HANIMEX MCM 1266

Mais qui était HANIMEX  ?

On rencontrait souvent des calculatrices de cette marque dans les années 70. Mais internet m’apprend que ce constructeur d’origine australienne était spécialisé de longue date dans les appareils de photographie (*).

La calculatrice de table ici présente a déjà été rencontrée sous d’autres marques, j’en jurerais. Qu’elle fût ou non produite par HANIMEX à la base, cette machine est de construction sérieuse. En témoigne le clavier au toucher mécanique et fiable.

La MCM 1266 est une machine « moderne », bien éloignée de la Casio 121-E par exemple. Elle fut sans doute produite à proximité de l’année 1980. La notion de totalisateur, lu et vidé par les traditionnelles fonctions S◊ et T∗ en vigueur dans le monde des machines de table n’a pas cours ici. La touche ÉGAL est sollicitée tant pour les divisions et multiplications que pour l’addition et la soustraction.

Le manuel, qu’on dirait tapé à la machine à écrire plaide lui aussi pour une production antérieure aux années 80. On y voit en couverture le logo d’HANIMEX : un globe dans un « H » (**).

Les douze chiffres à 7 segments verts sont accompagnés de trois petits témoins : le point pour l’occupation mémoire, une barre verticale pour la condition d’erreur, tout cela en queue de mantisse, y compris pour le signe MOINS.

Les couleurs de la calculatrice sont vives et harmonieuses. Qui a dit que les travaux comptables doivent être mornes et tristes ?

 

 

(*) https://en.wikipedia.org/wiki/Hanimex

(**) Le logo de la marque

 

CASIO √121-E

Un aspect sans doute banal, mais une personnalité incomparable. Cette simple additionneuse de bureau est, en ce jour de 2021, âgée de 48 ans. Elle est si robuste que son fonctionnement est demeuré intact et fiable.

Quels sont les traits de caractère qui témoignent de son âge ? Un poids important, un afficheur souligné par une réglette mobile, montrant un ZÉRO en demi-hauteur bien peu lisible pour l’œil contemporain, un QUATRE croisé et un splendide signe MOINS constitué d’une barre rouge lumineuse. Signe des premiers temps, des zéros bien inutiles peuplent la gauche de l’écran par défaut. Et pour l’anecdote une belle longueur du fil d’alimentation, générosité qui n’est plus de mise de nos jours.

La √121 est plus qu’une additionneuse. Sinon, pourquoi crânerait-elle à arborer le symbole de racine carrée dans son nom ? Elle dispose bien de la fonction, dont la mise en oeuvre est particulièrement originale. À bien regarder, sur le clavier sa légende voisine avec celle de la division, sur une touche unique. Mais comment indiquer à la machine quelle fonction on souhaite utiliser quand on l’enfonce ?

Une division agit sur deux valeurs tandis qu’une extraction de racine agit sur une seule, voilà la clef.

Si l’on entre un second nombre après avoir enfoncé la touche aux deux légendes, le résultat retourné par ÉGAL sera classiquement celui de la division du premier par le deuxième. Si l’on tape ÉGAL sans entrer de seconde valeur, la √121-E calculera la racine carrée de la première au rythme d’une danse endiablée de chiffres intermédiaires.

Démarche inverse, si l’on appuie sur la touche de multiplication juste avant celle de division, la manœuvre décrite ci-dessus renverra systématiquement des carrés jusqu’à l’appui sur AC.

Concernant le fonctionnement de la mémoire, le stockage et l’accumulation sont assez intuitifs (M+ ou M- inscrits en gros et en gras sur leur touche). C’est moins le cas pour la  lecture du contenu mémorisé. Comment s’y prendre ? Il faut se référer aux couleurs des touches pour comprendre que T, habituellement dédiée à la totalisation de PLUS ou MOINS sur les machines de table est ici entièrement consacrée à la lecture (avec remise à zéro) de la mémoire.

Fait coutumier chez CASIO – et par conséquent déjà en 1973 – un fin film protecteur recouvre les parties métalliques de la machine. J’ai ôté ce film, qui n’avait pas vieilli, n’était ni sale ni ondulé, restituant ainsi l’aspect d’origine ultime de la machine.

Un outrage du temps qu’on ne peut soupçonner sur la photo est l’imprégnation de l’odeur de tabac dont souffrait la √121-E lorsque j’en ai fait l’acquisition voilà quelques années. Quoi de plus normal pour une machine ayant traversé les âges depuis le début des années 70 ? Après avoir abandonné la machine à l’air libre dans mon garage pendant deux semaines, l’odeur de tabac – qui n’est donc pas une fatalité – a fini par disparaître complètement et pour toujours.

 

 

 

TOSHIBA LC-110PV

Une calculatrice à imprimante faussement banale.

Bien sûr ses fonctions sont limitées mais son intérêt est de nous renvoyer d’un coup au début des années 80, avec son affichage jaune bien rétro.

La design de cette TOSHIBA est parfait. Une grande classe, de face comme de profil. Compacte mais lourde avec ses 4 piles AA et somme toute imposante, elle tente pourtant de nous faire oublier ses dimensions.

Ainsi son afficheur est de seulement 10 chiffres. Son rouleau prend beaucoup de place mais ses dimensions sont malgré toutes réduites.

Comme tant de calculatrices au tempérament commercial ou comptable, elle juxtapose deux logiques de calcul distinctes : le pavé de multiplication et division à gauche, et la ligne de totalisation à droite pour l’addition et la soustraction. Pour ces deux dernières opérations, le geste n’est pas inné, il doit s’apprendre. En particulier, point de touche ÉGAL.

On peut illustrer le fonctionnement typique de cette machine en jouant à extraire une racine carrée, celle de 42 par exemple.

Un petit rappel pour commencer : comment calcule-t-on une racine carrée quand aucune touche ne le fait pour vous ? Il faut tout d’abord user d’intuition et deviner au mieux une valeur approchée (par défaut on peut prendre la moitié du nombre de départ). Ensuite, en divisant le nombre de départ (ici 42) par sa racine approchée, on en trouve un nouveau (différent à moins qu’on ait deviné la racine exacte du premier coup). L’étape suivante consiste à faire la moyenne des deux derniers nombres, celui qu’on vient d’obtenir et le précédent, autrement dit la moyenne du dernier quotient et du dernier diviseur. On poursuit en divisant 42 par cette moyenne, et ainsi de suite. Très vite, les résultats vont se rapprocher pour devenir identiques, la racine carrée est trouvée, à la fois diviseur et résultat.

Pour 42, sachant que la division par 6 donne 7, la racine se situera entre l’un et l’autre. On peut donc commencer le calcul, et pour ce faire, user des deux modes permis par la machine : pavé de gauche et touche ÉGAL pour les divisions, totalisateur de droite pour la somme des deux racines intermédiaires à diviser par 2 ensuite pour en faire la moyenne. La mémoire est précieuse pour stocker et rappeler à chaque fois le résultat précédent.

La bande de frappe reproduite ci-dessous montre la séquence des appuis aboutissant à la racine carrée.

De grands classiques des machines de bureau : la touche double zéro, le sélecteur de décimales, avec la précieuse position « + » souvent appelée A ou ADDqui affiche toute frappe en la positionnant d’office sur deux décimales, sans qu’on ait besoin de taper la touche de virgule à chaque fois. En pratique, ce mode est vraiment efficace. Et aussi la touche « dièse » (*) pour l’impression hors prise en compte dans le calcul. Et classiques parmi les classiques, visibles sur les touches de mémoire, le traditionnel losange symbole de la lecture d’un contenu sans vider le registre, et l’étoile qui lit le contenu et vide le registre.

Quand fut produite cette belle machine exactement, et combien coûtait-elle ? Comment le savoir si longtemps après ?

J’ai la chance de détenir le bon d’achat, qui permit au premier propriétaire d’obtenir une réduction sur le prix, à condition de l’exercer avant … fin octobre 1980, c’est écrit dessus. Sans réduction, la machine coûtait donc 40 Livres Sterling, nous voilà pleinement renseignés.

(*) Mais non, ce n’est pas un dièse, c’est le croisillon, celui d’internet (#) souvent appelé « dièse » à tort. Croisillon (#) et dièse () sont deux caractères typographiques différents, en usage dans deux mondes différents.

OFFICE INTERNATIONAL12

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Jouons sur les mots : cette machine n’est pas une calculatrice, c’est une calculette !

Et d’abord, d’où vient le mot calculette, apparu un beau jour et prenant inexorablement la place de la calculatrice ?

Pour tenter de trouver une explication, transportons-nous au début des années 70. Les premières calculatrices de poche apparaissent. Elles sont imposantes, épaisses. Leur prix est élevé. La puissance de calcul est fabuleuse en regard du simple papier et du crayon. Et le maniement semblera mystérieux aux profanes plusieurs années durant.

Puis à partir de 1976, les prix fondent, les dimensions aussi, l’objet devient accessible et familier à tous. Après la découverte de l’objet et l’émerveillement de pouvoir tutoyer l’immense univers des nombres, chacun va réaliser que les besoins de calculs de la vie courante sont finalement plus faibles qu’escomptés : la consommation d’essence de la voiture, les courses au supermarché (pour autant qu’on puisse tenir la machine en mains tout en remplissant le chariot), la tenue du budget familial.

Et une constatation pas anodine : la calculatrice n’est pas un outil totalement fiable. Non pas que la calculatrice commette des erreurs de calculs, les résultats seront toujours exprimés avec de nombreuses décimales rigoureusement justes. Mais c’est la phase d’entrée des nombres qui pose un vrai problème. Les yeux de l’utilisateur, ses doigts sont imparfaits. Comment être sûr, quand on lit un résultat, qu’on a bien tapé les bons chiffres ? Ils ont disparu au profit du résultat. A quoi sert un outil de calcul infaillible, si les doigts ne le sont pas ?

Les calculatrices de poche n’entreront jamais sérieusement dans l’univers professionnel. Le comptable, le commerçant aura besoin de preuves de saisie, donc de listings d’impression, ou bandes de frappe, permettant la relecture, le contrôle.

Une simple calculatrice sans périphérique d’impression n’est pas complètement digne de confiance en toute situation, a fortiori quand le calcul demande la frappe de nombreuses valeurs successives.

Après quelques temps, l’objet calculatrice est démystifié. Son pouvoir s’est fané. La calculatrice traîne sur le coin du bureau, on se la passe sans grand ménagement, juste pour vérifier un calcul, ou se donner un ordre d’idée. La belle innovation d’antan n’a pas tenu ses promesses, la calculatrice est devenue une calculette.

L’impressionnante et très commerciale OFFICE 12 illustre cette interprétation. Elle possède deux puissantes fonctions de traitement des opérations de masse, auxquelles donnent accès les commutateurs et ADD. Le premier permet l’accumulation de valeurs totalisées en mémoire. Le second est précieux dans la saisie « en rafale » de nombreux documents comportant des décimales (chèques par ex.) en affranchissant l’utilisateur de la frappe du point décimal. Mais où sont les traces des calculs en fin de traitement ? La OFFICE 12 ne possède aucun organe d’impression, et ses 2 fonctions vouées au traitement de masse paraissent donc bien dérisoires. Quel professionnel les utilisera ? A moins de retaper une seconde fois pour vérification, ou une troisième.

Cette belle OFFICE 12 me semble pour cette raison ne receler aucune utilité « sérieuse ». C’est une calculatrice à qui on ne confiera pas un vrai travail rigoureux. C’est une calculette.

Cette machine pourrait bien dater des années 80. Son afficheur à chiffres verts est de grande qualité, avec des chiffres qui surgissent avec douceur de l’obscurité. Cela rappelle les cristaux liquides, sauf qu’ici les chiffres sont verts, doux et lumineux.

Et pour épuiser le thème du glissement sémantique de la calculatrice vers la calculette, je crois constater, depuis le passage du Franc à l’Euro, une sorte de résignation à l’approximation. Depuis l’Euro, il n’a plus été possible à personne de convertir de tête précisément le prix des marchandises familières. Et on s’y est vite habitué. Ce qui semblait une vraie difficulté (la division par 6.55957) a finalement amené à substituer à la notion d’exactitude celle du simple ordre d’idée : diviser par 6, diviser du mieux qu’on peut par 7 puis regarder à peu près au milieu …

  
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Pour revenir encre sur le mot calculette, il fut popularisé en fin des années 70 et début des 80 par le magazine scientifique « Science et Vie » et sa rubrique La calculette de l’astronome. On y trouvait à chaque numéro un programme élaboré pour les Texas Instruments 57, 58, 59 et HP 33, 34, peut-être d’autres. Le terme n’y était pas encore réducteur, car les machines utilisées étaient alors puissantes et les programmes scientifiques et sérieux.

CITIZEN 122LC

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Cela ressemble à une additionneuse de commerçant, purement utilitaire et peu excitante … Pas pour moi !
Quels sont les attraits de cette Citizen ? Son âge respectable, d’une trentaine d’années environ, son affichage LCD jaune l’attestant. La richesse des fonctions ensuite : d’orientation incontestablement « bureau », elle en représente l’archétype : le « double zéro », le sélecteur de décimales, dont le très pro A. La troncature d’arrondi, le cumul. Plus quantité de fonctions secondaires et un tantinet mystérieuses … Sans oublier le généreux afficheur à 12 chiffres. Complètement années 80 …

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TOSHIBA BC-1217

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Cette belle TOSHIBA a existé sous différentes versions. La BC-1217 est parmi les plus anciennes, produite dès 1974.

Ce n’est pas une machine de poche, ses dimensions (1300 g) et fonctions de calcul la destinent à un usage commercial ou de bureau. Et point de compartiment à piles, juste une alimentation par secteur 220V.

La manipulation de cette machine de 1974 n’est pas évidente. Les multiplications et divisions demandent une logique classique, avec usage de la touche ÉGAL, tandis que addition et soustraction se font à la mode postfixe, la touche d’opérateur achevant un calcul. Et un commutateur K provoque l’accumulation automatique en mémoire.

La caractéristique que je trouve la plus remarquable est le grand afficheur à 12 chiffres verts. Cet afficheur contient la preuve de sa grande ancienneté : la graphie du chiffre 4, « croisée », spécifique de cette période où l’on passait de la représentation courbe des chiffres à une représentation rectangulaire et schématique à sept segments, exigée par les afficheurs électroniques modernes.

Qu’on s’en souvienne, les tout premiers afficheurs électroniques (Nixie-tubes, Itron-tubes) s’efforçaient de restituer la forme courbe des chiffres. Par ailleurs les dispositifs d’impression ont toujours reproduit fidèlement les courbes. Ce n’est plus le cas dans les afficheurs à segments, ceux-là mêmes qui équipent 99 % des calculatrices non graphiques présentées dans ce site. L’afficheur à sept segments nous est si familier qu’il nous est difficile de concevoir qu’il ait pu heurter les yeux des utilisateurs de 1974.

En particulier, c’est la transcription du 4 qui semble avoir posé le plus de problèmes de lisibilité. Car sinon, comment expliquer qu’on ait balafré chaque digit de cette TOSHIBA en son segment du milieu, coupé en deux, juste pour permettre l’apparition d’une ligne verticale supplémentaire, réclamée par le seul chiffre 4 ? (illustration 1 ci-dessous)

Une autre tentative contemporaine, non plus à 10 segments mais à 8, consista à créer un micro segment en prolongement de la barre horizontale du 4, lui restituant son aspect « croisé » (illustration 2).

Puis rapidement la graphie moderne du 4 à 4 segments s’imposa définitivement, et plus jamais par la suite on ne rencontra de 4 « croisé » sur un afficheur à segments (illustration 3).

Plus tard sont apparus les afficheurs à matrices de points (illustration 4) et les courbes sont revenues. A noter qu’il n’y eut pas de problématique du 7. Ce chiffre, croisé lui aussi (en France du moins) n’eut jamais le moindre scrupule à abandonner sa barre intermédiaire (inusitée chez les anglo-saxons).

A noter aussi que l’afficheur à 10 segments de la TOSHIBA BC-1217 profite plus discrètement à un autre chiffre : le 1, qui emprunte du coup la longue barre verticale intermédiaire, le positionnant ainsi à mi-chemin des digits adjacents, ce qui n’est jamais le cas avec les afficheurs à 7 ou 8 segments.

Pour aller plus loin dans cette réflexion sur la problématique du 4, il faut aussi prendre en compte la composante géographique. En effet les premiers afficheurs à segments étaient construits sur des LED rouges. Et jamais on n’a vu de 4 rouge « croisé ». Or les LED rouges étaient abondamment utilisées par les américains. Ainsi on a vu les calculatrices Hewlett-Packard dotées d’afficheurs rouges jusqu’au début des années 80. Et jamais aucune HP à chiffres verts ne fut commercialisée.

Texas-instruments de son côté fit un usage très mesuré du digit vert pour ses machines de poche. Comportement contraire chez les japonais Sharp, Casio et d’autres qui introduisirent très tôt l’afficheur fluorescent vert (VFD), et très peu de machines en diodes rouges chez ces constructeurs. Les américains se passèrent donc facilement du 4 au graphisme croisé. Ce fut plus long pour les japonais. Pour quelles raisons ? Je n’ai pas la réponse.

En conclusion, la belle TOSHIBA BC-1217, sous ses airs austères et fonctionnels, nous conte une tranche d’histoire, montrant la piste éphémère que constitue l’afficheur à 10 segments, et par là même l’évolution conjointe des procédés technologiques et des esprits.

Illustration 1 : afficheur à 10 segments montrant le 4 « croisé », et le 1 à mi-chemin entre les digits adjacents (cas de la TOSHIBA ici représentée)

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Illustration 2 : afficheur à 8 segments, montrant lui aussi un 4 « croisé » (Cas de la PANASONIC JE-885U de 1973). Le « 1 » n’est plus à mi-chemin des digits adjacents.

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Illustration 3 : afficheur traditionnel à 7 segments (ici une BOHN INSTANT). Le 4 a désormais sa forme définitive à 4 éléments.

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Illustration 4 : afficheur à matrices de points (ici CASIO FX-602P de 1981). La matrice de points permet de restituer une physionomie plus naturelle des chiffres.

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Le 7 français : Pour nous amuser, imaginons ci-dessous ce qu’aurait pu donner la représentation en matrice sept segments d’un 7 « français », porteur d’une barre supplémentaire. Parions que la représentation aurait laissé maints esprits perplexes car l’œil y est frustré, il manque de toute évidence quelque chose (chiffre de gauche). Avec un huitième segment à droite (chiffre de droite), le 7 se révèle à l’œil.

La TOSHIBA BC-1217 de profil

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Ci-dessous côte à côte la BC-1217 et la non moins splendide BC-1215 de 1971, variante à chiffres plus petits et de format « plat ».

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OLYMPIA CD 603

L’OLYMPIA CD 603 n’est pas une machine de poche. Sa taille, son poids, son alimentation par secteur sont bien les caractéristiques d’une calculatrice de bureau.

Sa taille est toutefois réduite, et la disposition des touches rappelle le monde de la machine de poche. Son allure générale fait aussi penser à certaines productions russes.

Cette Olympia possède de nombreuses fonctions scientifiques, ce qui est rare pour une machine de bureau. Trouvera-t-on d’autres curiosités en grattant un peu ? Et d’abord quel est son âge ? Difficile de trancher. Une séance de recherche sur le web positionne le curseur sur la période 1975-1976. Le comportement est moderne, à l’exception de l’élévation à la puissance d’un nombre négatif, qui n’est pas gérée. Fait curieux, dans ce cas la condition d’erreur se manifeste lors de l’appui sur la touche ÉGAL et non en cours d’opération comme c’est plus généralement le cas. Nous n’aurions donc pas affaire ici à un blocage interne en phase de calcul mais à une volonté préprogrammée de signaler une incohérence à l’utilisateur plutôt que de donner le résultat trouvé par la machine. C’est spéculatif malgré tout.

L’Olympia partage-t-elle son électronique avec d’autres ? Un calcul d’arrondis permet de déceler une électronique visiblement commune avec la SANYO CZ-2172, machine cette fois de poche. La SANYO a d’ailleurs en commun une autre caractéristique moyennement agréable : la notation scientifique permanente avec affichage de toutes les décimales, fussent-elles une ribambelle de zéros inutiles.

A l’usage, l’Olympia CD 603 est une très belle et agréable machine. Son maniement est le plus naturel qui soit, la seule surprise pouvant venir du clavier aux touches à la course longue et spongieuse.

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CONTEX D31

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La CONTEX n’est pas une machine de poche. Elle n’est pas programmable, ni scientifique, juste extrêmement basique.

En quoi peut bien consister son charme ? La CONTEX est une très ancienne calculatrice, dotée d’un dispositif d’afficheur « primitif », d’un caractère exceptionnel, appelé Nixie Tube.

Un afficheur Nixie est une oeuvre de ferronnerie. Dans chaque ampoule se trouvent empilés dix épais filaments forgés dans la forme de chacun des dix chiffres. Les chiffres sont placés l’un derrière l’autre et s’allument quand vient leur tour. Ainsi dans la Contex, autant que j’aie pu en juger, chacune des ampoules présente les chiffres rangés dans l’ordre suivant : le 5 en avant plan, puis derrière, le 6 puis 2,3,9,8,0,7,4,1 (je peux m’être un peu trompé). Il est donc normal de déceler des décalages en profondeur d’un chiffre à l’autre. Le clignotement des ampoules oranges lors d’un calcul est un effet étonnant.

L’afficheur de la CONTEX est à huit positions seulement, quand bon nombre de dinosaures du calcul comtemporains en proposent à 12, 14 voire 16 ! Mais il ne faut pas s’y tromper. La CONTEX D31 possède en réalité une capacité de 14 chiffres. Ainsi l’afficheur à 8 positions gère en permanence 2 « paquets » de chiffres. Lorsque la capacité de 8 chiffres est dépassée, un témoin s’allume à droite, signifiant que la partie suivante du résultat peut être appelée au moyen de la touche double flèche. Cette touche fait défiler successivement les deux composantes du résultat. Et si celui-ci dépasse la capacité de 14 chiffres, le témoin Overflow s’allume pour signaler l’erreur.

Quand on retourne la machine, on aperçoit un commutateur multi-tension, ainsi qu’un autre dont le rôle est de limiter les décimales à l’allumage de la machine (soit 3,2,0). Lors du fonctionnement, les décimales peuvent être limitées en combinant la touche CE + chiffre souhaité.

Malgré son âge – fabrication Danoise remontant à 1972 – la CONTEX s’utilise comme une calculette d’aujourd’hui. Les caractéristiques physiques étonnent: pour des dimensions compactes de 20 X 21 X 6.5 cm, la masse atteint 2 Kg ! A titre de comparaison, la HP-97, machine de taille comparable et pourvue d’un dispositif d’impression ne pèse que 1,2 Kg. Autant dire que l’impression de compacité de la CONTEX est saisissante.

Un autre détail trahit l’âge de la machine : l’interrupteur, une simple molette qu’on tourne et qui fait CLIC, comme sur les vieux transistors radio …

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