TEXAS-INSTRUMENTS TI-65

TI65

Même carrosserie que la TI-62 sur cette TI-65 de 1986. L’affichage est plus traditionnel, avec des digits classiques 7 segments. Beaucoup de fonctions qualifiées de « techniques » – La TI-65 se présente en façade comme un « Technical Analyst » – dont un chronomètre à la seconde, fonctionnant aussi à rebours.

Programmable avec conversion automatique des mémoires utilisateurs à raison de 7 pas gagnés pour 1 mémoire perdue, et ce jusqu’à 100 pas. Alors que la TI-62 ne dispose que de 10 mémoires et d’un espace programme irréductible de 42 pas, la TI-65 descend jusque zéro et offre dans ce cas 16 mémoires, de 0 à F. L’arithmétique en mémoire est possible mais à la différence de la 62, elle consomme un pas supplémentaire. Il en résulte que son espace mémoire de programme est plus étroit que celui de la 62. Quand aux tests, fini l’unique registre t, les tests de comparaison portent ici sur n’importe quelle registre.

Voici le plan de la mémoire, issu du manuel.

Pour résumer, une machine originale et puissante. Le clavier est sans défaut même pour la longue touche EGAL qui répond où que le doigt se pose.

TEXAS-INSTRUMENTS TI-62 Galaxy

La vraie remplaçante de la fameuse Ti-57 à chiffres rouges ?

La TI-62, de présentation horizontale, tendance Galaxy oblige, née en 1986, se manipule à l’ancienne et le nostalgique de la TI-57 n’est pas vraiment dépaysé. La mémoire programme de 42 pas peut absorber les mémoires disponibles et gonfler à raison de 7 pas par mémoire, jusqu’à culminer à 100 pas. Il ne reste alors plus qu’une seule mémoire disponible. Grosso modo, la mémoire globale n’est pas supérieure à celle de la vieille TI-57.  Par contre, on a droit désormais à un éditeur de programmes alphanumérique (digits 14 segments) et à une autonomie confortable.

La TI-62 est une championne de la lenteur, laissée sur place par nombre de machines bien plus archaïques, vénérable TI-57 compris.

A sa décharge, les programmes s’exécutent en affichant brièvement en clair chacune des instructions. On ne peut pas dans ces conditions pulvériser les chronos.

La construction est bonne et le clavier excellent.

Le plan de la mémoire, issu du manuel :

TEXAS-INSTRUMENTS TI-95 PROCALC

TI-95 et son ancêtre TI-59 sont des machines de philosophie proche sous des aspects très différents.

Un contexte compliqué pour la TI-95 : En plein raz-de-marée des ordinateurs de poche, où rivalisent Sharp et Casio, Texas-Instruments n’a pas préparé ce type de réponse et cherche sa solution. Le fameux projet de calculatrice alphanumérique TI-88 qui devait aboutir en 1982 est arrêté. Depuis, Texas-Instruments hésite et couche sur sa page blanche le très original et puissant ordinateur de poche CC40, qui ne rencontrera pas son public.

En 1986, quatre longues années après, arrive le couple TI-74 Basicalc et TI-95 Procalc. Peut-on regarder ces deux machines comme le concept maison de l’ordinateur de poche ? : des machines au format paysage, à clavier « qwerty », à la fois bases de programmation évolutives alphanumériques et calculatrice ? L’une se programme en langage Basic, l’autre en classique enregistrement de mnémoniques. Les deux machines partagent la même carrosserie.

Qu’est-ce donc qu’une Procalc ? Cette calculatrice à la physionomie brutale est grandement dans l’esprit de l’ancienne TI-59 qu’elle prolonge de façon importante. Ainsi :

La 59 a +/- 1000 pas de mémoire, la 95 en a 7 fois plus,
La 59 n’a que 3 heures d’autonomie, la 95 en a considérablement plus,
La 59 a une mémoire volatile, la 95 a une mémoire permanente,
La 59 est fragile (clavier, contacts …), la 95 est robuste,
La 59 n’est guère véloce, la 95 court quatre à cinq fois plus vite,
La 59 est exclusivement numérique, la 95 est alphanumérique.

En revanche la 59 fut une des plus belles calculatrices jamais produites tandis que la 95 ne cherche pas à éblouir les esthètes. La réutilisation de l’énorme boîtier du TI-74 y est sans doute pour beaucoup, mais on ne peut pas tout avoir. A tout le moins, l’abondance de place accueille sans peine 65 touches, dont beaucoup déploient des menus – est-ce la première fois ? – ce qui procure un grand confort à la frappe, sans devoir recourir à tous coups à des fonctions secondes ou tierces.

La TI-95 permet elle aussi l’ajout de modules (de mémoire vive ou morte, optionnels quand la 59 était livrée en standard avec son module de base « Master Library« ). La TI-59 embarquait une sauvegarde par cartes magnétiques mais la mémoire de la 95 est segmentée dans cet esprit et peut en pallier l’absence.

Quant aux programmes conçus pour TI-59, ils peuvent être transposés sans trop de difficultés sur TI-95, profitant pour l’occasion d’une présentation désormais horizontale de la liste des instructions et montrant en conséquence celles-ci d’un seul tenant même en cas d’occupation de plusieurs pas d’affilée. 

Ajoutons des capacités alphanumériques qui permettent l’affichage en clair des mnémoniques et on obtient une lisibilité du programme grandement améliorée.

Les capacités alphanumériques vont aussi permettre des choses comme l’appel en clair des valeurs à introduire et l’annonce des résultats ou de toute autre verbalisation, et en majuscules ou minuscules, enfin !  

Les chaînes de caractères peuvent être placées en mémoire mais certaines fonctions comme l’extraction de caractères ou le basculement de statut nombre vers alpha ou son contraire ne sont pas possibles – mais cela aurait été le cas également pour la prestigieuse TI-88 jamais produite, sauf erreur de ma part. Le Basic des ordinateurs de poche brillait sur ce point.

Parmi les fonctions étonnantes, on note une ASM totalement inspirée de l’univers TI-59, capable de traduire à la demande, à l’intérieur d’un programme, l’adressage relatif en adressage absolu, soit des cibles non plus repérées par des étiquettes mais par le numéro des pas, dans un  but de gain de temps d’exécution. Faire cette opération à la main dans une TI-59 était possible mais pénible et source d’erreur. Un essai réalisé par mes soins sur un programme de 500 pas comptant 10 étiquettes bien sollicitées a montré un gain cependant peu perceptible (programme exécuté en 34 minutes en branchement par étiquettes contre 31,5 minutes en branchement direct au pas). Le bénéfice serait sans doute plus marqué pour les longs programmes où le temps consommé dans la recherche d’étiquettes serait d’autant plus long.

Accessoirement mais c’est un vrai plus, on trouve désormais un générateur de nombres pseudo aléatoires. La 59 en était dépourvue, à moins de solliciter un lent programme en module, peu pratique en cas de besoin intensif.

L’inconfortable réservoir de fonctions numérotées, manipulé par la touche OP, dispositif intergénérationnel partagé par les TI58, 59, 88, 66, disparait enfin au profit de touches plus conversationnelles, je pense en particulier à l’incrémentation de registres qui a maintenant sa propre touche.

A noter aussi que la 95 est une des très rares calculatrices à avoir su tirer parti du format horizontal pour offrir un afficheur de taille généreuse.

Un petit reproche : l’énorme touche CLEAR placée là où on aimerait trouver une touche ENTRÉE. D’où parfois des effacements intempestifs.

La TI-95 est une machine très puissante, ayant bénéficié d’une conception toute particulière et inspirée. Certains observateurs y décèlent le fantôme de la TI-88. Quoi qu’il en soit, si le public fut privé de cette dernière jamais commercialisée, avec la Procalc il tient bien dans ses mains la parfaite succession de la TI-59, arrivée cependant bien tard (1986).

La TI95 a-t-elle rencontré son public ? Le marché de l’occasion où on la rencontre fréquemment aujourd’hui montre qu’en dépit d’un décalage avec le marché de l’époque et une physionomie inattendue qui égare l’œil, elle a pu malgré tout exister.

Calculatrice dotée d’une étonnante personnalité, truffée d’attentions de concepteurs en grande forme, elle disposait de tous les atouts. Elle venge l’échec TI-88 et réalise l’aboutissement des grandes TI programmables, mais en refermant définitivement ce chapitre car elle restera sans descendance. En effet en 1986 l’air du temps est celui des machines parlant Basic, tandis que le concept de calculatrices graphiques montre déjà son nez, une révolution arrive.

TI95MODULE

n

TEXAS-INSTRUMENTS TI-57

La mythique TI-57. Cette machine fut très diffusée entre la fin des années 70 et le début des 80. C’était une programmable à prix étudié. Et quelle programmable !

Nombre d’informaticiens d’âge mûr désormais avouent avoir débuté et découvert leur vocation sur cette machine. Au menu des possibilités: des sauts conditionnels, des sous-programmes, une touche PAUSE magique, un compteur de boucles. De quoi se faire plaisir.

Mais une contrainte : la taille mémoire minuscule de 50 pas. Les ardeurs étaient vite refrénées et le maître-mot était « optimisation », ou comment, à force d’astuce et de connaissance intime de sa machine, faire entrer un programme de 70 pas sur le papier dans les 50 disponibles. C’était du sport.

Ce qu’on oublie souvent de mentionner quand on parle de ses limitations, c’est qu’à la différence des 58 et 59, la 57 permettait les codes combinés. Ce qui signifie qu’un seul pas était suffisant pour stocker à la fois l’instruction (stockage mémoire par ex.) et l’adresse (mémoire n° 5 par ex.). Si l’on ajoute l’arithmétique directe en mémoire et le recours aux sous-programmes pour sous-traiter les redondances, tout cela permettait de ne pas voir arriver trop vite l’ultime pas n° 49.

Une autre limitation, la mémoire volatile : la machine se vidait complètement à chaque extinction. Certains explorateurs talentueux découvrirent qu’il était possible de tromper la machine par un petit programme en principe invalide, qui ouvrait en fait une porte vers des manipulations secrètes. On pouvait ainsi n’éteindre que l’affichage, procurant une autonomie plus gérable à la machine (autonomie native de 3 heures seulement). Il était aussi possible par ce moyens de faire apparaître les lettres A B C D E F, de quoi enflammer les neurones des programmeurs en herbe.

Deux dernières particularités de la 57 : lors de l’exécution d’un programme, l’afficheur montre le déroulement de celui-ci à grande vitesse … sur fond de vocalises de grésillements, bien audibles en collant l’oreille au dos de la machine.


J’achetai ma TI-57 au printemps 81, dans une librairie qui soldait toutes ses calculatrices 25%. C’était encore très cher pour moi, mais 224 Francs, c’était le meilleur prix que j’aie pu voir en deux ans.

De retour chez moi, je constate un problème. Le ressort de l’interrupteur n’est pas bien en place, de sorte que la machine s’allume quand je l’incline à droite, et s’éteint si je la penche à gauche (ou le contraire je ne sais plus) … Déception. Je la reporte chez le marchand, qui reconnait le problème et me remplace la 57, dont je vérifie sur place le clic de l’interrupteur. De retour chez moi, ça ne va toujours pas. Cette fois, la machine s’allume mais aucune touche ne répond. Que se passe-t-il donc ? En fait, la touche RST est complètement bloquée et ne peut s’enfoncer. Ce blocage rend inopérantes les autres touches. Je visite à nouveau le marchand qui, cette fois fait la grimace. Il me donne une troisième machine, sa dernière. Heureusement, c’est la bonne et cette TI fonctionnera à merveille pendant … un an. Après cela viendra le problème des touches qui écrivent 111 au lieu de 1, énorme défaut des claviers TI de cette époque. Quel dommage.


J’ai eu  l’occasion d’ouvrir plusieurs TI de cette génération au clavier défaillant, pour tenter de comprendre et remédier aux rebonds pénalisants. J’y ai souvent vu un rectangle de mousse fortement usé. Cette mousse s’interpose entre les picots du clavier et les dômes métalliques pour établir le contact avec la carte électronique. Son rôle unique me semble être de repousser uniformément les touches côté utilisateur.

J’ai remplacé ce rectangle de mousse toutes les fois où il tombait en morceaux, parfois avec des supports divers découpés aux ciseaux, d’autres fois avec le rectangle idoine provenant d’autres machines. Je n’ai pas vu d’amélioration.

J’ai observé les dômes métallique de près, ils étaient toujours impeccables et n’expliquaient pas les rebonds. De tels dômes, visiblement un peu différents mais fonctionnellement identiques équipaient la génération précédente, les SR-52, SR-56, SR-50 etc. qui n’étaient pas victimes des hoquets intempestifs.

J’en suis venu à imaginer qu’un composant électronique mystérieux, gérant spécifiquement les appuis multiples n’ait pas été implanté sur les TI-57 et contemporaines. Je n’ai aucune idée de la validité d’une telle conclusion, mais elle expliquerait le problème.

 

TI-57-2

 


SHARP PC-1251

Mon premier ordinateur de poche : le SHARP PC-1251. Acheté en grande surface en septembre 1983. Je n’oublierai jamais l’étonnement de l’hôtesse qui me vendit le minuscule appareil, quand elle vit l’énorme manuel qui l’accompagnait. « Si si, c’est normal » lui glissa sa collègue. La jeune personne n’avait visiblement aucune idée de ce que pouvait être un Pocket Computer.

Détail amusant : l’achat était motivé par le souvenir du déjà vieux SHARP PC-1211, qui m’avait produit une impression considérable deux ans auparavant. Pas assez fortuné pour en acquérir un à l’époque. Deux ans après, le PC-1211 était déjà regardé, et avec respect, comme un ancêtre complètement dépassé.

Ayant maintenant un emploi, je pouvais me financer son modernissime successeur, le PC-1251, rapide, au langage puissant, une taille mémoire large, des instructions PEEK/POKE et un dessin irrésistible. J’ai adoré cet appareil que j’ai pourtant revendu après quelques mois. Pourquoi ? Il faut se souvenir qu’à l’époque, il régnait encore une certaine méfiance à l’égard des petits appareils électroniques, regardés à tort (on le constate maintenant), comme des objets nécessairement fragiles. Ainsi, j’étais vraiment dubitatif au sujet du commutateur, ayant également fonction de sélecteur de modes divers et constamment sollicité, que je pensais être un point faible, une véritable faute de conception.

C’était évidemment une erreur de jugement, les PC-1251 fonctionnent toujours très bien 40 ans plus tard, même s’ils montrent désormais une vulnérabilité au mal de « l’huile noire », tout comme l’aîné PC-1211.

Note au 28 avril 2021 : Il existe aujourd’hui des artisans capables de produire des écrans de remplacement tout-à-fait identiques à l’original.

SHARP PC-1211

Le tout premier ordinateur de poche Basic.

Tout a été dit sur le PC-1211. Sharp a réussi un pari inattendu et incroyable avec ce modèle qui a lancé une nouvelle génération de calculatrices-ordinateurs ayant perduré tout au long des années 80 et plus, grâce à l’émulation suscitée au sein des constructeurs concurrents.

En quoi consistait ce pari ? : « nous sommes en 1980, tournons la page des calculatrices qui peuvent se programmer, et passons aux ordinateurs qui peuvent aussi calculer ». Quel était le concept ? Des machines au format horizontal, un écran LCD alphanumérique à faible consommation, se déployant sur toute la largeur offerte, un langage de programmation évolué, puissant, conversationnel, ouvert à tous. Et un design à la fois travaillé et dépouillé, ne laissant apparaître que les claviers alpha et numérique. Une réussite. De cette recette surgiront des dizaines de modèles aux possibilités toujours accrues.

A noter que le Sharp PC-1211 me semble avoir un statut spécial. Contrairement à ses successeurs, il ne serait pas un « ordinateur de poche », ce terme désignant juste après lui cette nouvelle génération d’appareils. Le Sharp PC-1211 était un « ordinateur », tout simplement. C’est comme cela qu’il était vécu, comme l’ultime incarnation d’une informatique en pleine effervescence, devenue portable, aussi puissant qu’un gros ordinateur de l’année passée, et enfin accessible au grand public.

Mon tout premier contact avec le SHARP PC-1211 : Des catalogues de composants électroniques que mon frère consultait régulièrement. Dans certains encarts minuscules, on distinguait le PC-1211. Les petites descriptions évoquaient l’univers du calcul et de la programmation (notamment le terme non équivoque 1424 pas). Bref, cet appareil m’intriguait, mais je ne disposais pas d’informations.

Mais voilà qu’un jour, au lycée, le professeur principal entre dans la salle de cours en tenant un petit objet mystérieux au creux de ses mains. D’un air solennel il nous annonce que ce minuscule objet a 10 fois plus de capacités que tout le matériel informatique qu’on pourrait trouver dans cette école (notamment l’Olivetti P203 de la classe de comptabilité). S’ensuit une présentation de l’objet, du programme de jeu que le professeur a entré en mémoire. Puis l’appareil passe de mains en mains, moment inoubliable, qui ne répond pas encore à mes interrogations sur la nature de cet appareil, ses possibilités, sa raison d’être. Le précieux magazine « L’Ordinateur de Poche » m’apportera les réponses.

C’est bien plus tard, en mai 2006, que j’aurai enfin un PC-1211 à moi. A cette occasion, une petite frayeur, étant convaincu d’un défaut de l’affichage. Le « O » ressemblait en effet à une pomme, avec une queue qui dépasse en haut. Pas de quoi avoir peur cependant, le « O » en forme de pomme, c’est normal, juste une bizarrerie du PC-1211(*). D’ailleurs le zéro est lui aussi spécifique. Il est rectangulaire et ne comporte pas encore la barre diagonale qui se généralisera par la suite pour différencier les « O » des Ø.

SHARP_PC-1211-2

Le PC-1211 est particulièrement vulnérable au mal de « l’huile noire ». On voit ici l’écran dont le noircissement a déjà commencé sur le pourtour. Cette altération affecte la lisibilité mais reste sans effet sur le fonctionnement de l’appareil.

SHARP_PC-1211-1SHARP_PC-1211-3

Peu de 1211 demeurent intacts aujourd’hui, mais tout n’est pas perdu : il a existé une version tardive du PC-1211, à écran gris et nommée PC-1212.

Le PC-1212, machine non rare, pour l’instant à l’abri de l’huile noire, permet de retrouver toute la magie du 1211. Pas complètement cependant car l’écran jaune fait partie de mon point de vue de la personnalité du PC-1211. En gris ce n’est plus tout-à-fait pareil.

[ajout de 2023]

Il existe aujourd’hui des prestataires qui proposent des écrans de remplacement, strictement identiques à l’original (**). Le très populaire SHARP PC-1251, désormais concerné lui aussi, peut également recevoir son écran de remplacement.

SHARP_PC1212

(*) Caractéristique partagée avec le CANON F-300P

(**) La couleur de l’écran est d’un ton sensiblement différent de l’original malgré tout

SHARP EL-546

Peu de gens connaissent la SHARP EL-546. La production du constructeur japonais est si colossale que nombre de modèles passent inaperçu.

Cette machine est pourvue de deux mémoires, de fonctions préprogrammées de résolution de 3 équations simultanées, des nombres complexes, des bases de numération, de constantes physiques, des probabilités … Et un bel afficheur nommé 10DIGIT99.

La SHARP EL-546 s’appelle EL-506SLR dans d’autres régions du monde.

Une carte électronique si plate qu’elle semble privée de sa 3e dimension est logée derrière l’afficheur.

Au fil du temps, j’ai pu me procurer plusieurs exemplaires de 546/506SLR. Je constate que les claviers sont un jour ou l’autre victimes d’une sorte d’engourdissement. Certaines touches ne répondent plus. Il suffit parfois de les « réveiller » l’une après l’autre en insistant de nombreuses fois mais il arrive que le réveil ne se produise pas.

SHARP EL-512

J’ai acheté la SHARP EL-512 un jour de 1984. Les petites SHARP m’étaient familières car répandues dans les vitrines, mais de mémoire elles étaient plutôt chères.

La SHARP EL-512, produite à partir d’octobre 1981, disposait d’une fonctionnalité moderne et pratique : la flèche à droite (sous la touche rouge C-CE). Jusqu’alors, en cas d’erreur de frappe, on devait effacer par CE puis retaper entièrement la valeur. Avec la flèche, seuls les derniers caractères étaient effacés l’un après l’autre.

A noter le point pâle affiché à gauche, censé renseigner sur la vigueur des 2 piles LR44.

La SHARP EL-512 était programmable, mais d’une façon plutôt simpliste. En dépit d’une capacité intéressante de 128 pas, l’édition et les tests conditionnels n’étaient pas possibles. Par ailleurs l’entrée en mode de programmation n’isolait pas l’utilisateur du monde réel, les séquences se trouvaient exécutées en même temps qu’enregistrées, avec parfois des blocages au gré de la rencontre avec quelque situation d’erreur.

Ce que SHARP nommait à juste titre « Reserve de formules multiples » disposait d’instructions novatrices d’invite de données et d’annonce de résultats. La mémoire-programme était divisée en  quatre zones indépendantes se partageant les 128 pas disponibles.

En plus de sa mémoire dynamique, la EL-512 offrait 9 registres de stockage, à multiplication implicite, une propriété pouvant dérouter l’utilisateur. Ainsi, tout rappel provoquait l’affichage non pas du contenu mémorisé mais du produit de ce contenu par la valeur présente à l’écran.

Machine à la longévité quasi surnaturelle, la 512 n’est affectée par aucun des problèmes de clavier ou d’écran apparus sur des SHARP plus tardives.

MONDIMAT LC 5801

La Mondimat LC 5801 fut ma deuxième machine, reçue de La Redoute en août 1980. Elle coûtait 159 Francs, ce qui était fort raisonnable. Le commentaire titrait : « scientifique 100 fonctions » .

A la première mise sous tension, une surprise : le zéro est à gauche. Elle en réservait deux autres : En affichage scientifique, elle ne pouvait théoriquement dépasser l’exposant 99. Cependant, elle était capable de décaler le point décimal vers la droite pour atteindre la capacité finale de <1E107. Elle pouvait en conséquence afficher des choses comme la factorielle de 73. Une autre bizarrerie, en demandant la conversion de degrés décimaux vers le mode sexagésimal d’un nombre de 7 chiffres + 3 décimales, la Mondimat affichait 4 décimales, soit en tout 11 chiffres significatifs à l’écran !

Cette calculatrice a été commercialisée sous les marques Prinztronic, Privileg, APF, Electro Calcul et sous des habillages différents sous les marques NSC, Aristo, PanasonicMBO, Antares, Canon, Olympia, Philips, SYSTEMA. La puce commune à toutes ces machines était la Nec-D1876G

Sur le catalogue la Redoute de 1979, soit l’année précédent mon achat, la LC5801 était présente sous un autre nom, elle s’appelait 3800. Un numéro également utilisé par SYSTEMA pour sa 3800, autre clone parfait de ma Mondimat.

La Mondimat LC-3800 de 1979, ci-dessous :

Et en 1983, La Redoute décidera de donner le nom de LC-5801 à une nouvelle calculatrice, triste, basique et totalement impersonnelle …

Ci-dessous, l’extrait du catalogue de 1983 :

HEWLETT-PACKARD HP-41CV

La HP-41 fut produite de 1979 à 1990 soit pendant plus de 10 ans, tenant brillamment tête aux ordinateurs de poche programmables en Basic qui marquèrent cette époque. Elle avait nettement plus de mémoire que son aînée HP-67, un langage de programmation propriétaire puissant. Mais aussi des capacités alphanumériques, sublimées par l’afficheur à digits de 14 segments, reconnaissable entre tous. Et quatre emplacements pour accueillir des modules additionnels.

La HP-41 disposait de son imprimante optionnelle. On pouvait se procurer un lecteur de cartes magnétiques, ou bien un lecteur de codes-barre pour saisie éclair de programmes publiés sous cette forme. Et belle cerise sur le gâteau, une mise en réseau de plusieurs machines et périphériques était possible, au moyen du périphérique HP-IL, vendu très cher. Un concept abouti, une machine performante, évolutive, un prix relativement accessible, tout cela bien né, au moment où il faut.

CASIO FX-602P

Machine mythique pour qui s’intéresse à la période fabuleuse des années 80.

En 1981, dans un comparatif publié par le magazine « L’ORDINATEUR DE POCHE« , les testeurs saluaient les qualités de la discrète et prometteuse FX-502P, tout en s’interrogeant sur le potentiel réel et la pérennité des ambitions de CASIO sur ce marché. L’avenir tout proche va montrer que Casio tiendrait la dragée haute à son concurrent Sharp tout au long de la décennie, produisant des ordinateurs de poche de tout premier plan.

Mieux, en plein séisme de la révolution du Basic, CASIO n’oublie pas les calculatrices et sort, en 1982, comme pour le plaisir, la FX-602P, succession de la 502P.

Cette 602P offre 512 pas de mémoire programme (deux fois plus que la 502), mais surtout elle est devenue alphanumérique. Un confort réel pour la programmation, pour la lisibilité des instructions mais aussi pour des messages d’invite ou de réponse enfin conversationnels.

L’adressage indirect est disponible, la partition programme/variables est modifiable, et la 602P peut se connecter à un périphérique de sauvegarde ainsi qu’à la petite imprimante FP-10 (tout comme la 502 et le 702).

La 602P sera une machine incomparablement confortable et efficace à utiliser, sans autre contrainte que la taille mémoire, un peu chiche dans un paysage où le kilo-octet devient l’unité de base. A noter que les 512 pas sont sans concessions, hébergeant à la fois l’instruction et son adresse.

Le langage de programmation est simple et d’ancienne génération. Les variables ne sont pas encore manipulées de façon symbolique, le listing de programme se voyant peuplé de mnémoniques de stockage et rappels mémoire.

De nos jours la CASIO FX-602P se trouve encore facilement sur le marché de l’occasion, mais c’est une machine appréciée, que les connaisseurs repèrent de loin et se disputent à coups d’enchères meurtrières.

Je place ci-dessous cet encart inspiré du manuel, qui précise une partie de la politique, peu habituelle, des arrondis, et corrige du coup la version française du manuel, qui mentionne à tort une borne de 01 à 17 au lieu de 01 à 07.

[Ajout du 25/07/2025] Lien vers le récit d’un internaute passionné :

Une capsule temporelle


ADLER LS1002

On retrouve dans cette rare ADLER la signature du prestigieux constructeur: les trois couleurs des touches  + C, une caractéristique toujours présente sur les modèles d’aujourd’hui.

L’électronique de l’ADLER LS1002 est commune aux Mondimat, Prinztronic, Aristo, Antares, NSC …, autres extra-plates à LCD jaune 10 chiffres à puce NEC-1856G de la fin des années 70.

CASIO FX-180P

La Casio FX-180P fut un best-seller, visible des années durant dans les rayons des commerçants. Elle s’est rencontrée dans de nombreuses versions. L’exemplaire ci-contre me paraît  représenter la 180P typique.

Cette machine est programmable, dans un langage peu performant cependant et inconfortable. La capacité de mémoire-programme plafonne à 38 pas, et l’absence d’éditeur n’aide pas à se lancer.

L’affichage de la 180P est sur 10 chiffres, plus une nuée de témoins LCD. Lors de l’affichage d’un nombre de 10 chiffres, il ne reste plus de place pour un signe MOINS, et donc décalage obligatoire d’une position vers la droite si nécessaire.

NSC 118

NSC118-2

Machine scientifique extraplate LCD du début des années 80, commercialisée également par PHILIPS  sous le nom SBC-158, et alimentée par une unique pile de type CR2032.

La mystérieuse touche DIG est un sélecteur de décimales.

SHARP EL-506A

Membre de la prolifique famille des 506, la 506A est une des plus récentes des superbes Elsimate à façade métallique (1985 ?).

Sur le plan des fonctionnalités, la 506A traite les bases de numération (2 – 8 – 16), les opérateurs booléens, les nombres complexes, un solveur de 3 équations à 3 inconnues, les probabilités sous la courbe de Gauss. Et elle dispose de deux mémoires distinctes.

Revers de son format extraplat : les 2 piles LR44 difficilement accessibles. La machine n’accepte de s’ouvrir qu’après avoir libéré des clips bien dissimulés et fragiles.

1 2 3