
Une belle machine programmable produite à partir du premier semestre 1976, contemporaine des SR-52, SR-50 , 51, et ancêtre de la bien connue TI-57 arrivée un an plus tard.
Quand j’ai appris, au début des années 2000, l’existence de cette famille des premiers âges, mes plus vieux repères historiques ne dépassaient pas alors la TI-57 que je considérais déjà comme un dinosaure absolu. A cette surprise s’ajoutait la découverte de machines très fiables ayant remarquablement bien encaissé les outrages du temps.
La SR-56 est lourde et bien construite, le mécanisme du clavier est sans défaut, bien que d’un principe similaire à celui de la TI-57, tant décriée pour les rebonds inopinés de ses touches.
Les nombreux utilisateurs de TI-57 guettèrent longtemps et en vain l’arrivée d’une remplaçante dont ils auraient apprécié une mémoire un peu plus généreuse. Ils y ont cru quand les TI-57LCD puis 57II sont sorties, avant de déchanter puisqu’elles constituaient sur ce point une régression.
C’est paradoxal mais comment peut-on ne pas voir dans la SR-56 la TI-57 idéale tant attendue et jamais arrivée ? D’autant que l’aînée ne souffre aucunement de péchés de jeunesse ou d’immaturité. Elle fonctionne comme au premier jour, elle est plus rapide, plus précise, elle offre les 100 pas de programme rêvés, 10 mémoires (plus le registre t) et un bel afficheur à 10 chiffres.
La 57 sera toutefois meilleure en édition puisqu’elle peut effacer et insérer proprement, opération plus brouillonne avec la 56. Et la 57 offre des labels, moins barbares que les branchements directs au numéro de pas. Enfin la présentation d’une 57 sera plus classieuse avec rangées de touches et légendes bien régulières, sans mélange de majuscules et de minuscules.
L’avantage rare de la TI-57 est, on le sait, de permettre les codes combinés, c’est-à-dire la consommation d’un pas unique pour une instruction composée à la fois d’un ordre et d’une adresse, cela tombe bien quand on n’a que 50 pas disponibles. La SR56 croque quant à elle les siens de bon cœur, le compteur de pas consommés défilant plus dangereusement, sans toutefois abandonner l’avantage manifeste de ses 100 pas, qui permettent incontestablement de faire des choses interdites à la 57.
Le comparatif ci-dessous montre un même programme décliné pour l’une et l’autre machine et confirme bien cet aspect. Ce programme truffé d’instructions avec adresses mobilise 70 pas pour la SR-56 contre 48 seulement pour la TI-57. Mais il n’en reste plus que 2 pour celle-ci contre 30 pour la première. Cela change beaucoup de choses.

Enfin, la TI-SR56 dispose de commandes d’impression pour une imprimante PC-100A. Ce qui montre que les deux machines ne s’adressaient pas au même public. La TI-57 fut sans doute pensée comme une machine accessible financièrement et destinée à l’initiation. Tandis que tout indique que la TI-SR56 avait des ambitions plus solides.
Ci-dessous un comparatif de quelques tests.