Pourquoi ce site ?

Voilà quelques années j’ai cherché le support logiciel susceptible de recevoir mes photos de calculatrices ainsi que les commentaires que j’aurais pu y associer.

J’ai essayé des logiciels de gestion de collections, des sites internet hébergeurs d’images. J’ai aussi testé des logiciels bureautiques, de présentation notamment, mais sans grand coup de foudre.

A ce stade il n’y avait pas d’intention de partage. Je voulais juste pouvoir accéder rapidement à l’image de mes machines sans ouvrir les cartons ou les tiroirs. La question d’un site internet ne se posait pas non plus.

Je sentais pourtant que la forme site ou blog était à même de m’offrir ce que je cherchais, avec la liberté d’y agencer les éléments selon mon gré.

J’ai vu qu’il existait des blogs prêts à l’emploi. C’était ce qu’il me fallait. Après un peu d’exploration, j’ai choisi l’hébergeur, gratuit à l’époque, le thème du blog puis me suis lancé à disposer quelques photos assorties de commentaires personnels. J’avais lu qu’il était possible de restreindre le champ des personnes pouvant accéder au blog, en principe limité ici à moi-même, mais ne m’étais pas encore attardé sur les paramétrages.

Quand ma première page m’a semblé terminée, j’ai cherché comment l’enregistrer. Ne voyant que le bouton « publier », j’ai cliqué. Ma page était bien enregistrée. Certain qu’à ce stade, ma prose n’était pas partie sur le net sans approbations supplémentaires, j’ai malgré tout lancé une recherche sur quelques mots et à ma grande surprise mon article était bel et bien déjà sur le world wide web, au vu et su de tous, ce n’était pas ce que je voulais.

Le lendemain, je lançai le module de statistiques du blog pour m’assurer qu’il n’existait pas une âme sur Terre à ce point perdue qu’elle aurait lu ma page unique. Or une dizaine de personnes différentes s’y étaient rendues.

J’aurais pu cesser l’expérience mais je me suis pris au jeu. J’ai publié deux ou trois articles, bien relus et corrigés. Le lendemain le module de statistiques me montrait encore plus de visiteurs. Que pensaient-ils de ce blog, des commentaires, je n’avais aucun moyen de le savoir. J’ai continué, avec le plaisir d’écrire pour un public dont je ne savais rien.

Puis, au bout d’un moment, j’ai constaté que le chiffre des visites baissait inexorablement. Mon blog ne plaisait plus et cela me procurait une vraie douleur, que je n’aurais pas imaginée quelques semaines auparavant.

Je me suis alors posé de vraies questions : A qui est destiné ce blog quand j’écris ? quel est sa finalité ? Dois-je arrêter l’expérience ou la poursuivre ? J’ai décidé de continuer, en me fixant un but : ce blog devrait dire des choses qu’on ne lit pas ailleurs, même si ce sont des détails ou des anecdotes. Les aspects techniques ne seraient pas listés dans les encarts traditionnels mais évoqués au fil du texte. Des histoires personnelles, témoignant d’une passion sous-jacente viendraient émailler le texte. Enfin les articles seraient davantage dirigés vers les lecteurs profanes que les vrais connaisseurs, souvent érudits en la matière. Au fil du temps, j’ai pu me rendre compte que le monde des enfants est aussi très présent dans mon esprit quand je m’exprime. C’est pour cela que je soigne inlassablement l’orthographe. C’est d’ailleurs difficile, je retrouve des fautes régulièrement, à ma grande honte.

Un autre but fondamental de ce blog devait être de publier des photos de qualité, en particulier de modèles peu connus. J’ai en effet souffert de la terrible aridité du net pour certains modèles anciens et oubliés. Telle devait être ma contribution, montrer, révéler au public l’aspect et souvent la beauté de ces machines d’autrefois, chaque fois que je le pouvais.

Mon blog a maintenant plusieurs années. Je ne surveille pas chaque jour les statistiques. La fréquentation reste confidentielle, de 40 à 50 visiteurs par jour. Mais ces chiffres sont constants. L’idée que ma passion me permette de toucher un public, même restreint suffit à me procurer un vrai plaisir. Si j’avais soif d’un succès plus planétaire, peut-être plus artificiel, je peuplerais ma prose de mots tels que « calculator » ou « vintage » – voilà qui est fait d’ailleurs 😉 – ou des pages en langue anglaise. Ce n’est pas le but.

Le grand Monsieur que fut le philosophe Albert Jacquard disait qu’il y a deux façons, complémentaires, de parler d’une guerre : celle de l’historien qui en possède une approche globale. Et celle du simple témoin qui l’a vécue de son point de vue à lui, avec des histoires chargées d’émotion mais personnelles et déconnectées de la globalité de l’événement.

Dans un registre plus léger, mon blog fonctionne de cette façon, celle du simple témoin qui raconte les choses de son point de vue. Je commence tout juste à progresser dans mon approche globale du phénomène calculatrices. Plus le temps passe, plus cette recherche est difficile car les indices s’enfoncent plus profondément dans le passé. D’où l’utilité de témoigner …

Dominique