TEXAS-INSTRUMENTS 52 SOLAR
Bien qu’elle ne le revendique pas sur sa façade ni dans sa documentation, la TI-52 peut être considérée comme une représentante de la ligne Galaxy, famille de calculatrices au format paysage apparue dès 1983.
A cette époque les constructeurs SHARP puis CASIO viennent de surprendre le monde des calculatrices en présentant leurs premiers Ordinateurs de Poche, machines de format plus large que haut qui allaient prospérer au cours de la décennie 80.
Tout en préparant leur réponse maison (les fameux TI-CC40, TI-74, HP-75, HP-71B), Texas-Instruments et Hewlett-Packard commencèrent par renouveler leur gamme de calculatrices en leur insufflant le nouveau design à la mode. Ce furent les Voyager de HP, et les Galaxy de TI. Je me souviens avoir assisté à l’apparition de ces drôles de calculatrices que je n’appréciais guère car je les voyais imiter opportunément les vrais Pocket-Computers sans jamais exploiter la largeur disponible sous ce format, pour implanter un écran plus généreux par exemple.
Pourtant les gammes Voyager et Galaxy connurent le succès. Mon frère avait eu sa TI-30 Galaxy beige qu’il appréciait beaucoup.
Le point commun des Galaxy non programmables : un afficheur tout à gauche, souvent rien à droite, des énormes touches rectangulaires munies de points en relief, une zone d’affichage inclinée, une minuscule trappe à piles dure à ôter.
La TI-52 SOLAR de 1986 est la quintessence de cette gamme. Elle bénéficie d’une présentation soignée. Le large panneau solaire trouve naturellement sa place à la droite de l’afficheur.
Question technique, la 52 est une scientifique puissante. 10 chiffres (10 + 2 en notation scientifique), les bases de numérations, des statistiques poussées (à une variable), un mode de calcul sur les complexes, mais une seule mémoire.
Le panneau solaire est bien seul pour alimenter la machine, car point de pile de secours ici (mais du coup plus de trappe à ôter). Ses dimensions sont élevées et le panneau remplit son rôle, l’alimentation est continue même sous une faible lumière.
Contrairement à la 52 non solaire, la SOLAR ne possède pas de mémoire continue. Elle ne s’éteint tout simplement jamais tant qu’un rayon de soleil est présent. Mais en cas d’obscurité totale, adieu la valeur en mémoire.
Un sérieux inconvénient de conception selon moi : la touche AC est un RESET général. Si les doigts viennent à s’emmêler et appuyer sur AC, la mémoire est vidée, les différents modes sont abandonnés, la machine est réinitialisée. Un peu sévère.
Par ailleurs, la longueur des touches CE et EGAL inspire une petite crainte, vite dissipée : on ne sait pas trop si on doit appuyer en plein milieu ou bien si cela marche aussi aux extrémités : eh bien oui, la conception est parfaite, les touches sont fiables.
Et une discrète particularité, partagée au moins avec la TI-30 Galaxy, et qui concerne le calcul de la factorielle (touche x!). Traditionnellement cette fonction s’accommode mal d’une lenteur de calcul trop prononcée. Or la TI-52 n’est pas un bolide, cela se constate par des temps de réponse importants, à mesure que les valeurs entrées s’élèvent. A 29! la lenteur est déjà bien perceptible mais voilà qu’à 30! tout redevient immédiat puis ralentit de nouveau ensuite. A 50!, c’est un nouveau un coup d’accélérateur et une réponse instantanée, ralentissant graduellement jusqu’à 69!, limite indépassable avant le dépassement de capacité.
Il semble en conséquence que le constructeur ait gravé en mémoire les valeurs de 30! et 50! pour épargner à la machine des suites de multiplications trop pénalisantes en temps de calcul.
J’ai enfin une Galaxy ! alors, peut-être aussi bientôt une Voyager …
Ajout ultérieur : oui ! j’ai enfin une voyager

