommée de la façon qu’on voudra. Immense souplesse d’autant plus que le programme se lancera sur simple sollicitation de la variable.
Déjà présent dans la HP-28, le RPL généralise la notion de RPN. Les utilisateurs aguerris aiment et ne tarissent pas d’éloges. Ils admirent l’efficacité, la puissance, l’élégance de ce langage. Les programmeurs occasionnels regretteront un manque de naturel et de lisibilité. La notation polonaise, on connait ou on s’y fait facilement mais les protocoles de boucles ou de tests, il faut bien les apprendre et s’en souvenir encore après plusieurs semaines loin de sa machine, car tout cela n’est guère intuitif. On est à des lieues ici du confort du CASIO-Basic ou du TI-Basic.
La gestion de la mémoire est aussi un point fort de cette extraordinaire machine. L’utilisateur a toute latitude pour créer et gérer ses répertoires. La 48, qui dispose aussi des choix CUSTOM et USER, est sans doute la HP la plus souple et personnalisable qui soit. La plus puissante aussi à son époque car proposant une quantité énorme de fonctions de calculs et de programmation (officiellement 2300).
Certains détails peuvent agacer, comme l’inertie de l’affichage, bien souvent en retard de quelques instants sur l’appui des touches.
Le HP-48, notamment dans ses versions tardives G et GX est un véritable monument dans l’histoire des calculatrices. Elle réalise parfaitement la synthèse des possibilités et aspirations de ses prestigieuses aînées, sans être encore une machine purement scolaire comme cela deviendra la règle juste après.
Ci-dessous, la HP-48G et son imprimante à liaison infrarouge.
Ci-dessous, côte à côte : la nouvelle « série G » et la précédente « Série S »Une des multiples versions (l’ultime ? – année 2000) de la très populaire Casio FX-180P de 1980.
Un détail peu pratique à l’usage : le grand couvercle en plastique, censé se rabattre derrière la machine lors des calculs, et qui se montre encombrant. Pour ma part j’ai vite décroché ledit couvercle en forçant légèrement au niveau de l’axe d’ancrage. Il a fini par se déboîter, ce qui n’empêche pas de le replacer à volonté.
Que dire de cette version ? Un très bel afficheur criblé de nombreux témoins LCD, une machine bien finie, agréable à utiliser.
Sur le plan technique : Pour la programmation, on dispose maintenant de 300 pas et non plus des 38 des versions antérieures. Le langage ne semble pas avoir évolué mais l’édition du programme en clair (nom des instructions défilant à l’écran) est maintenant disponible, ce qui procure enfin un vrai confort de travail.
La rapidité de calcul se situe dans une honnête moyenne, ainsi que la précision, grâce aux 10 chiffres, internes et affichés.
En conclusion : machine moderne et agréable, qui sait préserver l’esprit de l’ancêtre 180P.
Je tentais depuis 1987 de retrouver cette machine aperçue dans une grande librairie de Reims.
Le facteur vient enfin de déposer dans ma boîte aux lettres une HP-27S d’époque, made in USA, avec sa fine bordure d’afficheur blanche.
Replaçons-nous dans le milieu des années 80 : le paysage des calculatrices est dominé par les mini-computeurs, des machines pensées comme des ordinateurs de poche, programmables en basic, et de format horizontal.
Les simples calculatrices de cette époque vont copier cette dernière caractéristique et prendre un aspect plus large que haut. Ainsi naît la gamme Voyager de HP, la ligne Galaxy de Texas Instruments.
1986 voit arriver les calculatrices graphiques, qui surgissent des cendres des Pockets Computers dont la fin a commencé. Ainsi, la CASIO FX-7000G, première graphique, est de nouveau verticale, ses touches sont innombrables et de toutes les couleurs.
En cette période de mutations et tâtonnements, Hewlett-Packard lance sa gamme Pionner que je découvre par hasard. Sept ou huit calculatrices d’aspect proche, des scientifiques, des financières. Qui ne ressemblent à rien de connu. Design sobre, touches en petit nombre (37) avec légendes en partie mystérieuses : à quoi peuvent bien servir les 6 touches en accent circonflexe …
Par ailleurs quelques machines montrent une touche EGAL, fait inouï pour une Hewlett-Packard.
Qu’est-ce qu’une HP-27S ? C’est une calculatrice scientifique, dotée aussi de fonctions financières. On peut dire que la 27S est une machine hybride, voulue tant scientifique que financière, ce qui est fort rare.
La 27S a de la mémoire (plus de 6 Ko) mais elle n’est pas vraiment programmable. Tout au plus peut elle mémoriser de grandes quantités de formules assimilables à des programmes simples. Il existe des techniques permettant d’élaborer des formules aussi complexes que des programmes.
La 27S est également dotée de fonctions de date et heure, avec gestion d’alarmes.
Pour ma part la HP-27S est aussi la machine au design le plus réussi de la gamme Pionner.

L’ultime évolution de la CASIO FX-7000G de 1985 : Une énorme 8000G, rejointe par la 8500G ci-dessous deux à trois ans plus tard.
Un concept de verticalité poussé à l’extrême, une large place étant consacrée à l’accueil des commutateurs de contact et pilotage de l’impression optionnelle (par interface FA-80).
Hormis cette possibilité d’extension, les 8000 et 8500 diffèrent peu du modèle 7000. Plus de mémoire bien sûr, les 422 pas de la 7000 constituant un minimum. Donc 6566 octet pour la 8500 et « seulement » 1446 pour la 8000. On peut enfin programmer.
A souligner une fonctionnalité spécifique aux deux modèles : l’éditeur de fichier, qui permet de stocker et rappeler différentes sortes de données.
Vitesse et précision sont exactement celles de la FX-7000G d’origine.
Un mot sur la vitesse : la position du commutateur de façade de gauche influe grandement sur la vitesse de traçage des courbes à l’écran. En position HD, les points calculés sont plus nombreux, de façon à restituer une image de meilleure qualité en cas d’impression. Si aucun périphérique n’est connecté, le commutateur gagne à être placé sur N, ce qui restituera une meilleure vitesse de tracé.
Il existe deux moyens de distinguer au premier coup d’œil l’une de l’autre machine : le tour d’écran de la 8000 est blanc, celui de la 8500 est sombre. Le clavier de la 8000 est visuellement identique à celui de la l’aînée 7000, alors que les touches de la 8500 sont spécifiques, la couleur de DEL et AC notamment.
Dernières évolutions du tout premier âge des calculatrices graphiques CASIO.
Mais la FX-7700G arrive

Cette calculatrice russe de marque RODON est plus connue sous le label ELEKTRONIKA MK-71.
L’aspect est flatteur, mais dans la réalité, cette calculatrice est recouverte non de métal, mais d’un plastique terne et irrégulier.
L’immense panneau solaire est coiffé d’une vitre victime d’un jeu qui la fait bouger d’1 mm de part et d’autre.
Malgré la taille du panneau, impossible de réveiller l’affichage dans une pièce juste normalement éclairée. Il faut du grand jour. Et aussi un peu de patience, l’éveil se faisant en douceur. Et gare aux variations d’intensité lumineuse, l’Elektronika réagissant par une plongée immédiate en léthargie. J’exagère un peu, mais je trouve cette machine russe en dessous des standards habituels.
Après recherches, elle semble dater de 1986. Sa logique est algébrique, avec gestion des priorités de calcul. Sa précision est de 8 chiffres, mais tient compte d’un 9e chiffre en interne qui arrondira ou pas le 8e selon qu’il sera supérieur à 4 ou inférieur à 5.
La MK-71 est une scientifique de base sans grande originalité technique. Son aspect slave bien marqué lui confère un vrai caractère.
Pour être exact, la toute première calculatrice SHARP à capacité graphique fut la petite EL-5200 (ou 9000) arrivée fin des années 80.
Mais la première véritable graphique à grand écran fut la EL-9200, produite au début des années 90, puis suivie par la 9300.
Quelles différences pour ces machines presque jumelles :
– mémoire : 1800 pas pour la 9200, 23064 pour la 9300
– présence d’un solveur et du logo idoine sur la 9300
– présence d’un port de connexion extérieure sur la 9300
– la 9200 n’a pas de pile de sauvegarde (CR2032)
– coloris gris clair pour 9200, gris plus sombre pour 9300
– un logo « graphics » de couleur bleue sur 9200, jaune sur 9300
Pour le reste, il s’agit de machines très voisines. Les deux Sharp sont agréables à utiliser, le système d’exploitation est original et convivial. Les 5 touches supérieures d’environnement ne s’appellent pas F1, F2 … mais reçoivent une simple illustration amplement suffisante.
A l’usage ces machines semblent exigeantes sur le niveau de fraîcheur des piles : le témoin low batt s’allume tôt, et les machines refusent de démarrer dès les premiers signes d’assèchement.
Machine en forme de un couteau suisse : fonctions scientifiques, statistiques, bases de numération, conversions, 10 mémoires, 10 chiffres, programmation.
Ses capacités de programmation sont tout de même chiches avec 128 pas disponibles et les GOTO n’agissant que par sauts de 10 pas en avant ou en arrière.
Machine de la fin des années 80, fabriquée en chine, la 802P est l’équivalente verticale de la CANON F-800P, modèle plus diffusé me semble-t-il.
Si la HP-14B contemporaine de la 17B n’a pas eu de descendance, le numéro 17 fut en revanche prolifique dans le catalogue de calculatrices financières HP.
Ainsi, la HP-17BII succéda à la 17B, sous les mêmes traits mais avec des fonctions supplémentaires ainsi qu’un mode RPN optionnel. Puis vint la HP-17BII+, puis une deuxième évolution de ce dernier numéro, longtemps commercialisé, peut-être encore aujourd’hui.
Qu’était la HP-17B de 1988 ? Une calculatrice financière très performante, cachant toute sa puissance sous un dispositif de menus pilotés par 6 touches dédiées. Outre des fonctions financières pointues, complétées de fonctions mathématiques, la 17 avait une horloge intégrée et pouvait gérer des plannings de rendez-vous, avec alarmes.
Elle était aussi programmable, dans un langage relativement puissant mais peu intuitif, toujours en usage dans la HP-17BII+ actuelle. En ce temps là, seule la très coûteuse HP-19B la surpassait.
Avec la HP-27S, cette HP-17B me semble incarner tous les mystères et espoirs de cette famille PIONEER, apparue soudainement après la vague des calculatrices et pockets computers horizontaux. Des machines sobres, classiques, verticales, pourvues de 6 mystérieuses touches en forme d’accent circonflexe, et d’une touche EGAL qu’on n’attendait pas d’un constructeur qui avait érigé le RPN en dogme …
Mes remerciements à joelc
HEWLETT-PACKARD a toujours eu à son catalogue une gamme complète de calculatrices financières.
La HP-14B date de 1988. Ce modèle fait donc partie des PIONEER, une famille à ligne verticale, à l’aspect sobre et moderne.
Les PIONEER comptaient 3 machines financières : la basique et bon marché HP-10B, la très pro HP-17B programmable et le modèle intermédiaire HP-14B.
Ce dernier est probablement le moins connu. Quels sont ses points faibles et forts ?
La HP-14B n’est pas programmable, ne dispose guère de fonctions scientifiques contrairement aux 17B, et possède la touche EGAL, sacrilège pour de nombreux fans de la marque longtemps vouée corps et âme au mode de calcul « polonais » RPN.
La HP-14B possède un afficheur confortable à matrices de points de 12 chiffres et un excellent clavier. Enfin, il est possible de dénicher une pincée de fonctions scientifiques : les logarithmes naturels et leurs réciproques, ainsi que les factorielles, disponible par le menu MATH. Mais la HP-14B est avant tout une puissante calculatrice financière.
A noter que la 14B ci-dessus provient d’une édition spéciale anniversaire (la pastille ronde en façade). Il est aujourd’hui beaucoup plus courant de rencontrer cette édition spécifique que dans la livrée originale, beaucoup plus rare quoique identique hormis la présence de la pastille.

Il y eut une mode des calculatrices à double clavier à la fin des années 80.
Les HP-28C et S, ainsi que les financières HP-18C, 19B, 19BII en furent les représentantes chez Hewlett-Packard. Sharp de son côté sortit les EL-5200 et EL-9000. Il y eut aussi Canon et sûrement quelques autres.
La HP-28S était innovante, puissante et chère. Elle introduisait la notion d’objet : programmes, chaînes de caractères, expressions algébriques, unités, valeurs binaires etc. sont d’objets pouvant être identifiés à l’aide de délimiteurs spécifiques, manipulés et mémorisés comme tels.
Le langage de programmation était le tout nouveau RPL, repris plus tard sur les 48, 49 et 50G.
La HP-28S fut aussi la toute première calculatrice graphique de HP. Plus exactement cette toute première version s’appelait HP-28C.
La 28S a deux grands défauts : elle n’est connectable à aucun périphérique de sauvegarde. Heureusement sa mémoire est vaste : 32 Ko. Second défaut, d’ordre matériel: les trois piles de type LR1 appuient très fort sur la trappe, de sorte qu’un jour, celle-ci se fragilise. Ce problème est commun à presque toutes les HP de ce type. La mienne a une trappe fragilisée mais qui tient bon et fait toujours son travail.
La HP-28S se referme sur elle-même. Elle n’a donc pas besoin de housse. En utilisation, le clavier alpha peut aussi être rabattu derrière le clavier principal, la machine pouvant alors être tenue dans une main.

J’ai acheté cette excellente calculatrice à la FNAC de Lille en 1989. Cet achat fut consécutif au choc ressenti lors de la découverte de la nouvelle gamme de calculatrices, dites Pioneer de Hewlett-Packard, dans une grande librairie de Reims en 1989.
Pourquoi ce choc ? Parce qu’une page se tournait sous mes yeux, celle des Pockets Computers et des calculatrices horizontales telles les Voyager de HP et Galaxy de Texas-instruments. Ces Pioneer redevenaient verticales, dans un design sobre, très classique avec étonnamment peu de touches. Et surtout, le signe tangible que des choses changeaient : certaines avaient la touche ÉGAL. Du jamais vu sur HP. Un sacrilège quelques mois auparavant.
Des six ou sept modèles visibles ce jour là, c’est la HP-27S qui me fascine littéralement. C’est d’ailleurs elle que je viens acheter quelques mois plus tard à la FNAC de Lille. Or un modèle inconnu y est présent à ses côtés. Le présentoir le décrit comme « compatible HP-41CV« . La machine est d’ailleurs RPN comme les HP de la génération précédente et contrairement à l’ultra moderne 27S. Il s’agit de la HP-42S, le modèle le plus cher en vitrine. Je sortirai du magasin avec la HP-42S, bien décidé à dompter la notation polonaise, la 27S ce sera pour bien plus tard.
Par la suite j’ai beaucoup utilisé cette machine, tant pour mon plaisir qu’au travail. Ses possibilités et sa souplesse sont énormes. Le principe des touches de menus est puissant. La mémoire permet de stocker les valeurs dans des variables au nom explicite. Les menus personnalisés custom facilitent encore l’utilisation. L’usage du clavier ALPHA ne fait pas l’unanimité et semble couper la population des utilisateurs en deux : les adeptes et les agacés. Enfin la programmation n’a de limite que l’imagination du programmeur.
La taille mémoire est d’environ 7000 pas. Différents programmes peuvent cohabiter de façon indépendante et se lancer d’une simple touche.
Enfin la machine est fine et légère, c’est bien un modèle de poche.
Une caractéristique qui déroute au début : les deux lignes d’affichage repérées par un X: (la ligne du bas) et un Y: (la ligne supérieure) : Ainsi, sur les quatre niveaux de la pile, les deux premiers sont visualisés.
Quels sont les défauts de la HP-42S : Une rapidité moyenne, et sur les premiers modèles la fragilité du pourtour de l’afficheur.
Mais aussi l’impossibilité de connecter un périphérique de sauvegarde, contrairement à la HP-41 (optionnel). Cette limitation n’est pas forcément rédhibitoire, car la taille mémoire reste confortable et les programmes peuvent êtres isolés les uns des autres. De plus, lors d’un changement (rapide) de piles, les données restent en mémoire pendant l’opération.
La HP-42S est aujourd’hui considérée par beaucoup comme une des meilleures calculatrices jamais fabriquées. Elle reste facile à trouver d’occasion, mais il faut y mettre le prix, avoisinant les 250 € sur les marchés réguliers.
A noter que le modèle photographié ici est ma deuxième 42S, achetée ces dernières années. J’avais un jour tenté de démonter ma 42 d’origine afin d’en nettoyer l’écran de l’intérieur (poussières) et je ne suis pas parvenu à l’ouvrir, car je le sais maintenant elle est assemblée par thermocollage. Les dégâts visuels laissés par cette tentative infructueuse sont énormes. Donc je me permets ce conseil avisé : si vous possédez une machine de ce type, ne tentez pas de l’ouvrir, c’est quasiment impossible (à moins de forer deux trous à deux endroits bien précis. Il existe des pages sur le net qui peuvent guider cette opération délicate.
Ce sont ces dégâts qui avaient motivé l’achat de la seconde machine, dont on peut voir que l’afficheur a été entre-temps modifié et renforcé.
Ma première 42S abîmée est restée dans un tiroir, très longtemps. Je ne l’ai plus utilisée. Un jour j’y ai mis des piles. La 42 répondit immédiatement mais des problèmes naissants de touches dans la zone supérieure de l’écran étaient constatables, problème désormais connu de ces machines.
Hier (avril 2024), des années encore se sont écoulées. J’ai ressorti de nouveau ma primordiale 42. J’ai placé trois piles et elle s’est montrée immédiatement prête à reprendre du service. Les dégradations sont moins graves que dans mes souvenirs. Anecdote quasi surnaturelle, les poussières derrière l’écran, celles-là même qui m’avaient amené à tenter l’ouverture de la machine et à l’endommager ont disparu ! Concernant le problème de touches, seule LN se montrait capricieuse. Après 30 minutes d’utilisation j’ai remarqué un retour à un fonctionnement complètement normal. Ma 42S achetée en 1989 marche totalement, sans problème, malgré un sommeil long de 18 ans. Des machines incontestablement solides.
Ci-dessous, ma 42S, première version à bordure d’afficheur fine et fragile. Le constraste apparaît moindre que sur la 42S plus récente. Il semble qu’une vitre de surface n’ait pas été reconduite dans l’afficheur renforcé.
La première 42 était fabriquée aux USA, la seconde à Singapour.